15 Janvier 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MAISONCELLES - la - JOURDAN

Canton de Vire

Les habitants de la commune sont des Maisoncellais, Maisoncellaises


Historique : Le nom de Maisoncelles est attesté depuis le 12e siècle (Maisoncellae en 1158), église : clocher 1665, retable18e.

 

Mai 1828   -   L’orage.   -   Nous recevons de Vire des détails circonstanciés sur l'affreux événement qui vient de désoler les environs de Maisoncelles-la-Jourdan, près Vire. Jeudi dernier, 15 de ce mois, à 10 heures du matin, un orage des plus violents a éclaté sur cette commune :

A 10 heures et demie, la foudre est tombée sur l'église. Nous citerons pour les détails le passage suivant d'une lettre qu'on nous communique, à laquelle on peut ajouter entièrement foi ; nous avions déjà reçu à une source certaine la connaissance des mêmes faits : 

 

Vire, 16 mai 1828. 

 

L'orage dont je te parlais en commençant ma lettre a causé de bien grands désastres dans la commune de Maisoncelles. La foudre est tombée sur l'église pendant la grand'messe, et après avoir abattu environ quatre pieds d'un des côtés de la tour du clocher, elle a enfoncé la voûte et a pénétré dans l'intérieur du temple avec les pierres et les poutres qu'elle avait arrachés.

Huit personnes ont été tuées, entr'autres M. de Maisoncelles et Mme Lelandais, près de 100 personnes ont été plus ou moins grièvement blessées, et 6 d'entr'elles ont succombé cette nuit à leurs blessures.

C'est la chute des décombres qui a occasionné le plus de désastres. M. de Maisoncelles et Mme. Lelandais ont eu la tête écrasée par une solive et par une pierre. Le tonnerre a asphyxié un homme et produit des contusions et des brûlures plus ou moins fortes. Il avait pénétré au-dessous des cloches, de sorte qu'elles n'ont pas eu de mal ; un homme qui était dans le clocher a été tourbillonné deux ou trois fois sans éprouver le moindre mal. Un parapluie qui était posé sur les fonts baptismaux a eu le fourreau en toile qui l'enveloppait brûlé, sans que la soie ait souffert ; les montures en cuivre en ont été fondues.

Tu peux te faire une idée de la consternation que ce malheur a répandue. Si du moins il pouvait ouvrir les yeux et engager à prendre des précautions pour qu'il ne se renouvelle pas. Comment des paratonnerres ne sont-ils pas placés sur tous les clochers !

« LENORMAND, avocat. »     (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mai 1828   -   Les suites de l’orage.   -   Les détails que nous avons donnés sur l'affreux événement arrivé à Maisoncelles-la-Jourdan se confirment, et deviennent même encore plus affligeants. Voici les renseignements officiels que nous pouvons ajouter à ce que nous avons déjà annoncé.

Nous avions nommé parmi les morts M. de Maisoncelles et Mme. le Landais, fabricante de papier. Parmi eux se trouvent encore : 1º la femme Hamel, mère de quatre enfants ; 2º. la femme Bonnesœur, mère de sept, l'une et l'autre dans l'indigence ; 3º  la femme Laville ; 4º  la femme Lecoq ; 5º  la fille Marie-Anne, servante. On porte le nombre des blessés à plus de 150 ; parmi ceux dont l'état est extrêmement inquiétant, sont les nommés Galodé, Barbé, Nanette, la femme Ducoudray, ses deux enfants, la femme Porquet, son fils, et plusieurs de ces malheureux sont dans l'indigence.

L'état de l'église est réellement effrayant, tout un côté de la charpente et de la couverture est détruit, et l'on conçoit à peine qu'il n'y ait pas eu un plus grand nombre de victimes.

A l'instant du funeste événement, cette église présentait un spectacle épouvantable, des vêtements épars, cassés, des coiffes, des mouchoirs, des chapeaux couverts de sang, des corps étendus morts, d'autres blessés réclamant des secours que la frayeur empêchait de leur porter, en un mot une consternation générale.

