Mai
1842 - Cour d’Assises du Calvados. - La
dernière audience de la session amenait sur la sellette le mardi 17, la
nommée Hyacinthe-Félicité Marie, âgée de 38 ans, mendiante, née à
Méry-Corbon, sous l'accusation d'infanticide.
Le
débat de cette horrible affaire ont révélé chez cette femme une
affreuse perversité et un odieux sang-froid à commettre le crime.
Le
jury n'a pas usé cette fois de la faculté des circonstances
atténuantes, et son verdict a été rendu dans toute sa sévérité.
Cette malheureuse qui était déjà mère de deux enfants, accoucha dans
la nuit du 16 au 17 mars dernier, d'un enfant né vivant et viable.
L'autopsie et l'instruction ont démontré de la manière la plus
évidente qu'il était mort par suite de pressions violentes et de
l'introduction d'un corps étranger dans la gorge, les débats ont prouvé
que ce corps étranger était la main de l'accusée.
Convaincue
de ce crime, la fille Marie a été condamnée à la peine de mort.
- Enfin,
la condamnation en sept années de réclusion avec exposition, prononcée
contre le nommé Jacques-Victor Buffard, né à Courtonne-la-Ville, est
venue clore la triste série des affaires de cette longue session.
Cet
individu se livrait habituellement à la fabrication, et à l'émission de
fausses pièces d'un franc, avec lesquelles il soldait sa consommation
dans les auberges et les cabarets. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Mai
1844 -
Nouvelles de France. - D'après la statistique de l'instruction publique en
France, on compte 1 466 établissements d'instruction secondaire, savoir :
41 collèges royaux, dirigeant l'instruction de 15 780 élèves ; 312
collèges communaux, dirigeant l'instruction de 28 200 élèves ; 102
institutions, dirigeant l'instruction de 2 580 élèves.
— Total : 75 930 élèves.
En
y comprenant les écoles primaires, le total des maisons d'éducation
approche de 40 000, dans lesquelles sont reçus 3 millions d'enfants et
d'adultes.
Voici,
en outre, comment sont divisées les écoles communales : 26 470 sont
spécialement affectées aux catholiques, 365 aux protestants, 29 aux
Israélites, et 2 450 reçoivent des élèves de cultes différents.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1844 -
Nouvelles locales. -
Avant hier, vers 3 heures de l'après-midi, un incendie a éclaté
dans la commune de Méry-Corbon, village traversé par la route royale de
Caen à Paris.
Le
feu s'est déclaré dans un pressoir, appartenant aux héritiers Peltier,
dans lequel on avait hébergé des mendiants, que l'on présume avoir mis
le feu avec leurs pipes.
L'extrême
sécheresse et la violence du vent ont étendu bientôt le sinistre de
proche en proche, et onze à douze entretenants de bâtiments ont été
consumés si rapidement que plusieurs
des ménages n'ont pu sauver leur mobilier, et que plusieurs bestiaux ont
été brûlés.
Aucun
des bâtiments incendiés n'était assuré, à l'exception d'un corps de
ferme appartenant à M. Aumont aîné, négociant à Caen, lequel était
assuré par la compagnie du Phénix.
Par
un de ces hasards que l'on pourrait, en quelque sorte, appeler
providentiels, au moment même où le sinistre commençait à s'étendre,
M. André, commis de M. Alexandre Aumont, traversait le village dans la
diligence pour se rendre à Paris. A la vue des flammes qui s'attaquaient
à la demeure de son patron, mettre pied à terre, laisser partir ses
bagages et faire jeter sur toutes les toitures des draps mouillés, fut
pour lui l'affaire d'un instant, et c'est grâce à cette sage
précaution, imitée sur le champ par les habitants de la commune, voisins
du feu, que ce terrible fléau dont l'extrême sécheresse et le vent
violent qu'il faisait alors menaçaient de multiplier les ravages, n'a pas
laissé de traces plus déplorables de son passage. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1847 -
Conseil Général du Calvados.
- Le
conseil général a appelé l'attention du ministre des travaux publics
sur la nécessité des mesures à prendre pour la conservation des
falaises de Villerville, l'amélioration du port de Dives, celle du port
de Trouvilie, de la rivière de Touques.
Il
réclame l'augmentation d'étalons à la station de Pont-l’Évêque.
