Mars
1926 - Préventorium
anti-tuberculeux. - Par
arrêté,
en date
du 6
de ce
mois, M.
le Préfet
du Calvados,
a prescrit
l'ouverture
d'une enquête
administrative
du
12 au
31 mars
inclus, en
vue de
la déclaration,
d'utilité publique
de l'acquisition,
par le
département, pour
l'installation d'un
préventorium marin
anti-tuberculeux,
du domaine
connu à
Graye-sur-Mer,
sous le
nom
de
Château "de
Vaux",
et nommé
une
commission chargée
d'examiner les
observations susceptibles
d'être
formulées
au cour
de cette
enquête.
Le
dossier de
cette affaire
sera déposé,
pendant la
période ci-dessus
indiquée,
dans les
bureaux de
la
Sous-préfecture,
où il
sera communiqué,
sans déplacement,
de
9 heures
à
midi
et de
14 heures
à 17
heures, les
dimanches
et jours
fériés,
exceptés,
à
toutes personnes
désirant en
prendre
connaissance.
Septembre
1926 -
Au Préventorium. - Nous
avons parlé
à plusieurs
reprises
du magnifique
préventorium anti-tuberculeux
créé à Graye-sur-Mer
grâce à
une généreuse
libéralité de
M. le baron
François Gérard,
député et
conseiller général
du Calvados.
Bien
que les
travaux d'aménagement
ne soient
pas encore
entièrement
terminés l'établissement
a commencé
à fonctionner
et compte
déjà une
population de
23 enfants.
La
commission administrative
de l'œuvre
a délégué
hier son
vice-président
M. le
Baron Gérard
et MM.
Rauline Laurent
et Germont
conseillers
généraux, pour
visiter l'établissement.
M. le
docteur Lebailly,
directeur
des services
d'hygiène du
département,
accompagnait la
délégation.
Au
cours d'une
réunion très
intime,
l'un des
jeunes pensionnaires
du préventorium
a exprimé
à M. le
baron Gérard,
la reconnaissance
des enfants
hospitalisés et
rendu un
respectueux hommage
à la générosité
du donateur.
Dans
sa réponse,
M. le baron
Gérard
tint à souligner
les sacrifices
de l'État
et du département
pour l'aménagement
de l’établissement.
Il félicita
très chaleureusement
M. le docteur
Lebailly, organisateur
de l’œuvre,
à laquelle
il apporte
avec la
plus haute
compétence, un
inlassable dévouement.
Avec émotion,
M. le baron
Gérard rappela
que c'est
en mémoire
de son
père, premier
artisan de
la lutte
anti-tuberculeuse qu'il
a fait
don du
domaine devenu
le préventorium.
il a enfin
remercié le
personnel
de l'établissement
du dévouement
dont il
a fait
preuve, au
cours de
la période
très difficile
de l'organisation.
La
Commission a
ensuite visité
tous les
services du
préventorium les
dortoirs, le
réfectoire, les
pavillons
d'isolement et
les diverses
installations :
chauffage central,
eau chaude, buanderie,
douches, etc…
En
même temps,
elle a
étudié les
possibilités d'annexer
à l'établissement,
une petite exploitation
agricole,
à laquelle
les enfants
seraient intéressés.
De vastes
terrains viennent
d'ailleurs d'être
acquis dans
ce but. La
Commission s'est
déclarée très
satisfaite du
résultat déjà
obtenu et
a emporté
de se visite
la meilleure
impression.
Octobre
1926 -
L’inauguration du Préventorium marin
de Graye-sur-Mer . -
Grande journée
hier sur
la côte
normande. Deux
ministres, MM.
Tardieu
et Fallières
avaient accepté
de venir
à la
demande de M.
Henry Chéron,
inaugurer l'une
des plus
intéressantes créations
de notre
assemblée
départementale, le
préventorium antituberculeux de
Graye-sur-Mer,
et le port
de Grandcamp
transformée par
d'importants travaux.
On
peut dire
que celle
double inauguration
fut pour leurs
Excellences, un
dimanche bien
rempli. Le
programme
était même
si touffu
qu'il fallait
tout le savoir
faire d'un
chronométreur
émérite, comme
M. Devaux,
le sympathique
secrétaire général
de la Région
Économique, pour
permettre aux
deux ministres
de reprendre
leur train,
le soir
même,
après avoir présidé
deux banquets,
pris part
à trois
lunchs, prononcé
plusieurs discours,
écoulé d'innombrables
toasts, et
fait une
randonnée de
160 kilomètres
en automobile,
sans oublier
à Caen, une réception
du syndicat
des sinistrés
et de l'Office
départemental des
habitations bon
marché, des
visites à
l’Hôpital, aux
cités ouvrières, la
Chambre de
Commerce, etc…
N’est-ce pas
un véritable
record.
