UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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MATHIEU

Canton de Douvres-La-Délivrande

Les habitants de la commune sont des Mathieusains, Mathieusaines


Avril 1877   -  Sucre et foin.  -  Le prix élevé du sucre fait qu'on essaie d'en extraire un peu de tout. Un chimiste vient de découvrir un procédé pour faire du sucre avec du foin, cela n'a rien d'impossible, car chacun sait que le sucre existe en quantité plus ou moins grande dans tous les végétaux.  

 

Avril 1877   -  Le crime de Mathieu.  -  Un crime horrible a été commis, dans la nuit de samedi à dimanche, à Mathieu, commune de 760 habitants, située sur la route de Caen à la Délivrande.

Les victimes sont : M. Louis Grenier, âgé de 61 ans, célibataire, ancien maire, et sa servante, Marie-Anne Lemercier, âgée de 83 ans.

Les circonstances dans lesquelles le crime a été accompli, et le mystère dont il est entouré, ont vivement excité la curiosité publique. Afin de pouvoir donner des renseignements exacts, nous nous sommes rendu deux fois à Mathieu et dans les communes voisines où nous espérions pouvoir recueillir quelques détails se rapportant au crime. Voici le résumé de nos recherches :

La ferme où le crime a été commis est située à droite de la route de la Délivrande, à peu de distance de l'église, sur le chemin de Beuville. M. Grenier et sa servante couchent au rez-de-chaussée, dans deux salles, dont la porte d'accès, s'ouvrant sans bruit, ne ferme jamais à clef, pour les besoins de la domesticité. Deux jeunes  domestiques couchent dans l'écurie, située à une trentaine de mètres, le grand valet couche aussi à peu de distance, mais tous les samedis, il va passer la nuit chez sa femme, qui habite la commune, le chien de  garde, très bon de guet, est enchaîné dans une petite cour, à gauche du bâtiment principal. M. Grenier, la servante et les deux domestiques, s'étaient couchés à 9 heures et demie, vers une heure du matin, l'un des domestiques a donné, selon l'habitude à manger aux chevaux, un quart d'heure après, M. Grenier, endormi, sentait quelque chose lui passer sur la figure, il crut que c'était un chat et étendit la main pour le chasser.  C'est alors que l'assassin lui porta sur le front un coup violent d'un instrument contondant qui lui a ouvert le crâne et écrasé le nez, c'est même à la résistance de la racine du nez que M. Grenier doit de n'avoir pas été mortellement atteint.  Instinctivement, M. Grenier étendit la main et le bras pour parer les coups nombreux que l'assassin lui porta de nouveau. L'assassin, croyant avoir achevé M. Grenier, se dirigea vers le lit de la servante, elle était étendue sur le côté droit, c'est  dans cette position qu'elle a été frappée. Cette malheureuse femme a trois côtes brisées, le bras gauche cassé et la lèvre coupée.

M. Grenier, étourdi et aveuglé par le sang qui s'échappait de sa blessure, revint à lui en entendant les cris poussés par sa servante. Il eut le courage de se lever, de prendre un fusil à deux coups placé aux pieds de son lit, au moment où il pénétrait dans la chambre de la servante, il entendit la porte de l'appartement que l'assassin refermait tout doucement et avec précaution. M. Grenier sortit dans la cour et se dirigea en trébuchant vers l'écurie en laissant sur les murs la trace de ses mains ensanglantées. Il pénétra dans l'écurie, dont la porte était fermée, et appela les domestiques qui semblaient dormir, un se leva aussitôt, l'autre ne se présenta que quelques minutes plus tard, c'est, sur ce dernier que planent les soupçons. M. Grenier tomba bientôt entre les bras de ses domestiques qui, après l'avoir déposé sur son lit et avoir appelé du secours, envoyèrent chercher, à Douvres, M. le docteur Desmazures, et, à Caen, M. le docteur Léger.

