1410
- En
1410, le
roi d'Angleterre fit raser la forteresse de Tilly-Verolles
(Tilly-sur-Seulles), il ordonna à toutes les femmes, dont les maris
tenaient le parti du roi de France, de sortir de la province, sous huit
jours, sous peine de prison. Cette dernière mesure avait pour objet d'empêcher
que ces femmes, restées en Normandie, ne fissent parvenir à leurs maris
absents une partie quelconque de leurs revenus.
Mars
1866 - Démolition.
-
On travaille en ce moment à démolir en partie le château de
Tilly-sur-Seulles, l'un des plus remarquables du département par ses
vastes proportions et qui rappelait l'opulence de son illustre fondateur,
M. de Fontette, intendant de la généralité de Caen. Il n'en restera
plus que la partie centrale, les deux ailes sont condamnées à disparaître.
Situé
au centre d'une vaste et verdoyante prairie, adossé au pied d'une
magnifique colline couronnée d'un bois d'agrément, entouré de belles
avenues qui se déroulaient de part et d'autre, ce monument offrait un
tableau des plus charmants.
Les
avenues ont successivement disparu, les derniers arbres de la colline ont
été rasés cette année, l'édifice lui-même va être réduit à des
proportions relativement très modeste, c'est une perte pour le bourg de
Tilly dont il faisait le principal ornement.
Juin
1866 -
Un incendie. - Dans
la nuit de vendredi à samedi dernier, un incendie a éclaté à
Tilly-sur-Seulles, avec la même violence et précisément dans le même
voisinage que celui dont nous avons parlé il y a quinze jours.
Toute
la population est encore une fois accourue, mais, malgré de prompts
secours, un bâtiment couvert en paille et long d'environ 30 mètres a été
la proie des flammes.
La
perte, d'environ 4000 francs, est couverte par une assurance.
M.
le procureur impérial et M. le juge d'instruction ont fait lundi une
descente sur les lieux.
Le
nommé Victor Halley, propriétaire de ladite maison et sur lequel planent
de graves soupçons, aurait été mis en état d'arrestation. Il est à désirer
que le coupable ne reste pas un inconnu, car ces deux sinistres ont jeté
la terreur dans toute la commune.
Juillet
1866 - Les
sapeurs-pompiers. - M.
le maréchal ministre de la guerre vient de mettre à la disposition de
l'autorité municipale de Tilly-sur-Seulles, pour le service de la
compagnie des sapeurs-pompiers, 20 fusils à silex, n° 1, de voltigeurs.
Janvier
1867 -
Une grande misère.
- Lundi soir, 7
courant, un pauvre mendiant portant sur son extérieur toutes les
empreintes d'une grande misère, se présenta chez la dame veuve
Frandemiche, cultivatrice à Tilly-sur-Seulles, pour y réclamer
l'hospitalité.
Il
y fut charitablement accueilli, soupa avec les gens de la ferme, et y reçut
la nuit un gîte aussi convenable que possible.
Le
lendemain matin, on l'a trouvé mort dans son lit. Son identité n'est pas
encore bien constatée, mais il aurait déclaré être de la commune de la
Lande-sur-Drôme, près Caumont.
Mars
1867 - Un outrage.
-
Paul Margueritte, cultivateur à Tilly-sur-Seulles, ayant outragé
l'adjoint et le garde champêtre de sa commune, paiera une amende de 16
francs.
Septembre
1867 -
Un incendie. -
Le jeudi 26 septembre, sur les trois heures du soir, un incendie a
éclaté à Tilly-sur-Seulles, le village de Montilly, dans une maison
appartenant au sieur Isabelle, négociant à Caen, et occupée par le
sieur Charles Godard.
Le
feu a commencé dans un hangar rempli de bois et attenant à cette
habitation, dont le toit couvert en chaume a été bientôt consumé.
Quatre
cent bottes de foin, quelques sacs de blé et d'orge ont été détruits
et, sans de prompts secours, on aurait eu à redouter de bien plus grandes
pertes. Le dommage total est évalué
à 1500 francs. Les circonstances dans lesquelles le feu a pris feraient
croire à la malveillance.
Janvier
1868 -
Une querelle. -
Dimanche dernier, le paisible village de Tilly-sur-Seulles a été
le théâtre d'une scène mémorable. C'était en face le presbytère.
Une
boulangère et une bouchère avaient commencé à échanger, à propos
d'une querelle insignifiante, force gros mots, puis la dispute
s'enveniment, la boulangère s'arma d'un balai d'une propreté douteuse,
dont elle badigeonna de la bonne façon, le visage de son antagoniste.
Heureusement
que diverses personnes survenues fort à propos arrêtèrent le bras de la
victime, qui armée d'un long coutelas, (accessoire obligé de son métier),
jurait de tirer vengeance de l'affront dont elle venait d'être l'objet.
Janvier
1868 -
Une querelle. -
Le mardi suivant, une autre scène non moins regrettable a eu lieu
dans le même endroit.
Il
s'agissait encore de deux femmes, les deux belles-sœurs, s'il vous plaît,
qui en sont venues aux mains, en plein village.
Dans
la bagarre, la cruche de l'une des ménagères s'est trouvée cassée,
elle a prétendu s'en dédommager, en s'emparant de la culotte du mari de
son adversaire.
Les
choses en sont là, quant à présent. Reste à savoir si les époux de
ces deux femmes irascibles..... pousseront le dévouement jusqu'à
......... pousser leurs querelles.
Mars
1868 - Un incendie.
-
Le 21 de ce mois, à deux heures et demie du matin, un incendie,
attribué à la malveillance a éclaté en la commune de
Tilly-sur-Seulles, et à consumé quatre maisons d'habitation appartenant
aux nommés Dalibert Alexandre, menuisier ; Fierralle Pierre, tisserand ;
Gosselin Philippe, journalier ; Palfresne Aimé, cultivateur ; Leconte
Pierre, boulanger, et la veuve Asselin, dentellière.
Août
1868 - La récolte
des pommes. -
Il résulte des plus récentes communications faites à la Société
centrale d'agriculture, que la récolte des pommes, dans les contrées à
cidre, sera cette année, d'une abondance extraordinaire.
Août
1868
- Un incendie. -
Les habitants de Tilly ont été surpris dimanche matin, à 5
heures, par le son du tocsin, un incendie venait de se déclarer dans l'écurie
dépendant de l'auberge Saint-Pierre, tenu par le sieur Le Monnier, écurie
pouvant contenir 100 chevaux.
Le
feu a fait des progrès si rapide que ce bâtiment a été entièrement
consumé en un clin d'œil. La perte consiste, pour l'aubergiste, en 6000
bottes de foin, 100 douzaines de cercles, d'autres céréales et
fourrages, et quelques ustensiles.
Les
sieurs Marie, maçon, et Charles Lebas, boucher, ont également éprouvé
d'assez grands dommages, ce dernier a perdu, entre autre choses, 3000
bottes de foin.
Ce
n'est qu'après un travail de deux heures que les pompiers de Tilly et
ceux de Lingèvres se sont rendus maîtres du feu. Tout le monde, du
reste, a bravement fait son devoir.
On
attribue ce sinistre à l'imprudence d'un domestique, qui s'étant endormi
derrière l'attelage de son maître, marchand de chevaux à Saint-Lô,
aurait laissé tomber une allumette enflammée dans la paille. Cet homme
était encore assoupi quand on a été assez heureux pour le dégager de
l'écurie, où il aurait infailliblement
péri au milieu des flammes si on
ne lui eut porté secours.
Mars
1869 -
Un incendie. -
Le 21 de ce mois, à deux heures et demie du matin, un incendie,
attribué à la malveillance, a éclaté en la commune de
Tilly-sur-Seulles, et à consumé quatre maisons d'habitation appartenant
aux nommés Dalibert Alexandre, menuisier ; Fierralle Pierre, tisserand ;
Gosselin Philippe, journalier ; Palfresne Aimé, cultivateur ; Leconte
Pierre, boulanger, et la veuve Asselin, dentellière.
Juin
1869
- Élection.
- L'élection
d'un conseiller général dans le canton de Tiily a donné le résultat
suivant : M. David Beaujour, ayant obtenu 1,247 suffrages a été élu ;
M. le marquis de Blangy n'a obtenu que 1,019 voix.
Août
1869 - Fait divers.
- Les
habitants de Tilly ont été surpris dimanche matin, à 5 heures, par le
son du tocsin : un incendie venait de se déclarer dans l'écurie dépendant
de l’auberge St-Pierre, tenu par le sieur Le;
Monnier, écurie pouvant
contenir 100 chevaux.
Le
feu a fait des progrès si rapides que ce bâtiment a été entièrement
consumé en un clin d’œil. La perte consiste, pour l'aubergiste, en
6,000 bottes de foin, 100 douzaines de
cercles, d'autres céréales et
fourrages, et quelques ustensiles. L'immeuble seul était assuré.
Les
sieurs Marie, maçon, et Charles Lebas, boucher, ont également éprouvé
d'assez grands dommages, ce dernier a perdu, entre autre choses, 3.000
bottes de foin.
Ce
n'est qu'après un travail de deux heures que les pompiers de Tilly et
ceux de Lingèvres se sont rendus maîtres du feu. Tout le monde, du
reste, a bravement fait son devoir.
On
attribue ce sinistre à l'imprudence d'un domestique, qui s'étant endormi
derrière l'attelage de son maître, marchand de chevaux à Saint-Lo,
aurait laissé tomber une allumette enflammée dans de la paille. Cet
homme était encore assoupi quand on a été assez heureux pour le dégager
de l'écurie, où il aurait infailliblement péri au milieu des flammes si
on ne lui eût porté secours. La perte totale s'élève à 20,000 fr.
Novembre
1869
- Fait divers.
- Un bureau télégraphique
municipal vient d'être ouvert à Tilly-sur-Seulles.
Février
1870
- Fait divers.
- Vendredi
dernier, à Tilly-sur-Seulles, vers 8 heures du soir, en l'absence de ses
parents, le jeune Désiré Marguerite, âgé de 3 ans, s'amusait â
allumer de la paille qui se trouvait dans la maison lorsque le feu prit à
ses vêtements. Cet enfant voulut se sauver en courant, mais il ne fit
qu'aggraver sa. position, le vent augmentant la
force du feu. Le
malheureux enfant eut tout le haut du corps brûlé, il est mort dans la
soirée.
Août
1870
- Mobilisation.
- La
garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est
définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en
huit compagnies chacun.
Le
premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes,
Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le
quatrième bataillon, composé des cantons de;
Caumont, Villers-Bocage,
Aunay, Beny-bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent
provisoirement garnison à Caen.
Le
deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et
Ouest), Evrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et
Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.
Le
troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon,
St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév
Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.
Juin
1871 - Fait divers.
- Le
17 de ce mois, vers 11 heures 1/2 du matin, la dame Roussel, demeurant à
Tilly-sur-Seulles, en voulant mettre de l'huile dans l'engrenage de son
moulin, fut prise par ses vêtements, le sieur Jules Perré, garçon
meunier, accouru au secours de sa maîtresse, fut également pris par ses
vêtements. Tous deux furent entraînés par le mouvement du moulin et
tout allèrent avec lui à toute vitesse. Un des enfants, âgé de 4 ans,
appela son frère, âgé lui-même de 15 ans, lequel arrêta le moulin.
La
dame Roussel fut retirée contusionnée, quant au malheureux Perré, il était
mort, victime de son dévouement.
Janvier 1872
- Fait divers.
- Entre
les communes de Tilly-sur-Seulles et de Bucéels, il existait une
passerelle, dite des Marais, qui s'est brisée par suite d'usure.
L'absence de cette passerelle cause un préjudice sérieux aux ouvriers du
pays, qui sont obligés, quand leur travail les
appelle d'un côté ou de l'autre du marais, de faire 3 kilomètres. Nous
pensons qu'il suffira de signaler cet état de chose aux municipalités de
Bucéels et de Tilly, pour qu'elles prennent les mesures nécessaires pour
y remédier.
Février
1872 - Fait divers.
- L'un
de ces samedis, Brindosier, marchand de bourriches à Cristot, fit
rencontre, à la boucherie de Tilly, d'un de ses amis de bouteille,
habitant Bucéels.
Ils
se serrèrent la main, et après avoir absorbé la goutte de l'amitié,
reprirent à leur bras le panier à anses traditionnel, rempli de
provisions, et se quittèrent en se donnant
rendez-vous pour le samedi
suivant.
Mme
Brindosier, qui
attendait impatiemment son époux, à l'arrivée de celui-ci s'empara du
panier pour en extraire le contenu, mais soudain, rouge de Colère, elle
s'écria :
-
Cornes de bœuf ! Brindosier, t'as co fit des bêtises... J'te demande
eune tête d'cochon, et tu m'apporte un gigot de mouton.
Brindosier
se rendit immédiatement compte de ce qui s'était passé : les deux amis,
sans le vouloir, avaient échangé leurs paniers.
Et
pour avoir la paix et son panier, il fallut que Brindosier se rendît à
Bucéels, où il fût très-mal reçu par la femme de son ami, qui lui
jeta à la tête celle du cochon, que le marchand de paniers reçut fort
adroitement dans ses bras.....
A
la grande jubilation des assistants, qui trouverait que, dans cette
position, Brindosier ressemblait à ce saint de l'Évangile tenant sa tête
dans ses deux mains.
Décembre
1872 - Café chantant.
- Le
ministre de l'intérieur vient d'engager les, fonctionnaires et agents
auxquels incombent particulièrement la surveillance des cafés concerts,
de veiller avec un redoublement de zèle et d'attention, à ce que les
chansons obscènes, les saynètes graveleuses et tous les divertissements
enfin pouvant porter atteinte à la morale ou à l’ordre public, soient
éliminés des programmes.
Décembre
1872 - Cartes-poste.
- Il
va être établi des cartes-poste qui seront vendues par l'administration
au prix de 10 centimes et qui circulerons en franchise dans tout le
territoire français. Sur ces cartes on met l'adresse d'un côté, et
quelques lignes de l'autre. Elles existent déjà en Suisse et en
Angleterre, où elles rendent les plus grands service.
Janvier
1873
- L'Ouragan
de dimanche.
- Les prédictions
de nos astronomes qui nous ont annoncé les tempêtes pour la dernière
dizaine de janvier s'accomplissent.
Un
véritable ouragan s'est déchaîné dimanche au soir sur nôtre pays.
Accompagné
d'une pluie torrentielle, il a duré près de trente-six heures, torturant
les arbres, faisant voler les ardoises, ébranlant les cheminées et
retournant avec une prestesse de prestidigitateur les parapluies qui
s'aventuraient dans les rues.
Dans
la soirée de dimanche, il a pris des proportions inquiétantes. Le vent
mugissait d'une manière effroyable et menaçait d'enfoncer les fenêtres
sous sa violence. Ces rafales étaient accompagnées de grêle, d'éclairs
et de tonnerre.
Cet
orage nous est également Signalé de Bayeux, de Lisieux, de Rouen, de
Paris, etc...... A Paris surtout, sa violence a été extrême, la foudre
a frappé plusieurs personnes, des passants et jusqu'à des voitures ont
été renversés, des toitures enlevées, les spectacles interrompus même
à l'Odéon, il y a eu un moment de panique indescriptible.