M. le comte de Montlivault s'est empressé de faire porter les premiers secours aux malheureuses victimes, et en sollicité de nouveaux de la part du gouvernement. Le nom de M. le comte de Montlivault se trouve toujours placé en tête de toutes les entreprises généreuses, et, en cette occasion, il s'est empressé de contribuer personnellement aux secours que l'on s'empressera sans doute d'accorder aux familles malheureuses frappées par ce désastre. Son nom commence une liste de souscription ouverte en l'étude de Me Bellivet, notaire, place St-Sauveur, nº 8, à Caen.

Nous ferons connaître, à mesure de leur inscription, les noms des souscripteurs. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mai 1853  -  Cour d’Assises du Calvados.   -  La session actuelle, sous la présidence de M. le conseiller Courtoise s'est ouverte, le 16 mai. Parmi les noms des jurés nous remarquons, comme appartenant à notre arrondissement, ceux de MM. Carité Auguste, propriétaire au Breuil ; Deschamps de Boishébert, propriétaire à Canapville ; Bucaille François André, propriétaire Honfleur ; Bonhomme Barthélemy, propriétaire à Honfleur ; Dubois Nicolas, propriétaire aux Authieux-sur-Calonne.

Audience du 18,

Amand, Victor-Eugène, jeune homme de 17 ans, demeurant à Maisoncelles-Ia-Jourdan, était signalé comme maltraitant sa mère, la frappant, la blessant même, la forçant à s'éloigner de chez elle et à se réfugier chez ses voisins, qu'il menaçait de frapper à coups de hache, lorsqu'ils prenaient sa défense.

Déjà, en 1840, le tribunal correctionnel de Vire l’avait envoyé, dans une maison de correction, jusqu'à sa 15e année. En 1852, sa mère avait porté une nouvelle plainte, mais sur ses rétractations, il fut rendu une ordonnance de non lieu. En mars dernier, ses violences recommencèrent, il a été traduit en cour d’assises et condamné à cinq ans d'emprisonnement.

 (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1860   -   On écrit de Vire, 30 décembre.   -  A la suite des pluies qui sont tombées beaucoup plus abondamment hier que les autres jours, la Vire a débordé depuis Maisoncelles-la-Jourdan jusqu'au-delà de Saint-Martin-de-Tallevende.

A Vire, vers cinq heures du soir, l'eau était montée de plus d'un mètre, rue aux Teintures ; elle a commencé à baisser vers minuit. Toutes les autorités ont passé une partie de la nuit sur le théâtre de l'inondation.

Les dégâts sont considérables, mais l'eau n'est pas encore assez retirée pour qu'on puisse les évaluer. Un nommé Debon (Prosper), âgé d'environ 54 ans, homme de confiance chez M. Rastouin, tanneur, a été noyé en voulant entrer dans le moulin à tan, pour préserver les marchandises. Il était marié, sans enfants. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1860   -   Les inondations dans le Calvados.   -   Après trois jours de pluies continuelles et abondantes, nos deux rivières, dit « Le Normand » ( de Lisieux ), ont débordé sur plusieurs points. Vendredi, le boulevard des Bains a été submergé sur une étendue d'une vingtaine de mètres. La rivière d'Orbec couvrait les prairies de Beuvillers ; la gare du chemin de fer et les deux routes d'accès n'ont pas été atteintes par les eaux.

A Vire, les rues aux Teintures et du Pont ont été submergées, il y avait un mètre d'eau dans les maisons. Les fabriques de Maisoncelles, Saint-Germain-de-TalIevende et Saint-Marlin-de-Tallevende ont beaucoup souffert. Les perles et dégâts sont évalués à 80 000 fr.

La crue avait commencé le 29, vers sept heures du soir, et la rivière la Vire et le Noireau ne sont rentrées dans leur lit que le lendemain matin, à sept heures.

A Condé-sur-Noireau, l'alarme était donnée le 30 décembre, à deux heures du matin. Aussitôt toute la gendarmerie avec l'empressement et le dévouement que ce corps d'élite apporte toujours quand il s'agit de conjurer un péril, un danger, montait à cheval et se rendait en toute hâte dans le quartier Saint-Martin, entièrement inondé, et dont les habitants imploraient des secours.

Les eaux avaient envahi depuis la rue de la Roque jusqu'à la filature de M. Louis Calais, située à 1 kilomètre de là. Toutes les rues, tous les chemins aboutissant, à la rivière de Noireau, étaient submergés. Il y avait , dans certains endroits, près de 2 mètres d'eau.

