15 Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ÉVRECY

Canton d'Évrecy 

Les habitants de la commune sont des Ebrocéens, Ebrocéennes.


Juillet 1926  -  Mise en service du réseau électrique de la vallée de l’Orne.  -  La Société d'Électricité de Caen étant à son maximum de jouissance et de ce fait dans l'impossibilité d'alimenter en énergie électrique le réseau de la vallée de l'Orne par le branchement provisoire de Verson, la Société Anonyme Rurale d'Électricité vient d'établir à Évrecy, un groupe électrogène de 100 HP pour parer aux premiers besoins. Nous pouvons donc espérer avoir la lumière dans quelques jours tout au plus.

D'ici a quelques mois une centrale électrique sera établie qui assurera l'alimentation définitive du réseau. Nous avons donc le plaisir anticipé de donner à la S. A. R. D. E, à la Compagnie des Signaux Électriques, constructrice du réseau, à leurs ingénieurs, MM. Genty et Frémont, et au promoteur de l'entreprise, M. le docteur Gosselin, maire d'Amayé-sur-Orne, les remerciements et les compliments qui ne sont que la juste compense de leurs travaux.

 

Novembre 1926  -  L'église a été cambriolée.  -  Hier matin, en ouvrant l'église, Mme Marie Préve remarqua que le portail latéral de l'édifice et la porte de la sacristie avaient été forcés. Les cambrioleurs avaient essayé d'ouvrir le portail sud à l'aide d'une perceuse à main et d'un foret hélicoïdal. La porte a été découpée tout autour de la serrure.

Le passage des cambrioleurs a été signalé par le vol de deux vases en cuivre, sans grande valeur, par la fracture du tabernacle, dont la clef a disparu et par la visite complète des armoires de la sacristie.

Les troncs ont été respectés et les vases sacrés n'ont pas été découverts.

L'émotion produite dans la population est profonde et la gendarmerie, sur les faibles indices relevés jusqu'ici, s'est mise en campagne.

 

Novembre 1926  -  On arrêté à Paris les cambrioleurs de l’église d’Évrecy.  -  La gendarmerie d'Évrecy a é avisée hier matin par la sûreté nérale que trois individus, arrêtés
hier m
atin à Paris, avaient avoué qu'ils avaient participé au cambriolage de l'église d'Évrecy.

 

Mars 1927  -  Grave incendie.  -  L'autre nuit, le feu se déclarait à Évrecy, dans un bâtiment de 30 mètres à usage de grange, cave, et grenier, appartenant à Mme veuve est Lebourgeois et à Mlle Moulin et occupé par M. Potier, boulanger. Aussitôt alertés, les pompiers de Caen, sous les ordres du commandant Binet, arrivaient rapidement avec la  moto-pompe. Mais déjà l'incendie avait pris de graves  proportions et l'eau était rare : non sans peine, nos sapeurs parvinrent à maîtriser le sinistre dont on ignore les causes. Les dégâts qui sont assurés, s'élèvent à 50 000 francs.  

 

Janvier 1929  -  La question de l'autobus. -  Samedi dernier, M. le docteur Gosselin, conseiller général du canton, avait convoqué à la mairie d'Evrecy les maires intéressés à la question de l'autobus. Tous avaient répondu à son appel. M. Gosselin d'accord avec M. Dagorn, conseiller d'arrondissement, avait étudié la situation et il l'exposa simplement à son  auditoire.

L'autobus partirait de Hamars, suivrait la grande route jusqu’à Sainte-Honorine, puis par Évrecy, le Bon-Repos, Esquay, Vieux, Maltot, Eterville et Louvigny. MM. les maires furent  enchantés de l'initiative prise par leur conseiller général. Ils l'en félicitèrent et prirent l'engagement de faire voter par leurs conseils municipaux les subventions demandées.

Voilà donc enfin cette  contrée si dépourvue  de moyens de communication bientôt dotée d'un service d'autobus qui rendra les plus grands services aux laborieuses populations de la  région. Le canton, si délaissé depuis de nombreuses années, va-t-il retrouver sa prospérité et son bon renom d'autrefois ?  

