15 Août 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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MÉRY - CORBON 

Canton de Mézidon-Canon

Les habitants de la commune sont des Méry Corbonais, Méry Corbonaises


Mai 1842  -   Cour d’Assises du Calvados.   -  La dernière audience de la session amenait sur la sellette le mardi 17, la nommée Hyacinthe-Félicité Marie, âgée de 38 ans, mendiante, née à Méry-Corbon, sous l'accusation d'infanticide.

Le débat de cette horrible affaire ont révélé chez cette femme une affreuse perversité et un odieux sang-froid à commettre le crime.

Le jury n'a pas usé cette fois de la faculté des circonstances atténuantes, et son verdict a été rendu dans toute sa sévérité. Cette malheureuse qui était déjà mère de deux enfants, accoucha dans la nuit du 16 au 17 mars dernier, d'un enfant né vivant et viable. L'autopsie et l'instruction ont démontré de la manière la plus évidente qu'il était mort par suite de pressions violentes et de l'introduction d'un corps étranger dans la gorge, les débats ont prouvé que ce corps étranger était la main de l'accusée.

Convaincue de ce crime, la fille Marie a été condamnée à la peine de mort.

  -  Enfin, la condamnation en sept années de réclusion avec exposition, prononcée contre le nommé Jacques-Victor Buffard, né à Courtonne-la-Ville, est venue clore la triste série des affaires de cette longue session.

Cet individu se livrait habituellement à la fabrication, et à l'émission de fausses pièces d'un franc, avec lesquelles il soldait sa consommation dans les auberges et les cabarets. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles de France.   -   D'après la statistique de l'instruction publique en France, on compte 1 466 établissements d'instruction secondaire, savoir : 41 collèges royaux, dirigeant l'instruction de 15 780 élèves ; 312 collèges communaux, dirigeant l'instruction de 28 200 élèves ; 102 institutions, dirigeant l'instruction de 2 580 élèves.  — Total : 75 930 élèves. 

En y comprenant les écoles primaires, le total des maisons d'éducation approche de 40 000, dans lesquelles sont reçus 3 millions d'enfants et d'adultes. 

Voici, en outre, comment sont divisées les écoles communales : 26 470 sont spécialement affectées aux catholiques, 365 aux protestants, 29 aux Israélites, et 2 450 reçoivent des élèves de cultes différents. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.   -   Avant hier, vers 3 heures de l'après-midi, un incendie a éclaté dans la commune de Méry-Corbon, village traversé par la route royale de Caen à Paris.

Le feu s'est déclaré dans un pressoir, appartenant aux héritiers Peltier, dans lequel on avait hébergé des mendiants, que l'on présume avoir mis le feu avec leurs pipes.

L'extrême sécheresse et la violence du vent ont étendu bientôt le sinistre de proche en proche, et onze à douze entretenants de bâtiments ont été consumés si rapidement que plusieurs des ménages n'ont pu sauver leur mobilier, et que plusieurs bestiaux ont été brûlés. 

Aucun des bâtiments incendiés n'était assuré, à l'exception d'un corps de ferme appartenant à M. Aumont aîné, négociant à Caen, lequel était assuré par la compagnie du Phénix. 

Par un de ces hasards que l'on pourrait, en quelque sorte, appeler providentiels, au moment même où le sinistre commençait à s'étendre, M. André, commis de M. Alexandre Aumont, traversait le village dans la diligence pour se rendre à Paris. A la vue des flammes qui s'attaquaient à la demeure de son patron, mettre pied à terre, laisser partir ses bagages et faire jeter sur toutes les toitures des draps mouillés, fut pour lui l'affaire d'un instant, et c'est grâce à cette sage précaution, imitée sur le champ par les habitants de la commune, voisins du feu, que ce terrible fléau dont l'extrême sécheresse et le vent violent qu'il faisait alors menaçaient de multiplier les ravages, n'a pas laissé de traces plus déplorables de son passage. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1847  -  Conseil Général du Calvados.   -   Le conseil général a appelé l'attention du ministre des travaux publics sur la nécessité des mesures à prendre pour la conservation des falaises de Villerville, l'amélioration du port de Dives, celle du port de Trouvilie, de la rivière de Touques.

