Édition du 15 Avril 2024 |
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UN SIÈCLE D'HISTOIRE du CALVADOS Eun syielle d'histouère d'Calvados LE JOURNAL DES ÈVÉNEMENTS, BRUITS ET NOUVELLES DU CALVADOS
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La Mort d'un gendarme
Mai
1861
-
Le sieur
Montagne, gendarme à pied, à la résidence de Creully, décoré de
la médaille militaire et titulaire des médailles commémoratives des
campagnes de Crimée, d'Italie, et de la médaille du Piémont, est
décédé, le 13 du courant, à l'hôpital de Caen. Ce
gendarme, qui n'était admis dans la compagnie du Calvados que depuis
six mois environ, sortait comme sergent-major du 67e de
ligne, et était le frère de M. le commandant de l'arrondissement de
Pont-l’Évêque. Hier,
à onze heures du matin, les honneurs militaires ont été rendus aux
restes mortels du sieur Montagne par les brigades de Caen, commandées
par M. l'adjudant Lambert. Quatre gendarmes médaillés portaient les
coins du poèle. M. le capitaine Pedrou, commandant l’arrondissement
de Caen, voulant honorer la mémoire du défunt, qui était estimé de
ses chefs et aimé de tous ses camarades, assistait à la cérémonie
funèbre. ( L’Ordre et la Liberté)
Un gentilhomme.
Mai
1861
-
Un individu
vêtu fort convenablement et affectant de grands airs, se disant riche
à millions, se présentait, il y a quelques jours, chez le fermier du
château de Fumichon, il voulait, disait-il, acheter et terres et
manoir. A l'entendre, que n'était-il pas capable d'acheter ? Le moins qu'on pouvait faire pour un si grand seigneur, c'était de lui offrir à déjeuner, il daigna accepter. Tout en déjeunant, quelques paroles échappées à ce gentilhomme inspirèrent certaine défiance au brave fermier, il envoya chercher les gendarmes de Lhotellerie. Ceux-ci, mis en présence du noble étranger, eurent d'abord à subir sa colère de se voir méconnu, ses menaces, ses insultes même, mais il n'avait pas de papiers pour soutenir ses prétentions. Il fut arrêté et il lui fallut bien avouer qu'il était tout simplement domestique à Saint-Pierre-de-Mailloc, et que son nom était Cyprien Leclerc, âgé de 46 ans. ( Le Normand )
Une revue de chevaux.
Mai
1861
-
-
Vendredi dernier, dans la matinée, M. de Cormette,
directeur du haras du Pin, et M. l'inspecteur des haras,
ont passé, à Troarn, sur la place du marché, une revue de chevaux
entiers qui étaient présentés à leur examen par les propriétaires
et éleveurs de la plaine de Caen et du Pays-d'Auge, qui fréquentent
habituellement la station de Troarn. Tous
les produits présentés, et dont un certain nombre se faisaient
remarquer par la beauté et l'élégance des formes et la bonne
constitution, proviennent de juments saillies par les étalons de
ladite station. Cette
magnifique exhibition, qui était assez nombreuse, malgré le mauvais
temps, et à laquelle les propriétaires et les éleveurs avaient
été invités par convocation spéciale, avait pour but de faire un
choix des meilleurs produits pour servir d'étalons dans les
établissements hippiques. ( L’Ordre et la Liberté)
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Liste des villes et villages du Calvados
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Les gendarmes.
Mai
1861
-
On est trop
habitué à trouver dans la conduite de la gendarmerie des actes de
générosité et de désintéressement pour qu'il soit nécessaire de
faire suivre d'aucun commentaire le fait suivant que nous signale
encore « Le Lexovien » : Le
nommé Rose (Alphonse-Aimé), âgé de 38 ans, journalier, né et
demeurant à Lisieux, avait été condamné, le 31 juillet 1860, par
le tribunal correctionnel à 16 fr. d'amende et aux dépens ; le tout
formait une somme de 20 fr. 45 c. et entraînait la contrainte par
corps. Comme
Rose n'avait pas acquitté cette somme, le brigadier de gendarmerie à
pied Pagny fut chargé de procéder à son arrestation. Rose est père
de cinq enfants, cependant il était parvenu à réaliser une somme de
18 fr et il exprimait tout son désespoir de ne pouvoir compléter la
somme. Le
brigadier Pagny, touché de la position de cet homme, lui offrit les 2
fr. 45 c. qui lui manquaient, et en outre lui fit la remise des 3 fr.
qu'il devait percevoir pour l'arrestation. Ces actes de générosité, très fréquents dans la gendarmerie, doivent être signalés par la presse, et nous sommes heureux de remplir ce devoir. ( Le Lexovien )
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Pâques.