Les habitants, ayant placé des lumières sur toutes les fenêtres, permirent ainsi aux gendarmes de se transporter à cheval partout où leur présence était réclamée. Aidés des autorités, du commissaire de police et d'autres personnes dévouées, ces braves soldats purent retirer des rez-de-chaussée, un grand nombre de personnes qui y étaient en danger. Ce pénible travail était enfin achevé, lorsque tout-à-coup on apprit que les époux Beaumont, âgés d'environ 70 ans, et un jeune enfant de 5 ans, étaient restés dans leur domicile, envahi par l'inondation. Aussitôt le maréchal-des-logis de gendarmerie, le commissaire de police, assistés de deux courageux citoyens, les sieurs Prébois et Loreille, que nous sommes heureux de signaler, coururent au secours de ces malheureux, qui étaient en proie au plus violent désespoir. En effet, réfugiés sur leur lit, les époux Beaumont voyaient déjà l'eau dépasser la paillasse ; quelques instants plus tard, et peut-être ils, allaient trouver la mort, lorsque leurs sauveurs sont arrivés. Ces pauvres vieillards ont été recueillis par le sieur Prébois.

49 familles ont eu a souffrir de cette inondation. On cite comme ayant essuyé de plus grandes pertes : MM. Rivière, Bazin, Vardon-Duguet, Duret-Robillard, Duguet, Delhan, Anne frères, Froger, Delier, etc... On estime à 30 000 fr. environ le montant des perles. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1860   -   Avis de recherche.   -   M. le préfet vient d'adresser la circulaire suivante à MM. les sous-préfets, les maires, les commissaires de police et les commandants de gendarmerie : Caen, le 26 décembre 1859.

Messieurs, Le jeune Desmousseaux (Charles), âgé de 12 ans, placé dans l'établissement des orphelins, de Caen, s'est évadé à la fin du mois de juin dernier, et on n'a pu encore découvrir le lieu où cet enfant est retiré.

Je vous prie de me communiquer les renseignements que vous pourriez obtenir sur le fugitif, assez grand pour son âge, dont le visage ovale est ordinairement pâle et qui a les cheveux bruns.

Son air et son langage ne révèlent pas l'intelligence.

Agréez, etc…                 Le préfet du Calvados, TONNET.       ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1860   -  Une noyade.   -   Le 5 de ce mois, la nommée Marie-Florentine Trochu, cuisinière chez M. Léon de Baudre, propriétaire, à Maisoncelles-la-Jourdan, s'étant approchée d'un abreuvoir pour y laver ses mains, a été prise subitement d'une attaque d'apoplexie et est tombée dans l'eau, où elle a été retrouvée noyée environ une heure après. Cette fille n'était âgée que de 29 ans. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1863   -   Par arrêté.   -   M. le préfet du Calvados a pris, à la date d'hier 23, l'arrêté suivant :

Art. 1er. La somme de 16 872 fr. 90 c., déposée à la Recette générale du Calvados et provenant, jusqu'à concurrence de 6 872 fr. 70 c.. des souscriptions volontaires consenties en faveur des localités du Calvados où l'industrie est particulièrement en souffrance, et, pour le surplus, de la munificence de S. M. l'Empereur, est répartie comme il suit :

-        Falaise, 5 600 fr. La moitié de cette somme sera versée dans la caisse de la ville pour être employée en distribution de secours ou en travaux d’utilité communale, l'autre moitié profitera à la ligne de moyenne communication de Cesny-Bois-Halbout à Falaise et sera versée dans la caisse de M. le receveur général.

-        Condé-sur-Noireau. Distribution de secours aux indigents et travaux d'utilité communale, 5 600 fr. ; Clécy. id. 420 fr. ; Crocy, id. 370 fr ; St-Denis-de-Méré, id., 800 fr. ; St-Marc-d'Ouilly, id., 420 f. ; Mesnil-Villement, id., 880 f. ; Pierrefitte-en-Cinglais, id., 90 fr. ; St Rémy, id., 100 fr. ; Thury-Harcourt, id., 180 fr. ; Croissanville, id., 1 000 fr. ; Ouilly-le-Vicomte, id., 300 fr. ; Mesnil-Guillaume. id., 250 fr. ; Thiéville, id., 62 fr. 90 ; La Chapelle-Yvon, id., 170 fr. ; Aunay, id., 400 fr. ; Saint-Germain-du-Crioult. id., 180 fr. ;  Maisoncelles-la-Jourdan. id., 50 fr.