Cette
tâche magnifique
a été
accomplie
sous l'impulsion
de deux
animateurs,
d'une énergie
et d'une
ténacité que
n'arrête aucun
obstacle. M.
Henry Chéron,
président, à vie,
de l'Assemblée
départementale et
M. Hélitas, le
Préfet aux
idées généreuses,
et la grande
droiture, qui
a su maintenir
l'union la
plus étroite
entre tous,
et faire renoncer
les plus
irréductibles,
aux querelles
des partis
politiques,
grâce à des
qualités personnelles
rares, grâce
surtout à
une particularité
et à
une loyauté
qui lui
ont valu
toutes les
sympathies.
Comme
nous l'avons
annoncé le
départ des
autres cortèges,
eut lieu
à 7 h.
30, devant
la Préfecture.
A 8 heures,
arrivée à Courseulles.
La coquette
station balnéaire,
est prévenue.
Des drapeaux
flottent à
toutes les
fenêtres, brève
et cordiale
réception
de la Municipalité.
Les autos
repartent.
Au
préventorium
Brusquement la
tête de
la caravane
qui vient
de franchir
le pont
de la Seulles,
oblique à droite,
quitte la
route de
Ver-sur-Mer, et
descend une
avenue, fraîchement
empierrée, pas
plus large
qu'un chemin
de culture,
qui aboutit
en pente
rapide au
seuil de
l'ancien manoir
de Vaux, aujourd'hui
préventorium marin
de Graye-sur-Mer.
Malgré
la simplicité
de son
architecture,
cette demeure
a grand
aspect. Les
lignes sont sévères,
si sévères
que le
visiteur est
tout surprix
de ne pas
apercevoir les
arcades d'un
cloître dans
les dépendances
de l'édifice,
l'ensemble est
harmonieux, sans
ornementation
superflue. Aux
angles du
corps de
logis central,
deux massives
poivrières dominent
à peine
l'édifice
qui n'a
qu'un étage.
Deux
autres tours,
indépendantes des
bâtiments, se
dressent, la
première,
prés du
portail de
la propriété
c'est la
conciergerie et
le siége des
transformateurs électriques;
la seconde,
au pied
d'un mamelon
boisé qui
surplombe le
versant sud
du domaine.
Par
leur style,
et aussi
par leurs
rides,
ces deux
tours isolées
accusent un
passé très
lointain qu'il
n'est pas
exagéré de
situer au
15e siècle.
Dans ces
temps reculés,
et plus
tard, à l'époque
de la tourment
révolutionnaire,
elles firent partie
intégrante
du château primitif,
détruit par
un incendie,
et dont
il ne reste
aucune trace.
L'une d'elles,
autrefois armée
d'une coulevrine
qui émergeait
à mi-hauteur,
face à l'avenue,
abrite actuellement
une puissante
moto-pompe installée
au rez-de-chaussée
et alimentant
quatre grands
bacs de 2
mètres cubes, au
premier, car
on a utilisé,
avec une
économie admirable,
à des réalisations
pratiques, toutes
les constructions
existantes.
C'est sous
les combles
de cette
tour que
M. Guillemin
Tarayre, architecte
départemental, chargé
d'aménager le
nouveau Préventorium,
découvrit récemment
environ un
millier de
baïonnettes et
leurs fourreaux,
armes datant
de la fin
du 18e.
On suppose
avec assez
de vraisemblance
qu'elles servirent
à l'équipement des
troupes royalistes
qui trouvèrent
dans
ce domaine
peu accessible,
un asile
de tout
repos avec
possibilité de
rejoindre
très facilement,
en cas
d'alerte, les
frégates anglaises,
toujours en
vue des
côtes normandes.
Cette habitation
seigneuriale appartenait
avant la
Révolution au
marquis de
Saint-Suplix, et
après, au
célèbre orientaliste
Amédée Jaubert.
Devenu, à
son tour,
propriétaire du
riche
domaine, M.
Person, ancien
représentant
du Calvados,
donna à
l'immeuble sa
forme actuelle.
L'imposant
édifice dont
nous reproduisons
ci-dessus une
très belle
photographie,
de l'éminent
artiste caennais,
M. Palisson,
fut reconstruit
au début
du 19e
siècle.
L'entrée principale
entre les
deux ailes
est couronnée
par un
campanile rustique,
où des abeilles
prennent leur
quartier d'hiver,
après en
avoir fait
leur ruche
favorite.