L'assassin était-il seul ? On ne sait, et le bâton qu'on a trouve en face la porte de l'écurie pourrait bien être l'arme dont était porteur le deuxième assassin.

Quel a été le mobile du crime ? Le vol ? aucune tentative n'a été commise, d'un autre côté, pourquoi l'assassin, qui devait aussi bien connaître les habitudes de la maison que la disposition des lieux, n'a-t-il pas attendu que M Grenier, qui s'absente souvent pour affaire, fût hors de chez lui ? La vengeance ? Contre Grenier, c'est admissible, mais contre une vieille femme ayant déjà un pied dans la tombe, c'est invraisemblable.

Cette double tentative d'assassinat porte à croire que le mobile a été le vol et que l'assassin n'a pas eu le temps de le commettre. Il a frappé Grenier d'abord, le croyant mort, il s'est jeté sur la servante afin de ne pas être troublé, dans son oeuvre. C'est sans doute en entendant Grenier qu'il aura pris la fuite.

L'opinion publique, vivement émue, a porté ses soupçons de divers côtés, des noms ont été prononcés, on a parlé de menaces proférées par un ancien domestique. Mais tout cela est  resté à l'état de supposition et de commérages. M. le Procureur de la République et M. le Juge d'instruction, prévenus par M. Fontaine, maire de Mathieu, ont été dimanche toute la journée sur les lieux avec le médecin légiste, M. le docteur Denis-Dumont, ils y sont retournés lundi et mardi. On a, sans résultat, fait vider avec la pompe à incendie de la commune la mare de la cour de la ferme, dans laquelle on espérait trouver l'arme dont s'est servi l'assassin.

Cette arme n'est pas, comme on l'a supposé, un marteau, mais un bâton court ou un morceau de fer arrondi. Lorsqu'il a été frappé, M. Grenier n'a pas poussé un cri, la servante, au contraire, a crié au  secours ! à l'assassin ! Du reste les cris ne peuvent être entendus de l'écurie. Le chien de garde n'a pas aboyé et, détail curieux, depuis la nuit du crime, il n'aboie  plus et parait malade. Malgré les plus minutieuses investigations, on n'a pu découvrir des traces de pas ou d'escalade, toutes les portes étaient fermées, celle du jardin au loquet, celle donnant sur un pré entouré de haies au crochet.

Ce sont ces diverses circonstances qui ont fait arrêter les deux domestiques présents à la ferme la nuit du crime. Ils ont été écroués mardi à la prison, ce sont les nommés Benouville, âgé de 18 ans et Gilbert, âgé de 19 ans. Ce dernier, surnommé Caoutchouc, a de mauvais antécédents, il a été plusieurs années dans une maison de correction. Tous les deux sont de petite taille, ils ne portent pas leur âge, ils protestent de leur innocence.

S'ils sont coupables, l'arme dont ils se sont servis ne peut être loin, ils n'ont pas eu le temps de s'en débarrasser et on finira par la découvrir.

M. Grenier va aussi bien que possible, la servante, qu'on a dit morte, va mieux aussi, elle a pu parler, mais ni elle ni son maître n'ont vu l’assassin, ils ne peuvent qu'imparfaitement aider la justice dans ses recherches.

 

Février 1878.   -   Le Crime de Mathieu.   -   La justice croit avoir entre les mains l'auteur de la tentative d'assassinat commise au mois de mai dernier sur la personne de M. Grenier, propriétaire à Mathieu, et sur sa vieille servante.

Ce serait un ancien domestique de Grenier, celui-là même qui avait été vu le soir du crime, dans une auberge d'Épron, revenant, disait il, de conduire des bestiaux à la Maladrerie.

Cet individu, qui était domestique à St-Aubin-d'Arquenay, a été récemment arrêté pour vol d'une vache au préjudice de M. Vimard, et c'est ce qui a fait de nouveau soupçonner ce malfaiteur, dont la réputation est loin d'être bonne, et qui a même déjà subi une condamnation.