Art. 2. La présente répartition sera notifiée à MM. les sous-préfets de Falaise, de Lisieux et de Vire. 1862. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1863   -   Par arrêtés en date des 4 et 7 février.   -    M. le préfet du Calvados a nommé :
Maire de la commune de Saint-Etienne-la-Tillaye, M. Hurel (Antoine-Désiré), en remplacement de M. Surville, décédé.
Maire de la commune de Saint-Georges-en-Auge, M Leroy (Ferdinand), en remplacement de M. Leroy (Jean-Désiré), décédé.
Adjoint de la commune d'Esson, M. Berthault (Pierre), en remplacement de M. Mullois, démissionnaire.
Adjoint de la commune de Cahagnoles, M. Louis (Jean) dit Lemarchand, en remplacement de M. Thouroude, décédé.
Adjoint de la commune de Maisoncelles-la-Jourdan, M. Maupas (Julien).
Adjoint de la commune de Noyers, M. Cosne (François), en remplacement de M. Richard, démissionnaire. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1875   -   Tentative de meurtre.  -  Dimanche, vers huit heures du soir, les nommés Guillouet, charpentier, et Constant Dufay, son ouvrier, demeurant tous les deux à Maisoncelles-la-Jourdan, étaient entrés boire un café chez le sieur Dupont, aubergiste. Un nommé Brodin, tailleur de pierres, demeurant même commune, qui se trouvait dans l’auberge se permit d'adresser à Guillouet des propos injurieux.

Dufay voyant Brodin insulter son patron, lui fil, observer qu'il ferait bien mieux de se taire.. Au même instant, Brodin, à qui l'observation sans doute ne plut pas, donna à Dufay un violent coup de coude dans la poitrine qui le renversa de son tabouret, et une fois à terre, il continua à le frapper, lui posant le genou sur l'estomac et le saisissant à la gorge. Guillouet et Dupont se jetèrent au secours de Dufay. Celui-ci voulant éviter tout conflit quitta l'auberge, mais à peu de distance, il fut rejoint par Brodin qui se jeta de nouveau sur lui et lui porta trois coups de couteau, dont deux dans la cuisse gauche et le troisième dans le bas ventre, côté gauche. Brodin a été écroué à la prison de Vire. Le médecin a constaté que les blessures de la victime sont graves.

 

Octobre 1875   -   La vie.  -  On a fait un curieux travail sur la longévité comparée de nos départements. Il en résulte que le nombre annuel de décès, à l'âge de 100 ans et au-dessus, est en France de 148. Les départements qui se distinguent par la durée de la vie, sont les suivants : Calvados, Orne, Eure, Eure-et-Loir, Sarthe, Lot-et-Garonne, Deux-Sèvres, lndre-et-Loire, Basses-Pyrénées, Maine-et-Loire, Ardennes, Gers, Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne.

 

Mars 1877   -  La température.  -  Le temps est toujours très mauvais. Pendant qu'il pleut ici, ils neige dans l'est. En Russie, la reprise du froid a fait descendre le thermomètre jusqu'à vingt-huit degrés au-dessous de zéro.

 

Mars 1877   -  La récolte du cidre et du vin.  -  La quantité, de cidre récoltée en 1876, est évaluée approximativement à 7 036 000 hectolitres, elle est inférieure de 11 221 000 hectolitres à la récolte de 1875, et beaucoup au-dessous de la moyenne des dix dernières années, qui est de 10 093 000 hectolitres. La récolte des vins, en 1876, est évaluée à 41 848 000 hectolitres, c'est-à-dire à la moitié de la récolte précédente, qui avait atteint 83 632 000 hectolitres environ.

 

Mars 1877   -  Accident de chasse.  -  Le nommé Ferdinand Lemonnier, âgé de 22 ans, cultivateur à Maisoncelles-la-Jourdan, a été blessé accidentellement par un coup de feu, en assistant comme rabatteur à une battue qui s'opérait dans un petit bois, pour la destruction d'une louve.