Il réclame l'augmentation d'étalons à la station de Pont-l’Évêque.

Il donne un avis favorable à l’établissement d’une foire à Mery-Corbon le 20 Janvier de  chaque année.

Il renouvelle le vœu exprimé pour l'embrigadement des gardes-champêtres.

Et celui relatif à la conservation des armes confiées aux gardes nationales rurales.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Sur les 80 000 hommes formant le contingent de la classe de conscription de 1846, 60 000 sont appelés à l'activité par une ordonnance du roi insérée au « Moniteur », savoir :

53 650 pour l'armée de terre ; 6 350 pour l'armée de mer.

L'époque du départ sera ultérieurement déterminée par le ministre de la guerre. (source : Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Par ordonnance royale en date du 8 de ce mois, il est établi dans la commune de Méry-Corbon, une foire qui se tiendra le 20 janvier de chaque année.  (source : Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Le Baccalauréat.   -   La faculté des lettres de l'académie de Caen a procédé aux examens du baccalauréat, du 1er au 17 de ce mois ; et lundi dernier, elle a proclamé les résultats : 93 candidats se sont présentés ; 29 ont échoué à la version. Sur les 64 qui ont subi les épreuves orales, 43 ont été reçus.

Un seul, M. Hérault, d'Isigny, élève du lycée de Caen, a obtenu la mention BIEN. Parmi ceux qui ont obtenu la mention assez bien, on trouve pour le Calvados, MM. Pagny, de Mézières ; Delasalle, de Caen ; Auvray, de Vire ; Le Sauvage, de St-Gatien ; Puchot, de Lisieux ; Moutier, de Lisieux ; Morel, de Falaise ; Denis-Dudesert, de Condé-sur-Noireau ; Queillé, de Caen ; Tillaux, d'Aunay ; Cortès, de Monovar (Espagne) ; Cabard, de Méry-Corbon ; Gauthier, de Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1855   -   Un crime.   -   Les froids de la semaine ont amené dans la vallée une grande quantité de gibier sauvage, et les amateurs de cette chasse ont eu occasion de satisfaire leur goût. On nous a raconté une aventure assez plaisante arrivée à quelques chasseurs dans la vallée de Corbon : ces messieurs, après quelques instants d'observation, aperçurent un volier d'oies sauvages ; pour faire abattre ces oies, deux des chasseurs voyant une maigre jument paître dans l'herbage, la prirent par la crinière et se mirent à chevaler les oies ; le stratagème réussit ; trois oies tombèrent sous le plomb des chasseurs, mais un d'eux (des chasseurs ), dans sa précipitation, se trompa d'animal et visa la jument trop bien hélas pour la pauvre bête, à laquelle il fit sauter la cervelle. Ce que c'est que d'être adroit !

On prit des arrangements avec le propriétaire de l'animal et au lieu d'une oie bien grasse à mettre dans sa carnassière, le chasseur dû sortir de son porte-monnaie, 6 pièces de 5 francs pour payer la jument. Ce n'est vraiment pas cher. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.  -  Présidence de Monsieur le conseiller Géraldy,

La session du 4e trimestre de ces assises s'est ouverte, ainsi que nous l'avons annoncé, le lundi 12 novembre, à 10 heures du matin, sous la présidence de M. le conseiller Géraldy, assisté de MM. les conseillers Demiau de Crouzilhac et Bouffey.

Nous commençons aujourd'hui le compte-rendu succinct des affaires jugées dans cette session.

Audience du 12 Novembre.

— Le 20 août dernier, les nommés Jean Devaure et Jean Fougérat, nés, le premier, à Sainte-Colombe, le second, à Saint-Mary, tous les deux marchands colporteurs, se trouvaient, à plus de huit heures du soir, sur la route de Caen à Lisieux, dans la commune de Méry-Corbon, lorsqu'ils virent deux bœufs sortir d'un herbage par une brèche. Ils les chassèrent devant eux dans la pensée de les vendre au marché voisin.

