1er Mars 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

Page 1

ERNES

Canton de Mézidon-Canon

Les habitants de la commune sont des Ernais, Ernaises


Juillet 1830   -   Un tournant dans l'enquête : les époux Billard arrêtés.   -   Nous commencions à respirer : la ville allait bannir ses alarmes et la campagne recouvrer sa sécurité, quelques jours encore, et l'homme inoffensif aurait pu librement arpenter les routes, s'égarer en des chemins isolés, entrer même dans des cours villageoises, sans craindre de paraître suspect, et comme tel fouillé et appréhendé au corps. Le bruit de la condamnation du premier incendiaire avait retenti comme un coup de canon jusqu'au point le plus reculé de notre arrondissement, lorsque ce matin, avec la rapidité de l'éclair, la nouvelle a circulé que dans la nuit le feu avait été mis à Ernes, commune éloignée de Falaise d'environ trois lieues.

Les magistrats s'y sont transportés avec le zèle qu'ils ont constamment montré depuis le commencement de ces événements désastreux, douze heures se sont écoulées, et ils ne sont point revenus encore, seulement un homme vient d'être amené par la gendarmerie et déposé dans la maison d'arrêt, soupçonné sans doute d'être l'auteur de cet abominable attentat.

Deux cent cinquante pieds de bâtiments sont, dit-on, consumés, ils étaient assurés.

J'attendrai jusqu'à demain pour vous transmettre aussitôt les nouveaux renseignements que je pourrai me procurer. Toute l'attention de l'arrondissement de Falaise, si cruellement agité pendant près de deux mois, est aujourd'hui concentrée sur les affaires qui occupent la Cour d'assises du Calvados. Personne ne peut concevoir l'opiniâtreté du silence des trois condamnées, si jeunes, si faibles et par conséquent si peu endurcies au crime, il est donc vrai que les forfaits ont aussi leur fanatisme et le crime ses martyrs ! Qu'elle influence redoutable que celle des hommes odieux qui amènent leurs adeptes à épouvanter la société et à emporter intact leur secret dans la tombe que leur ouvre la mort la plus ignominieuse, celle qui frappe le criminel sur l'échafaud. Sans doute, la société sera vengée par l'exemple terrible qu'elle donne en gémissant mais sa juste vengeance demeurera incomplète tant qu'elle n'atteindra pas les grands coupables qui sont parvenus à l'épouvanter et, en effet, la volonté qui ordonne est cent fois plus coupable encore que la main qui exécute.

P. S. L'individu dont hier je vous annonçais l'incarcération est le propriétaire des bâtiments incendiés, de graves soupçons s'élèvent contre lui, ainsi que contre son épouse, que la justice vient aussi de mettre en état d'arrestation.

Note du Red. Nous apprenons que les auteurs présumés de l'incendie sont les époux Billard, propriétaires des bâtiments incendiés. Une partie de cette propriété n'était pas encore payée, dit-on, le mobilier n'en était assuré que depuis quelque temps, assure-t-on encore, pour 40 000 francs, tant pour le fonds que pour le mobilier.

Le bruit s'est répandu que les démarches suspectes des époux Billard, dans les deux jours qui ont précédé l'incendie, ont fait diriger sur eux les premiers soupçons. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1830    -    Souscription.   -   En faveur des veuves et des orphelins des victimes tuées à Paris le 27, 28 et 29 juillet 1830.

Au bureau du Pilote( 9º. liste ).

MM. Jouin, maire de Verson, 5 fr. ; Jean-Baptiste Leduc, adjoint, 5 fr. ; Jean-Baptiste Mahyer, percepteur, 5 fr. ; Gambier,  officier retraité, 5 fr. ; Delaunay, capitaine retraité, 5 fr. Lejeune, P. J., capitaine, 5 fr. ; Paul-Alexandre Lepelletier, 5 fr. ; Marc, maire de Mathieu, 10 fr. ; Bellier fils, propriétaire à Cully , 5 fr. ; Castel géomètre du cadastre, 5 fr. ; Jobert père, propriétaire, 20 fr. 

Souscription ouverte à Argences, en l'étude de Me Hoguais, notaire, 103 fr.

Souscription ouverte à Villers, en l'étude de Me Langlois, notaire, 32 fr. 30 c. Gosse, huissier à Douvres, 5 fr. ; Daubert, directeur des postes à la Délivrande, 5 fr. ; Fournier, capitaine retraité, à Erne, 15 fr. ; Fitz-Gérald, écuyer irlandais, 10 fr. ; Révérend, chef de bataillon retraité, 5 fr. Collecte faite à Banneville, lors de l'inauguration du drapeau, déposée par M. Denis, maire, 44 fr. 30 c. Boullin jeune, 10 fr. ; Simon, J. B., et son petit fils Léon, 6 fr. La première compagnie de chasseurs de la garde nationale de Caen, produit d'une collecte faite à la suite d'un banquet, 88 fr.

Souscription ouverte à Goustranville-Saint-Clair, déposé par M. Hoybel, maire, 160 fr. ; François Lecael, garde champêtre, à Carpiquet, 3 fr. ; Laurent l'aîné, maire à Carpiquet , 10 fr. (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1830    -    Cour d’Assises du Calvados.   -    A l'époque désastreuse où des incendies fréquents portaient la désolation dans les campagnes de notre département, dans la nuit du 20 au 21 juillet, les flammes dévorèrent dans la commune d'Ernes, arrondissement de Falaise, plusieurs bâtiments appartenant aux époux Billard. L'incendie eut exercé de bien plus grands ravages si le hasard n'est fait apercevoir de bonne heure le danger. On reconnut que le feu avait été mis en même temps à l'intérieur et à l'extérieur de la maison. Quand on y pénétra pour sauver le mobilier des flammes, on fut surpris de n'y rien trouver, une armoire, que le feu n'avait point encore a teinte, ne contenait plus de linge, et dans un des appartements deux paillasses brůlaient, tandis que les planchers ni les lambris ne portaient nulle trace de feu.