L'enquête minutieuse qui se poursuit ne tardera pas sans doute à faire connaître si cet individu est réellement l'assassin de Mathieu. ( Bonhomme Normand )

 

Juillet 1878   -  Excellente mesure.  -  Le Ministre vient d'interdire dans les écoles communales les quêtes qui s'y font habituellement sous divers prétextes religieux ou autres. Pendant qu'il y était, le Ministre aurait bien fait d'interdire aussi les souscriptions ouvertes dans certaines écoles pour offrir soit à l'instituteur, soit au curé, un cadeau à l'occasion de leur fête ou anniversaire. 

 

Août 1878   -  Imprudence.  -  Vendredi soir, un accident qui aurait pu avoir de graves conséquences s'est produit au passage à niveau situé à environ 100 mètres de la  gare de Mathieu, sur le chemin de fer de Caen à la mer. Un homme conduisant un cheval attelé sur une voiture traversait le passage à niveau, lorsque le train qui passe à Mathieu à 6 heures 5, se rendant à Courseulles, repartait de cette gare. La machine a pris la voiture en écharpe et l'a mise en morceaux, le cheval n'a pas été blessé, et quant au conducteur, il en est quitte pour la peur.  

 

Février 1880  -  Industrie interrompue.  -  Depuis quelque temps, des vols avaient lieu la nuit dans les environs de Mathieu. Le voleur enlevait de préférence des gerbes aux meules de blé. Il vient, nous assure-t-on, d'être découvert. C'est un habitant de la contrée. Il allait la nuit avec sa voiture enlever ce qu'il pouvait trouver dans la campagne. Il battait le blé puis vendait le grain et la paille. C'était une  industrie lucrative, elle lui coûtera cher.  

 

Juin 1881  -  Incendie.  -  Jeudi, à Mathieu, six maisons ont été dévorées en quelques heures par un effroyable incendie. Six familles restent sans asile. Le maire de Mathieu a recueilli provisoirement trois enfants, dont les parents se trouvent à la suite de ce sinistre dans la plus pénible situation. C'est à l'imprudence d'un enfant, qui est allé dans un grenier avec une lumière, pour visiter des petits chats, qu'est dû ce malheur.  

 

Février 1882  -  Morts subites.  -  Samedi dernier, M. Adrien-Constant Fontaine, maire de Mathieu, a été frappé de mort subite dans l'après-midi, vers 2 heures. Il était âgé de 69 ans.

Alcide Guillouet, âgé de quarante et quelques années, tisserand à Bernières-le-Patry, après avoir travaillé toute la journée chez un de ses voisins, retourna à son domicile en disant qu'il était souffrant, et se coucha. Quelques instants après s'être  mis au lit, sa femme l’entendit se plaindre et lui demanda ce qui en était la cause. N'obtenant pas de réponse, elle se leva, alluma une chandelle et revint vers son mari. Il était mort, succombant à une maladie de cœur, dont il avait ressenti déjà les atteintes.  

 

Août 1884  -  Accouchement dans un train.    Mercredi l'après-midi, le train de Courseulles est arrivé à Caen avec onze minutes de retard. Il avait dû s'arrêter à Douvres pour faire monter une sage-femme dont la présence était vivement réclamée dans un wagon. A l'arrivée à Mathieu, le train comptait un voyageur de plus, un gros bébé qui  a été conduit à l'Hôtel Dieu, ainsi que sa mère, une jeune servante de dix huit ans.  

 

Décembre 1888  -  10 000 fr passés au bleu.  -  Le conseil municipal de Mathieu a voté 4 000 francs, qui, joints à une somme de 31 000 francs, montant de divers dons, servira à réparer l'église en très mauvais état. Or, le conseil de fabrique a décidé qu'une somme de 10 000 fr. serait employée pour peindre en bleu artistique, avec étoiles d'or, le chœur de ladite église. 

