1er Juillet 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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GRAYE  s/MER 

Canton de Ryes

Les habitants de la commune sont des Grayens, Grayennes


Avril 1790  -  Joyeusetés des habitants de Graye.  -  En 1790, les habitants de Graye tentaient de détourner le cours de la Seulles vers leur commune au moyen d’une tranchée pour procurer à cette paroisse une embouchure à la mer et y établir un port. On lit dans une dépêche de M. Gohier-Daingleville, lieutenant-général de l’amirauté de Caen, à M. le Comte de la Luzerne, sous la date du 21 avril 1790.

« Dimanche dernier, le curé de la paroisse de Graye, à la tête des habitants, a tenté furtivement et pendant la nuit de mettre ce projet ruineux (le détournement de la Seulles) à exécution. La bonne chère et le vin ne furent pas épargnés, un veau tué tout exprès, ainsi que quantité d’autre viande, un tonneau de cidre et du pain en abondance, furent distribués aux travailleurs. L’ouvrage avançait déjà lorsque les intéressés à la chose contraire en eurent connaissance, la cloche sonne, la caisse bat, les femmes, les enfants et vieillards s’assemblent, car ils faut remarquer que tous les marins sont partis à la pêche du maquereau. Ils se portent au lieu du travail, l’atelier s’enfuit à leur aspect et l’ouvrage déjà fait est, en un clin d’œil, détruit. Les choses en cet état, les habitants de Courseulles font nuit et jour sentinelle et attendent les ordres les plus prompts pour rassurer leur tranquillité et leur fortune ».

L’affaire n’eut pas de suites : l’intendant se proposait d’obtenir un arrêt du Conseil ou une décision de l’Assemblée National, mais la Révolution détourna les idées.  

 

Septembre 1834   -   Un problème démocratique.   -    On nous assure que jusqu'ici les listes électorales et du jury, qui doivent être affichées dans toutes les communes, ne l'ont point été dans celles de Gray, arrondissement de Bayeux. On ajoute qu'il en est de même des autres actes de l'autorité, qui ne parviennent jamais qu'indirectement à la connaissance des habitants.

Cette négligence les met souvent en contravention avec les lois et les arrêtés, sans qu'il y ait aucune faute de leur part.

Nous signalons ce fait, afin que, s'il est inexact, M. le maire de Gray s'empresse de le démentir, et, s'il est vrai, afin que l'autorité prenne les mesures qui conviennent en pareille circonstance.

Au reste, le renouvellement partiel des conseils municipaux donnera bientôt aux communes la faculté de parvenir au remplacement de ceux de leurs administrateurs dont elles ne sont point satisfaites. (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1834   -   Le problème démocratique.   -    Aux termes de l'article 19 de la loi du 19 avril 1831. les listes électorales et du jury . et les tableaux de rectification doivent être affichées seulement dans les communes chefs-lieux de canton et dans celles dont la population est au moins de 600 habitants.

C'est donc à tort que nous avons reproché à M. le maire de Gray, commune dont la population n'est que de 496 âmes, de n'avoir point fait afficher ces listes. Mais nos observations restent dans toute leur force pour les autres publications qui doivent être faites par la voie des affiches. (Mémorial du Calvados)

 

Mai 1841   -   Nouvelles locales.  -   Mercredi dernier, 12 courant, un crime horrible est venu jeter la stupeur et la consternation dans la commune de Graye (canton de Ryes).

Sur les dix heures et demie du soir le nommé Robert Alexandre, âgé de 21 ans, demeurant chez son père, boucher à Graye, était couché dans l'écurie de la maison et dormait, selon toute apparence, d'un profond sommeil quand il a été frappé, dans la partie droite du ventre, d'un violent coup de couteau qui a traversé le foie. Ce malheureux n'a eu que le temps d'appeler sa mère, dans les bras de laquelle il a expiré au bout de quelques minutes. La blessure profonde de 180 millimètres 7 pouces environ, a dû être faite, selon toute probabilité, par un couteau fort long, dont la pointe ne devait point être fort aiguë. Le foie a été transpercé de part en part.

Alexandre Robert, la malheureuse victime de cet infâme assassinat, était un jeune homme de mœurs douces et honnêtes, laborieux et intelligent, on ne lui connaissait pas d'ennemis dans le pays, où il jouissait au contraire de l'affection et de l'estime générales. On a frappé en lui, et peut-être aussi d'un coup mortel, l'industrie de ses parents dont il était le soutien et au commerce desquels il avait su donner une grande extension.