Cette singularité éveilla de graves soupçons sur les époux Billard, qui avaient acheté depuis quelques mois la propriété incendiée, et ne l'avaient point encore payée. Ces soupçons prirent plus de gravité encore quand on sut que les bâtiments achetés 13 500 francs étaient assures pour 20 000, et que le mobilier était également assuré au-delà de sa valeur.

Les époux Billard furent arrêtés, depuis, on a retrouvé enfoui dans leur jardin le linge qu'ils avaient retiré de la maison avant l'incendie. L'instruction a révélé que ce n'étaient point ces individus qui avaient mis le feu à la maison, d'où il s'est communiqué à leurs bâtiments, mais, par suite de leurs aveux, et grâce à une lettre écrite par Billard de la prison où il était renfermé, et qui fut interceptée, on apprit que leur auxiliaire était un nommé Hastain de la même commune. Arrêté, il avoua aussi son crime, soutenant toutefois que loin d'avoir donné aux époux Billard, comme ils le prétendaient, le conseil d'incendier leur propriété, il n'avait fait que céder à leurs pressantes sollicitations, qu'il avait même reçu d'eux un cheval et une somme de 50 francs.

Dans cet état, l'affaire a été soumise au jury. Chacun des époux Billard a cherché à assumer la responsabilité du crime, en renouvelant, les larmes aux yeux, les aveux précédemment passés. Il était impossible, en présence de la masse de preuves, et avec les déclarations des accusés, que le jury conservât des doutes sur la culpabilité. Cependant la femme Billard a été assez heureuse pour entendre prononcer un verdict d'acquittement, Billard et Hastain ont été condamnés à la peine capitale.

Résignés à leur sort, ils ont entendu leur arrêt avec plus de fermeté qu'ils n'avaient soutenu les débats : Hastain, à la fin de la plaidoirie de Me  Valroger, son défenseur, s'était évanoui. Ce malheureux avait déjà tenté de se détruire en se pendant dans la prison, la corde s'étant rompue le bruit de sa chute fit accourir à son secours, et on parvint à le rappeler à la vie.

Il parait que le jury a recommandé les deux condamnés à la clémence royale. (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1830    -    deux hommes condamnés à la peine capitale.   -    La cour d'assises du Calvados, dans la séance de jeudi, qui s'est prolongée fort avant dans la nuit, a condamné à la peine de mort deux individus, les nommés Beillard et Hastain, convaincus d'avoir mis le feu à une maison dans la commune d'Erne où ils demeuraient.

Ce crime ne se rattache en rien, du moins les débats donnent lieu de le croire, au funeste système qui a désolé nos contrées. La femme Beillard, accusée de complicité dans ce crime, a été acquittée. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1849  -  Avis aux cultivateurs.   -   La culture du Ricin ( Palma Christi ) est le moyen le plus sûr de chasser les taupes d'un terrain qu'elles envahissent et bouleversent.

Deux pieds de Ricin, par arc, suffisent pour en chasser les taupes. La culture de cette plante est facile et son produit utilisé dans les pharmacies.

Il serait bon de se précautionner de graines pour en semer dans les potagers, les jardins, les prairies. (source Journal de Honfleur)

 

Février 1849  -  Cour d'assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Le Menuet de la Juganniére.  -   Audience du 6.

 Le nommé Jacques Lelièvre, âgé de 25 ans, domestique, né et demeurant à Arganchy était accusé d'avoir, à Barbeville, le 19 septembre dernier, commis un attentat à la pudeur, consommé ou tenté, avec violence, sur la personne de la jeune Noëmie-Armandine Victoire Cadot, âgé de 9 ans.

Déclaré coupable par le jury qui n'a point admis en sa faveur les circonstances atténuantes, Lelièvre a été condamné à 10 ans de travaux forcés.

 Le nommé Jean Couvert, âgé de 49 ans, mégissier, né à St-Jean-de-Savigny, demeurant à Monfréville, était accusé d'avoir, au mois de novembre 1847, frauduleusement fabriqué ou fait fabriquer une fausse lettre de change de 350 fr, ; d'avoir, le 1er juin dernier, fabriqué ou fait fabriquer une seconde lettre de change, également fausse et de pareille somme, donnée par lui en remboursement de la première.

Couvert a été acquitté    Ministère public, M. Le Bastard-Delisle —  Défenseur, Me  Girard.

— Un acquittement a été également prononcé en faveur du nommé Jean-François Sauton, âgé de 26 ans, maçon, né et domicilié à Ernes, accusé d'avoir, vers la fin de 1847 ou le commencement de 1848, volontairement porté des coups à son père légitime. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1862   -   Par arrêtés de M. le préfet.   -   En date du 20 février, sont nommé :

A la direction provisoire de l'école d'Ernes, M. Lefèvre, en remplacement de M. Vincent, auquel un congé est accordé pour cause de maladie.

-   Instituteur public à Villers-Canivet, M. Lecarpentier, qui remplit les mêmes fonctions à Moulines.

-   Instituteur provisoire à Fontenay-le-Marmion, M. Nicolle, aspirant instituteur.

-   Institutrice de 2e classe à Moulines, Mlle Lamy, actuellement institutrice à Ouilly-du-Houley. ( l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1866   -   Une décision.   -   Par décision du 10 septembre courant, M. le ministre de l'instruction publique a approuvé le projet d'établissement d'une maison d'école dans la commune d'Erne.

En raison des sacrifices que ladite commune s'impose à ce sujet, Son Excellence a bien voulu lui accorder un secours de 3000 francs, sur le montant duquel 60 francs seront affectés à l'achat d'une bibliothèque armoire.  

 

Novembre 1866   -   Un décret.   -   Par décret impérial du 28 novembre, la commune d'Ernes est autorisée à acquérir des époux Rillou, un terrain pour servir à la construction d'une maison d'école, et à emprunter la somme de 10 960 francs, remboursable en 12 ans, pour concourir, avec d'autres ressources, au paiement de l'acquisition ci dessus, et des travaux de construction.

