Octobre
1867 -
Les présages de l'hiver.
- Certains
signes semblent présager que l'hiver qui arrive sera rigoureux. Le
départ des hirondelles a été, cette année, plus précoce que
d'habitude, et l'on a signalé de bonne heure des passages d'oiseaux
émigrant du nord vers le sud.
Voici
qu'on écrit de Clermont-Ferrand que jeudi dernier les habitants se
montraient avec stupéfaction le sommet du Puy-de-Dôme couvert de neige,
chose qui ne s'était pas vue, dans une saison aussi peu avancée, depuis
un demi-siècle.
D'un
autre côté, des télégrammes venus d'amérique annoncent que la neige a
déjà fait son apparition dans la partie occidentale de l'Etat de
New-York.
Comme
nous venons de traverser une période De quelques années pendant
lesquelles la température de l'hiver n'a point été très basse, le
calcul des probabilités nous interdit de compter sur le retour d'une
pareille circonstance. En outre, la terre n'ayant pas reçu une grande
quantité de chaleur, elle ne tardera pas à épuiser la quantité de
calories qu'elle aura reçue si la provision recueillie dans l'été n'est
point entretenue par un soleil d'hiver excessivement chaud.
Il
a gelé, mercredi la nuit, dans la banlieue lyonnaise. La neige a fait son
apparition sur les montagnes du haut Beaujolais et de l'Izeron.
Octobre
1869 -
Fait divers.
- Le maire et
les habitants de la commune de Saint-Crépin annoncent qu'ils
célébreront leur fête patronale les 24 et 25 octobre. Jeux et
divertissements, bal champêtre, illuminations et feux de bengale, fournis
par la maison du Bonhomme normand.
Janvier
1876
-
Neige et dégel. -
En
48 heures, le dégel a fait disparaître l'épaisse couche de neige et de
glace qui couvrait notre département. Le dégel s’est également
produit sur les autres régions de la France. Partout les cours d'eau sont
grossis par le dégel, mais nulle part on ne signale aucune crue
inquiétante.
Janvier
1876
-
Cygnes et sangliers. -
L'arrondissement
de Lisieux vient d'être visité par des
animaux sauvages à poil
et à plume. Quatre cygnes se sont promenés, mardi après-midi, sur le
territoire de Saint-Crespin et de Granchamp, tandis qu'une autre bande
s'abattait du côté de St-Maclou.
Un
chasseur de Livarot, M. Bordeaux, a tué un de ces oiseaux au
Pont-du-Chêne, sur la commune de Coupesarte. Trois sangliers un gros, un
moyen et un petit, ont poussé tout dernièrement une excursion à travers
Granchamp, se dirigeant vers Mesnil-Simon.
Juillet
1876
-
Maires et Mairies. - A
Saint-Crespin, c'est M. Levasseur qui est appelé à remplacer M.
Leboucher, révoqué, ce
maire hors conseil, n'ayant pas voulu donner sa démission, la nomination
de l'adjoint n'est pas
encore connue. A Aunay-sur-Odon, M. Delaplanche fils. Est nommé maire en
remplacement de M. Marie, démissionnaire,
faisant partie du Conseil municipal.
Juillet
1876
-
Nomination. -
M.
Hauton est nommé adjoint au maire de Saint-Crespin, remplaçant M.
Leboucher, adjoint, hors conseil révoqué.
Février
1879
-
Peine inutile. - A
l'occasion des prières publiques, M. le curé de Mesnil-Mauger avait fait
placer dans le chœur de l'église dix-huit chaises destinées aux
autorités de Mesnil-Mauger et de Saint-Crespin. Mais il paraît que si
ces deux communes sont réunies pour le culte, messieurs les maires,
adjoints, conseillers et gardes champêtres ne sont pas animés des mêmes
sentiments patriotiques, car, le jour susdit, les autorités civiles et
militaires de ces deux communes n'étaient représentées dans le chœur
que par le maire et le garde champêtre de Saint-Crespin.
