1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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GRANDCAMP - MAISY

Canton de Isigny-sur-mer

Les habitants de la commune sont des Grandcopais ou Grandcomaiserais, Grandcopaises ou Grandcomaiseraises


Octobre 1876   -  Travaux.  -  Le projet des travaux à exécuter pour empêcher, autant que possible, le retour des inondations qui désolent une partie des arrondissements de Lisieux et de Pont-l'Evêque, sont en ce moment soumis au gouvernement. Sous peu, l'enquête sera ordonnée, et les travaux adjugés.

—  Samedi, M. le Préfet du Calvados et M. l'Ingénieur en chef du département sont venus à Condé, afin d'examiner ce qu'il y aurait à faire pour remédier aux inondations ou pour en atténuer l'effet. Après avoir reçu les observations des intéressés, réunis à la mairie, M. de Perthuis et M. Leblanc, accompagnés du maire de Condé, ont ensuite visité les quartiers bas de 1a ville, et les endroits de la Druance et de l'Odon sur lesquels leur attention a été appelée. Le Journal de Condé annonce que les études commencées vont être continuées.

— D'un autre côté, on nous écrit de Bayeux qu'aujourd'hui jeudi, MM. Pille-Dujardins, député, et de Toustain, conseiller général, doivent attendre à la gare de Bayeux, M. de Perthuis et l'ingénieur du département, afin d'aller étudier les besoins des ports de Port-en Bessin et de Grandcamp.  

 

Novembre 1876   -  Accident et sauvetage.  -  Vendredi, vers onze heures du soir, le sieur Lefèvre, marin pécheur, à bord de la barque « Marthe », de Grandcamp, est tombé accidentellement à l'eau, dans l'avant-port de Cherbourg, où il se serait infailliblement noyé, sans le dévouement du sieur Gustave Lepoitvin, marin à bord de l' « Augustine-Marie » de Grandcamp.  

 

Décembre 1876   -  Un crime.  -  Le 13 octobre dernier, le sieur Folliot, boulanger à Grandcamp, canton d'Isigny, a été trouvé sans connaissance dans son cellier, au pied d'une échelle, et il est mort quelques heures après, sans avoir prononce une seule parole.

On avait pensé qu'ayant voulu monter à son grenier, il était tombé et s'était blessé mortellement, et l'inhumation avait eu lieu.

Quelques révélations faites dernièrement à la police ont permis de supposer le contraire, et aujourd'hui, il paraîtrait que cet individu a été victime d'un meurtre. Une première enquête paraîtrait confirmer les soupçons que l'on avait sur les causes de cette mort. La justice a ordonné l'exhumation du cadavre, et son examen a fait reconnaître que la mort était due à une fracture du crâne. Espérons que la vérité se fera, et que les coupables, s'il y en a seront découverts. Nous reviendrons sûr ce mystérieux événement.  

 

Mars 1877   -  Sauvetage.  -  M. Jacques Marion, patron d'une barque de pêche de Grandcamp, étant, sur les 10 heures du malin, à seize kilomètres environ dans le nord-ouest de Grandcamp, a aperçu à une distance de trois kilomètres, sur les vagues furieuses, un petit point noir qui paraissait surmonté des débris d'une voile. Ce courageux marin a manœuvré aussitôt vers ce point et a trouvé un frêle canot monté par deux jeunes gens, qui faisaient de vains efforts pour regagner le rivage, et qui allaient périr sans le prompt secours qui leur a été porté, le canot était plein d'eau et s'enfonçait visiblement. Ces deux jeunes gens, partis de Saint-Vaast-la-Hougue pour pêcher à la ligne, ont été surpris par la tempête, qui les a poussés, au large, loin de leur point de départ. Un cadavre inconnu a été recueilli en mer.

 

Mars 1877   -  Révision.  -  Les opérations du conseil de révision pour la formation des contingents de la classe de 1876 auront lieu prochainement. L'administration rappelle que c'est aux familles et aux jeunes gens à se procurer les pièces qui doivent justifier devant le conseil de leurs droits à la dispense. Il peut être accordé des sursis d'appel aux jeunes gens qui, avant le tirage au sort, en auront fait la demande. Les jeunes gens doivent, à cet effet, établir que, soit pour les besoins de l'exploitation agricole, industrielle ou commerciale à laquelle ils se livrent pour leur compte ou pour celui de leurs parents, il est indispensable qu'ils ne soient pas enlevés immédiatement à leurs travaux.

 

Avril 1877   -  Récompenses.  -  Le Ministre de la marine a décerné des récompenses pour faits de sauvetage aux personnes ci-après dénommées, savoir : Eugène-Robert Liot, cordonnier, témoignage de satisfaction : sauvetage d'un baigneur à Beuzeval le 21 août 1876.

Jean-Jacques Lamy, matelot,  témoignage de satisfaction : sauvetage des équipages de deux canots chavirés à Arromanches en septembre et en janvier.

Jacques-Pierre Simon, préposé des douanes ; médaille de 2ème classe en argent : sauvetage d'un homme à Grandcamp le I6 janvier.  

 

Septembre 1877   -  Un beaucoup de fusil.  -  La semaine dernière, M. Elie Frèbault, chassant sur les grèves de la baie d'Isigny, près Grandcamp, a abattu de deux coups de fusil à balle un énorme oiseau de mer, du genre des goélands. 

C'est un Fou de Bassan qu'une tempête du large a sans doute poussé sur les côtes normandes. Il est blanc et gris, avec un fort bec jaune recourbé. Les ailes étendues, il mesure trois mètres vingt-cinq centimètres d'envergure.  

 

Mars 1878   -   Étrange.  -  Dans la nuit du 9 au 10 mars, deux individus étrangers à la localité ont coupé les amarres d'un canot ancré dans la rade de Grandcamp, arrondissement de Bayeux, et appartenant à M. Tostain, armateur. Ces deux individus ont dû essayer probablement de gagner la pleine mer pour passer en Angleterre. Le mauvais temps a fait faire fausse route au canot, qui est allé s'échouer sur les rochers de l'île Pelé (rade de Cherbourg), et des personnes qui allaient en coupe du varech aperçurent l'un de ces individus qui se tenait cramponné à une bouée. Elles allèrent à son secours et purent le ramener sur au rivage. Cet homme raconta alors qu'ils étaient deux dans le canot, mais que son camarade s'était noyé au moment où ils avaient touché le rocher. Après avoir reçu des vêtements et de la nourriture de ses sauveteurs, cet individu s'est échappé. 

Le dimanche 17 mars, on a arrêté à Grandcamp un individu qui cherchait à s'embarquer, il a déclaré être l'auteur du vol du canot de M. Tostain, c'est un marin de la « Sérieuse », bâtiment amarré dans le port de Cherbourg.  

 

Juillet 1878   -  Excellente mesure.  -  Le Ministre vient d'interdire dans les écoles communales les quêtes qui s'y font habituellement sous divers prétextes religieux ou autres. Pendant qu'il y était, le Ministre aurait bien fait d'interdire aussi les souscriptions ouvertes dans certaines écoles pour offrir soit à l'instituteur, soit au curé, un cadeau à l'occasion de leur fête ou anniversaire. 

 

Août 1878   -  Canot de sauvetage.  -  Le canot de sauvetage, donné au port de Grandcamp par le Comité central de secours aux naufragés, est arrive. A la gare d'Isigny, il avait été placé sur son chariot, puis maté et pavoisé. Un vieux marin était au gouvernail, douze jeunes mousses, faisant flotter les pavillons, formaient son équipage. Quatre forts chevaux enrubannés traînaient le tout. Le canot sera baptisé et lancé le dimanche 18 août. Marraine, Mme de Croisy ; parrain, M. Demagny, maire d'Isigny.  

 

Novembre 1878   -  Le mauvais temps.  -  Les pluies continuelles qui tombent depuis trop longtemps, ont mouillé considérablement les terres, les rivières débordent partout, il est impossible de semer le blé, les herbages des bas-fonds sont intenables pour les bestiaux qu'il va falloir mettre en stabulation. Aussi le prix des vaches grasses a-t-il diminué, les  herbagers sont désolés, ils perdent ou ne font qu'un bénéfice insuffisant.

 

 Décembre 1878   -  Hareng et morue.  -  Nos marins sont dans la désolation, la pèche du hareng est nulle. Celle de la morue sera faite par un nombre restreint de bateaux, la mauvaise campagne de l'an dernier d'un côté, de l'autre la non vente de la morue, en sont la cause.  

 

Janvier 1879   -   Mort accidentelle.  -  Mardi dernier, dans l'après-midi, la femme Jean-Guy Hébert, âgée de 58 ans, demeurant à Grandcamp (Calvados), était à la pêche à la marée basse. Cette malheureuse femme, surprise par le flot ou par le froid, s'est noyée. Un employé de la douane, en faisant, sa tournée, a retrouvé son cadavre.  

 

Mars 1879   -  Les victimes de la mer.  -  Samedi dernier, sur les 10 heures du soir, le lougre « Adolphe », de Concarneau, allant au Havre, se trouvait en face Grandcamp, arrondissement de Bayeux.

