15 Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MONDEVILLE

Canton de Caen

Les habitants de la commune sont des Mondevillais, Mondevillaises

Février 1901   -   Suicides.  -  Le sieur Honoré Anne, 42 ans, journalier à Condé-sur-Noireau, s'est pendu à un soliveau de sa chambre. Le malheureux, qui était père de six enfants, avait des habitudes d'intempérance et avait déjà tenté de se suicider en se précipitant à l'eau, mais l'instinct de la conservation l'avait fait se raccrocher à une branche et Anne était parvenu à se retirer.

— Le sieur Eugène Letouzé, 57 ans, propriétaire à Rocques, près Lisieux, s'est donner la mort en se tirant un coup-de pistolet dans la tête.

— On a retiré de la rivière l'Orne, à Mondeville, le cadavre de la veuve Leraître, née Arsénié Gallot, 69 ans, née à Banville. La pauvre femme avait déclaré plusieurs fois à son fils que, lorsqu'elle ne pourrait plus travailler, elle se suiciderait, ne voulant rester à la charge de personne. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1901   -   La sucrerie Bouchon.  -  Nous apprenons que les pourparlers sont ou vont être repris entre M. Bouchon, le grand industriel, et le conseil municipal de Mondeville, pour l'installation d'une sucrerie sur le territoire de cette commune. Mondeville comprendra, on l'espère, que son intérêt est de ne pas laisser établir ailleurs une grande industrie, source de prospérité pour une commune. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1901   -   Voleurs de grand chemin.  -  Le sieur A. Lesaunier, 23 ans, garçon jardinier, regagnait Mondeville où il travaille, dimanche soir, vers neuf heures et demie, quand, à moitié du cours Montalivet, quatre individus embusqués derrière des arbres se sont jetés sur lui et l'ont roué de coups, lui volant son porte-monnaie qui ne renfermait, heureusement, que 1 fr. 85, un paquet contenant du linge et un violon avec sa boite. 

Le malheureux domestique n'a pu donner le signalement des quatre bandits. Il ne lui restait plus qu'à déposer sa plainte à  la gendarmerie. C'est ce qu'il a fait. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1901   -   Arrestations.   -   Lahaye, 47 ans, tripier et marchand de légumes à Mondeville, et Achille Declais, 24 ans, son domestique, sont prévenus de vol d'avoine dans les champs. On les soupçonne d'être les auteurs des vols de viande commis, depuis, quelque temps, aux abattoirs de Caen.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1904  -   La tempête.   -   Depuis bientôt dix jours une tempête épouvantable désole notre région. Le veut souffle en bourrasque, la pluie, la grêle et la neige tombent en cataractes. Partout les rivières débordent.

 L'Orne et l'Odon sortent de leur lit et inondent les prairies. Celles de Caen, Mondeville, Hérouville et Ranville sont sous l'eau. Les habitants de Louvigny et du bas Venoix sont bloqués chez eux.

 A Pont-l’Évêque on aurait pu aller en bateau dans certaines rues et la municipalité a dû organiser un service de voitures. Une voie de garage s'est affaissée et devra être refaite.

La crue de la Touques et de l'Orbiquet a été une des plus fortes qu'on ait vues.

Pourtant Lisieux a été épargne, grâce à ses récents travaux de protection.

 A Orbois, canton de Caumont, un champ de pommiers a été dévasté, quarante-trois ont été arrachés par le vent.

— A Feuguerol!es, un gros sapin, rompu, a été transporté dix mètres plus loin.

— A Mesnil-Mauger, la Viette a inondé les chemins sur plus d'un kilomètre et arrêté complètement la circulation.

 A Saint-Pierre-sur-Dives, il y a eu 0,50 centimètres d'eau dans les prés ; on n'avait pas vu pareille crue depuis celle de 1881.

 Sur la cote, la mer charrie des épaves nombreuses. En outre du naufrage de l’ « Etienne-Maurice » dont nous parlons plus haut, de nombreux navires ont été on perdition.

— L'Espérance, de Trouville a été sauvée par le canot de sauvetage de Honfleur.

 La « Rose-Marguerite » de Grandcamp, montée par sept hommes, a été rasée comme un ponton et l'équipage, enfermé dans la chambre et attendant la mort, a été sauvé par un autre bateau, le « Noël », qui, avec une peine inouïe, l'a ramené au port.

 La tempête dure encore et ne paraît pas devoir cesser de sitôt. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1904  -   Passeur noyé.   -   Le sieur Gustave Lereculey, 43 ans, ancien marin et passeur du bac de Clopée, près Caen, était entre dans son bateau pour en retirer les avirons. Le malheureux glissa et tomba à la rivière. Il était bon nageur, mais il ne put lutter contre un terrible courant et disparut. On n'a pas retrouvé son corps.

Un cadavre, repêché à Mondeville, a été pris d'abord pour le sien et reconnu plus tard pour celui de François Gallou, 35 ans, chauffeur à bord de l' « Hirondelle », dont nous  avons annoncé la chute à l'eau, la semaine dernière. Lereculey laisse une veuve sans enfant. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Noyés retrouvés.   -   Le cadavre du sieur François Le Gallou, chauffeur à bord du paquebot « Hirondelle », qui s'était noyé le mois dernier en regagnant son poste, a été retrouvé, dans le bassin, à 20 mètres environ de l'endroit où il était tombé.

— On a retrouvé aussi le cadavre du sieur Le Reculey, passeur au bac de Clopée, dont nous avions signalé la disparition. Il a été repêché dans[1]l'Orne, près du pont de Ranville, par un patron sablonnier. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1904  -   Auto et bécane.    -   La semaine dernière, à Clopée, près Caen, Félix Mourge, 28 ans, vendeur du Petit Journal, rentrant de tournée à bicyclette, a heurté l'automobile conduite par M. Savare, conseiller général. Il a été renversé et la machine a été brisée.

Bien qu'il se soit blessé à la jambe et se plaigne de douleurs internes, on espère que ses blessures n'auront pas de suites fâcheuses. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Querelles villageoises.    -   Une domestique de Mondeville, près Caen, Marie Lancre, 23 ans, poussée à bout par des voisins hargneux, n'a rien trouvé de mieux, en guise de réponse, que de leur faire voir, la lune à un mètre, ce qui lui a valu un mois de prison. 