Et je songe
à l'autre
essaim dont
le joyeux
bourdonnement anime
déjà les
longs couloirs
de ce logis
seigneurial,
ouvrant ses
claires et
hautes fenêtres
aux brises
vivifiantes du
large. Quelle
ruche magnifique,
le département
du Calvados
vient d'offrir
à ces
pauvres enfants,
arrivés ici
avec un
lourd héritage
de misères
physiologiques,
guettés par
la mort
au seuil
de l’adolescence,
dans l'atmosphère
empoisonnée des
taudis, et
qui ne
sortiront de
cet asile qu'après
avoir été
immunisés, par
une cure
efficace, contre
le terrible
fléau de
la tuberculose.
Le site
ne pouvait
être mieux
choisi. D'un
côté la
solitude reposante
des champs,
de l'autre
la mer
à 800
mètres
de l'enclos.
Un épais
rideau d'arbres
de toutes
essences tamise
l'âpreté
des vents
du large,
et la température
est si
douce, sur
ce rivage
privilégié, que
de nombreux figuiers
y produisent
des fruits
abondants.
Le
domaine acheté
pour le
Département
par M.
le baron
François Gérard,
dont la
famille a doté
notre région
de tant
d’œuvres de
bienfaisance,
est situé
à 1 kilomètre
environ de
la commune
de Graye,
à proximité
de la route
allant de
Courseulles à
Ver. Sa
contenance est
de 18 hectares
en bois
et herbages.
Trois sources
d'un débit
considérable, alimentent
une rivière
aux eaux
très saines,
qui traverse
la propriété
dans toute
son étendue,
et vas
se jeter
dans la Seulles.
Pour compléter
la dotation
du nouvel
établissement, le
Conseil général,
sur la
proposition de
M. Henry
Chéron,
a décidé
l'achat, aujourd'hui
réalisé,
de 13 hectares
de labour
au Nord,
pour permettre
une exploitation
agricole
complète, destinée
à procurer
d'importantes ressources
au Préventorium.
Plus
tard, des
pavillons très
modernes
seront construits
sur les
terrains
plus élevés,
situés en avant
de la façade
du château.
L'aménagement
du château
de Vaux
en Préventorium
ne fut
pas chose
aisée. M.
Guillemin-Tarayre, architecte
départemental, a
opéré une
transformation merveilleusement
conçue. L'intérieur
se compose
de cinq
grands dortoirs
au premier,
avec chambres
de surveillantes,
lavabos, vestiaire,
lingerie. Au
rez-de-chaussée,
vaste réfectoire
pouvant servir
de salle
des fêtes,
cabinet
médical, bureau
de la direction.
Les services
d'exploitation sont
pourvus d'appareils
très modernes.
26 petits
pensionnaires sont
actuellement hospitalisés
dans le
Préventorium.
La réception
des ministres
il était
exactement 8
h. 30,
lorsque les
ministres et
les personnalités
qui les
accompagnaient furent
reçues dans
la cour
d'honneur de
l'établissement
par M.
le Préfet
du Calvados, assisté
de MM.
les docteurs
Roullais et
Lebailly, médecins
du Préventorium
et Bouley,
directeur.
L'édifice
est magnifiquement
pavoisé.
Les fenêtres
sont décorées
avec goût,
et des
guirlandes de
verdure, œuvres
des pensionnaires
et du personnel,
ornent l'entrée
principale. On
s'arrête dans
la salle
des réceptions
M. Heurtaux, maire
de Graye-sur-Mer,
entouré des
membres de
son conseil,
adresse ses
souhaits de
bienvenue à
MM. Tardieu
et Fallières.
Il dit combien
sa petite
commune est
fière de
posséder un
établissement comme
celui qui
vient d'être
créé par
le département
pour combattre
un fléau
qui a fait
des progrès.
M.
Heurtaux rappelle
le geste
généreux
de M. le
baron Gérard,
qui promit
d'installer les
services du
nouveau
préventorium dans
un site
merveilleux
se prêtant
admirablement à la
situation. Il
s'associe à ses
hommages,
Mme Raphaël
qui, en
mémoire
de son
mari, anciens
membre de
l'assemblée départementale
a fait
un don
de 100.000
francs en
faveur de l’œuvre,
et tous
les bienfaiteurs
empressés
qui apportèrent
leur obole
dès la
première heure.
Du petit
groupe des
enfants hospitalisés
présents dans
la salle,
un garçon
âgé de
12 ans
se détache,
accompagné
d'une fillette
du même
âge. Au
nom de
ses camarades
il donne
lecture d'une
adresse délicate
aux représentants
du gouvernement.
Cette scène
est des
plus touchantes.
