UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MAY  s/ORNE

Canton de Bourguébus

Les habitants de la commune sont des Mayens, Mayennes


Mai 1901   -   Les voleurs de bestiaux.   -   Une génisse de 300 fr., a été volée, dans un champ, au sieur Colas, maire de Tilly-la-Campagne, près Bourguébus. Le voleur, un nommé Souques, né à Bayeux, a été arrêté au marché d'Harcourt, où il avait mis en vente l’animal. Fouques était domestique à Missy.

 — A May-sur-Orne. On a tenté de voler, la nuit, deux vaches estimées 700 fr. au sieur Mouel, entrepreneur. Le coupable serait Robert Letellier, journalier à May. Il est arrêté. 

 — Le sieur Caval, entrepreneur de carrières à May-sur-Orne, avait eu une génisse enlevée. Il l'a retrouvée chez un cultivateur où deux individus l'avaient conduite en disant qu'ils allaient revenir la prendre. L'un d'eux est connu, c'est un nommé Robert Letellier, carrier à May. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Noyé accidentellement.  -  La dame Aimée Mesnard, femme Robert, 34 ans, ménagère à May-sur-Orne, est tombée accidentellement dans l'Orne, en lavant du linge. Retirée presque aussitôt, la pauvre femme avait déjà cessé de vivre. Elle était dans un état de grossesse avancé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903  -  Bénédiction des cloches.  -   Fête splendide, mercredi dernier, a May-sur-Orne, à l'occasion de la bénédiction de deux cloches offertes par souscription à l'église.

Les parrains étaient MM. Delarbre, député,  et Cholet, maire. Les marraines, Mme Le Tourneur d'Ison, et Mlle Levillain. La commune était admirablement décorée de guirlandes, de haies  de sapins et arcs de triomphe. Toutes les maisons, à l'exception de la maison d'école et de la pharmacie Mouton, étaient admirablement pavoisées d'oriflammes et de drapeaux.

La population entière de  May-sur-Orne et des environs était accourue désireuse de donner une marque de respectueuse estime au zélé et dévoué pasteur de la commune.

À la réception de Monseigneur et des autorités, M. Cholet,  maire, a prononcé une charmante allocution de bienvenue, à laquelle Sa Grandeur répondit avec son à-propos habituel. Puis le  cortège, musique en tête, se dirigea vers l'église où eut lieu la cérémonie. M. le curé-doyen de Saint-Etienne prononça un discours touchant, dans lequel il rappela la mission des cloches et leur rôle religieux.

La messe fut célébrée par M. le curé-doyen de Fontenay-le-Marmion. M. Marie, organiste de Saint-Etienne, tenait l'orgue avec une grande autorité. Après la cérémonie, un banquier de  40  couverts réunissait les autorités religieuses et civiles au presbytère.

Le soir, après le Salut, la foule, de plus en plus  nombreuse,  parcourait les rues, admirant les prodiges faits pour leur décoration, et se répandait en éloges mérités sur le digne pasteur,  qui a su conquérir l'affection de tous sans exception.

 

Juillet 1903    -   Suicides.  -   Le cadavre du sieur Prosper Beaugeard, 68 ans, journalier à Clinchamps-sur-Vire, a été trouvé dans un puits voisin de son habitation. Le malheureux, qui était dans la misère, avait manifesté, à plusieurs reprises, l'intention de se suicider.

— Le sieur Jean-Baptiste Levallois, demeurant à Moyaux, près Lisieux, dans un accès subit d'aliénation mentale, s'est pendu dans sa chambre.

— On a découvert, dimanche, dans la rivière la Touques, à Ouilly-le-Vicomte, le cadavre du sieur Frumence Carel, 65 ans, journalier à Lisieux. Il était sorti, deux jours avant, de l'hôpital.

Se trouvant sans domicile et sans pain, infirme et dans l'impossibilité de gagner sa vie, Carel avait résolu de se suicider.

