15 Janvier 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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GRANDCAMP - MAISY

Canton de Isigny-sur-mer

Les habitants de la commune sont des Grandcopais ou Grandcomaiserais, Grandcopaises ou Grandcomaiseraises


Février 1926  -  La coquille Saint-Jacques se meurt, La coquille Saint-Jacques bientôt ne sera plus.  Interrogez les gourmets normands, ceux qui jadis se délectaient en mangeant ces délicieuses coquilles Saint-Jacques, plus connues sur les côtes de la Manche, sous les noms de « Vannes » ou de « Silleux », demandez-leur si les Coquilles paraissent en abondance sur les marchés, ou sur leurs tables et tous vous répondront que Vannes ou Silleux ne furent mis en vente qu'en très petite quantité et à des prix extrêmement élevés.

Dans la région de Cherbourg, jamais les coquilles ne furent cédées au détail moins de un franc pièce, et des marchande trouvaient même des amateurs assez fous pour en payer 1 fr. 25 et même 1 fr. 50.

De cette rareté et de cette élévation des prix, faudrait-il en conclure qu'au cours de la saison dernière, la pèche des coquilles fut particulièrement déficitaire ? Pas le moins du monde. En réalité, les pécheurs s'accordent à reconnaître que sans être comparable à ces années admirables les Coquilles étaient abondantes au point qu'un mareyeur connu pour en acheter 30.000 et les parquer au prix incroyable de 1 fr. 20 le cent, la saison fut relativement satisfaisante.

 

Février 1926  -  Les expéditions sur l’Angleterre, les surprises du change.  -  Suivant l'expression courante, la pêche aux Coquilles n'a pas mal donné, mais il nous est arrivé pour les Vannes et Silleux, ce qui nous arrive journellement à nous autres consommateurs français, pour les légumes de primeurs et pour quantité d'autres objet, l'exportation favorisée par le change anglais, nous a complètement démunis au bénéfice de nos voisins d'Outre-Manche. Les coquilles Saint-Jacques, que les gourmets de chez nous n'ont pas dégustées, ce sont les consommateurs anglais qui s'en sont régalés à des prix qui, malgré les tarifs élevés des transports et malgré les frais divers, n'étaient pas sensiblement plus élevés que les tarifs de vente en France.

En ces temps derniers, les pêcheurs vendirent des coquilles Saint-Jacques à 60, 75 et 85 francs le mille, que les Anglais payèrent à leur tour sur le taux de 12, 15 et 18 francs la douzaine, suivant la grosseur et les cours, on le voit, plutôt moins cher que les malheureux consommateurs de nos régions.

 

Février 1926  -  Comment les bancs sont épuisés et dévastés. -  La pêche aux coquilles Saint-Jacques de nos régions Basses-Normandes et les pécheurs de la baie de Saint-Vaast comme ceux des environs de Port-en-Bessin, comme ceux de la région de Grandcamp, n'ont pas eu trop à se plaindre à ce sujet, malheureusement, les amis des marins et ceux qui s’intéressent à leur sort , ne sont pas sans éprouver de vives inquiétudes sur les pèches de l'avenir.

« Si l'on n'y prend garde, nous disait, ces jours derniers, une personnalité particulièrement compétente, si la marine et surtout la Direction des Pèches ne se décident pas à réagir et à veiller à la stricte application des règlements, si on ne s'efforce pas de rechercher et de couvrir de nouveaux bancs, les coquilles Saint-Jacques auront à peu près complètement disparu.  
Voyez ce qui s'est passe ces années dernières sur les deux grands bancs qui ont alimenté votre gion le banc de la Percée et le banc bien approvisionné qui fut trouvé devant Port-en-Bessin.
Aussitôt que ces bancs ont été repères et connus, toutes les barques se sont, si l'on peut dire, jetées dessus, les dragues à crochet de fond les plus modernes et les plus puissantes sont entrées en action et, en peu de temps, ces instruments, qui laissent loin derrière eux les bonnes vieilles dragues d’autrefois, ont raclé et littéralement dévasté le fond des bancs. Non seulement ces dragues travaillent rapidement, mais elles fouillent profondément le fond de la mer, elles enlèvent tout ce qui s'y trouve et arrêtent toute production pour longtemps.
Le mal ne serait peut-être pas complet si les services chargés de la surveillance des pêches remplissaient strictement leur consigne, si les préposés étaient armés de manière suffisante pour exiger l'application stricte des règlements.

