Août
1901 - Ballons et vessies.
- Avec la
belle saison et le retour des baigneurs sur notre littoral, il fallait
s'attendre à voir se produire quelque phénomène nouveau sur cette
terre féconde de merveilleux de Tilly-sur Seulles pour attirer les
étrangers. En remplacement des visions de Marie Martel; quelque peu
démodées, on a vu une myriade de petits ballons multicolores
voltigeant devant le soleil, qui s'est mis de la fête en tournoyant
avec l'entrain d'un soleil de feu d'artifice. Ce phénomène, présage
de terribles catastrophes, au dire des visionnaires, est attesté par
plusieurs témoins, y compris le curé de Tilly, dont la crédulité
intéressée n'a pas encore reçu l'approbation de Monseigneur
l'évêque de Bayeux.
Mais,
pour ne pas laisser tomber dans l'oubli Marie Martel et sa vierge, on
raconte leur dernier miracle : Un aubergiste de l'endroit, Henri Morel,
était atteint d'un mal de vessie. Son médecin, le Dr. Vauquelin, lui
avait dit qu'il faudrait lui faire une opération pour laquelle il
demanderait l'assistance de l'un de ses confrères de Caen. Entre temps,
l'aubergiste consulta Marie Martel, et lorsque les médecins se
présentèrent, ils durent rengainer leurs bistouris. Le malade était
guéri grâce à l'introduction d'un petit morceau de bois de l'arbre
miraculeux au pied duquel Marie Martel s'est tant roulée et a roulé
tant de gens. Les deux docteurs crièrent au miracle ! Il n'y avait pas
de quoi, cependant, car ces histoires de ballons et de vessies n'ont
rien d'extraordinaire dans un pays où on les prend si facilement pour
des lanternes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Tilly et ses miracles.
- La
vierge de Marie Martel, représentée par
le Sacré-Cœur, lui a annoncé de grandes calamités. On signale sur
nos côtes des quantités de marsouins qui détruisent les poissons et,
dans les jardins, des myriades de chenilles qui hachent les légumes.
Est-ce le début des calamités annoncées.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Le revers de la médaille.
- Nous
avons raconté que le sieur Henri Morel, hôtelier à Tilly-sur-Seulles,
avait été guéri d'un mal de vessie par l'intercession de Marie Martel
et l'application d'un morceau du bois de l'arbre du champ Lepetit dans
lequel ont eu lieu les apparitions.
Nous
n'inventons rien, car Henri Morel a raconté sa guérison miraculeuse
dans une longue lettre adressée à Monseigneur l'évêque de Bayeux,
aussi incrédule que nous en cette circonstance. Mais il paraît
qu'aujourd'hui la vessie de ce bon monsieur Morel fonctionne de plus en
plus difficilement et qu'il y a avoir, de nouveau, recours à Marie
Martel et à son morceau de bois.
L'infortuné
malade attend ce second miracle avec une vive anxiété, car, s'il ne se
produisait pas, les médecins devraient l'opérer.
Comme
on le voit, toutes les médailles ont leur revers, même celle de
Tilly-les-Miracles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - récompenses honorifiques.
- Des médailles
et des diplômes d'honneur ont été accordés aux sapeurs-pompiers
ci-après désignés : MM. Tranquille Bourdon, sergent à
Tilly-sur-Seulles ; Louis Louville, sergent à St-Laurent-de-CondeI ;
Émile Longuet, tambour à St-Laurent-de-Condel. . (Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Chevaux et voitures.
- Avant Je 1er
Janvier, devront être déclarés, dans les mairies, chevaux et ânes de
n'importe quel âge et toutes les voitures, à l'exception de celles
affectées au transport des personnes. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1903 - Au théâtre de Tilly.
- Les Spectateurs qui se sont, sur lettre d'invitation, rendus
à la dernière représentation du théâtre des miracles de Tilly on
été volés. La vierge du champ Lepetit ne s'est pas montrée. Elle
boude Marie Martel.