 

Novembre 1867   -   Un incendie.   -   Un incendie, dont la cause est encore inconnue, s'est manifesté le 18 de ce mois, à sept heures du soir, à Ernes, et a consumé un corps de ferme appartenant au sieur Exupère Hauber, cultivateur.

Un autre incendie accidentel a éclaté le même jour, à Ernes, vers les quatre heures du soir, et a consumé une écurie, une vache et un chien, appartenant au sieur Alexis Hotrel.  

 

Août 1869   -   Fait divers.   -   Un incendie, présumé accidentel, a éclaté le 31 août, à 9 heures du soir, à Ernes, et a consumé trois bâtiments avec des récoltes et le mobilier, au préjudice des nommés Athin, cultivateur, Françoise, propriétaire et aubergiste, et veuve Visson, sans profession.  La perte approximative est évaluée à 7,500 francs, le sieur Françoise, seul, est l’assuré pour 2,400 francs.  

 

Novembre 1872   -  Suicide et incendie.  -  Le 21 novembre le nommé François Hie, âgé de 44 ans, journalier à Ernes, canton de Morteaux-Couliboeuf s'est enfermé dans sa grange refermant une certaine quantité de fourrages et de bois de chauffage, dans un accès d'aliénation mentale dont il est atteint, et a conçu le projet d'y mettre le feu. Malgré les prompts secours apportés, tout a été consumé, et ce n'est qu'après l'extinction du feu que l'on a retrouvé le cadavre de ce malheureux carbonisé dans le foyer de l'incendie.

 

Février 1875   -   Interdiction.  -  La demoiselle Adèle-Césarine Rouville,  propriétaire à Ernes, a été déclarée interdite, pour cause d'imbécillité et démence.  

 

Avril 1878.   -   Chiens enragés.   -   Il y a quelque temps, un chien atteint d'hydrophobie parcourait les rues de Mézidon, puis traversa Canon et fut tué, dit-on, dans la commune d'Ernes.

Dans son parcours, cet animal avait mordu nombre de chiens. Les uns furent abattus immédiatement, d'autres durent l'être plus tard, aux premiers symptômes du mal.

On assure que le propriétaire de l'un des chiens qui avait été mordu, ou plutôt haché, selon l'expression de l'un des témoins, promène ce chien en toute liberté. Cet homme peu soucieux attendra-t-il que des accidents se soient produits pour faire abattre son chien ? ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1888  -  Ah ! les élections.  -  Le remue ménage occasionné par les élections municipales n'est pas encore calmé, tant la bataille, entre petits-pots et demoiselles, a été chaude.

Du côté d'Ernes, on a nommé maître La Retraite, maire, pour le consoler de ne pouvoir pas être père depuis plus de vingt ans qu'il est marié.

Non-loin dé Caen, Boutentrain n'a pas été élu maire, parce qu'on l'accusé d'être le père de trop de ses administrés.

C'est à ne pas savoir comment s'y prendre pour faire au goût de tout le monde.

Après l'élection des maires et des adjoints, on a offert des écharpes aux nouveaux, et la ripaille a recommencé.

Non loin d'Esquay, les femmes s'en étant mêlées, la partie a été complète. On a bu jusqu’au matin.

Aussi, y a-t-il eu beaucoup de faux pas, sans qu'il en soit, pour le moment, résulté d'accident.

Quant au maire, il s'est couché tout comme les autres. Mais à peine étendu sur le lit conjugal, son épouse a pris l'écharpe autoritaire et l'a étendue sur son époux, en s'écriant : Man rêve est réalisé !….  man José est couvert d'honneurs !....  

 

Novembre 1889.   -   Écroulement dans une carrière.   -    Ces jours derniers, le nommé Paul Berger, domestique à Ernes, était dans une carrière et chargeait de la terre argileuse dans un tombereau. Tout à coup, se produisit un éboulement et une masse de terre ensevelit le cheval et son conducteur.

Très heureusement, Paul Berger était accompagné de sa femme. Elle appela du secours. Ses cris désespérés furent bientôt entendus. Plusieurs personnes accoururent et parvinrent, avec beaucoup d'efforts, à retirer le malheureux Berger de sa triste position. Il avait un bras fracturé et se plaignait de lésions internes.  

Quant au tombereau, il a été mis en pièces et on n'a retiré que des debris. Le cheval vivait encore, mais il a été grièvement blessé. ( Bonhomme Normand)

 

Novembre 1893  -  Cruauté.  -  Un malfaiteur, resté malheureusement inconnu, a coupé avec un couteau la queue et un trayon d'une vache appartenant au sieur Joseph Leroy, cultivateur a Ernes. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1895  -  Les années bissextiles.  -  Tout le monde sait que l'année prochaine sera bissextile, son millésime étant divisible par quatre. Mais ce que l'on sait peut-être moins généralement, c'est que ce sera la dernière bissextile du siècle, l'année séculaire, celle qui clôturera le dix-neuvième siècle, l'année 1900, ne le sera pas, et nous devrons attendre huit ans pour revoir un mois de février ayant 29 jours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1896  -  Le premier de l’an.  -  Triste, comme le temps. Pas de réceptions officielles et très peu d'intimes. Au lieu de recevoir, magistrature et fonctionnaires se donnent le mot pour ne pas « recevoir ». 

— Le commerce se plaint que l'on n'achète pas comme autrefois. Le jour de l'An, comme tant d’autres usages  s’en irait-il aussi ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

 Juillet 1897  -  Mort subite.  -  La dame Santon, 77 ans, débitante de tabac à Ernes, est morte subitement dans sa chaise, frappée d'une apoplexie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Tentative de viol.  -  Le sieur Jules Fournaux, 35 ans, meunier à Ernes, près St-Pierre-sur-Dives, a eu un doigt pris en voulant débourrer une machine à battre, chez le sieur Quesnot. L'amputation est à craindre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1898  -  Tentative de meurtre.     Le sieur Eugène Marie, 52 ans, cultivateur à Ernes, près Falaise, travaillait dans un champ en face la maison de Louis Blot, 32 ans, quand ce dernier, rentrant de Maizières, en état d'ivresse lui chercha querelle. Le sieur Marie s'avança vers Blot qui courut chez lui prendre un fusil et le mit en joue en criant : « Je vais te f... par terre », puis il tira un coup de son arme. Fort heureusement, le sieur Marie put se jeter de coté. Il n'a été que légèrement atteint. Rentré chez lui, Blot a aussi menacé un domestique accouru au bruit du coup de fusil. Par une fenêtre de sa maison, il criait, toujours son arme à la main, qu'il « f... parterre le premier qui passerait » Blot, qui habitait à Ernes depuis deux mois seulement, est d'un caractère violent lorsqu'il a bu et était très craint. Il a pris la fuite avec sa femme et ses trois enfants, On le recherche activement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Coup de fusil.   -   Dans notre numéro du 24 au 30 juin, nous avons raconté les hauts faits de Louis Blot, 32 ans, d'Ernes, près Falaise. 