Les mêmes personnes l'ont accusée aussi d'avoir jeté une pierre à une dame Goulet qui puisait de l'eau, et Marie Lancre a, de ce fait, écopé de 40 jours. C'est faire payer bien cher de petits mouvements de vivacité. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -  Chute à l’eau.   -  Un journalier de Clopée, près Caen, Germain Letenneur, 37 ans, trompé par l'obscurité, était tombé la nuit dans le canal Robert. Henri Grandam, moniteur à la Société de gymnastique, l'en a retiré presque aussitôt, et Letenneur a été admis d'urgence à l'Hôtel-Dieu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1905  -  Inauguration.  -  Le dimanche 30 avril, aura lieu à Mondeville l'inauguration de la mairie et du groupe scolaire de cette commune M. Maringer,  Préfet du Calvados,  auquel un déjeuner sera offert à midi, présidera cette solennelle cérémonie.  

 

Février 1906  -  Élections municipales.  -  Votants : 250. MM. Leboucher 155 voix, élu ; Paul Bénard, 139 voix, élu. Viennent ensuite ; MM. Arthur Saulnier, Albert Girouard, Émile Libois. Ballottage. Pour deux sièges.

 

Mars 1906  -  Élections.  -  Au scrutin de ballottage de dimanche, MM. Albert Girouard, maraîcher de, et M. Arthur Saulnier, meunier, candidats libéraux, ont été élus conseillers municipaux.

 

Février 1907  -  Une histoire embrouillée.  -  Mme Pottier, veuve Poincheval, âgée de 63 ans, demeurant, à Mondeville est accusée de vol de cidre par les époux Lebrethon ses voisins. Mme Pottier aurait été surprise par Mme Lebrethon dans la cave de celle-ci avec une bouteille pleine de cidre, mais il est certain que ce cidre ne  provenait pas de chez M. Lebrethon, c'était du vieux cidre : il n'en a que de nouveau. De plus, il semble bien que Mme Pottier ait possédé une clef qui ouvre en même temps que la porte de sa maison la porte de la cave des voisins.

Mme Pottier proteste que jamais elle n'a été surprise dans la cave de M. Lebrethon et que ses voisins lui veulent du mal. Le tribunal écoute les protestations de la prévenue mais la  condamne en 50 fr. d'amende. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1908  -  Accident.  -  Fernand Sauvage, employé de commerce se rendait à bicyclette à Mondeville, lorsqu'il fut heurté par une voiture conduite à vive allure par Louis Legrand, garçon boucher à Caen.

Sauvage, projeté à terre fut blessé sur différentes parties du corps. Sa bicyclette est hors d'usage. Une enquête est ouverte.

 

Décembre 1912  -  Un ouvrier blessé  -   La tempête a causé un accident à Mondeville, sur les chantiers des hauts fourneaux. Un bâtiment recouvrant les travaux du puits  Artésien a été culbuté par la tempête. Un ouvrier a été blessé à la jambe.  

 

Août 1913  -  L'église monument historique.  -  Par arrêté en date du 22 juillet, le Président du Conseil, Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-arts, a inscrit l'église de la  commune de Mondeville sur la liste des monuments historiques. La curieuse église de Mondeville date des XIIIe et XIVe siècles. On y a récemment découvert des fresques intéressantes.

 

Janvier 1914  -  Le Presbytère cambriolé.  -  Le presbytère de Mondeville a été cambriolé pendant la nuit. Les voleurs ont fouillé la plupart des appartements, sauf une chambre où reposait, infirme, la mère de M. le curé de Mondeville. Il y a 150 francs d'argent de volé, mais les voleurs n'ont pas touché à l'argenterie, à la caisse de la paroisse, ni aux deniers de l'évêché.

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la  promulgation de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados :

Louvières : Église ; Luc-sur-mer : Clocher de l'église, Croix en Pierre (1662) dans le cimetière ; Maizières : Église ; Maltot : Chœur de l'église ; Mèzidon : Église du Breuil ; Mondeville : Église ; Mosles : Église ; Mouen : Église ; Mutrécy : Portail nord de l'église ; Norrey : Église ; Ouistreham : Église ; Ouville-la-bien-Tournée : Église ; Parfouru-l'Eclin, Clocher et pignon  oriental du chœur de l'église ; Rosel : Clocher de l'église ; etc... 

 

Octobre 1914   -   Solidarité.   -   Les soldats des postes de garde des voies et communications adressent M. Filmont, de Mondeville, leurs remerciements pour les guérites qu'il leur a offertes à titre gracieux. (Bonhomme Normand)

 

Décembre 1914   -   Changement de destination.   -   On a enfin disposé des vastes locaux des Hauts-Fourneaux, à Mondeville, en y installant un dépôt de convalescence. M. le capitaine Perinetti, du 236e de réserves en est commandant. Tout de même, ceux qui ont fait construire cette maison ne se doutaient pas de cela ! (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1915  -  Générosité d’enfants.  -  Sur la demande des enfants des écoles, le Conseil municipal de Mondeville a décidé de mettre à la disposition de M. le médecin-major, directeur de l'hôpital auxiliaire n° 13, installé dans les bureaux des Hauts-Fourneaux, la somme de trois cents francs, précédemment inscrite au budget pour la distribution des prix.  

 

Juin 1915  -  Accident mortel.  -  Un réserviste au service du G.V.C., nommé François Lefèvre, âgé de 45 ans, en sentinelle la nuit dernière, sur la voie descendant de Paris-Cherbourg,  dans le secteur de Mondeville, a été trouvé écrasé, hier matin, 6 heures, au kilomètre 237.

Relevé par le chef du train de marchandise 507, venant de Paris, le malheureux avait la tête et les doigts des mains entièrement sectionnés.

On ignore les causes de ce terrible accident. M. François Lefèvre était célibataire.

 

Janvier 1916  -  Générosité d’enfants.  -  Sur la demande des enfants des écoles, le Conseil municipal de Mondeville a décidé de mettre à la disposition de M. le médecin-major,  directeur de l'hôpital auxiliaire n° 13, installé dans les bureaux des Hauts-Fourneaux, la somme de trois cents francs, précédemment inscrite au budget pour la distribution des prix. 