Par
ce temps de « traite des blanches », elle trouve sans doute que sa
protégée pousse un peu loin l'ingénuité en courant les champs,
malgré ses 28 ans, les cheveux sur le dos et les jupes au-dessus des
chevilles, comme une petite fillette de douze ans au plus. . (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - A Tilly. -
Dimanche dernier,
grande réunion à Tilly-les-Miracles. On avait annoncé des miracles,
notamment la guérison de l'aveugle dont nous avons parlé, il n'y a eu
aucune guérison, la Vierge prétendant que i'on n'avait pas prié avec
assez de ferveur, sans doute à cause de la pluie.
La
chaleur religieuse de Marie Martel était telle que ses vêtements
séchaient à mesure, disent les visionnaires.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1903 - Singulier garde-champêtre.
-
Les sieurs Jean Lieurey, domestique, et Jules Greppy, garde
champêtre à Tilly-sur-Seulles, quoique beaux-frères, ne sont pas pour
cela toujours d'accord.
Témoin
le procès-verbal qui vient d'être dressé pour voies de fait contre le
garde champêtre. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Septembre
1903 -
Marie Martel, d’après le R. P. Lesserteur - «
Je vous salue, Marie, pleine de grâces, de piété et de pureté, soyez
bénie entre toutes les filles, car le Sacré-Cœur est avec vous, ainsi
que le curé Guéroult et le restaurateur Morel... ».
Voici
à peu près en quels termes s'exprime le R. P. Lesserteur, auteur de la
biographie de la voyante de Tilly, qu'il nous parait ne voir qu'avec les
yeux de la foi.. Marie Martel est mieux connue de ses contemporains.
Née à Cristot, en 1872, elle fut nourrie avec du lait de vache non
baptisé et du chocolat du Bonhomme normand.
Ses
premières années se passèrent avec peu d'éclat. Elle sortit de
l'école sans avoir son brevet supérieur, puis se livra à la couture
et aux amusements de son âge et de son sexe. Marie Martel n'avait rien
d'une sainte jusqu'au jour où elle apprit que les enfants de l'école
de Tilly avaient aperçu, à travers les arbres dû champ du bienheureux
Lepetit, quelque chose qui ressemblait à une image d'Épinal. Marie
Martel y courut. Là où les enfants n'avaient vu qu'une enluminure,
elle prétendit voir une femme d'une beauté céleste dont les pieds
foulaient une banderole blanche sur laquelle était écrit : « Je suis
l'Immaculée! ».
—
La première vision remonte à 1896. Il y a sept ans ! et Tilly,
grâce à une habile réclame, est toujours visité par des pauvres
d'esprit et par des malades ne sachant à quel saint se vouer.
Cependant, le nombre des visiteurs est de moins en moins grand. Est-ce
parce que Marie Martel n'est pas en odeur de sainteté auprès des
évêques et des archevêques ?
Mgr
Amélie ne peut pas la sentir et l'archevêque de Toulouse vient
d'interdire de lire l'opuscule où le R. P. Lesserteur fait un ange de
l'ex-couturière de Cristot. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Un juge de paix dans l’embarras.
- C'est
celui du canton de Tilly-sur-Seulles. Personne ne veut le loger. Il est
allé frapper à toutes les portes ; il s'est adressé à son amie Marie
Martel pour la prier de demander à sa Vierge de faire un miracle en sa
faveur. Elle a fait la sourde oreille.
Toutes
les portes sont restées closes. Ce nouveau juge errant est venu se
réfugier à Caen, d'où il se rend tous les quinze jours à Tilly pour
tenir audience. Seulement, dans la crainte de manquer le train, il les
écourta. Si on lui écourtait aussi son traitement, ne serait-ce pas
justice ? (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
D'où vient l'argent ?
- A
Tilly-sur-Seulles, au deuxième tour de scrutin, un électeur, à
l'esprit un peu borné, n'a pas voulu lâcher son bulletin de vote. Il
ne cessait
de dire : « Où sont mes chent sous ? ».
Il
paraît qu'au premier tour on lui avait donné 5 fr. pour bien voter.