Rentrant de Maizières, étant ivre, il chercha querelle à son voisin, le sieur Eugène Marie, 52 ans, cultivateur. Le sieur Marie s'avançant vers Blot. celui-ci courut chez lui prendre un fusil et le mettant en joue cria : « Je vais te f….. par terre », puis il tira un coup de son arme. Fort heureusement, le sieur Marie put se jeter de coté et ne fut que légèrement atteint. 

Rentré chez lui, Blot menaça un domestique accouru au bruit du coup de fusil, par une fenêtre de sa maison, il criait, toujours son arme à la main, qu'il « f... par terre le premier qui passerait », Blot d'un caractère violent lorsqu il a bu est très craint. 

Le tribunal correctionnel de Falaise l'a condamné à deux mois de prison. Il avait encouru, il y a quelques années, semblable peine pour coups et blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1899  -  Tombé de voiture.   -   Le sieur Aimé Deschamps, marchand de poisson à St-Aignan-de-Cramesnil, passait à Ernes, canton de Morteaux-Coulibœuf. En voulant descendre  de voiture, son pied a glissé sur le marchepied et le malheureux est tombé, se fracturant une jambe. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1899  -  La neige.  -  Lundi la neige a tombé partout dans le département et le froid a été très vif. Les arbres à fruits ont souffert. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Incendies.  -  D'un corps de bâtiment au sieur Perrotte, à Potigny. Pertes, 2 500 fr.

 De 100 hectares de bruyères et de fougères sèches dans la forêt des Moutiers-Hubert et de Lisores, appartenant à divers propriétaires.

  D'une villa au sieur de Chanterenne, à Bazenville. Pertes 30 000 fr. couvertes jusqu'à 25 000 fr.

 Du mobilier d'une chambre de la demoiselle Mauduit, receveuse des Postes à Littry. 300 fr. Assure.

 De bâtiments à usage de cave, grenier et étable au sieur Lemaitre, à Grand-Mesnil. Pertes, 14 000 fr. Assuré.

 De bâtiments au sieur Lefèvre, à Ernes. L'incendie est attribué à la malveillance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Assassinat.  -  Samedi 8 avril, vers 6 heures du soir, le nommé Lahaye, âgé de 20 ans, journalier, eut une violente discussion, à propos, paraît-il, d'un règlement de compte avec M. Guilmain, chez lequel il avait travaillé.

Peu de temps après Lahaye, qui était ivre, apercevant M. Guilmain dans une prairie, occupé à élaguer des arbres, prit son fusil et en déchargea les deux coups sur son ancien maître, qui fut atteint aux reins et au côté droit.

La victime, transportée à son domicile dans un état désespéré, a succombé le 9 avril, à 4 heures du soir. Lahaye, alla se constituer prisonnier à la gendarmerie de Morteaux-Couliboeuf ; il a été écroué à la maison d'arrêt de Falaise.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Affaire Lahaye.  -  « Aussitôt pris, aussitôt pendu ». C'est le cas de le dire pour François Lahaye, 20 ans, poursuivi pour avoir tué, le 7 avril dernier, le sieur Guilmain, cultivateur à Ernes, chez lequel il avait travaillé.

A la suite d'une discussion au sujet de 37 fr. que Lahaye prétendait lui rester dus par M. Guilmain, Lahaye était rentré chez lui. Mais, vers 6 heures du soir, il sortait armé de son fusil et, se rendant dans une pièce de terre où Guilmain travaillait, il demandait à celui-ci : « Veux-tu me payer, une fois ! deux fois ! trois fois ! »

Comme Guilmain, mis en joue, prenait la fuite, Lahaye lui cria : « Eh bien ! je vais te payer, moi ! » et il lui tira deux coups de feu qui l'atteignirent au côté et aux reins. Le blessé a succombé le lendemain.

Le meurtrier est allé, le soir même, se constituer prisonnier à la gendarmerie de Morteaux-Coulibœuf. Il a toujours dit qu'il n'avait pas voulu tuer Guilmain, mais le « saler », et il met son crime sur les excès de boisson qu'il avait faits dans la journée. Grâce à son attitude, à l'audience, qui a été bonne, grâce aussi à l'énergique plaidoirie de son défenseur, Me  Le Comte, du barreau de Falaise, Lahaye n'a été condamné qu'a deux ans de prison, non pour assassinat, mais pour coups et blessures ayant occasionné la mort sans intention de la  donner.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Pendu.  -   Le sieur Alexandre Lallier, 67 ans, cultivateur à Ernes, s'est pendu à une poutre de son hangar. Le sieur Lallier avait depuis longtemps des idées noires. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Incendies.   -    A Ernes, dans un champ, de deux meules de paille appartenant au sieur Lahaye, fermier à Saint-Pierre-sur-Dives. Assuré.

— D'un hangar contenant une certaine quantité de bois, au sieur Deschamps, charron à Norolles. Les pertes s'élèvent à 1 000 francs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1913  -  Classement de monuments historiques. -  Sur la proposition de M. Le préfet du Calvados, et après avis favorable des municipalités intéressées, M. Le Sous-secrétaire d'état des Beaux-arts a inscrit sur la liste des monuments classés  :   Le chœur de l'église de Cagny, le clocher de l'église d'Allemagne-la-Basse, le clocher de l'église  de Goustranville, le clocher et le Chœur de l'église de Villiers-le-Sec, le clocher de l'église de Lion-sur-mer, le portail nord de l'église de Mutrécy, le clocher de l'église d'Ernes, le clocher  et la façade occidentale de l'église de Thiéville, le clocher de l'église d'Ellon, l'église d'Huppain.