 

Novembre 1916  -  La Toussaint.  -  Jamais on ne vit un plus beau temps que celui qui a favorisé la Toussaint, cette année. On se serait cru au mois d'août. Aussi le pieux pèlerinage des cimetières a-t-il été plus suivi encore que de coutume. Les tombes de nos chers morts ont été visitées et fleurie. Mais, en ces tristes jours, que de familles ont pleuré sur des  tombes absentes et qui demeureront toujours ignorées ! Du moins, les martyrs qui y reposent n'ont pas besoin de prières.

 

Novembre 1916  -  Écrasé sous une locomotive.   -  Le jeune Élie Reyrolle, 15 ans et demi, dont le père est mobilisé à l'atelier des obus, aux Hauts-Fourneaux, conduisait une locomotive de l'exploitation. Il venait de serrer les freins, quand, en se penchant en dehors, il perdit l'équilibre et tomba sur un tas de pierres, d'où il roula sur la voie, sous la machine. Le chasse-pierres lui broya la tête et il expira aussitôt.  

 

Décembre 1916  -  Renversé par un train.   -   M. Jacques Dufour, 32 ans, employé mobilisé à la gare de Caen, regagnait son domicile, à Mondeville, en suivant la ligne du chemin de fer. Sans qu'il puisse encore s'expliquer comment, Il fut heurté par un train et renversé. Relevé peu après sans connaissance, il fut transporté chez lui. Il se plaint de vives douleurs Internes.  

 

 Janvier 1917  -  Agression et vol.  -  Le soir de Noël, en regagnant son domicile, à Mondeville, l'Italien Graziano Galinberti, 54 ans, maçon aux Hauts-Fourneaux, a été assailli, près du pont du chemin de fer, par deux individus, qui l'ont terrassé et lui ont volé son portefeuille contenant 1 660 francs. Galimberti accusait deux camarades qui ont pu fournir un alibi. L'Italien portait toujours son argent sur lui, et, quand il avait un peu bu, ce qui était le cas, ce soir-là, il avait la mauvaise habitude de le montrer à tout venant.  

 

Mars 1917  -  Des toutous, S.V.P. !  -  On désirerait quelques bons chiens de garde au camp de prisonniers des Hauts Fourneaux. Il n'est pas nécessaire qu'ils mordent, pourvu qu'ils aboient. S'adresser à M. le capitaine commandant le camp, qui sera reconnaissant des offres qu’on lui fera.  

 

Avril 1917  -  Pâques mouillées  -  Le temps continue d'être très mauvais. II pleut, il neige, il grésille, il giboule sans interruption et même, hier, il a tonné. C'est étonnant ! Le pis, c'est que rien ne pousse et qu'il n'y a pas d'herbe pour les bestiaux. Le foin a atteint des prix fantastiques, les semences ont souffert et beaucoup seraient à refaire, malheureusement il est trop tard. Pourtant ne désespérons pas, une simple saute de vent peut ramener le beau temps et la chaleur. N'empêche que cet hiver 1916-17 aura été un des  plus rigoureux et des plus longs que nous avions jamais éprouvés en Normandie.

 

Avril 1917  -  Le passé qui remonte.  -  En terrassant, dans la plaine de Mondeville et de Cormelles, pour l'établissement d'une usine, on met a jour un curieux vestiges de  constructions gaulois et de fours. On y retrouve aussi de curieux débris de poteries et d'objets de métal, et il y a quelque temps, de patients chercheurs y ont même découvert de  précieuses monnaies gallo-romaines.  

 

Juillet 1917  -  Une chute interrompue.  -  M. Benoist Vivier, 41 ans, mobilisé au 64e territorial, détaché à l'entreprise Meunier, à Mondeville, était occupé à placer une tôle à l'élévateur d'un haut-fourneau, à trente-quatre mètres au-dessus du sol. En cherchant à rattraper sa clef qui lui avait échappé, il perdit l'équilibre et tomba dans le vide. Il rencontra  heureusement dans sa chute un croisillon auquel il resta accroché par ses vêtements. On le retira aussitôt de sa dangereuse position et on le porta à l'infirmerie. Il n'a aucune blessure apparente, mais il se plaint de vives douleurs dans les reins et dans les jambes, C'est égal, il l'a échappée belle !

 

Août 1917  -  L'allumage du premier Haut-Fourneau.  -  Dimanche 19 août, MM. Albert Thomas, Ministre de l'armement et Loucheur, Sous-Secrétaire d'État des fabrications de  guerre venus à Caen, fidèles à leur promesse, pour procéder à Mondeville à l'allumage du premier Haut-Fourneau de la Société Normande de Métallurgie. 

Arrivés de bonheur et accompagnés de MM. Chéron, Président du Conseil général, Hélitas, Préfet du Calvados et Hendlé, Directeur au Ministère de l'Intérieur et de plusieurs Sénateurs et Députés, ont visité  en détail les diverses installations.

À 9 heures, les automobiles de la Société prenaient les autres invités à la Préfecture pour les conduire sur les chantiers ou un plan détaillé des installations et de la visite à effectuer leur était gracieusement remis.

Accompagnés des ingénieurs de la Société, ils se rendent sur l'aire de coulée du Haut-Fourneau en admirant l'énorme structure des machines installées et qui feront de l'usine de Mondeville, une fois l'installation complètement terminée, l'usine des premières d'Europe et même du monde entier.

À 10 heures et demie exactement, M. Albert Thomas appuie sur un bouton électrique, la flamme jaillit, le premier Haut-Fourneau est allumé.

Les Ministres et leur suite montent alors dans un train mis à leur disposition et se rendent au bassin privé de la Société Normande de Métallurgie. Là, aprés entretien avec les  dirigeants de la Société et le Commandant Vasseur, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, des décisions importantes concernant les travaux d'élargissement canal de Caen à la mer sont prises par M. Loucheur.

Les Ministres vont ensuite visiter rapidement les travaux de la pyrotechnie militaire en construction à Cormelles.

À midi et demi, un déjeuner offert par la Chambre de Commerce de Caen réunissait les Ministres et des invités au nombre d'une soixantaine environ au restaurant Chandivert.

À l'issue du déjeuner les Ministres sont allés visiter les Mines de Soumont et sont ensuite rentrés à Paris en automobile.