Nous ne répéterons pas tous les bruits, toutes les conjectures auxquelles la rumeur publique semble accorder créance dans le pays, à l'occasion de ce crime qui semble jusqu'ici couvert d'un voile impénétrable. Il faut attendre avec une prudente réserve, des investigations actives auxquelles se livre la justice, la découverte de son auteur.

Vendredi dernier, les obsèques du malheureux Robert ont eu lieu à l'église de Graye, au milieu de l'affluence de plus de trois cents personnes, accourues des communes voisines pour témoigner hautement de leurs regrets, de leurs sympathies, et de l'émotion douloureuse et unanime qui a été ressentie dans toute la contrée.

 P.S. — Nous apprenons ce matin, qu'en exécution d'un mandat d'amener décerné hier lundi par M. le procureur du roi, la gendarmerie de Bayeux a arrêté hier soir sur les sept heures, en la commune de St-Loup-Hors, le nommé Paul Lemarchand, âgé de 21 ans, boucher à Graye. Cet individu, signalé déjà par la voix publique comme auteur présumé de l'assassinat commis sur Robert et sur lequel les plus graves soupçons paraissent s'élever, a été, à la suite d'un interrogatoire passé devant M. le juge d'instruction, écroué à la prison de notre ville. Il revenait de la foire de Semilly (Manche), conduisant des bestiaux, lorsqu'il a été arrêté. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   L'instruction dirigée par M. le procureur du roi et M. le juge d'instruction contre le nommé Paul Le Marchand, de la commune de Graye, prévenu d'assassinat sur le jeune et malheureux Robert, touche à sa fin. 

Plus de deux cents témoins ont été entendus, et sans doute la cour royale aura à se prononcer prochainement sur la mise en accusation du prévenu. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Juillet 1841   -   Nouvelles locales.   -   Par décision du ministre de la guerre, en date du 4 juin, les jeunes soldats de la classe de 1834 qui se trouvent présentement en semestre, sont maintenus dans la position de congé jusqu'au 31 décembre prochain, époque où ils auront droit à leur libération. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Février 1842  -   Nouvelles locales.   -  Dans une de ses dernières audiences, la chambre des mises en accusation de la cour a prononcé son arrêt de renvoi dans l'affaire du nommé Lemarchand, accusé de l'assassinat commis il y a huit mois , dans la commune de Graye.

On assure que cet accusé comparaîtra à la prochaine session des assises du Calvados, qui s'ouvrira le 14 février. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -   Le condamné Léopold Lemarchand, l'assassin de Graye, ne s'est pas pourvu en cassation contre l'arrêt de la cour d'assises qui l'envoie aux travaux forcés à perpétuité.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -  On assure qu'une nouvelle instruction criminelle est dirigée on ce moment contre le condamné Léopold Lemarchand, de la commune de Graye.

La justice rechercherait, assure-t-on, les traces d'un autre assassinat commis il y a deux ans, et que la rumeur publique du pays imputerait à l'assassin du jeune Robert, dont la mort violente s'expliquerait plus complètement alors par ce fait, qu'il aurait eu personnellement connaissance de ce premier crime.

Nous nous abstenons dans l'intérêt de la découverte de la vérité de mentionner les bruits divers qui circulent dans notre pays, sur cette mystérieuse affaire.

Lemarchand n'a pas encore subi la peine de l'exposition à laquelle il a été condamné par l'arrêt de la cour d'assises. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

L'exposition publique est une peine infamante accessoire prévue par l'article 22 du Code pénal de 1810 : Quiconque aura été condamné à l'une des peines des travaux forcés à perpétuité, des travaux forcés à temps ou de la réclusion, avant de subir sa peine, sera attaché au carcan sur la place publique : il y demeurera exposé aux regards du peuple durant une heure; au-dessus de sa tète sera placé un écriteau portant, en caractères gros et lisibles, ses noms, sa profession, son domicile, sa peine et la cause de sa condamnation.   

 

Avril 1842  -   Nouvelles locales.   -   Une partie de notre arrondissement était encore sous les impressions diverses causées par l'assassinat de Graye et par la condamnation aux travaux à perpétuité de Léopold Lemarchand, quand une nouvelle phase de ce lugubre drame est venue rappeler l'attention sur l'assassin dont le nom est un sujet d'effroi dans la contrée.