 

Mars 1929  -  Grave accident.  -  Vendredi matin, M. Eugène Chauvin, propriétaire de la ferme de Hardouin, a été victime d'un grave accident. Avant de partir pour le marché de Caen,  il voulut montré à  son employé comment fonctionnait le graisseur de son moteur. La manche de sa veste fut prise dans les engrenages de la chaîne de transmission, la main gauche  entraînée par le fait, fut en partie broyée, le pouce seul ne fut pas endommagé. Le docteur Hauttement, d'Évrecy, ordonna le transport immédiat dans une clinique de Caen où les  soins  les plus empressées furent donnés à M. Chauvin.

On espère sauver l'index avec le pouce à moins de complications à craindre.

 

Octobre 1930   -   La tragique imprudence d'une ménagère.   -   Mme Marie Renaud, journalière à Évrecy, préparait de l'encaustique chez M. le docteur Hautteville, lorsqu'elle  commit l'imprudence de placer le contenu au pied d'une cuisinière dont elle activa le feu. Une partie de charbon communiqua le feu au récipient et en vo ulant l'éteindre le feu se communiqua aux vêtements de Mme Renaud qui fut bientôt environnée de flammes.

Malgré la rapidité des secours, la pauvre femme qui était gravement blessée a été transportée à l'hôpital de Caen. Elle est décédée.  

 

Janvier 1937  -   En cherchant on découvre d'audacieux cambrioleurs.  -  L'autre soir, à l'arrivée en gare de Feuguerolles-sur-Orne, du train de 17 h. 02, se dirigeant vers Laval, le chef de la station était avisé par le mécanicien et les employés du convoi que des pierres avaient été lancées contre ce dernier, à son passage sous le pont de Feuguerolles. Plusieurs vitres avaient été brisées et le mécanicien n'avait, que de justesse, évité l'un des projectiles, qui avait fait voler en éclats l'un des carreaux de la locomotive.

Un cheminot, immédiatement envoyé sur les lieux par le chef de gare n'aperçut aucun individu suspect, mais rencontra deux femmes qui lui décrièrent avoir remarqué la présence, près du pont, de deux jeunes gens de 16 à 18 ans, dont elles donnèrent un signalement concordant.

Prévenus, les gendarmes d'Évrecy ouvrirent une enquête qui les amena à interroger, parmi le personnel d'une carrière nouvellement exploitée, un certain Louis Martin, âgé de 18 ans, demeurant à Vieux. Martin affirma qu'il n'était pour rien dans l'attentat commis contre le train, mais fit porter les soupçons sur l'un de ses camarades, Henri Heuline, 16 ans, également domicilié a Vieux. Heuline, de son côté, protesta de son innocence, et incrimina Martin. Finalement, ce dernier passa des aveux tout en affirmant qu'il n'avait fait qu'imiter  le geste de son compagnon.

En questionnant Martin, le Maréchal des Logis Chef, commandant la brigade d'Évrecy, se souvint qu'en octobre, se trouvant en permission à Caen, il avait observé la fréquente présence de Martin au « marché aux puces » de la ville où il paraissait se livrer à des opérations fructueuses. Une dénonciation anonyme accusant l'individu d'avoir vendu à un,  habitant de Vieux une boîte de filière provenant d'un cambriolage vint renforcer les soupçons du chef de brigade qui effectua une perquisition dans la chambre occupée par Martin  chez sa mère, veuve d’un ancien combattant, décédé quelques années après la guerre, des suites d'une maladie contractée au front.

Sous un tas de balle d'avoine, les gendarmes découvrirent une quantité d'outils ( près d'une cinquantaine ) qui furent  identifiés comme ayant été volés, pour la plupart, en mai 1935,  dans un bâtiment des carrières de Bretagne et de Normandie, à Bully. Les auteurs du méfait étaient demeurés inconnus.

Martin et Heuline se reconnurent coupables du cambriolage sur lequel ils donnèrent des renseignements circonstanciés. Ils avouèrent également avoir cambriolé, il y a quinze jours, une maison inhabitée, située dans le centre du bourg de Vieux, et appartenant à une dame Olive.

Martin reconnut enfin être l'auteur d'un 3e cambriolage : celui d'une maison appartenant à un autre habitant de Vieux, M. Cotentin. Il avait opéré avec la complicité d'un nommé Louis  Marguerite, 18 ans, domestique agricole, qui, interrogé, reconnut le fait.