Un deuxième Haut-Fourneau sera allumé dans quelques mois et notre Société Normande va ainsi puissamment contribué à l'oeuvre de la Défense Nationale pour hâter le jour si ardemment désiré par tous de la victoire et de la liberté sur la barbarie.

 

Novembre 1917  -  Funèbre découverte.  -  On a trouvé sur la ligne de Paris à Cherbourg, a un passage à niveau, près de Mondeville, le cadavre d'Etienne Collet, 65 ans, terrassier aux  Hauts-Fourneaux. Il avait la tête entièrement fracassée, un bras sectionné et la poitrine ouverte. Ses effets déchiquetés, étaient épars sur la voie. On suppose que Collet a été surpris par une locomotive haut-le-pied.

 

Septembre 1918  -  Entre cyclistes.  -  Pour s'être heurtés au passage, sur la route de Cabourg. deux cyclistes, le soldat Georges Joly, du 69e d'infanterie, en permission à  Colombelles et le jeune Paul Alexandre, 17 ans, manœuvre, demeurant à Mondeville, au restaurant Soulas, en sont venus aux mains. Charles Alexandre, carrier, qui était intervenu pour détendre son fils, a été terrassé et roué de coups.

 

Avril  1919    -     Assises du Calvados.   -   Le 1er octobre 1917, le sieur Simonnet, propriétaire à Mondeville, constatait que dans la nuit précédente sa propriété avait été cambriolée.

Pour pénétrer à l'Intérieur, on avait escaladé le mur près de la petite porte et on s'était introduit dans la maison par une

porte vitré de la cuisine, dans le buffet de cette pièce, on avait prie 12 converti et 12 petites cuillers en mal blanc, une timbale en métal argenté, un service  à découper et un révell-matin. Au 1er étage, avait également disparu un édredon, un dessus-de-lit, une couverture de coton, tout le linge de corps et de maison dans les armoires : 12 chemises, 6  pantalons et camisoles, 24 taies d'oreiller, 15 draps, 12 serviettes de toilette, 24 mouchoirs, un tapis de table, une pendule, un rasoir et différents ustensiles de toilette.

Au second étage : une pendule, un tapis de table, une vingtaine de draps, une grande couverture en laine blanche, une couverture en laine verte et une autre en coton, une couverture, une paire de souliers, un chapeau haut de forme.

Le montant du vol peut être évalué à 2 000 francs.

Poulllet, agé de 22 ans, était au moment du vol en état de désertion depuis le 22 août 1917 et a été condamné pour ce fait par le conseil de guerre de la 97e  D. I., à 2 ans  de travaux publics, il faut Indiquer cependant qu'il a été blessé le 9 avril 1915 et cité à l'ordre de la brigade pour sa belle conduite au feu.

Lemé, agé de 23 ans, était également déserteur du 28e régiment d'Infanterie depuis le 22 août 1916 et connu sous le faux nom de Gendrin, par la suite, il a pris ceux de Mado, Carré et Legay.

Tous deux s'étaient rendus le 30 septembre 1917 près de la maison de Simonnet et eurent ensemble l'idée du vol qu'ils reconnaissent avoir commis avec les circonstances de nuit,  d'escalade et d'effraction extérieure relevés contre eux.

Les objets volés furent vendus aux nommés Louis Capel, Delphine Pautaire, Madeleine Brion, Juliette Potier, Camille Pouillet et veuve Sterninau, qui ont été renvoyés pour recels par la Chambre des mises en accusation devant le Tribunal correctionnel de Caen, l'accusation n'ayant pu établir de manière suffisante qu'ils avaient connu les  circonstances  aggravantes de nuit, d'escalade et d'effraction.

Les renseignements donnés sur Lemé sont mauvais. C'est un individu dangereux ne fréquentant que des gens sans aveu. Les renseignements fournis sur Pouillet lui sont moins défavorables.

Défenseur de Lemé : Me  Lehanneur. Défenseur de Pouillet : Me  Guibé. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai  1919    -   Découverte d’un cadavre.   -   Un cadavre paraissant être celui de Beretta Quinto, sujet italien, terrassier à l'entreprise Algaroti, à Mondevllle, a été découvert le 13 mai sur la voie près du pont de la route de Cabourg à Mondeville. 

On croit que Beretta, qui était assis sur le talus entre la voie de Dozulé et celle de Paris, s'y est endormi et qu'il est tombé accidentellement sur la voie de Paris. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919    -   Vol.   -   Un cheval hongre, âgée de 4 ans, estimé 2 500 fr., a été volé le 13 mai, au préjudice de M. Albert Viel, propriétaire et maire de Mondeville. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1919  -   Aux morts pour la patrie  -  Un comité composé d'habitants de la commune a pris l'initiative de faire une souscription, dont le montant servira à élever un monument aux enfants de la commune,  morts au champ d'honneur.  

 

Janvier 1920   -   La catastrophe des Hauts-Fourneaux.    -    Samedi matin, la population de notre ville était douloureusement émotionnée par la nouvelle que le train transportant le personnel des Hauts-Fourneaux venait de dérailler et qu'il y avait de nombreuses victimes. Cette nouvelle était malheureusement exacte et on connut bientôt les circonstances de l'accident qui s'était produit.

Le convoi était parti du Nouveau Bassin vers 7 heures, comme d'habitude, quand, arrivé à la bifurcation de la ligne des Chantiers Navals, le premier wagon suivit la voie des  Hauts-Fourneaux alors que le reste du train s'engagea sur celle des Chantiers Navals. Une rupture d'attelage se produisit et les trois wagons, suivant le premier, allèrent s'écraser contre le remblai. Des cris déchirants se firent entendre et ceux qui n'avaient pas été atteints se précipitèrent au secours de leurs camarades.

On releva cinq morts et une cinquantaine de blessés. Une dizaine de ces derniers, grièvement atteints, furent transportés à l'hôpital. Les autres regagnèrent leur domicile ou y furent conduits par les soins de l'administration des Hauts-Fourneaux.

Les morts sont : MM. André Bazire, route de Falaise ; Raymond Rausch, route d'Ifs ; Jules Foulfoin, rue de la Délivrande ; Georges Liénard, rue d'Auge, et Debrobick, sujet russe. On espère n'avoir pas d'autre mort à déplorer.

