Août
1842 - Nouvelles locales.
- Mercredi
dernier, dans la commune de Missy, les loups ont reparu avec une sorte
d'audace furieuse. Une louve a enlevé, en plein jour et la porte de la
bergerie, un mouton qui se trouvait au milieu d'un troupeau tout entier.
Quelques
jours auparavant, sept autres moutons avaient été étranglés dans le
parc du château de Bougy, tout près des fenêtres de la maison.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1860 -
La Poste. -
L'administration des
postes s'occupe activement d'une amélioration qui sera bien avantageuse
pour les campagnes. Il s'agit d'organiser le service rural de façon à ce
que, dans les plus petites communes de France, il y ait régulièrement un
service quotidien. ( Le Pays d'Auge )
Avril
1860 -
Une nomination. -
Par un arrêté
préfectoral, en date du 2 avril, M. L'Homme a été chargé, à titre
provisoire de la direction de l'école communale de Missy, par suite du
départ de M. Roussel, nommé instituteur à Mondeville. (Le Ordre et la
Liberté)
Avril
1860 -
Le printemps arrive. -
Mardi dernier à 9 heures 14 minutes du matin, nous
avons quitté d'hiver pour entrer dans le printemps. Nous amènera t-il de
la chaleur ? Il faut l'espérer, car nous avons ressenti assez cruellement
les atteintes de l'hiver pour espérer que le printemps nous ramènera le
soleil et des beaux jours. ( Le Pays d'Auge )
Août
1860 - Une imprudence.
-
Samedi dernier, Mme Frislay, de la commune de Missy, chargea son
jeune fils de trois ans, d'attiser le feu sous la marmite, pendant qu'elle
allait chercher au jardin des légumes pour faire la soupe du soir. Elle
ne fut absente que quelques minutes, et cependant ce temps a suffi pour
que le feu s'étant communiqué à des siliques de colza placées près du
foyer, ait atteint le malheureux enfant, qui succomba à horribles
blessures 4 ou 5 heures après.
Déjà
tant de funestes exemples ont été signalés par la presse, que des
parents sont réellement coupables lorsque, par une aveugle confiance, ils
laissent seuls des enfants dans une pièce où se trouve du feu. ( L’Ordre
et la Liberté)
Février
1865 -
Par arrêté du 1er février.
- M.
le préfet du Calvados a nommé M. le comte de Chazot maire de la commune
de Missy, en remplacement de M. Le Baron, démissionnaire. (l’Ordre et
la Liberté)
Juillet
1867 -
Le malin. -
Missy semble actuellement soumis à la domination d'un génie
malfaisant.
Le
jeudi précédent, un enfant de 20 mois, Léon Taillebosq, était tombé
dans un lavoir, d'où, 2 minutes après on retirait son corps inanimé.
Le
même jour, où la veille, les gendarmes de Villers avaient conduit à la
prison de Caen trois enfants, originaire de Missy, qui, depuis deux mois,
ne vivaient que du fruit de leur maraudages.
Les
artichauts, les canards et les cerises, étaient surtout l'objet de leurs
soustractions. Ils avaient aussi volé du pain, un couteau et de l'argent,
dans une maison dont la maîtresse était sortie un
instant.
Août
1869 -
Fait divers.
- Dans la nuit
du 27 août, un incendie a détruit presque en totalité la ferme de la
Londe, située à Missy, appartenant à M. le comte de Chazot, le feu
s'est déclaré avec une telle violence qu'il a été impossible de sauver
la majeure partie du mobilier, 80 moutons, des veaux, des porcs et les
fourrages ont été brûlés.
Grâce
à la promptitude avec laquelle les pompiers d'Évrecy se sont rendus à
l'appel qui leur a été fait et au zèle des habitants de la commune,
parmi lesquels l'on remarquait MM. les curés de Noyers et de Missy, bien
dirigés par le brigadier de la gendarmerie d'Évrecy aussi accouru sur
les lieux, l'on a pu préserver les granges remplies de grains.
Août
1869 -
Fait divers.
- Dans la
nuit du Î7 août, un incendie a détruit presque en totalité la ferme de
la Londe, située à Missy, appartenant à M. le comte de Chazot, le feu
s'est déclaré avec une telle violence qu'il a été impossible de sauver
la majeure partie du mobilier. 80 moutons, des veaux, des porcs et les
fourrages ont été brûlés.
