1er Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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GOUPILLÈRES

Canton de Évrecy

Les habitants de la communes sont des Goupilliérois et les Goupilliéroises.


Juillet 1831    -   Enquête en cours et remplacement envisagé par le préfet.   -   Par suite d'une plainte portée, sur la clameur publique, par M. le maire de la commune de Troismonts, contre le sieur Gallery, maire de celle de Goupillière, une information se fait en ce moment devant M. le juge d'instruction de Caen. Il paraît que ce fonctionnaire municipal, dont les opinions sont loin, dit-on, d'être en harmonie avec celles du gouvernement actuel provoqua, le jour de la procession du St-sacrement, et pendant cette cérémonie, une jeune fille de mauvaises mœurs de la commune de Troismonts à des actes d'impudicité qui excitèrent l'indignation de tout le pays, et dont il nous répugnerait de rapporter le cynisme.

Ce que l'on raconte sur cette affaire est de telle nature que nous croyons devoir attendre les débats du procès correctionnel pour en donner les détails avec plus d'exactitude, et savoir jusqu'à quel point est fondée l'opinion qui accuse le prévenu d'avoir soldé la jeune fille, instrument du scandale, pour faire supposer que la religion a été insultée à l'instigation des citoyens patriotes.

M. le préfet s'est, dit-on, occupé de pourvoir au remplacement de ce fonctionnaire. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1831    -   Police correctionnelle.   -   Une affaire qui avait fait beaucoup de bruit dans le pays il y a deux mois, à cause de la qualité de maire et de la position sociale de l'un des prévenus, a été appelée à la fin de cette audience.

Une jeune fille, Marie Salles, journalière à Troismonts, et le sieur de Gallery, maire de la commune de Goupilière, comparaissaient comme prévenus de s'être rendus coupables d'outrage public à la pudeur, la fille Salles en se déshabillant dans un chemin public, et le sieur de Gallery ayant dû la provoquer à cet acte, en lui promettant une pièce de 5 francs.

Ce dernier était prévenu en outre du délit d'outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, en tenant dans le même lieu, et en présence de plusieurs personnes, des propos obscènes, et en montrant des peintures également obscènes.

Le maire de Troismonts, informé de cette scène, crut de son devoir de rédiger une plainte, d'après laquelle les faits se seraient passés d'une manière beaucoup plus grave que ne l'ont établi les débats.

Nous n'entrerons point dans le détail de ces débats, il nous suffira de dire qu'après l'audition des témoins le ministère public s'est élevé avec force contre les faits reprochés aux prévenus, et qu'après avoir blâmé la conduite du sieur de Gallery qui, par son rang social et les fonctions dont il était investi, plus que tout autre citoyen, devait donner l'exemple de bonnes mœurs et non celui du scandale, il a conclu contre eux à l'application de l'article 330 du code pénal.

Me Bardout jeune, défenseur du sieur de Gallery, s'est attaché à démontrer, d'après les dépositions des témoins, que le procès-verbal qui a motivé les poursuites était contraire à la vérité, et il a donné à entendre qu'il existait dans cette affaire des inimitiés personnelles (1). Quant aux prétendues peintures obscènes, son client a représenté aux magistrats le jeu de cartes incriminé, et l'on n'a pu y voir rien de licencieux.

Le tribunal a rendu le jugement suivant :

« Considérant qu'il résulte de l'instruction, que le 12 juin dernier, vers 5 heures du soir, le sieur de Gallery rencontra ou vit passer dans un chemin public de la commune de Troismonts, Marie-Anne Salles, que cette fille se plaignant d'être incommodée par la chaleur, le sieur de Gallery lui dit de se déshabiller, et Iui promit de lui donner cinq francs si elle le faisait, qu'excitée par cette promesse et par les conseils de sa sœur et de sa belle-sœur, qui l'accompagnaient, la fille Salles ôta ses vêtements et ne conserva que sa chemise, qu'alors le sieur de Gallery, qui était toujours resté à quelque distance d'elle, lui donna la pièce de cinq francs qu'il lui avait promise, en lui disant : « Vieille folle, je ne croyais pas que tu l'eusses fait », qu'aussitôt la fille Salles remit les vêtements dont elle s'était dépouillée.