Ce misérable a subi la semaine dernière une heure d'exposition sur la place publique, à Caen. Une foule immense entourait le pilori, avide de contempler les trais impassibles du condamné. Le Marchand a conservé la même insouciance et le même cynisme qu' à la cour d'assises, parfois même un sourire étrange apparaissait sur ses lèvres. En vain la foule indignée jetait-elle à Le Marchand les noms d'assassin, d’infâme, lui criait-on de toutes parts à l'échafaud, à la guillotine, les plus sanglants outrages ne l'ont point abattu et n’ont pas fait fléchir, en apparence du moins, son hideux courage et son triste sang-froid. C'est à grand'peine que la force armée est parvenue à le soustraire aux atteintes de la populace qui se ruait menaçante derrière lui, jusqu' à la porte de la prison. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Nouvelles locales.   -   La semaine dernière , la voiture cellulaire a pris à la prison de Caen pour les transférer à Brest, dix forçats, Nous apprenons que l'assassin  de Graye, Léopold Lemarchand, est resté à la maison justice. Cette mesure exceptionnelle semblerait indiquer que l'instruction criminelle reprise à raison d'un autre crime qui lui serait imputé, se poursuit toujours contre lui.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1842  -   Nouvelles locales.   -   La cour de cassation vient de résoudre une question qui intéresse vivement les populations maritimes de notre pays.

Elle a décidé que l'arrêt du conseil du roi dit 24 mars 1787, qui défend, sous des peines fort graves aux pêcheurs de la côte de Normandie d'apporter dans nos ports des harengs pêchés par des navires étrangers, était aboli et qu'il n'y avait lieu, dans l'état actuel de la législation, de prononcer aucune peine pour contravention à cette ancienne prohibition. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1842  -  Nouvelles locales.   -   Il paraît que les abondantes pluies versées, depuis quelques jours, sur notre plaine, ont détruit en très grande partie, ces myriades de petites chenilles noires qui ravageaient tous les colzas et les menaçaient même, dans quelques contrées, d'une dévastation complète.

Aussi nos cultivateurs qui, dans la crainte d'être obligés de semer une seconde fois, avaient fermé leurs magasins de graines au commerce, commencent-ils à les lui rouvrir.

La plus grande partie de cette plante précieuse est sauvée et presque partout elle présente le plus magnifique développement. Il est assez remarquable qu'aucune pièce de terre plantée en colza, quelque petite qu'on la suppose, n'a été dévorée entièrement par les insectes dont nous parlons, et qu'ils se sont contentés, au contraire, d'y marquer leur funeste passage en les dépouillant partiellement, tantôt de deux sillons en deux sillons, tantôt en losange, en écharpe, en zig-zag, tantôt en y laissant juste au milieu, un grand vide quasi circulaire. Tout le monde a pu vérifier ce fait, que nous avons nous-même été a portée de constater, sur une vaste étendue de terrain. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Par arrêté de M. le recteur de l'académie de Caen, la 3e  session de 1842, pour les épreuves du baccalauréat ès-lettres, ouvrira le 1er août prochain ( pour l'épreuve écrite ). Les épreuves orales et publiques auront lieu le lendemain et les jours suivants jusqu'au 16 août inclusivement. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1842    -  Exécution de Marchand.   -   La peine de mort prononcée le 17 mai dernier, par la cour d'assises du Calvados, contre la nommée Hyacinthe-Félicité Marie, dite Godey, convaincue d'infanticide, vient d'être commuée en celle des travaux forcés perpétuels.

Moins heureux que la fille Godey, le nommé Jean-Baptiste-Francois Marchand, déclaré coupable du meurtre par la même cour d'assises, le 14 mai dernier, a vu successivement rejeter par la cour de cassation et par la justice royale le double pourvoi qu'il avait fait rédiger pour essayer de se soustraire à l'échafaud.

Par suite de ce rejet, l'arrêt qui l'a frappé a dû recevoir non exécution hier à midi. Marchand a subi sa peine devant une foule immense de spectateurs de toutes conditions, de l'un et de l'autre sexe !… Comme Thomas, cet autre meurtrier qui l'a précédé sous le couperet, il y a deux mois. Marchand a voulu sortir à pied de la prison, accompagné du chapelain et marcher résolument au-devant de la mort, sa contenance était ferme, sa démarche assurée, sa face avait de l'animation, de la vie, sous les larges gouttes de sueur qui la couvraient, rien enfin ne trahissait l'émotion de l'assassin de Mourier si ce n'était le léger balancement de sa tête et le frissonnement à peine visible de ses lèvres d'où semblait s'échapper tout bas une prière...