La mer était très grosse et l'équipage comprit qu'il était de son salut de jeter l'ancre et de tâcher de gagner le rivage en canot. L'un des matelots aperçut une barque de pêche mouillée sur la rade et parvint à s'y sauver. Les trois autres marins montèrent dans leur canot et se dirigèrent vers la terre. Une vague furieuse fit disparaître pendant quelques instants la frêle embarcation et, lorsqu'elle reparut, les courageux marins qui s'y trouvaient s'aperçurent que le mousse, fils du capitaine, avait été enlevé du canot. Le cadavre du petit mousse a été retrouvé à quatre kilomètres vers l'ouest de Grandcamp.  

 

Juin 1879   -  Accident.  -  La semaine dernière, un cheval que l'on baignait à la pleine mer, à Grandcamp, et qui appartenait à M. Le Prince, voiturier à Vire, est mort étranglé par le lien qui l'attachait à un autre cheval que l'on baignait avec lui. Sur l'initiative de M. Frédéric Tostain, armateur, une quête a été faite pour aider M. Le Prince à acheter un autre cheval.

 

Juin 1879   -  Les récoltes.  -  A l'exception des foins, toutes les récoltes ont la plus belle apparence, les pommiers surtout, sont magnifiques de promesses, et font venir le cidre à la  bouche des amis de cette boisson.

 

Juillet 1879   -  Victime de la mer.  -  Nous avons raconté la mort accidentelle d'Émile Judic, de Grandcamp (Calvados). Le petit bateau dans lequel était ce marin a été retrouvé le 30 juin, il n'avait subi aucune avarie. Le corps du malheureux Judic a été également retrouvé en mer, à 20 kilomètres de Grandcamp, dans le nord est des îles Saint-Marcouf.

 

Juillet 1879   -  La saison.  -  Quel temps épouvantable ! L'utile et l'agréable en souffrent. Impossible de botteler et de rentrer les foins.

Sur le littoral, les baigneurs, assez nombreux, maugréent en grelottant sous leurs pardessus d'hiver. Nous voici en plein juillet, les jours décroissent de 31 minutes le matin et de 26 minutes le soir, et nous n'avons pas eu un beau jour. Les uns espèrent un changement avec le dernier quartier, les autres prétendent que nous en avons jusqu'au 18, veille de la nouvelle lune. Quoi qu'il en soit, sauf les grandes maisons, tout est loué pour le mois d'août, mais, sur nos côtes, un bon mois sur trois, ce n'est pas assez.

 

Juillet 1879   -  Les pluies d’aujourd’hui et les pluies d’autrefois.  -  Dimanche dernier, on a lu dans toutes les églises une circulaire de Mgr  l'évêque de Bayeux ordonnant des prières publiques pour la cessation de la pluie. Il faut remonter à plus d'un siècle et demi, à 1725, pour trouver une année aussi pluvieuse que 1879.

En 1725, la pluie ne cessa de tomber trois mois durant, on fit également des prières publiques et on promena dans Paris la châsse de sainte Geneviève. La pluie cessa deux jours après. Nous, sommes moins heureux en 1879, car depuis que les prières publiques sont commencées, la pluie tombe de plus belle, sans aucun égard pour les circulaires et les prières épiscopales.

 

Juin 1879   -  Le dénichage des oiseaux.  -  A cette époque de l'année, nous ne saurions trop engager MM. les instituteurs à rappeler aux enfants qu'il y a une loi qui interdit le dénichage des oiseaux. Ils éviteront ainsi à leurs élèves les pénalités qui pourraient les atteindre et rendront un véritable service à l'agriculture. 

 

Juin 1879   -  Accident de mer.  -  Mardi, sur les cinq à six heures du soir, le sieur Émile Judic, âgé de 51 ans, marin, demeurant à Grandcamp, était occupé à la pêche dans les îles Saint-Marcouf. Il montait seul un petit canot qu'il avait fait construire et qu'il avait mis le matin à la mer pour la première fois. Une fausse manœuvre fit probablement chavirer le canot, car on le vit sombrer. Le brave Judic, qui savait parfaitement nager, réparât sur l'eau quelques instants après et parvint à s'y maintenir pendant vingt minutes, en faisant des signaux de détresse et en appelant au secours. Ses signaux furent aperçus par des pécheurs qui se dirigèrent aussitôt vers lui et qui malheureusement ne purent arriver à temps pour le  sauver. Ils le virent disparaître sous l'eau, et toutes les recherches qu'ils purent faire pour retrouver le corps furent infructueuses. Judic laisse dans la misère une femme et quatre enfants encore en bas âge.  

 

Octobre 1879   -  Pêche.  -  La pêche du saumon, de la truite et de l'ombre-chevalier est interdite dans tous les cours d'eau du département, depuis le 19 octobre, au coucher du soleil, jusqu'au premier février 1880, au lever du soleil. Cette interdiction s'applique à tous les procédés de pêche, même à la ligne flottante à la main. 

 

Octobre 1879   -  Perdu en mer.  -  Dans la nuit de vendredi à samedi, sur les deux heures du matin, le sloop la Marie-Joseph, patron Frédéric Castel, était à la pêche dans le nord-est de Grandcamp, à environ quinze milles de la côte, lorsqu'il fut assailli par un coup de vent. Aussitôt, tout l'équipage s'empressa de dresser les voiles pour se garantir de la fureur de la mer qui était devenue très houleuse. Malheureusement, dans la prompte manœuvre qui fut faite, le mousse Jacques Doucet, âgé de 15 ans et demi, fut jeté à la mer par les voiles. Ses compagnons se portèrent immédiatement à son secours, mais inutilement.

 

Novembre 1879  -  Victime de la mer.  -   Jeudi, à Grandcamp, le corps du nommé Jacques Doucet, âgé de 15 ans, mousse, a été retiré de la mer dans les filets du nommé Tostain. Ce jeune homme avait été enlevé par un coup de mer, du bateau de pêche Marie-Joseph, patron Castel, dans la nuit du 24 au 25 octobre dernier, il n'avait pu encore être retrouvé jusqu'à ce jour.  

 

Mai 1880  -  Dons et secours.  -  Le ministre du l'instruction publique et des beaux arts a, sur la proposition de M. le préfet du Calvados, accordé : à la commune d'Englesqueville, un secours de 500fr., pour l'achèvement de son école ; à la commune de Tortisambert, un secours de 6 000 fr., pour construction d'une école mixte. 

— Un secours de 266 fr., représentant les deux tiers du dommage subi, a été accordé à M. Gibert, de Grandcamp, dont le bateau avait éprouvé des avaries par suite d'abordage, le 4 décembre 1879.

 

Janvier 1881  -  Accident de Mer.  -  Vendredi, à Grandcamp, vers 4 heures du matin, le nommé François-Nicolas André, âgé de 17 ans, marin à bord du sloop de pèche « Jeune–Arthémise », patron Pierre-François Tostain, se trouvant pris dans un bras de la vergue à chalut, a été enlevé par un coup de vent et jeté à la mer. Tous les efforts tentés pour  le secourir ont été vains, l'obscurité n'a pas permis de le retrouver.

 

Janvier 1882  -  Disparu en mer.  -  Samedi, vers six heures du soir, le nommé Jean-Jacques Lerenard, patron de la barque de pêche les « Trois-Frères », de Grandcamp, a été précipité à la mer par la barre du bateau qu'il montait. Son corps n'a pu être retrouvé. Il laisse une veuve et trois fils.  

 

Mai 1884  -  Accident de voiture.    Vendredi, vers 7 heures du soir, sur le chemin de grande communication d'Isigny à Arromanches, territoire de Grandcamp, le nommé Alderic Durand, âgé de 53 ans, camionneur pour le compte de M. Enault, entrepreneur à Isigny, est tombé sous sa voiture, qui l'a écrasé. La mort a été instantanée.  

 

Janvier 1885  -  Mort de froid en péchant.  -  Le cadavre du nommé François Longnemarre, âgé de 58 ans, pêcheur à Grandcamp, a été trouvé sur les digues de cette commune par un nommé Aubrel, qui se rendait à la pêche. Longuemarre était parti pour pêcher quelques douzaines d'huîtres et n'avait pas reparu depuis plusieurs jour. On présume que cet individu, qui connaissait parfaitement la côte, a été saisi par le froid, et, n'ayant pu regagner le rivage, se sera noyé à la marée montante.  

 

 Mai 1885  -  Démission.  -   M. Moy, maire de Grandcamp, a donné sa démission.  

 

Mai 1887  -  Construction d’une digue.  -  Dans la séance du 18 août 1886, le Conseil général a décidé qu'une subvention de 22 000 fr., égale à celle de l'Etat, serait allouée à la commune de Grandcamp, comme part contributive du département dans les frais de construction d'une digue destinée a protéger le littoral de cette commune contre les dégradations de la mer. Les travaux compris au projet dressé par MM. les ingénieurs des ponts et chaussées viennent d'être l'objet d'une adjudication, ils seront exécutés cette année.  

 

Septembre 1889.   -   Incendies.   -   Samedi, un incendie a éclaté à Grandcamp, chez le sieur Prosper Lelandais, et a occasionné une perte de 350 fr. - non assurée.

Le feu a été mis par le fils Lelandais, âgé de 7 ans, qui jouait avec des allumettes.

-       Un incendie a consumé une ferme à Aignerville, appartenant au sieur Pierre Savarin, ainsi que le mobilier et les récoltes appartenant au sieur Prudent Scelles, fermier. Pertes, 8 400 fr. - Assuré.