Les
ministres visitèrent
ensuite avec
le plus
vif intérêt
les différentes
pièce du
préventorium. Au
rez-de-chaussée
un lunch
fut offert
dans le
réfectoire orné
de fleurs
et de drapeaux.
Remise
de décorations
le Ministre
remet ensuite,
les insignes
d'officiers d'Académie
à M. Heurteau,
maire de
Graye-sur-Mer, distinction
décernée également,
en passant
à Courseulles,
au maire
de cette
localité, M.
Pépin. M.
Brion est
nommé chevalier
du Mérite
agricole. Une
médaille d'argent
au titre
du ministère
de l'Hygiène,
est décernée
à M. le
docteur Lebailly
et une
médaille
d'honneur du
travail à
M. Guillot.
En
sortant du
préventorium, les
ministres et
leur suite,
précédés par
M. Henry
Chéron, gagnent
un tertre
élevé situé
en face
du château
de Vaux.
De
ce belvédère,
un horizon
féerique s'offre
aux regards.
Par dessus
la voûte
des arbres,
on aperçoit
la mer
à quelques
pas de
la propriété.
L'écume
blanche des
vagues forme
une ceinture
argentée au
riche domaine.
Par cette
mâtiné ensoleillée
d'automne,
le spectacle
est d'une indescriptible
beauté.
Mars
1927
-
Cambriolage.
-
Des habitants de Graye-sur-mer, surpris d'entendre miauler un chat
dans la villa inhabitée d'un parisien M. Bordeau, avertirent le
propriétaire qui envoya les clefs. On découvrit ainsi que le chat avait
dû s'introduire dans la maison à la suite de malfaiteur. Lesquels,
après avoir tout bouleversé et fait bombance, s'étaient couchés dans
les lits. On croit à un nouveau méfait de la bande des pilleurs de
villas, en partie sous les verrous à présent.
Octobre
1928 - Inauguration.
- Le 27, Raymond Poincaré inaugure le préventorium de Graye.
Février
1929 -
Le feu. -
Un incendie a éclaté dans la nuit au Préventorium de
Graye-sur-Mer, dans la partie du bâtiment habité par l'économe. Le feu
dont les causes précises ne sont pas encore connues, se développa
violemment et les enfants furent aussitôt évacués des dortoirs dans les
pavillons isolés.
Les
pompiers de Graye accourus, mirent en batterie la moto-pompe dont M. Henri
Chéron avait, l'an dernier, réclamé l'acquisition avec une
particulière insistance. Grâce à cette moto-pompe les progrès du
feu purent être immédiatement limités. Les pompiers de Courseulles et
ceux de Caen, avec le commandant Binet, alertés par M. le Préfet, qui se
rendit sur le champ au Préventorium, vinrent efficacement aidé leurs
camarades de de Graye.
Les
enfants purent regagner leurs dortoirs avant la fin de la nuit. Ont se
borne
à des dégâts matériels.
Juin
1930 -
Fils indigne. -
M. Alfred Lequesne, 82 ans, de Graye-sur-mer, achevait de déjeuner
quand survint son fils Achille, 56 ans, marin-pêcheur, qui lui chercha
querelle et lui brisa un bol sur la tête.
Assommé,
le vieillard tombait à la renverse tandis qu'accourait son fils cadet,
Paul, 48 ans, qui, en protégeant son père, fut frappé au bras avec un
instrument contondant. L'énergumène sera poursuivi.
Juillet
1930 - Terrible accident.
- Un terrible
accident s'est produit à Graye-sur-Mer, dans les circonstances suivantes
: Mme Eugène Mauger s'était rendue à son jardin laissant à la maison
ses deux petites-filles, de 9 et 3 ans, et son petit garçon Georges, 8
ans. Le jeune Georges découvrit le fusil de son père, caché entre le
buffet de la cuisine et le mur, et qu'il ne croyait pas chargé. Il releva
le chien, mit en joue sa plus jeune sœur Georgette, qui se trouvait à 2
m. 50 de lui, et pressa la détente. Le coup partit, fit balle et
emporta presque toute la tête de l'enfant. Ce fut la sœur aînée
des enfants qui, en rentrant de traire, découvrit le cadavre de la pauvre
petite victime.
On
juge du désespoir des parents en apprenant la triste nouvelle.
Avril
1931 -
Préventorium. -
Le fonctionnement de notre
Préventorium marin de Graye-sur-Mer continue d'être en tous points digne
d'éloges. Ceux-ci se reportent évidemment à la direction avisée de M.
le Docteur Roullé, à qui nous tenons à rendre un hommage mérité, tant
pour sa gestion que pour l'état sanitaire excellent de son
établissement.