Marchand était né pour le crime, les affreux détails de son procès ne l'ont que trop prouvé. Jeune homme, il avait été chassé pour inconduite de la maison de son père, soldat, il avait été chassé de son régiment, sans certificat; domestique, il avait été chassé de chez son maître, aux enfants duquel il avait osé faire d'horribles menaces d'assassinat et de viol….. Et pourtant cet homme avait du cœur, il avait du moins l'instinct de la bravoure. Il s'était distingué en Afrique dans les dragons et les chasseurs, il s'était montré audacieusement brave devant la brèche de Constantine, devant Guelma, devant Stora, devant d'autres places de l'Algérie. Pourquoi ne tomba-t-il pas alors sous une balle arabe, les mains pures encore de ce lâche assassinat d'un vieillard, qu'il a payé hier de sa tête ! (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1843   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 2 mai.   -   Un ancien habitué des prisons, une vieille connaissance des gendarmes et des geôliers, le nommé Pierre-François-Jacques Beauvais, ancien marchand, âgé de 66 ans, comparaissait au banc correctionnel sous la prévention de rupture de ban et de vagabondage.

Déjà repris huit fois de justice et se trouvant là en quelque sorte sur son terrain, cet individu s'est vu, sans beaucoup d'étonnement, condamner de nouveau à cinq années d'emprisonnement, il a déjà subi 30 ans de réclusion.

   Des coups et mauvais traitements exercés envers la femme Robert, de la commune de Graye, dans la soirée du 11 avril dernier, ont fait condamner à 5 francs d'amende seulement le sieur Édouard Polin, journalier, de la même commune. Les injures dont il avait été l'objet de la part de la dame Robert, lui ont valu les circonstances atténuantes.

   Cinq jolies poules, en société d'un superbe coq leur compagnon fidèle, avaient disparu dans la nuit du 16 au 17 avril dernier, de la basse-cour d'une veuve Delahaye, de la  commune de Deux-Jumeaux.

Convaincu d'avoir été l'auteur de cette émigration nocturne et forcée des innocents volatiles, le nommé Etienne Bourguet, journalier à la Cambe, aura à expier cet acte coupable par un an et un jour d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1843   -  Nouvelles locales.   -  Depuis quelque temps, malgré les avis réitérés de la presse et les nombreux accidents enregistrés par elle, la gendarmerie de notre arrondissement a eu à constater un grand nombre de contraventions à la police des routes. Ce genre de délit se renouvelle souvent malgré les nombreuses répressions auquel il donne lieu de la part des voituriers qui abandonnent leur attelage, et laissent souvent leurs chevaux errer à l'aventure et sans direction. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -   Sur un mandat d'arrêt de M. le juge d'instruction de Bayeux, la gendarmerie de Creully a procédé à l'arrestation du nommé Morin Le Fèvre, âgé de 45 ans, journalier à Graye, sur lequel pèse une prévention de viol. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -  Voici quelques détails sur l'arrestation que nous avons annoncée dans notre dernier numéro, du sieur Morin Lefêvre, de Graye.

Un mandat d'arrêt avait été lancé depuis près de trois mois, par M. le juge d'instruction de Bayeux, contre cet individu, sur lequel pesait une prévention d'attentat à la pudeur sur un enfant de dix ans. Lefêvre était parvenu à se soustraire au plus actives recherches ; cependant il n'avait pas quitté le pays : il travaillait aux champs dans les environs de sa commune.

Les gendarmes s'étant enfin aperçus que des parents de l'inculpé sortaient tous les jours avec des vivres qu'ils portaient dans les champs, suivirent l'un d'eux il y a quelques jours. L'ayant vu entrer dans un champ de blé, ils le laissèrent s'y établir ; puis arrivèrent tout-à-coup sur lui : Lefêvre était là et se disposait à manger la terrinée qu'on venait de lui apporter, lorsqu'il fut appréhendé et conduit dans la prison de Creully d'abord, puis le lendemain à Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Un événement est arrivé, dimanche dernier, dans la commune de Graye. Un nommé Michel a tiré un coup de fusil sur son gendre, le nommé Bidet. Fort heureusement pour celui-ci, l'arme n'était chargée qu'avec du plomb, et le coup qu'il a reçu en se sauvant, n'ait porté que dans le bras, il en sera quitte pour blessures. La justice informe sur cet attentat. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1845   -  Noyade.   -  Dans la nuit du 7 au 8 septembre , le nommé Jacques Philippe, domestique chez M. Bridon, adjoint de la commune de Graye, s'est noyé à l'embouchure du port de Courseulles. On ne peut attribuer cet accident qu'à l'état d'ivresse dans lequel cet homme se trouvait ce jour-là ; état qui lui était d'ailleurs fort habituel. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -   Cour d’Assises du Calvados.  -  Roussel, âgé de 27 ans, demeurant à Douville, était accusé d'avoir détourné un tonneau de bière au préjudice de son maître et retenu pour son compte une somme de 25 fr. qui lui avait été confiée par la même individu, il a été acquitté. 