-       Un incendie s'est déclaré à Martragny et a consumé la couverture d'un corps de bâtiment appartenant à M. Pierre Poret. Pertes, 800 francs. Assuré.

-       Un incendie a consumé un corps de bâtiment appartenant au sieur Victor Pépin, à Amayé-sur-Orne. Perte, 1 600 fr. - Non assure. ( Bonhomme Normand)

 

Avril 1890  -  Tramway.  -  Le ministre des travaux publics va demander la déclaration d'utilité publique pour les ligues de tramway de Dives à Ouistreham, Grandcamp à Isigny, Ouistreham à Luc-sur-Mer. 

 

 Avril 1890  -  Une nouvelle épidémie.  -  Une maladie appelée la « Nona » a été signalée d'abord en Italie, plusieurs cas viennent de se produire en Suisse, on craint qu'elle ne gagne la France. Les personnes atteintes restent comme mortes, cette léthargie dure quatre jours, puis on revient. Les cas de mort sont rares.  

 

Juillet 1890  -  Tempête.  -  Samedi dans la matinée, un coup de vent que rien ne faisait prévoir s'est fait sentir sur nos côtes. Presque toutes les petites barques sorties pour la pêche ont été jetées à la côte sur des points éloignés de leur lieu d'attache. C'est un miracle qu'aucun pêcheur n'ait trouvé la mort dans cette tempête.

 

Août 1890  -  Libération de la classe 1885.  -  Les troupes de cette classe seront libérées le 25 septembre prochain. Celles des colonies le 1er janvier.   (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1891  -  Un condamné qui fait le sourd.  -  Louis Cléret, originaire de St-Valery-sur-Somme , est un mendiant de profession, il a été arrêté à Grandcamp où il demandait la charité dans les maisons en simulant une infirmité. A l'audience, il fait le sourd et ne répond pas aux questions qui lui sont posées. Mais, en s'entendant condamner à six mois de prison, Cléret fait une grimace prouvant qu'il a trop bien entendu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1891  -  Découverte de cadavre.  -  Le corps du sieur Eléonore Gouye, marin à Grandcamp, qui s'était perdu à la mer, a été trouvé par une pêcheuse de crevettes.  

(Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1891  -  Un cadavre.   -  Il y a huit jours une femme Lecourtois, qui pêchait la crevette, aperçut un cadavre, à environ 300 mètres de la plage de Grandcamp. Le maire, prévenu de cette lugubre trouvaille, arriva aussitôt,  accompagné de plusieurs personnes, le noyé fut reconnu pour un nommé Eléonor Gouye, âgé de 23 ans, marin, disparu depuis trois jours. D'après l'enquête, cette mort serait le résultat d'un accident.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1891  - Sauvetage.  -  Jeudi, à Grandcamp, le jeune Bertaux, neuf ans, est tombé à la mer en glissant le long du Perré. Le sieur Benech, mécanicien à St-Lo, accourut, se jeta à l'eau, quoiqu'il vint de déjeuner, et put sauver l'enfant.   (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1892  -  Avortement.  -  Une instruction est ouverte, sous l'inculpation d'avortement, contre une fille de mauvaise vie de Grandcamp. On a découvert, près d'un lavoir situé dans le voisinage de sa maison, des indices qui établiraient sa culpabilité. ((Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1892  -  Chaleurs et orages.  -  A la suite des chaleurs tropicales que nous avons ressenties, de nouveaux orages se sont déchaînés sur le Calvados.

 - A Banville la foudre à mis le feu dans un bâtiment appartenant au sieur Doudeville. Pertes, 3 000 fr.

 - A Saint-Ouen-des-Besaces, un bœuf, placé à 150 mètres de l'endroit où la foudre était d'abord tombée, a été néanmoins tué par elle, un fil de fer lui ayant servi de conducteur. L'animal a été, assommé.

 - A Grandcamp, la foudre est tombée sur le bateau le « Robert », tous les hommes sont tombés sur le pont. Le bateau a de fortes avaries. Le mât a été brisé, le Pont labouré par la foudre.

 - A Venoix, elle est tombée sur la cheminée d'une maison et a brisé une glace dont les morceaux sont restés incrustés dans le mur.

 - A Fresnay-Ie-Puceux, le calvaire de cette commune a été atteint, les deux bras de la croix et la moitié du montant ont été pulvérisés.

 - A Bayeux, le tonnerre est tombé sur la maison de M. Talvest, limonadier, rue St-Malo, et a causé quelques dégâts à la toiture.

De nouveaux orages sont à craindre. Partout la chaleur a été excessive et la sécheresse compromet beaucoup les récoltes.

Par suite de ces chaleurs, quelques cas de diarrhée cholériforme se sont déclarés à Rouen, à la caserne des chasseurs à cheval. 120 fièvres typhoïdes sont en traitement dans les hôpitaux.

Beaucoup de bestiaux sont morts, dans les wagons. A Paris, 120 porcs ont été retirés gonflés et pourris d'un wagon où ils étaient restés 12 heures. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1892  -  Querelles de clocher.  -  L'un de nos confrères a reproché à deux délégués sénatoriaux de Grandcamp de n'avoir pas arboré de drapeau le 22 septembre. Ils répondent qu'aujourd'hui on pavoise par intérêt et non par conviction et que bientôt les bons républicains devront s'abstenir pour se reconnaître. Quoi qu'il en soit, les délégués grandcampais promettent de pavoiser et d'illuminer quand la reconstruction de l'église fournira l'occasion aux républicains qui ont pavoisé le 22 septembre de fêter un nouveau baptême de cloches. Il y a assurément une méchanceté là-dessous, dans le pays, on la saisira. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  L’immoralité.  -  La fille Jeanne Houyvet, 28 ans, journalière à Grandcamp, fille de mauvaises mœurs, a dernièrement débauché le jeune Gustave Anne, âgé de 14 ans. Ils ont été surpris sous un hangar de la gare. Anne a été acquitté comme ayant agi sans discernement. La fille Houyvet a été condamnée à trois mois, plus à quinze jours pour vol. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Récompenses honorifiques.  -   Ont obtenu des témoignages officiels de satisfaction : Victor Retout, baigneur à l'établissement de bains de Villers, sauvetage d'une femme à Villers, le 22 août 1892. 

— François Jacqueline, matelot, sauvetage d'un homme à Cabourg, le 10 août 1892. 

—Adjutor Guichard, matelot, sauvetage d'un enfant, à Grandcamp. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Décembre 1892  -  Recensement.  -  Le recensement des voitures attelées, susceptibles d'être utilisées pour les besoins de l'armée au moment d'une mobilisation, aura lieu du 1er au 15 janvier. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1893  -  Les victimes de la mer.  -  La barque de pêche « Alfred », de Grandcamp, se trouvant samedi, au raz de Portland (Angleterre), a été assaillie par une forte tempête de N.-O., le patron Gibert, père de trois enfants, et un novice de dix-huit ans ont été enlevés par la mer. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1893  -  Les guêpes.  -  Il y a beaucoup de guêpes cette année par suite des chaleurs. Nos campagnes et nos plages en sont couvertes. Dans le Cher, ces insectes sont si nombreux qu'on ne peut pas cueillir les fruits. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Fermeture des colombiers.  -  Les colombiers seront fermés, cette année, depuis le 1er juillet jusqu'au complet achèvement de la moisson des blés, qui sera annoncé par une publication du maire. Ces prescriptions ne s'appliquent pas aux pigeons voyageurs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Avis aux baigneurs.  -  Annuaire des marées pour Caen-Ouistreham et ses environs, indiquant l'heure des pleines et basses mers ; les hauteurs d'eau des pleines mers en mètres et en centimètres, pieds et pouces anglais ; le lever et le coucher du soleil et de la lune conformés â l'Annuaire des marées des côtes de France et divers renseignements utiles, est en vente sur nos côtes, et à Caen, chez M. Brulfert, libraire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  C’est pour rien.  -  Le sieur Dubosq, forgeron, ayant acheté 18 livres de pain chez le sieur Louis Pasquier, boulanger à Grandcamp, s'aperçût que le pain n'avait pas le poids et qu'un kilo environ manquait sur la quantité. Une vérification fut faite dans la boutique du sieur Pasquier, et l'on constata que les pains pesaient 250 grammes environ de moins que le poids véritable.

Le tribunal, correctionnel de Bayeux n'a condamné Pasquier qu'à 25 fr. d'amende et encore lui a-t-il fait application de la loi Bérenger. C'est vraiment pour rien. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  Une grosse petite affaire.  -  Le sieur Jean Longuemard, 37 ans, marin-pêcheur à Grandcamp, a été cité devant le tribunal de Bayeux pour y répondre de plusieurs infractions : 

1e Il s'est refusé à porter son poisson à la halle municipale pour le faire visiter alors que Lesîeur, vérificateur assermenté, le sommait de le faire. Il a, en outre, insulté Lesieur en lui disant  « Je t'em…..mielle à pied et à cheval ». 

2e Longuemard a vendu son poison sur la cale alors que les arrêtés du maire le défendent. 

3e Longuemare est poursuivi aussi pour avoir bousculé Lesieur dans l'exercice de ses fonctions. 