Tout est bon.  -  Je m'explique un décret du 13 décembre I923 a fixé la taille marchande des coquilles Saint-Jacques à 9 centimètres, toute coquille n'atteignant pas cette taille devrait donc être rejetée à la mer par les pêcheurs prévoyants et les syndics, garde-maritimes, devraient interdire le débarquement de toutes les vannes d'une dimension inférieure.
Il faudrait tout ignorer des choses de la mer et de ce qui se passe dans nos ports de pèche pour ne pas savoir qu'en réalité aucune coquille n'est rejetée à la mer, et que les plus petites, si elle n'entrent pas dans le lot du patron et de l'armateur, viennent, augmenter, par contre, la part de « galet » des hommes de l'équipage.
Les proposés à la surveillance connaissent-ils tous le règlement ? songent-ils à le faire respecter ? Je vous charge de répondre à ces questions, ce qui est, en tout cas certain, c'est que ces braves fonctionnaires sont presque complètement désarmés et dans l'impossibilité d'exercer une surveillance effective. Comment le feraient-ils, sans canots, pour se rendre sur les lieux de pèche, sans aides et en nombre tout à fait insuffisant pour exercer leur profession.
Quoi qu'il en soit, l'enquête que nous avons eu l'occasion de faire ces jours-ci sur notre littoral, nous a amenés à pousser un véritable cri d'alarme.

Puisse-t-il être entendu de tous ceux auxquels il s'adresse des pécheurs aux dirigeants des services des pêches et jusqu'aux consommateurs eux-mêmes qui ne sont pas les moins intéressés dans cette affaire.

 

Avril 1926  -  Malveillance.  -  Dans la nuit du 28 au 29 mars, des inconnus ont dépendu les barrières de quatre herbages appartenant à M Gustave Lesaulnier, 41 ans, cultivateur à Grandcamp, dans lesquels se trouvaient des bestiaux qui auraient pu s'échapper.

  Ils ont, de plus, démonté une charrue se trouvant dans un de ces herbages, et l'ont jetée dans un lavoir. Plainte a été portée.

 

Septembre 1926  -  Écoles de pêche.  -  Le Conseil général, les rapports de M. le Préfet et de M. l'Administrateur de l'Inscription maritime de Caen, considérant que les Écoles de pêche de Honfleur et de Grandcamp ont normalement fonctionné en 1926. La première compte 35 élèves ayant suivi régulièrement les cours, et la seconde 28 élèves, provenant, les uns des écoles communales et les autres des inscrits maritimes candidats aux divers brevets exigés pour le commandement des bateaux de pèche, décide d'accorder, à chacune de ces Écoles, une subvention de 2 500 francs.  

 

Septembre 1926  -  Les travaux sur le littoral.  -  Le service maritime a fonctionné normalement dans les différents, ports les travaux neufs ou de grosses réparations se poursuivent dans des conditions normales, il est présumable que le port-abri de Grandcamp pourra être utilisé avant la fin de l’année.

 

Août 1927  -  Courageux moussaillon.  -  Les enfants, en jouant au bord de l'eau, firent tomber à la mer le petit Fernand Bachelet, 11 ans. Ne sachant pas nager, le gamin coula aussitôt et se serait noyé sans le jeune mousse Jean Leboucher, 15 ans, qui se jeta bravement à l'eau et parvint à ramener l'enfant sur le rivage.

 

Septembre 1928   -   Un enfant tué par une ruade.   -   A Grandcamp, le jeune Jean-Marie, 12 ans, s'était introduit pour s'amuser dans l'herbage de M. Lamarche, charpentier, où se trouvaient les chevaux  du cirque Monredon de passage dans la localité. Au cours de son escapade, l'enfant reçut un terrible coup de sabot. Porté chez sa mère, le jeune imprudent y mourait le lendemain.

 

Mars 1929  -  Drame de la mer.  -  Une des nombreuses barques de Grandcamps-les-Bains qui s'étaient jointes à celles de Port-en-Bessin pour se rendre dans les eaux du Pas-de-Calais pécher la gofiche a été coulée lundi soir au large de Boulogne. Il s'agit du sloop de pêche « Mireille », patron Louis Guichard. Tout l'équipage a pu heureusement être sauvé.

D'après les renseignements qui ont été communiqués, l'accident se serait produit vers les 20 heures par temps de brume et les la « Mireille » aurait été abordée par la barque « Simon-Méra » de Port-en-Bessin, patron M. Castel. L'enquête se poursuit et à établira les responsabilités.  