Aux
portes de Caen, la force de l'ouragan a brisé le calvaire de St-Pierre à
un mètre du sol, sur la route de Bayeux, un cabriolet a été enlevé et les
voyageurs jetés sur le sol, la foudre est tombée sur divers points.
A
Tilly-sur-Seulles, l'ouragan à enlevé la toiture de l'église,
renversé les murs, bouleversé les étables, déraciné les pommiers, une
pierre énorme a été enlevée par le vent et transportée à plus de
cinquante mètres. L'ouragan s'est dirigé vers le midi.
Juillet
1873
- Avis.
- Le
maire de la commune de Tilly-sur-Seulles porte à la connaissance du
public que la louerie et l'assemblée de la Madeleine auront lieu cette
année le dimanche 20 juillet.
Décembre 1875
-
Enfant brûlé.
- Dimanche,
un incendie a éclaté an domicile de la fille Ruffier, journalière à
Tilly-sur-Seulles, et a consumé son petit mobilier qui est estimé 100
fr., non assuré. La perte pour le propriétaire, M Tahère, maire de
Tilly-sur-Seulles, est de 80 fr. environ. Cet incendie a été causé par
l'imprudence du jeune Adrien Ruffier, âgé de 4 ans, qui était resté
seul avec son frère Cyprien, âgé de 3 mois, ce dernier a été asphyxié.
Février
1876
-
Tempêtes et inondations.
- A
Bayeux et dans les environs, la bourrasque a occasionné de nombreux dégâts.
Des toits ont été enlevés et des cheminées renversées. Toutes les
rues étaient jonchées de débris de couvertures. Un nombre incalculable
d'arbres et de pommiers ont été déracinés.
Dans
un hameau appelé Sagy, qui se trouve à peu de distance de
Tilly-sur-Seulles, l'ouragan a failli faire deux victimes. Les époux
Lahaye dînaient tranquillement quand ils s'aperçurent que le vent
enlevait le chaume de leur demeure. Le mari monta vite au grenier pour
aviser aux moyens de consolider la toiture. A
peine avait-il commencé son travail que la charpente tombant subitement défonça
la plancher qu'elle entraîna dans sa chute. Il put heureusement se dégager
des décombres et appeler les voisins au secours de sa femme littéralement
ensevelie sous les ruines. On la trouva près de l'horloge, entièrement
privée de connaissance, ayant à la tête une blessure grave.
Mai
1876
-
Nos récoltes. -
La longue période
de sécheresse que nous avons subie pendant près d'un mois avec grands
vents d'amont continuels et très froids, inspirait des craintes sérieuses
à l'agriculture : plantes légumineuses et fourragères, prairies
naturelles et artificielles, tout semblait dépérir sur pied faute
d'humidité. Le temps vient heureusement de
changer, il est à l'eau. Dans
le Midi, il pleut beaucoup, les orages sont à redouter.
Mai
1876
-
Terrible suite de l’ivrognerie.
- Un
jeune homme de
Tilly-sur-Seulles, appartenant à une honorable famille, avait la triste
habitude de s'enivrer journellement. Surexcité par l'alcool, il donnait
depuis quelques jours des signes non équivoques d'aliénation mentale.
Jeudi soir, vers 6 heures, il fut pris subitement d'un accès de folie
furieuse. Il se mit alors, avec une activité fiévreuse, à ramasser tout
ce qu'il put trouver de bois et à en former un immense bûcher dans son
jardin, entre sa maison et celle du voisin. Y mettre le feu fut pour lui
l'affaire d'un instant. La flamme s'éleva bientôt à une prodigieuse
hauteur et menaçait sérieusement les habitations voisines. Ravi du
spectacle et pour faire durer plus longtemps le plaisir, le
malheureux fou se mit alors à briser portes et barrières pour en jeter
les débris dans le feu. On ne peut savoir où il se serait arrêté si la
brigade de Tilly, prévenue à temps, n'était accourue pour s'emparer de
sa personne. Grâce à la force herculéenne du jeune homme, ce n'est
qu'après une lutte longue et terrible qu'on est parvenu à s'en rendre maître.
Le maire, M. Tahère, l'a fait conduire à la maison de santé du
Bon-Sauveur de Caen. La gendarmerie de Tilly a fait preuve dans cette
circonstance, d'un courage et d'un sang-froid vraiment dignes d'être
signalés.
Octobre
1876
-
Nos maires. -
L'élection
du maire de la commune d'Anctoville a été annulée par le conseil de préfecture,
attendu que le conseil municipal n'était pas au complet lors de l'élection,
par suite du décès du sieur Madelaine, conseiller municipal.
L'élu du 8 octobre sera assurément réélu, et par suite
reprendra le titre de père et de maire de ses administrés, auquel il a
droit.
On nous signale dans le cantonde Tilly-sur-Seulles un
fonctionnaire municipal qui ferait « son beurre avec de la braise... ».
Ce jeu de mots cache évidemment un mystère que nous allons essayer
d'approfondir.
Juillet
1878
-
Écoles Primaires. -
Les
vacances ouvriront
le jeudi 1er août, les classes rentreront le lundi 2
septembre.
Juillet
1878
-
Étrange ! -
Vendredi soir, le nommé
Albert Hébert, 14 ans, allant au bourg de Tilly-sur-Seulles faire une
commission pour ses parents, rencontra deux individus qui le saisirent, le
bâillonnèrent et le jetèrent ensuite dans un abreuvoir situé au bord
de la route, qui fort heureusement ne contenait, en ce moment, qu'une
faible quantité d'eau. L'enfant eut beaucoup de mal à se dégager de la
vase. Il alla immédiatement porter plainte contre ses lâches agresseurs,
qui sont activement recherchés.
Juillet 1878
-
Cheval emporté. -
La semaine dernière, le sieur Pierre Duvet,
voiturier à Tilly-sur-Seulles, conduisait un cheval vicieux attelé sur
un banneau chargé de sable, lorsque, tout à coup, l'animal se cabra,
renversa son conducteur et s'échappa ensuite a toute bride. Le malheureux
Duvet n'avait eu que tout juste le temps de se jeter de côté pour ne pas
passer sous les roues de sa voiture. Quand on le releva, on put constater
que le sabot du cheval lui avait rompu un bras. Malgré la blessure et la
secousse occasionnée par la chute, on espère que cet homme, qui est
vieux, en sera quitte pour quelques jours de repos.
Mai 1879
-
Un enterrement civil. -
La semaine dernière,
Tilly-sur-Seulles voyait enterrer civilement une vieille fille qui n'avait
pas voulu recevoir le prêtre à ses derniers moments. Dès 5 heures du
matin, pour éviter le scandale, le garde champêtre, accompagné de
quatre hommes, conduisait au cimetière le corps de la demoiselle Lebreton,
âgée de 60 ans, devant le cercueil, marchait une femme qui portait une
couronne : c'était une de ses voisines, celle qui avait eu la charité,
malgré sa pauvreté, de la veiller jusqu'à sa fin. Le corps de la défunte,
selon une étrange coutume, devait être déposé dans une partie isolée
du cimetière, réservée aux personnes ayant refusé de voir, le prêtre,
mais, sur l'ordre exprès de M. Lepersonnier, maire de Tilly, le corps de
la morte a été inhumé au rang des autres.
Décembre
1879 - L'hiver,
la neige, le froid. - Voici
l'hiver dans toute sa rigueur. Le froid a sévi sur toute la France, et
sur bien des points la neige a intercepté les communications. Cette tempête
a duré plusieurs jours. Le manteau de neige dans lequel la France
paraissait enveloppée avait dans les endroits les moins atteints de 50 à
60 centimètres d'épaisseur.
En
divers endroits, la neige, poussée et amassée par le vent, s'élevait à
plus d'un mètre. Beaucoup d'habitants se trouvaient bloqués chez eux et
ont été obligés de faire une tranchée pour communiquer avec leurs
voisins. Depuis bien des années on n'avait vu en décembre, en si peu de
temps, la neige tomber aussi abondamment.
En
1831 l'hiver fut des plus rigoureux. Le 6 décembre, de cette année, une
trombe de neige s'abattit sur la ville de Caen et fit les plus grands
ravages. Un café de la rue Venelle-aux-chevaux s'effondra.
En
1709, le froid fut tel qu'à l'autel les prêtres étaient obligés de
mettre un réchaud à côté du calice, qui gelait, malgré cette
indispensable précaution.
En
1480, le froid dura du milieu de décembre au commencement de mars, et fit
beaucoup de victimes. La terre était gelée à quatre pieds de
profondeur, l'eau gelait auprès d'un feu
très bien alimenté.
Pendant
plusieurs jours, les voitures n'ont pu circuler sur les routes.
Le
service des chemins de fer a été momentanément interrompu, les trains
de Paris étaient restés à Mantes. Les facteurs de la poste n'ont pu
faire leur service dans les campagnes qu'en surmontant les pics grandes
difficultés. De nombreux accidents se sont produits. Des voilures sont
restées en détresse sur les routes.
Le
froid qui est excessif a causé de nombreuses morts par suite de
congestion.
Sur
nos côtes, on ramassait à pleins paniers les crabes et les étrilles,
engourdis par le froid. Partout le poisson abonde, on le pêche pour ainsi
dire à fleur d'eau, où il demeure comme paralysé.
Décembre
1879
- Morts
de froid. - Le
nommé Delaunay, âgé de
60 ans, contre-maître aux carrières. Le M. Lepetit, à
Tilly-sur-Seulles,
est tombé devant le
presbytère, ramené chez lui, il a succombé quelques heures après. La
mort est due à une congestion pulmonaire causée par le froid.
Juillet 1882 - 14 Juillet.
- A
Tilly-sur-Seulles, la revue des pompiers a fourni à l'un des chefs
l’occasion de se montrer avec un superbe hausse-col orné de l'aigle impériale,
et avec un ceinturon orné du même oiseau.
Octobre
1882
- Statistique.
- La
statistique vient de découvrir que la Calvados est un des départements
dans lesquels il y a le plus de vieilles filles, et où les vieillards se
trouvent en plus grand nombre.
Octobre
1882
- La laïcisation.
- Ça
ne va pas comme sur des
roulettes, loin s'en faut. A Tilly-sur-Seulles, les institutrices
religieuses, dont la supérieure exerçait depuis 47 ans, ont été
remplacées par des laïques, très bien.
Mais voilà que les pauvres religieuses sont accusées d'avoir
illicitement fait la classe dans le château de M. Lepetit, où elles se
sont réfugiées en attendant la construction de leur pensionnât. Les sœurs
prétendent n'avoir fait réciter que le catéchisme. Si c'est là leur
seul crime, peut-on les condamner ?
C'est ce crue le tribunal
dira.
Novembre 1882
- Laïcisation et
engraissement. - A Tilly-sur-Seulles, le maire ne se contente pas de pousser
à la laïcisation, il engraisse, les élèves. Pour encourager les
enfants, a venir à l'école, il a fait tuer un cochon, dont il leur
distribue, des morceaux comme récompense. Si, après cela M. le Maire de
Tilly n'est pas décoré, c'est que la croix lui sera soufflée. Par
qui.?... Dame ! par un médecin du canton, qui, dit-on, en a une fière
envie.
Novembre
1882
- Un instituteur qui
n’est pas aussi diable qu’il en a l’air.
- On
s'est fait une fameuse boss de bons sens, jeudi dernier, à Tilly. Un
conseiller municipal ayant demandé pourquoi l'instituteur avait enlevé
le crucifix de l'école communale, un autre a répondu que l'instituteur
lui avait dit qu'il ne l'enlevait que les jours du tirage et de la révision
: d'abord pour faire plaisir au préfet, qui est protestant, et ensuite
pour que le bon Dieu n'ait pas à rougir de voir les conscrits en tenue...
(c'est le mot du maître d’école).... en tenue d'Adam dans le paradis
terrestre. Et pour preuve que ledit instituteur n'est pas aussi païen
qu'il en a l’air, l'un de ses protecteurs a ajouté que les dimanches et
fêtes, il envoyait son instituteur-adjoint jouer des polkas à l’église
pendant les offices.
Décembre
1882 - Morts ou vifs.
- Il parait que le
conseil municipal de Tilly doit voter une paire de lunettes à
l'Instituteur de l'endroit, qui a adressé aux parents de trois enfants
décédés des lettres d'invitation à comparaître devant la commission
scolaire. Cette, erreur n'est guère pardonnable, chez un homme qui,
greffier de la mairie depuis plus de vingt ans, rédige tous les actes de
l'état civil. Le maire, on le conçoit, n'est pas content. Pères et
mères veulent l'étrangler, et depuis ce jour il n'ose plus sortir
qu'armé d'un mousquet. C'est un moyen comme un autre, d'imposer sa
popularité.
Le
maire de la même localité, craignant sans doute de trop engraisser les
enfants des écoles laïqu es avec ses rations de cochon, leur fait
distribuer de la bouillie le vendredi. Ce changement de nourriture a été
mal inauguré, une petite fille est morte quelques jours après. Espérons
que ce n'est pas d'une indigestion ?
Mai 1883 - Mort
accidentelle.
– Vendredi, à Tilly, un accident
s'est produit dans les carrières de M. Lepetit. Le nommé Vincent
Estalem, 49 ans, carrier, s'étant obstiné, malgré les observations de
ses camarades à creuser trop profondément dans la paroi de la carrière,
un éboulement s'en est suivi, le malheureux ouvrier a été enseveli, et
écrasé sous les décombres. On a immédiatement procédé au déblaiement,
mais, quand on a découvert Estalem, il était mort. Il est marié et
laisse des enfants dans une situation précaire.
Juillet
1883
-
Distribution des prix. –
Les
habitants de Tilly sont très inquiets de savoir si, la distribution des
prix, ils auront encore à subir le discours chinisko-chinoski
avec lequel l'instituteur
de l'endroit les endort chaque année. Ils disent, avec raison, que,
puisque cet instituteur-discoureur a supprimé le crucifix de sa classe,
il devrait bien aussi supprimer son sermon de la distribution des prix.
Octobre
1883
- Affaire mystérieuse.
–
La veuve
Angot, demeurant à Tilly-sur-Seulles a été trouvée morte dans son lit
le dimanche matin 14 octobre. La veille, elle avait fait la lessive et
avait reçu la visite de l'un de ses parents. Rien ne faisait prévoir une
fin si subite.
L'opinion
publique s'est émue. Partout circulaient des bruits d'empoisonnement ou
d'étouffement. On disait qu'on avait trouvé un carreau brisé et un désordre
dans la maison qui indiquaient un vol. Le parquet de Caen, prévenu, s'est
rendu samedi à Tilly. Le cadavre a été exhumé. D'après le médecin,
cette femme a dû mourir le samedi 13 courant, à 9 heures du soir, d'une
congestion. Elle avait mangé à son souper de la soupe, des pois et une
poire. On a dû emporter les viscères à Caen pour une vérification plus
exacte. Les scellés apposés
sur les meubles ne seront levés que dans
une dizaine de jours. Ce n'est qu'à cette époque qu'on pourra vérifier
si un vol a été commis.