Cinq autres bœufs, qui étaient dans le même herbage, ne tardèrent pas à en sortir et à suivre les deux premiers. Devaure et Fougérat conduisirent les sept bœufs au marché de Beaumont où Fougérat les vendit à un sieur Hamel, moyennant 1 550 fr.

On ne tarda pas à découvrir que ces bœufs avaient été volés et qu'ils appartenaient, à M. de Caumont. Les deux auteurs de ce crime ont passé des aveux complets et n'ont été condamnés, vu l'admission des circonstances atténuantes, qu'à trois années d'emprisonnement. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1857   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Infanticide.   -   La fille Hyacinthe-Angélique-Adèle Thouroude, domestique, née le 11 novembre 1828 au Dézert, arrondissement de Vire, était accusée d’avoir donné volontairement la mort à son enfant nouveau-né.

La fille Thouroude n'a rien à se reprocher sous le rapport de la probité et elle s’est toujours conduite en bonne domestique, mais elle est de mauvaises mœurs et elle a déjà été trois fois mère avant le crime qui lui est imputé.

Au mois de juin dernier, elle était au service des époux Cestrel, propriétaires en la commune de Metry. A ce moment elle paraissait grosse, et un domestique de la maison lui adressa même quelques plaisanteries à cet égard. La fille Thouroude parut s’affliger vivement de ces soupçons, s’en plaignit à sa maîtresse et manifesta l’intention de chercher une autre place. Mais toutes ces démonstrations n’avaient pour but que de dissimuler son état. Le 17 juillet, ressentant les premières douleurs de l’enfantement elle se revêtit de ses habits du dimanche et demanda à s’éloigner, prétextant la nécessité d’aller voir à Trevières son frère qui était dangereusement malade. Elle se trouvait à peine à quelques centaines de mètres de la ferme qu’elle fut forcée de se retirer dans un fossé écarté où elle mit au monde un enfant venu à terme et parfaitement vivant, puisqu’elle l’entendit bien distinctement pousser des cris. Cependant la fille Thouroude, qui, comme on le sait, a déjà trois enfants à sa charge, pour lesquels elle se montre du reste très bonne mère, pensa que le quatrième ne ferait qu’augmenter son embarras, et résolut de l’abandonner à l’endroit où elle était accouchée, et bientôt elle s’éloigna. Elle ne revint que le lendemain. Comme son enfant était mort, elle l’enterra dans te fossé, où son cadavre fut en effet retrouvé plus tard.

En rentrant chez ses maîtres, elle expliqua par la fatigue du voyage les marques de souffrance que portait son visage. Mais le bruit de son accouchement se répandit bientôt dans le public, la justice se transporta sur les lieux et, à la suite de ses investigations, la fille Thouroude fut forcée d’avouer son crime.

Le jury n’ayant égard sans doute qu’à la question d’abandon, et prenant en considération les bons antécédents de l’accusée comme domestique, sa bonne conduite envers ses autres enfants, l’a déclarée non-coupable. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1858  -  Réunion de communes.  -  La réunion d'une partie du territoire des communes de Cléville, Méry-Corbon et Ouézy à Croissanville, dans des limites déterminées, est proposée. Un membre s'oppose à cette réunion et, pour justifier son soutien, il s'en réfère aux réclamations produites par les communes intéressées. Il insiste pour que le statu quo soit maintenu, ainsi que l'avait décidé le Conseil général en 1845. La délibération proposée, mise aux voix, est adoptée.

