1er Février 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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MÉZIDON

Canton de Mézidon-Canon

Les habitants de la commune de Mézidon sont des Mézidonnais, Mézidonnaises

Mai 1829   -   Cour d’Assises.   -   Présidence de M. Gournay.  Lundi 18 mai.

-   Dans le courant du mois de janvier dernier, un sieur Meslay s'aperçut plusieurs fois, qu'on s'était introduit dans sa boutique d'épicier placée sous les halles de Mézidon, et qu'on lui avait volé de la morue. Pour surprendre le voleur, il plaça un piége dans le vase qui contenait la morue et se cacha lui-même dans la boutique.

Le 10 janvier sur les 8 heures du soir, il entendit ouvrir avec une fausse clef la serrure de la boutique et vit entrer le nommé Emont qui se disposa à voler de la morue, et qui prit ensuite la fuite au moment où Meslay se disposait à l'arrêter.

Emont a été condamné en cinq années de travaux forcés. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mai 1842  -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Grâce à sa jeunesse, Pierre Corneille, âgé de 19 ans, demeurant à Mézidon, ne s'est vu condamner qu'à quatre ans de prison, pour un vol d'argent effectué avec toutes les circonstances aggravantes.

— Un verdict de non culpabilité est venu rendre à la liberté Jean Le François,  âgé de 42 ans, né et demeurant à St-Vigor-des-Maizerets, auquel l'accusation reprochait d'avoir fabriqué deux billets à ordre, souscrits de la fausse signature Louis Le Bounois. Les charges sont tombées au débats. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -   Conseil Général du Calvados.  -  Après avoir remarqué que l'esprit public est bon dans le département, M. le préfet en aperçoit une preuve nouvelle dans la décroissance des crimes et délits. Leur nombre a été moindre que les années précédentes et notamment ceux contre les personnes ont diminué dans une proportion plus forte que ceux contre les propriétés.

L'activité constante des travaux publics et particuliers, maintenue partout, a occupé beaucoup de bras. Le nombre des caisses d'épargnes, celui des déposants et le montant des sommes déposées témoignent du bien-être des populations et des habitudes d'économie qu'elles contractent. Prés de 5 millions y ont été déposés par 8 180 individus.

D'autre par, le nombre des faillites et le montant de leur passif va toujours en diminuant.

La navigation dans les ports du département prend aussi de l'accroissement, tant celle extérieure que celle du cabotage. Il en est de même des constructions navales.

Quant à l'agriculture, malgré les soins des cultivateurs et les améliorations qu'ils y ont apportées, son produit n'a pas été ce qu'on pouvait espérer. Les céréales surtout et les colzas sont dans ce cas, les fourrages ont été abondants et de bonne qualité.

Sur 3889 jeunes gens appelés à fournir le contingent militaire du département, 915 ont eu à répondre à l'appel de cette année. Un progrès remarquable, c’est que la proportion de ceux qui savent lire et écrire est portée à 68 p. % lorsqu'elle n'était autrefois que de 50 p. %. La taille moyenne s'est aussi élevée. Elle est de 1 m. 656.

Les inscrits maritimes ont, en dix ans, augmenté de 1 103. (source : Journal de Honfleur)

 

Septembre 1846   -   Conseil Général du Calvados.  -  Il émet le vœu que des brigades de gendarmerie soient établis à BalIeroy, Coulibœuf, Trouville, Blangy, Mezidon, Vassy et Pont-Farcy.

Quant au vœu du conseil d'arrondissement tendant a obtenir un secours du gouvernement pour divers monuments, le conseil ne voit aucune difficulté pour le donjon de  Falaise et  l'église Saint-Pierre de Lisieux, classés au nombre des monuments historiques, mais quant à l'église Trouville dont la construction est évaluée à 139 000 fr. dont 60 000 fr. sont réalisés en votes et souscriptions et dont le reste serait un fardeau énorme pour la commune, il émet le vœu qu'un secours suffisant soit sollicité du ministre des cultes, et quant à l'église de Dozulé, monument d'art et de goût, que le ministre de l'intérieur soit prié d'accorder des vitraux peints. (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Ordre Judiciaire.   -    D'après un arrêté du Gouvernement provisoire, les arrêts des cours et les jugements des tribunaux seront désormais rendus : AU MOM DU PEUPLE FRANÇAIS.    (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le drapeau.    -   ( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe visible de l'unité nationale.