Il
donne un avis favorable à l’établissement d’une foire à Mery-Corbon
le 20 Janvier de chaque année.
Il
renouvelle le vœu exprimé pour l'embrigadement des gardes-champêtres.
Et
celui relatif à la conservation des armes confiées aux gardes nationales
rurales. (source :
Journal de Honfleur)
Septembre
1847 -
Nouvelles Locales. -
Sur les 80 000 hommes formant le
contingent de la classe de conscription de 1846, 60 000 sont appelés à
l'activité par une ordonnance du roi insérée au
« Moniteur », savoir :
53
650 pour l'armée de terre ; 6 350 pour l'armée de mer.
L'époque
du départ sera ultérieurement déterminée par le ministre de la guerre.
(source : Journal de Honfleur)
Janvier
1848 -
Nouvelles Locales.
-
Par ordonnance royale en date du 8 de ce mois, il est établi dans
la commune de Méry-Corbon, une foire qui se tiendra le 20 janvier de
chaque année. (source :
Journal de Honfleur)
Juillet
1852 -
Le Baccalauréat. -
La
faculté des lettres de l'académie de Caen a procédé aux examens du
baccalauréat, du 1er au 17 de ce mois ; et lundi dernier, elle
a proclamé les résultats : 93 candidats se sont présentés ; 29 ont
échoué à la version. Sur les 64 qui ont subi les épreuves orales, 43
ont été reçus.
Un
seul, M. Hérault, d'Isigny, élève du lycée de Caen, a obtenu la
mention BIEN. Parmi ceux qui ont obtenu la mention assez bien, on trouve
pour le Calvados, MM. Pagny, de Mézières
; Delasalle, de Caen ; Auvray, de Vire ; Le Sauvage, de St-Gatien ; Puchot,
de Lisieux ; Moutier, de Lisieux ; Morel, de Falaise ; Denis-Dudesert, de
Condé-sur-Noireau ; Queillé, de Caen ; Tillaux, d'Aunay ; Cortès, de
Monovar (Espagne) ; Cabard, de Méry-Corbon ; Gauthier, de
Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1855 - Un crime. -
Les
froids de la semaine ont amené dans la vallée une grande quantité de
gibier sauvage, et les amateurs de cette chasse ont eu occasion de
satisfaire leur goût. On nous a raconté une aventure assez plaisante
arrivée à quelques chasseurs dans la vallée de Corbon : ces messieurs,
après quelques instants d'observation, aperçurent un volier d'oies
sauvages ; pour faire abattre ces oies, deux des chasseurs voyant une
maigre jument paître dans l'herbage, la prirent par la crinière et se
mirent à chevaler les oies ; le stratagème réussit ; trois oies
tombèrent sous le plomb des chasseurs, mais un d'eux (des chasseurs ),
dans sa précipitation, se trompa d'animal et visa la jument trop bien
hélas pour la pauvre bête, à laquelle il fit sauter la cervelle. Ce que
c'est que d'être adroit !
On
prit des arrangements avec le propriétaire de l'animal et au lieu d'une
oie bien grasse à mettre dans sa carnassière, le chasseur dû sortir de
son porte-monnaie, 6 pièces de 5 francs pour payer la jument. Ce n'est
vraiment pas cher. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de Monsieur le conseiller Géraldy,
La
session du 4e trimestre de ces assises s'est ouverte, ainsi que
nous l'avons annoncé, le lundi 12 novembre, à 10 heures du matin, sous
la présidence de M. le conseiller Géraldy, assisté de MM. les
conseillers Demiau de Crouzilhac et Bouffey.
Nous
commençons aujourd'hui le compte-rendu succinct des affaires jugées dans
cette session.
Audience
du 12 Novembre.
—
Le 20 août dernier, les nommés Jean Devaure et Jean Fougérat, nés, le
premier, à Sainte-Colombe, le second, à Saint-Mary, tous les deux
marchands colporteurs, se trouvaient, à plus de huit heures du soir, sur
la route de Caen à Lisieux, dans la commune de Méry-Corbon, lorsqu'ils
virent deux bœufs sortir d'un herbage par une brèche. Ils les
chassèrent devant eux dans la pensée de les vendre au marché voisin.
