15 Janvier 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MONDEVILLE

Canton de Caen

Les habitants de la commune sont des Mondevillais, Mondevillaises

Janvier 1926  -  Terrible accident aux Hauts-Fourneaux.  -   Deux équipes comprenant une trentaine d'ouvriers travaillait depuis quelques jours à la remise en état de l'un des hauts fourneaux de l'usine.

Pendant que la première de ces équipes, occupée au rez-de-chaussée de l'ouvrage, enlève les blocs de fonte accumulés sur le batardeau, la seconde procède à un travail identique sur un plancher en ciment armé, à plusieurs mètres de hauteur.

Aux deux emplacements, les hommes opèrent le plus souvent à la mine pour dégager les parois. Effectuée dans de telles conditions l'extraction du métal n'était pas sans danger. Cependant, jusqu'ici aucun accident ne s'était produit.

Hier, vers 4 heures, l'équipe placée à la base du haut fourneau, allait utiliser la mine. Un ouvrier, sur l'ordre du contremaître, gagna la plate-forme pour y prendre une trompette qui sert de signal au moment de l'explosion.

Comme les ouvriers du premier étage s'apprêtaient également à faire partir une mine, il fut convenu avec le porteur de l'instrument que le me avertissement servirait pour les deux mines. Les instructions reçues par l'employé furent-elles transmises à tous les hommes ? C'est peu probable, et voici ce qui se produisit.

Au son de la trompette, la mine de la plate-forme explosa avec un bruit formidable. Croyant que la leur était partie en même temps, trois ouvriers qui, en bas, s'étaient mis l'abri, sortirent de leur refuge et rentrèrent dans le haut fourneau.

Au même instant, la seconde mine éclata. Ensevelis dans la fournaise, sous une pluie d'acier, les malheureux avaient été, par la puissance de la déflagration, projetés à l'extrémité de la pièce. L'un d'eux, l'espagnol Julio Jimlno, 23 ans, gisait sur le sol, sanglant et affreusement défiguré. Des éclats de fonte avaient traversé le thorax, et la mort fut instantanée. A côté, la deuxième victime, Emmanuel Brotons, 20 ans, qui avait perdu connaissance. Le malheureux avait la mâchoire brisée et la main droite broyée. Enfin un autre ouvrier, Charles  Barbery était lui-même grièvement blessé. Ces deux dernier, après avoir reçu des soins a l'ambulance de l'usine, furent transportés à l'hôpital. L'état du premier parait désespéré.

 

Mars 1926  -  Le roman d’une ouvrière parisienne.  -  Les gendarmes de Colombelles rencontrèrent ces jours derniers, en traversant le bourg de Mondeville, une jeune fille qui parut troublée à leur approche. Ils l'interrogèrent.

Mon mari, répondit-elle en rougissant, arrive avec moi de Paris nous habitions. Il est allé se présenter au bureau des hauts-fourneaux pour solliciter un emploi et nous établirons ensuite ensemble à Mondeville.

La petite parisienne, qui était a peine âgée de 15 ans, n'avait pas dit toute la vérité. Elle avait bien quitté la capitale l'avant-veille, en compagnie du nommé André Jaudy, qui consentit à payer le voyage après avoir passé la nuit avec elle, rue de la Glacière.

Mais l'amant d'un jour regrettait déjà cette aventure. Il déclara aux gendarmes qu'il venait d'être embauché comme chef de manœuvre à la Société Métallurgique Normande, mais qu'il se désintéressait complètement du sort de sa jeune compagne.

La trop crédule gamine versa quelques larmes en apprenant la décision brutale prise par son ingrat ami. Elle avoua qu'elle avait quitté une imprimerie parisienne elle travaillait, et ses parents, pour vivre avec André Jaudy.

Comme elle était sans ressources, la fugitive, Yvonne Ruffey, fut arrêtée pour vagabondage.

 

Mai 1926  -  Un drame du revolver dans un bal.  -  Mercredi soir, vers 21 h. 30, un incident tragique s'est produit au cours d'un bal tenu chez l'Italien Liberatore.
Les couples évoluaient avec entrain au son d'un petit orchestre dans la grande salle de l’établissement lorsqu'une détonation vint jeter l'effroi parmi les danseurs qui se disperseront précipitamment pendant que les musiciens de jouer.

Le jeune ouvrier Campagnolo, 26 ans, chef de chantier, qui dirige les travaux de construction des nouvelles cités pour le compte de la Société Métallurgique, s'était écroulé sur le parquet en poussant un cri de douleur. Le malheureux avait été atteint à la tête par une balle de revolver tirée à bout portant.