 

Avril 1914  -  Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du  31 décembre 1913, pour le département du Calvados : Dives : Église ; Douvres : Clocher de l'église  ; Ducy-Sainte-Marguerite : Clocher de l'église ; Ellon : Clocher de l'église ; Ernes :  Clocher de l'église ; Etreham : Église ; Falaise : Église Saint-Gervais, Église de la Trinité, Château ; Fontaine-Etoupefour : restes du Château ; Fontaine-Henri : Église (sauf la nef) ;  Fontenay-le-Marmion : Clocher et Chœur de l'église ; Formigny : Église ; Fresnes-Camilly (le) : Église ; Goustranville : Clocher de l'église ; Grainville-sur-Odon, Clocher et le chœur de  l'église ; Grisy : Croix de chemin sur la route de Vendeuvres à Grisy ; Honfleur : La Lieutenance, Église Sainte-Catherine. Portail de l'église Saint-Léonard ; Huppain : Église ;  Juay-Mondaye : Parois de la voûte du transept gauche de l'église, revêtues de fresques classées ; Jurques : Dolmen dit " Pierre Dialan ".

 

Octobre 1920  -  Le feu.  -  Un incendie dont les causes sont attribuées à la malveillance a détruit deux meules de blé contenant 2 200 gerbes, appartenant à M. Morières, cultivateur à Ernes, canton de Morteaux-Coulibœuf. 

Le préjudice s'élève à 12 000 fr. M. Morières n'est pas assuré. 

— Un incendie a éclaté à la ferme des Bruyères, appartenant à M. de Jaquelot, cultivateur à Ouilly-le-Basset, canton de Falaise.

Le feu, qui a été assez vite maîtrisé, a causé cependant plus de 1 000 fr. de dégâts. 

— En mettant du pétrole dans sa lampe, Mme Augustine Auray, ménagère, 14, rue des Teinturiers, à Caen, s'est brûlée légèrement à la figure. Le feu s'est communiqué à un berceau d'enfant, et à une paillasse, qui ont été brûlés. Ses voisins ont réussi à éteindre ce commencement d'incendie sans l'intervention des pompiers. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Un désespéré.    -   Soupçonné d'être l'auteur d'un commencement d'incendie, qui s'était déclaré dans une maison qu'il habitait avec une amie, un nommé James, 51 ans, journalier à Ernes, canton de Morteaux-Coulibœuf, a perdu la tête et s'est pendu dans une écurie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Octobre 1922   -  Le feu.   -    A Ernes, au hameau Fossard, une meule de grains estimé, plus de 6 000 francs, appartenant à M. Roger, cultivateur à Maizières, a été la proie des flammes.

Cet incendie, le quatrième depuis le commencement de l'année au hameau Fossard, paraît dû à la malveillance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923  -  Écrasé par sa charrette.  -  Le 13 courant, Caroff Joseph-Marie, 41 ans, cultivateur au hameau Fossard, commune d'Ernes, s'était rendu accompagné de sa jeune fille à  la gare de Vendœuvre, pour y prendre livraison de neuf sacs d'engrais. Il conduisait, pour effectuer ce charroi, une voiture a deux roues attelée de deux chevaux de file. 

En revenant il était monté sur le chargement, conduisant ses chevaux en double guides, lorsqu'à environ un kilomètre de la commune d'Ernes, les chevaux prirent peur et M. Caroff ne pouvant réussir à les arrêter avec les guides, résolut de sauter à terre, mais il tomba malheureusement à l'avant et sur le côte, gauche du véhicule que la roue gauche de la voiture lui passa sur la poitrine, la jeune fille affolée, craignant un autre accident, courut à la tête des chevaux et réussit à les maîtriser à l'entrée de la commune. Elle alla aussitôt informer les personne; les plus proches, de l'accident survenu a son père. Immédiatement celles-ci se rendirent sur les lieux de l'accident, mais ne trouveront qu'un cadavre. M. Caroff fut transporté dans une maison voisine ou un médecin appelé ne put que constater le décès ; il avait été tué sur le coup. C'était la deuxième fois que ces chevaux ombrageux s'emballaient. Cet accident a causé une grosse émotion dans la commune d'Ernes.

 

Mars 1923   -  Écrasé sous sa voiture.   -   Un cultivateur de Ernes, canton de Morteaux-Coulibœuf, M. Joseph Caroff, 43 ans, revenait avec un chargement de sacs d'engrais sur lequel il était monté avec sa fille. Ses chevaux s'étant emballés, le cultivateur sauta de voiture. Il tomba si malheureusement que l'une des roues lui passa sur le dos. La mort fut instantanée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Les baptiseuses.   -   Une cultivatrice d'Ernes, canton de Morteaux-Coulibœuf, Mme Butemps, était poursuivie pour falsification de lait dans la proportion de 22 % d'eau. Le tribunal de Falaise l’a condamnée à 10 jours, de prison sans sursis, 200 francs d'amende, à l'affichage et à l'insertion du jugement.

— Des instructions sont ouvertes par le parquet de Pont-l’Évêque contre la femme David, cultivatrice et la femme Andrieu, épicière, toutes les deux à Honfleur pour mouillage et écrémage de lait. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1923  -  Odieuse agression.  -  Mlle Georgette T…. âgée de 16 ans, au service de M. Gosset, cultivateur Ernes, allait conduire des vaches aux champs, lorsqu'elle croisa sur la route quatre jeunes domestique de la commune qui lui barrèrent la route. Après une légère discussion elle finit par se dégager et poursuivit son chemin. Mais ses agresseurs se dissimulèrent dans une haie attendant son retour, à son approche, ils se précipitèrent sur elle et l'entraînèrent dans un champ, et pendant que les deux plus jeunes (13 et 14 ans) maintenaient la pauvre fillette, les deux aînés (16 et 17 ans) abusèrent d'elle.
Lorsqu'elle put se dégager la jeune fille rentra péniblement chez son
patron auquel elle raconta ce qui c’était passé. Les gendarmes prévenus interrogèrent les auteurs qui reconnurent lexactitude des faits. Abel Panel 17 ans né à Ernes et Albert Leclerc, 16 ans, à Norrey-en-Auge, ont é arrêtés sous l’inculpation de viol et attentat aux mœurs, les deux autres gamins de 13 et 14 ans, ont été laissée en liberté.  