Au moment où l'on abattit cet animal, Lemonnier reçut dans l’épaule droite une balle qui lui fracassa  l’omoplate. Le projectile qui s’était logé dans la peau du dos, fut extrait un instant après. Le blessé est hors de danger. Plusieurs tireurs ayant fait feu au même moment, il a été complètement impossible de connaître l’auteur de l’accident.

 

Avril 1879  -  Demande de subvention.  -  Le Conseil général, considérant que les demandes de subvention sur les fonds de l'État, pour travaux aux églises et aux presbytères, a été établi conformément à l'article 2 de la loi du 10 août 1871, en tenant compte de l'urgence de ces travaux, ainsi que des charges et des ressources des communes. Prie M. le Ministre de vouloir bien accorder aux communes les subventions demandées pour travaux aux églises et aux presbytères, à Maisoncelles-la-Jourdan, travaux à l'église. Montant de la dépense 4 430 fr. déficit : 1 900 fr.  

 

Avril 1879  -  Répartition de secours pour les bâtiments communaux.  -  Le Conseil répartit entre les communes inscrites ci-après une somme de 13 130 fr. à prélever sur le crédit de 15 000 fr. porté au budget de 1879 sous le titre : Subvention pour acquisitions, travaux et réparations d'églises, mairies et autres édifices communaux. Maisoncelles-la-Jourdan, travaux à l'église. 200 fr.

 

Février 1883  -  Victimes du travail. –  Jeudi, à Maisoncelles-la-Jourdan, dans la fabrique de M. Juhel-Desmares, exploitée aujourd'hui par une société hollandaise, un malheureux ouvrier, monteur de métiers, saisi par une courroie, a été enlevé de terre et est resté un long instant suspendu au plafond, le bras sous la courroie, qui continuait son jeu, Il a eu le bras brisé en plusieurs endroits. 

— Jeudi, à Vire, le sieur Desbuissons, couvreur, travaillait à une cheminée de la maison de M. Harel, lorsque le pied lui a manqué. Précipité sur le trottoir, il a été tué raide.  

 

Avril 1884  -  Chute embêtante.    A Maisoncelles-la-Jourdan, un ouvrier maçon est tombé l'autre jour dans des lieux d'aisances, Il a fallu une corde pour le tirer de là et un tonneau d'eau  pour le débarbouiller. Sans ses camarades, il serait resté certainement dans la fosse.  

 

Septembre 1884  -  Victime du travail.    Le 9 de ce mois, vers 4 heures du soir, le nommé Arsène-Alcide Dumaine, 51 ans, fileur chez le sieur Kablet, filateur à Maisoncelles-la-Jourdan, qui conduisait une machine appelée déchireuse a été trouvé sans vie près de l'arbre de transmission de cette machine, avec une blessure grave au cou et une partie de ses effets déchirés. On  suppose que cet infortuné se sera trouvé pris par ses vêtements dans cet engrenage, qui fait environ 200 tours à la minute.

 

Décembre 1885  -  Des mécontents.  -  Il y a, en ce moment, à Maisoncelles, des gens qui ne sont pas très contents : ce sont les ouvriers granitiers. Ils disent que ce n'est pas la peine d'aller chercher du granit en Bretagne pour l'église de Truttemer-le-Grand, quand le granit de Maisoncelles vaut bien celui de la Bretagne. Ils pensent que quand les fonds départementaux, qui sont ceux des contribuables, sont employés à une construction communale, les ouvriers du département devraient être préférés. Ils se demandent quelles sont les autorités complaisantes qui ferment ainsi les yeux pour permettre à l'entrepreneur de prendre des matériaux autres que ceux qui sont désignés dans son devis, et pourquoi le sous-préfet de Vire, qui a surtout mission de protéger l'industrie de son arrondissement, ne s'en occupa pas.  

 

Janvier 1893  -  Écrasé sous un arbre.  -  Mercredi, à Maisoncelles-la-Jourdan, le sieur Tirard, 30 ans, qui demeure à Vire, travaillait à la ferme de M. Levergeois père, a abattre des arbres. Il venait de scier un gros tronc de hêtre, haut de cinq mètres, lorsque l'arbre glissa sur sa base et, tombant perpendiculairement au pied du talus, vint écraser sous son extrémité supérieure le malheureux ouvrier. 