L'auteur de cette tentative de meurtre, une jeune femme de 21 ans, Gabrielle Lecomte, maîtresse de la victime, était entrée dans le dancing quelques instants auparavant. Reconnaissant son ami au bras d'une rivale, la meurtrière n'attendit pas la fin de la danse et, sans explications, tira sur le chef de chantier au moment le couple passait à proximité  d'elle.
Les personnes présentes désarmèrent aussitôt celle-ci, qui fut gardée à vue en attendant l'arrivée des gendarmes.

Campagnolo, blessé au front et resté sans connaissance, fut transporté à l'infirmerie des hauts-fourneaux et à l'hôpital, son état parait désespéré.
C'est au mois d'août 1920 qu'il avait rencontré pour la première fois Gabrielle Lecomte avec laquelle il vécut maritalement. Informée que l'Italien poursuivait de ses assiduités une jeune fille de Mondeville, l'amie de Campagnolo lui reprocha, à plusieurs reprises, de vouloir la délaisser. Des scènes fréquentes se produisaient dans le faux ménage et le drame qui  s'est déroulé avant-hier n'a que diocrement surpris les voisins au courant de la situation.
Gabrielle Lecomte a été arrêtée. Vindicative et d'une jalousie féroce, celle qui était connue à Mondeville sous le nom de Gaby, avait déjà menacé de mort Campagnolo s'il continuait ses flirts. Elle lui défendit même de retourner danser avec d'autres femmes. Le contremaître ne s'étant nullement ému de ces menaces, fut giflé par deux fois dans la salle où, huit jours après, devait se dérouler une scène autrement tragique.

Interrogée par M. Lemée, chef de brigade de Colombelles, Gaby a ainsi expliqué son geste. « Campagnolo m'avait formellement promis de ne plus danser avec cette rivale qui essayait de me le ravir. Que voulez-vous, j'étais énervée le coup est parti sans que je m'en aperçoive. En prenant mon revolver, qui était toujours armé, je voulais simplement faire peur mon ami qui me rendait malheureuse ».

Comme il est dit plus haut, le coup fut tiré à quelques pas, la balle, entrée par l’œil gauche, traversant. la tète en diagonale, était venue se loger sous la mâchoire.

 

Juin 1926  -  Histoire étrange à Mondeville.  -  Samedi soir, M. Émile Cosnier, 21 ans, conducteur de l'autobus communal de Colombelles, suivait la route qui borde l'Orne pour se rendre à Mondeville ou il demeure.

A 100 mètres environ du pont du chemin de fer, il aperçut, sur la passerelle qui conduit à l'autre rive, deux individus paraissant très affairés. L'un d'eux ployait sous le poids d'un sac volumineux et son camarade l'aidait dans la montée de l'escalier, au milieu de la passerelle, l'homme au sac s'arrêta, essoufflé, et déposa son fardeau contre la balustrade. Un instant les deux individus, l'air inquiet, avaient porté leurs regards vers la route comme s'ils craignaient d'avoir été vus. De plus en plus intrigué, M. Cosnier se cacha dans les roseaux de la berge pour assister à la fin de la scène.

Les deux personnages, n'entendant, plus le bruit de ses pas, parurent plus rassurés, ils lièrent solidement leur sac et s'entr'aidèrent, pour le jeter à la rivière. Le mystérieux colis coula pic.

Lorsque les inconnus se furent éloignés, M. Cosnier, sortant de sa cachette, les suivit à distance jusqu'au chemin de Clopée l'un des individus, de grande taille, épaisse moustache noire, portait un veston marron et un pantalon gris noir l'autre, plus petit, avait l'allure d'un manœuvre.

Les gendarmes, avisés, n'ont pu parvenir à les identifier. Des recherches ont été faites dans l'Orne aux l'abords de la passerelle, elle sont restées infructueuses.

On se demande avec raison quel intérêt les deux hommes pouvaient avoir à transporter,  à plus d'un kilomètre et à la nuit tombante, un sac qu'ils auraient pu jeter dans l'Orne en face de Mondeville. La gendarmerie continue son enquête.

 

Août 1926  -  Le code de la route.  -  M. André Terastick, 29 ans, conduisait une auto de la Société Métallurgique et descendait la côte de Chopée. Trois individus, dont l'un tenait en main une bicyclette, ne se dérangèrent pas à l'arrivée du véhicule. Comme ils occupaient le milieu de la chaussée, le conducteur freina pour éviter un accident, mais il reprocha vivement leur imprudence aux piétons.