Cinq
autres bœufs, qui étaient dans le même herbage, ne tardèrent pas à en
sortir et à suivre les deux premiers. Devaure et Fougérat conduisirent
les sept bœufs au marché de Beaumont où Fougérat les vendit à un
sieur Hamel, moyennant 1 550 fr.
On
ne tarda pas à découvrir que ces bœufs avaient été volés et qu'ils
appartenaient, à M. de Caumont. Les deux auteurs de ce crime ont passé
des aveux complets et n'ont été condamnés, vu l'admission des
circonstances atténuantes, qu'à trois années d'emprisonnement.
(Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1857 - Cour d’Assises du Calvados. - Infanticide.
- La fille
Hyacinthe-Angélique-Adèle Thouroude, domestique, née le 11 novembre
1828 au Dézert, arrondissement
de Vire, était accusée d’avoir donné volontairement la mort à son
enfant nouveau-né.
La
fille Thouroude n'a rien à se reprocher sous le rapport de la probité et
elle s’est toujours conduite en bonne domestique, mais elle est de
mauvaises mœurs et elle a déjà été trois fois mère avant le crime
qui lui est imputé.
Au
mois de juin dernier, elle était au service des époux Cestrel,
propriétaires en la commune de Metry. A ce moment elle paraissait grosse,
et un domestique de la maison lui adressa même quelques plaisanteries à
cet égard. La fille Thouroude parut s’affliger vivement de ces
soupçons, s’en plaignit à sa maîtresse et manifesta l’intention de
chercher une autre place. Mais toutes ces démonstrations n’avaient pour
but que de dissimuler son état. Le 17 juillet, ressentant les premières
douleurs de l’enfantement elle se revêtit de ses habits du dimanche et
demanda à s’éloigner, prétextant la nécessité d’aller voir à
Trevières son frère qui était dangereusement malade. Elle se trouvait
à peine à quelques centaines de mètres de la ferme qu’elle fut
forcée de se retirer dans un fossé écarté où elle mit au monde un
enfant venu à terme et parfaitement vivant, puisqu’elle l’entendit
bien distinctement pousser des cris. Cependant la fille Thouroude, qui,
comme on le sait, a déjà trois enfants à sa charge, pour lesquels elle
se montre du reste très bonne mère, pensa que le quatrième ne ferait qu’augmenter
son embarras, et résolut de l’abandonner à l’endroit où elle était
accouchée, et bientôt elle s’éloigna. Elle ne revint que le
lendemain. Comme son enfant était mort, elle l’enterra dans te fossé,
où son cadavre fut en effet retrouvé plus tard.
En
rentrant chez ses maîtres, elle expliqua par la fatigue du voyage les
marques de souffrance que portait son visage. Mais le bruit de son
accouchement se répandit bientôt dans le public, la justice se
transporta sur les lieux et, à la suite de ses investigations, la fille
Thouroude fut forcée d’avouer son crime.
Le
jury n’ayant égard sans doute qu’à la question d’abandon, et
prenant en considération les bons antécédents de l’accusée comme
domestique, sa bonne conduite envers ses autres enfants, l’a déclarée
non-coupable.
(Source : Le
journal de Honfleur)
Août
1858 -
Réunion de communes. -
La réunion d'une partie du territoire des communes de Cléville, Méry-Corbon
et Ouézy à Croissanville, dans des limites déterminées, est proposée.
Un membre s'oppose à cette réunion et, pour justifier son soutien, il
s'en réfère aux réclamations produites par les communes intéressées.
Il insiste pour que le statu quo soit maintenu, ainsi que l'avait décidé
le Conseil général en 1845. La délibération proposée, mise aux voix,
est adoptée.