  -  Jacques-Michel Morin, demeurant à Graye, âgé de 52 ans, était accusé d'avoir volontairement tiré un coup de fusil et fait des blessures à son gendre et tenté volontairement de lui donner la mort, il a été déclaré coupable de tentative de meurtre, mais grâce à l'admission de circonstances atténuantes, il n'a été condamné qu'à cinq ans de réclusion.  (Source  : Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1845   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   Jacques Michel, marin, demeurant à Graye, comparaissait devant la cour d'assises jeudi dernier, sous la prévention d'avoir porté des coups et fait des blessures dans l'intention de donner la mort. 

Voici ce que révélait l'information.

Dans le mois d'août 1843, Marin Bidet épousa Marie Michel, fille du l'accusé. Cette union ne fut pas longtemps heureuse. Une demande en séparation de corps fut formée par la femme Bidet, et pendant le procès elle obtint l'autorisation de se retirer chez ses parents. Ceux-ci dès lors manifestèrent pour Bidet plus d'éloignement que sa femme elle-même semblait en éprouver, car il est certain que les époux se voyaient en secret, mais ces entrevues causaient à Michel une vive contrariété, et l'irritaient au point qu'on lui entendit proférer contre son gendre, ces mots de « scélérat, que s'il le revoyait il le f... bas d'un coup de fusil ». 

Dans l'après midi du 10 mai, Bidet, accompagné de sa femme, la fille Michel, rencontra l'accusé Michel. Il reprocha à sa fille d'être avec un homme qui lui avait fait tant de mal. Une querelle s'engagea ; Bidet mit même le poing sous le nez de son beau-père en lui disant : « Vous êtes heureux qu'il y ait là des témoins, mais vous ne perdrez rien pour attendre ». Ils se séparèrent et Bidet alla rejoindre sa femme. 

Le lendemain dimanche, entre 4 à 5 heures du soir, Bidet voyant sa femme sortir de l'église de Graye, la suivit et entra avec elle dans le jardin de son beau-père. Il causaient ensemble depuis quelques instants, quand tout-à-coup apparut dans le jardin, l'accusé Michel armé d'un fusil. La femme Bidet, effrayée, crie à son mari : « sauve-toi, voilà mon père ! » Bidet se retourne et prend la fuite. Au même instant un coup de feu vint l'atteindre à l'épaule gauche. Michel poursuivit son gendre qui s'enfuyait, et révélait ses intentions en proférant qu'il cherchait à le tuer, et que s'il n'avait fait que le blesser, qu'il était bien heureux. 

Par un heureux hasard, le fusil avait été mal chargé, car encore bien que le coup ait été tiré à 15 mètres environ de distance et malgré la grosseur du plomb, les blessures n'ont pas eu de gravité. 

Michel ne méconnaissait pas tous ces faits, seulement il prétendait n'avoir voulu que blesser son gendre, en lui tirant un coup de fusil dans les jambes. 

Après une chaleureuse défense présentée par Me  Delongle, le jury a déclaré Michel coupable avec circonstances atténuantes. La cour, usant d'indulgence, l'a condamné à 5 années de réclusion. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.   -  Le 12 de ce mois la tranquillité a été troublée dans la commune de Graye, par un charivari adressé à un sieur Pierre Tanquerel, qui venait, au bout de trois mois de veuvage, de convoler en secondes noces. Grâce à i'intervention efficace de M. le Maire et de M. le juge de paix, le calme a été promptement rétabli. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1848   -   Nouvelles locales.   -   Nous avons reçu, par les soins de M. Le Nourrichel, maire de Graye, une somme de six francs provenant d'une collecte faite dans la brigade de douaniers en résidence en cette commune, par les soins de M. Hervieu, brigadier, et pour être offerte à titre de don patriotique.

Nous prévenons les personnes qui voudraient imiter cet exemple, que nous nous chargeons de remettre leur offrande à la caisse ouverte à cet effet à la mairie de Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1851   -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Le affaire suivante, provenant de l'arrondissement de Bayeux, a été soumis au jury, dans la session de la cour d'assises qui se tient à Caen.

