Janvier
1841 -
Nouvelles du Département. - Un arrêté de M. le recteur de l'académie en date du 28
janvier porte les dispositions suivantes :
Les
commissions d'instruction primaire des départements du Calvados, de la
Manche et de l'Orne, ouvriront leur première session ordinaire de 1841,
à Caen , à St-Lo et à Alençon, le mardi 2 mars prochain.
Instituteurs. — Les
individus , âgés de 18 ans accomplis, et domiciliés dans le
département, qui désirent obtenir le brevet de capacité nécessaire
pour exercer les fonctions d'instituteur primaire, devront s'inscrire,
avant le mardi 2 mars prochain, chez M. l'inspecteur de l'instruction
primaire, secrétaire de la commission. Il n'ont à produire que leur
extrait de naissance en forme, et un certificat du maire de leur commune
qui constate la résidence.
Les
candidats seront appelés à subir l'examen dans leur ordre
d'inscription. Ils devront, à cet effet, se trouver à la séance
d'ouverture, dont le lieu et l'heure leur seront indiqués par le
secrétaire.
D'après
le résultat de l'examen, les candidats, qui en auront été jugés
dignes , obtiendront le brevet de capacité correspondant à leur degré
d'instruction.
Institutrices. — Les
aspirantes au brevet de capacité d'institutrices, âgées de vingt ans
accomplis, et domiciliées dans le département, devront s'inscrire,
avant le vendredi 5 mars prochain, chez M. l'inspecteur primaire.
Chaque
aspirante sera tenue de présenter, 1°
son acte de naissance ; si elle est mariée, l'acte de la
célébration de son mariage ; si elle est veuve, l'acte de décès de
son mari ; 2° un certificat de bonne vie et mœurs délivré,
sur l'attestation de trois conseillers municipaux, par le maire de la
commune ou de chacune des communes où elle aura résidé depuis trois
ans.
A
partir du 5 mars prochain inclusivement, les aspirantes seront appelées
à subir l'examen dans leur, ordre d'inscription. A cet effet, elles
devront se trouver à la séance d'ouverture, dont le lieu et l'heure
leur seront indiqués par le secrétaire.
D'après
le résultat de l'examen, les aspirantes, qui en auront été jugées
dignes , obtiendront un certificat d'aptitude correspondant à leur
degré d'instruction, et en échange duquel, sur leur demande, il leur
sera délivré un brevet par le recteur de l'académie. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Mai
1844 -
Nouvelles maritimes. -
Voici, d'après
des renseignements authentiques, quelle est l'étendue des sinistres
maritimes arrivés sur notre littoral depuis le commencement de la
tempête de ces jours derniers :
Le
brick la « Providence », capitaine Bouchon, venant de
Libourne, avec un chargement de vin et eau-de-vie, à destination du
Havre et de Caen, a été jeté à la côte, le 17, à neuf heures du
soir, à l'entrée de la rivière d'Orne. L'équipage a été sauvé.
Le
houry la « Prudence », venant de Bordeaux, avec un
chargement de vin et d'eau-de-vie, à destination de Rouen, a été
également jeté à la côte près de Deauville.
La
goélette norvégienne « Annette-Dorothée » , capitaine
Holer, venant de Mandal, chargée de bois, est aussi échouée sous
Cabourg, à peu de distance de la rivière de Trouville. On ignore si
les équipages de ces deux navires ont été sauvés.
Le
sloop anglais « Actif », capitaine Morgon, venant de
Swansea, avec un chargement de cuivre, à destination de Rouen, a fait
côte à Saint-Aubin-de-Langrune. L'équipage a été sauvé, on espère
renflouer le navire après déchargement.
Deux
houris, la « Victoire » et le « Jeune-Conquérant »,
ont été également jetés sur la côte près de Luc-sur-Mer.
Le
navire la « Jeune-Adèle », capitaine Laborde, allant
d'Abbeville à bordeaux, sur lest, a relâché à Courseulles. Ce navire
a éprouvé quelques avaries. Le capitaine Laborde a rapporté qu'il a
trouvé en mer, entre deux eaux et toute désemparée, une goélette
norvégienne , la « Caroline-Mathilde », capitaine Bioness,
venant de Moss avec un chargement de planches à destination de Caen, et
à la consignation de Mme veuve Verel.
Ce
navire est venu à la côte sous Asnelles, on a trouvé dans le roufle
un chat et un chien encore vivants, il y a malheureusement lieu de
penser que le capitaine qui a dû s'embarquer dans son canot avec son
équipage composé de 7 hommes, aura péri en même temps que lui en
voulant se rendre à terre.
