15 Février 2025 |
UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU
CALVADOS |
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GOUSTRANVILLE |
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Canton de Dozulé |
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Septembre 1830 - Les habitants de Goustranville unis pour célébrer la victoire. - Dimanche dernier, en même temps que l'on célébrait Goustranville la fête de la paroisse, on y proclamait le nouveau Roi des français. Après la prestation du serment de fidélité au Roi, les gardes nationaux ont assisté à l'office, et tous les habitants ont entendu avec plaisir quelques passages d'un sermon, fait par le desservant d'une paroisse voisine, de Basseneville, sermon qui avait pour texte l'oubli des injures, « oublions, a dit le prédicateur, oublions toutes nos querelles, toutes nos inimitiés, souvenons-nous que nous sommes les enfants de la même patrie, soumis aux mêmes lois, intéressés tous à la prospérité de notre beau pays. Et vous, gardes nationaux, ne perdez jamais de vue que si des armes sont remises en vos mains, c'est pour le soutien du trône, c'est pour vous en servir contre les étrangers, si jamais ils nous menaçaient, mais que vous devez éviter soigneusement de les tourner contre des français, vos concitoyens et vos frères. » L'auditoire a su gré au curé de ces paroles que chacun voudrait entendre toujours sortir des bouches chargées de prêcher aux hommes la paix et l'union. Après le sermon, le frère du maire et la fille du capitaine de la garde nationale, ont fait, en faveur des victimes de juillet, une quête dont le produit s'est élevé à 58 fr. Dans
l'après midi, la garde nationale s'est réunie de nouveau pour
l'inauguration du drapeau tricolore, et un bal champêtre s’est ouvert
aux cris de vive Louis-Philippe. Le sentiment de bonheur qui animait tous les habitants se peignait sur leur physionomie. Une nouvelle collecte a été faite par l'épouse de l'adjoint et a produit encore une somme de 52 fr., qui, jointe à celle reçue le matin et à des souscriptions particulières, va être envoyée de suite à Paris. (Le Pilote du Calvados)
Septembre 1830 - Souscription. - En faveur des veuves et des orphelins des victimes tuées à Paris le 27, 28 et 29 juillet 1830. Au bureau du Pilote( 9º. liste ). MM. Jouin, maire de Verson, 5 fr. ; Jean-Baptiste Leduc, adjoint, 5 fr. ; Jean-Baptiste Mahyer, percepteur, 5 fr. ; Gambier, officier retraité, 5 fr. ; Delaunay, capitaine retraité, 5 fr. Lejeune, P. J., capitaine, 5 fr. ; Paul-Alexandre Lepelletier, 5 fr. ; Marc, maire de Mathieu, 10 fr. ; Bellier fils, propriétaire à Cully , 5 fr. ; Castel géomètre du cadastre, 5 fr. ; Jobert père, propriétaire, 20 fr.
Souscription ouverte à Villers, en l'étude de Me Langlois, notaire, 32 fr. 30 c. Gosse, huissier à Douvres, 5 fr. ; Daubert, directeur des postes à la Délivrande, 5 fr. ; Fournier, capitaine retraité, à Erne, 15 fr. ; Fitz-Gérald, écuyer irlandais, 10 fr. ; Révérend, chef de bataillon retraité, 5 fr. Collecte faite à Banneville, lors de l'inauguration du drapeau, déposée par M. Denis, maire, 44 fr. 30 c. Boullin jeune, 10 fr. ; Simon, J. B., et son petit fils Léon, 6 fr. La première compagnie de chasseurs de la garde nationale de Caen, produit d'une collecte faite à la suite d'un banquet, 88 fr. Souscription ouverte à Goustranville-Saint-Clair, déposé par M. Hoybel, maire, 160 fr. ; François Lecael, garde champêtre, à Carpiquet, 3 fr. ; Laurent l'aîné, maire à Carpiquet , 10 fr. (Le Pilote du Calvados)
Décembre
1845 -
Nouvelles locales. - On
lit dans le Journal de Caen : Il y a peu de jours, M. le curé de
Goustranville, canton de Dozulé, voit arriver chez lui un confrère
inconnu, il était déjà tard, et celui-ci demanda l'hospitalité de la
nuit, ce qui lui fut accordé avec empressement. La
conversation s'engage entre M. le curé et son hôte, ce dernier semblait
peu expansif, et très économe de paroles, il avait ses raisons pour
garder le silence, car son langage inculte et grossier devait le trahir.
Le maître de la maison étonné, lui demande dans quel collège et dans
quelle grammaire il a appris le français. Celui-ci de s'excuser sur le
laps de temps écoulé depuis la fin de ses études, d'ailleurs la faute
principale en était à ses ouailles dont il avait adopté le langage pour
se mettre à leur portée. —
Soit ! dit le curé, parlons latin maintenant. —
J'en ai perdu l'habitude, on ne parle pas latin dans ma paroisse. —
Mais vous dites votre bréviaire ? —
Certainement. —
Voulez-vous bien me le montrer ?
—-Vos
lettres de prêtrise ? —
Je ne les porte jamais sur moi pour ne pas les perdre. —
Vous êtes un imposteur, vous n'avez jamais été prêtre. —
Voyez cet habit. —
L'habit ne fait pas le moine. —
Vos papiers ? —
Je n'en ai pas. A ces mots, par un mouvement d'extrême célérité, l'interrogateur saisit un fusil et le pointe de manière à tenir en respect celui qui n'est plus à ses yeux qu'un malfaiteur. Il
ordonne à sa domestique épouvantée de courir chez le maire et chez le
garde-champêtre, ils arrivent bientôt, et grâce à l'énergie, au
sang-froid de leur pasteur, ils s'emparent de cet homme, ils le fouillent
et trouvent sur lui, au lieu de bréviaire, deux pistolets chargés. Il
est maintenant en prison et ne pourra, d'ici à quelque temps du moins,
renouveler ses visites à Messieurs les curés. Nous
savons de bonne source qu'un autre industriel, jouant le même personnage,
a tenté d'exploiter le canton de Troarn, et a fait des dupes notamment à
Ranville. ( L’Indicateur de Bayeux )
Juillet 1855 - Les adjudications. - Il sera procédé, lundi prochain 10 juillet, en l'hôtel de la Sous-Préfecture, à l'adjudication des travaux à exécuter et des fournitures à faire pour entretien et réparation des chemins vicinaux dans les communes ci-après désignées : Quetteville.
7 650 fr. — Bénerville
(chemin dit du Cid), 1 767 fr. 41 c. —
Saint-Julien-sur-Calonne, 1
541 fr. 50 c. — Cricqueville, (le droit a été augmenté de 10 %, suivant
autorisation de M. le Préfet), 1 100 fr. — Cresseveulles,
(même augmentation), 742 fr. 50 c. —
Putot, (id.) 532 fr. 8 c.