141
garçons, 114 filles ont été reçus au Préventorium dans l'année 1931.
La moyenne générale en cours d'année a été de 216 à 226
enfants.
L'épidémie
de grippe qui s'était manifestée en janvier 1930 a été bénigne. 15
cas d'affections pulmonaires, cinq cas de maladies infectieuses se sont
manifestés. Aucun décès ne s'est produit. Le poids de la presque
totalité des enfants a augmenté, et même chez une jeune fille, il s'est
accru de 12 kilos en un traitement de quatre mois.
La
nouvelle galerie de cure permettra, dès la belle saison, une heure de
repos après le repas du midi. Quelques enfants présentés au certificat
d'études primaires, ont tous été reçus. Le recrutement du personnel de
service s'est notablement amélioré. L'exploitation agricole a été tout
à fait satisfaisante. La surveillance qu'exerce d'une façon régulière
M. Rauline, notre honorable collègue, nous donne d'ailleurs à ce
sujet toute quiétude.
Juillet
1932 -
Une pénible affaire. -
La gendarmerie de Ryes
vient d'arrêter Alphonse Lemonnier, 19 ans, ouvrier menuisier à Graye,
accusé d'avoir odieusement abusé d'une fillette de 13 ans.
Les
charges contre lui sont accablantes. D'autre part, le père même de la
fillette, menuisier au bourg, est lui-même poursuivi pour outrage public
à la pudeur en présence de sa fille. Le misérable a avoué. (Bonhomme
Normand)
Février
1936 -
On arrête un cambrioleur de 17 ans.
- Hier
matin, les brigades de gendarmerie de Caen étaient avisées par la
brigade de Creully, qu'un cambriolage avait été
commis, au cours de la nuit précédente, au débit Thuring, à
Graye sur-Mer, et que son auteur soupçonné, un certain Lucien Frabot, 17
ans, manœuvre, demeurant à Courseulles, cour de la Redoute, devait se
trouver à Caen où il était parti s'engager, croyait-on.
Les
gendarmes Even et Gosselin se rendirent immédiatement au bureau de
recrutement : ils y trouvèrent, en effet, l'individu en question qui se
préparait à passer la visite médicale. Dans les vêtements du
jeune homme, les gendarmes découvrirent un sac de bonbons deux paquets de
chewing-gum... et un pistolet automatique muni de son chargeur
contenant cinq balles.
Amené
à la caserne de la rue Daniel-Huet, Frabot affirma qu'il n'était pour
rien dans le cambriolage de Graye et fournit un emploi du temps qui se
révéla vite fantaisiste. Quant aux bonbons il prétendit les avoir
achetés dans une épicerie de la rue Saint-Jean mais ne put préciser
laquelle. Conduit dans les différentes maisons d'alimentation de cette
rue, il ne fut reconnu par aucun des gérants ou propriétaires.
Frabot,
qui persistait à protester de son innocence, fut ramené à Courseulles.
Les investigations poursuivies par l'adjudant Michel et le gendarme
Badreau, qui l'y avaient accompagné, menèrent bientôt le jeune homme à
passer des aveux.
Pour
commettre son méfait, il avait attendu que les débitants soient
couchés, puis il avait démastiqué un carreau et s'était introduit dans
la maison. Là, il avait ouvert le meuble-caisse
et s'était emparé de l'argent qui s'y trouvait, puis il avait dérobé
les bonbons et le chewing-gum.
Quant
au pistolet automatique, Frabot déclara qu'il l'avait volé dans une
automobile en stationnement place de Caen, à Courseulles, et appartenant
à M. Skarmberger, de Ver-sur-Mer. Frabot a été écroué.
(Source : Le Moniteur du
Calvados)
Janvier
1937 -
Travaux d’agrandissement . -
Un concours est ouvert,
entre les architectes diplômés par le Gouvernement et les architectes
non diplômé agréés pour les travaux départementaux, domiciliés
dans le Calvados, en vue de l'établissement d'un projet de divers travaux
de construction et d'aménagement au Préventorium Marin de Graye-sur-Mer.
Les architectes désirant y prendre part devront adresser au Préfet,
avant le 20 janvier, 18 heures, une demande sur papier timbré,
accompagnée des pièces justificatives de leur admissibilité.
Le
programme du concours, comportant rémunération des travaux à réaliser
et toutes précisions au sujet de l'établissement des projets, pourra
être consulté dans les bureaux de la Préfecture (3e
division), tous les jours ouvrables (sauf le samedi), de 10 heures à midi
et de 15 heures à 18 heures. La visite des lieux sera permise au
concurrents les mardi et vendredi de chaque semaine, de 14 à 10
heures.