 

Juillet 1929  -  L'alcool qui tue.  -  Mme Veuve Viel, cultivatrice au hameau de Juconville, à Grandcamp-les-Bains, avait depuis 18 mois à son service le nommé Édouard Viel, âgé de 28 ans, qui la poursuivait de ses assiduités. Vers 19 heures, Mme Viel emmena son domestique qui était ivre dans un herbage, à l'heure de la traite. Soudain Viel s'avança vers elle et lui  cria : « Puisque tu ne veux pas te marier avec moi, je vais prendre mon couteau et te tuer ». Au même moment il la saisit à la gorge et fouilla dans sa poche. Mme Viel réussit à se  dégager, le domestique s'enfuit vers la voiture à traire en disant qu'il allait disparaître.

Dix minutes après Mme Viel le découvrait pendu à cette voiture. À trois reprises, Viel, avait déjà tenté de se suicider, mais sa patronne était arrivée à temps. Viel, qui se livrait à la boisson, était un caractère sombre. Le décès a été constaté par le docteur Vaudelle.  

 

Janvier 1930   -  Passé sous les roues d'une voiture.   -   M. Armand Marie, taupier à Maisy, hameau Desrues, âgé de 56 ans, conseiller municipal revenait de La Cambe tenant sa bicyclette à la main. En arrivant au carrefour de l'Etanville, commune de Grandcamp-les-Bains, M. Marie aperçut une voiture hippomobile appartenant à M. Tanquerel, cultivateur à Longueville, qui se dirigeait vers lui. Il n'eut pas le temps de se ranger : le cheval le renversa et une des roues du véhicule passa sur le corps de M. Marie.

Le docteur Touraille, d'isigny, appelé à lui donner les soins, constata qu'il avait plusieurs côtes fracturées : l'une d'elles avait coupé une veine produisant un épanchement externe. M, Marie porte en outre une plaie au-dessus de l'œil et une au cuir chevelu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1930   -  Médailles d’honneur des marins du commerce.   -   Par décision du ministre de la marine marchande en date du 3 Janvier 1930, la médaille d'honneur des marins du commerce a été décernée à des marins du commerce.

Dans cette promotion nous relevons de nombreux noms de marins de Port-en-Bessin, Grandcamp et d'autres localités qui figurent dans la liste. Nous attendons de la publier aussitôt qu'elle sera complète. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1930   -   Ce n'est que votre main, Madame....  -  Madame L……., 40 ans, de Grandcamp-les-Bains, est accusée d'avoir insulté une voisine, ménagère, et de l'avoir poursuivie jusque dans l'intérieur de sa cuisine pour la frapper assez violemment dans le dos.

Depuis deux ans, ces charmantes femmes ne peuvent se supporter. Des témoins ont assisté à cette scène qui ne se termina que par l'intervention du mari, venu pour mettre fin aux arguments frappants de son épouse. (Source : L’Écho du Bessin)

 

Février 1931   -   Est-ce possible ?   -   Nous avons dit, dans nos faits-divers, comment une pauvre vieille femme de Grandcamp, Mme Lucas, se trouvait réduite, depuis neuf mois, à habiter sous une mauvaise tente de toile à voiles, dans la cour de la maison d'où on l'avait expulsée, elle et son mari.

Leur mobilier jeté à la rue, s'était trouvé démoli, les outils de charpentier de M. Lucas avaient été égarés ou pris. Malgré les certificats de médecin constatant une maladie de cœur, la vieille femme avait été emportée dans la cour, sur une chaise.

Elle y est encore. Son mari, qui a dû s'improviser ouvrier agricole travaille dans une ferme et vient plusieurs fois par jour visiter sa femme et lui apporter sa nourriture. On a voulu hospitaliser Mme Lucas. Elle a refusé énergiquement, ne voulant pas quitter le voisinage de sa maison.

Alors, on a attribué ce refus à l'influence de son mari et on a voulu le poursuivre pour séquestration arbitraire. Si tout ceci était absolument exact, ce serait bien le comble de l'abomination. En tout cas, une telle situation ne peut durer et les gens de cœur de Grandcamp se doivent d'y mettre rapidement un terme. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1931  -  Écoles de pêche.  -  Le Conseil général, félicite les Directeurs des Écoles de pêche de Grandcamp et de Honfleur de la prospérité et des succès de ces institutions et décide d'accorder à chacune de ces deux écoles, une subvention de 5.000 francs, à prélever sur le crédit de 10.000 francs, inscrit à cet effet, au budget du Département.  

 

Août 1931  -  Port de Grandcamp-les-Bains.  -  Le projet de construction d'un appontement au droit du quai Sud du bassin de marée, d'une jetée à l'Ouest du chenal d'entrée et d'un rideau à la jetée Est a été doté sur l'outillage national et a fait l'objet d'un dossier d'adjudication adressé à l'Administration supérieure après versement de la part contributive du syndicat local des pêcheurs et compte tenu de la subvention de 200 000 francs votée par le Conseil général au cours de l'exercice précédent.

