Édition du 15 Avril 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE du CALVADOS 

Eun syielle d'histouère d'Calvados

LE JOURNAL DES ÈVÉNEMENTS, BRUITS ET NOUVELLES DU CALVADOS

 

 

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Une tempête.

 

Mars 1861   -   Hier, (10 mars) après une belle journée, les vents ont sauté du Sud-Ouest à l'Ouest-Nord-Ouest, et pendant toute la nuit se sont succédé grains et bourrasques de pluie et de grêle. Ce matin encore, mêmes intempéries. Le ciel était magnifiquement pur dans toute la partie du Nord, tandis que du côté des côtes du Calvados, au Midi, de lourds nuages assombrissaient l'horizon.

Plusieurs accidents de mer ont été occasionnés par le mauvais temps, hier et ce matin.

Le flambart breton « Louis-Marie », capitaine Legof, venant de Tréguier, avec un chargement d'avoine, levait l'ancre, hier, à neuf heures du soir, pour effectuer son entrée dans le port du Havre, lorsqu'une bourrasque l'a drossé à la côte près des bains Frascati, en face de la place de Provence. Au moyen d'un va-et-vient promptement installé, l’équipage a pu se réfugier sur le galet du Perrey. Mais le bateau parait avoir considérablement souffert dans ses fonds. Les pavois sont défoncés, les voiles en lambeaux, le gréement est disloqué.

Ce matin, la goélette anglaise « Jane-Tindale », capitaine Adams, venant de Newcastle, avec un chargement de charbon à destination de Rouen, et voulant entrer en relâche dans le port du Havre, à été surprise par le coup de vent, vers huit heures, et drossée contre la jetée du Nord. Cet abordage là n'a pas eu de suites fâcheuses, mais un peu plus loin, dans l'avant port, la même goëlette est allée donner debout sur le quai, à l'avant du steamer anglais « Alliance », après avoir brisé les amarres du steamer le « Français ». Cette fois, la « Jane-Tindale » s'est fait d'assez graves avaries. Ses chaînes de sous-barbe, ses étais de beaupré ont été brisés, sa muraille de bâbord a été défoncée, et sa guibre à moitié démolie, la goëlette fait de l'eau par l'avant.

A neuf heures et demie, dans la même matinée, le navire « Panama », donnant dans le chenal au moment du grain, a vainement essayé de mouiller au milieu de l'avant-port. L'ancre n'a pas pu mordre, et le navire est allé sur le pont de la Floride, qu'il a ouvert en partie, et non sans se faire quelques avaries à lui même.

Deux navires sortis samedi, le trois-mâts « Clémentine », capitaine Bos, pour St-Pierre-Martinique, et le brick « Espoir », capitaine Vesnard, pour Rio-Grande, ont du rentrer au Havre, en relâche, ce matin, par suite du mauvais temps, ni l'un ni l'autre de ces navires n'a d'avaries. ( L’Écho Honfleurais)

La Mort d'un gendarme

 

Mai 1861   -   Le sieur Montagne, gendarme à pied, à la résidence de Creully, décoré de la médaille militaire et titulaire des médailles commémoratives des campagnes de Crimée, d'Italie, et de la médaille du Piémont, est décédé, le 13 du courant, à l'hôpital de Caen.

Ce gendarme, qui n'était admis dans la compagnie du Calvados que depuis six mois environ, sortait comme sergent-major du 67e de ligne, et était le frère de M. le commandant de l'arrondissement de Pont-l’Évêque.

Hier, à onze heures du matin, les honneurs militaires ont été rendus aux restes mortels du sieur Montagne par les brigades de Caen, commandées par M. l'adjudant Lambert. Quatre gendarmes médaillés portaient les coins du poèle. M. le capitaine Pedrou, commandant l’arrondissement de Caen, voulant honorer la mémoire du défunt, qui était estimé de ses chefs et aimé de tous ses camarades, assistait à la cérémonie funèbre. ( L’Ordre et la Liberté)

 

 

Un gentilhomme.