Dans la soirée du vendredi 20 décembre 1850, le sieur Marie, mercier à Graye, canton de Ryes, reconnut que, pendant une absence qu'il avait faite, on lui avait soustrait dans le tiroir non fermé à clef d'une table placée dans sa cuisine, une somme de 33 fr. environ sur celle de deux cents et quelques francs que le tiroir renfermait.

Les soupçons se portèrent sur le nommé Rots (Victor-François), né à Nouant le 22 février 1831, employé par lui comme batteur en grange depuis le commencement du mois de décembre, mais il ne crut pas devoir les manifester, dans l'espoir de surprendre le voleur. Le 4 janvier, Rots disparaissait, et le 5, le sieur Marie s'aperçut qu'avant le départ de Rots, une somme de 22 francs lui avait été prise dans un sac contenant 150 fr., placé dans un tiroir de sa boutique. Ce tiroir était fermé à clef, mais il paraissait probable que la clef, cachée dans la boutique, avait été trouvée par le voleur, qui l'avait replacée avec soin après s'en être servi.

Quoiqu'il ne possédât aucun argent au moment de son entrée chez le sieur Marie, Rots avait fait pendant son séjour dans cette maison des dépenses de cabaret assez considérables. Il fut arrêté, et après avoir nié, d'abord, il s'est déridé devant le juge d'instruction à reconnaître sa culpabilité, il a avoué que, profitant de l'absence du sieur Marie, il était entré dans sa maison à l'aide d'une échelle qui lui avait permis d'atteindre le premier étage et d'ouvrir sans effraction, lors du premier vol, une fenêtre qui n'était pas encore vitrée, lors du second vol, une autre fenêtre dont une vitre était cassée depuis longtemps.

L'instruction a confirmé la sincérité de ces aveux.

— Déclaré coupable avec circonstances atténuantes, Rots a été condamné à trois années d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1852   -  Tribunal de Police Correctionnelle.   -   audience du 8 décembre 1852.

  Une condamnation par défaut en six mois d'emprisonnement a été infligée à Louis-Aldric Roquet, âgé de 28 ans, né à Ver, sans domicile fixe, pour avoir en 1852 commis différentes escroqueries au préjudice des sieurs Lenourrichel et Jeanne, propriétaires à Graye. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1853   -  Tribunal de Police correctionnelle.  -  Audience du 1er juin 1853.

— Les sieurs François-Xavier Broult, Victor Lesage, Pierre-Louis Boston, de la commune de Banville, Marin-Eugène Bidot, Pierre-Marie et Jacques Hue, de la commune de Graye, ont été condamnés chacun en cinquante francs d'amende, pour détention d'engins prohibés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1854  -  Réunion d'une fraction de Graye à Courseulles.  -  Le Conseil général, Vu le projet de réunion d'une section de Graye, à la commune de Courseulles. Les avis favorables des  Conseils d'arrondissement de Bayeux et de Caen, l'avis de M. le Préfet. 

Considérant que le chenal de la Seulles, à une époque reculée, au lieu de se jeter directement à la mer, se détournait brusquement et se dirigeait, sur un assez long parcours, de l'ouest à  l'est, traçant son lit parallèlement au rivage, au pied des dunes, et il ne franchissait cette barrière de sable qu'après avoir couru devant tout le territoire de Courseulles et près d'arriver au village de Bernières, que la construction du port de Courseulles a ouvert à la Seulles un passage direct et invariable à travers la dune, que l'ouverture de ce nouveau chenal a eu pour  résultat de séparer complètement, de la commune de Graye, cette longue bande de terrain située primitivement entre la Seulles et la mer, ensuite d'assurer le dessèchement de l'ancien lit de la rivière servant de limites aux deux communes, et de réunir ainsi cette bande de terrain au territoire de Courseulles.

Il est évidemment utile de réaliser sur les plans du cadastre la limitation qui s'est opérée sur le sol, et de réunir à la commune de Courseulles cette portion de terrain qui se trouve séparée  de la commune de Graye par le cours actuel de la Seulles, si Graye à semblé s'opposer à cette réunion, c'est que cette commune a craint de perdre la propriété des terrains  communaux qui se trouvent sur cette pointe de terre, crainte qui a  dû disparaître devant les dispositions formelles de la loi du 18 juillet 1837, qu'il ne se trouve d'ailleurs sur cette bande de terrain que deux maisons, qui sont plus rapprochées de l'église de Courseulles que de celle de Graye.