 

Janvier 1932   -   Améliorations au port de Grandcamp.  -   Le conseil municipal de la cité grandcopaise réuni sous la présidence de son nouvel ancien maire, M. Léon Gouye, vient de prendre une délibération concernant l'amélioration du port. Il a accepté les conclusions d'une étude de l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées sur l'établissement d'un cordon d'enrochement à l'extrémité du musoir de la jetée Est du port et d'un épi constitué par des gabions métallurgiques. Cet épi, dont la construction sera entreprise prochainement, aura une longueur de 50 m. et coûtera environ 35.000 francs.

 

Février 1932   -   Noyade.   -   Un matelot de Grandcamp, Auguste Jeanne, 44 ans, embarqué à bord de « La Nouvelle-Étoile », s'est noyé accidentellement dans le port de Dieppe. Le corps a été ramené par bateau à Grandcamp.

 

Juillet 1932   -   Un métier dangereux.   -    Un accident qui aurait pu avoir de terribles suites s'est produit sur le chantier des travaux de la nouvelle église de Grandcamp.

Un ouvrier maçon, M. Pierre Marion, était monté sur un échafaudage, quand une planche se rompit, provoquant la chute du travailleur, qui fut relevé avec de multiples contusions et l'épaule démise. (Bonhomme Normand)

 

Août 1932   -   Douloureuse coïncidence.   -    A Grandcamp, le mousse Leon Gouye, ayant vu tomber un morceau de varech sur le moteur de son bateau, dont le capot était ouvert, voulut l'enlever mais, au même instant, la lourde armature de tôle retomba et lui sectionna un doigt de la main gauche. (Bonhomme Normand)

 

Février 1933  -  Un vrais port.  -  la création d'un vrais port à Grandcamp, le nombre des bateaux de pêche y est passé de 68 en 1920 à 130 en 1930.

 

Novembre 1934  -  Une tempête.  -  Le 6, un coup de mer de Nord-Est, aussi brutal que celui de 1909, lance des lames de 20 m sur la digue de Grancamp, qui se lézarde et s'effondre, bouche le chenal du port avec d'énorme paquets de varech.

 

Octobre 1936  -   Une enquête au sujet d’actes de sabotages.  -  La brigade mobile de Rouen enquête en ce moment à Cherbourg et dans la région, sur divers sabotages de navires de pêche commis sur la côte, notamment à Grandcamp-les-Bains. ( Le Moniteur du Calvados)  

 

Novembre 1936  -   La tempête sur nos cotes du Bessin.  -  Sur tout le littoral du Bessin, la tempête a causé de gros dégâts.

La terrible tempête qui a débuté dans a soirée de samedi pour se poursuivre durant la plus grande partie de la nuit a causé sur toute la côte du Bessin des dégâts considérables et, en certains points, des travaux importants ont été absolument anéantis par les vagues.

Partant de Courseulles on trouve les premières atteintes de la mer à Ver, où il digue a subi quelques dommages mais sans gravité, c’est sur la route de Ver à Asnelles que l'on commence à s'apercevoir de la violence à laquelle ont pu atteindre les éléments déchaînés.

La partie de la route, où une digue a été édifiée voilà quelques années, couverte de sable et de galets, montre qu'il ne faisait guère bon se trouver à cet endroit.

Plus loin on remarque une maison qui est édifiée à droite de la route, c'est-à-dire tout à fait en bordure de la mer et que les gens du pays appellent « la maison aux chiens ». Elle a subi quelques dégâts et le garde-chasse qui l'habite et surveille le marais avoisinant a dû l'évacuer avant-hier soir alors que l'eau commençait à l'envahir. Hier matin à son retour, il a constaté qu'une vingtaine de volailles composant sa basse-cour avaient été enlevées, ainsi que ses lapins. Les larges barrières qui fermaient l’entrée du jardin ont été transportées à une cinquantaine de mètres après avoir été arrachées. Partout d'ailleurs les clôtures sont en miettes et, par endroits, on retrouve d'énormes blocs de maçonnerie tout on se demande comment ils ont pu être ainsi transportés.

La partie de la place réservée aux cabines des baigneurs est complètement rasée.

Chez le baron Reille. le jardin est envahi par l'eau qui s'écoule en abondance, passant sous les portes, il en était de même pour la niche du chien dont l'occupant, qui n'avait pu être sauvé à temps, était noyé.