Une enquête a été aussitôt ouverte sur les causes de cette catastrophe. On l'a d'abord attribuée à l'imprudence d'un ouvrier qui, monté sur le marchepied d'un wagon, aurait donné Involontairement un coup de pied sur le contre-poids de l'aiguille et en aurait ainsi produit le déclenchement. C'est bien Invraisemblable. Mais il existe d'autres causes. On dit notamment que l'aiguille n'était pas gardée et que la tige reliant les deux pointes était en mauvais état, enfin, que le train, en dépit des protestations déjà formulées nombre de fois, ainsi que nous le disons d'autre part, était refoulé et non traîné. II y a donc, dans cette terrible catastrophe, des responsabilités qu'il faut chercher et surtout trouver.(Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1920  -  A propos d’une catastrophe.   -  L'émotion causée par le déraillement du chemin de fer des Hauts Fourneaux est grande, dans le monde ouvrier. Personne, du reste, n'a pu demeurer Indiffèrent en présence d'un accident aussi grave. Reste à en établir les responsabilités.

A ce point de vue, nous nous permettrons simplement une remarque : Des accidents précurseurs de celui-ci s'étaient déjà produits sur cette ligne. Ils avaient toujours pour  cause la composition anormale des trains, dans lesquels la locomotive, au lieu de traîner les wagons, les poussait devant elle. On n'a pas idée d'atteler ainsi la charrue devant les bœufs !

La presse tout entière avait présenté maintes fois des observations à la Cie à ce sujet. Elle n'en a jamais tenu compte et c'est un miracle qu'un déraillement complet ne se soit pas produit plus tôt. Il n'en est pas moins venu à son heure.

Heure tragique s'il en fut, puisqu'elle a fait tant de victimes ! Mais on ne peut s'empêcher de regretter une si faible sollicitude des employeurs pour les employés et de plaindre les familles de travailleurs et durement éprouvées.

— Les Inhumations des victimes ont attiré une assistance nombreuse. Elles ont été suivies d'une réunion ouvrière dans laquelle l'administration des Hauts Fourneaux a été plutôt malmenée.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  Sidi meurtrier.  -  Le soir, à la sortie du cinéma de Mondeville, un marocain, Dahmane Ben Sallen, a tué d'un coup de revolver un de ses compatriotes, Abdalla ben Mohamed. Un autre marocain a été blessé au bras. On l'a transporté à l'hôpital. 

Le meurtrier a été arrêté. Le crime serait dû à la jalousie.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Mœurs asiatiques.   -   L'autre nuit, comme il rentrait à son cantonnement, le policier Chinois Tchang-Hong, 29 ans, du groupement de la Société Normande de Métallurgie, a été tué à coups de revolver par un inconnu. On croit à une vengeance.

On recherche activement le meurtrier, qui avait pu fuir avant l'arrivée des compatriotes de la victime, accourus au bruit des détonations. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1920   -   Un homme tué aux Hauts-Fourneaux.   -  Pendant la manœuvre, d'un train, aux Hauts-Fourneaux, le chef de manœuvre André Morin, 26 ans, est tombé sur les rails et a passé sous les roues d'un wagon qui lui a écrasé la poitrine. La mort a été instantanée. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1920  -  Chronique de la Cour d’Assises.  -  Nasser Dandum, 23 ans, sujet algérien, manœuvre à Mondeville, est accusé de deux agressions à Caen. La première, en mai dernier : il a tiré sur la fille Banville et lui a volé son sac à main ; l'autre, deux jours après, en compagnie de deux individus, il a tiré trois coups de revolver  sur M. Guilbert, lequel fut blessé au bras et à la cuisse, et dévalisé. Dandum prit la fuite aussitôt après. Il a été condamné à 6 ans de réclusion. ( Défenseur Me  Denieau ) (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1921  -  Aux Hauts-fourneaux.   Dans un atelier de la Société Normande de. Métallurgie, deux ouvriers s'étant couchés dans une poche tout près des fours, furent atteints par un jet de liquide enflammé. Grièvement brûlés et le corps couvert de blessures, on les transporta à l'hôpital où on espère les sauver. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1921  -  Enseveli sous du charbon.  -  Un travailleur indigène, le chinois Kan-Te-Cheng, employé aux fours à coke de la S. N. M., creusait un trou dans un tas de Charbon, Un éboulement se produisit et l'indigène fui précipité d'une hauteur de dix mètres et enseveli. Quand on parvint à le retirer, il ne donnait plus signe de vie. Il portait une large blessure au côté gauche de la tête. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1921  -  Chasse à l’homme.   -   Des malfaiteurs se sont introduits, le soir, dans la propriété de Mme Chancerelle, route de Rouen, à Mondeville, mais ils n'ont pu y prendre grand chose, car les gardiens de cette propriété, MM. Plaise et Thérèse, les ayant aperçus, s'armèrent de fusils et marchèrent à leur rencontre. Un coup de fusil fut tiré et les bandits s'enfuirent. 

Les gendarmes de Colombelles, prévenus par téléphone, purent s'emparer d'un des malfaiteurs, qui a dit se nommer Joseph Anne, demeurant à Caen. Il a dénoncé comme étant ses complices. Gaston Soyer, rue Basse, et Fringot, rue Grentheville, tous deux de Caen et employés aux Chantiers Navals. Ces individus seront interrogés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1921  -  Après boire.   -   Une plainte a été portée par M. Delaune, manœuvre à Mondeville, contre les nommés Henri Lemarrois et Léon Mary, ouvriers à la Société Normande de Métallurgie, qui l'ont frappé violemment à coups de bâton et terrassé à la sortie du café Chédeville, ou tous les trois avaient bu. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1921  -  Le commerce du fer.   -   La ronde des gardes de la Société Normande de Métallurgie a découvert un canot amarré Ie long du bassin. Ce canot contenait une certaine quantité de métaux provenant d'un chaland en déchargement.

Les gardes s'embusquèrent, et aperçurent, peu de temps après, le marin Prigent, qui venait prendre place dans le canot. Questionné, il reconnut avoir détourné le métal, et qu'un brocanteur de Caen devait en prendre livraison.

La Société a porté plainte et, Prigent a été arrêté. Et le brocanteur ? (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1921  -  Une agression.   -   Un manœuvre de le. S. N. M. , Georges Hébert, 52 ans, revenait à Mondeville, vers 10 heures du soir. Arrivé devant les grands bureaux, il reçut un coup à la tête. Assommé, le manœuvre tomba.

