15 Décembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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Le MANOIR

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Maneriens, Maneriennes


Avril 1840   -   Nouvelle local.  -   On vient de trouver dans la commune du Manoir, près de la colonne milliaire, une pièce d'argent de l'empereur Trébonen-Galle, qui régna de 251 à 254.

Cette pièce qui n'est pas dépourvue d'intérêt, porte d'un côté, le buste radié de l'empereur, à droite, avec la légende : IMP. C.C.  VIB. TREB. GALLVS. AVG. Sur le revers on lit : IVNO MARTIALIS femme assise tenant des épis de la main droite. Peu de jours auparavant on avait trouvé dans la pièce même de la Guerre, où est placé le milliaire, une pièce d'or de Philippe de Valois.

Heureusement un amateur de notre ville l'a soustraite au creuset des orfèvres, ce qui nous a permis de l'examiner. D'un côté le roi, la couronne en tête, assis sur le trône, revêtu de ses habits royaux, tient de la main droite une épée nue, et de la gauche un écu semé de fleurs de lys, la légende porte : XPC : PHILIPPVS : DEI : GRA : FRANCORVM : REX. Sur le revers, une croix à fleurons renfermée dans un quatre-feuille ; la légende porte : XPC : VINCIT : XPC : REGNAT : XPC : IMPERAT.

Cette pièce qui est l’Écu d'or fin, fabriqué en 1336, valait alors 20 sols. (Source  : L'Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1841   -   Agriculture.  -  Une nouvelle espèce de chanvre va prochainement se propager dans notre arrondissement, grâce aux soins empressés de M. Jules de Clinchamps, propriétaire au Manoir.

Ce citoyen zélé pour tout ce qui se rattache aux intérêts agricoles du pays, vient d'en distribuer de la graine à plusieurs cultivateurs du canton de Ryes.

Nous faisons des vœux pour que cette culture s'étende de plus en plus, la graine de cette belle espèce de chanvre produit une plante de 5 à 6 mètres de hauteur. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Août 1841   -   Nouvelles locales.   -  La moisson est terminée dans notre pays, tous les grains sont heureusement engrangés, et les craintes que le mauvais temps de la première moitié du mois d'août avait fait concevoir sont tout à fait dissipées. Dans le Bocage, la récolte est bien avancée aussi.

Si dans les fortes terres les blés n'ont pas produit autant que dans les années d'abondance, ils seront du moins de bonne qualité, et les petites terres ont donné des récoltes excellentes. En résumé, la récolte sera en général plutôt au-dessus qu'au-dessous de la moyenne.

Il faut constater aussi que rarement année a été plus favorable aux herbagers : les pluies ont amené un second printemps, les prairies artificielles de toute la plaine et les pâturages de la vallée d'Auge et du Bessin sont riches de végétation comme au mois de mai.

Dans toute la France, la récolte se sera bien faite, et tout annonce que les mercuriales se maintiendront à un taux qui, favorable au cultivateur, établira le pain à un prix modéré. On pense que la moyenne sera dans les halles de notre pays de 10 à 20 fr. l'hect. au plus. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Nous avons à enregistrer plusieurs accidents fâcheux arrivés ces jours derniers dans notre contrée.

M. Longuet, de Condé-sur-SeulIes, revenait de Mondaye avec sa femme et son jeune fils, ces deux derniers étaient montés sur un cheval qui, s'étant trouvé tout-à-coup effrayé, les a jetés violemment à terre, écrasant la tête de l'enfant qui est mort immédiatement, les blessures de la mère sont assez graves pour faire craindre pour sa vie.

— Encore une imprudence de la part d'un voiturier : un sieur Roger James, cultivateur au Manoir est tombé sous la roue de sa voiture, sur le devant de laquelle il s'était assis, ses blessures quoique graves laissent espoir de guérison. 