— Goustranville.
953 fr. 56 c. —
Danestal. 618 fr. 20 c. — Sureville.
442 fr. 40 c. ( Le journal de Honfleur )
Juin 1860 - Une nomination. - Par arrêté préfectoral du 5 juin, Mme Bataille, religieuse actuellement chargée de la direction provisoire de l'école publique des filles de Goustranville et Basseneville, est nommée institutrice communale, sans changer de résidence. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin 1860 - Vol d’un cheval. - Un cheval estimé à 400 fr. et appartenant au sieur Vauquelin Théodore, cultivateur à Goustranville, a été volé dans un herbage situé en cette commune, dans la nuit du 5 au 6 courant. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Inondation de la vallée de la Dives. -
A la suite des pluies abondantes et continuelles qui sont
tombées dans notre pays, une inondation considérable s'est produite dans
la riche vallée de la Dives et l'a submergée dans toute son étendue,
depuis Dives jusqu'à Corbon, c'est-à-dire dans une longueur de plus de
cinq Tous les cours d'eau qui coulent dans la vallée ont franchi leurs digues et se sont répandus dans les herbages voisins, on a constaté que les digues avaient été emportées par la crétine en plusieurs endroits. La belle vallée de la Dives, dont l'aspect présentait encore, il y a peu de jours un aspect tout à fait enchanteur, n'est plus qu'un immense lac d'eau bourbeuse. La route de Caen à Rouen, entre Troarn et Saint-Samson, est couverte par l'eau comme au mois de décembre dernier, lors de la crétine qui survint à la suite du dégel. La vaste plaine marécageuse, connue vulgairement sous le nom de Domaine, qui appartenait, avant la révolution de 89, à M. le duc d'Orléans, et qui est bordée par les communes de Saint-Samson et Saint-Pierre-du-Jonquet, Le Ham, Goustranville et Putot, n'offre plus à l’œil qu'une immense nappe d'eau. Tous les herbages que l'on destinait à être fauchés, dans la vaste étendue de la belle vallée de la Dives, sont tellement couverts d'eau que l'on a peine à découvrir quelques vestiges d'herbe. La situation exceptionnelle de la vallée de la Dives et la nature particulière du terrain dont elle est composée, rejettent toute espèce de travaux de dessèchement, elle ne prospère que par l'humidité naturelle du sol, ôtez lui cet élément indispensable à sa prospérité, elle se desséchera et ne produira plus rien, les rongeurs la ravageront complètement, et les bestiaux qu'on y met au pâturage nous trouverons plus qu'une nourriture insuffisante, ces faits se produisent dans la vallée toutes les fois qu'une inondation ne l'a pas couverte pendant l'hiver. La crétine que nous signalons est hors de saison, c'est un mal inévitable qu'il faut avoir la résignation de supporter, parce qu'aucun moyen ne peut être assez efficacement employé pour l'empêcher ou pour l'éviter, néanmoins, si le temps se fixait au beau et que les propriétaires et les fermiers de la vallée en profitassent pour couper leurs herbes telles quelles, en temps opportun, le regain qui croîtrait à l’arrière saison, s'il était favorisé par un temps convenable, les dédommagerait encore considérablement de leur perte actuelle, tant la fécondité de la vallée est grande et toute puissante après les inondations. ( L’Ordre et la Liberté)
Décembre 1865 - Tribunal correctionnel de Caen. - Présidence de M. O. Lanfran de Panthou, substitut de M. le procureur impérial occupant le siége du ministère public. - Pimont, journalier à Goustranville, prévenu du vol d'un pain de beurre à Caen, est traité avec indulgence par le Tribunal, malgré les explications invraisemblables par lesquelles il cherche à excuser son délit, mais parce que ses antécédents ne sont pas mauvais et que la valeur de la chose volée n'est pas considérable. Il subira la peine de 2 mois de prison et 25 fr. d'amende. (L’Ordre et la Liberté )
Février
1866 -
Une belle initiative. -
Au moment où l'initiative éclairée de M. le Ministre de
l'Instruction publique empreinte toutes les formes pour répandre
l'instruction et surtout pour mettre la science à la portée des classes
pauvres. Il importe de signaler toutes les tentatives qui sont faites dans
le but de venir en aide à de si louables On
nous assure que l'autorité locale de la commune de Goustranville a
décidé que tout enfant appartenant à une famille peut aisée et qui est
en âge de fréquenter l'école, recevra, par jour de classe où il
assistera, un demi-kilogramme de pain. Voilà
une sage et philanthropique idée qui mérite d'être délivrée à la
publicité. Elle sera, nous n'en doutons pas, d'un utile et fécond
exemple pour notre pays.
Octobre 1868 - Un incendie. - On nous rapporte qu'un incendie a éclaté samedi dernier, à onze heures du soir, en la commune de Goustranville, hameau de la Chollerie, au domicile du sieur Lisse, marchand de fruits, et que le feu a dévoré l'habitation de ce dernier avec le mobilier qu'elle contenait. Les renseignements nous manque à ce sujet.
Juillet
1868 -
L'orage. -
Samedi dernier, pendant l'orage qui est venu fondre dans
l'après-midi, sur notre contrée, à la suite d'une chaleur accablante,
tonnerre est tombé dans un herbage, situé à
Saint-Clair-de-Goustranville, et a tué un bœuf appartenant, dit-on, à
Mme Veuve Martine, propriétaire à Saint-Clair, ou à son gendre, M.
Charles Denis. A
Chicheboville, de jeunes poulets ont été tués par des grêlons de la
grosseur d'une petite noix. La
foudre est tombée à plusieurs autres endroits, mais sans occasionner
aucun mal. Le lendemain, l'orage a éclaté avec plus de force que la
veille, et a versé une pluie abondante qui était mêlée de gros
grêlons.
Août
1868 -
Un escroc. -
Un procès-verbal a été dressé le 17 courant, contre le sieur
Léonard Martin Desloges, propriétaire à Goustranville, inculpé de
tromperie sur la qualité et la quantité de la marchandise vendue, en
apportant sur le marché un pain de beurre de 10 kilogrammes, enveloppé
d'une couche de trois centimètres de beurre de bonne qualité, recouvrant
tout le reste d'un beurre d'une qualité très inférieur. Le beurre saisi
a été remis aux Petites-Soeurs des pauvres.
Septembre
1869 -
Fait divers.