Il put cependant apercevoir son agresseur qui continuait, à le frapper à l'aide d'un marteau ou d'une matraque.

Des cyclistes survinrent et l'individu s'enfuit vers Mondeville. M. Hébert put se relever et se rendre au poste, où les gardes le transportèrent à l'infirmerie des Hauts-Fourneaux. Une enquête est verte sur ce mystérieux agresseur.

 

Juin 1921  -  Une vengeance.   -   M. Lesaulnier, chef d'équipe à la S.N.M., a l'habitude d'apporter, chaque jour, une bouteille de lait dans sa musette, qu'il place dans une baraque, où il serre quelques récipients contenant de l'huile et du benzol. Dans la matinée, sans sortir sa bouteille de sa muselle, il en absorba une certaine quantité de lait, qu'il trouva d'un goût désagréable. Il remarqua alors que du benzol y avait été mêlé. Il prit aussitôt un vomitif, mais quelques jours seront nécessaires pour assurer sa guérison.

M. Lesaulnier porte ses soupçons sur un Chinois qui se trouvait dans la baraque. Le matin ce Chinois était entré en colère au sujet d'un différend qu'il avait eu à propos de son compte, et tout porte à penser que, pour se venger de son chef d’équipe, il avait tenté de l'empoisonner. Ce Chinois a nié, on l'a arrêté quand même. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Une triple asphyxie.   -   Trois ouvriers de la Société Normande de Métallurgie étaient occupés au nettoyage d'une conduite à gaz temporairement hors de service, lorsque pour une raison encore inconnue, le gaz a pénétré dans la conduite asphyxiant les trois malheureux.

Ce sont MM. Duchemin, rue du Vaugueux, à Caen : Barbier, rue du Général-Moulin, à La Maladrerie, et Briand, habitant au cantonnement de la S. N. M. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Terrible accident.   -  Alors qu'il travaillait au silo à charbon n° 6, un employé des Hauts-Fourneaux, d’origine belge, Édouard Renoir, 53 ans, a été pris sous un éboulement de charbon et étouffé sous la masse. M. Charles Binet venait à peine de prendre son service au silo 6 quand il aperçut, au fond, une ceinture de sûreté. Il remua un peu le tas de charbon et découvrit l'infortuné Renoir, mort debout, sa pelle à côté de lui. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Autour de Caen.   -   En descendant de l'autobus des Hauts-Fourneaux, près du pont du chemin de fer minier à Clopée, une employée du bureau de poste de Mondeville, Mlle Espérance Rohard, 20 ans, rue Prairie-St-Gilles, à Caen, fut accostée par un individu.

Après lui avoir adressé la parole, l'homme se jeta sur elle, la renversa à terre et chercha à lui enlever son sac à main. La jeune fille cria au secours, et l'arrivée d'un domestique qui venait, de traire ses vaches mit l'agresseur en fuite. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Arguments tranchants.   -  Un pensionnaire du restaurant Véronique, à Mondeville-Clopée, M. Henri Ferry, 21 ans, manœuvre à la S. N. M., entama une partie avec un autre consommateur, Marcel Hébert, couvreur. Au cours d'une conversation, ce dernier sortit un rasoir de sa poche et en menaça son partenaire. Pour se défendre, Ferry lança deux verres dans la direction du couvreur et se sauva dans le jardin.

Hébert le rattrapa, le saisit et, après l'avoir couché sur une table. lui porta un coup de rasoir en pleine figure. Hébert qui a déjà subi une condamnation de huit ans de travaux publics pour désertion, a été arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Le feu.   -  Un incendie qui aurait pu avoir des conséquences graves s'est déclaré à la Société Normande de Métallurgie par suite de l'explosion d'un des gazogènes alimentant des fours Martin. Le feu a pu être heureusement circonscrit, et les dommages ne sont pas aussi grands qu'on pouvait le craindre d'abord. Aucun accident de personne. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Terrible accident d’usine.   -   M. Catherine, mécanicien à la Société Normande de Métallurgie descendait de sa machine près du monte-charge des hauts-fourneaux. Dans l'obscurité, il longeait les silos à minerai lorsqu'il fit un faux-pas et tomba dans les réservoirs formant entonnoir, d'une hauteur de 10 mètres environ. La mort a été instantanée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Un horrible accident.   -  Un jeune homme de 18 ans, Roger Faivre, travaillait avec ses camarades au déchargement du charbon aux Hauts-Fourneaux, à Mondeville. Par suite d'un éboulement, le malheureux Faivre fut entraîné dans l'entonnoir conduisant au tapis-roulant. Il avait sept ou huit tonnes de charbon sur le dos.

Ses camarades s'empressèrent de le dégager. Ils étaient déjà parvenus à lui sortir la tête quand un nouvel éboulement vint ensevelir complètement le malheureux. Ce n'est que vingt minutes après qu'on put le dégager. Faivre était mort étouffé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1921  -   Un non-lieu.   -   Nous avions annoncé l'arrestation d'un chimiste de la S. N. M., M. Roussel, qui s'était livré, dans la rue ou ailleurs, à des actes inconsidérés. Ce malheureux, qui est un grand blessé de guerre et qui a subi la trépanation, vient d'être reconnu irresponsable. On l'a remis en liberté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Broyé par un train.   -   Un ouvrier de la société Normande de Métallurgie, M. Bain, rue Caponières à Caen, en voulant traverser une voie de chemin de fer, aux Hauts-Fourneaux, a été pris en écharpe par un train et traîné sur une centaine de mètres. Quand en l'a relevé, le malheureux avait cessé de vivre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Un épouvantable accident.   -   A la Société Normande de Métallurgie, une flamme d'une extrême violence est sortie du gueulard du haut-fourneau n° 1, entraînant une certaine quantité de minerai de coke.

Ce phénomène a dû être  provoqué par une brusque descente de la charge. Trois ouvriers. MM. Maurice Rémy, chef d'équipe, Pierre Brohan, de Caen, et Roger Groult, de Mondeville, ont été tués sur le coup. Un quatrième, grièvement brûlé a été transporté à l'hôpital de Caen.