— Un autre malheur est arrivé dans une commune voisine. Le petit valet d'un sieur Gouy, cultivateur à Vienne, au retour de la charrue était monté sur un de ses chevaux qui marchait derrière les autres à une certaine distance. Ce cheval voulant les rejoindre, a pris subitement le galop et a renversé l'enfant qui, embarrassé dans les traits a été traîné par terre pendant près d'une demi lieue. On l'a ramassé horriblement brisé et sans vie.

— Nous apprenons aussi qu'à St-Vigor, une servante a eu la tête brisée par un taureau ; la malheureuse est morte sur le coup. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Février 1843   -  Nouvelles locales.   -  On avait annoncé un hiver rigoureux pour l'année 1842-43, déjà le solstice d'hiver est passé, l'année 1843 s'ouvre, le soleil commence à remonter sur l'horizon, et la température est restée jusqu'ici fort douce et fort égale, on a compté, en décembre, des journées comparables à celles de mars et d'avril.

Les cultivateurs en sont arrivés au point de désirer quelques gelées pour empêcher que les plantes semées ne s'avancent trop.

En Suisse, on récolte déjà des fraises dans les bonnes expositions, et de toutes parts on signale des phénomènes de précocité surprenants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  La semaine dernière la neige est tombée pendant trois jours sur notre contrée avec une abondance inaccoutumée, surtout à l'époque avancée de la saison où nous nous trouvons. Un tapis blanc, d'une épaisseur très considérable en certains endroits, a couvert les champs, les routes, les rues , les toits des maisons.

L'arrivée des voitures publiques a été retardée, les malles-poste de Paris et de Cherbourg ont subi dans les heures de passage en notre ville, six à huit de retard : vendredi, celle de Granville à Bayeux a été retardée de 24 heures, il paraît que le parcours de la forêt de Neuilly était devenu impraticable.

Au reste, le dégel dure depuis plusieurs jours, la température s'est sensiblement adoucie et les circulations se rétablissent sur tous les points. Nous n'avons pas appris qu'il soit arrivé dans notre, contrée, par suite de ce mauvais temps, d'accidents graves : seulement, vendredi matin on a trouvé dans la neige, au chemin de la Croix de Vienne, le cadavre d'un sieur Noël Desprez, cultivateur au Manoir. La veille au soir, il avait quitté Bayeux dans un état complet d'ivresse, et il sera sans doute tombé dans la neige sans avoir pu se relever : cet homme avait l'habitude de boire outre mesure et personne dans le pays n'a été surpris de l'événement qui a terminé son existence. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   Le nommé Prunier du Manoir près Bayeux ayant rencontré sur son chemin une jeune fille de 14 ans chercha à la déshonorer par un acte de violente brutalité. Les débats de cette affaire ont eu lieu à huis-clos. Prunier a été condamné à 20 ans de travaux forcés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   Les journaux de notre département et de la Manche mentionnent des accidents trop fréquents causés par des chiens vagabonds et atteints d'hydrophobie. 

Ces funestes exemples doivent engager les populations et les administrations de nos contrées à faire exécuter scrupuleusement et sévèrement les arrêtés administratifs, assez à temps pour prévenir de si terribles accidents aux quels chaque jour l'on est exposé par la divagation incessante de cette foule de chiens, sinon habituellement nuisible, au moins complètement inutile. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.   -  Un vol de grains avec fausses clefs a eu lieu dernièrement dans la commune du Manoir. Le nouveau fermier trouvait le moyen de nourrir ses chevaux au préjudice du fermier sortant habitant une ferme éloignée.

Pris en flagrant délit par le garde-champêtre, qui s'était caché dans la grange, le coupable à trouvé le moyen de s'esquiver. On est à sa recherche. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1851   -   On nous écrit d'Isigny, le 1er  mars.   -  Depuis quelques semaines, le tribunal de simple police d'Isigny a prononcé plusieurs condamnations à l'amende, et même à l'emprisonnement, pour contravention aux règlements relatifs à la rapidité et à la direction des voitures.

Samedi dernier, une voiture dans laquelle se trouvait le sieur James, cultivateur, au Manoir, a été accrochée par la malle-poste de Paris à Cherbourg. Par suite du choc, M. James fut jeté violemment sur le pavé et blessé à la tête. Il parait que cette blessure n'aura pas de suites fâcheuses.