  Et le code de la route, qu'en faites-vous, leur dit-il ?
A ces mots l'un des passants s'approcha de la voiture en brandissant un marteau, prêt à frapper le chauffeur.
  -  On va te l'apprendre le code de la route.
M. Terastick infligea une correction méritée à celui qui le menaçait, Auguste Marguerin, 34 ans, maçon à l'entreprise Estèbe.

L'homme au marteau a porté plainte. Il eût probablement mieux fait de rester tranquille.

 

Août 1926  -  Une exposition de l'école d'apprentissage de la S. M. N.  -   Il y a quelques années, la Société Métallurgique de Normandie créait, auprès de ses usines, une école d'apprentissage. Cette initiative, dont l'intérêt social ne saurait échapper à personne, a déjà donné des résultats merveilleux.

Sous la direction de maîtres exercés, des centaines d'adolescents reçoivent une formation technique qui les rend aptes à toutes les spécialités de l'industrie.

Depuis quelques jours, le public caennais peut apprécier les progrès de l’œuvre. L'école d'apprentissage de la Société expose, en effet, dans les vitrines de l'annexe des Nouvelles Galeries, les meilleurs travaux de ses élèves.

C'est en quelque sorte une démonstration vivante, car un petit atelier a été installé, dans ce stand admirablement aménagé, et les passants s'arrêtent avec curiosité pour voir les apprentis façonner le cuivre ou tourner quelque pièce de mécanique.

Avis aux parents à la recherche d'une profession pour leurs enfants sortis de l'école. Nulle institution n'est plus en mesure de leur donner satisfaction.

 

Novembre 1926  -  Coup de revolver.  -  Avant-hier un maçon de Mondeville, Eugène Bracci, 25 ans, descendait à bicyclette l'une des allées du cours Montalivet. Il venait de dépasser deux individus qui suivaient la même direction lorsqu'il entendit une détonation.

Persuadé qu'un coup de revolver avait été tiré sur lui, l'ouvrier accéléra son allure et chercha à s'abriter auprès des arbres. en prenant soin de masquer son éclairage. Une deuxième détonation retentit. Cette fois le maçon avait été atteint d'une balle au bras gauche.

La gendarmerie de Colombelles a ouvert une enquête, mais n'a pu parvenir à découvrir les agresseurs.

 

Juin 1928  -  Pêche macabre.  -  On a retiré de l'Orne, à Mondeville, au lieu-dit "le Bac", le cadavre de Jean Mao, ce jeune domestique de Franceville, qui s'est noyé en se baignant à Fleury-sur-Orne, dans les circonstances que nous avons relatées. On voit donc que, ces jours derniers, le barrage a été ouvert.  

 

Août 1928  -  Le bel acte de courage d’une mère de famille de six enfants.   -  Samedi 25 août, au moment le train 1625 venant d'Argentan et assurant la correspondance sur Caen, entrait en gare à 16 h. 06, une fillette de quatre à cinq ans se tenait sur la voie, à quelques mètres du convoi en marche. La catastrophe paraissait inévitable, lorsque Mme Maurin, âgée d'une trentaine d'années, femme d'un employé de chemin de fer, habitant Canon, près Mézidon, et mère de six enfants de 2 à 13 ans, s'élança au secours de la fillette. Elle n'eut que le temps de la saisir. Happée
par son mari et tirée en arrière, alors qu'elle tenait serrée contre elle la petite. Mme Maurin fut littéralement frôlée par la machine. Le mécanicien avait pu par bonheur ralentir enfin.
Le moment de stupeur passé, à ceux qui témoignaient leur admiration et trouvaient cela magnifique, le mari se contenta de répondre : « C'est tout naturel ». Et quand, plus tard, dans le même train qui les menait à Caen, il dit, mi-bourru, mi-content au fond à son héroïque femme «Tu as donc oublié que tu avais six enfants », elle lui répondit « Mais non, j'y ai bien pensé ».

Détail à noter : Les parents de la fillette arrachée à une mort affreuse, ont omis de dire même un simple merci à Mme Maurin.
Nous lui adressons, ici, nos félicitations émues, en attendant qu'en haut lieu on récompense comme elle le mérite l'action sublime de cette mère de famille.

 

Janvier 1929  -  Le feu à la S.M.N..  - L'autre soir, vers 9 heures et demie, le feu s'est déclaré à l'usine à goudron de la S.M.N., dans le voisinage immédiat des Hauts-Fourneaux. En raison de l'extrême inflammabilité des produits, le sinistre aurait plu prendre des proportions désastreuses, mais les moyens d'action extrêmement puissants dont dispose l'usine  ayant été mis immédiatement en oeuvre, en put en avoir rapidement raison.