Considérant
que l’agglomération désignée sous le nom de bourg de Croissanville,
et dont l’église de cette commune et le centre, appartient à quatre
commune à trois cantons, deux arrondissements, qu'il en résulte une
confusion constante dans, les attributions civiles, judiciaires et
épiscopales, que toute action administrative est paralysée, qu'aucune
amélioration n'est possible, Considérant que les habitants des hameaux
de Cléville, de Méry-Corbon, d'Ouézy, dont on proposé la
réunion à Croissanville, sont distants des centres de leur commune, les
uns de 5 000 m. les autres, de 2 500 m., que pour accomplir tous, les
actes de la vie civile, politique et religieuse, cet éloignement a pour
eux les inconvénients les plus graves, leur impose des déplacements
longs et pénibles, des pertes de temps considérables, que, contribuant
aux charges de l'instruction primaire, ils n'en profitent pas, ne pouvant,
sans danger, laisser parcourir à leurs enfants la longue distance
qui les sépare de l'église et de l'école de ces communes. Considérant
que les Conseils municipaux de Cléville et de Méry-Corbon
s'opposent à la distraction des hameaux situés sur la route impériale
de Paris, dans la crainte de voir diminuer leurs ressources
et de ne plus pouvoir faire face à leurs dépenses, que ces objections
sont peu fondées : Cléville, possédant 486 habitants et 895 hectares,
ne perdra que 39 habitants, et 21 hectares, 72 ares, Méry-Corbon,
ayant une population de 780 habitants et une superficie de 757 hectares,
ne perdra que 57 habitants et 12 hectares 30 ares, que ces communes seront
encore plus étendues et plus peuplées que la plupart de celles du
département. En ce qui concerne Ouézy, considérant que cette commune
peu importante se verrait réduite d'une manière extrême, et menacée
dans son existence, s'il était donné suite aux propositions premières,
soumises à l’enquête, et qui enlevaient à Ouézy 87 habitants et 112
hectares, qu'en adoptant, l'accord avec M. le Préfet, une nouvelle ligne
de démarcation, on réduira à 20 hectares 10 ares seulement la portion
qui sera réunie à Croissanville.
1°
Les portions des, communes de
Cléville et de Méry-Corbon, comprises entre l'ancienne route
royale, au sud, et une ligne parallèle à la nouvelle route impériale,
distante, au nord, de 150 m. de cette route est restreinte au périmètre
des maisons agglomérées.
2°
La portion du territoire de la commune d'Ouézy,
bornée au nord ancienne route royale, à l'est par la route de Canon à
Croissanville, et au sud par une ligne parallèle à la route impériale
de Paris à Caen, partant du point d'intersection des routes de
Saint-Pierre-Sur-Dives à Croissanville et de Croissanville à Canon, et
se dirigeant vers la commune de Croissanville.
Septembre
1858 - Les gendarmes.
- Voici
un fait que nous sommes heureux d’enregistrer et auquel nous nous
faisons un devoir de donner toute la publicité possible, fait digne d’éloges
et qui révèle une fois de plus encore les généreux sentiments qui
animent les militaires composant l’honorable corps de la gendarmerie.
Mercredi
dernier, 1er septembre, le maréchal des logis Lésigne et le
gendarme Notter, de la brigade de Croissanville, étaient chargés d’arrêter
et de déposer dans la maison d’arrêt de Lisieux, un nommé Gontier,
Louis Vital, journalier, demeurant à Méry-Corbon, qui se trouvait sous
le poids d’une contrainte par corps pour une somme de 51 fr. 20 c. par
suite d’un jugement pour délit de roulage.
En
entrant à cinq heures du matin dans le domicile du débiteur, ces deux
militaires furent saisis de pitié en voyant la profonde misère qui
régnait dans ce triste réduit. Gontier, relevant à peine d’une longue
et cruelle maladie où il avait failli mourir, était couché avec sa
femme et deux enfants, l’un de quatre ans, l'autre de six mois, sur une
poignée de paille étendue sur un sol humide ; tout en se disposant,
malgré sa faiblesse, à obéir avec résignation à l’ordre qui lui
était communiqué, il déclara aux gendarmes que, depuis deux mois, il
n'avait pas gagné un sou, sa femme n’avait rien gagné non plus.
L’émotion
du maréchal-des-logis et du gendarme fut encore excitée par ces paroles,
par la vue de ce spectacle et en entendant les cris et les sanglots de
cette famille qui réclamait la liberté du pauvre convalescent, Ils
donnèrent à Gontier l’assurance qu’après l’avoir déposé dans la
chambre de sûreté, pour obéir au réquisitoire dont ils étaient
porteurs, ils allaient, afin de le rendre à la liberté, s’occuper de
suite de recueillir l’argent nécessaire pour acquitter l’amende et
les frais.