Certains contribuables et donataires trouvent que, sur 35 000 fr., en faire passer 10,000 au bleu, c'est roide !

 

Février 1890  -   Accident.  -  Le 11 février, vers 8 heures du soir, les deux frères Philippe, dont l'un est tambour et 3ème génie, à Arras, sortaient pour tirer quelques coups de feu,  comme il est d'usage dans nos campagnes, pour célébrer le mariage de leur sœur.

Le jeune soldat, qui était armé d'un fusil Lefaucheux, le laissa glisser sur le sol. La crosse ayant touché terre, une détonation se produisit et Philippe fut blessé au pouce gauche avec fracture de la première phalange. La victime se rendit le lendemain, 12 février, à l'hôpital de Caen, où elle a été admise d'urgence.

 

Septembre 1890  -  Crime impuni.  -  Le 3 août, un vol était commis chez la dame veuve Dumesnil, à Mathieu. On a indiqué le voleur qui pourrait bien être un ouvrier qui a travaillé successivement chez un jardinier de la rue Basse, chez M. David, marchand d'habits, et, plus tard, à Mathieu. Où en est l'enquête ?  

 

Septembre 1891  -  Agression.  -  Dimanche soir, des mauvais sujets ont attaqué, le long des chasses de Mathieu, le petit Lamoureux, fils d'un avocat décédé à Caen, enfant de l'hospice St-Louis, que tout le monde connaît pour son originalité. Cet être inoffensif revenait de la Délivrande quand deux individus se jetèrent sur lui à coups de poings. Heureusement, une voilure arrivant débarrassa Lamoureux qui était plus mort que vif.  

 

Novembre 1891  -  Est-ce la fin du monde ?  -  Inondations dans le midi de la France ; neige en Espagne et à Madrid ; choléra à Damas ; influenza à Londres et en Australie, et même en France, dans Maine-et-Loire ; tremblement de terre au japon, 3 000 victimes ; disette dans le nord de la Suède, sans compter les accidents des chemins de fer.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Incendie.  -  Mercredi soir, à Mathieu, un incendie a détruit une meule de 7 000 gerbes de blé appartenant au sieur Lemarchand, maire de la commune. Un habitant qui appelait au secours fut soupçonné d'être l'auteur de cet incendie. L'enquête a établi sa culpabilité. Il a été arrêté.  (Source B-N)  

 

Janvier 1893  -  Malades, préparez-vous a être saignés.  -  Comme les boulangers, comme les bouchers, nos médecins sont en train de se syndiquer pour augmenter le prix de leurs consultations, bonnes ou mauvaises.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1893  -  Les vieux fusils.  -  Les dernières neiges ont été fatales à plusieurs individus qui voulaient tuer des petits oiseaux avec leurs vieux fusils à piston, fusils rouillés pour la plupart, qu'on devrait bien mettre à la vieille ferraille. 

Ainsi, nous avons eu; ce jeune homme de la Demi-Lune, à Caen, qui est mort des suites d'une imprudence semblable, puis M. Letellier, d'Anisy, qui i été admis à l'hôtel-Dieu et auquel on a dû faire l'amputation d'une main, puis M. Bouet, fermier à Mathieu qui a eu là main gauche fracassée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1894  -  Pigeons voyageurs.  -  Par décision du ministre de la guerre, les sociétés colombophiles du Calvados désignées pour prendre part aux concours militaires en 1894 sont : l'Espérance de Caen, la Conquérante de Falaise, la Falaisienne de Falaise, la Colombe de Lisieux, le Ramier normand de Mathieu, l'Hirondelle-de-la-Mer de la Délivrande.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Accident de voiture.   -  Le sieur Petitau, voiturier chez M.Houel, quai des Abattoirs, à Caen, a rencontré, sur le territoire de Mathieu, une carriole chargée de fumier, attelée d'un cheval allant à toute vitesse et n'ayant pas de conducteur. Un peu plus loin, il aperçut, étendu sur la route, un homme sans connaissance, qui fut transporté dans une maison voisine et reconnu pour être le sieur Désaunais, demeurant à Langrune, mais il était incapable de prononcer une parole et n'a pu donner aucun renseignement sur son  accident. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1896  -  Chute mortelle.  -  Le sieur Albert Deliot, 42 ans, demeurant à Lion-sur-Mer, revenait avec sa voiture de vendre du blé à Caen. Son fils Auguste, âgé de 15 ans, dormait couché sur de la paille, lorsque, arrivé à Mathieu, il fut réveillé par le bruit d'une chute. Il arrêta le cheval et descendant de voiture, il trouva son père étendu sur la  route et ne donnant plus signe de vie. 