Ce
qui tendrait à accréditer cette opinion, c'est qu'on a retrouvé
depuis l'échouement du navire qui est totalement brisé, les débris
d'un canot épars sur la côte ainsi qu'une grande quantité de
planches.
Depuis
ce sinistre, il est entré à Courseulles une autre goélette
norvégienne, à destination aussi du port de Moss, qui a touché en
entrant et qui a fait de graves avaries. Elle est battue à chaque
marée par la violence des lames qui viennent du large et qui déferlent
sur elle avec une grande impétuosité.
Toute
la côte, depuis Courseulles jusqu'à Lion-sur-Mer, est couverte de
planches et de débris. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1855 - Conseil d'Arrondissement.
-
Séance du 21 juillet 1855 : Réunion
de communes.
Réunion
de Deauville à Trouville-sur-Mer.
Vu
les pièces de l'instruction et notamment les délibérations des
conseils municipaux des communes de Deauville et Trouville-sur-Mer.
Considérant
que la commune de Deauville ne compte que 121 habitants, qu'elle ne
présente qu'une superficie de 288 hectares, qu'elle n'a ni presbytère,
ni maison d'école, ni mairie, que son église n'est pas desservie.
Considérant
que la réunion projetée ne peut porter préjudice aux habitants
actuels de Deauville, puisqu'ils conserveront la jouissance de leurs
biens communaux, conformément à l'article 5 de la loi du 18 juillet
1837, et qu'elle leur sera au contraire très avantageuse en facilitant
leurs relations avec Trouville, au moyen du pont qui sera jeté sur la
Touques, ce qui augmentera considérablement la valeur des terres de
cette commune.
Que
son annexion permettra d'ailleurs à Trouville de prendre le
développement nécessaire à son avenir et à la réalisation des
projets d'établissement de son port.
Le
conseil, à l'unanimité, moins un membre qui s'est abstenu, donne un
avis favorable à la réunion de la commune de Deauville à celle de
Trouville-sur-Mer. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1861 - Par arrêté.
- Par
arrêté de M. le préfet du Calvados, en date du 14 join :
Mlle
Lair, actuellement sous-maîtresse de pension à Caen, est chargée à
titre provisoire de la direction de l'école publique de Fourneaux.
-
Mlle
Collin, anciennement institutrice à Chelles (Seine-et-Marne), est
nommée institutrice suppléante de 2e classe à Deauville. (
L’Ordre et la Liberté )
Novembre
1861 - Par arrêtés du 23 novembre.
- M.
le préfet a nommé : Maire de la commune de Deauville, M. Breney (Desle-François),
en remplacement de M. Brunet, démissionnaire.
Adjoint
de la commune de Deauville, M. Saucisse (Etienne), en remplacement de M.
Dière, décédé. ( L’Ordre et la Liberté )
Janvier
1862 -
Les grands travaux de Deauville.
- La
Plage, donne quelques
renseignements sur les travaux qui s'exécutent dans les marais de
Deauville pour le bassin que l'on va créer.
On
nivelle sur le bord de la Touque, un terrain d'une superficie de 2 000
mètres, destiné aux chantiers de l'administration, sur ces terrains
l'on va construire les bureaux et le logement du gardien, qui vont avoir
une longueur de 32 mètres, des magasins de 20 m. et deux vastes hangars
l'un de 20 m. et l'autre de 30, plusieurs de ces bâtiments sont en
construction et doivent être terminés dans les premiers jours du mois
prochain.
On
assure que trois locomobiles seront employées, deux à chasser les
pieux, une à l'épuisement.
Le
bassin doit avoir 200 m. de longueur sur 80 de largeur et l'avant-port
140 m. de largeur et 110 m. devant les quais actuels.
Les
travaux du pont s'avancent, l'asphalte est bientôt coulé sur toute son
étendue, d'ici peu on va le charger de macadam et faire les trottoirs.
On travaille aussi très activement au remblais du boulevard qui part du
pont traversant une seconde fois l'ancienne rivière, se dirigeant vers
St Christophe et Villers, les terres servant à ce remblais sont prises
sur l'emplacement du bassin. On regrette que ce qui a été fait de
cette grande voie de communication, ne se trouve pas directement en face
du pont, c'eût été magnifique. Ne pourrait on pas avant que les
plantations ou les habitations soient faites sur ses rives, éviter le
coude qui existe, il en est temps encore plus tard on pourrait regretter
de ne pas l'avoir fait. (Journal de Honfleur)
Avril
1862 - Avis aux instituteurs. - L'avis
suivant a été adressé dans plusieurs départements aux instituteurs
des communes rurales :
«
La saison est venue où les oiseaux commencent à faire leurs couvées.