Considérant dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une manière invariable.

Arrête : Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau national, sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de la Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du peintre David.

Art. 2. — En conséquence, les trois couleurs nationales, disposées en trois bandes égales, seront à l'avenir rangées dans l'ordre suivant : le bleu attaché à la hampe, le blanc au milieu, le rouge flottant à l'extrémité. (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Les 80 000 hommes formant le contingent de la classe de 1847 sont appelés à l'activité. Les départs auront lieu du 15 au 20 juin.

Le conseil du recrutement se réunira à Caen pour procéder à l'examen des remplaçants les 10, 12 et 14 juin.

Le département du Calvados fournit 1 055 hommes .  (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1848  -  Les Assises du Calvados.    -   Audience du 2 juin.   -  Une tentative de vol avec effraction commise par le sieur Féron, sans domicile connu, est punie de 6 ans de réclusion.

Même peine contre un nommé Barnier de Mézidon qui, en brisant deux clôtures, s'était introduit dans la boutique du sieur Frilay, et y avait volé des marchandises. Sa femme  accusée de complicité a été acquittée.

-  Une tentative de viol sur une jeune fille de 9 ans. était reprochée à Langlois, meunier à St-André-d'Hébertot, âgé de 16 ans. Il a été condamné à 2 ans de prison. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Cour d’Assises du Calvados.    -   Audience du 1er août.   -   Deux accusations de vol ont occupé cette première séance.

Manoury, âgé de 42 ans, s'introduit le 1er mai dans la maison des époux Rame à Mézidon, après avoir cassé un carreau de vitre et ouvert la fenêtre. Il prend une montre d'argent, force l'armoire pour avoir de l'argent qu'il ne trouve point et se retire par où il était entré. On le voit, on se met à sa poursuite, on l’arrête, il convient du fait, dit son nom, rend la montre.

Aux débats il renouvelle ses aveux. Mais déjà il y a huit ans, il avait été condamné à sept ans de réclusion pour vol qualifié. Cette fois, la cour lui impose dix ans de la même peine.

Mécontent de n'être point envoyé au bagne, il se pourvoit en cassation.

—  Deux vaches volées le 31 mai dans un herbage de la commune du Désert ont été vendues le même jour au marché de Littry, par deux forçats libérés, dont un, Lecoutey avait été condamné en 1837 à 8 ans de travaux forcés et l'autre Rault en 1828 à 20 ans de la même peine, ils retourneront tous deux au bagne pour y passer 20 autres années. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Août 1852   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Géraldy. Audience du 9 août.

Pauline-Clérnentine Chauvel, âgée de 25 ans, ouvrière dans une fabrique, à la Forêt-Auvray (Orne), demeurant à Mézidon, déclarée coupable d"y avoir, le 28 octobre 1851, sans préméditation, donné la mort à François-Aldunce-Henri, son fils naturel, âgé de dix jours (elle lui avait broyé la tête à l'aide de ses deux mains) à été punie de 10 ans, de travaux forcés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1853  -   Chemin de fer de Paris à Cherbourg.   -   Suivant un arrêté de M. le Préfet du Calvados, du 29 juin, une enquête est ouverte à Lisieux, du 10 au 21 juillet, sur les plans du chemin de fer pour la portion comprise entre cette ville et Mézidon. Les questions soumises a l'enquête concernent notamment les courbes à établir qui sont au nombre de douze, le nombre et le placement des stations et les passages à établir soit à niveau, soit au-dessus et au[1]dessous de la voie ferrée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1855   -   On lit dans le « Pilote du Calvados ».  -  Le samedi 10 de ce mois, une locomotive d'essai est allée de la gare de Lisieux à Mézidon et a traversé le tunnel de la Motte sans encombre.

On a dit, mais nous nous sommes bien gardé de prendre ce bruit au sérieux, que, le jeudi 15, une locomotive se dirigeant de Lisieux sur Caen, s'était embourbée vers la moitié de son parcours ; toujours est-il que dimanche 18 novembre, une locomotive est arrivée à la gare provisoire de Mondeville.