  Le même jour, une femme Jeanne a été renversée par un cabriolet, dont une roue lui a fait une blessure assez légère à la jambe droite. Le propriétaire du cabriolet n'a pu être connu.

  La policé a arrêté le sieur André Guillaume, comme inculpé d'un vol en la commune de Vaubadon. Cet individu est coutumier du fait. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1852   -   Un Incendie.  -   Un Incendie considérable a éclaté hier matin vers 5 heures, dans la commune du Manoir, canton de Ryes. Deux corps de ferme, appartenant aux dames veuves Desmares et Lebrun, et comprenant environ huit ou dix bâtiments, ont été malheureusement la proie des flammes. On attribue cet incendie à une imprudence.

Les populations environnantes, avec un empressement des plus grands éloges, se sont portées sur le lieu du sinistre. Les habitants de Saint-Gabriel, de Villiers-le-Sec et de Martragny, avec leurs pompes, les séminaires de Sommervieu et de Villiers, la compagnie de pompiers de Vaux-sur-Seulles, ont rivalisé de zèle pour maîtriser le feu. Grâce à la réunion de tous ces secours, le presbytère de la commune a été préservé, et l'on a pu éviter de plus grands désastres.

On n'a presque rien sauvé du mobilier de la dame Lebrun. Deux chevaux appartenant à la dame Desmares ont péri.

Ces immeubles étaient, dit-on, assurés, mais bien au-dessous de leur valeur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1852   -  Tribunal de Police correctionnelle.  -  Nous avons mentionné un incendie qui a eu lieu le 8 mars dernier, au Manoir, sur les propriétés des dames Desmares et Le Brun. L'enquête judiciaire a constaté que la malveillance était étrangère à ce sinistre qui a causé des dégâts importants, et qui était dû à l'imprudence d'un jeune garçon de ferme, âgé de 15 ans, le nommé Eugène Lemeray, né à la Meauffe, arrondissement de St-Lô. Il a été condamné à 100 francs d'amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Noyades.   -   Une mendiante s'est aussi noyée, nous dit-on, au Manoir, dans un fossé plein d'eau. Nous manquons de détails.

—   Un malheureux habitant d'Asnelles s'est noyé, cette semaine. On a trouvé sur la plage, à Ver, son cadavre, que la mer avait rejeté. Ses mains étaient attachées avec son mouchoir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1856   -   Un nouveau chien.   -   La semaine dernière, un fermier de la commune du Manoir, canton de Ryes, qui exploite la ferme située au hameau de Pierre-Solein, a éprouvé une perte considérable de moutons.

Voici comment elle nous à été racontée :

On avait enfermé la nuit, avec le troupeau, un nouveau chien qu’on croyait dressé et qui n'était que féroce. Quand, le lendemain, on ouvrit la porte de la bergerie, une des brebis était étranglée, trente autres, pleines la plupart, en se pressant et s’entassant de frayeur les unes sur les autres, avaient péri étouffées.   (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1861   -   Par décret.   -    Par décret du 17 novembre, le sieur Thomasse (Jean-Jacques), gendarme à la compagnie du Calvados, domicilié au Manoir, et qui compte 26 ans de services effectifs, a été admis à la retraite.

La pension annuelle de ce militaire, qui prend date au 1er mai dernier, est fixée à la somme de 447 fr. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Août 1879  -  Année scolaire 1878-1879.  -  Le département du Calvados, d'une population de 450 220 habitants, compte 764 communes possédant 1 019 écoles primaires, publiques ou libres, et 25 salles d'asile. 5 écoles enfantine sont été créées en 1878. La rentrée prochaine en verra sans doute ouvrir de nouvelles.

Écoles primaires : 598 communes possèdent au moins une école publique ; 152, sont réunies légalement pour l'entretien d'une école publique ; 6 ont une école libre tenant lieu d'école publique ; 6 ont une école spéciale libre tenant lieu d'école spéciale publique ; 2 sont dépourvues d'écoles.