Du marais, complètement inondé, l'eau doit s'écouler par un certain nombre de ruisseaux et comme l'embouchure de ceux-ci se trouvait ensablée, l'inondation avait, à Meuvaines, gagné la route, qui était impraticable.

A Asnelles, la première estimation porte à une centaine de mille francs les dégâts causés.

A plusieurs endroits, la digue est sérieusement endommagée et devra faire l'objet d'importantes réparations. Mais ce sont les villas longeant la mer qui ont subi les plus fortes atteintes. Le mur de clôture surmonté d'une grille, qui garde la propriété du général marquis de Saint-Mars a été déplacé.

Arromanches, blottie dans son coin, a été à peu près épargnée, et l'on ne remarque qu'une brèche dans la digue, à l'extrémité droite et un épi détérioré près de la Brèche de Tracy.

Il faut ensuite gagner Port-en-Bessin et c'est là qu'en dépit de la protection de la jetée, la mer s'est faite la plus menaçante. Samedi soir ce fut pour certains habitants une véritable terreur, car nul ne pouvait aller plut loin que le petit édicule situé à l'entrée des bassins. Les pierres, les pavés, étaient arrachés et projetés contre les maisons. Il était devenu impossible d'apercevoir la poissonnerie que les vagues recouvraient et des lames d'une violence inouïe enfoncèrent le bas des portes à l'hôtel de la Marine.

Hier matin, on a pu constater que les ravagea ne se limitaient pas là et que, sur une grande longueur, les énormes plot de pierres formant le parapet de la jetée avaient été enlevés comme des fétus de paille et précipités dans l'avant-port.

De mémoire de marin, on n'avait jamais vu semblable coup de mer, et l'émotion était grande dans la population maritime.

Plus loin, à Vierville, le réparations effectuées par la municipalité au boulevard de Cauvigny ont été anéanties et de nombreuses palissades ont été arrachées.

Des dégâts considérables ont été causés à Maisy, tandis que Graudcamp était à peu près épargné.

Dans le courant de la journée, M. Pinel, sous-préfet de Bayeux, a visité toute la région sinistrée, accompagné de M. Chabrun, ingénieur des Ponts et Chaussées.

Il a été reçu à Grandcamp par M. Damnecourt, président du Syndicat de défense du littoral, et à Port-en-Bessin, par M. Taussac, maire de la localité, qui lui ont exposé l'étendue des dégâts et exprimé l'espoir que le gouvernement apportera de larges secours pour la réparation des ouvrages sinistrés. (source M. du C.)

 

Novembre 1936  -   Des sauveteurs calvadosiens récompensés.  -  « Officiel ». La médaille de bronze a été décernée pour faits de sauvetage accomplis dans les eaux maritimes, à Messieurs :

Gourdel (Fernand), 40 ans, employé à la Compagnie Normande de navigation, à Trouville : « le 15 juin 1936, n'a pas hésité à se jeter à la mer tout habillé pour porter secours à un enfant enlevé par une lame sur la jetée-promenade de Trouville. A réussi à ramener l'enfant sain et sauf. »

Bourguignon (Roger), 31 ans, inscrit Caen, n° 1089 : « Courageusement s'est jeté à la mer pour secourir un enfant qui allait couler à pic dans l'avant-port de Honfleur, le 28 juin 1936. »

Madelaine (Paul), 17 ans, apprenti mécanicien à Grandcamp : « Le 6 juillet 1936, à Grandcamp, s'est porté au secours d'un baigneur en difficulté, a failli être victime de son dévouement, n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un autre sauveteur. »

Une mention honorable a été décernée à Messieurs :

Guichard (Eugène), 48 ans, inscrit à Caen, n° 15.527 : « A Grandcamp, le 6 juillet 1936, est allé sur une barque pour recueillir, non sans peine, un baigneur en difficulté et un premier sauveteur lui-même en danger. »

Lechevalier (Jean), 15 ans, employé de commerce, domicilié à Ouistreham : « A plongé courageusement, tout habillé pour sauver un camarade tombé dans le port de Ouistreham, le 5 juillet 1936, a réussi à le sauver d'une mort certaine. » (source M. du C.)  

 

Décembre 1936  -   Un matelot disparaît en mer.  -  Le « Saint-Marcouf », de Grandcamp-les-Bains, rentrait de la pèche de la pointe du Cotentin, lorsqu'en cours de route, le patron Eugène Guichard, qui était occupé au moteur, s'aperçut que son bateau changeait de direction. Il monta aussitôt sur le pont et constata la disparition du matelot, Louis-Marie Lelandais, qui était tombé à la mer. Des recherches immédiatement effectuées ne permirent pas de retrouver le corps de la victime. M. Lelandais était célibataire. (source M. du C.)  