Grâce
à la promptitude avec laquelle les pompiers d'Évrecy se sont rendus à
l'appel qui leur a été fait et au zèle des habitants de la commune,
parmi lesquels l'on remarquait MM. les curés de Noyers et de Missy, bien
dirigés par le brigadier de la gendarmerie d'Évrecy aussi accouru sur
les lieux, l'on a pu préserver les granges remplies de grains.
Septembre
1877
-
Travaux. -
M.
le ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux arts, a
accordé aux communes de Missy et d'Escoville, un secours de 1 000
fr. chacune, pour les aider à la dépense de restauration de
leur presbytère.
Janvier
1879 -
Appropriations et réparations en 1878.
-
85 locaux,
appartenant à
73 communes,
ont été appropriés ou
réparés dans le Calvados
- Arrondissement
de Caen :
Blainville, école
mixte ; Curcy,
école de filles ; May-sur-Orne,
école de garçons ;
Hamars, école de garçons ;
Norrey, école
mixte ; Tournay-sur-Odon ;
école de
garçons ; Missy,
école de
garçons.
Juillet
1879
-
Secours et subventions. -
Il
a été accordé
à Méry-Corbon 18 000 fr. pour la construction d'une école de garçons
et de filles. — 300 fr. à la fabrique de l'église de Missy,
pour l'achat d'objets mobiliers ; à l'école municipale de dessin de
Bayeux, 200 fr.
Mai
1888 -
Neuf suicide.
- Jules-Albert
Guénet, 28 ans, occupé
chez ses parents, cultivateurs à Blonville, a été trouvé noyé dans
une mare. L'enquête a fait connaître que la mort remontait à quelques
minutes seulement et qu'elle était le résultât d'un suicide que l'on ne
sait à quoi attribuer.
-
Émile Baudel, 19 ans, domestique à Glanville, a été trouvé
pendu dans une haie sur le chemin d'Annebault à Bourgeauville. On ne sait
pas pourquoi il s'est donné la mort.
-
Le sieur Jean-Louis Perette, 55 ans, demeurant à Cormolain, s'est pendu
à l'aide d'une corde, à une poutre, dans la boulangerie de son père,
propriétaire. On ignore la cause du suicide.
-
Le sieur Julien-Esprit Marais, 50 ans, charpentier de navire à Trouville,
a été trouvé sans vie, pendu dans son bùcher. C'est encore un suicide
que l'on ne sait à quoi attribuer.
-
Le sieur Louis Laville, 19 ans, domestique à Gavrus, a été trouvé
pendu dans un bois de M. de Lavau, sis à Missy. Il s'était servi
de son mouchoir de poche qu'il avait fixé à une
branche de sapin, à 4 mètres de hauteur. C'était un bon sujet et l'on
ne peut comprendre les motifs qui l'ont poussé à ce suicide.
-
Le sieur Gustave Dethan, 18 ans et demi, journalier chez ses parents, à
Colombiers, a été retiré de la rivière la Seulles. Ce jeune homme
avait été vu la Veille par des personnes qui n'ont pu le secourir, au
moment où il se jetait à l'eau. Dethap était sobre et bon travailleur,
rien ne faisait soupçonner qu'il était disposé à se donner la mort.
-
Un ouvrier, descendu depuis deux jours à l'hôtel d'Alençon, à Lisieux,
s’est noyé en se jetant dans un fossé peu profond. Cet homme serait un
breton qui a travaillé 20 ans chez M. Parent, couvreur à Vimoutiers, où
il était connu sous le nom de Grand René.
-
Louis Bacon, 56 ans, arrêté pour vol, à Caen, avait été conduit à la
chambre de sûreté, il s'y est pendu au moyen de ses bretelles. Cet
individu, qui ne vivait que de vols, avait subi de nombreuses
condamnations.
-
La nommée Marie Londais, veuve Foucher, 65 ans, demeurant à
Périers-en-Auge, a été trouvée noyée dans une mare. Il résulte de
l'enquête que la veuve
Foucher, étant en état d'ivresse, a voulu puiser de l'eau dans la mare
et s'y est noyée.