(Source : Le Moniteur du
Calvados)
Avril
1937 -
Médrano au préventorium de Graye-sur-Mer. - Comme
il le fait chaque année, le Cirque Médrano se rendra à Graye-sur-Mer
donner une représentation aux enfants du Préventorium. C'est mardi
prochain, 27 avril, vers 14 h. 30, que la troupe de ce cirque se rendra à
Graye. Voici pour les enfants quelques heures de bonne joie en
perspective. (Source :
Le Moniteur du
Calvados)
Avril
1939 -
On liquide à bon marché les gares du Calvados.
- Le
Conseil général du Calvados, par les soins de sa commission
départementale, a fait procéder ces derniers temps, par adjudication,
devant des notaires, à des ventes des gares de l'ancien réseau du chemin
de fer du Calvados.
Jusqu'à
présent, ces ventes ont produit la somme de 264 350 fr., et le détail
s'établit de la façon suivante : Falaise-État, 51 .300 fr. :
Falaise-route de Caen, 10 600 fr. ; Urville, 4 200 fr. ;
Saint-Germain-le-Vassy, 14 800 fr. ; Fontaine-le-Pin, 4 500 fr. ; Gouvix,
4 500 fr. ; Ifs, 5 000 fr. ; Villers-Canivet, 4 300 fr. ; Saint-Martin-de-Fontenay, 4 000 fr. ; Balleroy-Bourg,
6 000 fr. ; Balleroy-Pont, 7 000 fr. ; Saint-Loup-Hors, 10 100 francs ;
Subles, 5 500 fr. ; Noron, 7 700 fr. ; Le Tronquay, 3 600 fr. ; Castillon,
5 000 fr. ; Planquery, 7 100 fr. ; Sully, 10 000 fr.; Commes, 10 500 fr. ;
St-Vigor, 20 300 fr. ; Graye-sur-Mer, 24 000 fr. ;
St-Jean-des-Essartiers, 7 000 fr. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1939 -
La situation du Préventorium de Graye.
- Par
suite d'un décret qui contraint l'administration des préventorium à ne
conserver dans ces établissements que des enfants ayant besoin de soins
médicaux, et à envoyer les autres dans des établissements spéciaux,
dénommés « aériums », la situation du préventorium de
Graye-sur-Mer devient très difficile. Le renvoi d'une grande partie
de son effectif risque d'amener sa fermeture, et il est impossible, au
département de créer d'autres établissements.
La
situation exposée à la suite du rapport médical de M. le docteur
Debeyre, sera examinée de nouveau lors de la session d'octobre. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1939 -
Pour le Préventorium de Graye-sur-Mer.
- Le
Conseil général a voté une somme de 25 000 francs, pour permettre la
construction d'un nouveau pavillon au préventorium de Graye-sur-Mer. La
dépense totale nécessitée par les travaux sera de 725 000 francs, sur
laquelle 700 000 francs ont été proposés par la caisse des assurances
sociales. Ces 700 000 francs seront pris sur ses disponibilités, à
condition que le nouveau pavillon puisse admettre, les assurés sociaux.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Juillet
1939 -
A Graye la mer rejette le cadavre
d’une femme. -
Deux enfants de la Colonie de vacances
ont découvert sur la plage le cadavre d'une femme qui venait d'être
rejeté par la mer. Ils signalèrent immédiatement leur macabre
découverte à M. le docteur Roulet, directeur du Préventorium.
Il
s'agit d'une femme de 45 à 50 ans, inconnue dans la localité et dans les
vêtements de laquelle on n'a trouve aucun objet permettant de
l'identifier. Le corps semble n'avoir séjourné qu'un jour dans l'eau.
Voici
le signalement que l'on a pu établir : taille, 1 m. 58 ; cheveux
châtains coupés, visage rond, chemise de toile blanche, tricot de
lainage beige, jupon crépon coton, robe à points blancs, blouse de
satinette noire, sandalettes grises à claquettes noires. Une bague a
été trouvée à proximité.
On
pense qu'il s'agit d’un suicide. Le cadavre porte des ecchymoses
causées par les rochers. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Juillet
1939 -
Le cadavre identifié. -
La noyée dont la mer rejeta le cadavre sur la plage, a été
identifiée. Il s'agit de Mme Louise Désaunais, épouse Eugène Ducellier,
57 ans, demeurant à St-Aubin-sur-Mer, rue Gustave-Canet.
On
ignore encore s'il s'agit d'un accident ou d'un suicide, mais le docteur
Hèze, de Courseulles-sur-Mer, qui a examiné le cadavre, croit qu'il
s'agit plutôt d'un suicide. L’enquête continue. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1940 -
Les exploits d’un amoureux éconduit.