Grâce à l'activité et au dévouement du personnel, tout danger était conjuré lorsque les pompiers de Colombelles et de Caen, qui avaient été appelés par mesure de prudence,  arrivèrent sur les lieux. Les dégâts sont relativement peu importants.

 

Juillet 1929  -  Drame de la jalousie.  -  Il y a une dizaine d'années, s'embauchait aux Hauts-Fourneaux de Mondeville, un belge Achille Braëckland. Peu après, il épousait une jeune  fille de Saint-Martin-de-Fontenay, Yvonne Loisel. Le ménage s'installa à Mondeville ou Mme Braëckland devant être employée chez MM. Lamarinier, marchands de graines. Jaloux le  belge cherchant querelle à sa femme et lui intimant l'ordre de quitter sa place.

Un reflux très net lui était opposé. Dès lors, la vie conjugale ne fut plus qu'une suite de vives discussions et le belge, le mois dernier regagnait son pays, cependant que son épouse se réfugiait chez ses parents.

Le 1er juillet, l'ouvrier entrait en France et le lendemain se présentait à Saint-Martin-de-Fontenay pour tenter une réconciliation. Il dînait avec sa femme et lui proposait de reprendre la vie commune, mais sans succès.

Mercredi, Braëckland revenait à la charge. Invité à partager le repas de la famille, il essayait à nouveau de persuader son épouse et la trouvait de nouveau inflexible. Sur les entrefaites, M. Loisel partait à son travail et sa femme quittait la table pour aller tendre du linge. Soudain, Mme Loisel entendait claquer cinq coups de revolver suivis de cris de douleur. Elle se précipita à la maison et apercevait sa fille étendue à terre, ensanglantée. Penché sur la malheureuse, Braëckland abandonnant son arme dont il venait de se servir,  s'était emparé d'une bouteille et la frappait à la tête avec acharnement.

Prévenus, les gendarmes de Caen se rendirent sur les lieux et appréhendèrent le meurtrier qui était demeuré hébété près de sa victime inanimée. Transportée à la clinique de la Miséricorde, Mme Braëckland, qui portait sur tout le corps de nombreuses blessures et avait notamment les yeux crevés, y a succombé dans la nuit. Le meurtrier a été écroué à la Maison d'arrêt de Caen.

 

Janvier 1930   -  Assises du Calvados.   -   Le crime d'un mari.   -   Le 31 Juillet 1920, Baeckelandt Achille, 38 ans, ouvrier métallurgiste, d'origine belge, contractait mariage avec la demoiselle Loisel. Il avait alors 29 ans et sa femme 19. Le ménage habita successivement chez les parents de la jeune épouse, à St-André-de-Fontenay, puis à Potigny et enfin à Mondeville, dans un logement que lui louaient les époux Lemarignier, maraîchers.

A la fin de 1928, de fréquentes querelles motivées par la jalousie du mari éclatèrent. Le 3 juillet dernier, celui-ci, qui avait quitté deux fois sa femme pour retourner en Belgique, vint la retrouver à St-Martin-de-Fontenay où elle s'était réfugiée. A plusieurs reprises il insista auprès d'elle pour la décider à reprendre la vie commune, mais se heurta à un refus formel.

Exaspéré, il sortit un revolver dont il avait eu soin de se munir et tira sur elle les cinq balles qu'il contenait. La malheureuse tomba inanimée. Alors il s'acharna sur elle et la frappa à coups de bouteilles. Transportée dans une clinique de Caen, l'infortunée y succomba, le lendemain, des suites de ses blessures.

Le docteur Corcket qui a examiné Baeckelandt au point de vue mental a conclu à l’entière responsabilité.

Baecklandt qui était brillamment défendu par Me  Sénécal a été condamné à 5 ans de réclusion. (Source : L’Indicateur de Bayeux

 

Juin 1931   -   Un mari par trop brutal.   -   En ramenant chez lui vers 24 heures, un ivrogne, les gendarmes de Colombelles trouvèrent un fort rassemblement dans la cour de l'immeuble habité par le poivrot. Ce rassemblement avait été provoqué par une scène particulière violence à laquelle l'ivrogne ramené par eux s'était livré sur sa femme en rentrant de son travail après des stations plus ou moins prolongées dans un nombre respectable de débits de boissons.
Mais voici les faits. Depuis le mois de mars dernier, les époux Percereau dont le mari. Jules, â de 31 ans, est manœuvre à la cartoucherie, habitent à Mondeville dans un logement loué par Mme Laugeois dans un immeuble dont elle est la propriétaire.
La vie serait ordinaire au sein du nage si le manœuvre n'avait l'habitude de rentrer ivre au logis chaque soir de paye et dans cet état de se montrer particulièrement brutal envers sa femme.
Le jour de la dernière paye, celle-ci, qui était malade et alitée depuis quelques jours, attendant le départ pour l'hôpital de Caen, confia dans le courant de l'après-midi la crainte dans laquelle elle se trouvait de voir son mari revenir ivre et d'être obligée de subir ses mauvais traitements sans pouvoir, non seulement se défendre, mais encore s'y soustraire par la fuite comme elle le faisait souvent.