Août
1888 -
Incendie. -
La
semaine dernière, à Missy, un incendie a éclaté, au
domicile, du sieur Louis Vauvrecy, 48 ans, propriétaire, et a consumé un
corps de bâtiments à usage de buanderie, laiterie, cave et remise,
couverts en ardoise.
Septembre
1891 -
Instituteur noyé. -
Dimanche, dans la
soirée, le sieur Thurin, instituteur à Missy, a été trouvé noyé dans
la rivière l'Odon, il laisse une veuve et cinq enfants. Ce
malheureux avait été près de vingt ans instituteur à Airan. Sur
dénonciation, il avait été envoyé en disgrâce à Missy, où il était
arrivé de la veille. Les dénonciateurs ont fait de belle, besogne.
Décembre
1893 -
Un écrasé. -
Le sieur Queudeville,
propriétaire à Missy, revenait de Noyers, marchant derrière une voiture
chargée de pommes à cidre que son domestique, Albert Auvray, 34 ans,
conduisait. Auvray était monté sur le devant du véhicule et conduisait
son cheval au moyen de guides. En passant à Noyers-Bocage, le malheureux
Auvray est tombé sur le dos en avant de la roue droite qui lui a passé
sur le ventre. Le cheval, sentant de la résistance, s'est arrêté
immédiatement et la roue est restée pendant un certain temps sur le
corps de la victime. Auvray, qui avait le ventre broyé, est mort une
heure après. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1897 -
Vaches volées. - On
a volé, la nuit,
au sieur Ferdinand Bisson, à Missy, près Noyers, une vache caille
bringé, écornée du côté droit.
—Vol
d'une vache de 450 fr. au sieur Léon Bonamy, à Beuvron. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Février
1898 -
Suicides.
-
Le sieur Joseph Collet,
49 ans, journalier à Missy, qui souffrait depuis 5 mois d'une maladie
incurable, s'est, pendu à une corde fixée au-dessus de son lit.
—
Le sieur Michel Anne, 71 ans, sans profession, demeurant à Mandeville,
près Trévières, s'est noyé volontairement.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Avortement.
- Une
enquête est ouverte au
sujet d'un avortement dont se serait rendue coupable une jeune fillette
Missy. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1907 -
Un drame. -
Mme Leprunier, âgée de 51 ans, mère de cinq enfants, était
allée dimanche à la louerie de Noyers accompagnée de ses fils et d'une
de ses filles. Tous rentrèrent tard dans la nuit, ce qui contraria
le père Leprunier. Il entra dans une violente colère, menaçant sa femme
et ses enfants de son fusil, qui heureusement n'était pas chargé.
Mais,
il avait aussi un revolver. Sa femme s'en empara et sortit de la maison.
Le mari se serait alors mis à la poursuite de la malheureuse qui, se
voyant sur le point d'être rejointe, se serait retournée et aurait
déchargé son arme sur lui. Leprunier tomba comme une masse. Il était
mort. Affolée, la meurtrière gagna la gare de Noyers, prit le premier
train pour Caen,
se rendit au Parquet et se mit à la disposition de la justice.
D'après une autre version, Leprunier se serait tué ainsi. Le Parquet de
Caen s'est rendu sur les lieux.
Novembre
1907 -
Le drame de Missy aux Assises.
- Les époux Le
Prunier mariés le 8 juillet 1875, vivaient depuis longtemps en mauvaise
intelligence et à plusieurs reprises la femme avait manifesté
l'intention de se débarrasser de son mari, répétant fréquemment :
" il faut que je le tue, ou qu'il me tue ".
Dans
le courant du mois d'octobre 1906, elle fit l'acquisition d'un revolver et
d'une boîte de cartouches ; dans l'après-midi du 7 juillet dernier, une
scène sans gravité éclata entre les deux époux et le soir, vers
8 heures, tandis que le mari allait se coucher, l'accusé se rendit à la
fête de Noyers, où elle passa la nuit, en compagnie de ses trois fils,
de sa fille et du fiancé de cette dernière ; avant de partir, elle
prit la précaution d'emporter son revolver et son paquet de cartouches.