Martin et Heuline ont été écroués. Trois habitants de Vieux seront pour-Suivis pour recel.

Martin est également soupçonné du cambriolage d'un ancien moulin, situé au bas de Vieux, et qui reçut la visite de malfaiteurs, au début de l'an dernier.

A noter qu'au cours de leur enquête, les gendarmes relevèrent sur le parapet du pont de Feuguerolles, à l'endroit où les pierres avaient été jetées contre le train, des inscriptions injurieuses, tracées au couteau, à l'adresse de M. Léon Blum. Ces inscriptions étaient suivies de ces mots, écrits de la même main : « Vive le Partit Communiste ! » (sic) et d'un dessin  représentant une faucille et un marteau entrecroisés.

Or, dans l'une des poches des vêtements de Martin, les gendarmes ont trouvé un couteau dont la pointe était émoussée. D'autre part, invité à écrire le vivat précité, Martin a tracé le mot « Parti » avec une faute d'orthographe identique à celle relevée sur l'inscription gravée sur le parapet du pont. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1937  -  Une rixe met aux prises plusieurs jeunes gens.  -  Une rixe a mis aux prises, dans le bourg d'Évrecy, d'une part, M. André Gripon, 24 ans, horticulteur, rue des Muets, à  Caen, d'autre part, quatre ouvriers agricoles : Henri et Pierre  Lebourgeois, d'Évrecy, Louis Lelogeais, d'Ouffières, et Pierre Philaret. d'Hamars. 

M. Gripon était, paraît-il, intervenu en faveur d'un colporteur chinois qui essayait de vendre une cravate à Henri Lebourgeois à un prix que ce dernier jugeait trop élevé. 

Dans la bagarre, M. Gripon a été roué de coups et blessé assez sérieusement à la tête : victime d'un accident durant son service militaire, il avait été trépané. (Source  : Le Moniteur  du Calvados)

 

Février 1939   -   Un incendie.   -   Un incendie s'est déclaré mercredi soir, vers 18 heures, au domicile de M. Guédon, ancien greffier de paix à Évrecy. Le feu a pris naissance dans  une chambre habitée par Mme Guédon, qui avait allumé un feu de bois.

Les pompiers d'Évrecy, alertés, se sont rendus sur les lieux et, peu de temps après avoir mis leur pompe en batterie, ils ont réussi à maîtriser le sinistre.

Les dégâts sont peu importants. Néanmoins, le mobilier a été endommagé.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Février 1939   -   Un Conseiller municipal est grièvement brûlé par une explosion.   -   Un accident, dont la victime est un conseiller municipal d'Évrecy, M. Eugène Chauvin, propriétaire, s'est produit mardi. M. Chauvin avait besoin d'utiliser de l'anhydride sulfureux et en possédait une bouteille. Pour l'usage qu'il voulait en faire, il dut faire chauffer le gaz, mais il eut la malencontreuse idée de vouloir  refroidir ensuite la bouteille, trop chaude à son gré, en la plaçant sous un robinet en laissant couler de l'eau froide. 

Cette brusque réaction fit éclater le récipient entre les mains de M. Chauvin qui fut blessé par des éclats de verre au poignet et à la poitrine, tandis que le gaz libéré l'atteignait au visage, lui brûlant grièvement les paupières et les yeux. 

On craint, que M. Chauvin ne perde l'œil droit. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1941    -    Démission collective.    -    Pour protester contre le transfert à Saint-Honorine-du-Fay du centre d'abattage primitivement fixé à Évrecy, « sans qu'aucune raison  matérielle, sanitaire ou autre  ait pu provoquer cette décision ». Le Conseil municipal de Évrecy vient d'adresser, à l'unanimité, sa démission au préfet.    -    Pour protester contre le transfert à Saint-Honorine-du-Fay du centre d'abattage primitivement fixé à Évrecy, « sans qu'aucune raison matérielle, sanitaire ou autre  ait pu provoquer cette décision ». Le Conseil municipal de Évrecy vient d'adresser, à l'unanimité, sa démission au préfet.  