Ces 2 communes sont : Le Manoir (205 hab.), et Vienne (214 hab.).

Des projets de construction sont à l'étude. Si l'on jette un coup d’œil à ce rapport, on voit que 15 communes réunies présentent un effectif de 5 à 700 habitants et que leurs classes reçoivent de 50 à 80 élèves des deux sexes. Le dédoublement de l'école mixte serait nécessaire.

88 communes du département, tout en ayant une population quelquefois inférieure à 500 habitants, ont été soucieuses des intérêts de leurs enfants pour établir 2 écoles spéciales, dans 66 chefs lieux scolaires.

Sur 1 019 écoles primaires, 901 sont publiques et 118 sont libres. Si on les considère au point de vue de leur nature on a : Écoles publiques. 314 spéciales aux garçons ; 287 spéciales  aux filles ; 300 mixtes Écoles libres ; 12 spéciales aux garçons ; 96 spéciales aux filles ; 10 mixtes.

130 écoles mixtes sont confiées à des instituteurs et 180 à des institutrices.

On peut encore classer ces écoles en : 697 écoles laïques publiques ; 40 écoles laïques libres ; 204 écoles congréganistes publiques ; 78 écoles congréganistes libres.

 

Août 1879  -  Année scolaire 1878-1879.  -  Cours d’adultes  - 431 cours d'adultes, 332 pour les hommes et 99 pour les femmes, ont reçu 4 576 élèves, ou 3 635 jeunes gens et 941 Jeunes filles. Les résultats obtenus ont été assez bons.

Certificats d’études primaires.  -  390 écoles ont présenté 1 049 élèves ; 801 certificats ont été délivrés.

MM. les Inspecteurs primaires classent ainsi les 1 019, écoles publiques et libres du département 595 bonnes ; 280 assez bonnes ; 114 passables ; 30 médiocres.

Sur 6 132 élèves qui ont quitté l'école, 2 p. 100 ne savaient ni lire ni écrire ; 3,14 p. 100 savaient lire seulement ; 8,20 p. 100 savaient lire et écrire ; 30,67 p. 100 savaient lire,  écrire et compter ; 57,15 p. 100 connaissaient l'orthographe et des matières facultatives.

 

Octobre 1888  -  Un sort.  -  Ce n'est pas possible, il faut que quelque sorcier ait jeté un sort sur le conseil municipal de la commune du Manoir, arrondissement de Bayeux. Depuis la fin de l'année 1884, jusqu'à ce jour, le conseil municipal a vu, paraît-il, mourir trois de ses membres, dont deux adjoints. Au mois de juin 1885, il en mourait deux le même-jour. Le 11 juillet suivant, on procédait à l'élection complémentaire de cinq membres, dont un adjoint.

Dans les premiers jours d'août de la même année, mourait le doyen du conseil, à 83 ans, il est vrai. Cette année, le 18 janvier, mourait l'adjoint. Le 6 mai, le conseil est reformé en entier. Tout dernièrement, un nouveau décès se produit dans son sein, M. Emmanuel Adeline meurt subitement de la rupture d'un anévrisme ? C'est à faire reculer les futurs conseillers dans cette commune qui ne compte pas deux cents habitants.

 

Novembre 1890  - Les voleurs de bestiaux.  -  Le sieur Gibert, bourrelier à Villier-le-Sec  avait deux veaux à l’attache au Manoir. On lui en a volé un de 6 mois pendant la nuit.

 

Novembre 1893  -  Chronique judiciaire.  -   Edmond Mahieu, 21 ans, domestique au Manoir, 16 fr., blessures en faisant le moulinet avec un maillet. 

— Émile Moulins, 35 ans, journalier à Canchy, 6 semaines et 11 fr., coups et dommages à la propriété d'autrui. 

— Désirée Lahaye, femme Léon Maresq, 31 ans, fabricants de paniers à St-Paul-du-Vernay, 1 mois, vol. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1898  -  Mesures sanitaires.     L'entrée du bétail espagnol et portugais est interdite en France à cause de la fièvre aphteuse. 