Mme Laugeois la rassura le plus qu'elle put, lui promettant d'attendre le retour de Percereau pour se coucher et d'intervenir au moindre bruit. Ces promesses ne devaient pas être inutiles.  En effet, vers 22 heures, le manœuvre rentrait chez lui dans un état plus qu'anormal. Mme Laugeois le voyait passer et presque aussitôt entendait des appels au secours. Elle se précipita chez les époux Percereau et trouva le mari couché sur sa femme et essayant de la mordre à un bras. La malheureuse, qui avait le visage entièrement tuméfié des coups qu'elle venait déjà de recevoir, n'avait même plus la force de s'opposer à la bestialité de son mari. Mme Laugeois se précipita sur ce dernier et put réussir à dégager la malheureuse. Cela ne fit pas l'affaire de la brute qui, retournant sa colère sur sa propriétaire, lui porta plusieurs coups de poings. Seulement, cette fois, il avait affaire à plus forte partie qu'avec sa femme et fut obligé assez rapidement de descendre l'escalier et de quitter la cour de l'immeuble.
Mme Laugeois donna immédiatement des soins à la pauvre femme et fit prévenir M. Mauduit, maire de Mondeville, qui envoya chercher l'ambulance de la société de métallurgie pour transporter la malade et blessée à l'hôpital de Caen.
C'est au moment ce départ s'opérait que les gendarmes qui avaient rencontré Percereau en état complet d'ivresse et le ramenaient à son domicile pénétrèrent dans la
cour. Force fut à Percereau de reconnaître les faits en partie seulement d'ailleurs. Il veut bien avouer avoir porté des coups à sa femme, mais par contre nie avoir frappé Mme Laugeois. Il sera néanmoins poursuivi.

 

Juillet 1931   -   Mondeville proteste.   -   On sait que des travaux d'extension des terre-pleins du nouveau-bassin, doivent être exécutés sur les territoires de Caen et de Mondeville.

Il est à craindre que les déblais provenant de l'agrandissement du port soient déversés dans les prairies entre l'Orne et le canal, surélevant encore le niveau et achevant de combler la dépression naturelle de la vallée qui constitue, comme nous l'avons souvent dit, un réservoir de sûreté aux eaux de crue. Comme dans la prairie de Caen, en effet, un mètre cube  de terre déposer là, envoie un mètre cube d'eau en ville. Les Mondevillais trop souvent inondés, ne voit pas sans crainte ces projets nouveaux.

 

Juillet 1931   -   Une terrible collision. Un mort et deux blessés.   -   A midi 45, un accident se produisait sur la route nationale 13, exactement dans la côte de la Vallée, sur le territoire de Mondeville.
M. Jacques Ménard, 47 ans, industriel à Solesmes (Nord) conduisant sa voiture automobile, dans laquelle se trouvaient Mme Ménard et leurs deux enfants âgés de 10 ans et de 6 ans 1/2,
venait de quitter Caen et se dirigeait vers Lisieux, lorsque, en abordant la descente de la côte de la Vallée, Il aperçut, venant à sa rencontre, une automobile appartenant à M. le Prince de Mérodes, traînant une remorque.

Un peu avant de croiser cette voiture M. Ménard eut l'impression qu'un hicule, en stationnement sur sa droite allait le gêner dans sa manœuvre et il donna un coup de frein, un peu fort peut-être, et la voiture dérapa sur le goudron rendu glissant par la pluie récente. Elle vint s'écraser sur l'avant de l'auto de M. le Prince de Mérodes dont elle arracha tout le côté gauche de la carrosserie.
Poursuivant sa route, la voiture de M. Ménard après quelques embardées, fit un tête à queue complet et se retrouva dans la direction de Caen, l'arrière dans le fossé, du côté opposé à celui avait eu lieu la collision.

Malheureusement après l'accrochage, Mme Ménard était tombée sur la route et l'auto, dans une de ses embardées lui passa sur le corps, lui brisant la colonne vertébrale. Elle mourut quelques instants après avoir été transportée à la ferme de la Vallée, voisine du lieu de l’accident.
Les deux enfants ont été légèrement blessés. M. Ménard n'a été que contusionné. La victime est âgée de 39 ans.
M. Philippe, juge d'instruction, s'est rendu sur les lieux avec M. Panel expert. Il y a retrouvé M. le capitaine de gendarmerie Bercier.
La voiture de M. Ménard est hors d'usage. Celle du Prince de Mérodes a eu son aile avant gauche enfoncée et l'essieu faussé.