Vers
4 heures du matin, accusée songea à quitter Noyers pour rentrer chez
elle avec ses enfants et en arrivant près de sa maison, elle fit la
rencontre de son mari qui se disposait à se rendre au travail et
qui lui adressait des reproches au sujet de son absence prolongée. Des
propos furent échangés, et comme Jules Le Prunier menaçait son père,
celui -ci rentra dans son habitation et alla chercher son fusil voulant
ainsi effrayer les siens et les empêcher de continuer leur altercation.
La
femme Le Prunier et ses enfants s'étant éloignés, le mari regagna son
domicile et déposa son arme auprès de la cheminée de sa cuisine.
Pendant ce temps, l'accusée remit à son fils Jules, le revolver
chargé en lui disant d'aller déplanter son père et elle-même fit le
tour de la maison pour reprendre par surprise, le fusil de son mari.
Presque au même moment, Jules Le Prunier, se trouvant en face de son
père, tira à bout portant sur lui deux coups de revolver qui
atteignirent dans le bas ventre.
Eugène-Jules-Fernand
Le Prunier, âgé de 26 ans, est un garçon de solides stature, l'air
bestial et de brute. D'une voix sourde, il raconta la scène durant
laquelle il tira sur son père...
Après
une courte délibération, le jury revient avec un verdict affirmatif
n'accordant de circonstances atténuantes qu'à Le Prunier fils. La Cour
le condamne à 20 ans de travaux forcés. Quant à la mère, le verdict
étant muet sur les circonstances atténuantes c'est là peine de mort.
Mars
1921 -
Le double assassinat de Missy.
- La
série sanglante continue et notre département est en train de
s'illustrer terriblement. Près de Villers-Bocage, à Missy, petite
commune de 360 habitants, deux vieillards, M. Auguste Baptiste, 74 ans et
sa femme Armandine Baptiste, 62 ans, qui tenaient une petite épicerie
avec café et tabac, ont été assassinés à coup de couteau, la nuit,
par un individu entré chez eux en brisant un carreau du rez-de-chausée.
Après
avoir exploré la salle de café, l'épicerie, vidé le tiroir-caisse,
l'assassin monta dans la chambre et se dirigea directement, comme
quelqu'un qui connaissait les lieux, sur l'armoire où se trouvait une
somme de 4 à 5 000 francs en billets qu'il prit. Les deux vieillards
assistèrent muets d'épouvante à cette scène. Tout l'abord ils ne
dirent rien, mais, pris d'une idée subite, ils lui adressèrent la parole
: « Prenez tout l'argent, mais ne nous tuez pas ! ».
C'est
à ce moment que le bandit se jeta sur ses victimes, les frappant
sauvagement et les laissant pour morts. Puis, il s'en alla. Le père
Baptiste cruellement blessé, se releva et s'en fut, en chemise et en
sabots appeler son fils qui habité, à une centaine de mètres.
Tous
deux revinrent au bureau de tabac et le fils aida son père à se mettre
au lit où il expira faute de soins, vers cinq heures du matin, après
avoir pu raconter, la scène du crime. Le
fils Baptiste trouva sa mère sur le plancher de la chambre voisine,
baignant dans une mare de sang. Il la replaça sur son lit. Elle portait
au milieu du front un trou produit par un coup de couteau. M. Baptiste,
lui, avait au bras et au flanc, d'horribles blessures faites également
avec le couteau que l'assassin a laissé sur la table.
L'enquête
menée activement par le Parquet de Caen a déjà fait découvrir une
piste. On peut donc espérer que l'auteur de ce crime épouvantable dont
le vol a été le mobile, va bientôt être arrêté et que justice sera
faite. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1921 - Encore
un crime dans le Calvados, deux vieillards assassinés. - CAEN,
2 mars.
(De notre
correspondant particulier).
C'est avec
une véritable
stupeur que
les habitants
de notre
ville apprenaient
hier matin
les détails
horribles du
nouveau crime
qui vient
d'ensanglanter notre
région.