Tirard avait le crâne fracturé à la base, la mâchoire inférieure brisée, la jambe gauche et la cuisse gauche fracturées, le bras gauche brisé, les os passaient à travers les chairs. Il est mort comme on le transportait à Vire. Il laisse une veuve et 3 enfants sans ressources. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1893   -   Agression.   -  La semaine dernière, le nommé Paul, journalier à Maisoncelles, venait à Vire, pris de boisson, il rencontra dans la Grande-Rue un couple de personnes et en reçut sur la tête un coup terrible qui le renversa et lui fit une blessure d'où le sang s'échappait à flots. Une enquête fit découvrir les auteurs de cette agression, les nommés Louis Montagne, cordonnier, lequel avait frappé, avec un coup de poing américain, et la femme Frontier, dite la Belle Augustine. Procès-verbal a été dressé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Incendie.  -  Un incendie a éclaté, le soir, dans un hangar situé à l'une des extrémités des bâtiments de la ferme occupée par le sieur Donatien Pellier, cultivateur à Maisoncelles-la-Jourdan. Les pertes, pour le fermier, s'élèvent à 10 200 fr. Les bâtiments incendiés appartiennent à Mme de Graveron. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1895  -  Voleuse pincée.   -   Le sieur Anquetil, de Maisoncelles-la-Jourdan, désespéré de voir qu’on lui volait à chaque instant des volailles, fixa à la porte du poulailler un fil de fer correspondant à une sonnette placée à la tête du lit de son domestique. L'autre nuit, la sonnette fonctionna vers onze heures. Le domestique se leva et surprit la voleuse, une veuve Robbes, 58 ans, ouvrière en bonneterie, née à Vire. Elle fut arrêtée. Nous recommandons le procédé du sieur Anquetil aux propriétaires de volailles. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1896  -  Mort du tétanos.   -   Le sieur Soret, cantonnier à Maisoncelles-la-Jourdan, près Vire, eut le bras droit pris entre un tronc d'arbre et le moyeu d'une voiture. Le médecin jugea l'amputation indispensable. Le blessé et la famille se refusèrent à cette opération.

Le tétanos s'est déclaré et ce malheureux est mort pour n'avoir pas voulu subir l'amputation. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Lugubre découverte.  -  Le corps du sieur Victor Vivier, 50 ans, maçon à Vire, a été trouvé pendu à un arbre dans un bois, à Maisoncelles-la-Jourdan. Le visage était en décomposition. La mort remontait à 2 mois environ. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Blessée par une vache.    La dame Salles, cultivatrice à Maisoncelles-la-Jourdan, près Vire, était  allée chercher une vache dans un pré pour la ramener à L'établé. La bête, ordinairement très douce, devint subitement furieuse et se précipita sur la dame Salles qui fut roulée sur le sol et criblée de coups de cornes. Celle-ci portant dans ses bras son enfant de trois ans, n'a pu se défendre. La malheureuse mère a reçu de nombreuses blessures sur tout le corps, surtout à une jambe. Son pauvre petit, lui aussi , a quelques contusions au visage, au ventre et aux jambes. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1903    -   Victimes de l’alcool.  -  Le sieur Auguste Léon, 34 ans, domestique à Maisoncelles-la-Jourdan, près Vire, s'enivrait chaque fois qu'on lui permettait de sortir. Ces jours derniers, on le trouvait dans un champ où il était tombé, frappé d'une congestion pulmonaire. Il demanda qu'on le transportât chez sa mère, à Saint-Sever, mais, encours de route, il rendit le dernier soupir, succombant aux suites de la congestion pulmonaire provoquée-par l'alcool.

— Pendant que sa femme était, le soir, à soigner les bestiaux, le sieur Louis Larcher, 28 ans, cultivateur à St-Martin-de-Sallen, près Thury-Harcourt, s'est pendu dans son grenier. C'était aussi un alcoolique.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Orages et pluies.  -  Le temps est incertain. Nous sommes dans l'été, on ne le dirait pas. Les foins ont été compromis par les pluies, les jardins sont dans un état déplorable. Il se confirme qu'il n'y aura pas de pommes du tout.

—  Vendredi, la foudre a tué un cheval de 450 fr. au sieur Devaux, cultivateur à Thaon, près Caen.

—  A Landelles, près Vire, une pouliche a été tuée sous un chêne par la foudre. 