- Le
mardi 21 septembre dernier, vers huit heures du soir, le sieur Louis
Langlois, de Goustranville, entendant un coup de fusil qu'on venait de
tirer près de son habitation, sortit de chez lui pour en connaître la
cause. Il ne fut pas peu surpris en voyant deux individus qui prenaient la
fuite, emportant deux canards qu'ils avaient tués et qui lui
appartenaient. Ces rôdeurs de nuit, croyaient, à la faveur des
ténèbres, n'être pas reconnus, mais la nuit n'était pas si noire pour
qu'on ne pût en reconnaître un. Aussi, le sieur Langlois écrivit, le
lendemain, à celui-ci qui s'il ne se rendait pas auprès de lui pour lui
payer ses canards, il allait le dénoncer alors à justice. Cette menace
produisit un effet salutaire, car le délinquant se rendit aussitôt à
l'invitation du sieur Langlois, et paya à celui-ci une somme de dix
francs, à titre d'indemnité, pour là perte de ses deux canards.
Voilà, il faut en convenir, du gibier qui coûte un peu cher !
Une circonstance particulière s'est produite à cette occasion : M. le curé qui avait, il y a un an environ, été l'objet d'une tentative de vol, laissait, dans la principale pièce du presbytère, chaque fois qu'il s'absentait, un petit chien qui aboyait au plus léger bruit. Quand il rentra chez lui, il trouva son chien dehors. Comme sa provision de viande, avait disparu, on a conjecturé qu'elle avait servi en partie de pâture à l'animal qui avait été mis dehors par les voleurs, pour l'empêcher d'aboyer pendant qu'ils faisaient leur coup de main.
Mars
1872 -
Le gel.
- Les
désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus
graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons
de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.
Février 1875 - La Cour. - La Cour de Cassation a décidé : 1° que, seuls les propriétaires ou les fermiers avaient le droit exceptionnel de tirer sur les poules des voisins ; 2° qu'ils ne pouvaient les tuer qu'au moment où elles commettaient un dégât actuel et effectif ; 3° et sur les lieux mêmes où le dommage était causé. Ceci s'applique aussi aux pigeons.
Février
1875
-
Grave question. - Des
canaux de dessèchement ont été établis pour préserver de l'inondation
les communes de Troarn, Saint-Samson, Basseneville, Goustranville et
Janville. Les marais de ces quatre premières communes sont sous l'eau
depuis un mois, seul, Janville est à sec. Qui nous expliquera ce
phénomène ?
Décembre 1875 - Taureau furieux. - Mardi, la dame Capitaine, âgée de 40 ans, demeurant à Goustranville, sortit de chez elle pour aller faire une commission à une certaine distance de sa maison. En passant dans un herbage où il y avait des bœufs au pâturage, l'un de ces animaux, qui est très méchant, se précipita sur elle et la terrassa en lui labourant tout le corps à coups de cornes. La malheureuse femme fut rapportée chez elle dans un état désespéré, les intestins lui sortaient du corps. Quelques moments avant cet accident, un homme qui passait par le même herbage, fut aussi assailli par l'animal en question, qui lui porta des coups de corne dans la cuisse et dans le dos, mais, grâce à un pommier dont il se trouvait peu éloigné, cet homme, qui s'empressa de monter dedans, parvint à se soustraire à la fureur de l'animal.
Juillet
1880
- Les orages.
- Samedi
soir, un orage 1épouvantable à éclaté sur Caen et une partie du
Calvados. A Caen, les rues de la ville ont été transformées en torrents
et l'eau a envahi beaucoup de maisons. Des arbres ont été renversés par
l'ouragan, notamment près de l'école de natation, ainsi qu'à Louvigny Dans
les communes d'Hérouvillette et Ranville, les colzas, blés, sarrasins,
ont été broyés par la grêle. Le
canton d'Évrecy a beaucoup souffert. Les blés, les orges sont roulés et
hachés, les seigles, plus avancés, ont la paille moins altérée, mais
les sarrasins sont endettés et absolument perdus. Les avoines n'ont
plus d'épis, les colzas sur pied sont émondés, ceux qui étaient
coupés sont aux trois quarts battus. L'écorce des jeunes pommiers est
même détachée du tronc dans les endroits où les grêlons ont frappé.
C'est un désastre complet. Les communes les plus frappées sont :
Sainte-Honorine-du-Fay , Maizet, Avenay, Esquay, Vieux, Maltot
et Feuguerolles. A Hamars, les récoltes des quatre principales
fermes sont complètement détruites et non couvertes par
assurances. Dans
le canton de Ryes, on évalue à plus de trente mille francs les dégâts
causés par la grêle. A
Fontaine-Etoupefour, les dégâts s'élèvent à 30 000 fr. A
Argences, la foudre a tué une jument appartenant au sieur Deschamps,
maître d'hôtel. A Billy.
elle est tombée sur la maison du sieur Bisson, a dérangé un lit dans
lequel étaient couchées deux personnes, mais n'a fait que de légers
dégâts. A Livarot, elle a brûlé une meule de foin. A Trouville, il y a
eu un véritable déluge. A
Goustranville, la foudre a tué une jument appartenant à M.
Gosselin. A Dozulé, les marronniers placés de chaque côté de l'église
ont été rompus. Cet
orage a aussi occasionné de grands dégâts dans le canton de Balleroy :
la foudre est tombée plusieurs fois, et a renversé, à Balleroy, deux
personnes qui se trouvaient dans un champ, sans leur faire néanmoins de
graves blessures. A Castillon, par suite de la foudre, le feu a pris à
une boulangerie dépendant de la ferme de M. Pelcerf. Perte 600 fr.
Assurée.
A
Honfleur et les environs, notamment du côté de Gonneville, l'orage a
fait des dégâts considérables. Rue Boudin, à Honfleur, une petite
fille a été renversée par la masse d'eau
qui, de la côte, se précipitait par cette rue en pente. Sans le prompt
secours d'un habitant du quartier qui fut assez heureux pour ressaisir
l'enfant qui disparaissait entraînée par le courant, il est certain
qu'elle n'eût pu d'elle même échapper au danger qui la menaçait. Le
préfet rappelle aux maires dont les communes ont subi des pertes, qu'ils
doivent adresser à la préfecture une demande de secours, indiquant
nominativement les cultivateurs sinistrés et la perte de Chacun. Dans la
même pétition, ils feront connaître les noms de deux cultivateurs d'une
commune voisine les plus aptes à assister les contrôleurs dans l’estimation
des pertes.
Avril
1881
- Du danger d’avoir
la main trop prête d’aller.
- Mamzelle Frisette,
des environs de Goustranville, a, parait-il, l'allure légère et la main
lourde. Ayant réclamé Mamzelle
Frisette, qui est très susceptible, et s'emporte pour un rien perdit
patience, à cette réclamation et sauta sur sa blanchisseuse qu'elle
frappa des pieds et des mains, d'une manière assez grave, sans
pouvoir obtenir la remise des bonnets, ce qui l'a privée d'aller
voir sont amoureux. Procès-verba a été dressé.