Partie de Paris vers 5 heures du matin, elle a fait à petite vitesse, de Lisieux à Caen, ce voyage d'essai. Le parcours a eu lieu dans des conditions satisfaisantes. Une dépêche télégraphique adressée le matin au sous-directeur de la traction, avait annoncé l'arrivée de ce premier convoi, et cette bonne nouvelle ayant bientôt circulé en ville, une foule immense s'était portée à notre débarcadère.

Quelques membres du conseil d'administration de la compagnie de l'Ouest, des ingénieurs et un certain nombre de mécaniciens faisaient partie du convoi. Ces derniers, sans descendre de leur locomotive ont célébré par de copieuses libations de vin, de Champagne, l'heureux résultat de la première visite de la Victoria — tel est en effet le nom de la machine d'essai.

Comme on le voit, les travaux sont terminés et la voie est en état d'être parcourue. Le service de la ligne s'organise sur tous les points. L'exploitation régulière doit commencer, dit-on, dans les premiers jours de décembre. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1856   -   Ouverture des Stations .  -   Jeudi, 10 janvier, à eu lieu sur le chemin de fer de Paris à Cherbourg, entre Lisieux et Caen, l’ouverture des stations de Mesnil-Mauger, Mézidon et de Moult-Argences. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1856   -   Nouvelles du matin.   -   Chemin de fer. — Jeudi, un déraillement qui n'a été suivi d'aucun accident, a eu lieu à la gare de Mézidon, par suite, les trains ont éprouvé un retard dans les heures d'arrivée à Caen.

Le convoi porteur des dépêches n'est arrivé vendredi matin qu'à 5 heures et demie au lieu de 3 heures 15 minutes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1858   -   Nous lisons dans le Moniteur du Calvados.   -  

Le 2 avril, la brigade de Mézidon a arrêté, en vertu d'un mandat d'amener, le nommé Grimaud, berger, né à Bayeux, demeurant aux environs de Mézidon, inculpé d'attentat à la pudeur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1858   -   Chemin de fer de l’Ouest.   -   L'ouverture de l'embranchement du chemin de fer de Falaise, se fera, dit-on, en même temps que celle de la section d'Argentan à Mézidon. Les travaux de cette dernière sont assez avancés pour permettre d'espérer que la voie sera livrée à l'exploitation avant la fin de l'année.

Depuis quelques jours, plusieurs trains sont partis de la gare d'Argentan, emportant du matériel pour diverses parties de la ligne, et on va s'occuper de la pose du télégraphe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1858   -   Le prix de la viande.   -   Le Moniteur du Calvados constate, comme nous l'avons fait ici, que la viande de boucherie est maintenue à Caen à un taux trop élevé. Il réclame la suppression de la taxe officielle et engage l'administration municipale à multiplier les marchés forains permanents, dans le cas d'une coalition tendant à surélever le prix de vente à l'étal. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1860   -   Le chemin de fer.   -   Le 2 septembre, vers 11 heures 1/2, les quatre roues de devant de la machine nº 550 du train de marchandises, n° 252, ont déraillé prés le poteau kilométrique n° 215, en gare de Mézidon.

Le même jour, deux wagons de 3e classe, du train n° 21, ont déraillé sur la voie descendante de Normandie. Ils ont été relevés en quelques minutes. Il n'y a eu aucun accident ni avarie. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1860   -  Le chemin de fer.   -   Hier, plusieurs accidents sont arrivés sur la ligue du chemin de fer de l'Ouest :

Le premier a eu lieu, vers six heures quinze minutes du matin, près du poteau kilométrique n° 215. Pendant que le train de marchandises, n° 108, était en gare, à Mézidon, le sieur Lajoie (Eugène) a été gravement blessé au côté gauche, en tombant dans une fouille faite pour établir une conduite d'eau allant à la grue posée sur le bout du quai, au moment où il se disposait à donner le boyau d'alimentation au chauffeur de ce train. Cet homme a reçu immédiatement les soins nécessaires.

Vers neuf heures du matin, près du poteau kilométrique n° 209, le sieur Mutrel (François), ouvrier employé au service de la voie, a été grièvement blessé par le train de ballast, remorqué par la machine nº 144. Cet homme, qui se trouvait sur le quai de la gare de Mesni-Mauger, est descendu sur la voie au moment où ce train faisait lentement un mouvement de recul, afin de prendre l'aiguille pour sortir du garage. D'après nos renseignements, il paraîtrait que cet homme est victime de son imprudence.