On rappelle à MM. les instituteurs l'obligation où ils sont
d'empêcher de tout leur pouvoir les enfants de se livrer à la
destruction des nids. L'administration compte sur leur zèle pour
persuader, au contraire, aux enfants tout le prix qu'on doit attacher à
la conservation d'espèces d'animaux si utiles aux cultivateurs, et qui
débarrassent les champs et les arbres fruitiers de myriades
d'insectes. » (l’Ordre et
la Liberté)
Avril
1862 - On écrit de Trouville au « Pays-d'Auge »,
du 24 avril. - M.
le comte de Morny, président du Corps législatif, est venu, vendredi
dernier, visiter les constructions qu'il fait élever sur la plage de
Deauville, il était accompagné de MM. Boitelle, préfet de police ;
Oliffe, médecin de l'ambassade d'Angleterre, et Donon, consul-général
de l'empire ottoman.
Le
lendemain, il a donné, à l'hôtel de la Plage, un déjeuner où se
trouvaient, outre les personnes que nous venons de nommer, MM. Le
Provost de Launay, préfet du Calvados ; Marc de La Guéronnière,
sous-préfet de Pont-l'Evêque ; de Cazes, sous-préfet de Lisieux ;
Breney, architecte de la Société des terrains de Deauville ; Arnoux,
ingénieur des Ponts et Chaussées ; Billard, médecin à Trouville ;
Ricard, capitaine de le douane, etc...
›
M. Boitelle a été tellement enchanté de la localité et de la
disposition des travaux qui s'y exécutent, qu'il a acheté sur la plage
un vaste terrain de 8 000 mètres de surface, sur lequel il va élever
de suite un hôtel dont les plans sont déjà à l'étude.
M.
le préfet du Calvados, voulant juger par lui-même des grands travaux
qui se font sur le coteau pour en rendre l'accès facile, s'y est
transporté avec M. le sous-préfet et M. le maire. Ensuite, il est
allé visiter la route de Trouville à Dives, qui doit être terminée
au mois de juillet prochain. M. l'agent-voyer chef a donné les
renseignements les plus satisfaisants sur la direction et l'avancement
des travaux de cette route, qui sera si utile au pays et si agréable
pour les promeneurs de Trouville. (l’Ordre et la Liberté)
Mai
1862 - La Poste. -
Sur
la proposition de M. Malhéné, inspecteur des postes du Calvados, M. le
directeur général a décidé que les communes de Deauville et
Bénerville seraient, à partir du 15 mai, rattachées au bureau de
Trouville.
La
boîte de Deauville sera levée deux fois par jour. (l’Ordre et la
Liberté)
Mars
1863 - Par décret impérial do 21 février 1863.
- L'église
de la commune de Deauville, arrondissement de Pont-l'Evêque, est
érigée en chapelle.
La
circonscription de cette chapelle comprendra le territoire entier de la
commune de Deauville. ( Le Journal de Honfleur )
Octobre
1863 - Les travaux. -
Un décret, en date du 30 septembre dernier, réunit à
Deauville les terrains sur lesquels s'élèvent la gare et ses annexes,
ainsi que les terrains environnants sur lesquels s'exécutent, en ce
moment, les travaux du bassin à flot.
La
nouvelle ligne de délimitation entre Trouville et Deauville sera le
thalweg de la Touques.
Les
travaux de l'hippodrome se poursuivent avec la plus grande activité. Il
y aura deux pistes concentriques, une pour les grandes courses, et
l'autre pour les courses ordinaires. La grande piste sera terminée dans
quelques jours.
La
construction des tribunes se poursuit aussi avec activité, sous
l'habile direction de M. Breney, architecte ; les plans que nous
avons vus annoncent une installation des plus
complètes et des plus confortables. Les vastes écuries qui
contiendront 40 box, l'office, le buffet, le salon des dames, celui des
hommes, le secrétariat, le pesage des jockeys, les abris pour les
chevaux, etc..., tout cela est disposé de la façon la plus heureuse et
la mieux appropriée aux besoins des courses. L'hippodrome de Deauville
sera inauguré, très certainement, l'année prochaine. S. M. l'Empereur
a déjà promis un prix important.