— M. le préfet du Calvados vient, de prendre un arrêté relatif aux mesures à prendre pour l'introduction et la mise en vente, dans le Calvados, des moutons destinés à la boucherie et  provenant de départements affectés de fièvre aphteuse ou de clavelée. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1898  -  Les voleurs de bestiaux.    On a volé, la nuit, dans un herbage, un agneau de 40 fr. au sieur Valette, vétérinaire à Bréville, canton de Troarn.

— Une génisse de 500 francs a été volée au sieur Jules Catherine, journalier au Manoir, près Ryes.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1900   -   Un sale personnage.   -   Le sieur Joseph Duval, domestique au Manoir, a porté, plainte à la gendarmerie de Ryes, au sujet de violences et attentats aux mœurs commis envers lui par le sieur Louis Maillard, cultivateur dans la même commune.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1900  -  Tentatives de viol.  -  Le nommé Auguste Cotel, que l'on croit être domestique au Manoir, a tenté de violer la dame veuve Berthe Loisel, servante à Sully, près Bayeux.

— On a arrêté Jules Lefrançois, 49 ans, journalier à Mosles, sous l'inculpation de tentative de viol sur unes veuve Varin, sans, profession, domiciliée chez un logeur de Bayeux. (Source :  Le Bonhomme Normand)

 

Février 1908  -  Le charivari.  -  Depuis le 17 janvier, un charivari avait lieu chaque soir dans la demeure d'un M. B...., Cultivateur au hameau de l' " Arbre de Villiers ".

Les uns soufflaient dans des cornes, les autres jouaient de l'accordéon, frappaient sur des vieilles timbales, c'était très amusant. Malheureusement, les gendarmes ennemis de la gaieté, vinrent troubler la fête et quatre des musiciens firent l'objet d'un procès-verbal.

 

Février 1909  -  Braconnage.  -  Surpris en flagrant délit de braconnage, le curé, insulte les gendarmes. Absent à l'audience, il est condamné à 50 francs d'amende.

 

Juin 1912  -  Broyé par un plafond.  -  M. Gervais, cultivateur, a découvert son domestique, Eugène Gauvain, 58 ans, écrasé dans son lit par le plafond de l'écurie ; le malheureux était depuis 10 jours seulement à son service. Le plafond a cédé parce que la tempête d'il y a 15 jours avait très endommagé le toit et le pignon de l'immeuble.

 

Avril 1916  -  Prisonniers de guerre pour les travaux agricoles.  -  Le Ministre de l'Agriculture vient d'accorder au département du Calvados un contingent de 140 prisonniers choisis parmi les hommes exercés aux travaux agricoles. Ces prisonniers pourront être attribués par équipes de 20, non compris la garde. Ils doivent être logés ensemble, mais peuvent être divisés pour le travail en groupe de 5, au minimum. Les Comités agricoles, les Syndicats et les particuliers qui désirent utiliser leur travail, sont priés de faire parvenir une demande à la Préfecture le plus tôt possible, en donnant les détails nécessaires sur l'étendue et la nature du travail à effectuer et sur l'époque où  devra commencer le travail.

 

Avril 1916  -  Un équipage à la rivière.  -  Un cultivateur du Manoir, M. Lendormy, 55 ans, revenait en voiture, du marché de Bayeux. Il était, paraît-il, ivre et dormait. Au lieu de suivre la route, le cheval prit le chemin de la Seulles et tomba à l'eau avec son chargement. Une voisine du lieu de l'accident, Mme Letteron, ayant aperçu la voiture engagée sous un pont, accourut et creva la bâche à coups de couteau pour permettre au cultivateur de se sauver. Mais celui-ci replia la bâche qui formait obstacle et l'attelage fut entraîné par le courant. On  retrouva plus loin le cheval noyé et la voiture retournée. Mais c'est en vain qu'on sonda la rivière pour découvrir M. Lendormy.