Enfin, un troisième accident a eu lieu, vers dix heures et demie du matin, près du poteau kilométrique n° 259. Le sieur Pierre (Victor), ouvrier au service de l'entreprise Benoist-Isouard et Cie, a été blessé à la figure par la porte et les montants d'un wagon K, dans lequel il se trouvait, et qui était placé en queue du train. Cet homme avait imprudemment mis la tête par la claire-voie de ce wagon, le train étant en marche et circulant près du quai à coke, situé près le dépôt de machines. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1861   -   Janvier 1862   -   Une arrestation.   -   Un jeune homme de 18 ans, le nommé Buquet (Léopold-Arthur), après avoir volé une vache à un de ses voisins, est allé la vendre à Falaise.

Les gendarmes de Mézidon, mis sur la piste du voleur et renseignés par leurs collègues de Falaise, ont arrête Buquet à son domicile et l'ont déposé à la maison d'arrêt. (Le Normand.)

 

Septembre 1863   -   Conseil général du Calvados.  -   Prestations en nature.

     La journée d'homme pour les arrondissements de Caen, Falaise, Lisieux, Pont-l'Evêque et Bayeux, moins le canton de Caumont, est fixée à 1 fr. 25 c.

     Pour l'arrondissement de Vire et le canton de Caumont, à 1 fr.

     La journée de cheval, à 1 fr. 25 c.

     Celle de bœuf, à 1 fr.

     Celle d'âne, à 50 c.

     Celle de voiture, à 1 fr. 50 c.

Le Conseil prie M. le préfet de vouloir bien prendre toutes les mesures qu'il jugera nécessaires pour parvenir dans le département, à la conversion en tache de la prestation en nature. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   A l’honneur.  -   Le Moniteur universel d'hier publie une liste de récompenses accordées par le ministre de l'intérieur pour des actes de dévouement.

Nous y voyons figurer les noms de trois courageux citoyens appartenant au Calvados, et qui ont obtenu chacun une médaille en argent de 2e classe, ce sont :

-       M. Jean (Louis-Hippolyte), dit Lacour, sergent de sapeurs-pompiers à Mézidon. - Vingt ans de services utiles et dévoués (1843-1863).

-       M. Demorieux (Louis-Jacques), sous-lieutenant commandant les sapeurs-pompiers de Clécy. - Dévouement éprouvé dans plusieurs incendies ; une blessure et sauvetage d'un enfant. (Clécy, 4 mars 1834, 23 octobre 1858, 28 février 1863.)

-       M. Vasnier (Henri), sous-chef de la musique des sapeurs-pompiers de Douvres. - A pénétré, à Douvres, le 3 mai 1863, dans une étable incendiée pour sauver une personne. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1864   -   Les grands travaux.   -   Les travaux de canalisation de la Dives entre Mézidon et le port de Dives sont en plein cours d'exécution.

Ce serait peut-être l'occasion de rappeler les observations que nous faisions dernièrement sur la possibilité d'utiliser les déblais du nouveau canal pour la construction économique d'un chemin de fer dit américain, qui relierait les localités comprises entre les deux points extrêmes de cette voie d'eau navigable.

Le bon accueil fait à notre idée par les principaux intéressés à sa réalisation, nous engage à insister pour que la question soit promptement et sérieusement étudiée, afin de mettre à profit les travaux qui s'exécutent en ce moment. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1867   -   Une célébration.   -  Il y a peu de jours, près de Mézidon, ont célébrait la petite fête Saint-Ortaire. L'affluence des pèlerins qui remplissaient littéralement la petite église de Mirbel, trouve une fois de plus que la dévotion au culte des saints ne se ralentit pas aux Pays-d'Auge. Aussi, à cette fête, comme à beaucoup d'autres du reste, voyait-on de ces mendiants suspects, à l'aspect repoussant, implorer la pitié dépassant et exploiter la bourse des trop crédules pèlerins.

Entre autre, on y remarquait un grand gaillard d'une trentaine d'années, quêtant pour le mal Saint-Main-du-Pré-d'Auge.