 

Janvier 1932   -  Vols.  -   M. Staukamez, 30 ans, manœuvre à Mondeville et Sperandio Galizzi, 42 ans, restaurateur à Mondeville, ont porté plainte pour vol de leur bicyclette, qu'ils avaient laissé le premier, à Mondeville, près de l'épicerie Bartolomès, le second, sur la rive droite de l'Orne. Enquête des gendarmes de Colombelles. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1932   -   Un Marchand de charbon dévalisé.   -   Un marchand de charbon de Mondeville, M. Georges Madeline, âgé de 54 ans a été, hier, victime d'une agression... et de sa propre imprudence.

Ayant en poche une somme de 950 fr., il était venu à Caen, et se trouvait, vers 20 heures, devant le débit Delaunay, rue Basse. Déjà fortement éméché, il se vit refuser l'entrée du débit et se préparait à se mettre en quête d'un endroit plus hospitalier lorsqu'il s'entendit héler par un consommateur qu'il ne connaissait pas, mais avec lequel il lia quand même conversation, entre deux verres que M. Madeline paya. Il eut le tort, en réglant la tournée de laisser voir le contenu de son portefeuille. Son compagnon avait décidé d'en faire son profit, et, à peine sortis du débit, avec l'adresse d'un véritable pickpocket, il le fit passer des mains de son propriétaire dans les siennes.

Déjà « noir » — couleur locale — notre marchand de charbon eut l'esprit complètement chaviré par cette mésaventure. Aussi n'est-il pas étonnant que quelques instants plus tard, rencontré par un agent cycliste, il fut, pour sa propre sécurité, conduit au violon où il passa la nuit.

Le lendemain, le souvenir de son infortune lui revint avec une plus nette perception des choses. Il alla porter plainte à la gendarmerie dont l'enquête établit que le coupable était un nommé Maurice Tillard, dit Toto, 25 ans, chauffeur sans domicile. Ce dernier avait lui même passé la nuit au violon, en même temps que sa concubine, la fille Gabrielle Jean, ouvrière agricole, après avoir fait une bombance effrénée avec l'argent volé à M. Madeline.

Les gendarmes se mirent à la recherche du couple. Ils arrêtèrent la fille Gabrielle Jean, ainsi que deux comparses, Charles Lepage, marchand de cresson et Angèle Renard, qui avaient eu leur part des largesses de Tillard.

Quand à ce dernier, après s'être fait habiller de neuf dans un magasin de la ville, il est parti pour se tendre à Cussy chez ses parents. Son arrestation est imminente. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1932   -   Une charcuterie cambriolée.   -  Pénétrant au matin dans sa boutique, M. Abdan Rusiéki, 24 ans, charcutier, a constaté la disparition d'un jambon et demi, de 3 kilogrammes de viande de bœuf, de 2 kilogrammes de porc frais et d'un billet de 10 fr. se trouvant dans le tiroir du meuble-caisse.

Il y a quelques jours, M. Rusiéki s'était aperçu que la clef de la porte d'entrée de son magasin lui avait été dérobée. Une enquête est ouverte. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1932   -   De mal en pis.   -   En prenant leur travail sur un chantier de Mondeville, des ouvriers de l'entreprise Barbieux, constataient la disparition de plusieurs sacs de plâtre, préalablement vides de leur contenu, ainsi qu'une brouette. La gendarmerie prévenue, les contremaîtres, M. Deberghe se mettait lui-même à la recherche du voleur. L'ayant trouvé, il l'invita à le conduire à l'endroit ou les sacs volés étaient cachés.
Les deux hommes suivaient donc le bord de l'Orne quand le malfaiteur, enjambant soudain le parapet, se jeta dans la rivière qu'il traversa à la nage. M. Deberghe courut jusqu'au pont du chemin de fer et se remit à la poursuite de l'homme qui avait gagné la prairie et se dirigeait vers le canal de Caen à la Mer. Mais les gendarmes arrivèrent et appréhendèrent le fugitif qui transi de froid, fut porté à l'hôpital avec un commencement de congestion.