 

Mai 1941   -  Avis à la Population.   -   La Feldkommandantur du Calvados rappelle à la population que toute personne découvrant soit sur la voie publique, soit dans une propriété  privée des objets ou imprimés suspects, tels, par exemple, que des tracts jetés par avion, doit en faire la remise à l'autorité militaire allemande la plus proche.   -   La  Feldkommandantur du Calvados rappelle à la population que toute personne découvrant soit sur la voie publique, soit dans une propriété privée des objets ou imprimés suspects, tels,  par exemple, que des tracts jetés par avion, doit en faire la remise à l'autorité militaire allemande la plus proche.

 

Octobre 1941   -   Une vendue originale.   -   C'est dimanche prochain, 19 octobre, à 15 h., qu'aura lieu une « Grande Vendue » au profit du Secours National et des prisonniers secourus par le Comité d'Évrecy et... quelle vendue ! Lapins, poules, canards, on dit qu'il y en aura plus de 80.

Par ces temps de restriction, c'est une aubaine...  Il y aura même une bonne surprise qui, pour certains privés, satisfera autre chose que l'estomac. Nul doute que les amateurs seront nombreux dimanche à Évrecy. 

 

Juin 1941  -  Dissolution.  -  Le conseil municipal d'Évrecy vient d'être dissous. Une délégation spéciale comprenant, M. Voisin, président, MM. Lacaine et Pitrou, membres a été  chargée d'administrer la commune.    

 

Janvier 1942   -   Tickets de sucre.   -   Les tickets spéciaux de sucre de 50 gr. du 4e trimestre 1941 (titre C. 185) ont leur validité prorogée jusqu'à nouvel ordre, et seront employés  pour les régimes concurremment avec  les nouveaux tickets de 500 gr. du Premier trimestre 1942 (titre C. 205).

 

Janvier 1942   -   Les tickets de charcuterie.   -   Le Préfet a arrêté que les tickets BA et BB de la feuille de viande du mois de janvier 1942 auront chacune une valeur de 90 gr. Ils seront utilisés en principe pour la charcuterie.

Les tickets-lettres, BC, BD et BE de cette même feuille sont provisoirement sans valeur. 

 

Juillet 1942   -  Noces d'or et jubilé.   -   Grande fête à Évrecy l'autre dimanche en l'honneur du vénérable curé, M.  le chanoine Gohier. Dans l'église décorée et fleurie ont été célébrés de magnifiques offices : fleurs, chants, pompe religieuse et beau cadeau, une superbe chasuble, offerte par les prêtres du canton à leur doyen.  (Bonhomme Normand)

 

Juillet 1942   -   Noces d'or sacerdotales.   -   Au cours d'une imposante cérémonie en la cathédrale de Bayeux, 12 prêtres du diocèse ont célébré leurs noces d'or sous la présidence  de Mgr Picaud.  -   Au cours d'une imposante cérémonie en la cathédrale de Bayeux, 12 prêtres du diocèse ont célébré leurs noces d'or sous la présidence de Mgr Picaud.

C'étaient MM. les abbés Auguste Balley, chanoine honoraire, curé de Bonnebosq ; Arthur Cairon, curé de Formigny ; Louis Denis, chanoine honoraire, ancien doyen de Blangy ; Gustave Dobiche, chanoine honoraire, ancien curé de Saint-Jacques-de-Lisieux ; Jules Gohier, chanoine honoraire, doyen de Évrecy ; Paul Guesnon, chanoine titulaire ; Armand Lechartier,  curé de Gonneville-sur-Mer ; Arthur Lefèvre, prêtre habitué à Lisieux ; Jean-Baptiste Lemasson, curé de Longues-sur-Mer ; Victor Madelaine, chanoine honoraire, ancien doyen de Notre-Dame-des-Victoires, de Trouville ; Louis Touchet, chanoine honoraire, curé de Mondeville ; Arthur Toutain, chanoine honoraire, aumônier des Bénédictines de Lisieux. Ils avaient  été ordonnés prêtres le 29 juin 1892.

 

Juillet 1943   -   Fête religieuse.   -   Deux offices importants de musique religieuse sont organises à Évrecy pour le dimanche 17, au bénéfice de la réfection de l'orgue. Il y aura  grand'messe solennelle à 11 heures et vêpres à 16 heures pendant lesquelles sera donnée une cantate sur Ste-Thèrèse de l'abbé Louis Boyer, chœurs, soli et orchestre. Audition qui  promet d'être intéressante.  