Sa collecte assez rondelette, passa le soir dans la caisse du cafetier voisin, qui lui aussi, sous 25 mètres de toile, étalait sa boutique à l'adresse du compagnon de Saint Antoine, sont bien heureux patron.  

 

Octobre 1867   -   Un bureau télégraphique.   -   Un bureau télégraphique est ouvert, à dater de lundi, à Mezidon. Le public sera admis à présenter ses dépêches tous les  jours, ainsi que les dimanches et jours fériés.   

 

Février 1868   -   Un accident.   -   Dimanche, dans le bourg de Mézidon, une détonation se faisait entendre, et en même temps un individu tombait sur la route en poussant des cris de douleur.

On s'empressa autour de lui, on le releva, et on s'aperçut qu'il était blessé. Voici ce qui était arrivé : Jules Bourdier, c'est le nom de cet homme, est domestique à Mesnil-Simon, il  portait dans la poche de son pantalon une boîte renfermant 500 grammes de poudre, mais il avait mis ou laissé dans la même poche des allumettes chimiques. On comprend le reste,  le frottement à déterminé explosion des allumettes qui elle-même a occasionné celle de la poudre.

Le pauvre Bourdier a reçu de assez graves brûlures. Il a été reconduit au Mesnil-Simon par son maître, dans sa voiture, quelques jours de repos guériront ses blessures et le rendront plus prudent à l'avenir.  

 

Octobre 1868   -   Un accident.   -   Un pauvre enfant, Alexandre Vivier, âgé de 12 à 13 ans, domestique chez M. Guesnon, à Mezidon, a reçu mardi un coup de pied de cheval sur le  front. Sa situation est grave et sa vie est en danger.

Il venait de conduire deux chevaux à l'abreuvoir et les ramenait à l 'écurie, à la porte de celle -ci, il voulut faire entrer l'un des chevaux sans lâcher l'autre, pour cela il excita légèrement en filant la longe et en gardant l'extrémité dans la main. Il se trouvait alors pris entre la croupe du premier et la tête du second, c'est à ce moment qu'une ruade de celui-là l'étendit sur le sol en lui faisant une grave blessure à la tête.  

 

Mars 1870   -   Fait divers.   -   La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest fait construire une deuxième voie sur la ligne du Mans à Mézidon. Les travaux sont commencés simultanément sur trois points, l'exécution en est confiée à M. Genève, de Tours, adjudicataire. La construction de cette seconde voie assure des trains express réclamés depuis  longtemps.  

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.  

 

Octobre 1870   -  Fait divers.   -   M. Coulibœuf, maire de Mézidon, a été remplacé par M. Soret, directeur de la filature.  

 

Avril 1871   -  Fait divers.   -  Le pont du chemin de fer construit sur la Dives, près Mézidon, miné lors des derniers événements militaires, par les ordres du commandant Bernard, de Caen, s’est écroulé dimanche dernier. Aucun accident n'a eu lieu. Un pont provisoire a dû être établi pour permettre la circulation des trains.  

 

Février 1872   -  Fait divers.   -  Samedi matin, vers huit heures, le train 49, venant de Paris, qui avait déjà, du retard, a été forcé de s'arrêter entre Mesnil-Mauger et Mézidon, par suite d'une avarie survenue à sa machiné.

Sachant que le train 97 le suivait de près, le conducteur du train en détresse s'est immédiatement porté au devant du train arrivant, mais l'intensité du brouillard n'ayant pas permis au mécanicien de ce dernier train d'apercevoir à temps les signaux pour arrêter sa machine, celle-ci est venue tamponner le train arrêté avec une telle force qu'elle l'a fait avancer de 20 mètres et qu'un wagon est entré en partie dans une voiture de deuxième classe, dans laquelle, heureusement, ne se trouvait aucun voyageur. Trois voyageurs ont été légèrement contusionnés et cinq voitures endommagées. Nous croyons savoir que l’enquête faite par l'autorité a conclu qu’il y avait cas de force majeure, et qu'aucune poursuite ne serait dirigée contre les employés de la compagnie.

 

Mai 1872   -   Travaux.   -   Par décret de M. le Président de la République, rendu sur le rapport du ministre des travaux publics, le chemin de fer de Mézidon à Dives est déclaré d'utilité publique. Le département du Calvados est autorisé à l'exécution de ce chemin, comme chemin de fer d'intérêt local. Il est alloué au département du Calvados sur les fonds du Trésor, une subvention de 287.477 fr., versés en huit termes semestriels égaux, dont le dernier ne serait payé qu'après achèvement.