La société l'exploitation de la halle au poisson, représentée par Lesieur, est, paraît-il, composée d'un ancien gérant d'une maison tentures, d'un fabricant de chocolat et d'un marchand de buscs de corsets recommandés aux dames de Grandcamp qui n'en usent pas, sous prétexte que c'est trop long à défaire pour les femmes de matelot qui n'ont que le temps de la marée pour faire face à leurs devoirs conjugaux. 

Cette étrange société représentée par Lesieur, réclamait 1 franc seulement de dommages-intérêts. Le tribunal le lui a accordé et a, de plus, condamné Longuemard à 2 fr. d'amende avec sursis. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1893  -  Un propriétaire démolisseur.   -  Adrien Lecourtois, marchand de coquillages à Grandcamp, a une drôle de façon de compenser la perte que lui font subir ses locataires en ne le payant pas. 

Un nommé Lelandais est son locataire à Maisy. Lecourtois, ne voyant pas arriver le terme, a démoli portes et fenêtres. Le parquet de Bayeux avait poursuivi Lecourtois, mais le tribunal l'a acquitté. Le jugement confirme ce que nous savions, c'est qu'un propriétaire a le droit de démantibuler sa propriété quand ses locataires ne le paient pas et ne veulent pas partir. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1893  -  Massacré par les sauvages.  -  M. Georges Muller, après avoir habité plusieurs étés Grandcamp, y avait acheté une propriété. Muller avait été envoyé en mission en Afrique. Un matin, il partait en exploration. Il se trouvait en avant de sa suite, dans de hautes herbes qui le mettaient dans l'impossibilité de rien distinguer. Tout à coup, des détonations retentirent et M. Muller reçut une première balle dans la région abdominale, il eut cependant la force d'épauler sa carabine et de faire feu sur ses assaillants dont deux tombèrent mortellement frappés. Il s'affaissa et fut aussitôt entouré et littéralement criblé de coups de sagaies, sa tête fut tranchée ou plutôt sciée, comme le démontre la section du cou. Les sauvages se sont sauvés en l'emportant comme trophée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1893  -  Hareng frais ! Hareng frais !  -  La pêche du hareng a été abondante ces jours derniers. Plusieurs bateaux sont rentrés à Grandcamp chargés à coulés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Récompense.  -  Le ministre de la marine a décerné un témoignage de satisfaction au sieur Alexis Le Boucher, matelot, pour sauvetage d'un enfant à Grandcamp, le 10 septembre 1893. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1894  -  Victime de la mer.  -  La barque de pêche « Cygne », patron Pierre Gouye, du port de Grandcamp a dans la nuit, perdu le sieur Léon André, 25 ans, natif de Grandcamp. Malgré tous les efforts de ses camarades pour sauver leur malheureux compagnon tombé accidentellement à la mer, André a péri au milieu des flots. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1894  -  L’immoralité aux champs.  -  La nommée Marie Lémaitre, 25 ans, servante à Létanville, près Grandcamp (Calvados), est une fille des plus bornées. Elle avait été envoyée par ses maîtres demander des oeufs chez la dame M…….. En retournant chez ses maîtres, cette malheureuse a été saisie et jetée à terre par le sieur M…….., qui a cherché à la prendre de force. Aux cris poussés par la victime survint un témoin, qui mit fin à cette tentative. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1894  -  L’immoralité.  -  Le nommé Marie, dit Cabriolet, domicilié à Grandcamp, hameau de Létanville, pour avoir voulu courtiser de trop près la fille Marie Lemaitre, a été condamné, par le même tribunal, à six semaines de prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1894  -  Conseil général.   -   Exhaussement du plan d'eau du canal a été admis. 

— La question des tramways est résolue. Sont concédées les lignes de Grandcamp à la Mine-de-Littry ; de Courseulles à Arromanches et à Bayeux ; de Caen à Falaise ; de Port-en-Bessin à Bayeux et Caen, Tilly, Balleroy et La Mine. Une gare centrale serait construite place du Parc à Caen où tous les trains aboutiraient. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Abordage.   -  Mercredi soir, le sloop « Jeune Berthe », patron Jean Bouard, de Port-en-Bessin, se trouvait à peu de distance de la bouée du Calvados, par forte brise de N.-E. et brume très épaisse, lorsqu'elle a été abordée par le sloop « Albatros », de Grandcamp. La « Jeune Berthe » a coulé, mais les hommes qui la montaient ont pu être sauvés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1894  -  Le vélo.   -  L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Une commune sans curé.   -  L'abbé Cardine, curé de Grandcamp-les-Bains, passe à Ouistreham. L'évêque n'a pas nommé de curé à Grandcamp parce que l'église est dans un état « indigne de sa destination ». S'il faut en croire l'administration, la reconstruction de l'église serait aujourd'hui en bonne voie si le curé partant y avait mis de la bonne volonté. Quoi qu'il en soit, la commune s'engage à s'occuper sérieusement de la construction de l'église. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  Victimes de la mer.   -  La barque de pêche « Charlotte », du port de Grandcanp, avait quitté ce port lundi soir pour se rendre à la pèche au chalut dans la Manche. Elle a été abordée en mer par le trois-mâts italien « Oriente », qui la coupée en deux. 

L'équipage se composait de 7 hommes ; Frédéric Tostain, 40 ans, patron de la barque ; son fils Jean, 19 ans ; Auguste Fournel, 36 ans ; Paul Tostain, 31 ans ; Louis Odienne, 31 ans ; Ernest Françoise, 33 ans ; Bisson, mousse, 13 ans. Odienne et le fils Tostain ont été sauvés, les cinq autres ont péri. 

Les naufragés laissent quatre veuves et quinze orphelins. Les deux survivants ont été recueillis par les canots de « Oriente » et débarqués en Angleterre. L'un d'eux, parait-il, est assez sérieusement blessé au bras. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Le froid.   -  Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Année pluvieuse.   -  Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids. Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Tempête.   -  Les ouragans qui se sont déchaînés ces jours derniers sur l'ouest de l'Europe ont causé de nombreux accidents. La mer était démontée sur nos côtes. Un certain nombre de canots de pêcheurs ont éprouvé des avaries. Le canot « Blanche-Marie », d'Yport, a sombré en face du port de Fécamp. Le patron, père de sept enfants, a péri avec, ses trois matelots.

— La « Virginie-Hélise », de Lannion, allant au Havre, a fait naufragé en vue d'Auderville (Manche). Le bateau de sauvetage de Goury a pu, en bravant les plus grands périls, sauver le capitaine et trois hommes. Le cadavre d'un quatrième est resté accroché dans les haubans et n'a pu être enlevé.

— La tempête a été, formidable sur les côtes d'Angleterre et de Hollande. Une goélette de Glascow a sombré avec seize hommes. Un train de marchandises a déraillé à Chelford, par suite de la violence du vent, et a été jeté en avant de l'express. Il y a eu douze morts et trente blessés.

— A Glervan, le vent a jeté dans un fossé une voiture de saltimbanque. Le feu y a pris et quatre personnes, qui y étaient couchées, ont été carbonisées. Beaucoup de personnes ont été tuées par la chute de cheminées, Sur les côtes de Hollande, une cinquantaine de barques ont coulé avec équipages. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Janvier 1895  -  Tempête.   -  Les tempêtes ont continué cette semaine, principalement samedi et dimanche. Le service maritime a été en grande partie suspendu sur nos côtes. Dimanche, le bateau de Caen au Havre a voulu sortir du port de Ouistreham, mais il s'est vu forcé de rentrer dans le port. Depuis longtemps on n'avait pas vu une mer aussi démontée. Le transatlantique La « Champagne », qui devait partir pour New-York, est resté au port du Havre. La barque « Jeune-Henri », de Dielette, s'est perdue sur les rochers de Grune, près de Cherbourg. Les quatre hommes qui la montaient n'ont pas été retrouvés. Ils laissent dix orphelins. Plusieurs pêcheurs de harengs, surpris par la tempête, ont été obligés d'abandonner leurs filets évalués à plusieurs milliers de francs pour se réfugier à l'abri. Un navire s'est perdu près de Brest sur la côte de l'île de Batz. La tempête a amené une collision entre deux vapeurs dans le port de St-Sébastien (Espagne) Deux matelots ont été tués.

Le voilier français « Marte – Louise » a été abordé près de Gibraltar par un vapeur anglais et a perdu cinq matelots.  — Aux Etats-Unis, la mer a envahi le Village de Gaira, dont les maisons se sont effondrées. Cinquante personnes ont péri dans les flots

— La barque « Ossta » à fait naufrage près de Holyhead (Angleterre). On a établi une communication avec la côte, mais, avant qu'on eût pu recueillir un seul des vingt-quatre naufragés, une lame énorme les enleva. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  La poissonnerie de Grandcamp.   -   Le conseil d'État, donnant raison aux marins de Grandcamp, vient d'annuler l'arrêté du maire de cette commune interdisant la vente en gros des poissons sur les voies publiques et réglementant la vente à la criée, ainsi se termine un conflit qui durait depuis deux ans et demi. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Médecine gratuite.  -  Les préfets sont en train de mettre à exécution une loi votée depuis longtemps déjà par les Chambres : L'assistance médicale dans les campagnes. 

Ça ne va pas tout seul, car les conditions sont dérisoires pour les médecins : 1 fr. par visite jusqu'à quatre kilomètres ; 50 centimes par kilomètre en plus. Passe encore pour les médecins qui ont cheval et voiture, mais, pour les autres, quatre kilomètres aller et retour à pied, ajoutés au temps de visite et du repos, donnent bien trois heures, quelque chose comme sept sous de l'heure. C'est-à-dire que le dernier des maçons gagnera davantage que ne recevra un médecin. 