Quel est
donc le
mystérieux et
insaisissable malfaiteur
qui depuis
plus d'un
mois sème
la mort
et l'épouvante
dans les
campagnes qui
nous entourent,
tuant avec
un raffinement
de cruauté
des vieillards
sans défense,
proie rendus
plus facile
par leur
isolement ? Il
est certain
dans tous
les attentats
que nous
avons relatés
on retrouve
là même
manière,
la même
main. La
justice possède
en tous
cas dans
cette dernière
affaire un
signalement
qui précise
la personnalité
du meurtrier
et tout
fait espérer
qu'il ne
saurait
tarder à
tomber entre
ses mains.
Les
époux
Baptiste, assassinés
la nuit dernière,
occupaient depuis
45 ans,
sur la route
de Villers,
à l'entrée du
petit bourg
de Missy,
une maison
de modeste
apparence, géraient
le bureau
de tabac
et tenaient
un débit
de boisson.
Placé sur
une voie
ou la circulation
est incessante,
en raison
surtout de
l'importance du
marché de
Villers-Bocage,
leur établissement
était un
tourne-bride
très connu
des forains
et des
marchands de
bestiaux. Âgés
l'un et
l'autre d'environ
75 ans,
on les
disait relativement
aisés dans
le pays
et ils
y jouissaient
de la
considération
générale.
Dans
quelques
mois, les
deux commerçants
devaient cesser
leur exploitation,
et céder
la maison
au propriétaire,
un honorable
cultivateur de
Mlssy-sur-Orne, M.
Vauvrecy, lequel
avait déjà
fait effectuer
divers travaux
en vue
de sa
prochaine installation.
Comme
nous
l'indiquons plus
haut, le
débit
de tabac
des époux
Baptiste était
situé à
l'extrémité du
bourg, qui
s'égraine des
deux côtés
de la
grande route
sur une certaine
étendue. Une
voisine Mlle
Hangar, demeure
à 40
mètres du
café et
un de.
leurs enfants,
Raoul Baptiste,
journalier, réside
a 100
mètres de
là. La
proximité de
ces deux habitations
n'a nullement
inquiété le
meurtrier
qui est
certainement au
courant de
la situation
des lieux
et avait
étudié son
sinistre
projet.
Tragique
réveil
: Nous
connaissons les
principales circonstances
du crime
puisque l'une
des victimes
a pu
parler avant
de mourir.
Deux heures
venaient de
sonner, M.
Raoul Baptiste
et sa femme,
les enfants
du débitant,
étaient réveillés
tout à
coup par
une voix
plaintive et
des appels
déchirants. Le
journalier reconnut
la voix
de son
père qu'un
défaut de
prononciation native
et un accent
spécial signalaient
particulièrement. «
La maman
doit être
souffrante, s'écria
Raoul Baptiste,
papa vient
nous chercher.
» Et
il se
leva précipitamment
pour ouvrir
la porte.
Un spectacle
affreux le
figeait aussitôt
sur place.
Dehors, accoudé
au mur,
le vieillard
était debout,
devant lui
en chemise,
et seulement
chaussé de
gros sabotes
dans la
nuit froide.
Il portait
des traces
rougeâtres, à la
hauteur de
l'épaule gauche.
- "Non Dieu,
s'exclama épouvanté
le journalier,
qu'est-il arrivé,
voilà du
sang, serais-tu
blessé ? "
- "Je suis
à bout
de force,
répondit le
septuagénaire.
Un bandit
s'est introduit
chez nous
tout à
l'heure, il
vient d'assassiner
ta mère
sous mes
yeux et
je sens
que je
vais mourir
moi aussi
des coups
que j
ai reçus."
Soutenu par
son fils,
le débitant
revint vers
la maison où
s'était déroulé
le drame
affreux. En
chemin, il
s'arrêtèrent devant
l'habitation Philippe
et appelèrent
au secours.
Mlle Hangar
fut également
prévenu.
Tout s'était
bien passé
comme l'avait
dit le débitant.
Au premier
étage, on
trouva étendue,
inanimée dans
un flot de
sang, la
pauvre
femme dont
l'agonie se
terminait sous
leurs yeux.
M.
Raoul
Baptiste aidé
des voisins,
fit coucher
son père
dans une
chambre contiguë
au même
étage. On
s'empressa
de lui
donner les
premiers soins
malgré leurs
efforts, le
sang s'échappait
abondamment des
deux larges
blessures à
l'épaule gauche,
aucune ligature
ne put
arrêter l'hémorragie
qui devait
hâter le
trépas inévitable.