Considérant qu'il est demeure constant qu'au moment de la rencontre du sieur de Gallery avec la fille Salles, la procession de la Fête-Dieu, qui se faisait ce jour là, était déjà éloignée du lieu de cette rencontre, que les personnes qui assistaient à cette procession n'ont pu apercevoir ce qui se passait dans cet endroit, relativement à la fille Salles, et qu'il est impossible de rien voir, dans l'affaire, qui tendit à troubler la cérémonie religieuse qui se faisait alors dans la commune.

Considérant qu'il est attesté par les témoins que la fille Salles en gardant sa chemise était restée couverte de manière qu'on ne pouvait apercevoir et qu'on n'apercevait effectivement aucune partie de son corps que la pudeur n'aurait pas permis de montrer.

Considérant que d'après cet état de choses formellement établi par d'instruction, on ne peut trouver dans l'action commise par la fille Salles, à l'instigation du sieur de Gallery, qu'un acte de légèreté, et d'inconséquence, et non un outrage public à la pudeur, ni aucun autre délit prévu par la loi.

Considérant que l'instruction a fait connaître que quelques paroles libres auraient été adressées par le sieur de Gallery à la fille Salles, mais que ces paroles, quoi qu'elles soient indiscrètes et inconvenantes, n'ont cependant pas un caractère d'indécence assez grave pour constituer un outrage à la morale publique ni aux bonnes mœurs, qu'enfin le reproche fait au sieur de Gallery d'avoir montré un jeu de cartes présentant des figures obscènes, n'a été nullement justifié.

Le tribunal renvoie et décharge de l'action la fille Salles et le sieur de Gallery. (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1866   -   La migration.   -   On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées septentrionales, surtout des cigognes, des grues et des hérons. On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année. 

 

Janvier 1867   -   Le froid.   -   la soirée et une partie de la nuit de samedi à dimanche dernier ont été marquées par une température exceptionnelle.

Il est tombé, pendant plusieurs heures consécutives une sorte de pluie fine et glacée qui a converti nos rues et nos places publiques en une véritable mer de glace, sur laquelle les mieux aguerris ne parvenaient que fort difficilement à conserver l'équilibre. Aussi les chutes ont-elles été nombreuses. Plusieurs d'entre elles ont donné lieu à des accidents plus ou moins graves.

 

Février 1875   -   Mort par immersion.  -  Le 1er de ce mois, le nommé Pierre Marie, âgé de 55 ans, journalier à Troismonts, canton d'Évrecy, a été trouvé noyé dans une carrière, sise à Goupillières. La mort paraît résulter d'un accident.

 

Février 1875   -   La Cour.  -  La Cour de Cassation a décidé : 1° que, seuls les propriétaires ou les fermiers avaient le droit exceptionnel de tirer sur les poules des voisins ; 2° qu'ils ne pouvaient les tuer qu'au moment où elles commettaient un dégât actuel et effectif ; 3° et sur les lieux mêmes où le dommage était causé. Ceci s'applique aussi aux pigeons.

 

Juin 1883  -  Incendie. –  A Goupillières, un incendie a consumé trois bâtiments et partie du mobilier, appartenant à MM. François Ventes, Napoléon Lebaron, Eugène Adam, Nestor Buhour, Eugénie Renouf, Jean Derette, Auguste Locard, et Pierre Marie. Pertes, 24 450 fr. Assuré pour 17 110 fr.  