 

Août 1872   -  Le chemin de fer.   -  On affirme que les travaux du chemin de fer de Mézidon à Cabourg seront commencés, d'ici quinze jours. On peut espérer que cet embranchement pourra être livré à la circulation l'année prochaine.  

 

Septembre 1872   -  La gendarmerie.  -  Plusieurs brigades de gendarmerie vont être crées dans le Calvados, elles sont réparties de la manière suivante : Bretteville-sur-Laize, une  brigade à cheval ; Littry, une brigade à pied ; Caen, idem ; Mézidon, une brigade à cheval, en remplacement de celle à pied, qui passe à Caen.  

 

Mars 1873   -   Un cheval enragé.   -   La semaine dernière, le sieur V...... propriétaire-cultivateur aux environs de Mézidon, croyant s'apercevoir que l'un de ses chevaux était malade, le fit retirer de l'écurie et enfermer dans une boxe. Quelques heures après, ce cheval cassait et brisait tout et mordait son râtelier avec fureur. Le cultivateur envoya chercher un vétérinaire qui, après examen, reconnut les symptômes rabiques et conseilla l’abattage immédiat de l'animal, ce qui fut fait aussitôt. Les cas de rage chez le cheval sont très rares, et on se demande comment celui du sieur V...... a pu, sans morsures apparentes, devenir enragé ?

 

Décembre 1873   -   Chemin de fer de Mézidon à Dives.   -  Par arrêté du 18 courant, M. le préfet a approuvé les projets de stations et haltes présentés parle concessionnaire. Des stations pour voyageurs et marchandises seront établies à Beuvron, Putot, Dozulé et Dives. Des haltes pour voyageurs avec voie de garage et quai aux marchandises, seront établies dans les communes de Mézidon, Magny-le-Freule, Bissières, Croissanville et Méry-Corbon. Enfin, des haltes pour voyageurs seront établies à Hottot-en-Auge, Brucourt, Varaville, et Dives-Cabourg.

 

Octobre 1874   -   Éclipse.   -  Le 10, il y aura une éclipse partielle de soleil, visible dans le Calvados.

 

Octobre 1874   -   Une vilaine danse.   -  Alphonsine dite la Huppe, âgée de 27 ans, doit encore s'appeler Déterville, car elle a ou a eu un mari de ce nom, mais c'est là le moindre de ses soucis. Il y a longtemps qu'elle a jeté son bonnet par-dessus les peupliers de Percy, sa commune natale. Le jour de la fête, elle était à Mézidon et dansait, mais bientôt les douceurs de l'ophicléide, du piston et de l'eau-de-vie mêlées lui tournèrent la tête, elle allongeait des coups de pied à ses voisines, déchira leurs robes, bref elle oublia qu'elle n'était pas à Bullier, mais bien dans un honnête et pudique village normand.

Le dénouement était prévu, les gendarmes arrivèrent, La Huppe les injuria, elle osa même passer la main sur la figure de l'un d'eux et alla finir sa nuit au violon. 

Le tribunal a ri des détails, de cette affaire, mais n'a pas été désarmé. Alphonsine La Huppe a été condamnée à 10 jours d'emprisonnement.  

 

Novembre 1875   -  Bataille de dames !  -   La dame Remy, âgée de 32 ans, demeurant à Mézidon, était l'amie d'une demoiselle Lenouvel-Pignolet. L'enfant de celle-ci a même pour marraine la dame Remy, ces dames se sont fâchées. Pourquoi ? On ne le sait pas au juste. Toujours est-il qu'après avoir échangé des injures, la dame Remy a porté à la demoiselle Pignolet trois coups d'un manche à balai, sous le coup de ces trois coups de balai, la Pignolette est allée porter plainte.

Quelques heures après, un sou de café et un petit pot de la bonne réconciliaient ces deux adversaires, qui sont allées à la gendarmerie pour arrêter l'affaire, mais « il était trop tard. » La dame Rémy a paru en justice, et a été condamnée à 16 fr. d'amende et aux dépens.  

MÉZIDON   -   Le Cantonnement militaire.

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