 

Février 1937  -  M. le Sénateur Cautru visite le port.  -  Le lundi 15 février, M. Cautru, sénateur du Calvados, ancien ministre, s'est rendu sur l'invitation de M. le maire, dans la commune de Grandcamp-les-Bains et y a été reçu par le Conseil Municipal.

M. Cautru s'est rendu au port, accompagné du Conseil, où certaines questions ont été discutées. Celles-ci intéressaient principalement les dragages et les travaux à entreprendre le plus tôt possible pour éviter l'ensablement du chenal et du port, afin que les bateaux puissent rentrer au port, même pendant les marées de morte-eau.

Ont été envisagés : Portes et enrochement de la digue Nord.

Ensuite, le sénateur s'est rendu à la mairie où au cours d'un long entretien ont été envisagés les moyens à employer pour obtenir des recettes et faire face aux engagements. Il fut parlé des taxes et règlements sur le poisson et coquillages de toutes sortes provenant de la mer.

Une cordiale entente n'a cessé de régner pendant toute la durée de ces discussions entre M. le sénateur et le Conseil Municipal.

A son départ, M. Cautru a remercié M. le Maire du bon accueil qui lui avait été réservé par le Conseil Municipal et l'a assuré de tout son dévouement pour la défense des intérêts du port de Grandcamp.  (source le Moniteur du Calvados)

 

Février 1937  -  Disparu en mer.  -  Un jeune marin de la commune, Eléonor Bertaut, âgé de 17 ans, embarqué à bord du bateau « Les Frangins », inscrit au port de Caen, a été perdu en mer, lors de la tempête qui sévit sur la Manche, dans la nuit du 18 au 19 février. 

Ce bateau faisait la pêche à la coquille Saint-Jacques, à Dieppe. Cette nouvelle a produit une vive émotion à Grandcamp, où la famille du marin est honorablement connue. ( Le Moniteur du Calvados )  

 

Octobre 1937  -    L'aide à la commune de Grandcamp.      Sur les conclusions de M. le docteur Dansac, le Conseil général autorise la commune de Grandcamp à utiliser au remboursement de sommes dues la subvention de 100 000 francs accordée pour le financement des travaux du port. Il accorde en raison de la situation budgétaire de la commune, une subvention exceptionnelle de 30 000 francs pour frais de dragage.  ( Le Moniteur du Calvados )  

 

Avril 1938   -   Une péniche chargée de maïs coule dans le port.  -  La péniche « Eucrate », chargée de maïs, venant du Havre et allant à Carentan, gênée par un vent violent, a dû relâcher à Grandcamp. 

A la marée descendante, la péniche heurta le quai et une forte voie d'eau se déclara. La péniche coula. Une partie de la cargaison, la moitié environ, put être sauvée. 

Péniche et cargaison sont assurés. ( Le Moniteur du Calvados )  

 

Mai 1938   -   L'aide aux Écoles de pêche.   -   Le Conseil répartit ainsi qu'il suit le crédit de 8 000 francs accordé aux écoles de pêche du département : 2 500 francs à Grandcamp : 8 000 à Port-en-bessin ; 2 500 à Honfleur. ( Le Moniteur du Calvados )  

 

Août 1938   -   Une barque de pêche de Grandcamp s’écrase sur les rochers de la Hague.   -   La grande marée coïncidant avec une tempête, a été cause d'un drame de la mer, au large de la Hague.

Le « Surcouf », grande barque de pêche de Grandcamp, avait pêché abondamment et se disposait à venir à Cherbourg, lorsque, vers minuit, la barque se trouva prise dans un grain et alla heurter des rochers qui se trouvaient à l’entrée de l'anse Saint-Martin.

Le choc fut très rude et la barque se trouva coincée entre deux roches. Les hommes d'équipage essayèrent de faire des signaux qui, malheureusement, ne furent pas aperçus de la terre. La barque coula en très peu de temps, mais son arrière émergea, ce qui permit aux six hommes d'équipage le s'accrocher, en attendant que des secours leur soient envoyés. Ce n'est qu'à la pointe du jour que le sémaphore de Jardeheu aperçut l'épave. Aussitôt, il donna l'alarme aux stations de sauvetage de Goury et d'Omonville-la-Rogue.