En
effet, MM. Lesigne et Notter firent auprès de quelques personnes
charitables de la commune une quête à laquelle le maréchal-des-logis et
les gendarmes de la brigade contribuèrent pour une somme de 10 fr., plus
l’abandon de la prime de capture de 5 fr. ; M. Pouettre, huissier, fit
de son côté remise de 6 fr. pour ses frais et honoraires de commandement.
La quête s’élevait déjà à 45 fr. lorsque les habitants du
voisinage, qui connaissaient d'ailleurs la bonne réputation du malheureux
père de famille, voulurent prendre part à cette bonne œuvre ; ils
accoururent apporter chacun leur petite offrande, et bientôt la somme
recueillie se trouva monter à 54 fr., sur lesquels on a d’abord payé
28 fr. 20 c. pour le recouvrement de l’amende et des frais à verser au
receveur de l’enregistrement de Livarot.
Quant
au reste, s’élevant à 25 fr. 80 c., le maréchal-des-logis a accompli
sa bonne action jusqu’au bout en dirigeant lui même l’usage qu’il y
avait à faire de cette petite somme : il a d’abord donné 4 fr. à
Gontier en le rendant à sa famille; puis 12 fr. partagés entre le
boulanger et les autres fournisseurs de Gontier ; enfin les 9 fr. 80 c.
restant ont été distribués également entre les pauvres invalides les
plus nécessiteux de la commune. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - On nous écrit de Ver.
- Les
enfants de la Commune de Ver viennent de faire une perte très sensible en
la personne de M. Joseph-Casimir Talbot, leur instituteur, décédé le 9
courant, dans sa 23eme année, à Méry-Corbon, chez ses
parents.
D'abord
élève de l'École normale, ensuite maître-adjoint à Beaumont-en-Auge,
il avait su, dans ces positions diverses, mériter l'estime par la
régularité de sa vie, la confiance par sa capacité. Désigné il y a
deux ans et plus, par M. le Recteur, pour remplir la place alors vacante
d'instituteur à Ver, il ne tarda pas à conquérir les sympathies des
familles et l'attachement de ses nombreux disciples. Très intelligent,
d'une élocution facile, patient et ferme en même temps, il réunissait
à un degré éminent, les qualités qui font le bon maître, et c'est de
lui surtout qu'on pouvait dire qu'il avait suivi sa vocation.
D'heureuses
innovations ont signalé sa trop courte direction, son successeur saura
sans doute les maintenir.
M.
Talbot est mort comme il avait vécu, fortifié par les consolations de la
religion, le signe de la Rédemption sur les lèvres, les yeux vers le
ciel où Dieu essuie toutes les larmes des privilégiés qu'il s'est
choisi, et qui, comme le jeune maître, ont sur la terre beaucoup pleuré,
beaucoup travaillé, beaucoup souffert. Puissent ces quelques mots aller
au loin, consoler d'humbles, dévouements, de silencieuses douleurs !
Puissent-ils
adoucir l’amertume des pleurs et des regrets qui coulent sur la tombe
isolée du cimetière de Méry-Corbon ! ( Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1860 -
Nomination du corps législatif.
- Dans
la séance d'hier du corps législatif, a eu lieu la nomination d'une
commission de sept membres pour l'examen d'un projet de loi tendant à
distraire des portions du territoire de Méry-Corbon,
(canton de Mezidon), de Cléville, (canton de Troarn), et de Ouézy,
(canton de Bourguébus), pour les réunir à la commune de Croissanville,
(Canton de Mezidon). ( l’Ordre et la Liberté )
Juin
1860 - Une noyade.
-
Le 20 du courant, vers 11 heures du matin, au moment ou le
sieur Lecharpentier, propriétaire, demeurant Méry-Corbon, pêchait dans
la rivière Laizon, il aperçut, accroché aux racines d'un saule, le
cadavre d'une femme. Aussitôt il s’empressa de prévenir plusieurs
personnes à l'aide desquelles il retira le corps de la rivière.
On
ne tarda pas reconnaître que cette malheureuse était la nommée Marie
Enoux, âgée de 48 ans, née à Caen, domiciliée à Croissanville où
elle était employée comme ouvrière dans la filature de M. Dauge.
Depuis
quelque temps, la femme Enoux était atteinte d’aliénation mentale.
