UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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VIEUX-BOURG

Canton de Pont-l'Évêque

Les habitants de la commune sont des Vétéroburgiens  ou Vétibourgeois et Vétéroburgiennes ou Vétibourgeoises

Août 1841   -   Nouvelles locales.   -  La moisson est terminée dans notre pays, tous les grains sont heureusement engrangés, et les craintes que le mauvais temps de la première moitié du mois d'août avait fait concevoir sont tout à fait dissipées. Dans le Bocage, la récolte est bien avancée aussi.

Si dans les fortes terres les blés n'ont pas produit autant que dans les années d'abondance, ils seront du moins de bonne qualité, et les petites terres ont donné des récoltes excellentes. En résumé, la récolte sera en général plutôt au-dessus qu'au-dessous de la moyenne.

Il faut constater aussi que rarement année a été plus favorable aux herbagers : les pluies ont amené un second printemps, les prairies artificielles de toute la plaine et les pâturages de la vallée d'Auge et du Bessin sont riches de végétation comme au mois de mai.

Dans toute la France, la récolte se sera bien faite, et tout annonce que les mercuriales se maintiendront à un taux qui, favorable au cultivateur, établira le pain à un prix modéré. On pense que la moyenne sera dans les halles de notre pays de 10 à 20 fr. l'hect. au plus. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Lenteigne. Audience du 26.

Jean-Nicolas Foucher, dit Marie, âgé de 54 ans, charpentier, né à Beuzeval, demeurant à Vieux-Bourg, accusé d'avoir, à Surville, dans les mois de février et d'avril 1854, volé de l'eau-de-vie au préjudice de la dame veuve Mutrel.

— d'avoir, en outre, à Saint-André-d'Hébertot, du 6 au 7 avril, même année, soustrait frauduleusement du blé au préjudice d'un sieur Moulin. (Circonstances aggravantes dans les deux cas : nuit, maison habitée, effraction.)

Déclaré coupable sur tous les chefs mais avec circonstances atténuantes, Foucher dit Marie a été condamné à 5 ans de réclusion. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1868  -  La sécheresse.  -  Depuis plus de 15 jours, nos cultivateurs demandaient de l'eau, leurs voeux sont exaucés, il a plu. La terre est tellement sèche que cette pluie n'est peut-être pas encore suffisante, mais elle aura toujours rendu de grands services.

L'orage de vendredi et dimanche a été peu violent à Caen, et les nouvelles que nous recevons de divers points du département nous disent qu'il n'y a occasionné que d'insignifiants dégâts. Il n'en a pas été de même dans l'Eure où, outre la pluie, il est tombé de la grêle.

Dans les environs de Bourg-Achard, de l'arrondissement du Havre, les colzas ont légèrement souffert, ainsi que les blés qui se sont couchés en quelques endroits. Somme toute, la grêle n'a pas occasionné trop de graves avaries. La récolte des pommes de terre continue de donner des plus belles espérances.

La moisson est déjà commencée dans le Midi, et partout elle se présente sous le plus belle aspect.

 

Janvier 1870   -   Le Canton.   -  Voici les noms des communes qui doivent faire partie du nouveau canton de Trouville, si l’enquête n'y apporte aucun changement. Il se composerait des communes de Trouville, Deauville, Villerville, Touques, Saint-Arnoult, Bénerville, Tourgéville, prises aux dépens du canton de Pont-l’Evêque, et des communes de Blonville et Vauville, détachées du canton de Dozulé. Sa population serait de 10.115 habitants.

Pour compenser la perte que subirait, le canton de Pont-l'Evêque, on lui attribuerait trois communes du canton de Blangy, Saint-Julien-sur-Calonne, Pierrefitte et le Vieux-Bourg, plus la commune de Glanville qu'on détacherait du canton de Dozulé.

Les cantons de Honfleur et de Cambremer resteraient tels qu'ils sont actuellement.   

 

Février 1872   -  Fait divers.   -  La Normandie a eu dimanche soir le spectacle d'une aurore boréale, ou pour dire plus exactement, d'une aurore polaire. A six heures, après avoir passé par leurs phases ordinaires de mobilité et d’éclat divers, deux colonnes éblouissantes, sillonnées de traits de feu jaune et pourpre, se sont réunies au zénith, pour y former une couronne, dont l’aspect a semblé donner raison à ceux qui soutiennent cette opinion, que ce météore est dû à la matière magnétique qui s’enflamme comme de la limaille de fer.

On eut dit qu'un obus gigantesque venait d’éclater à des espaces incommensurables, allait couvrir la terre de ses débris.

Puis les pluies du météore, obéissant au mouvement de rotation de l'atmosphère qui les entraînait prirent des nuances plus sombres, et finirent par disparaître, pour ne plus laisser dans le nord qu'un immense rideau de pourpre, qu'à minuit et demi, avait entièrement disparu.

Comme de juste, ce phénomène météorologue a donné lieu aux commentaires les  plus étranges, car une croyance populaire veut que le retour de ce, phénomène soit l’annonce d'un événement important.