Les bateaux de ces stations prirent aussitôt la mer et celui d'Omonville réussit à atteindre le « Surcouf » et à prendre à son bord les six hommes de l'équipage qui, après avoir lutté pendant plusieurs heures contre la tempête, traverses par les vagues et par les embruns, étaient absolument exténués.

Cet équipage était composé du patron, M. Guy Alix ; de ses deux frères, des marins Bachelet et Lemagnan, et du mousse Lamache. Ils ont été transportés à Omonville, où des réconforts leur furent prodigués.

Le navire est considéré comme a peu près perdu. II avait été construit il y a sept années, à Saint-Vaast. ( Le Moniteur du Calvados )  

 

Septembre 1938   -   Trois pêcheurs imprudents ont failli périr à Grandcamp.   -  Malgré le brouillard qui rendait la visibilité très mauvaise, quelques pêcheurs, voulant profiter de la grande marée, étaient allés à la pêche dans les rochers. MM. Jacques Anquetil, Jacques Le Tellier et Pierre Duhamel, qui rentraient de la pêche à la crevette, entendirent soudain des appels au secours. Ils se rendirent immédiatement vers le lieu d'où semblaient provenir les cris et furent assez heureux pour ramener trois pêcheurs amateurs, qui se seraient noyés sans le secours rapide qui leur fut porté.

Nos vives félicitations aux braves sauveteurs. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1938 - La tempête sur nos cotes. - La tempête a soufflé avec rage comme en plein hiver. Sur les côtes, la mer s'est jetée à l'assaut des falaises et des digues. Les marins de Port-en-Bessin, Grandcamp-les-Bains, Isigny-sur-Mer, ont été en partie contraints de rester au port. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1938   -   Deux vieux époux fêtent leurs 65 ans de mariage.   -   M. et Mme Léon Viel âgés de 90 ans, mariés en 1873, à Grandcamp-les-Bains,  viennent de célébrer leurs noces de platine.

A cette occasion un repas intime réunit les jubilaires et leurs enfants.

Malgré leur âge, l'un et l'autre s'emploient encore à de menus travaux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1939   -   Une barque à moteur coule devant Grandcamp.   -   La barque à moteur « L'André », du port de Grandcamp, de 14 tonnes, construite en 1927, pêchait au large de Grandcamp, lorsque, vers 22 heures, le bateau se mit, à la suite d'une voie d'eau à enfoncer rapidement par l'arrière.

Les six hommes qui montaient « L'André », eurent juste le temps de partir à bord du canot du bord. Ils furent recueillis peu après par le « Rosaire », qui les débarqua sains et saufs à Grandcamp. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1939   -   Un ignoble individu est arrêté.   -  La jeune Odette P…...., âgée de 13 ans, domiciliée chez ses parents, à La Cambe, rentrait à bicyclette à la fin de l'après-midi, lorsqu'elle fut arrêtée par le nommé Gustave Lebœuf, 60 ans, ouvrier agricole à Grandcamp. Lebœuf obligea la fillette à descendre de machine.

Après avoir parlé avec elle, il la saisit à bras-le-corps et la coucha sur le bord de la berne.

La jeune fille cria de foutes ses forces et l'arrivée de deux cyclistes mit fin à la scène. L'un des cyclistes reconduisit Odette P……... à son domicile et mit ses parents au courant de ce qui venait de se passer.

Les parents portèrent aussitôt plainte à la gendarmerie d'Isigny, qui peu après arrêta Lebœuf. Celui-ci a partiellement reconnu les faits. Il a été conduit devant M. le Procureur de la République à Bayeux.    (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Des cambrioleurs surpris, s’enfuient.  -    M. Maurice Moisset, 78 ans, rentier, demeurant à Paris, était Venu dans sa villa, en bordure de la mer, à Grandcamp, lorsqu'au cours de la nuit, vers 3 heures, il fut réveillé par des bruits de pas. Il se leva aussitôt et sortant de sa chambre au premier étage, il aperçût, sortant de son cabinet de toilette, trois individus, dont l'un porteur d'une bougie allumée.

Deux de ces derniers s'enfuirent par l'escalier, quant au troisième, il se réfugia dans une chambre contiguë à celle de M. Moisset. Ce dernier l'y suivit, mais le cambrioleur, se voyant pris, sauta dans la cour par une fenêtre, d'une hauteur de six mètres.