Cette horrible accident a provoqué en ville une grande émotion. N'est-il dû qu’à des circonstances malheureuses ? Une surveillance active eût-elle pu l'éviter ? C'est ce qu'on se demande et quoi qu'on en dise, il est difficile de considérer comme un bienfait, les créations industrielles qui causent des deuils aussi cruels. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   La mort électrique.   -   Encore une nouvelle victime aux Haute-Fourneaux ! Un ouvrier électricien. M. Montambault, 20 ans, dont la famille habite rue Segrais, à Caen, qui travaillait à la réfection des peintures dans une case d'appareils électriques, s'est trompé de case et a été électrocuté.

Horriblement brûlé à la figure et aux mains, le malheureux est mort sur le coup. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Singulier accident.    -   M. Gustave Thérèse, manœuvre à la Société Normande de Métallurgie, à Mondeville, près Caen. qui n'est pas toujours d'accord avec sa femme, se trouvait chez lui, tenant son bébé, de dix-sept mois, dans ses bras. Son beau-frère, M. Blaise, électricien au chemin de fer, entra dans la chambre et voulut prendre l'enfant. Machinalement, M. Thérèse recula près de la fenêtre ouverte et tomba à la renverse dans le jardin. La terre, fraîchement retournée amortit le coup. Le manœuvre s'est fait quelques blessures sans gravité, et par miracle, l'enfant n'a rien eu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Toujours les sidis.    -    Trois Algériens ont attaqué, à 9 heures du soir, à Clopée, M. Charles Rabaut, ouvrier à la S. N. M., habitant Bretteville-sur-Laize. Après l'avoir roué de coups, ils lui ont enlevé son portefeuille, contenant 140 fr, (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Indélicatesse.    -   Une plainte pour vol d'une bicyclette, valant 500 fr., a été portée contre Henri Fazette, 24 ans, mécanicien à Mondeville, actuellement en fuite, par Marguerite Desvages, femme Jouhier, 25 ans, journalière, rue des Teinturiers à Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Mauvaise rencontre.   -   Une collision s'est produite à Mondeville entre la voiture de M. Groult, cultivateur à Troarn et celle de M. Villey, cultivateur à Cuverville. Projeté à terre, M. Groult est resté sans connaissance, pendant que l'auteur de l'accident continuait sa route.

M. Groult qui porte une blessure à l'œil et ressent des douleurs internes a porté plainte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Mauvaise rencontre.   -   Une voiture de la Société Normande de Métallurgie a pris en écharpe, à Clopée, l'automobile de M. Bersot, agent d'affaires à Caen, qui a été fortement endommagée. Il n'y a eu, heureusement que des dégâts matériels. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Une chute grave.   -  En déchargeant, un wagon aux Hauts-Fourneaux, M. Alphonse Maroccini, employé aux scies à minerai, est tombé au fond d’une fosse d'une hauteur de six mètres. Relevé par ses camarades, le malheureux portait de nombreuses blessures. Son état est grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Duel de locomotives.   -   Aux Hauts-Fourneaux, par suite d'une erreur d'aiguillage, une locomotive en descendant du mole, est venue en tamponner une autre qui se trouvait sur une voie de garage.

Une des machines s'est renversée le long de la voie pendant que l’autre tombait au bas du talus. Trois mécaniciens ont été blessés, dont, l'un grièvement. Les dégâts matériels sont importants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai  1923  -  Inauguration du monument.  -  L'inauguration du monument élevé à la mémoire des soldats morts pour la France, aura lieu dans cette commune le dimanche 6 mai. A 9 h. 30, remise du drapeau offert par souscription aux anciens combattants et mobilisés de la commune.

A 10 heures, service solennel célébré la mémoire des soldats morts pour la Patrie.

A 12 h. 30, banquet à la salle de la Mairie, sous la présidence de M. Fevelas. Plusieurs sénateurs et députés du Calvados assisteront à ce banquet.

A 14 h., départ du cortège de la Mairie pour l'inauguration du monument, avec le concours de l'Harmonie de la Société Normande de Métallurgie. Des chœurs seront exécutés avec accompagnement, par tous les enfants de la commune et la Chorale de la Société Normande.  

 

Mai 1923   -  Accident d’usine.   -   Aux Hauts-Fourneaux, une violente explosion s'est produite au cours de laquelle plusieurs employés ont été blessés. Deux particulièrement, le manœuvre Martinet et son camarade Magnez, de Giberville, ont été sérieusement brûlés à la figure. On a dû les transporter à l'hôpital de Caen. Les dégâts matériels sont importants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923  -  Pendu à une poutre.  -  Dimanche dernier, M. Marie, menuisier à Mondeville, était surpris de ne pas avoir vu sortir de sa chambre un locataire, Ernest Dardillac, âgé de 35 ans, employé à l'Usine à Gaz de Caen. Il monta au premier étage. La porte de la chambre n'était pas fermée à clé, mais une table placée en travers à l'intérieur empêchait de l'ouvrir. Après avoir dégagé l'entrée, l'on aperçut le corps du malheureux suspendu à une poutre. La mort avait fait son œuvre. M. Dardillac très affecté par le décès de sa femme était depuis quelque temps atteint de neurasthénie.

 

Juillet 1923   -  Douloureux accident.   -    Occupé à relever les portes des fours à coke pour la coulée, Mohamed Padjadit, manœuvre à la Société Normande de Métallurgie, a eu les deux mains entraînées par le câble qu'il guidait sur le treuil. Deux doigts de chaque main ont été écrasés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Victimes de la chaleur.   -   M. Charles Piry, employé à Mondeville, qui travaillait avec ses camarades, auprès du cantonnement, est mort subitement, frappé d'insolation.

— Mme veuve Canu, journalière, rue Charrière-St-Léonard, à Honfleur, était à faner dans un pré à Gonneville-sur-Honfleur, lorsqu'elle fut frappée d'insolation. Transportée chez elle, la pauvre femme est morte quelques instants après. (Source : Le Bonhomme Normand)

Juillet 1923   -   Un sinistre à Mondeville.   -   Un violent incendie a éclaté au Nouveau-Monde, à Mondeville, dans l'agglomération des maisons qui longent l'Orne, en face les Hauts-Fourneaux. Une des locataires, Mme Oury, aperçut les flammes qui sortaient de l'écurie de M. Vincent, attenant, a son logement. Elle donna l'alarme, mais lorsqu'elle voulut rentrer chez elle, son mobilier flambait, déjà. L'incendie se communiqua rapidement aux maisons voisines et plusieurs furent détruites.