Février
1891 -
Parents veuillez.
- Une femme Dubois, de
St-Crespin, près Mézidon, dont le mari est couvreur, obligée de
s'absenter de chez elle, laissa la garde de ses cinq enfants à l'aîné d’entre
eux, âgé de 8 ans.
Aussitôt
qu'il vit sa mère partie, le gamin passa la garde de ses frères et sœurs
à son frère, de deux ans plus jeune que lui, et s'en alla à son tour.
En jouant avec des allumettes, les enfants mirent le feu au mobilier et se
sauvèrent, laissant leur petit frère, qui n'a pas encore 3 mois, dans la
maison.
Quand
la mère revint, il était trop tard, la maison était détruite et le
plus jeune enfant avait été affreusement carbonisé.
Avril
1899 -
Furetages. -
Saint-Crespin
et Mesnil-Manger sont deux communes voisines qui sont on ne peut plus
jalouses l'une de l'autre.
Arrive-t-il
quelque chose en bien ou en mal à Mesnil-Mauger, que Saint-Crespin veut
en avoir autant.
Un
homme de Saint-Crespin a-t-il trompé sa femme, aussitôt on apprend qu'un
de Mesnil-Mauger vient de donner un coup de canif dans le contrat.
Un
ivrogne de Mesnil-Mauger ne peut pas être ramassé dans les vignes du
Seigneur sans que, le même jour, tout Saint-Crespin se pique le nez.
Pour
les femmes, c'est la même chose. L'histoire suivante le prouve :
L'autre
jour, sous un pommier de passe-pommes, on venait de surprendre une jeune
femme de Saint-Crespin en train de faire l'aimable avec un gros bonnet
de la commune.
—
lorsqu'on apprit que, sous un poirier de bon-chrétien, une femme plus
jeune encore avait été prise dans la même position avec un non moins
gros bonnet de Mesnil-Mauger.
Mais
pourquoi qu'elles ne se cachent pas, allez-vous me demander.
Parce
qu'elles sont en « cache ».
Si
vous ne comprenez pas, allez demander l'explication aux gens de
Saint-Crespin ou de Mesnil-Mauger.
Août
1901 - Victimes de leur imprudence.
- Le
sieur Désiré Villeroy, 47 ans,
journalier à Saint-Crespin, près Mézidon, venait de manger et était un
peu pris de boisson, quand, selon son habitude, il crut faire un bel
exploit en se baignant dans une mare. Ayant voulu trop s'avancer dans
l'eau, quoique ne sachant pas nager, il perdit bientôt pied.
Un
camarade, qui se baignait en même temps, se porta à son secours, mais il
ne put le sauver et on ne retira qu'un cadavre.
—
Le sieur Mottard, 68 ans, cultivateur à la Rocque, près Vassy, avait eu
le tort, comme cela arrive malheureusement trop souvent, de passer autour
de son bras le lien arec lequel il ramenait sa vache à l'étable.
L'animal, ayant subitement pris peur, entraîna dans sa course le sieur
Mottard qui a succombé aux blessures qu'il avait reçues.
—
Louis Romain, 12 ans 1/2, né à Tour, près Bayeux, domestique chez M.
Joly, propriétaire à Moult, revenait avec un domestique de chercher une
charrette de foin. A l'entrée du bourg d'Argences, le jeune imprudent
voulut monter sur la voiture en marche, malgré l'opposition du
domestique, mais il glissa et tomba sous l'une des roues qui lui passa sur
le corps. La mort a été instantanée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Actes d’immoralité.
- La
dame Thomas, 25 ans, demeurant à Feuguerolles, se rendait au marché de
Villers, lorsqu'elle fut accostée par Eugène Paulmier, 19 ans,
domestique à Saint-Louet-sur-Seulles, qui voulut l'entraîner pour abuser
d'elle. Paulmier tenait la femme Thomas à la gorge et la frappait,
lorsque, entendant le bruit d'une voiture, il la lâcha et se sauva.