Le
récit
d'un moribond
: Questionné
anxieusement par
les témoins
de cette
scène déchirante,
le survivant
moribond
de l'horrible
carnage put
esquisser en
quelques mots
les circonstances
de l'attentat.
- "Armandine et
moi nous
étions couchés
depuis quelque
temps, nous
venions d'entendre
du bruit
et nous
crûmes que
le vent
faisait
battre un
volet au
rez-de-chaussée en
prêtant l'oreille,
nous remarquâmes
que le bruit
redoublait. Ma
femme répéta
"Ce n'est
rien, dors
donc, c'est
le vent."
Quelques minutes
après, un
grande gars
portant
un pardessus,
de taille
au-dessus de
la moyenne,
ouvrit la
porte de
notre chambre.
Nous fûmes
pris de
peur. Le
bandit après
s'être jeté
sur nous,
se dirigea
vers l'armoire
et s'empara
d'un portefeuille
contenant 5.000
francs. Annandine
était descendue
du lit,
elle ouvrit
la fenêtre
et voulut
crier pour
appeler
à l'aide.
C'est à
ce moment
que le
meurtrier
est revenu
sur elle
et l'a
tuée pour
me plonger
ensuite son
couteau dans
l'épaule."
Le
récit
de la
victime
devait s'arrêter là.
Devenu extrêmement
pâle, Il
ne put
que prononcer
quelques mots
indistincts, demanda
un verre
de malaga
et supplia
son fils
de prévenir
le curé
de la paroisse.
Quelques
instants
après arrivait
M. Duval,
médecin de
Noyers, prévenu
par M.
Lefèvre et
des habitants
de la
commune. Le
praticien, après
avoir examiné
rapidement le
blessé, conclut
que tous les
soins étaient
inutiles à
5 heures
du matin,
la mort
avait fait
son œuvre.
Féroce
acharnement
de l'assassin
: Un
des témoins
trouva dans
la chambre
où avait
été commis
ce. double
crime, un
instrument
dont s'était
servi l'assassin,
un grand couteau
à cran
d'arrêt, abandonné
sur une table
et une
barre de
fer couverte
de sang.
La violence
des coups
avait été
telle que
la lame
du couteau
portait des
traces de
brèche
et qu'il
était légèrement
faussé à
son extrémité.
Ce détail
fut expliqué
par l'autopsie.
M. le
docteur Aumont,
médecin légiste,
devait effectivement
constater que
dans une lutte
suprême, le
meurtrier avait
sectionné entièrement
l'os du poignet
de la
femme Baptiste,
laquelle ne
porte pas
moins de
quinze blessures
au couteau.
N'ayant pas
pu avoir raison
de sa
victime en
la tailladant
avec une énergie
sauvage, l'assassin
s'était finalement
armé d'une
barre de
fer et
avait asséné
sur la tète
un rude
coup qui
avait déterminé
une double
fracture du
crane.
On
sait
que le
meurtrier pénétra
par le débit
après avoir
exercé des
pesées infructueuses
sur un
volet de
la fenêtre
du milieu.
Entré dans
la maison,
le misérable
ayant un
maigre butin
au rez-de-chaussée,
monta l'escalier
et s'introduisit
dans la
chambre
qui était
restée éclairée
toute la
nuit. Avant
de commettre
son crime,
il demanda
probablement aux
deux vieillards
où était
leur argent,
car il
n'aurait pu
trouver assez
rapidement les
cinq billets
de 1.000
francs qui
avaient été
soigneusement dissimulés.
La femme
Baptiste se
serait même
écriée "Prenez
tout ce
que nous possédons,
mais laissez-nous
la vie
!"
Pendant que
le cambrioleur
faisait main
basse sur
l'argent, à
sa portée,
la débitante
crut avoir
le temps
d'ouvrir la
fenêtre et
de donner
l'alarme. Cette
fenêtre fut
ouverte. C'est
à ce
moment que
le bandit,
pour cacher
son forfait,
se décida
à tuer
ses deux
victimes.
De
nombreuses
taches de
sang sur
la fenêtre dont
nous parlons,
montrent bien
que le drame
horrible s'est
déroulé de
cette manière.