En
même temps que l'inauguration des courses, aura lieu celle du Casino,
dont les travaux vont commencer le mois prochain. Cet établissement
sera un des plus vastes et des plus complets que nous ayons. Ses annexes
comprendront : un hôtel contenant 300 chambres, un restaurant, un
établissement complet d'hydrothérapie, un gymnase, un théâtre,
etc.., le tout se reliant et s'harmonisant avec le Casino, de la façon
la plus gracieuse. (Journal de Trouville.)
Juin
1864 -
Une visite. - Il
y a quelques jours, M. le docteur Oliffe et Mme Oliffe, M. Dalloz,
sénateur, et Mme Dalloz ont fait une excursion à Deauville, afin de
constater, par eux-mêmes, l'état des travaux qu'ils font exécuter en
ce moment sur le bord de la mer.
L'animation
est grande, à l'heure qu'il est, à Deauville, on arrange, on prépare,
on meuble. Les travaux du Casino sont toujours poussés très
activement, l'ouverture doit avoir lieu au 15 juillet. Un nombreux
orchestre, parfaitement monté, se fera entendre, tous les jours, dans
le jardin de cet établissement.
On
parle de grandes fêtes à l'occasion de l'inauguration du Casino de
Deauville, représentation théâtrale par les artistes des meilleurs
théâtres de Paris, concerts, bals, festivals, etc… (Le Pays-d'Auge.)
Juillet
1864 -
Les bains de mer. -
Nos villes et villages de bains de mer se peuplent
d'illustrations et de hauts personnages qui viennent y refaire leur
santé et s'y reposer de leurs fatigues. S. Exc. M. Baroche vient
d'arriver à Trouville. S. Exc. M. le duc de Morny est installé dans sa
nouvelle et élégante villa de Deauville.
Arromanches
aussi, dont les prétentions plus ou moins fondées grandissent tous les
jours, possède en ce moment deux sénateurs, M. Ferdinand Barrot,
ambassadeur, et l'illustre M. Ingres. Un troisième sénateur était
annoncé, mais a, jusqu'ici, fait défaut. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1864 -
Pose de la première pierre de l'église de Deauville.
- Le
Journal de Trouville rend compte de la cérémonie solennelle et
religieuse qui a eu lieu, mardi 30 août, à Deauville, pour la pose de
la première pierre de la nouvelle église, et à laquelle présidait M.
le duc de Morny.
M.
le curé, M. Breney, maire, et MM. les membres du Conseil municipal ont
reçu M. le duc à son arrivée sur le terrain, il était accompagné de
M. Edmond Blanc, sous-préfet de l'arrondissement de Pont-l'Evêque. Une
foule nombreuse était venue assister à cette solennité
commémorative.
Après
la cérémonie religieuse, M. le maire a présenté à M. le duc de
Morny une belle truelle en argent, ornée de rubans, portant
l'inscription
suivante :
Pose
de la première pierre
de
l'église de Deauville
Par
son excellence M. Le Duc de Morny.
Le
30 août 1864.
Les
plans de l'église ont été dressés par MM. Breney et Jal.
L'architecture est de l'époque romane, le monument est situé au milieu
d'un espace de 20 000 mètres de superficie, qui formera une place
magnifique dessinée et plantée en square.
Le clocher aura plus de 30 mètres de hauteur, l'église sera
construite en brique et pierre. Le
presbytère, dont les plans indiquent une maison très bien distribuée
et d'une jolie apparence, occupera une place voisine de la demeure de
Dieu.
Enfin,
la maison d'école sera située au centre des populations ouvrières.
Ces trois constructions, par un prodige de célérité dont certains
architectes et entrepreneurs ont le secret, seront terminées, dit le
Journal de Trouville, à la fin de l'année courante (1864). (l’Ordre
et la Liberté)
Octobre
1864 -
Les constructions. -
Il n'y a
point de saison-morte, à ce qu'il paraît, pour l'agrandissement de
Deauville. Un des plus riches capitalistes de France, M. Gustave
Delahante, qui avait acquis un terrain considérable au beau milieu de
l'emplacement de cette ville naissante, vient d'y entreprendre,
dit-on.
la construction simultanée de quarante maisons de style varié, et dont
l'aspect sera loin de déparer les constructions déjà si élégantes
qui, comme par enchantement, se sont multipliées en regard des tristes
dunes de la Touques. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1864 -
La poste. -
Par décision
du 15 décembre, trois bureaux de distribution ont été créés dans
les communes de Deauville, Villers-sur-Mer et
Saint-Jean-le-Blanc.