Considérant que l’agglomération désignée sous le nom de bourg de Croissanville, et dont l’église de cette commune et le centre, appartient à quatre commune à trois cantons, deux arrondissements, qu'il en résulte une confusion constante dans, les attributions civiles, judiciaires et épiscopales, que toute action administrative est paralysée, qu'aucune amélioration n'est possible, Considérant que les habitants des hameaux de Cléville, de Méry-Corbon, d'Ouézy, dont on proposé la réunion à Croissanville, sont distants des centres de leur commune, les uns de 5 000 m. les autres, de 2 500 m., que pour accomplir tous, les actes de la vie civile, politique et religieuse, cet éloignement a pour eux les inconvénients les plus graves, leur impose des déplacements longs et pénibles, des pertes de temps considérables, que, contribuant aux charges de l'instruction primaire, ils n'en profitent pas, ne pouvant, sans danger,  laisser parcourir à leurs enfants la longue distance qui les sépare de l'église et de l'école de ces communes. Considérant que les Conseils municipaux de Cléville et de Méry-Corbon s'opposent à la distraction des hameaux situés sur la route impériale de Paris, dans la crainte de voir diminuer leurs ressources et de ne plus pouvoir faire face à leurs dépenses, que ces objections sont peu fondées : Cléville, possédant 486 habitants et 895 hectares, ne perdra que 39 habitants, et 21 hectares, 72 ares, Méry-Corbon, ayant une population de 780 habitants et une superficie de 757 hectares, ne perdra que 57 habitants et 12 hectares 30 ares, que ces communes seront encore plus étendues et plus peuplées que la plupart de celles du département. En ce qui concerne Ouézy, considérant que cette commune peu importante se verrait réduite d'une manière extrême, et menacée dans son existence, s'il était donné suite aux propositions premières, soumises à l’enquête, et qui enlevaient à Ouézy 87 habitants et 112 hectares, qu'en adoptant, l'accord avec M. le Préfet, une nouvelle ligne de démarcation, on réduira à 20 hectares 10 ares seulement la portion qui sera réunie à Croissanville.

Les portions des, communes de Cléville et de Méry-Corbon, comprises entre l'ancienne route royale, au sud, et une ligne parallèle à la nouvelle route impériale, distante, au nord, de 150 m. de cette route est restreinte au périmètre des maisons agglomérées.

La portion du territoire de la commune d'Ouézy, bornée au nord ancienne route royale, à l'est par la route de Canon à Croissanville, et au sud par une ligne parallèle à la route impériale de Paris à Caen, partant du point d'intersection des routes de Saint-Pierre-Sur-Dives à Croissanville et de Croissanville à Canon, et se dirigeant vers la commune de  Croissanville.

 

Septembre 1858   -   Les gendarmes.   -   Voici un fait que nous sommes heureux d’enregistrer et auquel nous nous faisons un devoir de donner toute la publicité possible, fait digne d’éloges et qui révèle une fois de plus encore les généreux sentiments qui animent les militaires composant l’honorable corps de la gendarmerie.

Mercredi dernier, 1er septembre, le maréchal des logis Lésigne et le gendarme Notter, de la brigade de Croissanville, étaient chargés d’arrêter et de déposer dans la maison d’arrêt de Lisieux, un nommé Gontier, Louis Vital, journalier, demeurant à Méry-Corbon, qui se trouvait sous le poids d’une contrainte par corps pour une somme de 51 fr. 20 c. par suite d’un jugement pour délit de roulage.

En entrant à cinq heures du matin dans le domicile du débiteur, ces deux militaires furent saisis de pitié en voyant la profonde misère qui régnait dans ce triste réduit. Gontier, relevant à peine d’une longue et cruelle maladie où il avait failli mourir, était couché avec sa femme et deux enfants, l’un de quatre ans, l'autre de six mois, sur une poignée de paille étendue sur un sol humide ; tout en se disposant, malgré sa faiblesse, à obéir avec résignation à l’ordre qui lui était communiqué, il déclara aux gendarmes que, depuis deux mois, il n'avait pas gagné un sou, sa femme n’avait rien gagné non plus.

L’émotion du maréchal-des-logis et du gendarme fut encore excitée par ces paroles, par la vue de ce spectacle et en entendant les cris et les sanglots de cette famille qui réclamait la liberté du pauvre convalescent, Ils donnèrent à Gontier l’assurance qu’après l’avoir déposé dans la chambre de sûreté, pour obéir au réquisitoire dont ils étaient porteurs, ils allaient, afin de le rendre à la liberté, s’occuper de suite de recueillir l’argent nécessaire pour acquitter l’amende et les frais.