Comme on ne lui donnait rien au second, il n'a pas voulu donner son
bulletin. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
Médailles d’honneur
- Des
médailles et des diplômes d'honneur sont accordés aux cantonniers
désignés ci-après : MM. Marie, cantonnier à Graye-sur-Mer ; Charlotte,
à Tilly-sur-Seulles ; Hamel, à Evrecy ; Bouquerel, à Vaudeloges ;
Hélaine, chef cantonnier à Creully ; Desdoits, à Mesnil-Durand ;
Bonaventure, à St-Hymer ; Baillet, à la Folle ; Léonard, à
Saint-Gabriel ; Hurel, à Basseneville ; Viel, à Biéville-sur-Orne ;
Chesnais, à la Boissière ; Auvray, à Saint-Benoît-d'Hébertot ;
Ybert, à Arganchy ; Letallier, à Morteaux-coulibœuf. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
Tout s’explique.
- On nous dit
que l'individu qui réclamait aux scrutateurs du bureau de Tilly, cent
sous en échange de son bulletin électoral, est un malheureux qui
confondait la salle de vote avec le bureau d'un officier ministériel
chargé de lui distribuer des secours. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1904 -
Le fils du prophète.
- Le
médecin en chef de l'hôpital français, à Londres, M. Achille Vintras,
vient de mourir à Brighton dans une maison de santé qu'il avait
fondée. Le docteur Vintras n'était autre que le fils du fameux Vintras,
le voyant de Tilly-sur-Seulles, qui avait inventé les apparitions bien
avant la Martel. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1909 -
Les saintes villas. -
Nous
avons dit
que le champ des Miracles de Tilly-sur-Seulles avait été acheté par
une dame Coetloquet, pour le prix de 500 080 fr. La somme a été
versée et les formalités judiciaires accomplies. D'autres achats ont
été aussi faits en cet endroit par des croyants ou des spéculateurs.
Toutes les maisons du hameau de Saint-Pierre, voisines du champ Lepetit,
ont été achetées à prix d'or et sur leurs ruines se sont élevées
des villas auxquelles on a donné les noms de tous les saints du
Paradis.
C'est
ainsi que l'usine à papier illustrée, par les orgies da Vintras et de
ses adeptes, après avoir été purifiée par le curé de la paroisse, a
été baptisée du nom de villa Saint-Benoît. Il n'y a pas encore
de villa Ste Marie Martel, mais cela viendra, certainement. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1912 - Fait
divers.
- Le 6 au
soir, Armand Benoît, 31 ans, et Victor Adeline, 14 ans, tous deux
domestiques à Tilly-sur-Seulles passaient , rue de Bayeux, en criant à
tue-tête en s'accompagnant d'un accordéon. A une question
des gendarmes apparus malencontreusement, l'un d'eux déclara qu'ils
chantaient " La Résurrection " . La réponse ne désarma
pas l'autorité qui verbalisa. Le même soir à Tilly-sur-Seulles,
il arriva pareille aventure à Albert Marie, journalier, à Carcagny,
Georges Marie, 16 ans, apprenti maçon même localité, qui
chantaient " La Résurrection ", également rue de Bayeux, en
s'accompagnant d'un accordéon et d'un triangle.
Les
vieilles coutumes calvadosiennes ne sont décidément goûtées des
gendarmes. Ils est vrai que les gens qui dorment sont de leur avis.
Février
1913 - Mouvement de la population
- Voici le mouvement de la population de Tilly-sur-seulles en 1912
: naissances, 18 ; publications, 12 ; mariages, 7 ; décès, 12.
Tilly augmente donc faiblement, mais augmente...
Février
1913
- La secousse sismique - La secousse sismique a
été ressentie fortement dans la région de Tilly. Dans le bourg même,
plusieurs personnes, réveillées en sursaut se dressèrent
effarées dans leur lit qui leur semblait soulevé de terre et elles
entendirent comme une explosion.
Octobre
1913 - La mort de la voyante.