 

Mai 1861   -   Un individu vêtu fort convenablement et affectant de grands airs, se disant riche à millions, se présentait, il y a quelques jours, chez le fermier du château de Fumichon, il voulait, disait-il, acheter et terres et manoir. A l'entendre, que n'était-il pas capable d'acheter ?

Le moins qu'on pouvait faire pour un si grand seigneur, c'était de lui offrir à déjeuner, il daigna accepter. Tout en déjeunant, quelques paroles échappées à ce gentilhomme inspirèrent certaine défiance au brave fermier, il envoya chercher les gendarmes de Lhotellerie. Ceux-ci, mis en présence du noble étranger, eurent d'abord à subir sa colère de se voir méconnu, ses menaces, ses insultes même, mais il n'avait pas de papiers pour soutenir ses prétentions. Il fut arrêté et il lui fallut bien avouer qu'il était tout simplement domestique à Saint-Pierre-de-Mailloc, et que son nom était Cyprien Leclerc, âgé de 46 ans. ( Le Normand )

 


 

Une revue de chevaux.

 

Mai 1861   -      -   Vendredi dernier, dans la matinée, M. de Cormette, directeur du haras du Pin, et M. l'inspecteur des haras, ont passé, à Troarn, sur la place du marché, une revue de chevaux entiers qui étaient présentés à leur examen par les propriétaires et éleveurs de la plaine de Caen et du Pays-d'Auge, qui fréquentent habituellement la station de Troarn.

Tous les produits présentés, et dont un certain nombre se faisaient remarquer par la beauté et l'élégance des formes et la bonne constitution, proviennent de juments saillies par les étalons de ladite station.

Cette magnifique exhibition, qui était assez nombreuse, malgré le mauvais temps, et à laquelle les propriétaires et les éleveurs avaient été invités par convocation spéciale, avait pour but de faire un choix des meilleurs produits pour servir d'étalons dans les établissements hippiques. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Liste des villes et villages du Calvados

 

Le département de la MANCHE

 


Les gendarmes.

 

Mai 1861   -   On est trop habitué à trouver dans la conduite de la gendarmerie des actes de générosité et de désintéressement pour qu'il soit nécessaire de faire suivre d'aucun commentaire le fait suivant que nous signale encore « Le Lexovien » :

Le nommé Rose (Alphonse-Aimé), âgé de 38 ans, journalier, né et demeurant à Lisieux, avait été condamné, le 31 juillet 1860, par le tribunal correctionnel à 16 fr. d'amende et aux dépens ; le tout formait une somme de 20 fr. 45 c. et entraînait la contrainte par corps.

Comme Rose n'avait pas acquitté cette somme, le brigadier de gendarmerie à pied Pagny fut chargé de procéder à son arrestation. Rose est père de cinq enfants, cependant il était parvenu à réaliser une somme de 18 fr et il exprimait tout son désespoir de ne pouvoir compléter la somme.

Le brigadier Pagny, touché de la position de cet homme, lui offrit les 2 fr. 45 c. qui lui manquaient, et en outre lui fit la remise des 3 fr. qu'il devait percevoir pour l'arrestation.

Ces actes de générosité, très fréquents dans la gendarmerie, doivent être signalés par la presse, et nous sommes heureux de remplir ce devoir. ( Le Lexovien )

 


 

Pâques.

 

Avril 1861   -   Pâques est tombé cette année le 31 mars. On sait que Pâques est une fête mobile dont la date est déterminée par la lune.

Le Concile de Nicée a décidé que Pâques était toujours le premier dimanche qui suit la pleine lune postérieure au 21 mars. Si la pleine lune tombe le 21 mars et que le 21 mars soit un samedi, Pâques sera le 22 mars. Pâques ne peut jamais arriver avant le 22 mars, ni après le 25 avril. Le 25 avril est la date extrême. Dans le siècle où nous sommes, Pâques ne tombera le 25 avril qu'une seule fois, en 1886.