En effet, MM. Lesigne et Notter firent auprès de quelques personnes charitables de la commune une quête à laquelle le maréchal-des-logis et les gendarmes de la brigade contribuèrent pour une somme de 10 fr., plus l’abandon de la prime de capture de 5 fr. ; M. Pouettre, huissier, fit de son côté remise de 6 fr. pour ses frais et honoraires de commandement. La quête s’élevait déjà à 45 fr. lorsque les habitants du voisinage, qui connaissaient d'ailleurs la bonne réputation du malheureux père de famille, voulurent prendre part à cette bonne œuvre ; ils accoururent apporter chacun leur petite offrande, et bientôt la somme recueillie se trouva monter à 54 fr., sur lesquels on a d’abord payé 28 fr. 20 c. pour le recouvrement de l’amende et des frais à verser au receveur de l’enregistrement de Livarot.

Quant au reste, s’élevant à 25 fr. 80 c., le maréchal-des-logis a accompli sa bonne action jusqu’au bout en dirigeant lui même l’usage qu’il y avait à faire de cette petite somme : il a d’abord donné 4 fr. à Gontier en le rendant à sa famille; puis 12 fr. partagés entre le boulanger et les autres fournisseurs de Gontier ; enfin les 9 fr. 80 c. restant ont été distribués également entre les pauvres invalides les plus nécessiteux de la commune. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1858   -  On nous écrit de Ver.   -  Les enfants de la Commune de Ver viennent de faire une perte très sensible en la personne de M. Joseph-Casimir Talbot, leur instituteur, décédé le 9 courant, dans sa 23eme année, à Méry-Corbon, chez ses parents.

D'abord élève de l'École normale, ensuite maître-adjoint à Beaumont-en-Auge, il avait su, dans ces positions diverses, mériter l'estime par la régularité de sa vie, la confiance par sa capacité. Désigné il y a deux ans et plus, par M. le Recteur, pour remplir la place alors vacante d'instituteur à Ver, il ne tarda pas à conquérir les sympathies des familles et l'attachement de ses nombreux disciples. Très intelligent, d'une élocution facile, patient et ferme en même temps, il réunissait à un degré éminent, les qualités qui font le bon maître, et c'est de lui surtout qu'on pouvait dire qu'il avait suivi sa vocation.

D'heureuses innovations ont signalé sa trop courte direction, son successeur saura sans doute les maintenir.

M. Talbot est mort comme il avait vécu, fortifié par les consolations de la religion, le signe de la Rédemption sur les lèvres, les yeux vers le ciel où Dieu essuie toutes les larmes des privilégiés qu'il s'est choisi, et qui, comme le jeune maître, ont sur la terre beaucoup pleuré, beaucoup travaillé, beaucoup souffert. Puissent ces quelques mots aller au loin, consoler d'humbles, dévouements, de silencieuses douleurs !

Puissent-ils adoucir l’amertume des pleurs et des regrets qui coulent sur la tombe isolée du cimetière de Méry-Corbon ! ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1860   -   Nomination du corps législatif.   -   Dans la séance d'hier du corps législatif, a eu lieu la nomination d'une commission de sept membres pour l'examen d'un projet de loi tendant à distraire des portions du territoire de Méry-Corbon, (canton de Mezidon), de Cléville, (canton de Troarn), et de Ouézy, (canton de Bourguébus), pour les réunir à la commune de Croissanville, (Canton de Mezidon). ( l’Ordre et la Liberté )

 

Juin 1860   -   Une noyade.   -   Le 20 du courant, vers 11 heures du matin, au moment ou le sieur Lecharpentier, propriétaire, demeurant Méry-Corbon, pêchait dans la rivière Laizon, il aperçut, accroché aux racines d'un saule, le cadavre d'une femme. Aussitôt il s’empressa de prévenir plusieurs personnes à l'aide desquelles il retira le corps de la rivière.

On ne tarda pas reconnaître que cette malheureuse était la nommée Marie Enoux, âgée de 48 ans, née à Caen, domiciliée à Croissanville où elle était employée comme ouvrière dans la filature de M. Dauge.