On transporta le malheureux Deliot chez M. Piéplu, aubergiste à Mathieu, mais tous les soins furent inutiles, car Deliot, qui portait une blessure au crâne, près l'oreille droite, est mort peu de temps après. On ignore comment cet accident a pu ce produire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1896  -  Le premier de l’an.  -  Triste, comme le temps. Pas de réceptions officielles et très peu d'intimes. Au lieu de recevoir, magistrature et fonctionnaires se donnent le mot pour ne pas « recevoir ». 

— Le commerce se plaint que l'on n'achète pas comme autrefois. Le jour de l'An, comme tant d’autres usages  s’en irait-il aussi ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Vache écrasée.  -  Mercredi, le train de Caen à la mer a rencontré sur la voie, entre Cambes et Mathieu, près d'un passage à niveau, une vache, qui a été écrasée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1896  -  Bureau de Poste.  -  Depuis le 1er mars, un bureau de facteur-receveur est ouvert dans la commune de Mathieu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Comme cela se découvre.  -  Les époux Lair, demeurant à Amfréville, étaient accusés d'avoir volé une vache à Mathieu. Au cours de l'enquête, on a découvert que les époux Lair, de complicité avec leur gendre, seraient les auteurs, des vols de linge et d'argenterie, commis il y a deux ans au château d'Amfréville et chez Mme Annelot. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Le Patois normand.  -  M. Guerlin de Guer fils vient de réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des parlers de Normandie », un travail des plus  intéressants. M. Guerlin de Guer termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir est de travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands » Cette idée est trop belle pour ne pas être encouragée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1897  -  Cheval et voiture broyés par un train.  -  Le train partant de Caen pour Courseulles à 9 heures 40 du soir a rencontré, sur la voie, entre Mathieu et Douvres, à trente pas du passage à niveau, un cheval et une voiture à gerbes, abandonnés par leur conducteur. Le cheval a été horriblement broyé et la voiture mise en pièces.  L'équipage appartenait au sieur Hamelin, cultivateur à Tailleville. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  Incendie.  -  La nuit un incendie dont les cause sont inconnues; s'est déclaré dans une meule de 1000 bottes de paille de blé, sise à Mathieu, lieu dit la Cabanche.  Cette meule qui a été entièrement brûlée, appartenait à M.  Fortune Lecoin, propriétaire à Plumet.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

 Février 1899  -  Blessé à la noce.   Le sieur Eugène Philippe, tambour au 3e Génie à Arras, en permission chez ses parents, à Mathieu, près Caen, assistait au mariage de sa sœur. Étant sorti avec son frère pour tirer quelques coups de feu, selon l'usage de nos campagnes, il laissa tomber son fusil sur le sol. Une détonation se produisit, et l'imprudent fut blessé au pouce avec fracture de la première phalange. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Femmes tuées par leurs maris.   -  Le nommé Auguste Bouet, dit Rototo, 46 ans, tailleur de pierres à Mathieu, passe pour une brute. Il avait souvent des disputes avec sa femme, qu'il frappait avec la plus grande violence.