Octobre 1881 - Les voleurs d’église. - Pendant la nuit de dimanche à lundi, de hardis malfaiteurs se sont introduits dans l'église de Troarn. Dans la sacristie ils ont fracturé une boîte dans laquelle il y avait une somme de 30 à 35 fr., provenant du prix des places de l'église. Ils ont pris divers autres objets. On estime à 60 fr. les vols et les dégâts. On soupçonne deux individus étrangers au pays, que les gendarmes de Troarn avaient rencontrés à Sannerville, dimanche dernier, vers 3 heures du soir, et auxquels ils avaient demandé leurs papiers. Ils répondirent qu'ils étaient ouvriers typographes à Caen, et qu'ils se rendaient à la fête de Saint-Richer, à Basseneville. Pendant
la même nuit, on s'est introduit dans l'église
de Goustranville, située sur le bord de la route, en ouvrant une
porte latérale placée au bas du clocher, et l'on a fouillé l'église,
dans laquelle on n'a pu prendre que diverses clefs. On présume que ce
sont les mêmes malfaiteurs qui ont commis cet autre méfait. Enfin deux
tentatives de vols, avec escalade et effraction, ont été commises dans
l'église de Garnetot.
Novembre 1888 - Les voleurs d’église. - Encore une église pillée, c'est celle de Goustranville. Des malfaiteurs y ont pénétré la nuit. Ils ont pris un calice d'argent avec la patène, les burettes et le plateau de même métal, plus une dizaine de francs. Fracturant ensuite le tabernacle, ils ont dérobé un ciboire et une custode ' également en argent, cette dernière enveloppée dans un étui de velours rouge et renfermant les hosties consacrées qu'on n'a pas retrouvées. La valeur des objets soustraits est d'environ cinq cents francs.
Janvier
1889 -
Cheval tué. -
Samedi matin, sur la ligne de Mézidon à Trouville, un train a
culbuté, au passage à niveau n° 55, une voiture à quatre roues dite
break, appartenant à M. Conard, herbager à Goustranville. Le
cheval a été tué sur le coup par la locomotive. M. Conard, qui était
dans la voiture, n'a pas été blessé.
Juillet
1895 - Une
femme brûlée.
- Dans
la soirée du 14 juillet, une femme âgée, habitant Goustranville, aux
suites de ses brûlures. Le cadavre ne fut découvert que le lendemain. Le
haut du corps était carbonisé. Détail horrible un côté était ouvert
et l'on voyait l'un des pouvons qui était brûlé. Le parquet de
Pont-l'Évêque, prévenu de cette découverte, a fait une descente de
justice. Dans le pays, de sinistres rumeurs circulaient. On ne parlait de
rien moins que d'un assassinat suivi de viol, et l'on soupçonnait,
comme auteur du crime, un des rôdeurs de la contrée. Il n'en est rien
dit-on. Cette femme serait tombée accidentellement dans le feu en faisant
sa soupe. (source :
le Bonhomme
Juin 1896 - Vols d’animaux. - A Blonville, près Trouville, un cheval a été dérobé au sieur Mabire, jardinier. — La veuve Lecoq, débitante à Beaufour, accuse son fils Albert, marchand de poisson, de lui avoir détourné une vache. — Un cheval a été dérobé au sieur Célestin Lafosse, cultivateur à Hermival-les-Vaux. — Une jument a été volée au sieur Paul Cuiller, à Goustranville. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre 1898 - Mort subite. - Le nommé Hardouin, 49 ans, de Laval est mort samedi la nuit à Goustranville, dans une grange où on lui avait donné asile. (source : le Bonhomme Normand)
Octobre 1899 - Écrasé. - Le nommé Nicolas, 20 ans, domestique de M. Lemonnier, éleveur à Goustranville, passait à Pont-l'Evêqne, conduisant une lourde voiture chargée de paille et attelée de deux chevaux. Il
glissa si malheureusement que la roue de la voiture lui passa sur la
jambe, la lui broyant. Le malheureux perdait le sang en abondance et il ne
tarda pas à succomber. (source le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 -
Une faiseuse d’anges.
- Une
femme de Goustranville, près Dozulé, se trouvant en état de grossesse,
se serait adressée à une femme de Bretteville-sur-Odon, dont la
spécialité serait de pratiquer des manœuvres abortives. La coupable
aurait été dénoncée à la gendarmerie par une marchande ambulante de Goustranville.
(source : le Bonhomme Normand)
Février
1900 - Les charbons. –
Les charbons de terre devenant de plus en plus rares, la hausse
continue. Au
début de la guerre du Transvaal, le gouvernement anglais ayant accaparé
les mines de Cardiff et de Newcastle qui alimentent notre littoral, les
arrivages deviennent de plus en plus rares. Par suite de l'affluence des demandes, les charbons français sont sur le point de devenir aussi rares que les charbons anglais. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1900 - Parents inhumains.
– Célestin
Delamare, 66 ans, estropié d'une jambe, exténué de faim et de froid,
était venu demander asile à sa sœur et à ses parents qui
habitent Goustranville, canton de Dozulé. Ils
ont barricadé leurs portes. Le malheureux est allé se coucher dans un
fossé, où il est resté jusqu'à sept heures du soir. Il y serait mort
de froid, si une dame charitable de la localité ne l'avait pas fait
transporter chez elle.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Noyé. -
On a trouvé noyé dans le
canal de dessèchement, où il était tombé accidentellement, le sieur
Octave Langlois, fermier à Goustranville, près de
Juillet 1903 - Parents, veillez. - Le petit Maurice Barbey, 20 mois, en nourrice à Goustranvïlle, canton de Dozulé, est tombé dans un fossé et s'y est noyé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1903 - Nouvelles plaques. - Les cyclistes sont obligés d'être, timbrés et plaqués ; c'est-à-dire que leur outil roulant doit porter un timbre ou un grelot et une plaque de contrôle. Or, les plaques de 1900 cessent d'être valables en 1904. On va leur en délivrer de nouvelles pour jusqu'en décembre 1907, et cela, moyennant finances, bien entendu. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1903 - Conseil dissous.
- Depuis
la mort du maire de Goustranville, près Dozulé, la municipalité n'a pu
être reconstituée. Un décret du président de la République vient de
dissoudre le conseil municipal. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier 1904 - Dissolution. - Par suite de la récente dissolution du Conseil municipal de Goustranville, la préfecture a nommé une commission spéciale composée de M. Hervieu, adjoint, président ; MM. Bonnement et Moussard,. conseillers municipaux. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Accident d’auto.
- Un
ingénieur de la Société Peugeot, de Fives-Lille, essayant une
automobile qu'il venait d'acheter à Caen, passait à Goustranville, près
Dozulé. Le chauffeur Bertrand voulut éviter une voiture ; l'automobile
versa, et les deux voyageurs, pris dessous, furent grièvement blessés.