Depuis quelque temps, la femme Enoux était atteinte d’aliénation mentale. L'entrée de son mari à l'hôpital avait encore contribué à lui déranger l'esprit. On suppose que c'est le 19, dans la soirée, que cette pauvre femme se sera noyée dans la rivière de Laizon, car à 7 heures du soir, après avoir parlé à une de ses voisines, elle s'était dirigée vers le pont de Croissanville, où elle a sans doute mis fin à ce jour. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1860   -   Pour les élèves des lycées et collèges.   -   A l'occasion de l'annexion de la Savoie et de l'arrondissement de Nice à la France, le ministre de l'instruction publique a décidé qu'il y aurait congé avec sortie demain dimanche 17, pour les élèves des lycées et collèges des départements. Deux jours seront ajoutés aux grandes vacances pour tous les lycées et collèges de l'Empire. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1860   -  Circonscriptions territoriales. Réunions de communes.   -   Quatre lois ont opéré récemment diverses modifications dans les circonscriptions communales du département :

La première, en date du 9 mai dernier, a distrait les hameaux de Célery et du Gable-Blanc de la commune de Fresnay-le-Puceux, et les a réunis à la commune de Boulon.

La deuxième, en date du 21 du même mois, a distrait des portions de territoire des communes de Méry-Corbon, Cléville et Ouézy, et les a réunies à la commune de Croissanville.

La troisième, en date du 26 dudit mois de mai, a supprimé les communes de Saint-Mélaine et de Launay-sur-Calonne, et a réuni Saint-Mélaine à la ville de Pont-l'Évêque, et Launay, partie à cette ville et partie à Saint-Julien-sur-Calonne.

Enfin, la quatrième, en date du 14 juillet, a distrait des terrains dépendant de la commune de Graye, qui formaient prolongement entre Courseulles et la mer, et les a réunis à cette dernière commune.

Il a été reconnu que ces nouvelles dispositions ne déplacent pas le centre des divisions territoriales qu'elles concernent, de manière à devoir apporter aucune modification au tableau des distances des diverses communes à leurs chefs-lieux de canton, d'arrondissement et de département, arrêté le 21 septembre 1856, et, en conséquence, il a été décidé que ces distances devront continuer à être comptées, pour les communes désignées dans les lois précitées, aux chiffres pour lesquels elles sont inscrites à ce tableau.

Mais il n'en est pas de même de la population officielle des communes, qui demeure désormais ainsi fixée :

Fresnay-le-Puceux, 1 015 habitants ; Boulon, 719 ; Croissanville, 522 ;  Méry-Corbon, 723 ; Ouézy, 220 ; Cléville, 433 ; Pont-l'Évêque, 2 717 Idem (population municipale) 2 654 ; Saint-Julien-sur-Calonne, 283 ; Graye, 514 ; Courseulles, 1 666. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Février 1862   -   On lit dans le Lexovien.   -   Un nouvel acte d'humanité et de charité vraiment chrétienne vient encore d'être accompli par une des brigades de gendarmerie de notre arrondissement, déjà coutumière de semblables actions.

Bien que le fait nous ait été révélé par une voix détournée, nous en garantissons la parfaite exactitude.

Les époux Gauthier, âgés de 75 et de 76 ans, pauvres et infirmes, habitent la commune de Méry-Corbon. Le 29 décembre dernier, ils se trouvaient dans la plus profonde misère, et étaient sous le coup de poursuites devant amener la saisie et la vente de leur mobilier.

Le maréchal-des-logis, prévenu de cette fâcheuse situation, voulut s'assurer par lui-même de la véracité des faits qui lui étaient rapportés, et, aussitôt cette preuve acquise, ses gendarmes et lui se cotisèrent pour venir au secours de ces pauvres valétudinaires.

Dés le lendemain, tous se mettaient en route et recueillaient dans la commune une somme que nous évaluons à 120 fr. environ ( la brigade avait fourni 15 fr. )

Avec cette somme le propriétaire a été désintéressé, et des secours efficaces ont pu être distribués aux deux malheureux vieillards.

Les actes d'humanité sont, Dieu merci, assez fréquents dans notre pays: aussi ne verrions-nous rien d'extraordinaire dans ce nouveau fait, s'il n'y avait qu'une initiative personnelle et généreuse. Mais ce que nous sommes heureux de signaler, c'est la spontanéité et l'élan de ces hommes pour réaliser promptement une belle et bonne action.