Ces jours-ci, la femme Bouet se rendit à Caen pour conduire sa fille partant pour le Havre.

A la gare Saint-Martin, elle se trouva mal. En rentrant chez elle, elle perdit connaissance et mourut le lendemain. Aussitôt après ce décès, Bouet quitta son domicile et erra toute la nuit dans les champs. Il vint à Caen, où il se présenta, à cinq heures du matin, à la maison d'arrêt. On ne voulut pas le recevoir.

En s'en retournant à Mathieu, il rencontra les gendarmes de la Délivrande, auxquels il dit : « J'allais chez vous. Arrêtez-moi ». Ce qui lut fait aussitôt.

— Deux jours avant sa mort, la femme Bouet avait dû se réfugier chez des voisines pour se soustraire aux mauvais traitements de son mari, qui prétend ne pas l'avoir touchée depuis trois semaines. Comme on l'emmenait les menottes aux mains, Bouet a demandé à embrasser le cadavre de sa femme. Les gendarmes, trouvant que ces sentiments de tendresse se produisaient un peu tard, n'ont pas accédé au désir du meurtrier.

—  Nous ayons annoncé, dans notre dernier numéro, que le parquet de Caen était allé à Clinchamps-surOrne procéder à une enquête au sujet de traces de coups relevés sur le cadavre de la femme Lefèvre, née Augustine Fournet, 42 ans, et que la rumeur publique accusait le mari de cette mort.

A la suite de l'enquête, et après l'autopsie faite par M. le docteur Catois, le nommé Eugène Lefèvre, 50 ans, journalier, mari de la victime, a été mis en état d'arrestation. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Renversé par une bicyclette.   -   Le jeune Joseph Gamblin, 13 ans, domestique à Mathieu, a été projeté à terre, sur la route de Caen, par une bicyclette montée par une dame qui est tombée sur lui. 

Relevé par le mari de cette dame, le pauvre jeune homme a été transporté en brouette, chez ses parents, à Tailleville, où un docteur, appelé par les auteurs de l'accident, a constaté que le blessé avait une fracture à un pied. Ces derniers n'ont pas voulu se faire connaître aux parents du jeune Gamblin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Une brute.   -   La femme d'Auguste Bouet, dit Rototo, 46 ans, tailleur de pierres à Mathieu, était malade, cela n'empêcha pas son mari de la battre avec violence. 

Deux jours après, elle décédait. La voyant sans vie, Rototo se sauva dans les champs où il rencontra les gendarmes aux mains desquels il se constitua prisonnier. Conduit devant le cadavre de sa femme, Rototo fit du sentiment et voulut, en pleurant, embrasser celle dont il avait certainement avancé la mort.

Une enquête fut faite pour rechercher si les coups portés par Rototo à sa femme avaient déterminé sa mort. Le médecin légiste n'ayant pas pu se prononcer dans ce sens, cette brute n'a été condamnée qu'à six mois pour coups et blessures. Rototo est père de 7 enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900 - Avortements. - En parlant de l'affaire d'avortement qui passera samedi devant les assises du Calvados, nous disions que les femmes Lapersonne et Sénécal, demeurant à Bretteville-sur-Odon, avaient un complice qui se chargeait de brûler dans sa forge, le produit des avortements.

Ce serait Joseph Lerebourg, 26 ans, ouvrier maréchal à Mathieu, qui a été mis en état d'arrestation, sous l'inculpation de complicité d'avortement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   En creusant un puits.  -  Le sieur Fanet, demeurant à Mathieu, creusait un puits à la Délivrande.

En voulant passer une échelle à un camarade, il fit un faux mouvement et tomba dans le puits, profond d'une dizaine de mètres. Le malheureux, transporté à son domicile, succombait quelques heures plus tard. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

800.     MATHIEU (Calvados)  -  Sur la route Maison où sont nés Marot et Rouelle

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