Le chauffeur, dont l'état était désespéré, a été transporté
d'urgence à l'Hôlel-Dieu de Caen, où il est mort. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre 1909 - Funèbres découvertes. - On a trouvé, dans le marais de Saint-Clair à Goustranville, près Dozulé, le cadavre de la dame Frénée, née Marie Lecomte. Elle aurait succombé à une congestion cérébrale. — On a découvert dans un vieux bâtiment abandonné à Auberville, le cadavre de la veuve Paisnel, née Julia Saunier, 57 ans, originaire de Courseulles, marchande de moules. Elle avait succombé à une congestion. — Un charpentier de Honfleur, le sieur Alphonse Beaucour, 68 ans, a été trouvé mort près de la maison où il habitait seul. Il avait succombé à une congestion. — On a trouvé dans l'avant-port de Honfleur, le cadavre du sieur Paul Got, 51 ans, marin abord du « Souvenir ». Le canot du bateau ayant été retrouvé à la dérive, Got a dû tomber à l'eau en regagnant son bord. (source : le Bonhomme Normand)
Novembre
1909 -
Le temps. -
La
perturbation est générale. Tempêtes sur terre et sur mer. Sur notre
région, pluies abondantes, grêle et vents violents qui déracinent les
arbres.
(source : le Bonhomme
Décembre 1913 - Classement de monuments historiques. - Sur la proposition de M. Le préfet du Calvados, et après avis favorable des municipalités intéressées, M. Le Sous-secrétaire d'état des Beaux-arts a inscrit sur la liste des monuments classés : Le chœur de l'église de Cagny, le clocher de l'église d'Allemagne-la-Basse, le clocher de l'église de Goustranville, le clocher et le Chœur de l'église de Villiers-le-Sec, le clocher de l'église de Lion-sur-mer, le portail nord de l'église de Mutrécy, le clocher de l'église d'Ernes, le clocher et la façade occidentale de l'église de Thiéville, le clocher de l'église d'Ellon, l'église d'Huppain.
Avril 1914 - Les monuments historiques du Calvados. - Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados : Fontaine-Etoupefour : restes du Château ; Fontaine-Henri : Église (sauf la nef) ; Fontenay-le-Marmion : Clocher et Chœur de l'église ; Formigny : Église ; Fresnes-Camilly (le) : Église ; Goustranville : Clocher de l'église ; Grainville-sur-Odon, Clocher et le chœur de l'église ; Grisy : Croix de chemin sur la route de Vendeuvres à Grisy ; Honfleur : La Lieutenance, Église Sainte-Catherine. Portail de l'église Saint-Léonard ; Huppain : Église ; Juay-Mondaye : Parois de la voûte du transept gauche de l'église, revêtues de fresques classées ; Jurques : Dolmen dit " Pierre Dialan " ; Langrune : Église ; Lion-sur-mer : Clocher de l'église ; Lisieux : Église Saint-Pierre, Église Saint-Jacques, Maison dite " le Manoir de François 1er ", rue aux Féves, Maison dite " le manoir de salamandre ", rue aux Féves. Maison dite " le manoir du pâtissier ", dans l'ancienne rue Basse-Boucherie ; Longues : Église de Marigny ; Louvières : Église ; Luc-sur-mer : Clocher de l'église, Croix en Pierre (1662) dans le cimetière ; Maizières : Église ; Maltot : Chœur de l'église, Etc...
Mars
1917
- Macabre découverte.
-
On a découvert,
ces jours-ci, sur la plage de Cabourg, le cadavre du jeune Augustin
Gelée, 12 ans, demeurant chez sa mère, gardienne
d'herbages à Goustranvllle. On croit que cet enfant, qui était disparu
depuis le 31 janvier, est tombé dans le canal de dessèchement de la
Dives et a été entraîné par le courant.
Juillet 1920 - L’instinct du mal. - Pour se venger d'avoir été congédié par son patron. M. Niobey, cultivateur à Goustranville, canton de Dozulé, le jeune Alphonse Samson, 16 ans, a mis le feu à un bâtiment de la ferme de ce dernier. Il a, en outre, répandu dans la cave le contenu d'une barrique de cidre. Les
pertes subies par M. Niobey s'élèvent à 12 000 fr. Le jeune incendiaire
a été arrêté et écroué à Pont-l’Évêque. • - (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Les malfaiteurs précoces.
- Nous
avons relaté, dans un précédent numéro, l'arrestation du jeune Adolphe
Samson, qui, pour se venger de son patron, M. Niobey, fermier à
Goustranville, près de Dozulé, qui l'avait congédié, avait mis le feu
à deux bâtiments de la ferme. Les jours suivant l'arrestation du jeune
incendiaire, L'enquête
aboutit à l'arrestation d'une jeune servante Madeleine Lepetit, 14 ans,
qui, après beaucoup de difficultés, finit par passer des aveux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1920 -
Chronique de la Cour d’Assises.
- Un jeune incendiaire.
- Alphonse
Samson, 17 ans, domestique à Goustranville, est poursuivi comme étant
l'auteur de deux incendies, qui éclatèrent successivement dans un
bâtiment à usage d'étable et de grenier de la ferme exploitée par[1]les
époux Niobey, à Goustranville. Samson,
qui nie être l'auteur du premier incendie, reconnaît seulement le
second, est acquitté comme ayant agi sans discernement. Il sera placé
dans une maison de correction
jusqu'à sa majorité. — Défenseur : Me Humbert,
de Pont-l’Évêque. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre 1922 - Mortel accident de voiture. - Trompée par l'obscurité en revenant de traire ses vaches, Mlle Thérèse Bourrée, 19 ans, cultivatrice chez ses grands-parents, les époux Niobey, à Goustranville, canton de Dozulé, a fait monter sur un talus le tombereau qu'elle conduisait. La voiture s'étant renversée, Mlle Bourrée est tombée sous le cheval et s'est blessée gravement à la tête. Elle a succombé quelques instant après. La jeune Louise Gancel, qui l'accompagnait, a été blessée au visage et au bras. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1925 -
Un drame à la ferme.
- En
rentrant
de Dozulé,
Raymond
Langlois,
53 ans,
cultivateur
Goustranville,
fit une
scène
épouvantable
à sa femme,
née Aubey.
Il
l'injuria
et la
poursuivit
jusque
dans l'herbage
d'un voisin,
M. Coudraye.
Là, armé
d'une fourche,
Il menaça
d'embrocher
sa malheureuse
femme. De
retour
à la maison,
Langlois
tourna
sa colère
contre
sa petite-fille,
Andrée
Cyrille,
17 ans.