Plainte fut portée à la gendarmerie d'Isigny-sur-Mer, qui ouvrit, aussitôt une enquête. Celle-ci, habilement menée par le gendarme Laisney, permit de découvrir les auteurs de ce cambriolage, qui ont passé des aveux complets. II s'agit des nommés Auguste Brune, 19 ans, marin-pêcheur à Grandcamp, déjà condamné pour vol ; Jean Besmaules, 17 ans, marin-pêcheur à Grandcamp, et Jean Lebon, soldat au 8e R.I. à Cherbourg, en permission de convalescence. Tous les objets volés ont été restitués. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Une femme se jette à la mer.  -  Au cours d'une crise de neurasthénie, Mme Leboucher, femme d'un ancien mareyeur de Grandcamp, s'est jetée à la mer. Le corps a été rejeté par le flot et retrouvé à marée basse. . (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1939  -  Le nouveau maire.    Le Conseil municipal de Grandcamp-les-Bains a procédé à l'élection du nouveau maire, en remplacement de M. Henri Tisserand, décédé.

Il y avait 16 votants. M. Léon Gouye, ancien maire, a été élu par 13 voix. M. Jouanne, adjoint, a obtenu 2 voix. Il y avait un bulletin blanc.

M. Léon Gouye, est chevalier de la Légion d'honneur. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1939  -  On arrête deux malfaiteurs.    Ces jours derniers, un jeune ouvrier agricole, M. Marcel Viel, 15 ans, demeurant chez sa mère, Mme Vve Clément, au hameau d'Etanville, constatait qu'une sommé de 900 francs, déposée dans l'armoire de sa chambre et représentant ses économies, avait disparu. Les gendarmes d'Isigny, prévenus, ouvrirent une enquête qui les amena à porter leurs soupçons sur les frères Léon et Lucien Roger, 27 et 30 ans, journaliers à CricquevilIe-en-Bessin.

Interrogés, ceux-ci protestèrent d'abord de leur innocence, mais bientôt confondus, ils passèrent des aveux. ils ont été déférés au Parquet de Bayeux et écroués. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   La dernière dépêche de 15 h.      Le gouvernent a décrété la mobilisation générale et l'état de siège. Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre. Le Parlement se réunira demain. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1939   -   De nouveaux contingents d’écoliers parisiens sont arrivés.      Deux trains spéciaux ont amené, hier après midi, à Bayeux, un nouveau contingent de 1 760 écoliers parisiens, âgés de 3 à 17 ans, les plus petits portant des fiches d'identité au revers de leurs vêtements.

Ils furent reçus par M. Pinel, sous-préfet, entourés des personnalités qui avaient reçu la veille le premier contingent et auxquelles s'étaient joints de nombreux, maires de la région.

Des voitures réquisitionnées les transportèrent aussitôt, vers Grandcamp-les-Bains, Arromanches-les-Bains, Vierville-Sur-Mer, Asnelles-la-Belle-Plage, St-Cosme-de-Fresne, St-Laurent-sur-Mer, et Tracy-sur-Mer. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1940  -  A la mémoire des victimes du « Neptumus ».  -  Un service funèbre a été célébré en l'église de Grandcamp-les-Bains, à la mémoire des matelots Grandcopais, Pierre Le Renard, Charles Coquet et Maurice Marion, de l'équipage du « Neptunus », disparu alors qu'il péchait en mer de la Manche, ainsi que nous l'avons annoncé, depuis le 18 novembre dernier.

En cette pénible circonstance, nous adressons nos condoléances émues aux familles.  

 

Juin 1940    -   Couvre-feu à 21 heures.   -   Le Calvados étant désormais, avec toute la Normandie, dans la zone des Armées, le projet du Calvados après instructions ministérielles et décisions du général commandant la 38e  Région, a pris un arrêté aux termes duquel : 

1e Les cafés sont consignés jusqu'à 18 heures aux officiers et à la troupe, à quelque nationalité qu'ils appartiennent ; 2e Les établissements publics, cafés, restaurants, théâtres, cinémas sont fermés à 21 heures dans toute l'étendue du département. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1940   -   Un bavard.  -   Le général de Gaulle, qui a pris la parole à la radio de Londres, et qui ne fait plus actuellement partie du gouvernement, n'avait aucune mission pour faire  des communications en public. Il a été rappelé de Londres et a reçu l'ordre de rentrer en France et de se tenir aux ordres de ses chefs. Ses déclarations doivent être regardées comme nulles et non avenues.

Ce trop grave général et « jusqu'au-boutiste » et il engageait les spécialistes et les soldats qui le pouvaient à gagner l'Angleterre pour continuer la lutte. On assure même que malgré  l'ordre de rentrer au quartier que lui avait donné le maréchal Pétain, le général de Gaulle est resté en Angleterre. Tout cela est vraiment bien regrettable.

18.   GRANDCAMP-LES-BAINS (Calvados)   -   La Plage  -  Coté Ouest

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