   -   C’est signe de mort, disaient les uns.

-   C'est signe de sang, c'est signe de revanche, disaient les autres.

A l'avenir de prononcer.

 

Février 1872   -  Fait divers.   -  Un chien errant, atteint d'hydrophobie, a parcouru les communes de Vieux-Bourg et Saint-Julien-sur-Calonne, deux hommes ont été mordus par cet animal qui a été étouffé par le sieur Victor dit Boulanger, journalier en cette dernière commune. C'est grâce à l'énergie de ce brave citoyen que nous n'avons pas à déplorer de plus grands malheurs. Cinq chiens supposés avoir été mordus ont été abattus par mesure de précaution. M. Lemarchand, vétérinaire à Pont-l’Évêque, ayant fait l'autopsie, a affirmé que le  chien en question était en effet hydrophobe.  

 

Juin 1881  -  Instruction et service militaire.  -  La Chambre des députés vient de repousser le projet de loi qui avait pour but de réduire à 3 ans la durée du service militaire. La loi établissant l'enseignement primaire gratuit dans toutes les écoles publiques vient d'être promulguée et sera mise en vigueur à la rentrée prochaine. 

 

Juin 1881  -  Comptez avant de crier.  -  En ce moment, trente ou quarante communes du département ont à reconstruire leurs maisons d'école. Dans quelques unes, les contribuables murmurent fort contre les conseils municipaux qui ont voté cette reconstruction. Ils oublient que c'est là, une dépense obligatoire. Si le conseil la refuse, le préfet passe outre, impose la commune d'office et celle-ci a à payer la totalité des vingt ou vingt-cinq mille francs que coûte la construction. Si au contraire le conseil vote la dépense, l'État donne un secours, et au lieu de payer vingt mille francs, les contribuables en sont quittes pour sept ou huit mille. Murmurer quand on ne paie que le tiers de la dépense au lieu de tout payer, ce n'est pas faire preuve d'esprit d'à-propos.

 

Juin 1881  -  Sœur Cognefort.  -  La servante du curé de Vieux-Bourg, arrondissement de Pont-1'Evêque, veut empiéter sur les privilèges de l'évêque de Bayeux. L'autre dimanche, à la messe, elle a confirmé par deux fois le fils de l'ancien maire qui avait oublié de refermer la porte. Cette confirmation n'a pas été du goût du père qui a porté plainte, et prochainement, dit-on , cette révérende sœur Cognefort comparaîtra devant la polices correctionnelle.

 

Juin 1881  -  La comète.  -  Une comète est en ce moment visible. Les superstitieux voient à tort dans l'apparition de cet astre un présage de calamité publique. Les comètes sont un monde en feu, comme l'a été autrefois la terre. La queue de la comète actuelle est de plusieurs millions de lieus. Elle est très éloignée de la terre, et sa marche est vertigineuse. 

 

Décembre 1903  -   Les sangliers.   -   A Vieux-Bourg, près Pont-l'Evêque, la meute de M. Aubert, du Theil, a détourné deux forts marcassins, pesant ensemble 80 kilos, ils ont été tués au fusil par MM. Mourier et Ozanne, de Pont-l’Évêque. Dernièrement au même endroit, on avait tué une magnifique laie.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1903  -   Nouvelles plaques.   -    Les cyclistes sont obligés d'être, timbrés et plaqués ; c'est-à-dire que leur outil roulant doit porter un timbre ou un grelot et une plaque de contrôle. Or, les plaques de 1900 cessent d'être valables en 1904. On va leur en délivrer de nouvelles pour jusqu'en décembre 1907, et cela, moyennant finances, bien entendu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1939  -  Le temps qu’il a fait en juin.    Nous n 'apprendrons rien a nos lecteur en leur disant que le mois de fut pluvieux, nous les surprendrons probablement, en leur apprenant que la température fut supérieure à la normale. Le fait est cependant bien avéré.

Dans toutes les stations la moyenne dépasse 15°.

Une forte élévation de température, survenue du 4 au 7, a contribué à relever la moyenne, il convient de noter en plus que les températures ont varié relativement peu dans le courant des journées. Le maximum a dépassé rarement 20°, mais le minimum est demeuré fréquemment supérieur à 10°, de sorte que le mois a été très doux dans son ensemble.

Il a été également très pluvieux grâce à des orages nombreux, parfois très violents. Le plus désastreux de ces orages fut celui du 7 qui traversa le département, de Saint-Sever à Lisieux, en déversant des torrents de pluie et de grêle.

Les pluies totales dépassent de beaucoup la normale 58 m/m, elles varient sensiblement d'un point à l'autre.

La douceur de la température, jointe à la grande abondance des pluies a été très favorable à la végétation. A la fin du mois, les foins sont très fournis mais difficilement récoltables, les céréales et les racines fourragères poussent vigoureusement. On constate par ailleurs que la production des fruits à cidre sera très inférieure aux estimations primitives.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

A travers la Campagne Normande

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