Malgré
ses dénégations, il a été condamné à six mois de prison, auxquels il
faut en ajouter deux pour lesquels il avait obtenu la loi Bérenger.
—
Armand Duhamel, 65 ans, ouvrier charron à Orbec, est inculpé d'un
attentat à la pudeur sur une petite fille âgée de 12 ans 1/2. Armand
Duhamel nie énergiquement.
—
La dame Agnès, demeurant à Saint-Crespin, canton de Mézidon, a
porté plainte à la gendarmerie contre un individu resté inconnu qui
aurait tenté de la violer sur la route.
—
Plainte a été portée à la gendarmerie de Crèvecœur en-Auge par une
femme Biennasez, qui a déclaré qu'elle avait été victime d'une
tentative de viol par un individu aussi inconnu.
—
Louis Benoît, 19 ans, journalier à Combray, près Harcourt, a été
arrêté sous l'inculpation d'attentat à la pudeur commis sur la jeune
Almazine Leroux, 17 ans, qui était à garder ses bestiaux dans un champ.
Cette fille ne jouit pas de la plénitude de ses facultés. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
Fromage à l’eau.
- Un cultivateur
de Saint-Crespin, près Mézidon, le sieur Charles Martin, vendait du lait
à la fromagerie de Saint-Maclou. Ce lait, analysé, révéla une
proportion de plus d’un tiers d'eau et le laitier falsificateur dut
entrer en arrangement pour des dommages-intérêts. Cela n'a pas empêché
le tribunal de Lisieux de le condamner à 15 jours de prison et à la
publicité du jugement. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
L’été.
Nous sommes en été depuis le 21, neuf heures du soir. Le temps
est agréable, sans être aussi beau qu'il le faudrait. Il a plu le 8
juin, jour Saint-Médard ; heureusement, nous n'avons pas eu les quarante
jours de pluie prévus par la légende. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1905 - Découverte d'un cadavre. - Mardi
matin, des passants ont trouvé dans un fossé bordant la route de
St-Crespin à Monteille le corps inanimé d'une femme paraissant âgée de
54 ans environ et dont le bras gauche émergeait complètement de l'eau.
De
l'enquête, il résulte que la mort de cette malheureuse, nommée
Hélaïde Gabrie, journalière St-Crespin, est purement accidentelle.
Mai
1944. Faits de guerre.
- Les actions de guerre qui n'étaient considérablement
raréfiées au cours de l'hiver, ont été fréquente durant ces deux
mois.
Le
trafic ferroviaire a subi, à nouveau, des attaques de l’aviation
anglo-américaine :
Le
24 mai à 16. h. 15, mitraillages d'un train de
marchandises à Saint-Crespin sur la ligne Paris-Cherbourg.
Chauffeur et mécanicien assez grièvement blessé, la locomotive hors
d'usage.
Le
9 avril à 17 h. 15, attaque de la gare de
Mézidon. Un civil français blessé, quelques dégâts matériels qui
n'ont pas occasionné une interruption de trafic.
Le
11 avril, à 3 h. 30, bombardement de la gare de
Caen. un mort et 8 blessés parmi le personnel de la S.N.C.F. Dégâts
matériels assez importants aux dépendances de la gare. Un gazomètre de
l’usine à gaz a été crevé et a pris feu. Plusieurs maisons
d'habitations endommagées.
Le
26 avril, à 10 h. 45, attaque de la gare de
Mesnil-Mauger, station de moyenne importance sur la ligne Paris-Cherbourg.
Trois morts, 2 blessés, dégâts matériels importants. La distillerie
Duriez, qui se trouve à proximité a subi de graves dommages ainsi que
quelques maisons.
Le
même jour, à 14 h. 55, nouvelle attaque en piquée de cette gare, 4
blessés. Voies à nouveau coupées, bâtiment de la gare anéantie.
Nouveaux dégâts à la distillerie Duriez.