 

Juillet 1944   -   Recherche des enfants perdus.  -   Il est créé à la mairie de Caen un service spécial destiné à la recherche des enfants perdus.

Toute personne ayant un enfant égaré ou ayant recueilli un enfant abandonné est priée d'en faire la déclaration au Lycée Malherbe. ( Liberté de Normandie )

 

Juillet 1944   -   Sur tous les fronts de guerre.  -   De Londres, 17 Juillet 1944.

Samedi, les troupes britanniques ont repris Esquay-Notre-Dame et se sont emparé hier des villages de Bougy, de Gavrus et du hameau de Brettevillette ; elles ont occupé la cote 113, le point le plus élevé au nord d'Évrecy et à 1 km. de cette localité.

Les Allemands ont tenté en vain de reprendre cette hauteur ainsi que la cote 112, perdue par eux ces jours derniers. Un violent barrage d'artillerie déclenché hier dans l'après-midi a désorganisé une attaque allemande, et une avance locale des Britannique a été constatée. Ils ont élargi leur saillant au-delà de l'Odon et consolidé leurs positions. Dans les milieux autorisés on déclare que ces opérations n'ont qu'un caractère secondaire.

Au nord-ouest de Saint-Lô, les Américains ont avancé d'un kilomètre. De violents combats se livrent aux abords de Lessay. Dans cette région, les SS ont transformé en blockhaus les maisons de tous les villages. ( Liberté de Normandie )

 

Août 1944  -  Violents combats.  -  Pénétrant dans la brèche ouverte dans les lignes ennemies, les alliés progressent au sud-est d'avranches. La forêt de Saint-sever est débordée du  nord et du sud. Les combats de rue continuent à Vire complètement encerclée.

Les britanniques rencontrent une vive résistance dans le secteur Villers-Bocage, Aunay-sur-Odon ou l'adversaire a reçu d'importants renforts en blindés.

Entre Vire et Villers-Bocage, les combats sont incertains. Hier, tard dans la soirée, un correspondant annonçait que les alliés étaient entrés à Villers-Bocage. Des avions alliés ont signalé des importantes colonnes de chars qui s'éloignaient de Villers-Bocage et d'Aunay-sur-Odon. Les troupes britanniques ont atteint Évrecy.

 

Février 1945  -  Une émouvante cérémonie.  -  En présence de détachements d’infanterie et de gendarmerie, le colonel Perrey, commandant la subdivision du Calvados, a remis la  croix de guerre au jeune fils du gendarme Charlemagne Roussel, de la brigade d’Évrecy, héros de la Résistance, tué à l’ennemi, et à l’un des camarades du disparu, le gendarme René  Savary, qui lui aussi témoigna dans la clandestinité, du plus courageux dévouement.

Le colonel Perrey décora ensuite son fils, le sous-lieutenant Perrey, dont les services en tant qu’agent de liaison, furent, pour la Résistance, particulièrement brillants.  

 

Mars 1945  -  Prenez garde aux armes à feu.  -  En maniant un fusil chargé, un jeune homme d’Évrecy a mortellement blessé l’un de ses camarades, M. André Brion, 20 ans, cultivateur à Dully.

 

Avril 1945  -  Une décision des maires du canton d’Évrecy.  -  Les maires du canton d’Évrecy ou leurs délégués, réunis à l’effet de répartir entre les 28 communes du canton, la fourniture de 360 tonnes de pommes de terre sur la récolte de 1945, ont décidé à l’unanimité de ne point procéder à cette répartition.

L’assemblée a motivé son abstention en soulignant que le canton d’Évrecy a été l’un des plus sinistrés du département, que le déminage n’a pas été effectué, qu’un certain nombre de  cultivateurs courageux ont été victimes des mines, qu’il est actuellement impossible de prévoir la surface de terrain qui sera cultivée en 1945, que la pénurie de main-d’œuvre, et de matériel et d’engrais est totale, que les chevaux sont en très petit nombre, enfin que le canton n’est pas certain de pouvoir ensemencer suffisamment pour sa propre consommation.  L’assemblée a demandé le retour à un régime de liberté qui permettra d’accroître la production et réclamé la suppression de tous les  intermédiaires inutiles.

Elle s’est prononcée contre toute imposition de quelque nature qu’elle soit et a exprimé sa confiance au gouvernement du général de Gaulle.