 

Avril 1916  -  Le temps qu’il fait.  -  Le vent était encore maigre pendant les fêtes de Pâques, et la végétation était sensiblement en retard. Mais, depuis quatre jours, les hirondelles et les martinets sont arrivés, apportant le printemps dans le vent de leurs ailes et, tout d'un coup, feuilles et fleurs ont jailli de partout. La température s'est élevée rapidement et le courant des rivières, grossies par les dernières pluies, s'est amorti. Cette fois, c'est le vrai printemps ! Puisse-t-il nous apporter un peu d'espérance et nous faire entrevoir la fin de nos misères !

 

Novembre 1920  -  Singulière agression.   -   Revenant en voiture de traire ses vaches, une servante de M. Charles Panier, cultivateur au Manoir, canton de Ryes, la jeune Augustine Féret, 11 ans a été enlevée de sa voilure et jetée à terre par un déséquilibré, nommé Georges Moisan, que l'on recherche. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1930   -  Une auto prend feu   -   M. Henri Bodin, marchand de tissus, demeurant chez ses parents, à Courseulles, quittait cette commune en automobile chargée de marchandises qu'il allait offrir à des clients dans la Manche. En traversant la commune du Manoir, M. Bodin aperçu une flamme qui jaillissait sous le réservoir à essence de sa voiture. Aussitôt il stoppa, mais quelques secondes après, le réservoir faisait explosion, transformant l'auto en une véritable torche, dont les flammes s'élevaient à une dizaine de mètres. En dix minutes, il ne restait plus de la voiture qu'un amas de ferraille. M. Bodin éprouve un préjudice de 14 à 15 000 francs dont 8 à 9000 francs pour les marchandises. Il y a assurance.  L'incendie serait dû à un court circuit ou à un retour de flammes.

 

Janvier 1931  -  les aides aux jeunes filles.  -  Dots attribuées en 1930 aux jeunes filles de familles nombreuses. La Commission départementale, chargée de l’attribution des  dots y a donc eu à se prononcer pour cinquante attributions sur soixante et onze dossiers constitués.

Le Manoir. — Mlle. Quenel Suzanne, âgée de 20 ans, appartient à une famille de 9 enfants vivants. Le père, mobilisé pendant les hostilités, est cantonnier du service vicinal depuis 19 années. La postulante a d'abord aidé sa mère malade aux soins du ménage, ensuite, elle a appris le métier de couturière pour travailler à la journée chez les fermiers. De très bons  renseignements ont été recueillis sur sa conduite et sa moralité. Elle a contracté mariage, le 21 juin dernier, avec M. Diot, ouvrier agricole, d'une famille de 5 enfants. 

 

Mai 1938   -   Un grave accident près de Bayeux.   -   Sur la route de Bayeux à Courseulles, au lieu dit « la Colonne, au Manoir », un cycliste M. Pierre Ducoudray, journalier à Longues-sur-Mer, a été renverse par une automobile qui suivait la même direction que lui et que conduisait M. Pierre Blu, 32 ans. attaché au ministère de l'Air.

Le cycliste a été transporté à la clinique de la rue d'Aprigny, à Bayeux.

Le docteur Jeanne, qui a examiné le blessé, a constaté une fracture du crâne et de très fortes contusions.

M. Ducoudray, qui est âgé de 37 ans, est père de six enfants. Ses blessures, quoique graves, ne mettent pas sa vie en danger. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Novembre 1938   -  La colonne romaine du Manoir de Bayeux.   -   En 1919, au cours de travaux, on découvrit sur le territoire de la commune du Manoir, canton de Ryes, en bordure de la route de Bayeux à Courseulles, une colonne milliaire qui indiquait que, sur cette voie, un chemin romain de Bayeux au Bas-du-Port, était situé à 5 000 pas de la ville de Bayeux.

Cette colonne, par suite des intempéries, est fendue du haut en bas.