 

Mai 1925  -  Acte de malveillance.  -  M. Lammeus Georges possède sur le territoire de la commune de Ernes, une pièce de terre ensemencée de blé de 17 hectares, située en bordure des bois de Tilly. Chaque année les lapins lui causant de grands dégâts, il place dans son champ un « témoin » ou treillage de 25 mètres carrés.

Le 9 courant, il constata que le blé entourant ce terrain avait, été brûlé en partie avec un liquide ou une poudre quelconque.

M. Lammeus a porté plainte. L'enquête a en outre constaté que tout autour du témoin sur 700 de longueur, 120 de largeur de blé, est complètement mangé les lapins.

 

Mars 1926  -  Une enfant martyrisée par sa marâtre.  - Sur la plainte des habitants du village d'Ernes indignés, les gendarmes de Falaise, agissant en vertu d'un mandat du Parquet, se rendaient au domicile de la femme Madeline Pouchard, 22 ans, journalière agricole, accusée de martyriser la belle-fille, Andrée, âgée de 8 ans. Ils trouvaient dans une cave infecte, étendue sur un grabat rempli de vermine, la pauvre petite, la tête ensanglantée d'une large blessure provenant d'un coup de bâton violemment asséné.

Privée d'aliments, elle mendiait du pain près de ses petites camarades. La fillette, dont la santé semble très compromise a été confiée à l'assistance publique.

 

Mars 1926  -  Tapage nocturne.  -  Plusieurs jeunes gens d'Ernes se sont vu dresser des contraventions pour tapage nocturne, ils chantaient, criaient à tue-tête et jouaient de divers instruments bruyants dans les rues du bourg, vers 22 h. 45, troublant ainsi le repos public.  

 

Juin 1926  -  Collision.   -  M. Léon Lecointe, domestique chez M. André Lucas, cultivateur à Ernes, revenait de St-Pierre-sur-Dives avec une voiture à gerbes vide lorsqu'il croisa une auto conduite par M. Léon Guillerain, cultivateur, M. Lecointe rangea sa voiture, mais le cheval ayant pris peur, se cabra et heurta l'auto qui subit des dégâts matériels.

 

Octobre 1926  -  Un père brutal.  -  A la suite de plaintes portées à la justice, les gendarmes se sont rendus au domicile du sieur Matas Edouard, cultivateur et boulanger, qui frapperait brutalement son jeune fils âgé de 11 ans, des traces de coups ont été relevées sur l'enfant. Le père reconnaît avoir giflé son fils, mais dit que les blessures qu'il porte auraient été produites par une chute. Il convient d'attendre la fin de l'enquête ouverte sur cette triste affaire qui a fait beaucoup de bruit dans la commune.

 

Avril 1928  -  Un laitier attaquer.  -  M. Henri Delacour, 22 ans, laitier à la fromagerie Martin, passe chaque soir faire, sa tournée de lait près du bois d'Assy; or, l'autre soir, vers 18 heures, passant au lieu dit les Chasses-de-Rouvres, alors que son cheval marchait au pas, deux individus cachés dans les taillis surgirent sur la route. L'un d'eux grimpa sur le marchepied de la voiture, voyant le second individu s'élancer à la tête du cheval, M. Delacour donna au premier un grand coup de manche de fouet dans la figure et fit partir son cheval au galop, l'homme tomba à terre. On possède le signalement assez complet des deux hommes.
 La veille, vers 6 heures un autre laitier, M. Yon, passant au lieu dit « les Goulouins », à Maiziéres, vit un homme sortir de derrière une meule de paille, l'individu demanda à monter dans la voiture, mais, M. Yon refusa et mit son cheval au grand trot, un autre individu, caché dans un bois, à 500 mètres plus loin, devant l'allure du cheval, n'osa approcher.
Les individus ne devaient pas ignorer que parfois les laitiers portent sur eux une certaine somme
pour payer les achats de lait faits aux cultivateurs.  

 

Octobre 1930   -   De plus en plus fort !...   -   Sur plainte de M. Martin Fernand, 44 ans, industriel fromager à Ernes, une enquête est ouverte au sujet d'une hausse illicite du prix de lait dans notre région.

M. Martin fait partie du « Groupement de fixation du prix du lait » siégeant à Caen, 44, rue de Geôle. Ce groupement fixe le prix du lait à son prix normal, prix rémunérateur pour acheteur, comme pour vendeur. Pour la région de Falaise, le lait devait être payé 1 franc 40 le double litre pour le mois de septembre et 1 franc 60 pour le mois d'octobre. Un industriel fromager de Boissey, M. Buquet-Serey, livre, déclare M. Martin, une concurrence acharnée à la Société Laitière des Fermiers Normands et paye le lait jusqu’à 2 fr. 50, le pot, soit une  augmentation de 0 fr. 90. Fatalement, les autres fromagers sont obligés, pour conserver leurs clients, de suivre les cours pratiqués par M. Buquet.

La déclaration de M. Martin et confirmée par plusieurs autres industriels intéressés dans cette question. L'enquête se poursuit activement.  

 

Janvier 1931  -  les aides aux jeunes filles.  -  Dots attribuées en 1930 aux jeunes filles de familles nombreuses. La Commission départementale, chargée de l’attribution des dots y a donc eu à se prononcer pour cinquante attributions sur soixante et onze dossiers constitués.