Il s'arma
d'un rondin
et voulut
l'en frapper.
Sa
femme qui
se tenait
au dehors,
à distance
respectueuse,
s'approcha
pour protéger
la pauvre
enfant,
et jeta
un seau
d'eau à
la figure
du cultivateur
qui devint
de plus
en plus
furieux.
Après
quoi, elle
s'enfuit
dans la
campagne
avec la
petite-fille.
C’est
alors que
deux coups
de feu
retentirent.
Langlois
avait pénétré
dans sa
maison
pour prendre
son fusil,
qui était
toujours
chargé,
et il
avait tiré
sur sa
femme et
la petite
Andrée Cyrille.
Elles furent
atteintes
toutes
les deux,
et se
réfugièrent
chez un
voisin,
M. Léon
Guédon. Les
deux blessées,
dont l'état
ne présente
pas de
caractère
de gravité,
mais qui
auront
besoin
d'un long
repos,
ont été
soignées
par M.
le docteur
Bougault,
et transportées
ensuite
à l'hôpital
de Pont-l'Evêque. Ce
drame
n'a
pas
autrement
surpris
les
habitants
du
quartier
de
Goustranville.
Les
scènes
de
violences,
provoquées
par
l'ivresse,
du
mari,
étaient
fréquentes
dans
le
ménage
Langlois.
Le
mari
qui,
a jeun,
était
obligeant
et
serviable,
devenait
violent
chicanier
et
querelleur
Février 1926 - Accident. - En voulant éviter l'attelage de M. Hardy, de Garcelles-Secqueville, qui tenait obstinément le milieu de la route, un camion appartenant à L. Digne, entrepreneur de transports à Bavent et conduit par le chauffeur Rémy Hervy s'est jeté dans le fossé. Dégâts matériels.
Mars 1926 - Une vache contre une auto. - M. Gaston Bézière, mécanicien à Paris, passait en auto près de l'église de Goustranville, lorsqu'une vache, se détachant d'un troupeau, est venue se jeter sur l'auto, occasionnant des dégâts matériels.
Janvier 1936 - Père indigne. - Racinais, Georges, 43 ans, né à Prêtreville (Calvados), gardien d'herbages à Goustranville, est accusé d'attentats à la pudeur, sur sa fille. Il a reconnu partiellement les faits. L'accusé
n'a jamais été condamné et les renseignements recueillis sur son compte
sont bons. Partout où il a passé, il a été considéré comme un homme
sobre, honnête et consciencieux. (source
: le Moniteur du Calvados)
Août
1936 - Tient-on
l’auteur du crime de Goustranville ?
- Le
Parquet de Pont-l'Evêque croit tenir l'odieux assassin de Goustranville.
Le lundi de la Pentecôte 1933, une fillette, Marie-Jeanne Olier, dont les
parents sont gardiens de propriété, avait reçu quelques sous pour
acheter des bonbons. Elle se rendit par la route de Caen à Rouen
jusqu'à une épicerie. Hélas ! on ne la revit pas vivante. Dans
un buisson en bordure d'un champ on découvrit le cadavre violé et
mutilé. Les recherches n'aboutirent pas. Or,
il y a quelques mois, à Honfleur, une fillette fut attaquée par un
individu, surpris avant d'avoir eu le temps d'accomplir son forfait.
L'inconnu réussit à s'échapper. Son signalement fut envoyé dans
toutes les directions. Dernièrement,
près de Pont-Audemer, les gendarmes remarquaient un individu qui se
promenait, tenant une bicyclette. L'inconnu avoua qu'il l'avait volée.
Emmené à la brigade de gendarmerie, il fut interrogé longuement et l'on
s'aperçut que son signalement correspondait à celui de l'agresseur de
Honfleur. Ce
rôdeur, nommé Donatien, dirigé sur Pont-l’Evêque, interrogé par le
juge d'instruction sur le drame de Goustranville, se troubla, avoua
certains points, puis se rétracta, invoquant des alibis, tous
reconnus faux. C'est
dans ces conditions que le Parquet vient de décider qu'une reconstitution
du crime de Goustranville aurait lieu cette semaine. Elle semble devoir
amener les aveux complets du misérable. (source
: le Moniteur du Calvados)
Août
1936 - Le
crime de Goustranville.
-
Nous avons annoncé
hier l'arrestation d'un individu soupçonné d'être l'auteur de l'odieux
attentat dont fut victime, à Goustranville, la jeune Marie Olier. Il se
confirme qu'on est bien en présence de l’abominable satyre qui avait si
longtemps échappé aux recherches de la justice.
Récemment,
venait aux oreilles des gendarmes de Blangy-le-Château que Mme veuve
Paumier, demeurant à Saint-André-d’Hebertot, avait dit que son neveu
Gaston Donatien lui avait avoué être l'auteur du crime de Goustranville. Immédiatement,
les gendarmes allèrent trouver Mme. Paumier qui, en effet, leur déclara
que son neveu lui avait bien tenu les propos en question et que en 1933,
le 9 juin, jour de la Pentecôte, Donatien était venu la voir, et
que deux jours après, le bruit se répandait qu'une tentative de viol
avait été commise à Beuzeville sur une enfant de 7 ans et qu'à son
avis, Donatien n'y était, peut-être pas étranger. D'après
elle, c'est en effet un vaurien capable de tout. Munis de ces
renseignements et du signalement de Donatien, la gendarmerie le transmit
à toutes les brigades de France et divers mandats d'arrêt furent
lancés contre lui pour vol de bicyclette en autres méfaits. Dernièrement,
les gendarmes de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) apercevaient sur
la route un individu dont l'allure correspondait étrangement au
signalement de Donatien. Ils
l’emmenèrent à la brigade et établirent qu'en effet ils étaient bien
en présence du criminel. Le
Parquet de Pont-1'Evêque, prévenu, délivra un mandat d'arrêt contre
Donatien, qui fut transféré dans cette localité. Après trois jours
d'interrogatoire serré, Donatien « lâchait le morceau » et
avouait qu'il était bien l'auteur du crime de Goustranville et qu'il
avait transporté Marie Olier, son acte accompli, à l'endroit où on
l'avait retrouvée, distant
de 150 mètres environ de celui où le crime fut perpétré.