L'entrée de son mari à l'hôpital avait encore contribué à lui
déranger l'esprit. On suppose que c'est le 19, dans la soirée, que cette
pauvre femme se sera noyée dans la rivière de Laizon, car à 7 heures du
soir, après avoir parlé à une de ses voisines, elle s'était dirigée
vers le pont de Croissanville, où elle a sans doute mis fin à ce jour. (
L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Pour les élèves des lycées et collèges.
-
A l'occasion de l'annexion de la Savoie et de
l'arrondissement de Nice à la France, le ministre de l'instruction
publique a décidé qu'il y aurait congé avec sortie demain dimanche 17,
pour les élèves des lycées et collèges des départements. Deux jours
seront ajoutés aux grandes vacances pour tous les lycées et collèges de
l'Empire. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 -
Circonscriptions territoriales. Réunions de communes.
- Quatre lois
ont opéré récemment diverses modifications dans les circonscriptions
communales du département :
La
première, en date du 9 mai dernier, a distrait les hameaux de Célery et
du Gable-Blanc de la commune de Fresnay-le-Puceux, et les a réunis à la
commune de Boulon.
La
deuxième, en date du 21 du même mois, a distrait des portions de
territoire des communes de Méry-Corbon, Cléville et Ouézy,
et les a réunies à la commune de Croissanville.
La
troisième, en date du 26 dudit mois de mai, a supprimé les communes de
Saint-Mélaine et de Launay-sur-Calonne, et a réuni Saint-Mélaine à la
ville de Pont-l'Évêque, et Launay, partie à cette ville et partie à
Saint-Julien-sur-Calonne.
Enfin,
la quatrième, en date du 14 juillet, a distrait des terrains dépendant
de la commune de Graye, qui formaient prolongement entre Courseulles et la
mer, et les a réunis à cette dernière commune.
Il
a été reconnu que ces nouvelles dispositions ne déplacent pas le centre
des divisions territoriales qu'elles concernent, de manière à devoir
apporter aucune modification au tableau des distances des diverses
communes à leurs chefs-lieux de canton, d'arrondissement et de
département, arrêté le 21 septembre 1856, et, en conséquence, il a
été décidé que ces distances devront continuer à être comptées,
pour les communes désignées dans les lois précitées, aux chiffres pour
lesquels elles sont inscrites à ce tableau.
Mais
il n'en est pas de même de la population officielle des communes, qui
demeure désormais ainsi fixée :
Fresnay-le-Puceux,
1 015 habitants ; Boulon, 719 ; Croissanville, 522 ; Méry-Corbon,
723 ; Ouézy, 220 ; Cléville, 433 ; Pont-l'Évêque, 2 717
Idem (population municipale) 2 654 ; Saint-Julien-sur-Calonne,
283 ; Graye, 514 ; Courseulles, 1 666. ( L’Ordre et la
Liberté)
Février
1862 - On lit dans le Lexovien.
- Un
nouvel acte d'humanité et de charité vraiment chrétienne vient encore
d'être accompli par une des brigades de gendarmerie de notre
arrondissement, déjà coutumière de semblables actions.
Bien
que le fait nous ait été révélé par une voix détournée, nous en
garantissons la parfaite exactitude.
Les
époux Gauthier, âgés de 75 et de 76 ans, pauvres et infirmes, habitent
la commune de Méry-Corbon. Le 29 décembre dernier, ils se trouvaient
dans la plus profonde misère, et étaient sous le coup de poursuites
devant amener la saisie et la vente de leur mobilier.
Le
maréchal-des-logis, prévenu de cette fâcheuse situation, voulut
s'assurer par lui-même de la véracité des faits qui lui étaient
rapportés, et, aussitôt
cette preuve acquise, ses gendarmes et lui se cotisèrent pour venir au
secours de ces pauvres valétudinaires.
Dés
le lendemain, tous se mettaient en route et recueillaient dans la commune
une somme que nous évaluons à 120 fr. environ ( la brigade avait fourni
15 fr. )
Avec
cette somme le propriétaire a été désintéressé, et des secours
efficaces ont pu être distribués aux deux malheureux vieillards.
Les
actes d'humanité sont, Dieu merci, assez fréquents dans notre pays:
aussi ne verrions-nous rien d'extraordinaire dans ce nouveau fait, s'il
n'y avait qu'une initiative personnelle et généreuse. Mais ce que nous
sommes heureux de signaler, c'est la spontanéité et l'élan de ces
hommes pour réaliser promptement une belle et bonne action.