 

Novembre 1887  -  Un bon emploi.  -  Il y a quelque temps, le conseil municipal de Goupillières votait 120 fr. pour faire un banquet à l'occasion de l'inauguration d'une cloche. Quinze  personnes seulement assistaient au repas, ce qui fait, à 3 fr. 50 par tête, 52 fr. 50 de dépense. Il reste donc 67 fr. 50 disponibles. Pourquoi ne se servirait-on pas de cette somme pour acheter le bois nécessaire à chauffer l'école, qui ne l'a pas été depuis deux hivers ? Ce serait un excellent emploi.  

 

Mars 1888  -  Un maire oublieux.  -  Un homme qui a la mémoire bien courte, c'est le maire de Goupillières. Il a tout simplement oublié, de convoquer son conseil pour la session de février, sessions prescrite par la loi et qu'on aurait pu employer à voter pour l'école un poêle qui lui a fait grand défaut cet hiver.

 

Novembre 1896  -  Facteur infidèle.   -  Le sieur Albert Marie, menuisier, demeurant à la Goupillière ; les femmes Paugé et Launay, avaient chargé le sieur Buquet, facteur à Harcourt de payer différentes sommes s'élevant à 89 fr. 95. Buquet a gardé l'argent. Il a été arrêté.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

.Octobre 1900   -   Vols.  -   A Ouistreham, d'une bicyclette de 460 fr. au sieur Lemenuet, menuisier à Caen.

— D'une paire de bottes de 10 fr. au sieur Lecot, à Tilly-sur-Seulles.

— De 100 fr. d'objets mobiliers au sieur Pouchin, à Cabourg.

— De 50 fr. de pommes au sieur Bellenger, à Goupillières.

— D'un fusil de 100 fr. au sieur Aubry, cultivateur à Tailleville.

— D'une paire de bottines de 18 fr. au sieur Casset, cultivateur à Saint-Samson. — De 66 fr. d étoffes à la veuve Lecoq, mercière à Bernières-sur-Mer.

— De 200 bouteilles de vin dans la villa du sieur Claverie, à St-Aubin-sur-Mer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Fièvre typhoïde.  -   Cette maladie sévit avec assez de violence au Havre. C'est au point qu'on a jugé prudent de ne pas faire l'appel des « treize jours » du 24e d'infanterie.

— Dans les autres villes de Normandie, les réservistes ont commencé lundi leur période d'exercice. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1908  -  Incendie.  -  Un incendie attisé par un vent violent détruit huit habitations couvertes en chaume. Les six propriétaires sont assurés, mais leurs locataires ont tout perdu.

 

Novembre 1938   -  Une pharmacienne en un garagiste sont tués dans une collision.   -   Un terrible accident s'est produit lundi soir, vers 20 h., au lieu dit le « Trou-Gaillard », route nationale n° 13.

Une automobile venant de Paris, se dirigeait vers Lisieux, elle était conduite par M. Bisson, pharmacien en cette ville, qui était accompagné de Mlle Fernande Sauvage, âgée de 32 ans,  originaire de Rennes, pharmacienne à l'hôpital de Lisieux.

Au « Trou-Gaillard », la voiture de M. Bisson entra en collision avec une camionnette qui traversait la route nationale et conduite par M. Adolphe Deropsy, garagiste à Brionne.

La voiture du pharmacien, par son avant gauche, accrocha la camionnette dans sa porte arrière, arrachant complètement la carrosserie du châssis.

M. Deropsy fut tué sur le coup. La voiture du pharmacien, parcourut encore 30 mètres, puis après avoir évité de justesse un arbre, se renversa dans le fossé. Grièvement blessée à la tête, Mlle Sauvage fut transportée à l'hôpital de Bernay où elle est décédée dans la nuit.

 Sérieusement blessé et atteint d'une fracture de la rotule, M. Bisson a été conduit dans une clinique de Lisieux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1939   -   Une église cambriolée.   -   M. l'abbé Noblet, curé de Trois-Monts, desservant l'église de Goupillières s'est aperçu que deux troncs, ce lui de sainte Thérèse et celui de saint Antoine, avaient été fracturés et vidés de leur contenu. 