La
bonne femme montrait souvent un louis de cent francs. On dit qu'elle
aurait été déjà victime d'un vol d'argent assez considérable, et
qu'elle n'aurait pas osé porter plainte par crainte.
Octobre
1885 -
Crime du braconnage. -
Il
y a six mois, Thomasse, braconnier de la pire espèce, sortait de prison,
où il avait passé deux années pour coups et blessures au garde de M. d'Ursus.
Aussitôt sorti, Thomasse a recommencé ses exploits de braconnier assisté
de ses enfants et d'un nommé Achille Quinot. Tilly,
Garcelles, Saint-Aignan et Cintheaux ont été
pillés par ces misérables,
qui ont été heureusement arrêtés, samedi la nuit, par les gendarmes de
Bretteville-sur-Laize et deux des gardes de M. Bunouf. Ils ont été trouvés
porteurs de plus de « huit cents pieds de filets. »
Novembre
1886 -
Un tir. -
Dimanche
14 et 21 novembre, tir du 23e
régiment territorial au fusil de guerre, gratuit pour les hommes
des classes 1872,1873,1871,1875 et 1876, domiciliés dans les cantons de
Tilly-sur-Seulles et Villers-Bocage, 23 prix seront décerné. — Voir
les affiches.
Mars
1888
- Distinctions
honorifiques. -
Le ministre du commerce a accorde des médailles d'honneur en
argent aux sieurs Louis Cosne, ouvrier dans la maison Lepetit, à
Tilly-sur-Seulles ; Ferdinand Danjou et Armand Beaujon, ouvriers à la
manufacture de porcelaines de Bayeux.
Mai
1888
-
Élections.
- Canton de
Tilly, surpris
dernièrement par sa femme en conversation peu moral avec sa servante, un
fermier de M... se demandait comment se faire pardonner.. « Je vas
t'm'ettre su ma liste, lui dit le maire de son endroit, ma femme te
pardonnera quand à t’verra dans l’z’hônneurs ». Et il l'y a
mis.
Mai
1888 -
23e Territorial.
-
Tir
du canton de Tilly-sur-Seulles. Concours dimanche 27 mai Nombreux prix,
gratuits pour les territoriaux et 5 fr. pour les civils, à 9 heures,
distribution
des prix.
Mai
1890 -
L’immoralité. -
L'enquête
sur les faits scandaleux qui se sont passés à Lisieux, et dont nous
avons parlé dans notre dernier numéro, se poursuit. Il n'y a pas eu de
nouvelle arrestation. La veuve Clémentine Lecomte, 39 ans, dentellière
à Tilly-sur-Seulles, se livrait à la prostitution dans la chambre où
couchaient ses enfants, deux garçons de 10 et 14 ans. Elle a été
condamnée à 13 mois da prison. Ses complices n'ont pas été atteints.
(source,
le Bonhomme Normand)
Septembre
1890 -
Une petite fortune dans une commode.
- Dernièrement, on vendait le mobilier d'un vieil usurier de
village, bien connu entre Tilly et Balleroy. Les époux X…….... achetèrent
une commode. Aussitôt à la maison, ils trouvèrent sous un tiroir une
somme assez ronde qu'ils eurent l'imprudence de compter devant leur
domestique. Celui-ci prévint l'héritier de l'usurier, et, après bien
des difficultés, les époux X…….... ont rendu une partie de la somme.
L'héritier a donné 50 fr. au domestique révélateur.
(source,
le Bonhomme
Normand)
Octobre
1890 - Découverte du cadavre d’un nouveau-né. - Le 6
octobre, le squelette d'un enfant a été trouvé dans une cave de
Tilly-sur-Seulles, sous un escalier, il était à moitié enveloppé dans
un linge noir portant les initiales V. L V. les seuls indices pour découvrir
la coupable. Le médecin n'a pu se prononcer sur la date exacte où
l'enfant a été déposé en cet endroit, depuis combien de temps et s'il
était né viable. La maison où ce cadavre a été découvert appartient
à une personne habitant Caen, elle est louée à M. Vauquelin, médecin.
(source,
le Bonhomme Normand)
Octobre
1890 -
Les pommes. -
Dans le Calvados, le pays-d'Auge surtout, n'a pas de pommes, on
parle de 4 et 5 fr. la barretée. Dans la Manche, il y en a davantage, les
prix varient entre 3 et 3 fr. 50. La Bretagne est plus favorisée, on en
trouva en gare à 2 fr. 25 et 2 fr. 50. Sur certains points on les vend au
poids.
(source,
le Bonhomme Normand)
Octobre
1890 -
Un drôle de garde. -
Le garde champêtre d'une commune du canton de Tilly dressait dernièrement
procès-verbal contre une femme pour vol de récoltes. L'enquête a établi
que cette femme était innocente, et que le procès-verbal était faux.
Malgré cela, le garde reste en fonctions. L'adjoint et deux conseillers
ont donné leur démission pour protester contre le maintien de ce garde.
(source,
le Bonhomme Normand)
Février
1892 -
Les prix ou l’argent. -
Il
y a deux ans, le maire de
Tilly-sur-Seulles organisa un concours de tir à la carabine et annonça
que, dans le cas où il n'y aurait pas assez de cartons de pris, les prix
ne seraient pas distribués et l'argent rendu aux tireurs. Comme depuis
deux ans on n'a entendu parler ni des prix, ni de l'argent, on se demande,
parmi les tireurs, s'il a été fondu pour préparer les balles du
prochain concours.
(source,
le Bonhomme Normand)
Mars
1892 -
Le pauvre payant pour le riche.
-
Les paroissiens d'une
commune d'auprès Tilly ont acheté par souscription un drap mortuaire.
Tout le monde a souscrit, y compris les plus pauvres. Or, aujourd'hui, le
curé prétend réserver ce drap pour les premières classes et il l'a
refusé pour les obsèques d'une femme qui avait cependant donné son
offrande. Il en résulte que les pauvres se trouvent ainsi avoir fait
cadeau à la fabrique d'un drap pour les riches.
(source,
le Bonhomme Normand)
Juillet
1892 -
Nos récoltes. -
La récolte du foin
est réduite aux deux tiers d'une récolte ordinaire par la sécheresse.
On parle de 100 fr. le cent : mais ce prix ne se maintiendra pas. Blé,
orge, avoine, sarrasin, assez bons. Pommes peu nombreuses en général.
Quelques contrées en ont cependant.
(source,
le Bonhomme Normand)
Juillet
1892 -
Fête. -
Tilly-sur-Seulles.
— Fête le 3 juillet, messe en musique, concert par la fanfare de Tilly,
jeux et divertissements, illuminations et feu d'artifice par la maison du Bonhomme
normand.
(source,
le Bonhomme Normand)
Septembre
1892 -
Danger du pétrole. -
Mardi, le sieur Lebourlier, serrurier à Tilly-sur-Seulles,
s'est approché, en tenant une lumière à la main, d'un appareil à pétrole
placé dans son atelier. Le distributeur n'était pas fermé, le pétrole
s'est alors enflammé et le sieur Lebourlier a été grièvement brûlé
à la figure, à l'estomac et aux bras. Son état est très grave. Les
sieurs Laurent et Monlier se sont aussitôt portés a son secours et, en
l'enveloppant dans des sacs, ils ont pu arrêter les progrès du feu.
(source,
le Bonhomme Normand)
Février
1893 - Amusement dangereux.
- Mardi
de la semaine dernière, à Tilly-sur-Seulles, Mme Liégard, 42 ans, étant
chez elle avec son cousin, nommé Desobeaux, lui remit un revolver
appartenant à son mari. Desobeaux, y ayant introduit des cartouches, tira
deux coups en l'air. Un nommé Marie, 31 ans, entrant en ce moment, prit
le revolver et en tira un coup. Mme Liégard, qui se tenait sur le pas de
sa porte, fut atteinte par la balle et blessée à la cuisse droite. Le médecin
n'a pu extraire la balle, il assure, cependant, qu'il n'y a aucun danger.
(source,
le Bonhomme Normand)
Mai
1893 -
Compte rendu non officiel.
-
C'est celui de la réunion
du conseil de révision de Tilly que nous allons faire, un peu
tardivement, il est vrai.
Le
préfet fait son entrée, il est reçu selon le cérémonial accoutumé,
maire en tête. M. Lejamtel tire un petit papier de sa poche. Le préfet
l'arrêté, « Voilà trois fois déjà que je viens ici. Je
la
connais, rengainez votre discours ». Nez du maire et défilé des
membres du conseil de révision, munis de toutes les huiles indispensables
pour sacrer soldats les jeunes conscrits de 1893.
A
l'issue, banquet prestement enlevé. Au dessert, M. Lejamtel boit un coup
à la santé de M. Carnot, (le coup du rallié, selon le vœu papal) puis
à celle du préfet, de sa suite et des
assistants. Le préfet y répond :
il parle du Panama, de son « excellent ami », M. Lejamtel et des bonnes
choses absorbées, (bonnes choses qui, ajoutées à la fatigue, ont mis
sur le flanc » plusieurs membres du conseil de révision.
Une
voix, au bout de la table : « Espérons qu'y z'en r'viendront, m'sieu
l'préfet ? ..... » Rires et troisième toast à la meilleure santé
de M. Anne. La même voix au bout de la table : « Vos nos dites pas
si, c't'année, il y a z'eu un nouveau-né d'plus à May... Not'e sénateur
érait-il été obligé de baisser pavillon ? » Nouveaux rires et
embarras du préfet. Toujours la même voix, au bout de la table : « Mais
on n'causé pas d'candidat. Si vos n'n'avez pas, pérnez M. Lejamtel ».
On ne rit plus, silence. Le préfet le rompt en levant le siège et l'on
se sépare avec les poignées demain et le portez-vous bien
traditionnels.
Le
plus heureux, en ce jour, a dû être M. Lejamtel, s'il n'est pas
candidat, il pourra au moins, à la litanie de titres portés sur sa
carte, ajouter celui de candidat à la députation proposé par une voix.
(source,
le Bonhomme Normand)
Mai
1893 -
Attentat à la pudeur.
-
Une jeune fille de 17 ans, Blanche Lefèvre, habitant Tilly-sur-Seulles,
revenait de son travail, le 27 février dernier, lorsqu'elle fut saisie
sur le bord de la route par un ivrogne, qui se livra sur elle à des actes
de la plus grande immoralité. Le coupable fut arrêté. C'est un nommé
Eugène Lesomptier, 32 ans, perruquier à Tilly. Il a été condamné à 3
ans de prison.
(source,
le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Egalité, tu n’es
donc qu’un vain mot. -
Par suite d'une dénonciation, la gendarmerie de Tilly a dressé
procès-verbal, pour chasse en temps prohibé, contre un magistrat de
l'ordre administratif du canton. On fait courir le bruit que, grâce à
l'influence de son patron, l'affaire n'aura aucune suite et sera étouffée.
Est-ce que, dans ce canton, tous ne seraient pas égaux devant la loi ? (source,
le Bonhomme Normand)
Octobre
1893 -
Incendies. -
Un incendie s'est déclaré
chez la dame Armandine Sabine, propriétaire à St-Germain-le-Vasson, et a
détruit en partie un corps de bâtiments à usage d'habitation, grange et
étable.
—
Incendie chez le sieur Lafosse, 58 ans, demeurant au Breuil.
—
Incendie à Saint-Philbert-des-Champs, au préjudice de M. Ernest Legrip.
On croit à la malveillance.
—
Un incendie a détruit, à Tilly-sur-Seulles, une maison et le
mobilier qu'elle contenait, le mobilier appartenait à M. Eugène Barbey,
menuisier à Tilly-sur-Seulles, et l'immeuble à Mme veuve Barbey, débitante,
place St-Patrice, à Bayeux.
—
A Moyaux, une grange, appartenant au sieur Guillaume Ollivier, propriétaire
au Pin, a été brûlée. (source,
le Bonhomme Normand)
Novembre
1893 -
Les machines à battre. -
Mercredi,
à Tilly, le sieur Alfred Litard, cultivateur à Fresné-la-Mère,
battait du grain et surveillait la marche de la machine, mise en mouvement
par un cheval. Son jeune fils, Alfred Litard, âgé d'une douzaine d'années,
plaçait les gerbes sur le tablier de la machine. Tout à coup l'enfant
glissa et son pied gauche fut pris et broyé instantanément. Au cri qu'il
poussa, son père arrêta la batteuse, mais il était trop tard pour
sauver le membre pris. On a dû amputer la jambe.
(source,
le Bonhomme Normand)
Novembre
1893 -
Chronique judiciaire. -
Arthur
Eudine, 22 ans, ancien facteur à Tilly-sur-Seulles, abus de
confiance de somme d'argent au préjudice du sieur Basley, et suppression
de lettres, 2 mois et 5 ans d'interdiction.
—
Albert Girouard, 10 ans, et Jules-Alphonse Marin, 7 ans, écoliers à
Vendes, attentat à la pudeur sur une petite fille de moins de 13 ans,
remis à leurs parents.
—
Gustave Postel, 33 ans, journalier à Troarn, coups et blessures à la
veuve Destigny, 6 jours de prison.
(source,
le Bonhomme Normand)
Août
1894 - Conseil général.
- Exhaussement
du plan d'eau du canal a été admis.
—
La question des tramways est résolue. Sont concédées les lignes de
Grandcamp à la Mine-de-Littry ; de Courseulles à Arromanches et à
Bayeux ; de Caen à Falaise ; de Port-en-Bessin à Bayeux et
Caen, Tilly, Balleroy et La Mine. Une gare centrale serait construite place du Parc à Caen où tous les trains aboutiraient.
(source, le Bonhomme
Normand)
Décembre
1894 - Que de mal pour
se faire unir. -
Un mariage entre veuve et
divorcé a été célébré ces jours derniers à Tilly, mais cela n'a pas
été sans mal.
D'abord,
le maire a refusé de ceindre l'écharpe, trouvant sans doute indigne un
mariage civil non suivi de cérémonie religieuse, l'adjoint s'est récusé
pour cause de raison personnelle, et le premier conseiller, pour raison de
famille. C'est donc le deuxième conseiller, maréchal ferrant de son état,
qui a rivé la chaîne conjugale des deux époux. Mais, dans le pays, il règne
une certaine anxiété parmi les filles à marier, car elles se demandent,
dans le cas où tous les conseillers se récuseraient, si c'est au garde
champêtre qu'elles devraient s'adresser. (source,
le Bonhomme Normand)
Avril
1896 -
Les apparitions.
-
En raison de
l'importance que prennent ces faits, nous croyons devoir résumer, en
quelques lignes, ce que nous avons déjà publié.
—
C'est le 18 mars, en récitant le chapelet en commun, que la vision
miraculeuse est apparue à une élève de l'école des filles dirigée par
des religieuses de Coutances. Non seulement les enfants, mais aussi les
religieuses auraient été attirées par des lueurs surnaturelles. Néanmoins,
les religieuses engagèrent les enfants à n'en rien dire. Pourquoi ? —
Le bruit de cette vision se répandit cependant et parvint aux oreilles du
curé de Tilly qui se contenta de prescrire aux religieuses de redoubler
de prières.