 

Septembre 1945  -  Les services d’autobus.  -  Les « Courriers Normands » ont repris leurs services réguliers d’autobus, tous les jours sauf dimanche et fêtes, sur la relation Caen-Evrecy-Aunay-sur-Odon. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1946  -  Danger !  -  La Mouche d’Évrecy met en garde les pêcheurs contre les dangers que peuvent présenter les mines non enlevées sur les bords de l’Odon, de Fontaine à Tournay, et que le Service des Mines, lui-même n’est pas en mesure de situer. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Mars 1946  -  Des sanctions contre les parents négligents.  -  Les parents des enfants fréquentant les écoles sont informés que M. l’inspecteur d’Académie a décidé en application du  Code de la famille, que 4 demi-absences non motivées dans un même mois entraîneraient la suppression des allocations familiales pour le mois en cours. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Mai 1946  -  L’Amérique ne nous oublie pas.  -  La Croix-Rouge américaine vient de faire parvenir à l’Entr’Aide Française, 22 000 pièces de vêtements qui ont été réparties entre des   pupilles de l’Assistance Publique, les Orphelins d’Epron et de Neuilly-le-Malherbe, les pensionnaires du Préventorium de Graye et les sinistrés des cantons d’Évrecy, de Troarn, et de  Villers-Bocage. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Juin 1946  -  Une ville suisse marraine d’Évrecy.  -  Sur la demande de la Croix-Rouge, la ville suisse d’Yverdon a décidé d’adopter Évrecy, pulvérisé en sept minutes lors des opérations qui suivirent le débarquement.

La nouvelle marraine a organisé immédiatement une collecte de vêtements et d’objets de première nécessité qui seront distribués aux sinistrés. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Juillet 1946  -  Sinistrés, attention !  -  C’est le 31 juillet prochain qu’expire le délai prévu pour le dépôt des déclarations de sinistrés concernent les dommages de guerre. Sauf en ce  qui concerne les  mobiliers familiaux et les personnes n’ayant pas la qualité de commerçant. Il est suffisant que ces déclarations contiennent des précisions sur l’identité du sinistre, la nature et l’emplacement du bien détruit ou endommagé et l’origine du sinistre. Le dossier complet ne sera exigé qu’ultérieurement.

 Renseignements complémentaires dans les mairies ou les délégations départementales de la Reconstruction. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Juillet 1946  -  La mort qui rode.  -  A Évrecy, au lieu dit « Mondeville », on a découvert dans un terrain réservé au désamorçage de munitions, les cadavres de deux prisonniers allemands et d’un ouvrier d’une entreprise caennaise de récupération. M. Urbain Mortamp, 23 ans, domicilié à Quillebeuf-sur-Seine. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Juillet 1947  -    Trois enfants victimes de l’explosion d’un obus.    Un tragique accident vient d’attirer à nouveau l’attention sur la nécessité impérieuse de procéder à une inspection minutieuse de tous les endroits où la bataille a fait rage en 1944. C’est ainsi qu’à Évrecy, trois enfants viennent ajouter leurs noms à la liste déjà longue de ceux qui ont été tués par ces engins meurtriers abandonnés depuis le débarquement.

Vers 19 h., une violente explosion jetait l’émoi dans la population. Quand les premières personnes arrivèrent sur les lieux de l’accident, un spectacle lamentable s’offrit à leurs yeux : trois petits corps déchiquetés et sanglants gisaient parmi les ruines. Deux étaient morts sur le coup, les enfants Conard dont le père est employé de chemin de fer. Le troisième, le petit Roussel, dont le père fut tué en 1944 pendant les bombardement d’Évrecy, est décédé peu de temps après, des suites de ses blessures. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948  -   Au grand mot les grands remèdes.   -  Pour mettre fin à une explication orageuse avec son épouse, M. Léon Conard, 41 ans, demeurant à Évrecy, à vertement corrigé cette dernière et l’a passée par une fenêtre.

Un témoin, M. Joinville, représentant à Trouville, qui tentait d'apaiser l’irascible mari, a porté plainte pour injures et menaces.