Sur le rapport du docteur Gosselin, le Conseil général décide que les frais de réparation de cette colonne seront pris sur les crédits qui avaient été affectés, il y a quelques années par le Conseil général, pour la réparation de la colonne de Formigny, restés inscrits au budget.. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1940  -  Un mauvais chef de famille.  -  Ivrogne invétéré, Marius Jullien, 42 ans, ouvrier agricole au Manoir, rend la vie infernale à sa femme et aux enfants de celle-ci. A propos de tout et de rien, il les frappe et ceci avec la dernière brutalité.
Au cours d'une scène particulièrement violente, i
l a battu si durement le petit René, âgé de 11 ans 1/2, que l'enfant saigna abondamment du nez et souffre de douleurs dans la tête.
Cette fois, décidée à ce que ce calvaire cesse, Mme Jullien a posé une plainte entre les mains des gendarmes de Ryes, contre son mari. Celui-ci reconnaît qu'il était ivre ce
soir là, et déclare ne se souvenir de rien.

 

Mai 1941   -  Avis à la Population.   -   La Feldkommandantur du Calvados rappelle à la population que toute personne découvrant soit sur la voie publique, soit dans une propriété privée des objets ou imprimés suspects, tels, par exemple, que des tracts jetés par avion, doit en faire la remise à l'autorité militaire allemande la plus proche.

 

Août 1941   -  Noyade accidentelle.   -   Cardiaque et sujette à des étourdissements, Mme veuve Burnel, 73 ans, ménagère au Manoir, est tombée accidentellement dans le puits proche de son habitation. Le cadavre a été retiré par des voisins.

 

Octobre 1942   -   Un couple de cambrioleurs.   -   Après deux affaires de mœurs où des pères dénaturės furent assez sévèrement punis, la troisième affaire amenait, le 21 octobre, devant le jury, deux domestiques de Bayeux, Félix Lepeton, 31 ans, et sa concubine, Maria Melchiade, 36 ans, coupables du cambriolage de l'épicerie qu'exploitait de son vivant, au Manoir,  Mlle Legrand, buraliste, récemment décédée. Lepeton, qui savait la défunte riche, décida de cambrioler la boutique, restée Inhabitée et sous scellés. Pressentie, Maria Melchiade accepta avec empressement de participer à l'opération et prit soin de se munir de sacs pour mettre le butin. La nuit venue, tandis que la femme faisait le guet dans le jardin, Lepeton descella un carreau, escalada un mur et, une fois dans la place, visita tout, brisant les scellés et fracturant des serrures. Il s'empara de bouteilles d'alcool et de vins fins, de cigarettes, café, chocolat, sucre, poivre, etc.... ainsi que d'une certaine somme d'argent. Le tout fut mis dans les sacs apportés, caché dans un hangar et transporté le lendemain chez la femme Melchiade.

Alertés, les gendarmes de Bayeux devaient vite retrouver la cachette et le butin, ainsi que 14 036 fr. dissimulés dans un matelas. Les malfaiteurs furent aussitôt écroués.

Lepeton a déjà subi 6 condamnations pour vol et sa concubine 3. Les renseignements recueillis sur eux sont déplorables ; ils ne se livrent à aucun travail suivi et semblent vivre surtout du produit de leurs vols.

A l'audience, après l'interrogatoire des accusés, le défilé des témoins, un sévère réquisitoire de M. Thépaut, et malgré d'habiles plaidoiries de Mes P. Grandsard et Leforestier, la Cour a condamné Lepeton à 10 ans de travaux forcés et 20 ans d'interdiction de séjour, et la femme Meichiade à 8 ans de réclusion et 20 ans d'interdiction de séjour. (Bonhomme Normand)

 

Juillet 1949   -   Une conscience chargée.  -   Jules Margueritte, 27 ans, ouvrier agricole au Manoir, dont nous avons annoncé la semaine dernière l'arrestation pour vol de bestiaux à Saint-Martin-des-Entrées et à Juaye-Mondaye, a reconnu en outre s'être emparé d'une vache appartement à M. Octave Marie, cultivateur à Bucéels, qu'il aurait vendue pour 67 000 francs à un boucher-expéditeur de Bretteville-l'Orgueilleuse. (Source  : Le Bonhomme Libre)

202.  -  EN NORMANDIE.  -  Bavardage.  -  LL.

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