Les
vacances de Pâques étant venues, les enfants s'en allèrent, mais
l'apparition ne resta pas pour cela inactive. Le mercredi saint, elle
s'adresse à Louise Polinière, grosse et vigoureuse
fillette de 14 ans, en service chez une dame Travers, Louise Polinière
cueillait de herbe pour les lapins quand elle se sentit attirée vers le
champ de M. Lepetit. Elle s'agenouilla, dit son chapelet et aperçut
l'apparition que, depuis, elle a revue et d’autres personnes aussi,
notamment, Mmes Le jamtel, de Tournebu, Patry et Duvey, MM. Yon,
lieutenant de pompiers, Arcade Noël, journalier, et Damoiseau, coiffeur
à Caen, rue Saint-Jean. A celui-ci on avait demandé : « Si vous voyiez
la sainte Vierge, qu'est-ce que vous feriez ? » — « Ah ! ma foi, répondit-il,
je la saluerais. » A peine a-t-il dit cela, qu'il pâlit, se trouble,
tire sa casquette et salue profondément. Il affirme depuis avoir vu, à
ce moment précis, une grande clarté éblouissante dans la, direction du
champ de l'apparition.
—
Quant à M. Lepetit, propriétaire du champ où a lieu la vision, homme très
pieux, il a en vain regardé, mais il n'a encore rien vu.
Voilà
pour le passé, au présent, maintenant. Depuis dix jours, les visions ont
pris une forme plus accentuée. L'un de nos plus honorables concitoyens,
M. René Boisard, négociant à Caen, homme de conviction, sans fanatisme,
a été deux jours à Tilly. Le second soir, au dîner de l'hôtel Morel,
auquel assistait M. Martine, boucher à Caen, qui n'a rien vu, il
racontait que dans la journée, étant seul dans le champ, il avait vu,
adossée à un arbre, une lueur blanchâtre, ayant la forme d'une femme
mince, serrée à la ceinture par un ruban bleu. A différentes reprises,
il avait détourné les yeux
de cette apparition, et, à chaque fois qu'il
y reportasses regards, il la voyait très distinctement, mais sans éprouver
cette émotion qu'un sincère croyant doit ressentir en présence d'une
manifestation céleste.
—M.Auguste
Térond, voyageur de commerce, habitant Guéron, qui se trouvait au dîner,
dit: « Monsieur, le récit sincère que vous venez de faire me décide,
je ne suis pas religieux, mais ce soir j'irai voir ». M. Térond était
sur le champ d'avoine depuis une heure, entouré de nombreuses personnes.
Il allait se retirer sans avoir rien vu, lorsqu'il étendit le bras en s'écriant
: « La voilà, la voyez-vous! c'est la Vierge ! elle est grande, son diadème
est d'or avec perles jaunes et rouges », et comme ses voisins, qui ne
voyaient rien, lui disaient : « Puisque vous la voyez, parlez lui ? » Il
répondait : « Je ne puis pas ! » et il tombait à genoux sur la
terre boueuse, pleurant, sanglotant et gémissant. Cette vision est
apparue de neuf heures à minuit à M. Térond, mais à lui seul.
Lundi
dernier, une femme, de Torteval voit la Vierge et est prise d'une attaque
de nerfs, il faut quatre personnes pour l'enlever. Le vendredi soir, Jean
Madeleine, 50 ans, garde chez M. de
Broglie, était à Tilly, priant, agenouillé au pied de l’arbre. Il
aperçoit la Vierge, immédiatement un tremblement nerveux l'agite, ses
traits se contractent, sa figure devient terreuse, il est en proie à une
violente terreur. La crise passée, il déclare que la Vierge lui a parlé
et que le lendemain, l'après-midi, il fera connaître le résultat de sa
conversation avec la mère de Dieu.
Le
lendemain, arrivé auprès de l'arbre, les mêmes phénomènes nerveux se
produisent, une sueur abondante lui coule sur la figure et alors, avec le
ton d'un prédicateur, il s'écrie : « Vierge Immaculée, ô ma bonne Mère,
je souffre. Vous m'avez choisi entre tous pour accomplir une mission, vous
m'avez dit : Annoncez à mon peuple que je souffre, car je suis encore tachée
du sang de mon fils et pour l'effacer, il faut prier ».
A ce moment, il se retourne vers l'assistance et crie d'une voix
forte : « Peuple, priez, priez ! » il fut obéit immédiatement.
Ensuite, il continue sur un ton déclamatoire : « Vous m'avez dit
aussi, bonne Mère, que j'avais également deux taches du sang de votre
Fils. Peuple, priez, priez ! » L'émotion est à son comble parmi les
pieux fidèles. Jean Madeleine reprend ses sens petit à petit, la foule
l'entoure et alors une chose incroyable se passe. « Regardez mon oeil,
regardez mon coté » et quelques-uns constatent la présence de deux
taches rouges. Immédiatement le visionnaire se rend au presbytère pour y
faire sa déclaration, où des centaines sont déjà enregistrées. Une
demi-heure après, il reparaît sur le champ et donne une deuxième séance
qui a eu autant de succès que la première. Le prince de Broglie va,
assure-t-on, faire une situation exceptionnelle à ce garde qui est
favorisé des confidences de la Ste Vierge et qui est tacheté du sang de
Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Samedi,
M. Delarbre, conseiller d'arrondissement de Troarn, a vu une Vierge très
bien dessinée et Mme Le Jamtel, qui l'accompagnait, a vu la forme d'une
chapelle.
Cela
veut dire que, sous peu, comme en Vendée, l'apparition demandera, en ce
lieu, l'érection d'une chapelle qui devien dra miraculeuse. En attendant,
on dépose des fleurs et de modestes souvenirs au pied de l'arbre sacré,
et on fait ripaille dans le champ qui fut d'avoine, puis, en espérant
l'apparition, on allume des cierges et on chante des cantiques. Louise
Poliniêre voit toujours, mais sa vision s'est augmentée : a Vierge tient
un enfant sur son bras.
Mardi
dernier, jour du conseil de révision, la Vierge s'est encore montrée, et
si les membres du conseil et les conscrits ne l'ont pas vue, c'est qu'ils
n'étaient pas en état de voir.
Au
dire de quelques personnes, des miracles se seraient encore produits : une
fille de 21 ans, rabougrie, à demi idiote, marchant avec peine, avait été
amenée par sa mère, qui habite Lingèvres. Tout à coup, la Vierge
apparut et la jeune fille se mit à marcher, soutenue de chaque main, il
est vrai, et fait ainsi deux cents mètres au milieu de la foule étonnée.
Puis c'est un
individu d'Audrieu qui a vu la vision au moment où il blasphémait. Du
coup, il s'est couverti
Mais
ces visions produisent un singulier effet sur la plupart des voyants : les
uns s'évanouissent et sont pris d'une terreur folle, il faut les relever.
Les autres tombent à genoux, couverts de sueurs et gardent le lit à la
suite.
Voici
les faits, nous les donnons pour ce qu'ils valent. Ces visions
viennent-elles de la terre ? viennent-elles « du ciel ou de l'enfer ? »
comme le dit « la Croix ». Ce n'est pas à nous, de trancher
cet étrange interrogant, mais au clergé qui parait, jusqu'à ce jour,
avoir accueilli ces visions avec une très grande réserve. Quoi qu'il en
soit, c'est un joli coup de commerce pour les voitures, le chemin de fer
et surtout pour les commerçants, car, en bonne mère, la Vierge de Tilly
ne fait pas passer le goût du pain à ses visiteurs. Au contraire, ils
sortent du champ d'avoine avec un besoin de se restaurer, qui doit faire
l'affaire des gargotiers de l'endroit. Le nombre des visiteurs est
innombrable. Dimanche, on en a compté plus de 4 000. Pour se rendre à
Tilly, i! y a le chemin de fer qu'on prend jusqu'à Audrieu, distant de
cinq kilomètres. En outre, MM. Primois et Lépicier ont organisé des
services quotidiens de voitures publiques. Pendant plusieurs soirs, des étudiants
se sont rendus à Tilly en chantant sur l'air : « A Ménilmontant » : «
La Vierge a paru seule... à Tilly-sur-Seulles... » (source,
le Bonhomme Normand)
Avril
1896 -
L’apparition de Tilly. -
Pendant que le propriétaire de la demoiselle Couesdon, avec
l'assistance de messieurs les huissiers, force sa locataire à aller faire
ses révélations sous d'autres toits, M. Lepetit, le propriétaire du
champ d'avoine où apparaît la Vierge de Tilly, a fait placer un poteau
blanc dans son champ avec ces mots : « Ici, on ne blasphème
pas... » Ah! mais... Malheur
aussi à celui qui se permet une innocente plaisanterie, il est
immédiatement expulsé, quelquefois rudement.
Toute
la semaine, la Vierge est apparue. Mais, en éclipse capricieuse, elle ne
se montré qu'à ses amis. L'un d'eux, un cultivateur qui hersait dans un
champ voisin, a vu un matin la Vierge, haute de deux mètres, se promenant
en robe bleue. Il est tombé à genoux et, d'émotion, a gardé le lit
toute la journée. Les autorités du pays se sont aussi rendues sur les
lieux. Le chef de la municipalité, lui, a cru apercevoir une petite
lueur, mais un conseiller, moins myope, a vu distinctement la Vierge
couronnée d'un diadème auquel il manquait une perle du côté gauche. Et
si vous dites à cet illuminé qu'il était « ébéloui », il vous
menace de vous passer son sabre à travers le corps. Au point ou en sont
les choses, il est à craindre que des rixes n'éclatent entre les
croyants et les incrédules.
Aujourd'hui,
c'est par des centaines de personnes que le champ est visité. Ce sont de
longues processions venant de tous les points du département. Les
apparitions se produisent maintenant le soir. La petite vachère, dont
certains membres de sa famille auraient été « possédés », est
accroupie dans un fossé. Quand elle pressent que la Vierge va lui
apparaître elle donne l'ordre aux assistants de s'agenouiller et
d'entonner des chants sacrés. Puis quand elle voit, elle croise les mains
et s'écrie : « Je vous vois !... Bonne sainte Vierge, que voulez-vous
?... Est-ce une chapelle, une église ? » Hommes
et femmes écarquillent les yeux. C'est alors un spectacle indescriptible,
car on entend des femmes crier et tomber en syncope sur la terre délayée
par la pluie.
La
Vierge avait dit à la vachère, cause de tout ce remue-ménage, qu'elle
parlerait à sa dix-huitième apparition. La dix-huitième est passée et
la Vierge n'a pas causé. C'est dans un champ d'avoine, derrière un four
à chaux, au-dessus d'un arbre, que la vision se produit. Aussi chaque
croyant a-t-il emporté une brindille de cet arbre sacré qui est
aujourd'hui complètement
émondé. Comme il fallait s'y attendre, cette nouvelle Vierge a déjà
fait des miracles : un sceptique, atteint d'une douleur à la jambe, a été
guéri en se frictionnant avec de l’écorce de l'arbre à la Vierge, et
un enfant de 18 mois, ankylosé depuis sa naissance, s'est mis soudain à
marcher. Le clergé, qui a fait jusque-là la sourde oreille, commence à
se remuer et à rechercher d'où vient
cette étrange vision qui pourrait bien être produite par ces sortes de
phosphorescences qui s'échappent à de certains moments des fours à
chaux.
A
Paris, la demoiselle Couesdon a recommencé ses conversations journalières
avec l'ange Gabriel. Elle a annoncé la chute du Ministère Bourgeois pour
la fin du mois de Marie.
Un
qui ne doit pas croire aux choses surnaturelles, c'est le Père Ernest,
l'un des organisateurs de la grande fête de la Trappe. Le jeudi saint, on
l'a surpris dans une maison galante, à Alençon. La police a dû le protéger
contre la foule qui voulait infliger au galant Père une correction méritée,
qui lui aurait, à tout jamais, enlevé l'envie de recommencer. (source,
le Bonhomme Normand)
Avril
1896 -
Les apparitions. -
Cette semaine, la foule a continué d'affluer à
TilIy-sur-Seulles. Le champ où ont lieu les visions offre maintenant un
aspect assez curieux. Les abords en sont encombrés de marchands d'objets
de piété, de cierges, et de vivres de toutes sortes.
Dimanche
il y a eu environ 3 000 visiteurs. Il y avait même une marchande de
cantiques remplaçant le marchand de chansons des foires populaires. Au
bout du champ est une haie de grands arbres et de cépées, longée d'un
fossé. Un de ces arbres est dépouillé de son écorce jusqu'après de
deux mètres de hauteur : c'est l'arbre miraculeux, celui près duquel la
Vierge se montre le plus souvent. Devant
l'arbre, une certaine étendue de terrain est entourée de ronces
artificielles. C'est dans cet espace que se met la petite visionnaire
Louise Polinière et souvent le journalier Arcade Noël, qui vient presque
tous les jours, mais, il fuit ceux qui veulent l'interroger sur ses
visions et les malaises qui les ont suivies.
Au
fond du fosse, brûlent devant l'arbre des cierges et des bougies, des
bouquets sont suspendus dans les branches des arbustes voisins, autour de
la clôture sont rangés les plus ardents
croyants, qui chantent des hymnes et des cantiques et psalmodient de temps
en temps : « Notre-Dame de Tilly, priez pour nous ». Quand la petite
Louise Polinière et une autre fillette de l’école des Sœurs sont là,
elles disent : « Notre-Dame de Tilly, priez pour nous. — Notre-Dame de
Tilly, apparaissez aux incrédules. — Notre-Dame de Tilly, voulez vous
qu'on vous bâtisse une chapelle ? — Notre-Dame de Tilly, faites connaître
vos volontés ».
Mais
la Vierge reste muette.
(source,
le Bonhomme Normand)
Mai
1896 -
Les dernières nouvelles. -
Là Vierge se montre de moins en moins. Les curieux
l'imitent et diminuent chaque jour. L'évêque se fait envoyer, chaque
soir, le compte rendu de ce qui s'est passé à Tilly dans la journée.
Un
miracle un vrai, cette fois, s'est produit dimanche à Tilly. La liste
municipale, dite des Incrédules, est restée sur le carreau. Ce sont les
croyants qui ont passé. Parmi les anciens conseillers élus cinq avaient
vu la Vierge, un nouveau était dans le même cas. Si les six autres n'ont
rien vu, leurs femmes ont vu pour eux. Parmi les élus se trouve le patron
de la petite Louise Polinière. La Vierge lui devait bien cela.
L'autre
jour, la dame du Tertre, demeurant à Caen, s'était rendue à Tilly pour
voir si elle verrait quelque chose. Pendant qu'elle avait les yeux fixés
sur l'arbre, on lui a enlevé, comme par miracle, son porte-monnaie
contenant 70 fr. et une bague en diamants qu'elle estime à 300 fr. (source,
le Bonhomme Normand)
Mai
1896 -
A Tilly ! -
Ce
nouveau lieu de pèlerinage est en baisse, il y a eu, cette semaine,
encore moins de monde que les précédentes. On cherche toujours d'où
peut venir cette vision visible pour très peu. Un correspondant de la
Croix, qui doit être un membre du clergé, car il connaît les sermons de
saint Bernard par cœur, écrit : « Les faits dont Tilly est le théâtre
ne sont pas de l'ordre naturel, ils me paraissent provenir d'une cause supérieure,
être dus à une intervention soit divine, soit diabolique ». Ce
correspondant ne croit pas au diable. Il a raison, car Satan n'a certes
rien à gagner à cette recrudescence de foi plus étonnante encore que la
vision elle-même.