 Par ces motifs : 1°  Que la portion du territoire de la commune de Graye qui se trouve à l'est du chenal du port de Courseulles, soit réunie au territoire de la commune de Courseulles.

 La commune de Graye continuera de rester propriétaire de tous les terrains communaux, qui se trouvent situés sur cette portion de son ancien territoire.

 

Mars 1860   -   Composition du Corps législatif.  -   Lundi, le Corps législatif a procédé, dans ses bureaux, à la nomination de sept membres pour l'examen du projet de loi relatif à la distraction d'une portion de territoire de la commune de Graye ( canton de Ryes ), et sa réunion à la commune de Courseulles ( canton de Creully ).
Cette commission est composée de MM. Douesnel, de Corneille, de Saint-Germain, le comte de Colbert-Chabannais, le marquis de Blosseville, Henon, Fouché-Lepelletier.
Son bureau est ainsi constitué : président, M. de Corneille ; secrétaire, M. le comte Colbert-Chabanais ; rapporteur, Douesnel. (L’Écho Bayeusain)

 

Juillet 1860   -   La loi.   -   Le Moniteur universel de mardi contient la loi qui distrait des portions de territoire de la commune de Graye, canton de Ryes, arrondissement de Bayeux, et les réunit à la commune de Courseulles, canton de Creully, arrondissement de Caen. Cette loi porte la date du 14 juillet. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1860   -  Circonscriptions territoriales. Réunions de communes.   -   Quatre lois ont opéré récemment diverses modifications dans les circonscriptions communales du département :

La première, en date du 9 mai dernier, a distrait les hameaux de Célery et du Gable-Blanc de la commune de Fresnay-le-Puceux, et les a réunis à la commune de Boulon.

La deuxième, en date du 21 du même mois, a distrait des portions de territoire des communes de Méry-Corbon, Cléville et Ouézy, et les a réunies à la commune de Croissanville.

La troisième, en date du 26 dudit mois de mai, a supprimé les communes de Saint-Mélaine et de Launay-sur-Calonne, et a réuni Saint-Mélaine à la ville de Pont-l'Évêque, et Launay, partie à cette ville et partie à Saint-Julien-sur-Calonne.

Enfin, la quatrième, en date du 14 juillet, a distrait des terrains dépendant de la commune de Graye, qui formaient prolongement entre Courseulles et la mer, et les a réunis à cette dernière commune.

Il a été reconnu que ces nouvelles dispositions ne déplacent pas le centre des divisions territoriales qu'elles concernent, de manière à devoir apporter aucune modification au tableau des distances des diverses communes à leurs chefs-lieux de canton, d'arrondissement et de département, arrêté le 21 septembre 1856, et, en conséquence, il a été décidé que ces distances devront continuer à être comptées, pour les communes désignées dans les lois précitées, aux chiffres pour lesquels elles sont inscrites à ce tableau.

Mais il n'en est pas de même de la population officielle des communes, qui demeure désormais ainsi fixée :

Fresnay-le-Puceux, 1 015 habitants ; Boulon, 719 ; Croissanville, 522 ;  Méry-Corbon, 723 ; Ouézy, 220 ; Cléville, 433 ; Pont-l'Évêque, 2 717 Idem (population municipale) 2 654 ; Saint-Julien-sur-Calonne, 283 ; Graye, 514 ; Courseulles, 1 666. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1863   -   Par arrêté du 28 mai.   -   M. le préfet du Calvados a nommé M. Gouix (Pierre) adjoint de la commune de Graye, en remplacement de M. Le Bourgeois, décédé. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   Conseil général du Calvados.  -   Ponts de Graye et de Courseulles.  -  Le Conseil est d'avis qu'il n'y a pas lieu, quant a présent, de s'occuper de l'élargissement de la route départementale, nº 12, entre les ponts de Graye et de Courseulles.

Alloue un crédit de 4 497 fr. pour complément des travaux de construction des ponts dont il s'agit, qui seront placés sur la direction actuelle de la route, sans déviation par le village de Graye et le bassin du port de Courseulles. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   Conseil général du Calvados.  -   Prestations en nature.

     La journée d'homme pour les arrondissements de Caen, Falaise, Lisieux, Pont-l'Evêque et Bayeux, moins le canton de Caumont, est fixée à 1 fr. 25 c.

     Pour l'arrondissement de Vire et le canton de Caumont, à 1 fr.