Comment veut-on que ce service soit bien fait ? C'est impossible. Il sera fait comme celui du dispensaire, à Caen, où il faut la croix et la bannière pour avoir la visite des médecins titulaires. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Les victimes de la mer.  -  Lundi, à huit heures et demie du soir, une chaloupe à la voile, « l’Iram », patron Jean Marie, s'est perdue corps et biens en face le bourg de Grandcamp, arrondissement de Bayeux, à 1 500 mètres environ du rivage. Elle était montée par le sieur Marie, 54 ans, infirme, qui avait déjà perdu l'un de ses fils, il y a cinq ans, dans  la baie des Veys. Il laisse une veuve et un enfant de 15 ans, dont il était le seul gagne-pain. Le jeune Poidevin, qui l'accompagnait, n'avait que 18 ans. II y a quatre ans, il perdait son père sur les côtes anglaises. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1895  -  Départ des conscrits.  -  Le 12 novembre, départ des jeunes gens de la classe 1894 appelés pour un an, le 14, des conscrits appelés pour deux ou trois ans et appartenant à des subdivisions impaires, le 16, des jeunes gens des subdivisions paires. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1895  -  Un facteur infidèle.  -  Le nommé Hébert, employé au bureau de poste de Grandcamp (arrondissement de Bayeux), a commis de nombreux détournements : il a même gardé 25 fr. à une malheureuse servante, la fille Lejeune, qui la lui avait confiée, et qui n'a pu rentrer en possession de cette somme que grâce à la réclamation quelle a faite à la receveuse des postes. 

Ce facteur à aussi gardé l'argent pour l'affranchissement de plusieurs lettres, qui lui avaient été confiées par divers habitants de Cricqueville et de Saint-Pierre-du-Mont. Ces lettres, il ne les affranchissait pas, et presque toutes ont été retrouvées à son domicile. Ce facteur infidèle à été suspendu de ses fonctions en attendant sa révocation. Une condamnation sévère s’impose. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1895  -  Bateau échoué.  -  A la suite d'une bourrasque, la barque de pêche la « St-Michel » de Grandcamp, qui était à l'ancre a rompu son corps-mort et est allée s'échouer sous les falaises de Cricqueville. Ce bateau est complètement perdu. Il valait environ 8 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1895  -  Avis aux navigateurs.  -  L'attention des pécheurs et des navigateurs est appelée sur les dispositions de l'arrêté préfectoral réglementant la pêche et le mouillage des bâtiments dans la rade de Cherbourg a cause des nécessités de la défense. 

Cet arrêté est affiché dans les bureaux de Caen, Dives, Ouistreham , Courseulles, Grandcamp et Port-en-Bessin. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1895  -  La poissonnerie de Grandcamp.  -  Le tribunal de Bayeux a prononcé la résiliation du marché entre le concessionnaire de la poissonnerie et la commune de Grandcamp, qui est condamnée au remboursement de frais d'achat du terrain de construction de la halle, de matériel, de caution, de redevances et de tous autres débours, en retour elle rentre en possession du terrain et des bâtiments dans le délai de 15 jours, la commune est en outre condamnée aux dépens, M. Rollin, ancien maire, est mis hors de cause. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1896  -  Encore une victime de la Mer.  -  Le sieur Prosper Marie, marin à bord de « l’Augustine-Maria », patron Léon Boudard, du port de Grandcamp, est tombé accidentellement à la mer. Malgré les plus actives recherches faites par l'équipage, ii n’a pu être retrouvé. Il était âgé de 53 ans, il avait perdu l'année dernière un frère dans les mêmes conditions. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Enfin.  -  Prochainement, inauguration du tramway d'Isigny à Grandcamp-les-Bains. 

A quand celle du tramway de Courseulles à Arromanches ? (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Incendie.  -  Le château de Grandcamp-les-Bains, appartenant à M. Hulin, ancien courtier à Rouen, a été détruit. Le feu a pris naissance dans la salle à manger et s'est propagé avec rapidité dans tout le château. Pertes 180 000 francs. Le tout assuré. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Victimes de la mer.   -   La semaine dernière une barque de pêche de Grandcamp, la « Jeune-Henri », se. trouvait sous les îles Marcouf. Elle fut démontée par une mer en fureur. Sur les quatre hommes de l'équipage, trois ont pu être sauvés. Mais, le sieur Gaston Indie, 33 ans, marié et père de trois jeunes enfants à péri dans les flots.

C'est-la huitième victime de mer à Grandcamp depuis deux ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  L’hiver. -  La neige et la gelée ont fait leur apparition cette semaine. Il y a eu pas mal de chutes. Une des plus graves a été celle du facteur Brard, de Livarot, qui s'est cassé la jambe. Du coté de Grandcamp, une forte bourrasque de vent et de neige a surpris les bateaux de pêche, qui ont dû se réfugier dans les ports voisins. Mardi, le dégel est venu. 

A Caen, les grandes voies ont été assez rapidement débarrassées. Le maire vient de rappeler un ancien arrêté interdisant aux usiniers qui emploient beaucoup d'eau de la laisser écouler sur la voie publique et obligeant les riverains à y répandre de la sciure de bois, du sable, etc….., et leur interdisant de déposer la neige et les glaces provenant de leurs cours ou jardins. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Vélocipédistes, attention ! -  Au commencement de l'hiver, il est utile de rappeler aux vélocipédistes l'arrêté préfectoral. Pour répondre au vœu du conseil général du Calvados, les ordres ont été donnés pour que prescriptions de cet arrêté soient observées, surtout en ce qui concerne l'éclairage et l'addition d'un grelot  ou sonnette pour avertir les piétons et éviter les accidents. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Un déséquilibré.  -  Dimanche soir, le sieur Alphonse Caplain, jardinier, étant probablement sous les effets de l'alcool, a brisé plusieurs vitrines de  magasins à Grandcamp-les-Bains, et tenu des discours incohérents qui ont motivé son arrestation. Caplain a déjà été deux fois au Bon-Sauveur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Le Patois normand.  -  M. Guerlin de Guer fils vient de réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des parlers de Normandie », un travail des plus intéressants. M. Guerlin de Guer  termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir est de travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands » Cette idée est trop belle pour ne pas être encouragée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Janvier 1897  -  Une violente tempête. -  Une tempête comme on en voit rarement sur nos côtes s'est déchaînée avec violence dans la journée de samedi 23 courant, au moment de  la marée montante. Dans la nuit précédente, la neige était tombée en quantité ; le matin, la terre était entièrement couverte.

Le vent, soufflant du Nord Nord-Est, favorisait les énormes vagues, qui venait s'abattre avec  un bruit sourd sur la promenade du Perré et le long des maisons du bourg. Les fortes rafales, accompagnées de  neige et de grêle, ne permettaient pas de distinguer ce qui était devant soi. La population terrifiée par cette ouragan, avait de sérieuses inquiétudes sur le sort des quelques bateaux ancrés en pleine mer et sans aucun abri.

Malheureusement, ces prévisions se sont réalisées ; une première barque de pêche, rompant ses amarres, est venue se briser sur la cale où a lieu la vente du poisson. L'épi en bois qui  s'avance dans la mer et protège les travaux du Perré a été presque détruit par les chocs violents de  cette embarcation. Quelques instants plus tard un second bateau, rompant également ses chaînes, venait au gré des flots s'échouer sur le bord du rivage : ce dernier a  subi des avaries. Ces deux barques sont : l'Alfred-Berthe, patron et armateur L. Tostain, et Louis-Eugène, patron et armateur F. Alix, du port de Grandcamp. Il n'y avait personne à bord.

La plus grande partie  de la flottille était relâchée à Cherbourg ou dans les ports anglais, où a lieu en ce moment la grande pêche dans les eaux anglaises ; à Isigny ou à St-Waast-la-Hougue pour celle qui reste à traîner de chalut dans la baie.

Par cette mer démontée, l'eau a envahi quelques rues de la localité ; les habitants avaient pris leurs précautions en barricadant les devantures des magasins ou l'entrée de  leurs  cours.  Les prairies du littoral  comprises entre Grandcamp et Isigny ont été en partie submergées ;  des dégâts ont été occasionnés sur le bord du rivage et à bord des bateaux. Cette  journée laissera derrière elle de tristes souvenirs pour ces pauvres marins, qui sont les victimes de cette affreuse et terrifiante tempête. Un port refuge éviterait certainement toutes  ces catastrophes et rendrait immenses  services à notre population maritime.

 

Janvier 1897  -  Tempête et neige.  -  Une véritable tempête de neige s'est abattue vendredi, samedi et dimanche sur la région. A Caen, les rues ont été rapidement encombrées. Le maire a fait publier l'arrêté sur les mesures à prendre en temps de neige. On a fait couler toutes les bouches d'eau et au lieu d'un encombrement de neige on a eu des lacs de boue. 

Dans les campagnes, il y avait 30 centimètres de neige dans les chemins et plus d'un mètre en certains endroits. La circulation a été interrompue sur les routes et sur la ligne de la Mer. Le service n'a pu être rétabli que lundi midi. 