Le
champ Lepetit est toujours surveillé par des « triquards » qui
insultent et frappent même ceux qui mettent en doutent les effets
miraculeux de la vision. Jeudi soir, un visiteur a encore
reçu un violent coup de canne sur la tête. Quelques jours auparavant,
deux cents personnes menaçaient un officier ministériel qui soutenait
que la petite infirme de Lingèvres ne
marchait pas mieux que par le passé. Ce qui est exact, un prêtre, mêlé
indirectement à cette bagarre, l'a reconnu depuis.
Tous
les autres soi-disant miracles : sont à l'avenant. Ce n'est pas vraiment
la peine de se déranger pour ne rien voir et pour être insultés et
frappés par les imbéciles qui se sont faits les « thuriféraires » de
cette vision imaginaire. Les gendarmes ont dû s'en mêler, mais les
habitants de Tilly voient avec peine leur intervention, car ils redoutent
toujours que, par ordre supérieur, ils n'arrêtent la vision.
(source, le Bonhomme
Normand)
Janvier
1897 -
De plus en plus
fort. -
Nous
avons
annoncé que le comte Legonidec était mort à la suite d'un
refroidissement attrapé sur le champ miraculeux de Tilly. La famille du défunt
a fait brûler de nombreux cierges devant la niche de la
Notre-Dame-de-Tilly. Rien à dire, toutes les croyances sont
respectables.
Mais
il parait que Louise Polinière aurait été invitée à demander à
l'apparition la place exacte que défunt Legonidec occupe dans l'autre
monde. La Polinière est tombée en extase et a posé la question à la
Vierge qui lui serait apparue en souriant, ayant à sa gauche une
religieuse et à sa droite le comte Legonidec, couronné de roses et
couvert d'un vaste manteau blanc. La Polinière aurait même déclaré que
cette apparition lui aurait fait « une fiée poux », car le comte a
paru s'avancer vers elle.
Quel
beau sujet de Furetage, si le respect des morts ne nous arrêtait pas !
(source, le Bonhomme
Normand)
Janvier
1897 -
Comme on arrive au
ridicule. -
Une
constatation qui n'a pas encore été faite, c'est la façon dont les
visions du champ de Tilly ont grossi depuis huit mois. Au début, c'était
un nuage, puis la vision a pris du corps, elle s'est affublée de robes
roses et bleues, elle s'est décorée de banderoles, ornée de diamants.
Ennuyée de se montrer seule,
la Vierge de Tilly a ensuite fait appel aux archanges et aux séraphins.
Après, c'a été les tableaux du chemin de la Croix, avec le Christ et
ses bourreaux. Là ne doit pas s'arrêter la progression, car, ces
jours-ci, la Polinière a vu de nouveau M. Legonidec, mort récemment d'un
refroidissement attrapé sur le champ de Tilly, apparaître derrière la
Vierge. Il était encore couronné de roses et couvert d'un manteau bleu.
Au milieu de son extase, la Polinière, qui ne paraît pas pour la dépense,
s'est écriée, en tendant les mains et en se traînant dans la boue dont
elle avait plein le nez : « Bonne mère ! bonne mère ! emmenez-mé
avec moussieu l'Gonidec ! »
Au
début des apparitions, les voyantes se contentaient de prier, puis elles
sont insensiblement arrivées à faire la causette avec les apparitions.
Enfin, la veille de Noël, Louise Polinière s'est
mise à chanter un cantique que lui soufflait sa « bonne et sainte mère.
» Allons, à quand la grosse caisse ?
(source,
le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Tilloiseries.
- Malgré
la neige et
le mauvais temps, il y a encore quelques curieux sur le champ des
apparitions. La Polinière y vient tous les deux jours. Elle rit, elle
chante,
elle pleure et mange de la terre du champ Lepetit qui est, paraît-il, un
tonique fortifiant, car la grosse fille est loin de maigrir.
Quant
à Marie Martel, elle se fait de plus en plus rare. Lorsqu'elle vient au
champ, c'est en carriole, d'où elle ne descend que pour faire quelques
pas et tomber toujours en extase, volontairement ou non, devant la
boutique du même marchand de bibelots, qui en profite pour faire son
petit commerce.
(source,
le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Chiens enragés.
- Le
chien du
sieur Albert Pézeril, marchand de poisson à Tilly-sur-Seulles, reconnu
enragé, a été abattu. Un autre chien, appartenant au sieur Albert Marie
a été également abattu. (source,
le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Ca ne
va plus. - Les
visiteurs du champ
miraculeux de Tilly deviennent de plus en plus rares. La foi s'en va et
les clients aussi. Les voyants eux-mêmes commencent à douter. Les uns
ferment boutique, les autres passent leurs affaires à d'autres thuriféraires.
Pour secouer le zèle des curieux, une circulaire abracadabrante vient de
paraître. En somme, la vierge de M. Lepetit n'est pas contente. Elie ne
veut plus de basilique, et si
l'indifférence continue elle menace d'enlever Marie Martel au ciel et
d'emmener Louise Polinière loin de ces lieux où la croyance est de si
courte durée.
Quant
à Marie Martel qui avait promis, pour la fin de 1897, les plus grandes
catastrophes, elle ne sait plus quoi répondre quand on lui demande ce
qu'elle voulait dire. Les choses en sont arrivées à un point que le
Moniteur du Calvados lui-même en est aujourd'hui à dire : « Les gens sérieux
s'éloignent de plus en plus du champ Lepetit où ils n'ont plus rien à
faire. S'il y a eu des phénomènes curieux à étudier, le temps en est
passé. La religion n'a plus rien à voir avec les fumisteries qui se
passent maintenant. ». Il y a longtemps que nous avons dit cela.
(source,
le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
D’une extrémité à l’autre.
– Dernièrement,
le maire de Tilly-sur-Seulles révoquait son garde champêtre pour avoir,
entre autres griefs, placardé plusieurs affiches semblables dans un
village de la commune. Son successeur, redoutant sans doute les foudres
vengeresses de son maître, trouve moyen de n'en pas afficher du tout.
C'est ainsi que le discours
de M. Gavaignac,qu'on peut lire dans toutes les communes voisines, est
encore à paraître à Tilly-sur-Seulles.
(source,
le Bonhomme Normand)
Novembre
1898 -
Laïcisation. -
C'est en vertu
d'un arrêté ministériel du mois de septembre que toutes les écoles
communales en faveur desquelles il n'y a pas de fondations ont été laïcisées
à partir du 1er novembre. (source,
le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Jument empoisonnée. -
Une
jument de 200 francs
appartenant au sieur Guernier, cultivateur à Tilly-sur-Seulles, a été
trouvée morte couchée dans une mare. L'autopsie a fait croire qu'elle a
été empoisonnée. Une enquête est ouverte. (source,
le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Reprise des séances tilloises.
- La
société de la Vierge dans l’œil a recommencé ses représentations
merveilleuses sur le champ des miracles de Tilly.
Le
8 décembre, à l'occasion de la fêté de la Conception, il y a eu une séance
extraordinaire avec projections célestes. La figure de Marie Martel a été
éclairée à giorno, et les assistants ont vu, dans les « châsses » de
cette fille hystérique : oeil droit, une forme indécise garnie d'une
ceinture bleue, oeil gauche, la Vierge de Tilly telle qu'elle est gravée
sur
les médailles frappées en son honneur.
Cette
nouvelle série de visions coïncide avec la mise en mouvement d'un
service d'automobiles sur routes desservant la région tilloise. Mais,
pour que ces représentations miraculeuses puissent être suivies, un vrai
miracle est indispensable : faire monter les côtes aux trains Scott, sans
qu'il soit besoin de pousser à la roue.
(source, le Bonhomme
Normand)
Décembre
1898 -
Recensement.
-
Les propriétaires
de chevaux, juments, mulets et mules et de voitures attelées, devront,
sous peine de poursuites, se présenter à la mairie, avant le 1er
janvier, pour en faire la déclaration. (source,
le Bonhomme Normand)
Décembre
1898 -
Incendies.
-
D'une maison au sieur Louis Delaunay, à Brémoy. Pertes, 1 000 fr.
—
D'une meule de foin au sieur Maillard, à Bretteville-le-Rabet. Pertes,
320 francs.
—
Commencement d'incendie chez le sieur Tardif, épicier à
Tilly-sur-Seulles. Pertes, 1 500 fr.
—
D'une maison à la dame Lemichel, à St-Germain-le-Vasson.
—
D'immeubles à la dame Lebourgeois, à Blangy. Pertes, 1 500 francs.
—
D'une buanderie au sieur Tirel, à Saint-Jouin. Pertes, 1 050 francs. (source,
le Bonhomme Normand)
Février
1899 -
Tentative d’infanticide.
- M.
Le Goaster, receveur
d'enregistrement à Tilly-sur-Seulles, entendait, vers neuf heures du
matin, des cris plaintifs dans la chambre de sa servante, la nommée Françoise
Lefloch, 26 ans. Pénétrant dans l'appartement, accompagné de Mme Le
Goaster, il découvrit dans le tiroir de la commode un enfant nouveau-né,
du sexe masculin, recouvert d'un jupon. Le petit être portait des traces
de strangulation produites par un lacet. On remarquait également sur la tête
des traces de pression par les mains et deux petites coupures faites par
les ongles. L'enfant, dégagé du lacet put être rappelé à la vie.
Interrogée
par la gendarmerie, la
fille Lefloch a déclaré être accouchée clandestinement, le matin à 3
heures. Elle avait conservé l'enfant dans son lit jusqu'à 7 heures, où
elle était descendue pour faire son travail habituel. Mais, auparavant,
elle avait enroulé le lacet autour du cou de son enfant pour l'empêcher
de crier et lui avait comprimé deux fois fortement la bouche avec les
mains. La fille Lefloch affirme n'avoir pas eu l'intention de lui donner
la mort.
La
sage-femme, appelée à donner des soins au nouveau-né, a déclaré qu'il
était né à terme et parfaitement constitué, un quart d'heure plus
tard, l'asphyxie eût été complète. En
raison de son état, la fille
Lefloch a été laissée en liberté provisoire et conduite chez la
sage-femme jusqu'à son rétablissement.
Entrée
chez M. Le Goaster en décembre dernier, elle avait pu jusqu'à ce jour
dissimuler sa grossesse. (source,
le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Veillez sur vos animaux méchants.
- Le
sieur Lecarpentier, cultivateur à Tilly-sur-Seulles, avait mis au piquet
deux vaches dont l'une est très méchante. Cette dernière arracha son
piquet, traversa une haie, pénétra dans une pièce voisine et se jeta
sur le sieur Belheux, 72 ans, cultivateur à Bucéels.
L'animal,
furieux, lui porta plusieurs coups de cornes à la figure dont un pénétra
dans le larynx. Sans son petit-fils, qui eut toutes les peines du monde à
chasser la vache, le malheureux vieillard eût été certainement tué.
Poursuivi
pour blessures par imprudence, le propriétaire de la vache est condamné
à 20 fr. d'amende. (source
le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 -
Tout lasse, tout passe.
- Une lectrice du Bonhomme nous demande ce que deviennent les
visions de Tilly.
C'est
en dégringolade, comme tout ce qui s'appuie sur la bêtise humaine. Il y
a encore une dizaine, de visiteurs étrangers qui viennent à Tilly,
principalement au moment des fêtes de la Vierge, voilà tout.
La
vision ne se montre plus à Marie Martel. Elle lui tient toujours « le
crachoir », non pas sous l'orme miraculeux, mais dans une pièce à côté.
Le
bruit a couru que le curé de Tilly avait été suspendu de ses fonctions
de doyen à la suite de certain voyage à Lourdes et remplacé par le curé
de Fontenay. Ce bruit ne parait pas fondé. Mais ce qu'il y a de certain,
c'est que M. l'abbé Marquet, supérieur du grand séminaire, a été
remplacé non pour raison de santé, mais parce qu'il a laissé dire sans
protester, dans l'Echo du Merveilleux, qu'il avait été guéri
miraculeusement par Notre-Dame de Tilly. Il circule même, à ce sujet,
une amusante histoire de chasuble que nous raconterons un jour.
On
a fort remarqué que Mg Amette est venu dans les environs de Tilly présider
de petites fêtes religieuses, mais qu'il s'est bien gardé de faire une
entrée sensationnelle dans le bourg miraculeux.
On
n'y voit pas non plus l'ombre d'une soutane. Quand le curé a besoin
d'assistants, il est obligé de s'adresser aux moines de Mondaye.
Mg
Amette est un prélat trop convaincu pour ne pas comprendre que de
pareilles momeries font plus de mal que de bien à la religion (source, le
Bonhomme Normand)
Février
1900 -
Tentative d’infanticide. –
M. Le Goaster, receveur d'enregistrement à Tilly-sur-Seulles,
entendait, vers neuf heures du matin, des cris plaintifs dans la chambre
de sa servante, la nommée Françoise Lefloch, 26 ans. Pénétrant dans
l'appartement, accompagné de Mme Le Goaster, il découvrit dans le tiroir
de la commode un enfant nouveau-né, du sexe masculin, recouvert d'un
jupon.
Le
petit être portait des traces de strangulation produites par un lacet. On
remarquait également sur la tête des traces de pression par les mains et
deux petites coupures faites par les ongles. L'enfant, dégagé du lacet
put être rappelé à la vie.
Interrogée
par la gendarmerie, la fille
Lefloch a déclaré être accouchée clandestinement, le matin à 3
heures. Elle avait conservé l'enfant dans son lit jusqu'à 7 heures, où
elle était descendue pour faire son travail habituel. Mais, auparavant,
elle avait enroulé le lacet autour du cou de son enfant pour l'empêcher
de crier et lui avait comprimé deux fois fortement la
bouche avec les mains.
La
fille Lefloch affirme n'avoir pas eu l'intention de lui donner la mort. La
sage-femme, appelée à donner des soins au nouveau-né, a déclaré qu'il
était né à terme et parfaitement constitué, un quart d'heure plus
tard, l'asphyxie eût été complète. En raison de son état, la fille
Lefloch a été laissée en liberté provisoire et conduite chez la
sage-femme jusqu'à son rétablissement.
Entrée
chez M. Le Goaster en décembre dernier, elle avait pu jusqu'à ce jour
dissimuler sa grossesse.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 - Graves accidents.
- Le
sieur
Louis Guérin, 25 ans,
employé d'assurances à Caen, et son frère, Eugène Guérin, 23 ans,
revenaient de Juaye-Mondaye à bicyclette.
Ne
connaissant pas la route, ils descendirent la côte de Tilly-sur-Seulles
à toute vitesse. Arrivés au tournant, ils ne purent diriger leurs
machines par suite de la vitesse acquise, et le premier fut projeté sur
un mur, tandis que le second allait tomber quelques mètres plus loin. Ils
ont été relevés dans un état alarmant par les témoins de l'accident.
Les blessures d'Eugène Guérin inspirent les plus grandes inquiétudes.