—  A propos de ces orages, on rappelle celui de l'Ascension, en 1828, pendant lequel le tonnerre tomba sur l'église de Maisoncelles-la-Jourdan. Le maire et sept autres personnes furent tués et 150 blessées.

—  Malgré le soleil, il fait froid. Dans la nuit de samedi, il y a eu 5 degrés au-dessous de zéro à Londres.

—  Dimanche, 25 000 pigeons voyageurs belges avaient été lancés en France, 8 000 ne sont pas rentrés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1915  -  Une triste fin.  -  Mourant de misère et de froid, un mendiant, Théophile Yver, tomba sur la route, à Maisoncelles-la-Jourdan, près Vire. Des passants transportèrent ce malheureux dans une étable, où il expira peu de temps après.

 

Juillet 1916  -  Les blessés en Normandie.  -  Après être restés assez longtemps vides, nos hôpitaux sa remplissent de nouveau. Dans certaines formations sanitaires, les grands blessés sont assez nombreux. Par malheur, les infirmières se raréfient. Les femmes dévouées qui, depuis deux ans. sont demeurées à leur poste, commencent à se fatiguer. Être infirmière à présent, ce n'est plus du snobisme, c'est du vrai dévouement. Aussi adresse-t-on un pressant appel aux dames qui voudraient aller consacrer, chaque jour, quelques heures à soigner les blessés. On les accueillera avec empressement et reconnaissance dans les hôpitaux caennais. 

Nos voisins de la Manche ont reçu, eux, des blessés Boches. A Coutances, il en est arrivé 280, qu'on a logés dans le grand séminaire. Ce sont des prisonniers faits dans les premiers jours de juillet. Il y en a de grièvement atteints et plusieurs, déjà, ont succombé.

 

Juillet 1916  -  La faucheuse mécanique.  -  A Maisoncelles-la-Jourdan, près Vire, une jeune fille, Mlle Lecoq, qui fauchait dans un pré de la ferme de M. Restout, tomba et fut grièvement blessée à la cuisse par les lames de la machine. Son état n'est pas inquiétant. 

 

Janvier 1925   -  Une femme se noie.   -    Le 6 janvier, vers 13 heures, le cadavre de Mme Fontaine, âgée de 48 ans, rentière à Maisoncelles-la-Jourdan, a été trouvé dans le bief de l'usine Roger et Buffard, à Billard. 

On attribue ce suicide à l'état maladif de la désespérée.    (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1925  -  Domestique voleur.  -  Pelluet, âgé de 26 ans, était domestique de ferme à Saint-Martin-de-Chaulieu, quand se trouvant à Sourdeval il y vola une bicyclette dans la cour d'un hôtel, puis, à quelques jours d'intervalle, il s'introduisit dans la demeure de la dame Robbes, propriétaire à Maisoncelles-le-Jourdan, et avec effraction, déroba une somme de 150 francs. Pelluet, qui est en état de récidive pour vol, aurait sans doute commis d'autres faits si, après une habille et active filature, les gendarmes ne l’avaient enfin arrête dans une des rues de Vire alors qu'il était fortement pris de boisson.

Pelluet est condamné à un an de prison et à 5 francs d'amende pour contravention d'ivresse.

 

Février 1927  -  Tragique partie de chasse .  -  Quatre chasseurs virois, MM. Biolay, Bansard, Deslandes et Asseline, chassaient l'autre dimanche dans le bois de Maisoncelles-la-Jourdan, lorsque M. Auguste Deslandes, pour se hisser sur une pierre qui lui barrait le passage, s'aida de son fusil dont il avait posé la crosse sur le bloc. Mais la crosse glissa, un des chiens heurta la pierre, le coup partit et le malheureux, atteint à la gorge tomba foudroyé. Il était âgé de 47 ans et occupait depuis une trentaine d'années, un poste de confiance à la brasserie Meyer et Dior. Ce terrible accident a produit dans toute la région une compréhensible émotion.

 

Mai 1828  -  La foudre.  -  La foudre touche l'église de Maisoncelles, provoquant la chute d'une partie du clocher sur la nef, en pleine célébration de la messe, et tuant six personnes, dont le maire, M. de Maisoncelles, et en blessant une cinquantaine.