A Cambes, la neige atteignait, sur plus de 1 800 mètres, 0 m. 90 à 1 m. 30, à 1 m. 30 de hauteur, et sur le reste du parcours, entre Couvrechef et Mathieu, une hauteur de 0 m. 50 à 0 m.80. Le service des correspondances postales a été assuré, par exprès à pied. 

A Grandcamp, Ia tempête a été très violente. Deux barques de pêche ont été jetées à la côte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1897  -  De quel droit.  -   On raconte que les gendarmes ont arrêté, à Grandcamp-les-Bains, une jeune fille très honnête, sous la prévention de vol. Il est vrai qu'elle a été presque aussitôt relâchée. C'est égal, il est permis de se demander de quel droit les gendarmes commettent de tels abus d'autorité. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1897  -  Les victimes de la mer.  -  A Grandcamp , on est toujours dans la plus grande inquiétude sur le sort de la barque de pèche « Saint-Dominique », partie de Cherbourg la veille de la tempête du 3 mars et qui n'a pas donné de ses nouvelles. Des épaves recueillies à la côte semblant provenir de cette barque font supposer qu'elle s'est perdue corps et biens après avoir été abordée. L'équipage se composait de quatre pères de famille, deux célibataires et un mousse. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1897  -  Les victimes de la Mer.  -  Grandcamp-les-Bains a été le port le plus éprouvé dans les dernières tempêtes. Voici la liste des naufragés. Sur le  « Saint-Dominique »,  Gustave Lécluse, patron, 2 enfants ; Jean Lefrère, 1 enfant ; François Le Renard, 3 enfants ; Louis Odienne. 2 enfants ; Jean Barthelmy, et Lemoigne, mousse. Total : 6 hommes perdus, laissant 4 veuves, 8 enfants et une mère aveugle. 

— Sur les « Deux-Cousins » : le fils du patron Ernest Coudé, perdu ; il reste avec 5 enfants — Sur « l’Alfred » : Jacques Amchin , perdu, 2 enfants. (Source  : Le Bonhomme  Normand)

 

Avril 1897  -  La neige.  -  Dès samedi, il en est tombé sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir. Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1897  Vent et tempête.  - Ces derniers jours, la mer a été démontée sur nos côtes. Il n'y a pas eu de sinistres causant mort d'hommes, mais les embarcations ont eu beaucoup à souffrir, et le vapeur « le Havre » a coulé à pic en vue de Cherbourg. Les six hommes qui le montaient ont été sauvés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1897  -  Pas de service de jour.  -  La compagnie des tramways d'Isigny à Grandcamp a inauguré son service (?) d'hiver. Pour renseigner les voyageurs qu'il leur suffise de savoir que ce service consiste à ne servir à rien ou de rien puisqu'il n'existe que la nuit. Premier train, le matin à sept heures, avant le lever du soleil, deuxième départ, à trois heures, lors de son coucher. Cela est simple et facile à retenir. Ce que voyant, le père Gibert a remis ses omnibus à neuf et en circulation pendant la journée. Voilà, on en conviendra, qui n'est pas banal après les lourds sacrifices consentis pour avoir cette voie ferrée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1897  -  Les femmes témoins.  -  On vient de promulguer la loi accordant aux femmes le droit d'être témoins dans les actes de l'état civil et dans les actes instrumentaires en général. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1897  -  Voleurs de chevaux.  -  On a volé un cheval au sieur Jules Vallée, cultivateur à Grandcamp, et une jument de 140 francs au sieur Alphonse Grandmougin, cultivateur au Tronquay. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1898  -  Lugubre découverte.  -  Le cadavre d'un jeune enfant, complètement décomposé, a été trouvé, non loin de Grandcamp-les-Bains, dans un ruisseau, près d'un lavoir. Ce petit corps, qui parait avoir séjourné dans l'eau pendant plusieurs mois et dont, il ne reste que le crâne et quelques ossements, avait été déposé dans une bourriche et recouvert de  haillons. L'auteur de ce crime sera difficilement découvert. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1898  -  Morts subites.  -  La fille Rachel Lecellier, 20 ans, servante chez le sieur Jus, marchand de fromages à Sainte-Marguerite-de-Viette, a été trouvée morte dans la laiterie. La mort serait due à l'intoxication par l'oxyde du carbone émané du poêle de la laiterie. 

— Le sieur François Quesnel, 67 ans, propriétaire à Cauvicourt, près Bretteville-sur-Laize , est mort subitement. 

— Le sieur G.-L. Marion, 46 ans, matelot à bord du sloop « Saint-Joseph », de Grandcamp-les-Bains, faisant la pèche sur les côtes anglaises, est mort subitement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1898  -  Haut d’une falaise.  -  Le sieur Léon Raadon, 23 ans, sous-brigadier des douanes, à Grandcamp-les-Bains, faisait, avec un jeune préposé, une tournée de nuit sur la côte, lorsqu'à Cricqueville-en-Bessin, trompé par l'obscurité, il est tombé de 60 mètres de hauteur et s'est tué. Ce n'est que le matin que le poste des douanes fut prévenu de ce triste accident et qu'on put aller chercher le corps du malheureux. Le sieur Raadon arrivé depuis quelques mois seulement à Grandcamp, était marié depuis trois ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  La tempête et ses victimes.  -  La tempête de ces jours derniers a causé sur notre littoral de nombreux sinistres maritimes.

  La barque de pêche de Port-en-Bessin, n° 452, se trouvait à 18 milles au large de la Hève, quand elle a reçu un paquet de mer qui lui a brisé sa bôme, rompu la grande écoute et déchiré la voilure.

  La chaloupe de pêche n° 67, de Trouville, s'est échouée en voulant entrer dans le port d'Ostende, mais l'équipage a été sauvé.

  A Grandcamp-les-Bains, le trois-mâts anglais « Loch-Doon », ayant à bord 14 hommes d’équipage, talonne sur les rochers, huit vaillants marins s'embarquent aussitôt pour leur porter secours. Ils vont accoster, mais une lame formidable fait chavirer leur embarcation et cinq d'entre eux sont noyés. Ce sont les sieurs : Pierre Boudard, 30 ans ; Charles Vicquelin, 26 ans ; Jacques Le Petit, 24 ans ; Alexandre Letellier, 48 ans, et Jacques Hébert, 20 ans, tous pères de famille. L'équipage anglais a pu gagner le rivage.

Les cadavres de ces victimes du dévouement ont été retrouvés. Leur inhumation à eu lieu lundi, au milieu l'une affluences nombreuse et douloureusement émue, dans un terrain concédé par la commune.

Le prince de Galles a télégraphié qu'il promettait son concours pour soulager les familles des victimes. Le consul d'Angleterre, a fait une promesse semblable au nom du  gouvernement britannique. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1898  -  A propos de Saints.  -   Les saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les 11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la lune rousse, le 20 mai. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  La tempête.  -  Pendant la tempête de la semaine dernière, le sloop de pêche « Robert-Louis », de Grandcamp-les-Bains, désemparé au moment d'entrer dans le canal maritime d'Isigny, est allé, poussé par la mer en furie, échouer sur le banc aux Coques. Les huit hommes d'équipage ont été sauvés par trois marins d'Isigny qui, malgré la nuit et la mer plus démontée, ont pu accoster le bateau en détresse. Le sloop est considéré comme perdu. 

La chaloupe « Jeune-Victorine », échouée également, est perdue. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Récompenses.   -   Dimanche, à Grandcamp, a eu lieu, la remise des récompenses aux personnes dont les noms suivent qui se sont signalées lors du naufrage du trois-mâts anglais « Loch-Doon ». Médailles, à MM. Frédéric Tostain, Émile Tostain et Henri Crampon.

—  Témoignages de satisfaction à MM. Albert Marie, Charles Marie. Louis Mario, Auguste Roudard, Pierre Michel, Jacques Condé, Louis Monnier, Édouard Léger, Charles Lamarche, Alfred Boudard, DrouIon, Herbline. E. Rousselin et Xavier Binet.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Victime de la mer.   -   Le sieur Amand Lecavey, maître voilier à Grandcamp, était allé à la pêche dans la chaloupe « Rosalie-Arsène », appartenant à son père. A l'entrée du chenal, elle s'aborda avec la chaloupe « Deux-Frères ». Son mât engagé dans les cordages, la fit chavirer et elle coula à pic avant qu'on put porter secours. Le bateau et le corps ont disparu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Quatre pendus.   -   Émile Outrequin, 27 ans, s'est pendu dans l’écurie de M. Gost, marchand de chevaux, rue de l'Arquette, à Caen, chez lequel il était palefrenier.  On ignore la cause de cet acte de désespoir.

— On a trouvé, pendu à une poutre d'un bâtiment à usage de laiterie, le sieur Esprit Lamidey,  43 ans, cultivateur à Saint-Gatien-des-Bois. Cette funeste détermination est attribuée à une condamnation à vingt jours de prison, pour coups sur sa femme, que le désespéré avait encourue lundi à Pont-l'Evêque. D'ailleurs, Lamidey explique dans une lettre qu'il avait été victime de faux témoignages.