Comprendre
ainsi son devoir, c'est faire aimer le corps auquel on appartient, c'est
faire respecter et bénir la société qui, parmi ses humbles agents de
répression, compte tant de braves gens au cœur chaud et généreux,
toujours disposés à faire humblement, saintement leur devoir et plus que
leur devoir. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1863 -
Par arrêté du 14 décembre.
- M.
le préfet du Calvados a nommé maire de la commune de Méry-Corbon M.
Simon (Jean-André), en remplacement de M. Le Charpentier, démissionnaire.
Par
deux autres arrêtés préfectoraux, en date des 16 et 17 courant, ont été
nommés :
Adjoint
de la commune de Méry-Corbon, M. Loisel (Louis), en
remplacement de M. Jean, dont la démission est acceptée.
Adjoint
de la commune de Coulonces, M. Pierre (Louis), en remplacement de M. Morel,
démissionnaire. (l’Ordre
et la Liberté)
Août
1868 -
Les naissances. -
La
commune de Méry-Corbon va tomber en quenouille, si quelque solide luron
n'y met bon ordre.
Depuis
le 1er janvier 1868, on a consigné sur les registres de l'état civil de
cette commune 12 naissances. Dans ce nombre, pas un garçon....... toutes
filles.
Les
anciens prétendent que jamais cela ne s'était vu, et qu'un sort a dû
être jeté sur la commune par un sorcier
du voisinage.
Juillet
1871 -
Fait divers.
- Le
jeudi 6 juillet prochain, à une heure, il sera vendu aux enchères
publiques des taureaux, vaches et génisses de la race de Burham, à la
vacherie de Corbon, par Cambremer (Calvados), station de Mézidon, par le
chemin de fer de Cherbourg.
Août
1871 -
Incendie.
- Le 23 août, vers 7 heures du soir, un incendie accidentel a
détruit un bâtiment à usage d'étables à la vacherie nationale de
Corbon, appartenant au sieur Pierre Lange, propriétaire, ainsi que 6.000
kl. de foin et paille appartenant à l'État. Perte 10.500 fr. Le tout
était assuré.
Août
1871 -
Les impôts
- Seigneur
! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur
tout.
Sur
les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.
Mais
ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en
aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on
mette un impôt sur la
teurgoule.
La
teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les
petites maîtresses et les muscadins.
Mes
petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les
gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule…...
Et
cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de
telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur en teurd
!
Décembre
1873
-
Visites du premier janvier.
- C'est
le moment, ou jamais, de s'occuper des cartes qu'il est dans l'usage
d'échanger à l'occasion du premier de l'an. C'est
seulement à l'époque du 1er janvier
qu'on peut envoyer des cartes par la poste, c'est-à-dire sous enveloppe.
Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies à 5 cent,
pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de
distribution, l'affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne
doivent porter que le nom, la profession et l'adresse. On peut en
mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut envoyer sa
carte à un homme non marié, une demoiselle, quel
que soit son âge, n'envoie jamais de carte.
Décembre
1873
-
Chemin de fer de Mézidon à Dives.
- Par
arrêté du 18 courant, M. le préfet a approuvé les projets de stations
et haltes présentés parle concessionnaire. Des stations pour voyageurs
et marchandises seront établies à Beuvron, Putot, Dozulé et Dives. Des
haltes pour voyageurs avec voie de garage et quai aux marchandises, seront
établies dans les communes de Mézidon, Magny-le-Freule, Bissières,
Croissanville et Méry-Corbon. Enfin, des haltes pour voyageurs
seront établies à Hottot-en-Auge, Brucourt, Varaville, et Dives-Cabourg.
Juillet
1874
-
Accident. -
Un
très grave accident est arrivé samedi soir, vers cinq heures, à la
vacherie nationale de Corbon. M. Sénéchal, fils du directeur, en prenant
un fusil placé près d'un siège, a heurté le chien et le coup est parti
en lui faisant une horrible blessure au bras, sans cependant léser aucun
organe essentiel. Des soins empressés lui ont été donnés par M.
Richer, médecin à Crèvecœur.
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