Tout en reconnaissant qu'il avait perdu le contrôle de ses nerfs, M. Conard prétend que sa femme a sauté d'elle-même par la fenêtre. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton d'Évrecy.  -  Évrecy (A) ; Amayé-sur-Orne (D) ; Avenay (D) ; Baron-sur-Odon (R) ; Bougy (R) ; Rully (R) ; La Caine (R) ; Curcy (R) ; Esquy-Notre-Dame (D) ; Éterville (D) ; Feuguerolles-sur-Orne (D) ; Fontaine-Étoupefour (R) ; Gavrus (R) ; Goupillières (R) ; Hamars (R) ; Maizet  (R) ; Maltot (D) ; Montigny (R) ; Neuilly-Le-Malherbe (R) ; Ouffieres (R) ; Prèaux-Bocage (R) ; Sainte-Honorine-du-Fay (R) ; Saint-Martin-de-Sallen (R) ; Tourville-sur-Odon (R) ; Troismonts (R) ; Vacognes (R) ; Verson (R) ; Vieux (D). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1949   -   Blessé par l'explosion d'un obus.   -   Samedi sur la côte 112 entre Évrecy et Caen, trois employés de l'entreprise Malassagne découpaient au chalumeau des épaves de chars.

L’un d’eux atteignait avec son appareil la base d'une tourelle quand une explosion retentit. Un obus se trouvait à l'intérieur de la carcasse et sous l'effet de la chaleur, venait de sauter.

L'ouvrier grièvement blessé fut transporté à l'hôpital de Caen par un automobiliste de passage. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Mai 1949   -   A l'honneur.  -   Une nouvelle fois plusieurs communes martyres de l'arrondissement de Caen ont reçu l'hommage mérité par leurs souffrances et leurs ruines. En présence de MM. Boivin-Champeaux, président de l'Assemblée départementale ; de son collègue au Conseil général, M. le docteur Gosselin, et de M. Villatte, Secrétaire général de la Préfecture, le général Marchand a remis la Croix de Guerre aux communes si après du canton d'Évrecy avec les élogieuses citations suivantes :

 

Évrecy : Chef-lieu de canton le plus éprouvé du Calvados, a perdu au cours de la bataille de Caen, près de 1/5 de ses habitants morts sous 3 bombardements. A fournir des guides aux Alliés, a été détruit à 86 %,, a supporté ses deuils et ses ruines avec un grand courage, s'est remis avec ardeur au travail, est pour les villages voisins un exemple de ténacité et de confiance en l'avenir.

Le même jour, le commandant Levallois, chef d'État-Major du Commandant de la Subdivision de Caen, qu'accompagnaient Me  Simon, conseiller général, et M. David, conseiller de la Préfecture a remis les mêmes distinctions aux villages de Cintheaux, Cauvicourt, Grainville-Languannerie, Bretteville-le-Rabet, Estrées-la-Campagne, Soignolles, Bû-sur-Rouvres, Fierville-la-Campagne, Bray, Saint-Sylvain, Condé-sur-ifs, Ouilly-le-Tesson, Rouvres et Maizières qui, « détruits lors des combats de la poche de Falaise ou de la bataille de Caen, se sont remis au travail avec ardeur ». (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1949   -   La reconstruction à Évrecy.   -   Un arrêté préfectoral a approuvé le projet de reconstruction de la commune d'Évrecy, dans les formes où il a été soumis à l'enquête, avec les corrections suivantes :

-  L'emplacement réservé l'école est prévu rue du Manoir.

-  Un plateau d'évolution sera aménagé à l'ouest de ce terrain (retombe n° 1).

-  Suppression de la zone continue qui sera transformée en zone discontinue autour de l'Église.

-  Modification du tracé du C. D. n° 139 et de son croisement avec la route de Caen à Aunay-sur-Odon (retombe n° 2).

-  Modification de l'emplacement réservé à la mairie - Services publics - suppression du terrain de sports à l'intérieur du périmètre d'agglomération. (retombe n° 3).

-  Les plans d'alignement et de nivellement, les servitudes à préciser seront déterminés ultérieurement conformément à législation en vigueur.