La femme
Baptiste, nature
nerveuse, résista
certainement à
son agresseur
qui pour se
dégager d'elle
lui taillada
le bras
gauche dans
toute sa
longueur.
Le débitant
fut atteint
près de
l'épaule de
deux blessures
pénétrantes portant
des plaies
béantes de
25 centimètres.
Il est surprenant
que le
blessé après
le départ
du bandit
ait pu
se rendre
dans cet
état jusqu'à
l'habitation de
son fils.
L'enquête : Les
gendarmes de
Villers-Bocage prévenus
à la
première heure
par les
soins
de M.
Mottad,
frère de
la victime,
commencèrent aussitôt
leur enquête
sous les
ordres de
M. Henry,
commissaire divisionnaire,
et de
M. le
Capitaine
de gendarmerie
Gaillard. Les
gendarmes
et les
inspecteurs de
la brigade
mobile continuent
en étroite
collaboration cette
enquête
qui promet
d'amener des
résultats. Il
est indiscutable
que l'assassin
connaissait la
maison des
époux Baptiste
et leurs
habitudes.
Bien
que
vague, le
signalement fourni
par l'une
des victimes
a fait
naître une
piste qui
est actuellement
suivie. L'homme
de grande
taille et
au pardessus
était déjà
signalé avant
le crime.
Il a
été vu dans
une localité
peu distante
de Missy, et
son arrestation
sera prochaine.
Juillet
1923 -
Un revenez-y. - Peut-être
a-t-on oublié le crime de Missy, dont furent victimes les époux Baptiste
et dont les auteurs, depuis plus de deux ans ont pu échapper à la
justice.
Un
jeune homme de 18 ans, qui purge actuellement une peine de prison à Caen,
avait été interrogé, au moment de ce crime, ainsi que ses oncle et
tante habitant Missy. Tous trois avaient protesté de leur innocence.
Aujourd'hui le jeune homme revient sur ses précédentes déclarations et
fait peser sur son oncle et sa tante les plus graves soupçons. Bien qu'on
ne semble pas apporter une grande créance aux dires de cet individu qui
est sujet à caution. Une enquête est ouverte à nouveau. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1927 - Encore une victime des Boche ! - M. Alphonse
Eudes, 46 ans, demeurant à Missy, s'est suicidé en se pendant dans sa
chambre. Le malheureux, fait prisonnier en 1914, avait été rapatrié en
1917 comme atteint de troubles cérébraux. Il avait même été interné
pendant un an. C'est certainement au cours d'une crise que M. Eudes s'est
tué.
Septembre
1928 - Un incendie.
- M.
Samson,
cultivateur
à
Missy,
venait
de
battre
à
la
machine.
Il
avait
fait
monter
à
proximité
de
la
machine
à
battre,
une
meule
de
paille
de
10
mètres
de
long
sur
5
mètres
de
large.
Pendant
qu'il
était
parti
conduire
chez
un
cultivateur
des
environs
la
batteuse
et
la
chaudière,
un
incendie
a
détruit
la
meule
en
entier.
M.
Samson
éprouve
un
préjudice de.
6.000
francs.
Les
pertes
sont
couvertes
par
une
assurance. On
croit
accidentelles
les
causes
du
sinistre.
Novembre
1936 - Une
voiture attelée est culbutée par une auto.
-
M.
Léopold Faucon, cultivateur à Missy, revenait de St-Georges-d’Aunay,
en compagnie de sa femme et de
son fils Gilles, âgée de 19 ans, dans une voiture attelée d'un cheval,
qui était éclairée à l'avant et à l'arrière, quand à l'angle du
chemin allant de Villy-Bocage à Parfouru-sur-Odon,
il vit venir à sa rencontre une automobile. Au moment où allait la
croiser, survint une autre automobile se dirigeant vers Villers-Bocage. En
passant elle heurta la roue de la voiture de M. Faucon. Sous la
violence du choc, les deux brancards se brisèrent ainsi que l'attelage et
les occupants furent projetés violemment sur la chaussée.
M.
Maurice Gaillard, garagiste à Villers-Bocage qui passait en automobile se
porta au secours des victimes. M. Faucon avait de multiples contusions sa
femme était assez sérieusement blessée à la tête, elle avait en outre
le bras gauche fracturé et de multiples contusions. Leur fils Gilles
avait des blessures au nez et au bas de la Colonne vertébrale.