-
Répondant aux
prescriptions sur
l'évacuation, M
Henri Dupuis,
6o ans,
quincaillier habitant
à Paris,
vint résider
dés le
début de
la guerre à
Graye-sur-Mer en
compagnie de
sa femme
et de sa
fille.
C'est
dans les
mêmes conditions
qu'un certain
Joseph Duvic,
30 ans,
demeurant lui
aussi à Paris,
vint à Graye-sur-Mer,
où il
s'éprit de
Mlle Dupuis.
L'autre
jour, Duvic
vint chercher
Mlle Dupuis,
mais il l'appela
en vain
et pour
toute réponse
fut prié
par la
famille au
complet d'avoir
à s'en
aller aussi
rapidement
que possible.
L'amoureux éconduit
prit très
mal la
chose et
a coups
de pierre brisa
toutes les
vitres d'une
fenêtre
de l'habitation
des Dupuis. Le
chef de
famille, qui
subit de
ce fait
un préjudice
de 150
francs, a
porté plainte.
Juin
1940 -
Un bavard. -
Le général de Gaulle, qui a pris la parole à la radio de
Londres, et qui ne fait plus actuellement partie du gouvernement, n'avait
aucune mission pour faire des communications en public. Il a été
rappelé de Londres et a reçu l'ordre de rentrer en France et de se tenir
aux ordres de ses chefs. Ses déclarations doivent être regardées comme
nulles et non avenues.
Ce
trop grave général et « jusqu'au-boutiste » et il engageait
les spécialistes et les soldats qui le pouvaient à gagner l'Angleterre
pour continuer la lutte. On assure même que malgré l'ordre de
rentrer au quartier que lui avait donné le maréchal Pétain, le
général de Gaulle est resté en Angleterre. Tout cela est vraiment bien
regrettable.
Juin
1940 -
L'heure allemande. -
On sait que l'Allemagne est à l'Est de la France et que, par
conséquent, le soleil s'y
lève plus tôt. La différence est assez grande pour faire un écart
d'une heure entre Paris et Berlin. Aussi nous a-t-on invités à avancer
nos montres et nos horloges dans la nuit de lundi à mardi. Nous étions
déjà pourtant à l'heure d'été ! Qu'importe, en cette belle saison que
nous lever une heure plus tôt !
Juin
1940 -
Un échouage. -
Une court nuit de juin, le remorqueur « Le
Patouville » de Rouen s'était échoué sur la plage de
Graye-sur-Mer. Le lendemain matin, le bateau était intact ; mais
par la suite, plusieurs habitants de la commune de Graye ainsi que des
marins réfugiés à Courseulles ont dévalisé et saccagé le contenu du
bateau, enlevant le carburant, l'outillage et tout ce qui pouvait être
utilisable, brisant en outre à coups de hache, la literie, les armoires
et les panneaux pouvant faire du bois de chauffage.
Différentes
personnes ayant participé au pillage sont connues et seront poursuivies.
Janvier
1941 - Pêche macabre. - Se trouvant sur la
plage de Graye, M. Louis Lesage, marchand de poisson au bourg, a trouvé
le cadavre d'un noyé que la mer venait de rejeter.
La mort remontait à trois semaines environ. L'état dans lequel se
trouvait le cadavre n'a pas permis de l'identifier. Tout ce que l'on peut
dire c'est qu'il s'agissait du corps d'un
jeune homme de 16 ans environ, vêtu d'un tricot gris et marron à rayures
bleues et de deux pantalons, l'un en drap couleur lie de vin, le second en
toile bleue.
Mai
1942 -
Conseiller municipal suspendu.
-
Par arrêté préfectoral, M. Aimable Robert a été suspendu pour
une durée de trois mois de ses fonctions de conseiller municipal
Graye-sur-Mer, pour s'être rendu coupable de graves infractions sur la
législation du blé, qui ont amené son
internement administratif.
Octobre
1942 -
Pour les prisonniers. - A
Graye-sur-Mer, dimanche prochain 4 octobre, à 10 h., messe pour le repos
de l'âme des morts des deux guerres et pour les prisonniers. Sermon
par M. Robert Letourmy, professeur au Petit Séminaire de Caen. Inhumation
dans le nouveau clocher des corps des abbés Tourmente et Vornière,
ancien curé de Graye.
A
14 h., ouverture de la kermesse : théâtre, fakir, loteries, roue de la
fortune, massacre. Vente aux enchères de denrées diverses, tabac et
quantité de choses précieuses. Buffet garni, galettes,
croustillons, comptoirs, buvette, garage au vélos. Grande tombola avec
pour gros lot : un cochon, volailles etc...