-  L'expropriation pour cause de plus-value, sera applicable à l'ouverture de rues nouvelles prévues au plan pour une zone comprenant les propriétés intéressées par l'emprise des voies nouvelles et celle comprise de part et d'autre de cette emprise dans une bande de terrain large de 50 m. au maximum de chaque coté desdites voies. ( Le Bonhomme Libre ) 

 

Décembre 1949   -   Ca démarre dans le canton d’Évrecy.   -   L'association syndicale de reconstruction du canton d'Évrecy s'est réunie en assemblée générale sous la présidence de M. le Docteur Gosselin, Conseiller Général.

392 sinistrés étaient représentés. Le Président a fait un rapport sur l'action de l'Association pendant l'année écoulée et remercié ses collaborateurs M. Quesnel, secrétaire et M. Concaré, commissaire, pour la collaboration intelligente, dévouée et constante qu'ils lui ont apportée.

A Maltot, la priorité d'études a été accordée pour 4 000 m2 de plancher, comprenant les îlots A. B. C. Les îlots A et B ont obtenu priorité de reconstruction. les travaux sont en cours d'exécution. 15 immeubles à usage d'habitation seront terminés au début de l'année 1950 pour montant de dommages un de 52 565 748 frs. Une priorité de reconstruction est demandée pour l'îlot C.

A Verson, une priorité d'études pour 2 100 m2 de plancher a été accordée. On attend la priorité de reconstruction: il en coûtera 79 039 008 francs. La priorité d'études pour Évrecy a été accordée pour 11 700 m2 de plancher, elle concerne les îlots E. F. I. J. Une autre de 1 000 m2 intéresse l'îlot A. Le groupe scolaire est déjà très avancé, ainsi que 14 immeubles des ilots A et J. L'ensemble représente 63 466 463 frs.

Un programme de reconstructions urgentes concernant les isolés de 15 communes a été déposé. 22 ont été retenus pour cette année. Les adjudications ne vont pas tarder. 25 marchés de réparations ont été passés et les travaux sont en cours, 9 pavillons ont été construits, leur financement viendra en déduction sur les dommages de guerre.

M. le Délégué départemental, auquel le Docteur Gosselin rend tout d'abord hommage a donné son accord sur un programme d'études accordant une priorité aux communes de Gavrus, Baron, Feuguerolles, Bougy, Tourville et Esquay-Notre-Dame pour 16 088 m2 de plancher. Les autres communes vont suivre.

237 nouveaux adhérents se sont fait inscrire à l'Association Syndicale cantonale dont 56 provenant de la fusion avec l'Association Syndicale d'Évrecy.

L'élection du Bureau a donné les résultats suivants : Votants : 392 : Docteur Gosselin, 392 voix ; M. Hervieu. 347 ; M. Cagniard, 383 ; M. Buot. 338 ; M. Castel, 374 ; M. Sohier (de Curcy), 370 ; M. Hébert, 368 ; M. Couriault, 355 ; Docteur Hauttemont, 355 ; M. le Maire d'Évrecy, 349.

Ont été élus suppléants мм. Fréger, Hamelin, Lebourgeois, Pitro, Laye.

Les membres du Bureau se sont ensuite réunis et ont réélu : le Docteur Gosselin, président ; M. Hébert, vice-président : M. Cagniard, secrétaire. ( Le Bonhomme Libre )

 

Février 1950   -   La mort qui rode.   -    Mlle Berthe Prestavoine, 69 ans, sans profession, à Évrecy, a été découverte inanimée au bord d'un chemin.

Le docteur Hauttement, de Verson, a conclu à un décès provoqué par une affection cardiaque. . ( Le Bonhomme Libre )

 

Juillet 1950   -   Le Ruban Rouge.   -   Les habitants d'Évrecy seront heureux d’apprendre la nomination au grade de chevalier de la Légion d'Honneur de Mme Charles Piguet, de la Croix-Rouge Suisse, grâce à l'activité de laquelle les sinistrés reçurent d'importants secours. (Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1950   -   Deux ministres à Évrecy.   -    L'inauguration officielle du Centre d'Observation pour la protection de l'enfance des Champs-Goubert aura lieu Évrecy aujourd'hui Jeudi 13 juillet, à 15 h. en présence de MM. Louvel, Ministre de l'Industrie et du Commerce, Schneiter, Ministre de la Santé et de la Population, et du Directeur de l'Éducation surveillée au Ministère de la Justice. (Le Bonhomme Libre)

Évrecy (Calvados   -   Vue du Ciel

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