Ces deux troncs n'ayant pas été relevés depuis six mois, il est à présumer que la somme dont s'est emparé le malfaiteur atteint un certain chiffre. M. l'abbé Noblet prévint immédiatement la gendarmerie d'Évrecy. Un individu suspect a été aperçu dans l'église. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Février 1939   -   Le cambrioleur d’église est identifié.   -   Nous avons relaté les circonstances dans lesquelles a été découvert le cambriolage commis à l'église paroissiale de Goupillières, où les troncs de sainte Thérèse et de saint Antoine avaient été fracturés et vidés de leur contenu.

Au cours de leur enquête, les gendarmes d'Évrecy avaient pu recueillir des renseignements précis sur le signalement d'un individu aperçu dans le bourg, et dont l'allure avait paru suspecte.

Grâce à ces renseignements, la gendarmerie, poursuivant ses recherches, a pu établir l'identité exacte de cet individu, en même temps qu'elle établissait la preuve de sa culpabilité. Il s'agit d'Arsène Oger, 28 ans, nomade, dont l'arrestation ne saurait tarder. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1943   -   Imprudences.   -   Trois Calvadosiens, MM. Maurice Bisson, de Goupillières ; Lucien Faucon, de Saint-Georges-d'Aunay, et Achille Lepley, d'Ouffières, ainsi que M. André Gouget, tous quatre manœuvres à Fermanville (Manche), afin de se rendre à Cherbourg, voulurent couper à travers champs pour abréger la route. Mais à peine s'y étaient-ils engagés qu'une violente explosion se produisit ; Maurice Bisson fut tué net ; Lucien Faucon et Adrien Lepley, grièvement blessés.

Gouget, le seul qui n'a pas été blesse, expliqua qu'ils avaient bien vu les pancartes signalant le terrain dangereux ; c'est alors qu'ils empruntèrent un petit chemin qu'ils ne croyaient pas interdit. Plusieurs accidents de ce genre se sont déjà produits : tous les terrains dangereux sont signalés par de nombreuses pancartes ; c'est donc à l'imprudence qu'ils sont dûs. (Bonhomme Normand)

 

Août 1948   -   Un audacieux cambriolage à Goupillières.   -   Ayant acheté son souper en compagnie de sa famille et de ses employés M. Eugène Cosne, cultivateur à Goupillières, se rendait sur le pas de sa porte pour prendre le frais. Qu'elle ne fut pas sa surprise en apercevant une corde lisse qui descendait d’une fenêtre du 1er étage.

Montant aussitôt dans ses appartements, M. Cosne devait constater qu’un malfaiteur avait fouillé sa chambre et emporter 200 000 francs en espèces ainsi que des bijoux en or et de l'argenterie évalués à pareille somme. C'est en vain que la victime et ses familiers fouillèrent les alentours.

A 400 mètres de la ferme, on a relevé dans un champ des traces d'huile et de roues d'auto. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton d'Évrecy.  -  Évrecy (A) ; Amayé-sur-Orne (D) ; Avenay (D) ; Baron-sur-Odon (R) ; Bougy (R) ; Rully (R) ; La Caine (R) ; Curcy (R) ; Esquay-Notre-Dame (D) ; Éterville (D) ; Feuguerolles-sur-Orne (D) ; Fontaine-Étoupefour (R) ; Gavrus (R) ; Goupillières (R) ; Hamars (R) ; Maizet  (R) ; Maltot (D) ; Montigny (R) ; Neuilly-Le-Malherbe (R) ; Ouffieres (R) ; Prèaux-Bocage (R) ; Sainte-Honorine-du-Fay (R) ; Saint-Martin-de-Sallen (R) ; Tourville-sur-Odon (R) ; Troismonts (R) ; Vacognes (R) ; Verson (R) ; Vieux (D). (Source  : Le Bonhomme Libre)

10760   GOUPILLIERES  (Calvados) -  Vue générale du Pont de Brieux.

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