Juin
1943 -
Les
feux de genêts,
- Ces temps
derniers, il a été constaté par les Autorités Allemandes que la
population civile omet, lorsqu'elle brûle des genêts épineux,
d'éteindre le feu quand survient la nuit. Il en résulte un grave danger
pour la sécurité de la population. Il est rappelé que les feux de
genêts et de landes ne peuvent être allumés qu'au cours de la matinée
et que, conformément au paragraphe 44 de l'ordonnance du
Militaerbefehlschaber in Frankreich pour la protection des forces
d'occupation du 18 décembre 1942, l'allumage de feu en plein air
durant l'obscurité est passible de sanctions.
Août
1943 -
Fait divers. -
Le
1er août,
vers 1 h. du matin, une tentative de meurtre commise chez, M. Tacchi,
entrepreneur de transports et restaurateur à Graye. Au moyen d'une échelle, un individu a réussi à pénétrer
dans une chambre du 1er étage, où dormait la petite Louise Tacchi, 14
ans. Ayant fouillé une armoire, il s'apprêtait à emporter des
vêlements d'homme quand la fillette, réveillée par le bruit, se mit à
remuer. Pris de peur, le malfaiteur s'approcha d'elle et lui serra le cou
avec une corde. Heureusement, aux cris de l'enfant, le père accourut
mais, déjà, le misérable avait, par la fenêtre, pris le large. Il est
activement recherché.
Juin
1944 - Le débarquement.
- La plage de Graye-sur-Mer appartenait au secteur Juno Beach lors
du débarquement de Normandie. La ville fut libérée par les soldats
canadiens des Royal Winnipeg Rifles.
Décembre
1944 -
Le déminage des zones côtières.
- Les populations côtières sont invitées à donner aux
agents de l'Inscription Maritime dans les ports tous les détails sur les
zones minées par les allemands ainsi que sur l'emplacement des
mines isolées qu'elles peuvent connaître afin que des mesures de
déminage soient entreprises.
Avril
1946 -
Un conducteur est écrasé sous sa voiture.
- M.
Henri Docagne, 47 ans, demeurant à Courseulles, employé à la Maison
Queslier, conduisait à Graye une voiture hippomobile lourdement chargée.
Pour une cause qui n’a pu être précisée, M. Docagne est passé sous
une roue du véhicule qui lui écrasa la poitrine. Le malheureux
a été tué sur le coup. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mai
1946 -
L’Amérique ne nous oublie pas.
- La
Croix-Rouge américaine vient de faire parvenir à l’Entr’Aide
Française, 22 000 pièces de vêtements qui ont été réparties entre
des pupilles de l’Assistance Publique, les Orphelins d’Epron et de
Neuilly-le-Malherbe, les pensionnaires du Préventorium de Graye et les
sinistrés des cantons d’Évrecy, de Troarn, et de Villers-Bocage. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Juin
1946 -
Un point d’histoire. -
Au cours des manifestations du 16 juin,
à Courseulles, le général de Gaulle, a fait un accueil chaleureux aux
représentants de Graye-sur-Mer et a exprimé ses regrets au maire
de ne pouvoir s’arrêter dans sa localité car a-t-il dit « C’est
précisément chez vous que j’ai débarqué ». Voilà un point que
M. le maire de Graye-sur-Mer nous demande de préciser et que nous livrons
aux curieux de la petite histoire…. Et de la grande. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Septembre
1946 -
Une journée franco-canadienne.
- Dimanche
29 septembre aura lieu, à Graye, une journée franco-alliée, au cours de
laquelle seront inaugurées les sections A.F.A. (Association
Franco-Alliée) et Normandie-Canada de Graye-Banville, etc…., avec la
participation probable d’une délégation canadienne et de
personnalités françaises.
Elle
débutera par une cérémonie au monument aux morts suivie d’une messe
solennelle à la mémoire des soldats alliés tombés lors du
débarquement et une absoute sur la plage de Graye, à la Brèche
historique. Dans l’après-midi se tiendra une kermesse où tous les
visiteurs pourront se ravitailler pour pique-nique sur place. Une séance
récréative sera donnée par l’excellente troupe de Normandie-Canada de
Lisieux. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Juillet
1950 -
Deux communes à l’honneur.
- La
Croix de guerre avec étoile de bronze vient d'être décernée à
Longues-sur-Mer et à Graye-sur-Mer en récompense du patriotisme et des
sacrifices de leur population durant les combats du Débarquement. (Le
Bonhomme Libre)
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