Avril
1861 -
Pâques est
tombé cette année le 31 mars. On sait que Pâques est une fête
mobile dont la date est déterminée par la lune. Le
Concile de Nicée a décidé que Pâques était toujours le premier
dimanche qui suit la pleine lune postérieure au 21 mars. Si la pleine
lune tombe le 21 mars et que le 21 mars soit un samedi, Pâques sera
le 22 mars. Pâques ne peut jamais arriver avant le 22 mars, ni après
le 25 avril. Le 25 avril est la date extrême. Dans le siècle où
nous sommes, Pâques ne tombera le 25 avril qu'une seule fois, en
1886. Le
25 avril est le jour de Saint-Marc. Cette année là, le Vendredi
Saint tombera le 25 avril, jour de Saint-Georges, et la Fête-Dieu, le
jour de Saint-Jean-Baptiste. Or, il y a une vieille prédiction,
répétée par Nostradamus en ses Centuries, et qui dit : Quand
Georges Dieu crucifiera, Que
Marc le ressuscitera Et
que Saint Jean le portera, La
fin du monde arrivera. D'après
cette prédiction, la fin du monde doit donc arriver en 1886. ( L’Ordre
et la Liberté)
Un accident de la route.
Mars
1861
-
Mardi dernier, dans l'après-midi, la voiture publique dite
les Jumelles se rendant de Vire à Avranches a versé dans la
côte du Pont-Tournant, à 10 kilomètres de Vire et à 3 kilomètres
en-deçà du bourg de Saint-Sever. Le
sieur Malherbe, qui conduisait cette voiture, en remplacement du
conducteur ordinaire, a eu une jambe cassée. Parmi de nombreux voyageurs,
il convient de signaler une femme, qui a été gravement! blessée à
la jambe, et un jeune homme, sérieusement atteint à la figure. Les
autres personnes en ont été quittes pour quelques contusions non
inquiétantes. Il
y a déjà longtemps que l'attention de l'administration a été
appelée sur les dangers que présente la côte du Pont-Tournant et
sur la nécessité de rectifier cette partie d'une voie de
communication importante. Puisse, du moins, ce nouveau malheur
déterminer cette urgente amélioration ! ( L’Ordre et la Liberté)
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Les voilà !
Juillet
1944
-
Dimanche 9
juillet, 11 h. 30. Trois
chars allemands s'installent place des Petites-Boucheries, menaçant
de leurs canons la rue de Bayeux et la rue Guillaume, cependant que
des hommes, armés de mitrailleuses, de grenades, s'embusquent dans
les couloirs, tout autour du carrefour. Cette
fois, plus de doute, les Alliés ne sont pas loin et la bataille que
l'on entend depuis deux jours gronder et se rapprocher va se dérouler
cet après-midi dans les rues mêmes de la ville. Ce n'est pas trop
tôt, depuis si longtemps ( trente trois longues et mortelles
journées ) tous attendent avec impatience la fin du cauchemar, la fin
d'une oppressante occupation de quatre ans, dont les dernières
semaines ont été particulièrement odieuses, comme aussi la fin des
bombardements qui ont meurtri la cité. Mais la délivrance sera
encore douloureuse, on peut le prévoir. En
effet, quelques minutes se sont à peine écoulées que la fusillade
commence. Les balles vrillent avec un miaulement aigu, les tacatacs
alternent. Un blessé allemand, le pied arraché descend la rue
Caponiêre soutenu par deux camarades à hauteur, de la rue de
Bretagne, une rafale les force à courir et des balles s'écrasent sur
les murs voisins et rebondissent sur la chaussée.
Puis voici les chars qui maintenant donnent de la voix. Vers
une heure, bruit de moteurs et de chenilles, ce sont les chars
allemands qui, probablement, vont changer de position. Quelques
minutes encore et, de nouveau, des chenilles crissent sur les pavés,
remontant cette fois la rue ponière.... Mais
!... Est-ce une illusion ?... Sur l'avant de la petite chenillette est
assis un civil, mitraillette au poing ! Les soldats semblent porter le
casque plat des Tommies. Serait-ce déjà la libération ? Ce serait
trop beau. Et pourtant voici une deuxième chenillette, puis une
troisième, et ce sont les mêmes uniformes, les mêmes casques, les
mêmes immatriculations aussi sur les véhicules rapides dont l'aspect
nous est inconnu. Et
soudain, un cri retentit dans la rue « Les voilà, les gars
! » Les
premiers Alliés ont pénétré jusqu'au cœur du dernier quartier
vivant de Caen, jusqu'à l'antique abbatiale Saint-Etienne dont les
tours séculaires abritent tant de refugiés... Ce ne sont peut-être
que des éléments avancés, un retour offensif des Allemands est
peut-être à craindre. La
suite ici
Prochaine mise à jour aura lieu Lundi 1er Mai 2024. Publication sur Facebook tous les dimanche matin Bonne lecture
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