Il s'agit d'Alexandre Exposito, sujet espagnol, demeurant à Colombelles. Les sacs et la brouette furent découverts derrière un baraquement, à Mondeville, et remis à M. Deberghe. (Bonhomme Normand)

 

Juillet 1932   -   A éclaircir.   -   Dans la nuit du 9 au 10 juillet, à Mondeville, vers 22 heures, M. Raymond Blot, 31 ans, manœuvre à Giberville, et sa femme, 29 ans, descendaient la côte de Mondeville, route de Caen à Cabourg, lorsqu'ils auraient été renversés par une automobile venant derrière eux et qui aurait pris la fuite.

Les époux Blot étaient très grièvement atteints, le mari avait les cotes enfoncées ; elles avaient dû perforer les poumons, la femme est restée dans un état inquiétant.

De troublantes découvertes furent faites sur les lieux, une bicyclette d'homme a été trouvée entre les deux blessés, ainsi qu'un support de bâche. Celui-ci provient de l'auto du polonais Abdan Rusicky, 25 ans, charretier, rue des Roches, à Mondeville. Interrogé par les gendarmes de Colombelles, Rusicky a nié être l'auteur de l'accident et même avoir passé sur les lieux. Sa voiture était détériorée, mais il déclara que c'était à la suite d'une collision avec un poteau électrique qui eut lieu le même jour. Le fait fut reconnu exact. Il a ajouté qu'il avait très bien pu perdre son support bâche au cours de sa collision et celui-ci être ramassé par quelqu'un qui l'aurait abandonné sur les lieux mêmes du second accident.

Malgré ses protestations, le charretier a été appréhendé. Les époux Blot n'ont pu encore être interrogés. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1936  -  La kermesse des 18 – 19 avril.  -   C'est donc entendu : Caen va aider Mondeville à achever son église, église dédiée à Sainte Marie-Madeleine Postel. Quelle est cette Sainte ?... Canonisée assez récemment, cette normande vivait à l'époque de la révolution, et on lui doit la fondation d'un Institut religieux destiné à l'éducation des fillettes pauvres. La maison-mère de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche), garde son tombeau. Nous relaterons prochainement une visite à l'abbaye. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -   Un commencement d’incendie à la cartoucherie.  -  Ce matin, vers 9 h. 30, le feu s'est déclaré dans un tas de sciure de bois se trouvant dans un bâtiment voisin de l'atelier de l'outillage. Les pompiers de Caen se sont rendus sur les lieux sous les ordres du chef de bataillon Binet. 

Le commencement d'incendie, a été rapidement circonscrit. Aucun dégât. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1936  -   Que se passe-t-il à Mondeville ?  -  On sait que le Conseil municipal de Mondeville possède comme principal ornement le sieur Maurice, un des auteurs de  l'agression commise l'an dernier contre les Croix de Feu, condamné comme tel, et dont l'existence s'est agrémentée depuis de certaines petites aventures qui l'ont replacé à l'ordre du jour.

Cette popularité, d'un aloi discutable, aurait-elle fini par gêner ses collègues, S'est-il élevé entre eux et, lui des motifs particuliers de dissentiment ? Toujours est-il, si nous sommes bien renseignés, qu'après une séance mouvementée, les édiles mondevillais auraient réussi à persuader le citoyen Maurice de la nécessité de résigner ses fonctions.

Mais alors comment se fait-il qu'il continue à surveiller ( ?) et à contrôler (??) les travaux pour le compte d'une municipalité dont il n'a plus la confiance ?

Car on le voit toujours déployer son activité... coutumière sur les chantiers municipaux, dont la direction purement symbolique lui procure une de ces petites sinécures dont les camarades syndiqués acceptent très volontiers d'être pourvus dans la société bourgeoise.

Et puisque nous parlons d'activité qu’on nous permette de signaler celle dont les contribuables de Mondeville font les frais, et qui souligne le cas qu'on fait de la légalité dans les milieux extrémistes. La camionnette municipale, dont nous avons déjà parlé et qui est ordinairement affectée à l'enlèvement des ordures, sert en outre à véhiculer, dans toutes les directions, les équipes de propagande révolutionnaires.

Ce ne sont certainement pas ceux qui consomment l'essence qui la paient. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1936  -   Les meneurs de Mondeville sont graciés.  -  Les meneurs Maurice et Orain, instigateurs de l'attaque à main armée dirigée à Mondeville contre les  Croix de Feu,  et qui avaient été condamnés en Appel à 1 an et dix-huit mois de prison, pour coups et blessures avec préméditation et guet-apens, viennent, sur la proposition du Ministre de la Justice, d'être l'objet d'une mesure de grâce, leur faisant remise totale de la peine. 

Ces deux condamnés, on s'en souvient, avaient été exceptés de l'amnistie qui ne s'appliquait qu'aux peines inférieures à 1 an de prison. 