Ces
nouveaux établissements de poste seront mis incessamment en activité.
(l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1864 -
Des visiteurs. -
Il y a
quelques jours, M. le duc de Morny, accompagné de MM. Boitelle, préfet
de police, Olliffe et Donon, est venu faire une excursion à Deauville.
Ces messieurs ont été reçus à la gare par M. Breney, maire de
Deauville ; ils ont visité avec le plus grand intérêt tous les
travaux en cours d'exécution, et ont adressé à M. Breney des
félicitations sur l'avancement et l'excellente direction de ces
travaux.
Le
séjour de M. le duc de Morny à Deauville a été de très courte
durée. Sa présence a eu pour résultat, comme toujours, de redoubler
l'activité des travailleurs. On peut dire qu'à
Deauville les constructions poussent. Le terrain convient, à ce
qu'il paraît, parfaitement à ce genre de végétation. (Le Pays-d'Auge.)
Mars
1865 -
Nécrologie. -
Lundi à
l'heure où avaient lieu les obsèques de M. le duc de Morny, un service
était célébré à son intention dans la vieille église de Deauville.
Aussitôt
instruit de l'heure choisie à Paris pour la messe mortuaire, M. le
Maire, prenant une louable initiative, faisait prévenir les différents
chefs d'ateliers, ainsi que la gendarmerie de Trouville. Quoique la
convocation n'ait eu rien d'officiel, plus de 1 500 personnes se
pressaient au dedans et aux abords de l'église, et malgré une pluie
battante, chacun est resté jusqu'à la fin de la pieuse cérémonie.
Un
religieux recueillement régnait parmi cette nombreuse assemblée sur
laquelle planait une profonde tristesse. Chacun sentait la perte énorme
que fait la ville née sous le patronage de l'homme éminent que la
France regrette. (Pays d' Auge).
Mars
1865 -
La marée. -
La plus haute
marée de l'année et l'une des plus hautes qu'on verra dans ce siècle
a lieu aujourd'hui mardi. Elle atteindra 4 mètres 73 centimètres.
(l’Ordre et la Liberté)
1866
- Port Maritime.
- Le mouvement
de la navigation dans le port de Trouville représente 29,600 t., sans
compter 80 barques de pêche.
Un
crédit serait nécessaire pour continuer le renouvellement du tillac de
la jetée de l'Ouest.
Le
bassin à flot de Deauville a été dernièrement inauguré, et le pont
tournant sur l'écluse de ce bassin est fort avancé.
Bientôt,
on pourra soumettre au Gouvernement le projet de construction des murs
de quai à Trouville, sur une longueur de 250 mètres, et celui du
prolongement de la jetée de
l'Est sur une étendue de 100 mètres.
Il
y a lieu d'espérer que prochainement aussi M. le Ministre des travaux
publics statuera sur la demande de la ville de Trouville,
tendant à l'élargissement des quais actuels.
Mars
1867 -
Le printemps en avance. -
La végétation est tellement avancé dans notre contrée que les
abricotiers sont en fleurs. D'ici huit jours au plus, les poiriers et
les guiguiers vont épanouir leurs boutons nombreux cette année. Si la
fin de l'hiver et le commencement du printemps sont favorables, il y
aura une récolte abondante.
L'herbe
pousse...... Les gros bœufs reparaissent...... Les dindes s'en vont
avec les gras jours.
Mars
1867 -
Une statue. -
Nous avons dit qu'une statue de M. de Morny allait être érigée
sur la place de Deauville. Nous apprenons aujourd'hui que le modèle
vient d'être
envoyé à la
fonderie.
Mai
1867 -
Une statue. - On
a dressé devant le guichet du Louvre qui fait face à l'Institut la
statue en bronze du duc de Morny.
M.
de Morny est représenté en grand costume officiel de président du
Corps législatif.
Cette
statue, qui a été amenée des ateliers de M. Thiébault pendant
l'après-midi, doit rester élevée en phase du pont des Arts durant
deux mois, après ce délai, elle sera transportée à Deauville.
Juillet
1868 -
Un accident. - Mardi, vers quatre heures de l'après-midi, au moment
de la marée, un accident des plus tristes est venu jeter la
consternation parmi les baigneurs
et les promeneurs qui se trouvaient sur la plage de Deauville. Voici
dans quelles circonstances :
A
l'extrémité, du côté de Bénerville, en aperçut à environ
500 mètres de l'établissement de bains, des habits d'hommes, et on ne
voyait personne à l'eau dans ce quartier, en ce moment.