L'arrestation
de Donatien a causé un vif soulagement dans la région de Pont-l'Evêque,
où le souvenir du crime impuni de Goustranville était resté vivace. La
reconstitution du crime : La
reconstitution du crime aura lieu demain jeudi, aux premières heures de
la matinée, en présence du Parquet de Pont-l'Evèque. (source
: le Moniteur du Calvados)
Août
1936 - L’application
de la semaine de quarante heures. - Les
organisation patronales et ouvrières se rapportant aux professions
suivantes : 1°
Entreprises de manutention dans
les ports accessibles ou non aux navires
de hautes mer. 2°
Aux hôpitaux, hospices, maisons de santé, asiles d’aliénés,
sanatoriums, préventoriums. Sont
priées, conformément aux articles 7 et 9 du Livre II du Code du Travail
(modifiés par la loi susvisée du 21 juin 1936, instituant la semaine de
quarante heures dans les établissements industriels et commerciaux et
fixant la durée du travail dans les mines souterraines) de faire parvenir
leur avis sur les dispositions à introduire dans le décret
ci-dessus prévu, en signalant, le cas échéant, les accords intervenus
entre les organisations patronales et ouvrières auxquels elles estiment
que le décret à intervenir sevrait se référer et en
communiquant à cet effet une copie conforme de ces accords. Les
organisations patronales et ouvrières intéressées devront donner leur
avis dans le délai d'un mois.
Août
1936 - Les
gendarmes dont l'enquête permit l'arrestation de Donatien vont être
récompensés.
-
A la suite de
l'arrestation et des aveux de Donatien, l'assassin de Goustranville, les
gendarmes Degoussé et Decaudin, de la brigade de Blangy-le-Château, qui,
par leur enquête, permirent d'identifier le meurtrier, ont été
proposés pour une récompense qu'ils ont bien méritée et qui leur sera,
nous n'en doutons pas, accordée. En
les félicitant du succès de leur initiative, il serait injuste de ne pas
rappelé, la part importante qui, dans l'épilogue de cette affaire,
revient au chef d'escadron Brice, commandant la gendarmerie du Calvados. Dès
son arrivée dans notre département, le chef d'escadron Brice, (dont
l'activité, alors qu'il commandait en Corse, fut à la base même de
l'arrestation du fameux bandit Spada) s'était attaché à élucider le
drame atroce de Goustranville. Ce fut sur ses indications que reprirent
les recherches qui à trois ans d'intervalle, ont amené la
découverte de l'assassin, et il est probable que, sans lui, la mort
effroyable de la petite Marie 0lier fût demeurée impunie. (source
: le Moniteur du Calvados)
Avril 1937 - Le pourvoi rejeté. - Des faits nouveaux auraient été révélée Le pourvoi en Cassation formé par Donatien au lendemain du verdict qui l'avait condamné à mort pour assassinat de la jeune Marie-Jeanne Ohier, vient d'être rejeté. L'assassin de Goustranville ne peut donc espérer maintenant qu'en la clémence présidentielle. On
dit cependant qu'une autre solution favorable au condamné est fort
possible. On parle de témoignages survenus depuis le verdict et qui
tendraient à établir que Donatien, le jour du crime, était à 80
kilomètres du lieu où la pauvre petite Ohier fut sauvagement
assassinée. D'autre part, les circonstances dans lesquelles Donatien a
passé des aveux donnent à penser qu'il est atteint d'un
déséquilibre mental.
(
Le Moniteur du Calvados )
Juin 1937 - Quel sera le sort de l’assassin de Goustranville. – Gaston Donatien, ce rôdeur qui, le 5 juin 1933, violenta et assassina à Goustranville une fillette de 8 ans, la petite Marie-Jeanne Ollier, et avait été condamné à mort le 23 janvier dernier par la Cour d'Assises du Calvados, va être incessamment fixé sur son sort. Son pourvoi en cassation ayant été rejeté, Donatien ne pouvait plus espérer qu'en la clémence présidentielle. Son
défenseur, Me Féquet, du barreau de Pont-l'Evêque, a été appelé par
le Président de la République, près duquel il a tente hier après-midi
une suprême démarche. (source
: le Moniteur du Calvados)
Juin
1937
- Une
tête va tomber à Caen.
– Le
crime le plus odieux qui ait depuis longtemps ensanglanté les annales du
Calvados aura demain son épilogue. Donatien,
l'assassin de la petite Marie Olier, paiera de sa tête son abominable
forfait, ainsi que le faisait prévoir l'invitation faite avant-hier à
son défenseur de solliciter la clémence présidentielle.
La
justice des hommes suivra son cours inexorable. Il ne reste plus à
Donatien qu'à espérer en celle de Dieu. Un
crime atroce C'est
le 4 juin 1933, jour de la Pentecôte que fut commis le crime
odieux dont la victime, Marie Olier, n’était âgée que de 8 ans. Le
cadavre de l'enfant fut découvert le lendemain, horriblement mutilé. L'auteur
de ce meurtre abominable ne put être retrouvé. Durant
l'après-midi, l'enfant avait été chargée d'une course par sa mère.
Elle devait acheter des gâteaux dans une épicerie de Goustranville où
d'ailleurs elle ne parut pas. Vers
18 heures, inquiète de l'absence prolongée de sa fille, Mme Olier, en
compagnie de son mari qui venait de rentrer de Cabourg où il avait passé
la journée, se mettait à sa recherche. En vain, les malheureux parents
s'efforcèrent-ils de retrouver leur fille. Désespérés, ils se
rendirent à la gendarmerie de Dozulé. Immédiatement le chef de brigade
et plusieurs de ses hommes se mirent en route et battirent la campagne.
Vers deux heures du matin, on découvrit dans un champ le pantalon
déchiré de la fillette. A 3 heures, les gendarmes rentraient à la
caserne. Deux heures plus tard, ils reprenaient leurs investigations et
trouvaient dans une haie, à proximité de la route de Caen à Rouen, le
corps de la jeune Marie L'enfant avait été étranglée et violée. L’autopsie
du cadavre révéla des détails inouïs. L'assassin s'était acharné à
tuer la malheureuse enfant avec une rage telle que les cartilages du
larynx avaient été brisés. Des
recherches entreprises durant de longs mois, ne devaient pas aboutir.