 

Janvier 1932   -   Un facteur des Postes se fracture un bras.   -   Vendredi, dans l'après-midi, M. Palard, attaché au service de la poste de Vire, effectuait à bicyclette sa tournée de distribution des lettres dans la commune de Maisoncelles-la-Jourdan, lorsque, par suite d'un dérapage, il tomba sur la route. Dans sa chute, il s'est fracturé le bras droit, qui déjà, au cours des hostilités, avait reçu une blessure. . (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1932   -   Des bois flambent.   -   Une vingtaine d'hectares d'un bois à Maisoncelles-la-Jourdan, appartenant à M. Bondonnet, président du Tribunal civil de Vire, ont été détruits par un incendie.

Au cours de l'enquête, on a trouvé à l'entrée d'un terrier le foyer d'un feu qui doit avoir été allumé pour enfumer le terrier et qui a probablement provoqué le sinistre. (Bonhomme Normand)

 

Décembre 1937  -  Un nouveau circuit de poste automobile rurale.   -   L'Administration des P.T.T. mettra en service, au mois de mars 1938, dans la région Vire-Saint-Sever, un circuit de Poste automobile rurale qui desservira les communes ci-dessous :

Saint-Martin-de-Tallevende ; St-Manvieu-Bocage ; Mesnil-Caussois ; Mesnil-Clinchamps ; Mesnil-Robert ; Campagnolles ; Coulonces, Maisoncelles-la-Jonrdan, Roullours, Vaudry.

Des postes de correspondants postaux et de distributeurs communaux seront créés dans chacune des localités visitées.

Les personnes résidant dans la partie agglomérée de la commune et désireuses de se voir confier l'un ou l'autre emploi, sont invitées à faire acte de candidature en adressant leur demande  sur papier libre, à M. le Directeur des Postes, à Caen. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1939   -   L’escroquerie au tirage.   -   M. Auguste Foucault, 80 ans, cultivateur à la « Vengeonnière », commune de Malsoncelles-la-Jourdan, reçut la visite, le 7 juillet dernier, d'un homme assez jeune, se disant au service d'une société de capitalisation de Paris, dont M. Foucault possédait un titre. L’homme promit au cultivateur de le faire participer à un tirage ayant lieu dans 6 mois,

cette opération devant lui rapporter 10 000 fr., s'il lui était versé 2 000 fr . comptant.

M. Foucault donna les 2 000 fr. mais, en janvier, étant sans nouvelles de son titre, il écrivit au directeur de Paris qui, n'ayant reçu aucun encaissement de la part du cultivateur, lui conseilla de porter plainte à la gendarmerie. Une enquête est ouverte. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1940  -  Délit de chasse.  -  M. Prestavoine est poursuivi pour avoir commis un délit de chasse à Maisoncelles-la-Jourdan. Il récolte 100 francs d'amende.  

 

Novembre 1946  -  Une tragique partie de chasse.  -   M. Alfred Fourmy, 39 ans, de Maisoncelles-la-Jourdan, chassait en compagnie de M. Albert Mazure, 76 ans, cultivateur au même lieu. Comme ils se trouvaient au Petit Rocher, M. Fourmy franchit sans encombre un fossé. Il n’en fut pas de même de son compagnon qui le suivait et dont l’arme en tombant à terre provoqua le départ d’un coup de feu.

Atteint derrière l’oreille, M. Fourmy s’abattit foudroyé perdant son sang en abondance et la cervelle s’échappant par la blessure. Le malheureux jeune homme devait succomber une heure et demi après l’accident. Il était père d’une fillette de 8 ans et d’un garçon de 6 ans. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Vire. 

Canton de Vire : Maisoncelle-la-Jourdan. (R).  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1950   -   Le Bocage à l’honneur.   -   Le colonel Le Bideau. commandant la subdivision de Caen procedera le dimanche 30 avril, à la remise de la croix de guerre à diverses communes du canton de Vire : A 10 h. 30. Roullours ; 11 h. 15,  Maisoncelies-la-Jourdan ; 12 heures, Neuville ; 15 h., Truttemer-le-Grand ; 15 h. 30, Truttemer-le-Petit ; 16 h. 15. La Lande-Vaumont ; 17 heures, Saint-Germain-de-Tallevende.

La fanfare municipale de Vire participera à ces cérémonies. (Le Bonhomme Libre)

21  -  MAISONCELLES-LA-JOURDAN  -  L'église

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