—
Comme il se rendait à son restaurant, le sieur Cléret, 80 ans, demeurant
à Vire, est tombé d'une façon si malheureuse qu'il s'est fracturé une
jambe. L'âge du blessé et le séjour prolongé au lit qu'il lui faudra
faire rendent cet accident assez grave.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1900 -
Accident de travail. -
Le sieur Léon Bétournet, 55 ans, né à Caen, ouvrier plâtrier
à Bayeux, travaillant à Tilly-sur-Seulles, est tombé accidentellement
d'un 2e
étage. Dans sa chute, il s'est fracturé plusieurs côtes et s'est blessé
à la tête. L'état de ce malheureux ouvrier est grave. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Vols. -
A
Ouistreham, d'une bicyclette de 460 fr. au sieur Lemenuet, menuisier à
Caen.
—
D'une paire de bottes de 10 fr. au sieur Lecot, à Tilly-sur-Seulles.
—
De 100 fr. d'objets mobiliers au sieur Pouchin, à Cabourg.
—
De 50 fr. de pommes au sieur Bellenger, à Goupillières.
—
D'un fusil de 100 fr. au sieur Aubry, cultivateur à Tailleville.
—
D'une paire de bottines de 18 fr. au sieur Casset, cultivateur à
Saint-Samson. — De 66 fr. d étoffes
à la veuve Lecoq, mercière à Bernières-sur-Mer.
—
De 200 bouteilles de vin dans la villa du sieur Claverie, à
St-Aubin-sur-Mer. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Fièvre typhoïde. -
Cette
maladie sévit avec assez
de violence au Havre. C'est au point qu'on a jugé prudent de ne pas faire
l'appel des « treize jours » du 24e d'infanterie.
—
Dans les autres villes de Normandie, les réservistes ont commencé lundi
leur période d'exercice. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
Tentative de vol. -
Des
malfaiteurs ont tenté, la nuit, de forcer la porte du bureau de poste de
Tilly-sur-Seulles.
La
receveuse, réveillée par le bruit, se montra à la fenêtre et appela
ses voisins. Ils accoururent aussitôt, mais les malfaiteurs avaient pris
la fuite. Des traces d'effraction ont été constatées sur la porte et
aux trois fenêtres du rez-de-chaussée. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1901 - Ballons et vessies.
- Avec la
belle saison et le retour des baigneurs sur notre littoral, il fallait
s'attendre à voir se produire quelque phénomène nouveau sur cette terre
féconde de merveilleux de Tilly-sur Seulles pour attirer les étrangers.
En remplacement des visions de Marie Martel; quelque peu démodées, on a
vu une myriade de petits ballons multicolores voltigeant devant le soleil,
qui s'est mis de la fête en tournoyant avec l'entrain d'un soleil de feu
d'artifice. Ce phénomène, présage de terribles catastrophes, au dire
des visionnaires, est attesté par plusieurs témoins, y compris le curé
de Tilly, dont la crédulité intéressée n'a pas encore reçu
l'approbation de Monseigneur l'évêque de Bayeux.
Mais,
pour ne pas laisser tomber dans l'oubli Marie Martel et sa vierge, on
raconte leur dernier miracle : Un aubergiste de l'endroit, Henri Morel, était
atteint d'un mal de vessie. Son médecin, le Dr. Vauquelin, lui avait dit
qu'il faudrait lui faire une opération pour laquelle il demanderait
l'assistance de l'un de ses confrères de Caen. Entre temps, l'aubergiste
consulta Marie Martel, et lorsque les médecins se présentèrent, ils
durent rengainer leurs bistouris. Le malade était guéri grâce à
l'introduction d'un petit morceau de bois de l'arbre miraculeux au pied
duquel Marie Martel s'est tant roulée et a roulé tant de gens. Les deux
docteurs crièrent au miracle ! Il n'y avait pas de quoi, cependant, car
ces histoires de ballons et de vessies n'ont rien d'extraordinaire dans un
pays où on les prend si facilement pour des lanternes. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1901 - Tilly et ses miracles.
- La
vierge de Marie Martel, représentée par
le Sacré-Cœur, lui a annoncé de grandes calamités. On signale sur nos
côtes des quantités de marsouins qui détruisent les poissons et, dans
les jardins, des myriades de chenilles qui hachent les légumes. Est-ce le
début des calamités annoncées. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Le revers de la médaille.
- Nous
avons raconté que le sieur Henri Morel, hôtelier à Tilly-sur-Seulles,
avait été guéri d'un mal de vessie par l'intercession de Marie Martel
et l'application d'un morceau du bois de l'arbre du champ Lepetit dans
lequel ont eu lieu les apparitions.
Nous
n'inventons rien, car Henri Morel a raconté sa guérison miraculeuse dans
une longue lettre adressée à Monseigneur l'évêque de Bayeux, aussi
incrédule que nous en cette circonstance. Mais il paraît qu'aujourd'hui
la vessie de ce bon monsieur Morel fonctionne de plus en plus
difficilement et qu'il y a avoir, de nouveau, recours à Marie Martel et
à son morceau de bois.
L'infortuné
malade attend ce second miracle avec une vive anxiété, car, s'il ne se
produisait pas, les médecins devraient l'opérer.
Comme
on le voit, toutes les médailles ont leur revers, même celle de
Tilly-les-Miracles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - récompenses honorifiques.
- Des médailles
et des diplômes d'honneur ont été accordés aux sapeurs-pompiers ci-après
désignés : MM. Tranquille Bourdon, sergent à Tilly-sur-Seulles ; Louis
Louville, sergent à St-Laurent-de-CondeI ; Émile Longuet, tambour à
St-Laurent-de-Condel. . (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Chevaux et voitures.
- Avant Je 1er
Janvier, devront être déclarés, dans les mairies, chevaux et ânes de
n'importe quel âge et toutes les voitures, à l'exception de celles
affectées au transport des personnes. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1903 - Au théâtre de Tilly.
- Les Spectateurs qui se sont, sur lettre d'invitation, rendus
à la dernière représentation du théâtre des miracles de Tilly on été
volés. La vierge du champ Lepetit ne s'est pas montrée. Elle boude Marie
Martel.
Par
ce temps de « traite des blanches », elle trouve sans doute que sa protégée
pousse un peu loin l'ingénuité en courant les champs, malgré ses 28
ans, les cheveux sur le dos et les jupes au-dessus des chevilles, comme
une petite fillette de douze ans au plus. . (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1909 -
Les saintes villas.
-
Nous
avons
dit
que le champ des Miracles de Tilly-sur-Seulles avait été acheté par une
dame Coetloquet, pour le prix de 500 080 fr. La somme a
été versée et
les formalités judiciaires accomplies. D'autres achats ont été aussi
faits en cet endroit par des croyants ou des spéculateurs. Toutes les
maisons du hameau de
Saint-Pierre, voisines du champ Lepetit,
ont été
achetées à prix d'or et sur leurs ruines se sont élevées des villas
auxquelles on a donné les noms de tous les saints du Paradis.
C'est
ainsi que l'usine à papier illustrée, par les orgies da Vintras et de
ses adeptes, après avoir été purifiée par le curé de la paroisse, a
été baptisée du nom de villa Saint-Benoît. Il
n'y a pas encore de
villa Ste Marie Martel, mais cela viendra, certainement.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1912 - Fait
divers.
- Le 6 au soir, Armand Benoît, 31 ans, et
Victor Adeline, 14 ans, tous deux domestiques
à Tilly-sur-Seulles
passaient , rue de Bayeux, en criant à tue-tête en s'accompagnant d'un
accordéon. A une question des gendarmes apparus malencontreusement, l'un
d'eux déclara qu'ils chantaient " La Résurrection " . La réponse
ne désarma pas l'autorité qui verbalisa. Le
même soir à Tilly-sur-Seulles, il arriva pareille aventure à Albert
Marie, journalier, à Carcagny, Georges Marie, 16 ans, apprenti maçon même
localité, qui chantaient " La Résurrection ", également rue
de Bayeux, en s'accompagnant d'un accordéon et d'un triangle.
Les
vieilles coutumes calvadosiennes ne sont décidément goûtées des
gendarmes. Ils est vrai que les gens qui dorment sont de leur
avis.
Février
1913 -
Mouvement de la
population - Voici le mouvement de la population de Tilly-sur-seulles
en 1912 : naissances, 18 ; publications, 12 ; mariages, 7 ; décès, 12.
Tilly augmente donc faiblement, mais augmente...
Février
1913 - La secousse sismique
- La secousse sismique a été
ressentie fortement dans la région de Tilly. Dans le bourg même,
plusieurs personnes, réveillées en sursaut se
dressèrent effarées dans
leur lit qui leur semblait soulevé de terre et elles entendirent comme
une explosion.
Octobre
1913 - La mort de la voyante.
- On annonce la mort de Mme Marie Martel, la célèbre voyante de
Tilly, qui eut à son heure de célébrité et qui était tombé dans
l'oubli
depuis plusieurs années. Âgé de 42 ans, elle vivait chez Mme
Veuve Émile
Henry, propriétaire. On se rappelle, au temps de prétendues
apparitions, Marie Martel eut le don de faire
venir à Tilly des foules
innombrables.
Janvier
1914 - État civil.
- Mouvement de la population en 1913 : naissances, 18 ;
publications, 9 ; mariages, 5 ; décès, 25.
Juin
1915
- Tombé au champ
d’honneur. -
M. Paul de Longuemarre, l’excellent conseiller général du
Canton de Tilly-sur-Seulles, vient d’être bien cruellement éprouvé
dans ses plus chères affections.
Son
fils, Pierre, qui faisait fonctions de capitaine au 236e et qui
jusqu’à ce jour avait pu traverser indemne les plus grands dangers, a
été frappé mortellement dans la tranchée qu’il
occupait faisant face
à l’ennemi.
M.
Pierre de Longuemarre était marié récemment. Nous adressons à sa jeune
femme, ainsi qu’à M. et Mme de Longuemarre, l’expression bien sincère
de notre douloureuse sympathie.
Septembre
1916
- Un peu de tact S.V.P !.
- Certains maires,
ayant le douloureux devoir d'apprendre aux familles la mort glorieuse d'un
des leurs, trouvent tout naturel de s'y dérober. C'est ainsi que
le maire
d'une commune du canton de Tilly s'est contenté d'envoyer son garde champêtre
porter, aux parents d'un soldat, l'avis de son décès. Le garde leur a
remis le papier en disant : « Prenez
connaissance de ça ! » Quel
procédé délicat !
Octobre
1923 - Une femme se suicide par peur du tribunal.
-
Mme
Désiré Lebâtard,
52 ans,
ménagère à
Tilly-sur-Seulles,
s'était vu
dresser procès-verbal
pour mouillage
de lait.
Elle devait
comparaître
à l’audience
devant le
Tribunal. Les
poursuites dont
elle était
l'objet affectèrent
vivement la
fermière, qui
ne voulut pas
survivre au déshonneur d'une
Condamnation infamante.
Hier
dans la matinée, elle
s'enferma dans
sa chambre au
premier étage,
calfeutra soigneusement
toutes les
ouvertures avec
des vêtements et
après avoir
allumé du
charbon de
bois
placé
dans une
bassine au
milieu de
la pièce,
la désespérée
s'étendit sur
le lit.
Quelques
heures après, son mari s’étonna de ne pas la revoir et pris de soupçon,
il monta au premier. La
femme Lebâtard
avait succombé à l’asphyxie.
Mars
1926 -
Le pharmacien menaçait les clients de son revolver.
- Dimanche dernier, M.
Robert Hardy, 28 ans, quincaillier à
Tilly-sur-Seulles, s'était rendu à la pharmacie tenue dans cette localité
par M. Drugeon, pour y faire préparer une ordonnance, ayant un enfant
malade depuis quelques jours.
Mlle Drugeon, sœur du pharmacien, allait remettre le médicament prescrit
lorsque M. Drugeon, qui ne passe pas dans le pays pour être de caractère
facile, entra en coup de
vent
dans la boutique.
-
C'est trop fort, s'écria-t-il, Il suffit que je m'absente deux
minutes pour être sûr de trouver ici deux ou trois clients.
Un
peu décontenancé par ce propos peu aimable, M. Hardy ne répondit pas
d'abord et attendit la préparation.
-
Mais vous ne serez pas servi, ajouta le pharmacien vous savez que
nous fermons le dimanche. Vous repasserez demain.
Indigné,
le client reprocha à M. Drugeon de manque d'humanité, ce qui lui valut
cette admirable réponse :
-
Moi, l'humanité, je m'en f.... La sentimentalité, je la mets sous
mes chaussures. Si les commerçants de Tilly-sur-Seulles sont des imbéciles,
est-ce une raison pour que j'en sois
un
?
Et
redoublant d'arrogance, le pharmacien intima à M. Hardy l'ordre de
sortir.
Comme
celui-ci ne paraissait pas pressé d'acquiescer « Ah, vous ne voulez pas
sortir, réitéra M. Drugeon, nous allons employer les grands moyens »
et il se dirigea vers l'arrière-boutique.
Quelques
secondes après, M. Drugeon rentrait dans la pharmacie. Il avait les mains
dans les poches de son veston et se dirigea droit vers le commerçant. Le
croyant armé, M. Hardy lui saisit vivement les poignet, les deux hommes
se bousculèrent dans la boutique. Le quincaillier, se rendit ensuite à
la gendarmerie et porta plainte contre l'irascible pharmacien.
Au
cours de l'interrogatoire que lui firent subir les gendarmes, M. Drugeon
reconnut formellement avoir tenu les propos que nous venons de relater, il
ajouta même, en les aggravant, que si les clients s'obstinaient a venir
l'embêter, il les recevrait à coups de revolver, étant maître chez
lui.
Ajoutons
que plusieurs habitants de la petite commune s'étaient déjà paints des
agissements de M. Drugeon, établi depuis vingt-cinq ans à
Tilly-sur-Seulles. Les clients sont souvent
obligés d'attendre plusieurs
heures devant la pharmacie, laquelle du reste n'est pas des mieux
tenues.
Juin
1926
- Le facteur irascible.
-
Jules
Lefresne, mutilé
de guerre,
facteur à
Tilly-sur-Seulles, vit
en
mauvaise intelligence
avec son
collègue Alphonse
Michel, 25
ans, facteur
dans
la
même localité.
Avant-hier, pour
un prétexte
des plus
futiles, Lefresne
injuria et
frappa
la femme
de ce dernier.
Après cette
scène, qui
s'était déroulée
en présence
de nombreux
témoins, l'agresseur,
sachant que
Michel allait
passer à bicyclette
pour porter
le courrier
à la gare,
l'attendit sur
la route
et voulut
le contraindre
à descendre
de machine
pour régler
leur différend
à coups
de poing.
M. Michel
et sa femme
ont porté
plainte.
Juillet
1926 -
On découvre le cadavre d’une noyée.
- Avant-hier
M. Dumes
Émile, cantonnier
à Tilly,
péchait sur
le bord
de la rivière
la Seulles,
lorsqu'il
aperçut une
masse informe
retenue
par les
arbustes de
la berge.
S'étant approché,
il constata
qu il s'agissait
d'un cadavre
en décomposition.
La
gendarmerie avisée
réussit à
identifier la
victime, une
femme octogénaire,
la veuve Henneveu,
atteinte
de démence
et disparue
de son
domicile depuis
le 10 juin.