Comprendre ainsi son devoir, c'est faire aimer le corps auquel on appartient, c'est faire respecter et bénir la société qui, parmi ses humbles agents de répression, compte tant de braves gens au cœur chaud et généreux, toujours disposés à faire humblement, saintement leur devoir et plus que leur devoir. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1863   -   Par arrêté du 14 décembre.   -    M. le préfet du Calvados a nommé maire de la commune de Méry-Corbon M. Simon (Jean-André), en remplacement de M. Le Charpentier, démissionnaire.

Par deux autres arrêtés préfectoraux, en date des 16 et 17 courant, ont été nommés :

Adjoint de la commune de Méry-Corbon, M. Loisel (Louis), en remplacement de M. Jean, dont la démission est acceptée.

Adjoint de la commune de Coulonces, M. Pierre (Louis), en remplacement de M. Morel, démissionnaire. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1868   -   Les naissances.   -   La commune de Méry-Corbon va tomber en quenouille, si quelque solide luron n'y met bon ordre.

Depuis le 1er janvier 1868, on a consigné sur les registres de l'état civil de cette commune 12 naissances. Dans ce nombre, pas un garçon....... toutes filles.

Les anciens prétendent que jamais cela ne s'était vu, et qu'un sort a dû être jeté sur la commune par un sorcier du voisinage.  

 

Juillet 1871   -  Fait divers.   -   Le jeudi 6 juillet prochain, à une heure, il sera vendu aux enchères publiques des taureaux, vaches et génisses de la race de Burham, à la vacherie de Corbon, par Cambremer (Calvados), station de Mézidon, par le chemin de fer de Cherbourg.  

 

Août 1871   -  Incendie.  -  Le 23 août, vers 7 heures du soir, un incendie accidentel a détruit un bâtiment à usage d'étables à la vacherie nationale de Corbon, appartenant au sieur Pierre Lange, propriétaire, ainsi que 6.000 kl. de foin et paille appartenant à l'État. Perte 10.500 fr. Le tout était assuré.

 

Août 1871   -  Les impôts  -  Seigneur ! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur tout.

Sur les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.

Mais ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on mette un impôt sur la teurgoule.

La teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les petites maîtresses et les muscadins.

Mes petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule…...

Et cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur en teurd !

 

Décembre 1873   -   Visites du premier janvier.   -  C'est le moment, ou jamais, de s'occuper des cartes qu'il est dans l'usage d'échanger à l'occasion du premier de l'an. C'est seulement à l'époque du 1er  janvier qu'on peut envoyer des cartes par la poste, c'est-à-dire sous enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies à 5 cent, pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de distribution,  l'affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne doivent porter que le nom, la profession et l'adresse. On peut en  mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut envoyer sa  carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit son âge, n'envoie jamais de carte.

 

Décembre 1873   -   Chemin de fer de Mézidon à Dives.   -  Par arrêté du 18 courant, M. le préfet a approuvé les projets de stations et haltes présentés parle concessionnaire. Des stations pour voyageurs et marchandises seront établies à Beuvron, Putot, Dozulé et Dives. Des haltes pour voyageurs avec voie de garage et quai aux marchandises, seront établies dans les communes de Mézidon, Magny-le-Freule, Bissières, Croissanville et Méry-Corbon. Enfin, des haltes pour voyageurs seront établies à Hottot-en-Auge, Brucourt, Varaville, et Dives-Cabourg.  

 

Juillet 1874   -   Accident.  -  Un très grave accident est arrivé samedi soir, vers cinq heures, à la vacherie nationale de Corbon. M. Sénéchal, fils du directeur, en prenant un fusil placé près d'un siège, a heurté le chien et le coup est parti en lui faisant une horrible blessure au bras, sans cependant léser aucun organe essentiel. Des soins empressés lui ont été donnés par M. Richer, médecin à Crèvecœur.  

Église de MÉRY-CORBON  (Calvados)

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