Ernes. — Mlle Duval Renée, âgée de 23 ans, est l'aînée d'une famille de 8 enfants vivants. La postulante, sur laquelle de bons renseignements ont été recueillis, a été placée comme domestique chez deux patrons qui se sont montrés très satisfaits de ses services. Mlle Duval a contracté mariage, le 14 octobre dernier, avec M. Aubrée, ouvrier agricole, d'une famille de 5 enfants.  

 

Mars 1936  -  Tragique partie de cartes.   -   L'autre soir, Marcel Bouvier, 27 ans, domestique agricole à Condé-sur-Ifs, rencontrait dans un débit d'Ernes, Charles Duclos et les deux frères de celui-ci, Léon et Émile. 

Bouvier fit une partie de cartes avec Charles Duclos, mais le jeu tourna en dispute. 

Vers 22 heures, tout le monde sortit et bientôt Bouvier et Charles Duclos en vinrent aux mains. 

Plus loin, la dispute recommença avec les trois frères Duclos et, selon les dires de Bouvier, l'un d'eux lui aurait porté un coup de bouteille sur la tète et, pour riposter, Bouvier frappa  Léon Duclos d'une coup de couteau au ventre. 

Les frères Duclos prétendent n'avoir frappé Bouvier que lorsque celui-ci eût donné le coup de couteau. 

Léon Duclos a été blessé à l'aine où il porte une plaie de 5 centimètres de-long et 3 centimètres de profondeur. Bouvier a été arrêté et incarcéré. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -   Il ne fait pas toujours bon aider la justice.  -  En passant dans le bois du Cotil pour se rendre à leur travail, deux ouvriers agricoles, Léon Malas, 26 ans, et René Lequertier, 39 ans, trouvèrent dans un épais fourré un fusil de chasse, plusieurs douilles de cartouches, une robe, un veston. Ils avisèrent M. le maire qui alerta la gendarmerie. Dans le taillis du Cotil, les gendarmes trouvèrent en outre divers papiers déchirés au nom de Berthe Legrand et de Gautier. 

Ainsi ils apprirent et M. le maire d'Ernes en même temps qu'eux que des voleurs avaient visité la maison des époux Gautier-Legrand. Ceux-ci habitant Ernes, mais travaillant à la fromagerie Lanquetot, à Orbiquet, commune d'Orbec, possèdent au centre d'Ernes une confortable maison en bordure du chemin 131. 

Le maire et les gendarmes ayant procédé à un minutieux examen des lieux constatèrent que des malfaiteurs s'étaient introduits dans l'immeuble en passant par une fenêtre de la cuisine donnant sur une cour, après avoir forcé un volet à l'aide d'un ciseau qui fut retrouvé non loin. 

Prévenu téléphoniquement, M. François Gautier, 43 ans, accourut à Ernes, pendant que sa femme demeurait à la fromagerie. 

Après un rapide inventaire il déclara qu'il lui avait été soustrait un fusil Hammerless, 200 douilles de cartouches, 12 pièges à fouines et à loutres, un complet noir de cérémonie, un complet gris, une chemise de cérémonie, des gants, des chemises fantaisie, des bijoux Fix et Oria, une bague en or avec platine et trois perles fines pour dame, des chaussures. En tout pour 3 000 fr. d'articles de chasse, effets et bijoux. 

Sur les auteurs de ce cambriolage audacieux, commis au centre du bourg, aucun renseignement. L'on sait seulement que quelques jours avant la découverte du fusil et des cartouches de M. Gautier dans le taillis du Cotil, un individu de haute taille, bien vêtu, s'était enquis de Mme Gautier, qu'il connaissait seulement sous le nom de Berthe Legrand, Il avait vivement insisté pour que la maison de celle-ci lui soit montrée et avait justifié sa curiosité par celle phrase : « Je voudrais savoir où elle habite, car je lui réserve une petite surprise ». 

Quant à ceux, qui mirent les autorités sur la trace du vol par la découverte d'objets volés chez les époux Gautier, les ouvriers agricoles Malas et Lequertier, ils avaient été aperçus dans le taillis du Cotil, à proximité du fourré dont il est question ci-dessus quelques jours avant le cambriolage. Invités à s'expliquer sur leur présence en un endroit où rien ne les appelait, ils déclarèrent, en toute candeur, être venus là pour une partie de chasse au furet. Ce qui leur valut un procès-verbal pour délit de chasse. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1936  -   L’auteur des cambriolages d’églises est arrêté.  -  De Rouen parvient la nouvelle de l'arrestation du sieur Chedot, considéré comme auteur de nombreux cambriolages commis depuis le 20 août, date de sa sortie de la Maison Centrale de Fontevrault, dans les arrondissements de Falaise, Lisieux et Domfront. 

Chedot est certainement l’auteur d'un cambriolage à Ernes, chez les époux Gautier, et de celui d'Ecajeul, que nous avons relaté. 

Il est considéré comme auteur des vols commis avec effraction dans une douzaine d'églises de Falaise et de la région. 

Faisant l'objet d'un mandat d'arrêt du Parquet de Domfront, il était recherché jour et nuit par les gendarmeries de Lisieux et Falaise, dans les circonscriptions desquelles il se tenait habituellement. C'est à Criquetot (Seine-Inférieure) qu'il a été arrêté. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Trois blessés dans une collision.  -  Un camion automobile, conduit par M. Georges Dary, chauffeur au service de M. Vibet, de Saint-Pierre-sur-Dives est entré en collision dans un carrefour avec l'automobile de M. Maurice Lemasquerier, instituteur à Ouilly-le-Tesson, qui se rendait à Lisieux en compagnie de M. et Mme Jules Martin, de Mme Eugène Sabine et de la jeune Denise Valentin, 10 ans, tous demeurant à OuilIy-le-Tesson. 