- On annonce la mort de Mme Marie Martel, la célèbre voyante de
Tilly, qui eut à son heure de célébrité et qui était tombé dans
l'oubli depuis plusieurs années. Âgé de 42 ans, elle vivait
chez Mme Veuve Émile Henry, propriétaire. On se rappelle, au temps de
prétendues apparitions, Marie Martel eut le don de faire venir à
Tilly des foules innombrables.
Janvier
1914 - État civil.
- Mouvement de la population en 1913 : naissances, 18 ;
publications, 9 ; mariages, 5 ; décès, 25.
Juin
1915
- Tombé au champ
d’honneur. -
M. Paul de Longuemarre, l’excellent conseiller général du
Canton de Tilly-sur-Seulles, vient d’être bien cruellement éprouvé
dans ses plus chères affections.
Son
fils, Pierre, qui faisait fonctions de capitaine au 236e et
qui jusqu’à ce jour avait pu traverser indemne les plus grands
dangers, a été frappé mortellement dans la tranchée qu’il
occupait faisant face à l’ennemi.
M.
Pierre de Longuemarre était marié récemment. Nous adressons à sa
jeune femme, ainsi qu’à M. et Mme de Longuemarre, l’expression bien
sincère de notre douloureuse sympathie.
Septembre
1916
- Un peu de tact
S.V.P !.
- Certains
maires,
ayant le douloureux devoir d'apprendre aux familles la mort glorieuse
d'un des leurs, trouvent tout naturel de s'y dérober. C'est ainsi que le
maire d'une commune du canton de Tilly s'est contenté d'envoyer son
garde champêtre porter, aux parents d'un soldat, l'avis de son décès.
Le garde leur a remis le papier en disant : « Prenez connaissance
de ça ! » Quel procédé délicat !
Mars
1920 -
Clairvoyance et énergie.
-
Le Conseil municipal de
Tilly-sur-Seulles vient de faire preuve de ces deux trop rares qualités
en émettant, à l'unanimité de ses membres, les vœux suivants : «
Considérant que les difficultés de l'existence deviennent chaque jour
plus nombreuses, qu'il est absolument indispensable que le Parlement et
les Pouvoirs publics interviennent pour atténuer la vie chère, sous
toutes les formes possibles.
Considérant
notamment que le prix de la viande, loin de diminuer, n'ira qu'en
augmentant en raison des cours exorbitants atteints sur les foires et
marchés par le bétail maigre.
Considérant
que tant que le cheptel national ne sera pas reconstitué, ces prix
démesurément élevés se maintiendront.
Considérant
que l'abatage des veaux est à l’encontre de cette reconstitution, que
les prix fantastiques atteints par les veaux sur les foires et marchés
constituent des bénéfices immoraux et illicites, que ces prix élevés
du veau, loin d'avoir pour cause éminemment spécieuse les nécessités
seules de l’alimentation du pays la trouvent autant dans l'emploi en
mégisserie d'articles de luxe fabriqués avec la peau de veau.
Considérant
que le luxe ne peut ni ne doit se développer au détriment de ceux qui
peinent et qui souffrent, qu'au prix où la viande de veau est vendue
les classes riches seules peuvent la consommer.
Considérant
au surplus qu'une des causes initiales des cours si élevés du veau se
trouve dans la hausse du prix du lait, hausse produite par la
multiplicité des fromageries.
Par
ces motifs, le Conseil municipal réuni comme ci-dessus, émet les vœux
:
1°
que l'abatage des veaux soit complètement interdit.
2°
qu'une loi intervienne pour s'opposer à la création de nouvelles
fromageries et que le débit de celles en service soit considérablement
réduit ».
Vous
verrez qu'après cela il se trouvera encore des fabricants de camembert
pour dire, que nous sommes des sectaires et des révolutionnaires.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Les beurres baladeurs.
- C'est bon, le beurre de Normandie ! excepté
quand il vient de Hollande !