On suppose
que
la
malheureuse était
tombée accidentellement
dans la
rivière.
Mai
1927 - Les méfaits de
l'orage. - Avec les premières
chaleurs sont arrivés les premiers orages. D'une façon générale, ces
pluies violentes ont fait le plus grand bien aux cultures mais certains
accidents, causés par la foudre sont à déplorer :
À
Fierville-les-Parcs, canton de Blangy-le-Château, un bœuf et une vache
prête à vêler, appartenant M. Goulley, ont été tués.
De
même à Fontenay-le-Pesnel ou une vache, à M. Pieplu, a été foudroyée.
Tout
près de là, à Tilly-sur-seulles, le fluide est tombé sur le bureau de
poste, interrompant les communications téléphoniques.
A
Argences, il est tombé en 20 minutes 41 millimètres d'eau ce qui, de mémoire
d'homme, ne s'était jamais vu. Aussi, par suite de l'insuffisance des égouts,
les rues ont-elles été un moment transformées en torrents et de
nombreux rez-de-chaussée inondés.
Enfin,
à Pont-l'évêque, un poteau télégraphique, route de Lisieux, a été
sectionné par la foudre qui est également tombée sur le garage Even,
rue d'Alençon, où les dégâts ont été purement matériels.
Février
1928
- Inondations.
-
Vendredi
dernier
10
courant,
à
leur
réveil
les
habitants
de
la
rue
d'Enfer
et
de
la
place
du
Marché
à
Tilly-sur-Seulles,
étaient
désagréablement
surpris
en
constatant
que
leur
cave
et
rez-de-chaussée
étaient
remplis
d'eau.
La
pluie
tombée
au
cours
de
la
tempête
de
la
nuit,
ayant
trouvé
vannes
et
puisards
fermés
ou
obstrués,
était
venu
se
loger
dans
les
appartements
en
contrebas,
c'est
ainsi
qu'à
l'épicerie
Marie,
place
du
Marché,
les
harengs
saurs
nageaient
au
milieu
des
bouteilles
de
vin.
Les
dégâts
ne
sont
cependant
pas
très
importants.
Les
prés
avoisinants
la
rivière
«
La
Seulles »
sont
également
submergés.
Mai
1928
- Pendu a son clocher !
-
Entrant dans l'église de
Tilly-sur-Seulles, le fils du sacristain trouvait son père pendu dans le
clocher. Cette triste découverte à jeté la
consternation dans le pays
sans
toutefois y provoquer un grand étonnement, le désespéré ayant à
plusieurs reprises manifesté l'intention de se suicider. Il laisse deux
jeunes enfants.
Mars 1937
- Une passante
renversée par un cycliste. -
Dans
la soirée de dimanche, un grave accident s'est produit dans le bourg de
Tilly-sur-Seulles, Mlle Tardif, demeurant audit lieu, sortait en courant
de l'épicerie tenue par son frère sur la place.
Passant
derrière un autobus, arrêté, elle commit l'imprudence de s'engager
sur la chaussée sans s'assurer si la voie était libre. Or, à ce
moment arrivait un cycliste, venant de la direction de Bayeux.
Le
choc fut si brutal que le piéton et le cycliste roulèrent sur la
chaussée.
Ce
dernier, M. Alphonse Marie, 26 ans, demeurant à Le Manoir, se releva
avec de simples blessures à la face, mais il n'en fut pas de même pour
Mlle Tardif, qui avait une blessure ouverte de la jambe gauche.
Après
avoir reçu des soins d'un docteur, elle a été transportée dans une
clinique de Caen.
Les
gendarmes de Tilly-sur-Seulles ont ouvert une enquête.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1937
- A la
suite d’une collision d’autos, un piéton est blessé.
–
Vers
19 heures 30, au hameau Saint-Pierre, une automobile pilotée par M.
Georges Boucher, 41 ans, grainier à Tilly-sur-Seulles, a été prise en
écharpe par une camionnette conduite par le chauffeur Ecolasse, 40 ans,
au service de M. Lefranc, de Brouay. Sous la violence du choc, la
camionnette fut déportée et alla heurter un marchand des
quatre-saisons, M. Robert Bourdon, 31 ans, demeurant à Tilly, qui
vendait sa marchandise à l’entrée d'une ferme. Coincé
entre la
voiture et un mur, M. Bourdon fut dégagé sérieusement blessé sur
diverses parties du corps. Après avoir reçu les premiers soins de M.
le docteur Malassis, il fut transporté dans une clinique de Caen, puis
ramené à son domicile. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Novembre
1937 -
Un grand mutilé de guerre est renversé par une auto.
–
M. Georges
Gontrand, 47 ans, garde-champêtre de Tilly, amputé à la suite d'une blessure
de guerre,
se rendait à bicyclette porter le courrier chez le maire du bourg,
lorsqu'il fut renversé, au carrefour de la route de Bayeux et de la rue de la
Justice, par une automobile pilotée par Mme Marion. cultivatrice à
Aunay-sur-Odon.
Dans
l'accident, M. Gontrand a été profondément blessé à la jambe gauche. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1938 -
La mort du vagabond.
- Dans
la soirée, vers 19 h. 30, M. Thomas, propriétaire à Tilly-sur-Seulles, se
trouvait à son domicile lorsque son attention fut attirée par des gémissements
provenant du dehors. Sortant aussitôt, M. Thomas aperçut, dans la cour de son
habitation, un vagabond, Charles Bompain, 66 ans, qui, soudain, s'affaissait.
M. Thomas se précipita, mais le malheureux avait cessé de vivre.
Peu
auparavant, Bompain avait été rencontré par les gendarmes auxquels il avait
déclaré qu'il se rendait à Caen pour se faire hospitaliser à la suite d'un
ulcère variqueux.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Mars
1938 - Le cheptel calvadosien.
- L'inventaire
des animaux de ferme présents dans le Calvados vient de fournir d'intéressants
renseignements.
Il
y a dans le département 310 590 bêtes à cornes, dont 3 780 taureaux, 18
190 bœufs, 156 030 vaches, etc...
Pour
l'espèce chevaline, on compte 40 650 chevaux, dont 31 700 de trois ans et
au-dessus. Il existe 62 810 porcs et 24 460 moutons et agneaux.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Mars
1938 -
Au lendemain de l’inhumation de son mari une septuagénaire se
suicide. -
Mme Vve Labbey, 70 ans, demeurant au hameau St-Pierre,
à Tilly-sur-Seulles, s'est suicidée en se jetant dans un puits, au cours
de la nuit qui a suivi l'inhumation de son mari, retraité de la Compagnie
Parisienne du Gaz. Mme Labbey redoutait que la réduction
qu'allait subir
la pension dont le ménage avait vécu jusqu'alors ne lui permette plus de
subsister. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Septembre 1938 -
Un braconnier pincé à Tilly-sur-Seulles. - Les
gendarmes de Tilly-sur-Seulles ont surpris à la lisière des bois de Juvigny,
alors qu'il relevait des collets, Eugène Nicolle, 20 ans, ouvrier agricole à
Fontenay-le-Pesnel. Le braconnier tenta de s'enfuir, mais il fut rejoint après
une poursuite de 300 mètres. (Source :
Le Moniteur du Calvados)
Septembre
1938 - Les gendarmes arrêtent l'auteur de plusieurs vols. - Depuis
quelques mois, la gendarmerie recherchait activement un individu auteur de
plusieurs méfaits dans la région du Bessin, le nommé Maurice
Gillette, 23 ans, domicilié au Tronquay. Déserteur du 48e R. I. de
Guingamp, où il effectuait son service militaire, Gillette avait, voici
deux
mois, cambriolé La Bazoque, chez M. Claire, où il avait dérobé
une somme de huit mille francs.
Ayant
dépensé toute cette somme, Gillette commit un second cambriolage à
Livry, le 21 août dernier, chez M. Vaussy, instituteur honoraire, chez
lequel il avait été employé. Profitant de l'absence des habitants, il pénétra
dans la maison, après avoir brisé un carreau d'une fenêtre, et emporta
une somme de 14 000 francs et cinq louis d'or de vingt francs. Cette somme
fut dépensée en une dizaine de jours par le cambrioleur. Malgré les
recherches de la brigade de Bayeux et de l'arrondissement, Gillette
restait introuvable.
Vendredi,
vers 17 h. 30, les gendarmes de la brigade de Tilly-sur-Seulles, suivant
la route qui mène à Juvigny, furent amenés à interpeller deux
individus pour divers renseignements militaires. Il s'agissait de Gillette
et de son compagnon, un nommé Bourdon, de Monts-en-Bessin, à qui
Gillette remettait de l'argent afin qu'il l'accompagnât.
Gillette
commença d'abord par donner un faux nom, puis voyant les choses se gâter,
il essaya de s'enfuir. Les gendarmes coururent derrière lui et le
rejoignirent peu après. Se rendant compte qu'ils avaient à faire à
Gillette, ils l'arrêtèrent aussitôt. Le cambrioleur n'avait plus sur
lui qu'une dizaine de francs. Il avait donc, dépensé 22 000 francs en
deux mois.
Traduit
devant le procureur de la République à Bayeux, Gillette a été conduit
à la maison d'arrêt de Caen. Son compagnon est laissé en liberté.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Décembre
1938 -
Un vol sur un terrain de foot-ball.
- M.
René Villeroy, 16 ans, cultivateur à Lingèvres, a porté plainte contre
inconnu pour vol de son porte-monnaie contenant
115 fr.
Le
maroquin se trouvait dans l'une des poches des vêtements que M. Villeroy
avait déposés, pendant qu'il prenait part à un match, à proximité du
terrain de football de Tilly-sur-Seulles.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Août
1939 -
Tilly-sur-Seulles se prépare a recevoir des réfugiés.
- Sur l'initiative et sous la présidence de M. Le
Roux, maire, s'est tenue, à la mairie, une réunion à laquelle
assistaient surtout des commerçants, en vue d'organiser la réception des
réfugiés qui devront être hébergés par la commune en cas de guerre.
Le
maire fait appel à là générosité de ses concitoyens. Le garde-Champêtre
passera dans toutes les maisons pour prendre note des objets qui pourront
être mis par chacun à la disposition de la municipalité. En outre, deux
cantines seront installées. L’une à la salle paroissiale Saint-Pierre
et l'autre à la halle, il a été également prévu une infirmerie sous
la surveillance de M. le docteur Malassis.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1940 - L’activité de la
maréchaussée.
-
Les
gendarmes
de la brigade
de Tilly-sur-Seulles
ont, malgré
les événements,
fait montre d'une
grande activité
au cours
de l'année
1939.
Ils
ont, en
effet, dressé
152 procès-verbaux
pour
contraventions
ordinaires de
la circulation,
47 pour
infractions fiscales,
67 pour
délite. 11 pour
ivresse. 11 relativement
à la loi
sur les
étrangers,
7 pour
arrêtés divers
constaté,
7 morts,
blessures accidentelles
ou suicides,
exécuté 4
mandats,
établi 190
procès-verbaux pour
renseignements judiciaires
et administratifs
et diverses
recherches.
Ils ont,
en outre,
procédé à
une enquête
pour crime
et à 19
arrestations, chiffre
particulièrement
élevé par
rapport aux
années précédentes.
Il
s'agit au
total de
520 procès-verbaux
sans compter
les vérifications
de pièces
d'identité d'étrangers,
les délivrances
de sauf-conduit,
les vises
de permissions,
etc...
Mars
1940 -
Mouvement de la population pour l’année 1939.
- Naissances,
15 ; décès, 15 ; mariages,
2 ; divorces.
2.
Mars
1940 -
Jeune fille
en uniforme.
- Si,
en France,
la loi
n'autorise pas
encore le
beau sexe
à porter
les armes,
elle ne
lui permet
pas non
plus de
porter l'uniforme
: cependant
celui-ci jouit
toujours
d'un
grand prestige
dans l'âme
féminine ainsi
que le
démontre
l'aventure
arrivée à
Mlle M.
R., 17
ans, domiciliée
chez ses
parents à
Tilly et
bonne à
tout faire
à
Caen.
Dimanche, profitant
de la présence
d'un brigadier
d'artillerie chez
ses parents,
Mlle M.
R. endossa
l'uniforme du permissionnaire
et s'empressa
de se rendre
au bourg
de Tilly
à
bicyclette.
Son costume
chevaleresque ne
l'empêcha pas
d'être reconnue
par un
gendarme de
la brigade
de
Tilly
qui se
rendit aussitôt
chez
ses
parents, hôteliers
à Juvigny.
Après interrogatoire,
tant des
parents que
de la
jeune fille,
le gendarme
dressa à
celle-ci procès-verbal
pour port
illégal d'uniforme.
Avril
1940 -
Un blessé dans un accident. -
Une collision s'est produite dimanche à Saint Pierre de Tilly,
entre un camion automobile de la maison Giacona, conduit par M. Angelot-Delcombe, d'Audrieu et une voiture automobile appartenant à M.
Level, propriétaire du château d'Audrieu. Mme Level qui se trouvait à côté
de son mari a été fortement contusionnée et a reçu les soins de M. le
docteur Malassis.
La
voiture de M. Level a été gravement endommagée. Une enquête est
ouverte.
Juin 1940
- Dans un ravin. - Un
pénible accident s'est produit à Tilly-sur-seulles, hameau de Juvigny.
Plusieurs
autos appartenant à un industriel hollandais roulaient venant de Bayeux
lorsqu'en arrivant dans le virage de Juvigny, le conducteur de l'une
d'elle se trouva surpris par le changement subit de direction. En dépit
de ses efforts, il ne put redresser sa voiture qui monta sur le talus et
capota dans un ravin profond plusieurs mètres. Les voitures suiveuses s'arrêtèrent immédiatement et se portèrent au secours des accidentés.
De
la voiture, on retira grièvement blessé le jeune Franck Loopuit, 4
ans, qui fut conduit cher M. le docteur Malassis, de Tilly. Ce dernier
lui prodigua les premiers soins, de même qu'à Mme Loopuit qui était
légèrement atteinte à la tête.
En
raison de l'état du garçonnet, le médecin ordonna son transport
d'urgence à la clinique de la Miséricorde à Caen où il décédait
peu après.
Juillet
1940 -
Ordonnance de la Kommandatur.
-
Une Kommandantur
est installée,
depuis le
10 juillet,
à l'Hôtel
Jeanne-d'Arc, sous
les ordres
de M. le
lieutenant Keimer.
Nous reproduisons
ci-dessous la
teneur conforme
de la première
ordonnance actuellement
en vigueur
pour la
commune de
Tilly.
« J'ordonne ce
qui suit :
« 1°)
Toutes les
armes à
feu de
main, toutes
les munitions,
grenades à
main, poudre,
ainsi que
tous les
instruments de
guerre doivent
être déposés,
à la Mairie.
12 heures
après
l'affichage
de cet
ordre. Celui
qui sera
rencontré après
cette heure
en possession
d'armes à
feu, de
munitions et
d'autres instruments
de guerre
sera puni
de la peine
de mort
ou de
prison.
«
2°) II
est du
devoir de
celui qui
possède un
poste émetteur
de déposer
l'appareil et
les batteries
à la Kommandantur.