     La journée de cheval, à 1 fr. 25 c.

     Celle de bœuf, à 1 fr.

     Celle d'âne, à 50 c.

     Celle de voiture, à 1 fr. 50 c.

Le Conseil prie M. le préfet de vouloir bien prendre toutes les mesures qu'il jugera nécessaires pour parvenir dans le département, à la conversion en tache de la prestation en nature. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1865   -   Par arrêté en date du 21 mars.   -   M. le préfet du Calvados a nommé M. Le Nourrichel (Ferdinand), maire de la commune de Graye, en remplacement de M. Le Nourrichel (Alphonse), décédé. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1865   -   On nous écrit de Graye, le 10 mai 1865.   -   Un funeste accident jetait hier tout un nuage de tristesse sur une de ces fêtes qui viennent parfois rompre la monotonie de nos communes de campagne. La riche meunière du village se mariait, et, pour célébrer cet heureux événement, il était juste que tous les âges de notre population, armés de vieux fusils et d'antiques pistolets, réveillassent tous les échos par des détonations discordantes. Mais, au moment de présenter le cadeau, auquel tout le monde avait contribué, pour participer au pourboire, un cri de douleur se fit entendre, un enfant de seize ans, que sa mère avait forcé à quitter son atelier, et qui tirait son premier coup de feu, venait d'avoir une main emportée.

Devant un pareil accident, ne serait-il point possible de prier l'autorité de défendre l'usage des armes à feu, toujours dangereux dans les mains des enfants, au milieu d'une commune dont la plupart des maisons sont couvertes en chaume. Le garde-champêtre ne devrait-il pas être autorisé à donner signe de vie au milieu de ces fêtes pour maintenir l'ordre, et surtout pour empêcher que de pareils malheurs ne viennent à se renouveler. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1866   -   Une décision.   -    Par décision du 12 mai 1866, M. le ministre de l'instruction publique a approuvé le projet d'acquisition et d'appropriation d'une école de filles dans la commune de Graye et, en raison des sacrifices que cette commune s'impose à ce sujet, Son Excellence a bien voulu lui allouer un secours de 2000 francs, sur le montant duquel une somme de 60 francs, sera affecté à l'achat d'une bibliothèque armoire.

 

Juin 1873   -   Éboulement d’une église.   -  Le soir du grand orage avait lieu la retraité par les enfants de la première communion de Graye, près Courseulles, la femme du sonneur et ses enfants venaient de descendre de la tour. 

M. le curé était assis dans sa stalle. Un missionnaire était monté en chaire, lorsque tout à coup une pierre se détacha de la corniche et rebondissant sur la chaire vint tomber sur  la stalle  de M, le curé. En même temps, toute la tour de l'église s’écroula en faisant entendre un bruit qui a été entendu à une lieue à la ronde. Le missionnaire, sautant par dessus la chaire, se  réfugia dans les premiers bancs, M. le curé parvint à se dérober, pendant que les assistants prenaient la fuite chacun de leur côté. 

M. Grard, jardinier, a été tué sur 1e coup, ce malheureux n'avait que son état de jardinier pour faire vivre sa femme infirme et deux enfants. Le domestique de M. Leroux est dans un état  désespéré. Le curé de Graye a été légèrement atteint à la tête par une pierre, le missionnaire s'est foulé la jambe en se sauvant, plusieurs autres personnes ont été atteintes quelques-unes assez grièvement. Des secours en argent vont être distribués aux blessés,

 

Janvier 1874   -   Une bonne mesure. -  Aux termes d'une décision de M. le Préfet, les fournitures scolaires, telles que globes, cartes géographiques, tableaux d'histoire sainte, livres, etc……, seront mises, à l'avenir, en adjudication au chef-lieu de chaque arrondissement, pour être ensuite livrées aux communes qui en feront l'acquisition, soit sur leurs propres  ressources, soit au moyen d'allocations.

 

Janvier 1874   -   Asphyxie par submersion.  -  Le 25 courant, on a retrouvé sur la plage de Grayes, canton de Ryes, le corps du nommé Jacques Godefroy, marie, né à Saint-Vaast. D'après  les renseignements recueillis, cet infortuné avait disparu du bateau « l’Emilia », le 21 décembre dernier et les recherches faites pour le retrouver avaient été infructueuse.

1857.     GRAYE-sur-MER  (Calvados)   -   Un Coin Pittoresque

14.   -   GRAYE-sur-MER  (Calvados)   -   Les Pêcheurs

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