Les
sujets de la gracieuse Wilhelmine, non contents de nous garder Guillaume
et son fils, s'emploient encore à diminuer la réputation de nos
beurres. Ils en expédient à un prix relativement peu élevé aux
marchands du Cotentin qui le malaxent avec les leurs. Ce mélange
bâtard devient du beurre normand et est expédié, à gros bénéfices,
sous ce nom, dans toutes les directions.
Les
trafiquants qui se livrent à ce petit commerce ne sont pas seulement de
malhonnêtes gens, ce sont des imbéciles, car ils tuent bêtement leur
poule aux oeufs d'or. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1920 -
Morsure mortelle. - En
soignant une de ses vaches, atteinte de la fièvre aphteuse, un
cultivateur de Tilly-sur-Seulles fut mordu au bras. Il mourut peu après
des suites de cette morsure. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1921 -
Un escroc à l’abri.
-
La gendarmerie de Tilly-sur-Seulles a arrêté Arthur Mathieu, 28
ans, sujet belge, se disant marchand de chevaux à Beauraing (Belgique),
pour escroqueries au préjudice de MM. Morel, hôtelier à Tilly, et
Galand, buraliste. Le montant de ces escroqueries s'élèvent à 2 650
francs. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1922 -
Un marchand de vaches.
- Georges
Leligeois, 34 ans, cultivateur à Tilly-sur-Seulles, qui avait été
arrêté pour avoir volé une vache dans le champ de Morel, cultivateur
à Moon-sur-Elle et l'avait vendue pour un prix dérisoire, vient
d'être condamné par le tribunal de Caen, à 5 ans de prison et 16 fr.
d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1922 -
Au pays des miracles.
- Alors que la Vierge apparaissait dans la haie de Tilly, on
pouvait y aller en pèlerinage. On était sûr, à défaut de grâces
célestes, d'y trouver un excellent déjeuner, à l'hôtel
Saint-François, de vieille réputation, tenu par la famille Morel.
Mais, prochainement, cet hôtel va fermer et c'est, avec lui, dit-on,
l'âme du commerce à Tilly qui disparaît. Heureusement que l'ère des
miracles est close. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1923 - Une femme se suicide par peur du tribunal.
-
Mme Désiré
Lebâtard,
52 ans,
ménagère à
Tilly-sur-Seulles,
s'était vu
dresser procès-verbal
pour mouillage
de lait.
Elle devait
comparaître
à l’audience
devant le
Tribunal. Les
poursuites dont
elle était
l'objet affectèrent
vivement la
fermière, qui
ne voulut
pas survivre au déshonneur d'une
Condamnation
infamante.
Hier
dans la matinée, elle s'enferma
dans sa
chambre au premier
étage, calfeutra
soigneusement
toutes les
ouvertures avec
des vêtements et
après avoir
allumé du
charbon de
bois placé
dans une
bassine au
milieu de
la pièce,
la désespérée
s'étendit sur
le lit.
Quelques
heures après, son mari s’étonna de ne pas la revoir et pris de
soupçon, il monta au premier. La
femme Lebâtard
avait succombé à l’asphyxie.
Janvier
1925 -
Les méfait d’un garnement.
- La
gendarmerie de Tilly-sur-Seulles vient de mettre en état d'arrestation
un jeune garnement de 18 ans, Gabriel Barette, soupçonné depuis un
certain temps d'être l'auteur de plusieurs méfaits commis dans la
région.
Interrogé
pour bris d'un vitrail à la petite chapelle dite de l'Apparition, ce
gamin a reconnu avoir dérobé, au mois d'août dernier, un billet de 50
francs chez son patron, M. Léon Culay, maître maçon à
Fontenay-le-Pesnel. Il a également avoué s'être rendu coupable de
l'incendie qui dévora, le 20 septembre, une meule d'orge appartenant à
M. Lemarchand, cultivateur. Il y a deux ans, il dérobait à un camarade
un pantalon et une paire de sabots. On croit également qu'il brisa, au
début de décembre, la grosse-caisse de la musique de Fontenay, dont
les pas redoublés ne sont plus maintenant scandés du rythme vigoureux
que leur prêtait défunte peau d'âne. (Source : Le Moniteur du
Calvados)
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