Plusieurs pistes furent suivies sans résultat. Toutefois
les soupçons se portèrent sur un individu qui avait été vu circulant
à bicyclette à 1 500 mètres environ du lieu du crime et dont l'allure
suspecte avait attiré l'attention de trois personnes qui
l'avaient rencontré. La
bicyclette sur laquelle circulait cet individu correspondait au
signalement d'une machine volée le même jour à Saint-Léger-du-Bosq. Il
ne fut pas possible d'identifier cet homme et après deux années,
un non-lieu intervint le 22 août 1935, faute de charges suffisantes
contre quiconque. Trois
ans après... Il
était dit néanmoins que ce crime ne resterait pas impuni. Le
12 mai 1936, la gendarmerie de Blangy-le-Château fut prévenue que la
dame Paumier, demeurant à St-André-d'Hébertot, avait tenu une
conversation qui laissait prévoir qu'elle connaissait l'assassin de la
petite Olier. Elle fut aussitôt entendue à ce sujet et elle n'hésita
pas à dire que ses soupçons se portaient sur son neveu, Donatien
Gaston, qui était venu, à cette époque, lui rendre visite. L'enquête
fut immédiatement reprise et la police mobile put se procurer facilement
le signalement et la photographie de Donatien, qui avait été déjà
condamné. Le signalement correspondait à celui de l'individu qui avait
été vu circuler sur une bicyclette semblable à celle volée le jour de
la disparition de la jeune Olier. Une
information fut ouverte contre Donatien du chef de vol de la bicyclette et
un mandat d'arrêt fut décerné contre lui. II fut arrêté le 9 juillet
en Seine-et-Marne. Interrogé,
il reconnut le vol de la bicyclette au préjudice du fils André, de
Saint-Léger-du-Bosq. Lui ayant demandé des précisions sur l'emploi de
son temps à la suite de ce Donatien
a déclaré avoir commis son crime sous l'influence de l'alcool, mais les
témoins qui l'ont vu avant le meurtre sont unanimes à dire qu'il
n'était pas ivre. Une
reconstitution du crime eut lieu à Goustranville, le jeudi 6 août
dernier. Répondant
brièvement, d'une voix sourde, aux questions du magistrat qui, se basant
sur ses aveux et les renseignement recueillis lors de la première
enquête, reconstituait la
scène, Donatien revécut le drame atroce sans la moindre apparence
d'émotion. Aux
Assises C'est
le vendredi 22 janvier que s'ouvrirent devant les Assises du Calvados,
présidées par M. le Conseiller Cauvin, les débats qui devaient se
terminer par une sentence de mort. Avec un talent et un courage dignes
d'une meilleure cause et d'un meilleur sort, Me Féquet,
s'acharna à disputer au Ministère public la tête de son triste client,
Mais, Donatien semblait prendre à tâche de contrecarrer ses
efforts. Il apparu comme un alcoolique sadique et brutal, dépravé
jusqu'à l'extrême, et dut reconnaître que le viol de la
malheureuse petite Marie Olier fut consommé en deux fois, ce qui
amena le président à déclarer. —
Je retrouve là l'individu dont on a dit qu'il violait les mortes à la
morgue de l'Hôpital du Havre... J'ajoute que votre crime accompli, vous
avez pris l’enfant et vous l'avez jetée dans un fossé, comme une
ordure... A l'instruction, vous avez essayer d'apitoyer le juge en
racontant que vous aviez des remords : vous ne m'apitoierez pas, moi, je
vous en préviens. Je réserve ma commisération pour la petite martyre et
ses malheureux parents. C'est
également le sentiment que l'on doit éprouver au moment ou Donatien va
régler avec la société le compte terrible qu'il a ouvert le 4 juin
1933.
(source
: le Moniteur du Calvados)
Novembre
1937 - Macabre découverte. –
Un
gardien d'herbages, demeurant non loin d'un sieur Lebâtard Maurice,
inquiet de ne pas voir son voisin, se rendit à son domicile. Ne trouvant
pas le propriétaire de la petite maison sise au lieu dit « Le
Plein-Gruchet », il le chercha aux alentours, ses investigations ne
demeurèrent point vaines, car il découvrit le malheureux Lebâtard
étendu sur le sol. La mort avait fait son oeuvre. Le docteur Bougault, de
Dozulé, déclara la mort naturelle par congestion, causée par le froid. (source
: le Moniteur du Calvados)
Novembre
1938 -
Une auto s’écrase sur l’arrière d’une voiture hippomobile.
- M.
Michel Aubrun, entrepreneur de travaux publics à Lille, se dirigeait en
auto, le soir, vers Caen. Après le passage à niveau de Dozulé, il fut
aveuglé par les phares d'une voiture venant en sens inverse. Tout
à coup, il aperçut devant lui un véhicule hippomobile, genre vachère,
conduit par M Pitois, au service de M. Chauvel, cultivateur à
Goustranville. Malgré tous ses efforts, M. Aubrun ne put éviter la
collision, il donna en plein dans l'arrière de la voiture.
Novembre 1938 - Une femme se noie sous les yeux de son mari. - M. Alphonse Devresse, journalier audit lieu, revenait avec sa femme du domicile de M. Batard, chez lequel il avait été employé un certain temps. Passant près d'une mare, au hameau de Saint-Clair, Mme Devresse fit un mauvais pas et tomba à l'eau. Son
mari fit l'impossible pour la secourir, mais malgré l'aide de voisins
accourus à ses appels, lorsqu'on retira la malheureuse femme, elle avait
cessé de vivre. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Mai
1945 -
Une pêche clandestine se termine tragiquement.
–
M. Charles J……….., 18 ans,
journalier à Goustranville, a été tué par l’explosion prématurée
de l’un des pétards de dynamite qu’il utilisait pour pêcher dans la
vieille rivière, à Varaville. Déchiqueté, le corps du malheureux
jeunes homme fut projeté à l’eau.
(Source : Le Bonhomme Libre)
Janvier 1949 - Le Calvados à l'honneur. - Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération. Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme. Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division. Arrondissement de Lisieux. Canton de Dozulé : Auberville (R) ; Goustranville (D) ; Saint-Samson (R). (Source : Le Bonhomme Libre)
Juin 1949 - In memoriam. - Une émouvante manifestation du souvenir s'est déroulée dans l'église mutilée de Goustranville décorée aux couleurs nationales à l'occasion de l'inauguration d'une plaque à la mémoire des victimes civiles du Débarquement. Aux premiers rang de la foule avaient pris place MM. Heusé, conseiller général du canton ; Hervieu, maire Goustranville ; Levoivenelle, adjoint entourés des membres du conseil municipal ; Mme Lecœur, maire de Cricqueville ; MM. Depaquit, de Dozulé ; Patrix de Putot ; Levannier, de Saint-Jouin ; Denis, adjoint de Basseneville ; Fauvel et Heux, de Putot ; Doublet de Saint-Léger-Dubosq, etc... Au cours d'une messe célébrée par le R.P. François, le curé, M. l'abbé Cruchon, évoqua le souvenir des heures tragiques où douze de ses paroissiens devaient payer de leur vie la libération du territoire et invita l'asistance à conserver pieusement le souvenir de leur sacrifice. M. le chanoine Levasseur, doyen de Troarn, donna une absoute solennelle et procéda à la bénédiction du mémorial. Puis
la foule alla fleurir les tombes des disparus. Précédé des drapeaux du
Souvenir Français de Dozulé, Grangues et Cresseveuille et de celui des
anciens P.G. de la région, un cortège gagna le Monument aux Morts où
des discours furent prononcés par MM. Perron et Heuzé. (Source :
Le Bonhomme Libre) |
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Église de GOUSTRANVILLE, Dozulé- Putot (Calvados) |
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