Grâce au sang-froid de M. Mauduit qui réussit à sauver une fillette de onze ans, la jeune Legall, restée couchée sans savoir ce qui se passait, il n'y a, pas eu d'accident de personnes à déplorer. Les dégâts, qu'on peut évaluer à près de 100 000 francs, sont en partie assurés.

A la suite de ce sinistre, cinq familles se trouvent sans asile. Elles ont été recueillies par M. Jonquay qui a mis les dépendances de son château de Mondeville à leur disposition. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Pour les sinistrés de Mondeville.   -   A la suite de l'incendie du quartier du Nouveau-Monde, à Mondeville, un comité de secours s'est formé pour venir en aide aux sinistrés.

Une cavalcade de bienfaisance a été organisée. Elle s'est déroulée dimanche dernier, dans les rues de Mondeville et de Colombelles, et une somme de 1 739 francs a été recueillie. On ne saurait trop féliciter le comité de cette heureuse initiative.

— Pour le 15 août, une grande fête est annoncée à Clopée, avec des emplacements gratuits pour les forains. L'Harmonie de la Société Normande de Métallurgie y prêtera son concours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Un grave accident.   -   M. René Pape, ajusteur mécanicien aux Hauts-Fourneaux, était occupé à la réfection d'un pont roulant, quand la pontonnier, qui ne savait pas que la réparation était commencée, mit le pont en marche. M. Pape, pris entre le pont et le montant de la charpente, a eu une jambe fracturée et de multiples contusions. On l’a transporté à hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1923   -   Un ouvrier carbonisé.   -   Encore un accident mortel aux Hauts-Fourneaux. M. Dethienne, gazier chef, en arrivant à son travail constata que le poste de contrôle des gaz était rempli de fumée. Il ouvrit la porte et s'aperçut que M. Charles Marie, qu'il venait remplacer, était tombé au bout d'une table. Le feu consumait ses vêtements, et son corps portait d'affreuses brûlures. M. Dethienne secourut l'ouvrier, mais il était trop tard, le malheureux avait succombé. M. Marie qui habitait Bavent, était âgé de 32 ans et père de deux enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1924   -  Vol d’une valise.  -   Samedi dernier. M. Guillet, charpentier en fer aux Chantiers Navals, déposait chez Mme Bozec, débitante à Mondeville, une valise contenant ses effets et une somme assez importante. 

Le soir, deux de ses camarades, les nommés Lemaître et Voguer, réclamèrent la valise pour la remettre, dirent-ils, au charpentier. En possession des bagages, ils s'empressèrent de prendre la fuite. M. Guillet a porté plainte. ( Source : Ouest-éclair )

 

Janvier 1925   -  Tribunal correctionnelle.   -   Président : M. Bourassin ; Ministère Public : M. d'Auriac ; Audience du lundi 5 janvier 1925

 Katz Maurice, 46 ans, représentant de commerce à Caen, 21, rue de Falaise a détourné au préjudice de la Société « La Séquanaise Capitulation » une somme de 881  fr. 45 qu'il devait remettre à la dite société. 8 mois, 25 fr. Défaut.

Il est en outre poursuivi pour avoir, étant employé pour le compte du sieur Vallée entrepositaire à Saint-Jacques de Lisieux, conservé par devers lui une somme de 464 fr. 35  qui lui avait été remise pour la remettre à son patron. 8 mois, 25 fr. Défaut. La confusion des deux peines est prononcée.

— Rizzi Émile, 22 ans, manœuvre à Mondeville. Ie 11 décembre 1924, à la suite d'une altercation avec plusieurs individus a frappé le nommé Ferrero d'un coup de couteau à l'oreille gauche sans aucun motif. 10 jours, 16 fr. 10 ans d'interdiction de séjour. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1925   -  Assises du Calvados.   -  1er Trimestre 1925.   -   Président : M. le Conseiller Rivière  ; Assesseurs : MM. Porquet et Levillaln, Conseillers.

1er Affaire Attentat à la pudeur.   -   Layec Pierre-Marie, 48 ans, né le 23 juin 1876, à St-Gidas (Vannes), capitaine de la marine marchande, demeurant à Sarzeau.

Est accusé d'avoir sur le territoire de la commune de Mondeville, commis un ou plusieurs attentats à la pudeur sur une fillette de 6 ans, demeurant à Caen, chez sa mère, que l'accusé avait comme maîtresse.

Layec est capitaine de la marine marchande, il est marié et père de 2 enfants, respectivement âgés de 21 et de 15 ans. Chaque fois que son navire faisait escale dans la région, Layec venait rendre visite à la mère de l'enfant.

Embarqué sur la flotte de commerce pendant la guerre, il a obtenu, le premier novembre 1917, une citation et la Croix de guerre. Les renseignements recueillis sur son compte tant à Rouen, où il a été employé par des armateurs, qu'à Sarzeau, où il est domicilié, lui sont entièrement favorables.

Layec qui lors de la lecture de l'arrêt pleure abondamment, s'entend condamné à 2 ans de prison avec sursis. Défenseur : Me  Dupont. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1925  -  Grave accident à Mondeville.  -  Il y a quelque temps, deux jeunes enfants, Raymond Lemarruant et Fernand Marie, étaient confiés aux soins d'une dame Delafosse, de Mondeville. Avant-hier, pendant que les bébés jouaient autour d'elle, la nourrice qui avait fait chauffer de l'eau, déposait à terre la bassine fumante. Elle s'éloigna ensuite pour aller  prendre du lait. Des cris de douleur la firent revenir sur ses pas. L'un des enfants, le petit Fernand, venait de tomber dans l'eau bouillante. Horriblement brûlé, le pauvre bébé a succombé peu de temps après.

 

Novembre 1925  -  Il brûla la politesse aux gendarmes.  -  Le nommé Louis Robic, 28 ans, employé à la Coopérative de Mondeville, avait omis d'éclairer sa bicyclette. Les gendarmes lui ayant donné l'ordre de s'arrêter, le délinquant partit à vive allure, sans tenir compte de leurs sommations. 25 francs d'amende.

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