« 3°)
Chaque réunion
sur la
rue de
plus de
cinq personnes
est interdite
ainsi que
la distribution
de brochures
et tout
discours
public contraires
à l'Allemagne.
« 4°)
Entre 10
heures du
soir et
6 heures
du matin
(d'après l'heure
allemande), il
est interdit
à la population
de circuler
dans les
rues, sauf
en cas
d'absolue nécessite.
«
5°) Il
est interdit
d'élever les
prix de
vente de
marchandises
quelconques.
«
Le logement
des soldats
et officiers
est gratuit
pour eux.
«
6°) La
police française
a le devoir
d'exécuter les
ordres militaires
et à continuer
son service
usuel.
«
7°) Celui
qui n'obéira
pas à
tous ces
ordres et
qui préparera
ou exécutera
un attentat
contre l'armée
allemande sera
puni de
la peine
de mort.
«
8°) Cet
ordre est
valable de
suite après
l'affichage et
plus tard.
»
signé KElMER.
Lieutenant et
Commandant de
la Ville.
LE
Roux, Maire.
Août
1940
- Qui a commencé.
- Travaillant
dans un
champ à
ramasser du foin
chez Mme Valentine
Bouet, 66
ans, cultivatrice
Tilly-sur-Seulles,
Mme Albertine
François,
ménagère,
et
son mari
Gustave, 51
ans, ouvrier
agricole, demeurant
au hameau
de Montilly, ont
échangé des
coups avec le
jeune Daniel
O…, 14
ans, ̃ouvrier
agricole, demeurant
chez ses
parents
à Chouain.
Tout cela
s'est mal
terminé. Les
époux Lefrançois
qui prétendent
que c'est
le jeune
0…, qui
a commencé
par frapper
la dame
si fort
à coups
de poing
et de râteau
que le
mari dut
intervenir pour
le mettre
en fuite,
ont porté
plainte contre
lui. Mais
les parents
du jeune
O… ont
également ,
porté plainte contre
le couple,
car d'après
les dires
de leur
fils, ce
serait la
dame Lefrançois
qui aurait commencé
à le battre,
bientôt aidée par
son mari.
Mai
1942 -
Deux
voleurs sont arrêtés.
-
De
nombreux vols de volailles, pommes de terre, engrais, etc….. étaient
commis depuis l'hiver dernier dans la commune. Le 9 courant, M. Gaston
Noury, cultivateur, porta plainte à la gendarmerie de Tilly-sur-Seulles
pour vol de 80 kgs de pommes de terre et de plusieurs litres d'eau-de-vie
commis la nuit précédente et par effraction. L'enquête, qui débuta
chez une dame Pierre, née Charlotte Aublet, 56 ans. ouvrière agricole, révéla
la présence d'objets compromettants et permit vite de retrouver les
coupables. Cette dame avoua que son ami, Joseph Lepelletier, 43 ans,
couvreur, rapportait des produits de la ferme qu'elle recelait à la
maison et qu’ils consommaient en famille. Elle accusa également le nommé
Jules Marie, dit « Le Rouquin », 38 ans, ouvrier agricole, de se
ravitailler à bon compte. Celui-ci. interrogé, a reconnu avoir dérobé
une poule chez Mme Renouf, des pommes de terre au préjudice de M. Noury.
des engrais chez M. Guillaume et de l'argent chez M. Legrand.
Appelé
à son tour à fournir des explications au cours de la perquisition
effectuée chez lui. Le Rouquin avoua également avoir recelé un
passe-partout qui serait la propriété de M. Raymond Drouin. charron à
Tilly.
Lepelletier
et Marie furent aussitôt appréhendés non sans que ce dernier ait opposé
une vive résistance aux gendarmes en les outrageant copieusement.
Au
moment de leur arrestation, les deux voleurs étaient en possession d'un
trousseau de clés Important qu'ils prétendaient avoir trouvé et qui
leur servait à cambrioler la nuit.
Les
deux malfaiteurs ont été conduits devant M Jacobson, juge d'instruction,
qui a délivré un mandat d'arrêt contre, eux. Quant à la femme Pierre,
laissée en liberté, elle sera poursuivie pour complicité.
Juin
1944 -
La médaille militaire du régiment de wellington.
- Le 17
juin 1944, James Curtis occupait le poste de responsable d'une section
chargée de nettoyer le château. Après avoir dégagé le château de
l'ennemi, le tireur Bren de sa section a été blessé par un tireur d'élite.
Dans une tentative de reprendre le fusil, le sergent de peloton a été
blessé.
Observant
cela, James Curtis s'est précipité vers le fusil de Bren, est entré en
action et l'a ensuite remis à un membre de sa section. Il est allé dans
les bois et a éliminer un
tireur d'élite.
Tout
au long de l'engagement avec l'ennemi, James Curtis a fait preuve de détermination
et de courage. (source familiale)
Avril
1945 -
Premiers pas vers la reconstruction.
- Des
projets de reconstruction et d’aménagement seront établis dans les
communes dont les noms suivent : Aunay-sur-Odon, Caumont, Condé-sur-Noireau,
Dozulé, Falaise, Isigny-sur-Mer, Lisieux, Ouistreham, Tilly-sur-Seulles,
Troarn, Villers-Bocage, et Vire.
En
ce qui concerne Caen, Les projets d’aménagement précédemment approuvés
seront révisés en tant que de besoin.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Mai
1945 -
Un nouveau geste fraternel de nos amis méridionaux.
– A
la suite de la visite faite à Tilly-sur-Seulles et Vendes, une délégation
de Condom (Gers), un wagon entier de vêtements, ustensiles de ménage, œufs,
légumes, etc… a été envoyée aux deux localités sinistrées. MM.
Leroux et de Longuemare, maires de Tilly et Vendes ont adressé à M. et
Mme Fraysinier et M. Durieu, délégués de Condom, qui ont procédé à
la distribution les remerciements de leurs administrés.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Juin
1945 -
Le premier anniversaire. -
Anniversaire du premier appel
du général de Gaulle à la Résistance le 18 juin est aussi celui de la
journée la plus meurtrière de la bataille de la libération pour la
population de Tilly-sur-Seulles.
Pour
commémorer le lourd et douloureux sacrifice que leur demanda la victoire,
les habitants de Tilly ont fait célébrer un service religieux auquel
assistaient notamment M. Triboulet, sous-préfet, délégué par le préfet,
un représentant des autorités britanniques, M. Thomasse, maire du bourg
martyr, assisté de son conseil municipal, etc…. Après avoir fleuri les
tombes des victimes civiles et le monument aux Morts, on se rendit en cortège
au cimetière
anglais où des gerbes furent déposées par l’officier
britannique et un ancien combattant.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Septembre
1945 -
Démission. -
M. Louis Thomasse, maire de Tilly-sur-Seules, a démissionné pour
raison de santé.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Septembre
1945 -
Vive M. le Maire !
- Lors de la dernière
réunion, le Conseil municipal de Tilly-sur-Seulles a élu maire M. André
Marie, par 8 voix contre 2 à M. Guillot et 2 à M.
Champs.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Février
1946 -
Dangereuse imprudence. -
En manipulant une grenade, Léon Laguerrin, 17 ans, au service de
Mme Philippe, cultivatrice à Tilly, a été brûlé par l’éclatement
de l’engin. (Source : Le Bonhomme Libre)
Mars
1946 -
Les loups et la brebis. -
C’est
une histoire à la manière de la Fontaine : Une brebis appartenant
à M. Ferdinand Halbout, cultivateur à Tilly-sur-Seulles, broutait dans
un
herbage de Saint-Vaast. Six prisonniers boches, travaillant au déminage
à Juvigny et qui cherchaient aventure…. On connaît la suite.
Arrêtés
par les gendarmes les « gefangs » ont reconnu avoir volé
l’animal qu’ils avaient dépecé et consommé à leur kommando. Ils
apprendront à leur tour et à leurs dépens que « la
raison du plus
fort est toujours la meilleurs ».
(Source : Le Bonhomme Libre)
Mars
1946 -
Des sanctions contre les parents négligents.
- Les
parents des enfants fréquentant les écoles sont informés que M.
l’inspecteur d’Académie a décidé en application du Code de la
famille, que 4 demi-absences non motivées dans un même mois entraîneraient
la suppression des allocations familiales pour le mois en cours.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Avril
1946 -
Les doléances des maires du canton de Tilly.
- M.
Magnien, conseiller de préfecture, a présidé, ces jours derniers, une réunion
des maires du canton de Tilly-sur-Seulles. Ceux-ci se sont élevé contre
l’interruption des travaux de déminage, le non-désobusage, et souligné
le danger que constitue toujours la présence de nombreuses munitions sur
les territoires du canton. Il ont également protesté conte les lenteurs
des opérations préliminaires à la reconstruction et fait ressortir que
dans maintes communes où cependant un plan d’urbanisme a été effectué.
Les
maires ont demandé que dans la répartition des crédits de la
reconstruction, les localités rurales cessent d’être oubliées. A
l’issue de la séance, M. Magnion a visité les ruines de Tilly dont en
attend toujours le déblaiement.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Juin
1946 -
Une voyageuse tombe du car. -
Une
portière d’un autobus de la ligne de Caumont s’étant brusquement
ouverte, une voyageuse est tombée sur la chaussée, à
Tilly-sur-Seulles,
dans la descente de la côte Saint-Pierre et a été blessée à la tête.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Juin
1946 -
Les écoliers modèles. -
Deux
élèves des écoles publiques de Tilly-sur-Seulles, Marie-Thérèse Anne
et Roland Lemière, ont été reçus premiers du canton aux épreuves du
Certificat d’études, suivis par leurs camarades , MM. Maurice Colard et
Raoul Marivingt. A l’école libre on a enregistré les succès de Mlle
Sosson et Bourdon.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Juillet
1946 -
Sinistrés, attention ! -
C’est
le 31 juillet prochain qu’expire le délai prévu pour le dépôt des déclarations
de sinistrés concernent les dommages de guerre. Sauf en ce qui concerne
les mobiliers familiaux et les personnes n’ayant pas la qualité de
commerçant. Il est suffisant que ces déclarations contiennent des précisions
sur l’identité du sinistre, la nature et l’emplacement du bien détruit
ou endommagé et l’origine du sinistre. Le dossier complet ne sera exigé
qu’ultérieurement.
Renseignements
complémentaires dans les mairies ou les délégations départementales de
la Reconstruction.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Juillet
1946 -
Un grave accident de travail.
- En
débitant du bois avec une scie circulaire, M. Louis Lemonnier, commerçant
à Tilly-sur-Seulles, s’est presque entièrement sectionné la mains
gauche. Le blessé a été transporté à l’hôpital de Caen.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Janvier
1947 -
Toutes les terres exploitables doivent être utilisées.
– Toutes
terres incultes ou abandonnées peuvent faire l’objet d’une demande de
concession pour être remises en exploitation. Bien qu’en dehors des
terrains pas encore déminés ou non remis en état, les terres incultes
soient rares dans le Calvados, il est possible que certaines parcelles ne
soient pas utilisées. Les demandes de concessions doivent être
adressées à la Préfecture du Calvados, 4e division.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Janvier
1947 -
L’entretien des tombes des militaires alliés. – La
commission Impériale des sépultures militaires britanniques procède à
l’aménagement définitif des nécropoles ci-après : Cimetières
militaires britanniques de Fontenay-le-Pesnel, Secqueville-en-Bessin,
Ryes, Cambes, Douvres-La-Délivrande, Tilly-sur-Seulles, Hottot-les-Bagues,
Hermanville, Brouay, Saint-Manvieu, Ranville-Jeruzalem, tombes
britanniques du cimetière communal de Ranville, cimetières militaires
canadiens de Brettevile-sur-Laize et Bény-sur-Mer, Cimetière
militaire
polonais de Langannerie.
Des
arbustes et des fleurs vont y être plantés. Les personnes ayant adopté
des tombes de soldats sont priées de n’y déposer que des fleurs coupées
et de s’abstenir de déposer des couronnes artificielles ou des récipients
quelconques (vases, douilles d’obus, etc…). (Source : Le Bonhomme Libre)
Juillet
1947 -
Au Conseil municipal de Tilly-sur-Seulles.
–
En raison de travaux urgents à effectuer au clocher, le Conseil a
voté le principe d’un emprunt de 650 000 francs destiné à faire face
aux défaillances éventuelles du M.R.U. Une demande a été faite à
« l’Électricité de France » en vue de l’installation
d’un transformateur.
Les
familles de Condom, ville marraine de Tilly, qui avaient hébergé l’an
dernier des enfants de la commune ont fait savoir qu’elle étaient
disposées à les recevoir de nouveau pendant les vacances.
Par
suite de la réduction des subventions, l’assemblée, sur la demande du
Préfet, a été dans l’obligation de comprimer certaines dépenses.
La
majorité du Conseil ayant protesté contre l’abstention des écoles
publique au service religieux organisé à la mémoire des victimes
civiles, il a été répondu que cette absence résultait d’instructions
du Ministère de l’Éducation national.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Novembre
1947 -
La renaissance d’une industrie.
- C’est bien la
première fois qu’il nous faut enregistrer un pareil fait. La guerre qui
a causé tant de ravages chez nous, vient d’amener la renaissance, à
Tilly-sur-Seulles, d’une industrie qui connut, il y a un demi-siècle,
une certaine prospérité. Les milliers de mètres cubes de cailloux
extraits par les armées alliées au cours de leur avance pour la
construction de routes stratégiques ont eu pour résultat d’inciter
quelques habitants à reprendre la fabrication de la chaux.
Après
un an d’efforts, une installation a été édifiée au village St-Pierre,
sur l’emplacement des anciens fours. Le rendement de l’usine atteint déjà
journellement 7 tonnes d’une chaux d’excellente qualité destinée à
l’agriculture.
L’an
prochain, on compte bien faire mieux et sortir une chaux hydraulique dont
nous n’avons jamais eu autant besoin pour relever nos ruines. Voilà au
moins des matériaux qui seront à pied-d’œuvre.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Décembre
1947 -
Un Conseil municipal de Tilly-sur-Seulles. -
Au cours de sa dernière séance, l’assemblée communale a étudié
l’installation d’un transformateur électrique de haute puissance, en
remplacement de celui sinistré.
On
sait que certains utilisateurs habituels de courant-force en sont privés
par suite de l’insuffisance du transformateur de St-Pierre.
Plutôt
que de faire édifier un nouveau transformateur à Saint-Pierre aux frais
de la commune, en ce qui concerne la maçonnerie, le Conseil préconise
d’obtenir du remembreur et de l’urbaniste un emplacement définitif au
bourg sinistré.
Un
crédit de 10 000 francs est voté pour l’arbre de Noël. En vue de déterminer
les prioritaires pour 1948. Les propriétaires sinistrés partiels qui désireront,
ou ceux, sinistrés totaux sis en dehors du périmètre d’urbaniste, qui
voudront reconstruire peuvent se faire inscrire à la mairie. Ils devront,
bien entendu, déposer leur dossier au ministère de la Reconstruction,
section immobilière.
Le
marché projeté pour la réparation du clocher sera bientôt signé avec
l’entrepreneur.
(Source : Le Bonhomme Libre)
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