En
très peu de temps, on fut sur le lieu, et on reconnut que les
vêtements abandonnés appartenaient à deux cuisiniers de l'hôtel du
Casino. On se mit en recherches, et dix minutes après, on en retrouvait
un.
Dès
les premiers instants, M. Legonidec, qui se trouvait alors sur la plage,
avec son cheval et sa voiture, est parti pour Trouville cherchait le
docteur Roccas et M. Étienne, pharmacien, afin de donner tous les soins
nécessaires aux noyés, mais tout a été inutile, la submersion était
complète.
L'autre
individu, pour lequel étaient continuées les recherches, n'a été
trouvé que le soir, à 7 heures, à marée basse, presque au même
endroit.
Voici
les noms des deux malheureux : Désiré Bois, 18 ans 9 mois, né à la
Croix-en-Brie (Seine-et-Marne), Louis Joseph Levasseur, 31 ans, né à
Saint-Siméon (Orne)
Dans
cette triste circonstance, il faut encore accuser l'imprudence des deux
victimes, qui ont eu la fâcheuse idée d'aller se baigner 20 minutes au
plus après leur repas.
Juillet
1868 -
Un incendie. - Vendredi
dernier, vers onze heures du matin, alors que la mer était des plus
orageuses, et que cependant plusieurs personnes imprudentes prenaient
leur bain, le sieur Vasnier, maître baigneur, s'aperçut qu'un des plus
habiles nageurs de la plage, M. le vicomte de la Panouze, chef du
mouvement du chemin de fer d'Orléans, était entraîné au large par un
courant violent.
Le
maître baigneur appela immédiatement du secours, et en un clin d'œil
un canot fut mis à la mer. Cette embarcation, montée par le matelot
Michel Bréhon et ses deux neveux Théodore et Célestin Bréhon,
faillit être engloutie. Ce n'est qu'après de courageux efforts au
péril de leur vie que ces braves marins parvinrent enfin à ramener M. de
la Panouze.
Des
soins empressés lui furent prodigués sur le champ et quelques heures
après, il était complètement hors de danger.
Août
1868 -
Les bains de mer. -
Du 14 au 18 août, en l'espace de cinq jours, il a débarqué à
la gare de Trouville-Deauville, 8000 voyageurs, et le roulement a été
de 14 000.
Le
dimanche 16 courant, de 9 heures à 10 heures 1/2, il a été livré
2270 billets de départ.
Le
lendemain, les trains ramenaient un millier de personnes.
Comptez
maintenant ce qu'amènent les diligences de Caen, de Dives, Cabourg,
Beuzeval, Houlgate, Villers, Villerville, les voitures particulières
débouchant de tout le littoral, des villes et des campagnes du
département, faites la part immense des paquebots de Honfleur et du
Havre apportant, deux fois par jour, des flots de population, et vous
aurez une idée à peu près complète du
roulement.
Mars
1869 -
Une dotation.
- Sur la
demande de MM. les maires de Trouville et de Deauville, le port de
Trouville vient d'être doté d'un bateau de sauvetage.
Juin
1869
-
La saison des bains de mer. - Le temps
exceptionnellement froid et pluvieux dont nous sommes affligés depuis
plus d'un mois rend très mauvais le commencement de la saison pour nos
villes de bains. à
Trouville, il y a très peu de location consenties ; à Deauville, les
transactions sont plus paralysées que jamais ; à Villers, quelques
familles seulement, parmi lesquelles on nous cite celle de l'amiral
Jurien de La Gravière, ont retenu leur logement.
Janvier
1870 -
Le Canton.
- Voici les
noms des communes qui doivent faire partie du nouveau canton de
Trouville, si l’enquête n'y apporte aucun changement. Il se composerait
des communes de Trouville, Deauville, Villerville, Touques,
Saint-Arnoult, Bénerville, Tourgéville, prises aux dépens du canton
de Pont-l’Evêque, et des communes de Blonville et Vauville,
détachées du canton de Dozulé. Sa population serait de 10.115
habitants.
Pour
compenser la perte que subirait, le canton de Pont-l'Evêque, on lui
attribuerait trois communes du canton de Blangy,
Saint-Julien-sur-Calonne, Pierrefitte et le Vieux-Bourg,
plus la commune de Glanville qu'on détacherait du canton de Dozulé.
Les
cantons de Honfleur et de Cambremer resteraient tels qu'ils sont
actuellement.