— Eugénie Lefrançois, 49 ans, rentière à May-sur-Ome, s'est tuée d'un coup de revolver dans la tête. Auparavant, elle avait télégraphié à ses parents de venir la voir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Fièvre aphteuse.   -    Par arrêté du préfet, est déclaré infecté le territoire des communes de Moulines, Fresney-le-Vieux, Barbery, Tournebu, Cesny-Bois-Halbout, Acqueville, Espins, Meslay, May, et Clinchamps. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1906  -  Accident dans la mine.  -   M. Charles Delorme était occupé à décrocher des wagonnets au bas du plan incliné électrique de la mine de May. Le câble cassa soudain.  Le  wagonnet descendit aussitôt et atteignit Delorme, qui s'était mis cependant de côté.

Le carrier eut un bras fracturé et le côté droit sérieusement atteint. On redoute des lésions internes.

 

Mai 1912  -  Incendie  -  Mardi à 4 heures du soir, un incendie a éclaté chez Mme Larcher, débitante à May-sur-Orne. Les dégâts ont été très considérables. Trois granges contenant  plusieurs tonneaux de cidre ont été la proie des flammes. Les pompiers de Fontenay-sur-Orne on éteint l'incendie non sans peine, après avoir vidé une mare, à 2 heures et demie.

 

Avril 1913  -  La pêche au saumon  -  Malgré l'absence d'échelle à poisson au nouveau barrage, quelques saumons réussissent à passer ; on en a pris deux à May-sur-Orne, et six a Bully, près de la minoterie ; à eux huit ils pesaient 75 kilos.  

 

Juillet 1913  -  Un père ignoble.  -  Gustave Ségard, 40 ans, ouvrier carrier à May-sur-Orne, où il est fixé depuis 15 ans, est accusé d'avoir commis une série d'attentats sur sa belle-fille, âgée de seize ans  et demie, qu'il a rendue mère et dont l'enfant, à l'instigation de Ségard, a été abandonné à l'Assistance publique. Terrorisée par les menaces de son beau-père, cette  jeune fille n'osait pas lui résister. Un jour qu'elle voulu se révolter, elle fut victime d'un attentat particulièrement ignoble commis avec violences. Mais ce n'est pas tout, Ségard a  pendant deux ans abusé de sa propre fille, âgée de 14 ans. 

 A la fin, le 2 février, écœurée de l'attitude de son père,  à son égard, la jeune fille, dans une lettre adressée au brigadier de gendarmerie à Caen, dénonça les agissements de son père.  Ségard fut arrêté, il ne fit aucune difficulté pour reconnaître qu'il avait eu, à maintes reprises, des relations avec sa belle-fille et sa fille, mais pour sa défense prétendit qu'elles y  consentaient. Il ajouta qu'il n'avait exercé aucune violence à leur égard. Ce système de défense est fortement contredit par les déclarations de ses victimes. L'accusé a subi autrefois  deux condamnations, dont une pour vagabondage et l'autre pour vol et mendicité : il est  mal noté dans sa commune et s'adonne à l'ivrognerie.

Ségard est condamné à 7 ans de travaux forcés, 20 ans d'interdiction de séjour, à la déchéance de la puissance paternelle, et à l'interdiction du port d'une médaille militaire.

 

Février 1915  -  Les mauvais instincts.  -  Le 17 janvier, un incendie dévorait trois bâtiments de la ferme exploitée par M. Samson, cultivateur à May-sur-Orne, et causait des dégâts  importants. Ces jours-ci, le feu prenait de nouveau à la ferme et consumait une grange. L'enquête démontra que ce second sinistre était dû à la malveillance. Les soupçons se portèrent sur la petit domestique de la ferme, Lucien Bretelle, 16 ans et demi, qui, après beaucoup de réticences, finit par avouer être l'auteur des deux incendies qui ont éclaté chez M. Samson. Le jeune Bretelle n'a pu donner de raisons à sa mauvaise action, et son patron, qui l'a à son service depuis quatre ans, a déclaré qu'il n'avait pas à se plaindre de lui. On a arrêté le  jeune  incendiaire.