Le
29 avril, vers 11 h. 15. Troisième attaque de
la gare de Mesnil-Mauger causant quelques dégâts matériels. Maison du
garde barrière détruites, réservoir d’eau percé, ligne
de Ste-Gauburge coupé.
Par
ailleurs de nombreux bombardements ont été effectués principalement sur
les localités situées en bordure de la mer.
Le
2 mars, vers 3 heures, deux bombes incendiaires
lancées sur le territoire de la commune de Clarbec ont provoqué un
incendie dans un bâtiment agricole causant un préjudice de 150 000
francs.
Trois
bombes non pas éclaté, pas de victime.
Le
7 mars, vers 18 h. 30, le château d'eau de
Merville-Franceville a été attaqué et percé de plusieurs balles, pas
de victime.
Le
13 mars, vers 17 h. 15, le car Vire-Caen a été
mitraillé à plusieurs reprises. Deux personnes ont été blessées.
Le
24 mars, dans l’après-midi, le château d'eau
d’Equemauville a été rendue inutilisable à la suite d’un
mitraillage qui a coupé une ligne à haute tension et deux à basse
tension et endommagé quelques maisons situées à proximité.
Le
25 mars, vers 17 heures, mitraillages du
château d’eau de Arromanches-les-Bains. Peu de dégâts.
Le
26 mars, vers 18 heures, une formation de
bombardiers chasseurs anglo-américain à bombardé le camp d’aviation
de Carpiquet près de Caen. J"ignore les résultats de cette attaque
qui n'a pas fait de victimes parmi la population civile.
Le
27 mars, dans l’après-midi, le car postale
Vire-Caen a été mitraillé à la sortie de Jurques. Cette attaque a
causé la mort de deux personnes et en a blessé quatre autres.
Le
20 avril, à 14 heures, une formation de 18 bombardiers
anglo-américains a lancé une cinquantaine de bombes sur la commune de
Merville-Franceville-Plage, on déplore 5 morts et 10 blessés.
Chutes
d’avions. Trois avions anglo-américains ont
été abattus par la D.C.A. allemande au cours des opérations susvisées.
Huit autres ont percuté au sol pour des raisons non précisées.
De
même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à Lion-sur-Mer.
Le
16 mars 1944, monsieur Langlois Charles?
cultivateur Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les autorités
allemandes avec son camion pour effectuer des transports dans l’Eure a
été tué par des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.
Le
20 mars, le jeune Triholet Jacques, âgé de 9
ans, demeurant à Cagny a été gravement blessé par l'explosion d'une
grenade allemande qu'il avait trouvé.
Le
26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes gens requis
à l’organisation Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans un champ de
mines ont fait exploser de ces engins et ont été très grièvement
blessés.
Le
27 mars à 16 heures, l'ambulance du sanatorium
départemental de Saint-Sever a été atteinte par des balles perdues d’avions
qui combattaient au-dessus de la commune de Neuville.
Melle
Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M. Marie,
chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un autre
véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.
Le
28 mars, un domestique de ferme et un enfant de
cinq ans, demeurant à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par l’explosion
d'un obus que le premier venait de découvrir et qu'il manipulait.
(Source : Archives du Calvados)
Juin
1945 -
A l’honneur. - Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du
jour de sa séance plénière, avec inscription au procès-verbal :
M. Bosse Eugène,
Saint-Crespin : « A hébergé des parachutistes alors que la
ferme était entouré d’unités ennemies ».
(Source
: Le Bonhomme Libre)
Décembre
1948 -
Un grave incendie dans une ferme.
- Un sinistre qu'on croit provoqué par des fissures d'une
cheminée s'est déclaré à Saint-Crespin, dans des bâtiments à usage
de grange, de porcherie et d’écurie dans la ferme exploitée par M.
Dutrait.
Les
pompiers de Saint-Pierre-sur-Dives ont combattu le fléau qui a causé 600
000 francs de dégâts. Les immeubles appartiennent à M. de Courcelles,
à Paris. (Source : Le Bonhomme Libre)
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