— Le sieur Gassion, âgé de 64 ans, couvreur en ardoises à Cricqueville-en-Bessin, a été trouvé pendu, à Grandcamp-les-Bains, chez sa fille, récemment mariée à un marin-pêcheur. Les deux genoux traînaient presque sur le plancher de la chambre. Depuis quelque temps, et même dans la matinée, Gassion avait manifesté son intention bien arrêtée d'en finir avec la vie. A une femme il avait dit : « La journée ne se passera pas sans que je que me pende ».  A un gamin qui le voyant passer avec une corde lui demandait ce qu'il en voulait faire, il lui aurait répondu : « C'est pour me pendre ».

— Le sieur Tirard, demeurant à St-Vigor-des-Mézerets, canton de Condé-sur-Noireau, s'est pendu. II avait, informé de sa funeste résolution le maire, par une lettre qu'il était allé lui porter. Le maire invita Tirard à prendre du café, mais, tout en acceptant, celui-ci déclarait que c'était le dernier « sou de café » qu'il buvait. «Passez chez moi, ajouta-t-il, vous verrez si j'ai dit vrai, tout est préparé ».  En effet, quand on pénétra chez Tirard, il était pendu. Le malheureux avait même pris la précaution de graisser le nœud coulant de la corde.

Sur la table, il avait placé une serviette, une bouteille et deux verres. Tirard, qui s'adonnait à la boisson, vivait séparé de sa femme et en était très affecté.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Accidents.   -   Le sieur Léon Vachel, 55 ans, marchand de porcs à Moyaux, traversait Norolles, près Blangy-le-Château, lorsque son cheval vint à s'emballer soudain. En sautant de sa voiture, une roue lui a broyé le coude et écrasé un pied. 

— Lundi, au moment où les bateaux de Grandcamp levaient l'ancre pour aller à la pêche, le matelot Auguste Brune, en voulant sauter à bord d'un picoteux pour lâcher l'amarre, a si malheureusement glissé sur le banc qu'il s'est rompu la jambe. Ce malheureux a cinq enfants en bas âge. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Laïcisation.   -   C'est en vertu d'un arrêté ministériel du mois de septembre que toutes les écoles communales en faveur desquelles il n'y a pas de fondations ont été laïcisées à partir du 1er novembre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Accident mortel en mer.   -   Le sloop de pèche « Augustine » était à la pêche en pleine mer. Le sieur Pierre Lebas faisait une manœuvre de l'appareil chalutier au treuil, le cliquet ayant cédé, la manivelle est venue le frapper à la tête en lui faisant une affreuse blessure. Relevé aussitôt, Lebas a été transporté à son domicile à Grandcamp-les-Bains, où il est mort quelques instants après son arrivée, il était âgé de 27 ans et laisse une femme et deux enfants en bas âge. Le sieur Lemoigue, au cours de cette même manœuvre, a été violemment projeté sur Je pont, où il s'est fait quelques blessures aux jambes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  Société Centrale de Sauvetage.  -  Une réunion des membres du comité du canot de sauvetage a eu lieu cette semaine au lieu ordinaire de ses séances, sous la  présidence de M. L. Marie, président.

Au début de la séance, M. le président fait part de la  nomination comme membres de MM. X. Binet et Savary ; il fait également connaître les dons envoyés par la Société et les faits  qui se sont passés pendant l'année 1898. Le trésorier soumet à l'assemblée ses compte de l'année passée ; il est bon d'ajouter que toutes les sommes distribuées aux veuves des victimes du 26 mars, aux conotiers, femmes de canotiers, frais d'entretien, sorties en mer, appointements du patron et du sous-patron, gratifications etc... , sont données par le  Conseil  d'Administration et de généreux donateurs de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés.

Au cours de cette séance, le sous-patron, Charles Richard, donne sa démission pour causse de vieillesse et d'infirmités ;  ce marin, plusieurs fois médaille, compte vingt ans de présence à l'équipage  du canot le " Commandant Garreau " , il a pourvu dans le courant de ce mois au remplacement de ce vaillant sauveteur.

Le comité local se trouve ainsi composé : M. L. Marie, Président, officier d'Académie. M. Le Cavey, ancien maître au cabotage, médaille d'argent de 2e classe du Ministre de la Marine, Médaille de Crimée, Trésorier. M. Boulanger, ancien maître de cabotage, médaille  d'argent du gouvernement  Portugais, témoignage officiel  de satisfaction du ministre de la Marine,  membre. M. Frédéric Tostain, Maire, médaille d'argent de 2e classe du Ministre de la Marine, membre. M. X. Binet, publiciste, témoignage officiel de satisfaction du ministre de la  Marine, médaille de sociétés de sauvetage, membre. M. l'abbé Aubraye, Curé de Grandcamp -les-Bains, membre. M. Savary, capitaine des douanes, membre ; Patron du canot de sauvetage " Commandant Garreau " , M. Alexandre Gibert médaille d'argent de 2e  classe du Ministre de la Marine, plusieurs  médaille de la société centrale ; M. X. sous-patron. Une sortie du canot va avoir lieu incessamment et n'aura pour but qu'un exercice en mer qui se répète quatre fois par an. 

 

Janvier 1899  -  Mise à l'eau du canot de sauvetage. -   Samedi dernier a eu lieu en présence des membres du comité de la société centrale de sauvetage la mise à l'eau  du canot de  sauvetage. Il est fait au commencement de chaque trimestre par les canotiers et sous le commandement du patron A. Gibert, des exercices en pleine mer.

Après avoir fait le tour de la rade, le " Commandant Garreau " a été ensuite remisé sous le hangar abri.  Les canotiers ont reçu, pour cette manœuvre une gratification qui leur a été  remise par le trésorier de la  société au nom de l'administration , 1 rue de Bourgogne, à Paris.

 

Mars 1899  -   La tempête.  -  Une violente tempête s'est élevée subitement cette nuit.  Les barques et chaloupes surprises en pleine mer ont rallié la rade avec une certaine difficulté par une mer démontée. Les sloops de pêche ont dû  en partie se réfugier dans les ports du littoral. Les grains se succèdent, l'apparence est mauvaise au large et la navigation  interrompue par les effets de cette bourrasque ; il y a à craindre des sinistres.

La baisse barométrique s'accentue de plus en plus, le vent qui souffle du nord-ouest est d'une violence extrême.   (source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1899  -  Abordage en mer.  -  Le sloop « Ferdinand », de Grandcamp-les-Bains. a été abordé, vendredi la nuit, par un vapeur chalutier de Boulogne, dans les eaux anglaises, au moment où il avait son appareil de pêche dehors. Cette barque de pèche n'a dû son salut qu'à la rupture de l'amarre retenant cet engin. 

C'est une perte de 1 500 fr. pour le sieur F. Leroyer, patron et armateur. Le « Ferdinand » a pu regagner Cherbourg pour s'y foire réparer. Il y a huit jours, le sieur Leroyer perdait un appareil chalutier dans les mêmes parages.   (source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1899  -  Les voleurs de chevaux et voitures.  -   Le nommé Armand Jone, 37 ans, courtier en chevaux à la Vespière, près Orbec, a été arrêté pour vol d'un cheval de 735 fr. au sieur Fernand Godard, à Bray-la-Campagne.

— On a volé un cheval de 100 fr. au sieur Vallée, cultivateur à Grandcamp.

— Le nommé Houdan, journalier à Maizet, étant à boire dans cette, commune avec le sieur Godard, de Ste-Honorine-du-Fay, partit avec le cheval et la voiture de ce dernier. Il alla jusqu'à Sallenelles, où il dut laisser l'attelage en gage chez un aubergiste, faute d'argent. Puis il est allé se constituer prisonnier. (source : le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Accident. -  Dans la nuit de vendredi à samedi, un nommé Jacques-Alexandre Boudard, patron pêcheur à Saint-Waast-la-Hougue, a été enlevé par un coup de  mer pendant  qu'il était à la pêche. Les marins montant la chaloupe n'ont pu, malgré leurs efforts, sauver leurs camarades.

M. Boudard, âgé de 53 ans, était native de Grandcamp les Bains, où toute sa famille habite la localité depuis un temps immémorial et qu'il avait quitté depuis trois ans. Le corps de cet infortuné marin n'a pas été retrouvé. Boudard laisse une veuve et une jeune fille. (source : le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Le port de refuge.  -  Le 6 juin, aura lieu à la mairie de Grandcamp les bains, une réunion de la commission nautique qui est appelée à statuer sur la construction du futur port de refuge.

Espérons que cette première enquête sera favorable au projet déjà soumis à l'administration supérieure et que ce commencement d'informations mènera à bonne fin de l'exécution de ce bassin de refuge depuis si longtemps attendu par la population maritime.  (source : le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Les pommes.   -   La pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière. Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre. (source : le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Tramways.   -    Aux lignes de Grandcamp-les-Bains à la Mine de Littry, de Courseulles à Arromanches et à Bayeux, de Caen à Falaise, et de Port à Bayeux, déclarées depuis deux ans d'utilité publique, il faut ajouter deux nouvelles lignes entre la Mine de Littry et Balleroy et entre Bayeux et la gare de la Besace, par Caumont.

Si ces deux lignes sont aussi longues à construire que les autres, les voyageurs ont le temps d’aller à pied.