 

Septembre 1917  -  L’heure rendue .  -  C'est dans la nuit de samedi, du 6 au 7 octobre, qu'on nous rendra l'heure qu'on nous a volée au printemps. Cette nuit-là, les mécaniciens de  chemins de fer devront flâner sur leurs réseaux, de façon à perdre une heure pour que les horaires ne soient pas modifiés, ils y arriveront facilement. Les paresseux auront droit à  soixante minutes de sommeil supplémentaire et les amoureux fervents à une séance d'intimité sensiblement allongée. Enfin, ce qui vaudra mieux, nos montres se remettront à marquer  midi à midi et minuit à minuit et cesseront d'être en contradiction flagrante avec le soleil, la lune, les étoiles, nos estomacs et nos cerveaux.

 

Septembre 1917  -  Un joli cadeau.  -  C'est celui que vient de nous faire la Croix-Rouge américaine. Elle a envoyé 35 000 fr. au Conseil général, pour être distribués entre les familles de  mobilisés les plus éprouvées du Calvados, à raison de 100 fr. par famille. Hip ! Hip ! Hurrah ! for the Red-Cross ! 

 

Septembre 1917  -  Quarante sept ans maire !  -  On annonce la mort, à l'âge de 72 ans, de M. Ernest Chollet, maire de May-sur-Orne. Le défunt était maire de sa commune depuis 1870.

 

Octobre 1917  -  Évasion d’un prisonnier.  -  Le soldat Antoine Charles, détenu à l'atelier des travaux publics de May-sur-Orne, a réussi à tromper la surveillance de ses gardiens et à
s'évader du camp le 11 octobre, un peu après la cessation du travail du soir.
Antoine, originaire de Lignière (Loir-et-Cher), est activement recherché. Voici son signalement : taille, 1 m. 80 cheveux châtains, yeux gris, nez long, visage ovale.

 

Octobre 1917  -  Prisonnier évadé.  -  Le prisonniers militaire Alfred Houmais, 38 ans, originaire de Paris, ouvrier scieur de pierres de son métier, détenu à l'atelier des travaux publics de May-sur-Orne, a pris la clef des champs pendant la nuit. Son signalement a été immédiatement transmis dans toutes les directions, mais on pense que Houmais, qui a de la famille à Caen, s'est dirigé de ce côté.  

 

Juin 1920   -   La poudre d’escampette.   -   Trempant la surveillance de leurs gardiens cinq détenus de l'atelier des Travaux publics de May-sur-Orne se sont évadés, la nuit, après avoir pratiqué une ouverture dans la cloison de leur baraquement. L'un d'eux a été repris le matin, dans la prairie de Caen, par les gendarmes, immédiatement prévenus. Les quatre autres courent encore. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1920  -  Une prison qui déménage. —  Les détenus qui restaient au camp de May-sur-Orne, au nombre de deux cents environ, viennent de quitter la région pour être diriges sur  Tunis. Un petit groupe de ces prisonniers a été envoyé dans le Nord. Le départ de cette colonie d'indésirables ne sera certainement pas regretté.

 

Octobre 1920  -  La fête au château.  -  Au château de May-sur-Orne occupé par M. Samson, se trouvent quatre domestiques. Depuis quelques temps des vols étaient commis dans la maison et les auteurs restaient toujours inconnus. Ces jours derniers, M. Samson à appris par un jeune homme qu'il venait d'engager que ses domestiques étaient ses propres voleurs. 

Une enquête l'a prouvé, du reste. Les vols s'élèvent à plusieurs milliers de francs, sans compter les provisions de sucres, liquides, volailles, etc…, qui leur servaient à des bombances. Ces jeunes gens qui appartiennent tous les quatre à l'Assistance publique sont les nommés : Jean Lebreton, Auguste Tanquerel. Gustave Rosée et la bonne Henriette. Ils ont été arrêtés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1921  -  Les mœurs !   -  Un certain Paul Vivier, ouvrier plâtrier, demeurant à Alençon, vient d'être arrêté à May-sur-Orne, où il travaillait.

Ce vilain monsieur se serait livré à des actes obscènes sur une fillette du pays. (Source  : Le Bonhomme Normand)

MAY-SUR-ORNE  -  L'Église

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