Le 25 avril est le jour de Saint-Marc. Cette année là, le Vendredi Saint tombera le 25 avril, jour de Saint-Georges, et la Fête-Dieu, le jour de Saint-Jean-Baptiste. Or, il y a une vieille prédiction, répétée par Nostradamus en ses Centuries, et qui dit :

Quand Georges Dieu crucifiera,

Que Marc le ressuscitera

Et que Saint Jean le portera,

 La fin du monde arrivera.

D'après cette prédiction, la fin du monde doit donc arriver en 1886. ( L’Ordre et la Liberté)

 


 

Un accident de la route.

 

Mars 1861   -   Mardi dernier, dans l'après-midi, la voiture publique dite les Jumelles se rendant de Vire à Avranches a versé dans la côte du Pont-Tournant, à 10 kilomètres de Vire et à 3 kilomètres en-deçà du bourg de Saint-Sever.

Le sieur Malherbe, qui conduisait cette voiture, en remplacement du conducteur ordinaire, a eu une jambe cassée. Parmi de nombreux voyageurs, il convient de signaler une femme, qui a été gravement! blessée à la jambe, et un jeune homme, sérieusement atteint à la figure. Les autres personnes en ont été quittes pour quelques contusions non inquiétantes.

Il y a déjà longtemps que l'attention de l'administration a été appelée sur les dangers que présente la côte du Pont-Tournant et sur la nécessité de rectifier cette partie d'une voie de communication importante. Puisse, du moins, ce nouveau malheur déterminer cette urgente amélioration ! ( L’Ordre et la Liberté)

 

 

Les voilà !

 

Juillet 1944   -   Dimanche 9 juillet, 11 h. 30.

Trois chars allemands s'installent place des Petites-Boucheries, menaçant de leurs canons la rue de Bayeux et la rue Guillaume, cependant que des hommes, armés de mitrailleuses, de grenades, s'embusquent dans les couloirs, tout autour du carrefour.

Cette fois, plus de doute, les Alliés ne sont pas loin et la bataille que l'on entend depuis deux jours gronder et se rapprocher va se dérouler cet après-midi dans les rues mêmes de la ville. Ce n'est pas trop tôt, depuis si longtemps ( trente trois longues et mortelles journées ) tous attendent avec impatience la fin du cauchemar, la fin d'une oppressante occupation de quatre ans, dont les dernières semaines ont été particulièrement odieuses, comme aussi la fin des bombardements qui ont meurtri la cité. Mais la délivrance sera encore douloureuse, on peut le prévoir.

En effet, quelques minutes se sont à peine écoulées que la fusillade commence. Les balles vrillent avec un miaulement aigu, les tacatacs alternent. Un blessé allemand, le pied arraché descend la rue Caponiêre soutenu par deux camarades à hauteur, de la rue de Bretagne, une rafale les force à courir et des balles s'écrasent sur les murs voisins et rebondissent sur la chaussée. Puis voici les chars qui maintenant donnent de la voix.

Vers une heure, bruit de moteurs et de chenilles, ce sont les chars allemands qui, probablement, vont changer de position. Quelques minutes encore et, de nouveau, des chenilles crissent sur les pavés, remontant cette fois la rue ponière....

Mais !... Est-ce une illusion ?... Sur l'avant de la petite chenillette est assis un civil, mitraillette au poing ! Les soldats semblent porter le casque plat des Tommies. Serait-ce déjà la libération ? Ce serait trop beau. Et pourtant voici une deuxième chenillette, puis une troisième, et ce sont les mêmes uniformes, les mêmes casques, les mêmes immatriculations aussi sur les véhicules rapides dont l'aspect nous est inconnu.

Et soudain, un cri retentit dans la rue « Les voilà, les gars ! »

Les premiers Alliés ont pénétré jusqu'au cœur du dernier quartier vivant de Caen, jusqu'à l'antique abbatiale Saint-Etienne dont les tours séculaires abritent tant de refugiés... Ce ne sont peut-être que des éléments avancés, un retour offensif des Allemands est peut-être à craindre.  La suite ici

 


 

Prochaine mise à jour aura lieu Lundi 1er Mai 2024.

Publication sur Facebook  tous les dimanche matin

Bonne lecture

 


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