Juin
1870
- Un incendie.
- Jeudi
dernier, vers trois heures de l'après-midi, un incendie s'est déclaré
à Deauville, dans un bâtiment servant de hangar et d'écurie,
appartenant à la femme Routier, boulangère. Malgré le grand vent qui
existait ce jour-là, l'incendie qui pouvait prendre de grandes
proportions a été promptement éteint par la
compagnie de pompiers de Deauville, la douane et les habitants. On ne
sait encore à quoi attribuer ce sinistre qui paraît être purement
accidentel.
Septembre
1870
-
Avis.
- Le
comité de défense du département du Calvados, devant lequel des
inquiétudes ont été manifestées, au sujet d'une circulaire
énonçant les mesures à prendre pour faire le vide devant l'invasion,
a reçu de autorité Militaire et donne aux populations l’assurance
formelle qu'il ne s'agit, quant à présent, que de conseils
et d'avertissements
pour les préparatifs à faire en vue de
l'arrivée de l'ennemi, mais non d'exécution des mesures elles-mêmes.
Octobre
1870
-
Fait divers.
- Les travaux
s'ont commencés à Deauville (Calvados), pour procéder â
l'enlèvement de
la statue du due de Morny.
Août
1871 -
Fait divers.
- Des phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits
dans le département de la Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf,
une pluie de fourmis ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau
genre les toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des
hirondelles ont été ramassées surchargées
de ces insectes qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé
leur vol. Une véritable pluie de papillons s'est abattue aux environs
de Paris.
Août
1871 -
Fait divers.
- L'ex-reine d'Espagne Isabelle et ses enfants sont, en ce
moment, les hôtes de la duchesse de Sesto (ex-duchesse de Morny), à
Deauville. De Deauville, l'ex-reine se rendra, dit-on, à Saine-Adresse,
où doit se conclure le 15 de ce mois le pacte de famille entre tous les
Bourbons d'Europe, pacte dont Christine a pris l'initiative, et où le
comte de Chambord doit apposer sa signature.
Août
1871 -
Sans rire.
- Isabelle, l'ex-reine d'Espagne, assistait jeudi à un sermon
d'Adoration dans l'église de Deauville.
Deux
petits faits ont été relevés pendant ce sermon : le premier a été
sa réception un peu trop tardive, le second, l'exiguïté du siège qui
lui avait été destiné.
A
ce sujet, nous pouvons dire que ce serait une ingratitude ou une erreur
d'accuser l'ordonnateur de la cérémonie, s'il n'a pas offert à
l'ex-reine un fauteuil plus en rapport avec son auguste personne, la
faute seule en est à la commune, qui n’en possédait pas de plus
vaste.
Il
n'y a qu'en France, en République, et à Deauville, où de semblables
incidents puissent se produire.
Quoi
! cette grandeur déchue, cette majesté découronnée, n'a pas pu
trouver sur le sol deauvillais un siège assez vaste d'envergure pour
reposer son... port de reine !
Quelle
décadence !
Septembre
1871 -
Fait divers.
-
C'est sous le titre de
comtesse de Tolède que la reine Isabelle est installée, à Deauville.
L'ancien ambassadeur d'Espagne en France, M. Mon, s'est rendu à
Deauville, pour présenter ses hommages à la reine Isabelle.
Décembre
1872
- Boues
et boulevards.
- Nous
entendons parfois des citoyens caennais se plaindre que les dames ne
peuvent traverser le boulevard Saint-Pierre, sans
se fourrer de la boue jusqu'à la cheville. Que serait ce donc si nos
élégantes payaient à arpenter les rue de Deauville, il paraît que
dans cette infortunée cité,
les habitants ne peuvent
plus sortir que montés sur de longues échasses.
Mai
1875
- Mort accidentelle.
- Lundi
dernier, vers 11 heures du matin, un bien triste accident est
arrivé à Deauville, chez M, Pilon, cultivateur au Coteau. Son domestique,
âgé de 22 ans, sortait de l’une des cours de la ferme en tenant un
cheval par la bride, attelé à un grand banneau. Au moment de franchir
la porte, le cheval se précipita,
l'homme fut pris entre le brancard et le pilier de la porte, et
littéralement écrasé. Il put néanmoins encore faire quelques pas,
mais il n'a pas tardé a succomber dans de cruelles souffrances.
Novembre
1875
-
Tempête. -
Depuis
quelques jours, le vent souffle en tempête dans nos contrées, il en
est de même sur toutes les côtes de la Manche et du golfe de Gascogne.