Mme
Faucon a dû être transportée dans une clinique de Caen, en vue d'un
examen radioscopique.
L'auteur
de l'accident, M. Pierre Soismier, 32 ans, boulanger à Anctoville, qui
marchait à 70 km à l'heure, a déclaré qu'ayant ses phares en Code, il
n'avait pas vu la voiture de M. Faucon.
Procès-verbal
a été dressé contre M. Soismier pour infraction à l'art. 9 du décret
du 31 décembre 1922. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1939 -
La nuit, un automobiliste se jette sur une charrette dépourvu d’éclairage.
- M.
Eugène Yver, 36 ans, charretier au service de M. Félix Saint-James,
cultivateur à Vieux, conduisant une charrette de fagots attelée de deux
chevaux, dépourvue d'éclairage, s'était arrêté sur la route nationale
175, au lieu dit « La Patte d'Oie », face à l'habitation de M.
François Benoît, cultivateur à Missy, avec lequel il était parti voir
un tas de pommes.
En
l'absence du charretier, Mme Benoît était demeurée près des chevaux
dont elle assurait la surveillance.
Il
était 17 h. 20 environ. Survint tout à coup une auto que pilotait M.
Georges Buot, 57 ans, domicilié à Caen, 189, rue de Bayeux, auprès
duquel se tenait sa femme.
L'automobiliste
ne put s'apercevoir à temps de la présence de la voiture et vint donner
très violemment sur l'arrière du véhicule.
Heurtée
par le brancard, Mme Benoît fut projetée sur la
berne où elle se fractura la clavicule et se brisa une côte.
Dans
l'auto, Mme Buot surtout était blessée en divers endroits par les
éclats de vitre, son mari ne portant que de légères coupures.
Les
dégâts aux véhicules sont sérieux.
La
gendarmerie de Villers-Bocage a effectué l'enquête d'usage et dressé
procès-verbal au chancelier dont la négligence provoqua l'accident. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Décembre
1944 -
Un Syndicat de sinistrés à Missy.
-
Les
habitants de Missy se sont réunis en assemblée générale afin de
constituer un Syndicat. Le bureau a été ainsi composé : M.
Lefévre , président ; M. Maurice Basley, vice-président ; M.
Armand Wiedmann, secrétaire ; M. Louis Marie, Trésorier. Une
cotisation de 25 fr. par adhérent sera versé au Syndicat.
Janvier
1949 -
Le Calvados à l'honneur.
- Enfin
! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un
nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir
discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours
des combats pour la libération.
Voici
l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en
espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter
leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.
Les
lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R :
régiment ; D : division.
Arrondissement
de Caen
Canton
de Villers-Bocage.
- Villers-Bocage (D) ;
Amayé-sur-Seulles (R) ; Compandré-Valcongrain (R) ; Le Locheur
(R) ; Maisoncelle-Pelvet (R) ; Missy (D) ;
Monts-en-Bessin(R) ; Noyers-Bocage (D) ; Parfouru-sur-Odon
(R) ; Tournay-sur-Odon (R) ; Villy-Bocage (R). (Source :
Le Bonhomme Libre)
Avril
1949 -
Douze Croix de guerre bien gagnées.
-
Dimanche prochain, accompagné d'un représentant du préfet, de
MM. Lévêque, conseiller général, et Lepiètre, président de
l'association cantonale des sinistrés, le général Marchand, commandant
la subdivision remettra la Croix de guerre à douze Communes martyres du
canton de Villers-Bocage.
Les
manifestations se dérouleront aux heures ci-après : 9 h. :
Campandré-Valcongrain ; 9 h. 30 : Maisoncelles-Pelvey ; 10 h.
Tracy-Bocage ; 10 h. 30 : Amayé-sur-Seulles ; 11 h. 30 : Monts-en-Bessin
; 12 h. Villers-Bocage ; 15 h. : Parfouru-sur-Odon ; 15 h. 30 :
Tournay-sur-Odon ; 16 h. : Le Locheur ; 16 h. 30 : Noyers ; 17 h. :
Missy. (Source : Le Bonhomme Libre) |