Enfin, on dit que le service des tramways de Bayeux à Port-en-Bessin et de Bayeux à Courseulles et Arromanches commencera le 1er juillet. Sous réserves, car le public a été tant de fois déçu. (source : le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Récompenses.   -   Les patrons de barque : Marin Leboucher, Louis Tostain père et Henri Lerenard, de Grandcamp, ont reçu 1 000 francs, donnés par M.  Henri Durand de Blois, pour faits de sauvetage dans la baie d'Isigny, dans la nuit du 18 mai 1898. Ces marins avaient déjà été médaillés pour ce sauvetage. M. Marin Leboucher, pilote, a reçu, en outre  de la part de la somme à lui attribuée, une médaille à l'effigie de ce généreux donateur.

— Une médaille d'argent de 2e classe a été accordée au sieur Lefebvre, patron de la barque de pèche « Henri-Victorine » n° 62 de Trouville, qui, le 21 novembre 1898, sauva en petite rade du Havre, deux hommes montant le canot de pèche « Joseph-Gabriel » n° 358, du Havre.

Les matelots Félix Pestel, Ferdinand Duval, François Visse, Pierre Lefebvre et le mousse Beuron ont reçu, pour leur belle conduite dans ce sauvetage, un témoignage officiel de satisfaction. (source : le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Succès.   -  Aux régates du Havre, le sloop « Hirondelle », de Grandcamp-les-Bains, est arrivé premier, gagnant 500 fr. et une médaille. 

Le sloop « Augustine », du même port, troisième, avec un prix de 200 francs. (source : le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Les travaux du tramway.  -  Une équipe d'ouvriers est arrivée dans notre localité pourrait effectuer les travaux de terrassement de la voie du tramway à vapeur, dont le  point de départ est Grandcamp-les-bains et qui doit relier la ligne l'Ouest à la gare du Molay-Littry, en passant par Vierville-sur-mer, Saint-Laurent, Formigny, Trévières.

Déjà sur plusieurs points de cette ligne, des chantiers y sont établis pour y faire le nécessaire,  pour recevoir  les rails de cette voie étroite. Des expropriations ont été faites pour le  compte du département et l'exploitation de cette ligne en sera confiée à son achèvement à la société des chemins  de fer du Calvados, déjà concessionnaire de celle d'Isigny-sur-mer à Grandcamp-les-bains, qui fonctionne depuis trois ans.

Mentionnons les lignes de Bayeux à Port-en-Bessin, de Bayeux à Arromanches et Courseulles, dont l'inauguration officielle aura lieu les 23 et 30 juillet sous la présidence de M. Le préfet du Calvados. (source : le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Coups de revolver.   -   Les sieurs Léopold Cotard et Pierre Marie, dit Leporte, journaliers à Grandcamp, quoique voisins, ne vivent pas pour cela en bonne intelligence. Souvent même, des menaces de mort avaient été proférées par Marie contre Cotard. Ce dernier en avait avisé le maire, en déclarant que s'il était attaqué  il saurait se défendre.

Cotard a-t-il été attaqué ou provoqué ?  On ne sait, toujours est-il que, dimanche soir, Cotard tirait trois coups de revolver à bout portant sur Marie, l'atteignant à la tête et au poignet.

Cotard allait aussitôt en informer les gendarmes d'Isigny qui l'ont arrêté. Il jouit d'une bonne réputation. L'état du blessé n'est pas inquiétant. C'est un mauvais sujet qui a été déjà  plusieurs fois condamné. (source : le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Le bulletin des parlers normands.   -   Langue et littérature populaire normande est entré dans sa troisième année.

Grâce à l'impulsion que lui a donnée son directeur, M. Ch. Guerlin de Guer, les collaborateurs y affluent de tous les points du département.

Abonnement : 3 fr. par an. Le numéro, 6 fr. 50. Conditions spéciales pour MM. les instituteurs. On s'abonne, à Caen, 111, rue Saint-Pierre. (source : le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Pauvres pêcheurs.  -   Nous avons dit combien la pêche devenait difficile sur nos côtes, par suite de la présence de quantité de pieuvres qui détruisent le poisson. Ces animaux destructeurs séjournent de préférence dans la haute mer, aussi le poisson se réfugie-t-il le plus près de la côte.

Malheureusement pour les marins, il leur est défendu de pécher au chalut à moins de 3 000 de l'endroit où la mer bat son plein. Quand ils sont pris par les gardes-côtes, cela leur coûte gros, car, si l'amende prononcée n'est que de 25 fr., la confiscation des engins de pêche est toujours prononcée, et un chalut est estimé de 1 200 à 1 500 fr.

Six barques de pêche de Trouville ont été ainsi prises d'un coup de filet. Tous les marins ont été condamnés à 25 fr. d'amende et à la confiscation des engins de pêche dont ils se servaient.

Les armateurs ont été déclarés civilement responsables. Heureusement que M. Contant, maire de Trouville, à pu obtenir du ministre de la marine la restitution des engins de pêche, qui avaient été confisqués, en attendant que le Parlement ait décidé que la confiscation des engins n'est plus applicable en pareil cas.

Un détail curieux : c'est que la marine, qui devrait, pour se conformer, à la loi, détruire les engins de pêche prohibés confisqués, les revend, parait il, à son profit. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Tirage au sort.  -   Les opérations du tirage au sort de la classe 1899 commenceront le 22 janvier prochain, pour être terminées le 16 février suivant.  (Le Bonhomme Normand)

 

Février 1900  -  La tempête. -  Un ouragan d'une extrême violence s'est  déchaîné, dans la nuit du 13 au 14, sur la côte, causant en plusieurs endroits des dégâts. Après une pluie  torrentielle dans la journée de mardi, le vent soufflant de l'Ouest a gagné le Nord-Ouest et s'est vers 3 heures du matin que la tempête a commencé.

Les barques de pêche, surprises en mer par ce mauvais temps, ont dû fuir devant l'ouragan et chercher des refuges. Plusieurs bateaux sont rentrés dans le port d'Isigny désemparés et avec des avaries sérieuses, d'autres ont pris la direction de Saint-Waast-la-Hougue.

À 9 heures, moment de la pleine mer, d'énormes vagues le, poussées par le vent, ont envahi plusieurs rues et des maisons longeant la cale et la promenade du  Perré ; la mer était démontée. Il est à craindre  que de graves sinistres ne soient survenus pendant cette furie de temps.

Une barque de Grandcamp, a démâtée, a dû être remorquée sur rade par un bateau de pêche de Port-en-Bessin. On signale la perte de plusieurs appareils chalutiers, voiles déchirées, canots coulés etc...  Vers 5 heures du soir, le temps est devenu moins mauvais et la hausse barométrique fait espérer une accalmie. Depuis longtemps, on n'avait vu la mer aussi forte. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1900  -  Un sauvetage héroïque. -  Les marins du Sloop de pêche " Jeune-Marie " , patron et armateur M. Jacques Gouye, viennent d'accomplir, dans la journée du 16 février, un sauvetage émouvant dans les conditions suivantes :  Cette barque était à la pêche sur les côtes anglaises, à environ 25 milles dans le Sud-Ouest de Portland, lorsque l'équipage aperçut une goélette anglaise ayant à son pavillon en berne. La " jeune-Marie " mit aussitôt le cap sur la goélette et après 2 heures terribles, réussit à l'accoster ; ce n'est qu'à l'aide du canot que le transbordement eut lieu, la mer étant démontée.

L'équipage français a accompli un sauvetage d'une hardiesse émérite en réussissant à recueillir à bord les six marins qui, exténués de fatigue, n'en pouvant plus, étaient incapables de lutter plus longtemps. Il était temps de les sauver car, environ un quart d' heure après, le navire anglais " Glemesse " s'engloutissait tout entier.

Les naufragés, auxquels que tous les soins ont été donnés, ont été débarqués à  Cherbourg et conduits devant le Consul d'Angleterre qui a vivement félicité le patron et les cinq hommes montants la " Jeune-Marie ". Les marins anglais ont été immédiatement rapatriés par le vapeur " Guernesey ".  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Morts subites.  -   Le sieur Delaunay, 60 ans environ, maçon à Maisy, qui se rendait à son travail à Grandcamp, est mort subitement, sur la route, de la rupture  d'un  anévrisme.

— Le sieur Boisard, fermier à St-Contest, près Caen, est mort, subitement sur le seuil de la porte de sa maison.

— Le sieur Louis Bland, 69 ans, employé à l'atelier communal, à Lisieux, était occupé, dimanche matin, au balayage d'une rue, quand on le vit tomber. Il venait d'expirer frappé d'une congestion cérébrale. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Par la fenêtre.  -   Le sieur Eugène Thuillier, ancien coiffeur, propriétaire à Grandcamp-les-Bains, s'est donné la mort en se jetant de la fenêtre du 3e étage de sa maison dans la rue. Avant de mettre son funeste projet à exécution, le désespéré avait mis à la poste des lettres dans lesquelles il informait quelques amis de sa détermination. Thuillier, malade depuis longtemps déjà, était veuf sans enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Accident de bicyclette.  -  Aux courses de bicyclettes, à Grandcamp, le sieur Delaunne, employé à Saint-Lô, finissait une course. Ayant voulu éviter un cheval qui barrait la piste, il fut jeté à terre et s'est fait, dans sa chute, d'assez graves blessures à la tête et sur différentes parties du corps. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Grancamp-les-Bains.    -   Le Cyclone du 28 Octobre 1909

La "Euphrasie" échouée et brisée par le cyclone sur les quais

18.   GRANDCAMP-LES-BAINS (Calvados)   -   La Plage  -  Coté Ouest

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