Les steamers transatlantiques du Havre n'ont pu sortir. La mer est
énorme, nous aurons sans doute d'autres sinistres à ajouter à la
longue liste.
La
pluie ne cesse de tomber, les cultivateurs sont dans la consternation,
car tout de blés restent encore à faire.
Les
cours d'eau du Pays-d'Auge sont débordés, à Paris, la Seine est très
forte, la Garonne et la Loire ont débordé. Dans le Midi, de nouveaux
malheurs sont signalés : dans l'Ariège, le village de Biert a été
submergé, dans l'église il y avait 1 mètre 50 d'eau, l'office n'a pu
avoir lieu. Quelques ponts ont été enlevés, plusieurs routes sont
coupées.
Novembre
1875
-
Suites de l’ouragan. -
Horrible temps que celui de novembre. Que de tempêtes ! que
de désastres ! que de sinistres. De mémoire d'homme, on n'avait
vu plus long et plus effroyable ouragan. Tels étaient la force du vent
et la fureur des vagues que sur le littoral les maisons tremblaient sur
leur base et faisaient redouter des éboulements.
Les
différents cours d'eau de notre région sont rentrés dans leurs lits,
de leur côté, la Seine, la Loire, le Rhône et la Garonne ne donnent
plus d'inquiétudes.
Sur
nos côtes, la mer rejette des débris de toute nature, des agrès, des
marchandises, des vêtements, sur les côtes de Bretagne, on a recueilli
plusieurs cadavres.
A
Villerville, dans les roches moulières, on a retrouvé le cadavre du
nommé Arsène-Désîré Duchemin, perdu en mer alors qu'il rentrait à
Trouville de la pêche à la crevette, la mer n'a pas encore rendu le
corps du jeune Lezin, qui montait, avec Duchemin, l'
« Oiseau bleu ».
Dans
les villes et dans les campagnes, des toitures ont été enlevées, des
cheminées ont été renversées, des arbres déracinés. Le parapet de
la jetée de Trouville a été brisé, à Deauville, la digue a
été endommagée. A Lisieux, le vent a renversé un échafaudage
établi pour les travaux du séminaire, et deux ouvriers ont été
jetés sur le sol, l'un d'eux a eu deux côtes enfoncées. Une ouvrière
qui traversait le petit pont provisoire du Moulin-Biot, à Condé, est
tombée à l'eau, poussée par le vent, et se serait noyée
sans l'aide de plusieurs hommes qui accoururent à ses cris.
Dimanche
dernier, le Havre a été inondé. Plusieurs familles ont cru devoir
abandonner leurs demeures, qu'elles avaient peur de voir détruites a
chaque instant. Rouen, Étretat
et Fécamp ont beaucoup souffert.
Voici
le relevé aussi exact que possible des dégâts causés, à Paris, par
l'ouragan : 10 000 cheminées ont été abattues, 160 toitures ont été
endommagées, 30 000 carreaux
ont été brisés, 1 000 palissades renversées, 200 arbres cassés ou déracinés.
Décembre
1875
-
L’hiver. -
Depuis
une semaine, du Nord au Midi, il gèle où il neige en France, en
Angleterre aussi. Le Calvados, l'Orne et la Manche n'ont pas été
épargnés, à Nancy, à Toulouse, à Lyon, il a beaucoup neigé, les
trains de Suisse arrivent à Dijon avec des retards importants, la neige
couvrant la voie. Il y â eu tempête sur la Méditerranée, de
Clermont-Ferrand, on signale ouragan et tonnerre.
Les
oiseaux émigrent, cherchant un refuge moins glacé, les marsouins et
les dauphins, tâchant de trouver des eaux moins froides que celles de
l'Océan, remontent le cours des fleuves : on en a vu jusqu'au pont de
Londres. Ces signes indiquent un hiver déjà rigoureux dans notre
région, mais ils ne présagent pas que l'hiver sera long et dur comme
l'insinuent certains faiseurs de canards.
Décembre
1875
-
La neige. -
Le
froid est rigoureux partout, en France c'est la région du Midi qui est
la plus éprouvée. Marseille, Agen, Nimes, Montpellier, Limoges sont
sous la neige.
Dans
le Calvados, du côté de Bayeux, la neige a atteint dimanche, une
épaisseur de 55 centimètres, région de Caen, 20 centimètres ; de
Lisieux, 8 centimètres. Plus on avance vers Paris, plus la couche
diminue, à partir de Serquigny, elle couvre à peine le sol.
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