Le choc fut très violent. Projetée sur une glace de la voiture, Mme Martin la brisa avec son coude et se contusionna sérieusement. Mme Sabine fut atteinte à la poitrine et se plaignait de violentes douleurs, enfin, la jeune Denise Valentin eut deux dents brisées qui lui traversèrent la lèvre. Les autres occupants sont indemnes. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1941   -  Avis à la Population.   -   La Feldkommandantur du Calvados rappelle à la population que toute personne découvrant soit sur la voie publique, soit dans une  propriété privée des objets ou imprimés suspects, tels, par exemple, que des tracts jetés par avion, doit en faire la remise à l'autorité militaire allemande la plus proche. 

 

Août 1941   -  Arrêt de la Cour Martiale.  -   Pour s'être livré à des actes de d'espionnage en correspondant avec l'Angleterre à l'aide d'un pigeon-voyageur, Louis Berrier, domicilié à Ernes, a été condamné à la peine de mort puis fusillé le 2 août 1941.

 

Février 1944  -  Basse-Cour dévalisée.  -  Au matin du 15 février, M. René Busnel, cultivateur, a trouvé les portes de son poulailler grandes ouvertes et constaté la disparition de 3 coqs et 8 poules. Un coq tué a été retrouvé près de la barrière. Des traces ont été suivies par le chemin en direction de la route de Condé-sur-Ifs.

 

Décembre 1944   -   La Résistance à l'honneur.   -   Étendant à d'autres patriotes d'élite l'hommage qu'il avait précédemment accordé à différents membres de la Résistance, le Comité Départemental de Libération a cité à l'ordre du jour de ses deux dernières réunions, avec inscription au procès-verbal :

Sur le proposition du Président :

-  M. ARSÈNE, rue d'Auge, à Caen, « Résistant d'un cran et d'un sang-froid remarquables. A participé à plusieurs opérations périlleuses pendant la

clandestinité

Mme VION, directrice de la Maternité de Bénouville. « Exemple de la femme française, animée du plus pur sentiment patriotique. »

Sur la proposition du Vice-President :

Mme FOUQUET et Mlle DELAHOUSSE, institutrices à Ernes. « Ont fait preuve d'un grand patriotisme et d'un grand dévouement durant les opérations de débarquement »

Sur la proposition du Secrétaire du C. D. L. :

Mme MARDRUS. « N'a pas hésité sous les rafales d'obus, au péril de sa vie, à soigner un capitaine F. F. I ., grièvement blessé, faisant ainsi preuve d'un dévouement au-dessus de tout éloge ».

Sur la proposition du représentant du parti S. F. I. O. :

-  M. RENOUT Henri, Intendant du Centre d'Accueil du Lycée Malherbe. « Depuis le 6 juin, s'est dévoué sans compter et en toutes circonstances à l'hébergement des réfugiés du Centre ».

Sur la proposition da Comité Local de St-Pierre-sur-Dives :

-  M. COURCY André. « Engagé volontaire le 18 août 1944, avec les troupes anglaises à Ste-Marie-au-Anglais, a participé à l'attaque du bois de Ste-Marie, le 19 août au matin. A été tué avec le Colonel et trois soldats anglais au moment où il s'élançait pour capturer des Allemands, armés de deux mitrailleuses ».

Saluons ces vaillants compatriotes parmi les meilleurs des Calvadosiens. (Le Bonhomme Libre)

 

Février 1945  -  Les prêts aux cultivateurs sinistrés.  -  Les cultivateurs sinistrés des communes de Rouvres, Maizières, Condé-sur-Ifs, Vieux-Fumé, Magny-la Campagne, Le Bû-sur-Rouvres, Soignolles, Ouilly-le-Tesson, Ernes, Olendon, Perrières et Sassy qui désirent obtenir un prêt spécial à moyenterme pour 13 ans avec intérêt à 1,50 % en vertu de l’ordonnance du 17 octobre 1944, peuvent s’adresser à M. Robine, maire de Rouvres, président ou à M. Lesénéchal, notaire à Maizières, secrétaire de la caisse locale de Rouvres, qui leur donneront tous renseignement.  (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1947  -  Les clients indésirables.  -  Le magasin de M. Paul Desobeaux, épicier à Ernes, a été visité durant la nuit par des inconnus qui s’introduisirent dans la boutique en démastiquant une vitre de la devanture.

Un rapide inventaire a permis de constater la disparition de 16 paires de chaussons, 2 paires de chaussures, 50 kilos de sucre, 10 kilos de semoules, des boites de conserve et une somme de 600 fr. enlevée du tiroir-caisse. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1949   -   Il y avait erreur sur la personne.   -   M. Marcel Pousset, 23 ans, ouvrier charpentier à Escures-sur-Favière, sortait de chez son oncle, demeurant à Ernes, quand après avoir franchi la barrière, il fut assailli par plusieurs jeunes gens qui le malmenèrent et ne lui ménagèrent ni coups de pied ni coups de poing. 
La victime qui ne connaissait aucun de ses agresseurs appela au secours, ce qui eut pour effet de disperser et de mettre en fuite ses antagonistes.
Grâce aux témoins, les auteurs des coups furent identifiés : Roger Poutrel, 18 ans, ouvrier agricole ; Jean L'Her, 21 ans, cultivateur ; Lucien Jehanne, 49 ans ; Georges Marguerite, 37 ans ; Louvel Clément, 28 ans, ces trois derniers ouvriers agricoles, tous demeurant à Ernes.

Ils ont avoué s'être trompés et qu'ils destinaient ce règlement de compte à un nommé Thuitaine. Les quatre agresseurs seront poursuivis. ( Le Bonhomme Libre )

 

Février 1950   -   Une affaire en amene une autre.   -   Soupçonné du vol de 35 000 francs commis l'autre semaine au préjudice de M. Kœnig, comptable de la Fromagerie Martin à Ernes, un ouvrier agricole de la localité, Gérard Auffret, 22 ans, au service de M. Donné, a avoué avoir dérobé 25 000 francs à ses anciens patrons, les époux Besnier, cultivateurs à Magny-la-Campagne.

Ceux-ci ne s'étaient pas encore aperçus du larcin. Auffret a été écroué à la prison de Falaise. ( Le Bonhomme Libre )

ERNES  -  L'Église 

ERNES (Calvados) -  Maison Martin

Commentaires et informations : Facebook @