Ainsi, pendant que le gouvernement de Front populaire fait incarcérer avec un empressement odieux Charles Maurras, coupable d'un délit imaginaire, et libérer les bourreaux du malheureux Formysin, il désavoue les magistrats, qui, dans leur pleine indépendance, ont appliqué la loi aux auteurs d'un attentat prémédité, et approuve ainsi ceux qui les ont bassement injuriés dans leur presse, leurs conférences ou leurs factums haineux. 

La liberté est morte. La justice bien malade ! ( Le Moniteur du Calvados )

 

Décembre 1936  -   Une fête de l’arbre de noël est marquée un grave accident.  -  La fête de l'Arbre de Noël, qui avait lieu hier après-midi dans la salle des Fêtes de la Mairie de Mondeville, a été attristée par un grave accident qui aurait pu tourner à la catastrophe. 

La cérémonie venait de prendre fin. Sur la scène, trois jeunes enfants, au costume ouaté, personnifiant le père Noël et ses compagnons, s'apprêtaient à descendre dans la salle, lorsque l'un d'eux, le jeune Outrequin, âgé d'environ six ans, brisa par mégarde une des ampoules électriques servant à l'illumination. Que se passa-t-il à ce moment ? L'enquête n'a pu encore l'établir, mais il est probable qu'un court-circuit se déclara, mettant le feu au costume du jeune figurant. 

Mordu par les flammes qui l'enveloppaient, le pauvre enfant poussa, des cris de douleur et d'épouvante, et en se retournant, communiqua à son tour le feu au costume du jeune Bigouin. 

Dès le premier instant, M. Maudouit, maire de Mondeville, qui se trouvait sur l'estrade, s'était courageusement porté au secours du jeune Outrequin, et, non sans se brûler grièvement aux mains, et aux bras, réussit à arracher les flocons enflammés qui le dévoraient, M. Outrequin père, en l'aidant, se fit également de sérieuses brûlures à la figure. Pendant ce temps, M. Chauvin, conseiller municipal, s'occupait du jeune Bigouin, et, au prix de graves atteintes aux mains, parvenait à éteindre les flammes qui l'entouraient. 

Cette scène tragique ne dura que quelques instants : le feu ne se propagea à aucun des éléments du décor, la lance d'arrosage établie sur la scène étant entrée aussitôt en action. Par contre une panique s'empara de l'assistance à la vue des flammes. Une violente bousculade s'ensuivit, et les carreaux des fenêtres furent brisés par des spectateurs affolés. Le  calme put enfin se rétablir. 

Tous les blessés furent conduits à l'infirmerie des Hauts-Fourneaux où ils reçurent les soins qui nécessitait leur état. Le plus grièvement atteint est le jeune Outrequin. Les brûlures de M. Maudouit sont également sérieuses. 

La gendarmerie de Colombelles a ouvert une enquête. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -  La cartoucherie de Mondeville est nationalisée.  -  La nationalisation des Ateliers mécaniques de Mondeville, déjà annoncée au moment des grèves qui affectèrent cet établissement, est maintenant un fait accompli. A l'heure actuelle, on procède à l'inventaire et à l'état de lieux dans tous les ateliers et bâtiments de la Cartoucherie, et dans  quelques jours, probablement au début de la semaine prochaine, le travail, qui a été interrompu pour permettre l'accomplissement de ces formalités, reprendra dans les conditions déterminées par la loi et les règlements visant la nationalisation des fabriques d'armes et de munitions. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   A la Cartoucherie de Mondeville.  -  PARIS. - Par décision du Ministère de la Défense Nationale, l'ingénieur militaire principal Perdrizet, de la cartoucherie de Valence, est affecté à l'atelier de fabrication de Caen. comme sous-directeur. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Mars 1937  -  Abaissement du plan d’eau de l’Orne.  -  Les habitants des communes de Ouistreham, Sallenelles, Ranville, Bénouville, Blainville, Hérouville, Colombelles, Mondeville, Caen, Venoix, Fleury-sur-Ome, Louvigny, Maltot, St-André-sur-Orne, Feuguerolles-sur-Orne, Bully, May-sur Orne, sont informés qu'un abaissement du plan d'eau de l'Orne aura lieu du 25 mars inclus au 27 mars inclus pour permettre aux riverains d'exécuter les travaux nécessaires à leurs ouvrages établis en bordure de cette rivière. 

Si cette opération ne peut être effectuée par suite des circonstances atmosphériques elle sera reportée à la période s’étendant du 12 avril inclus au 14 avril inclus. (source, Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1937  -  Un ponton-grue à la dérive.  -  Au cours de la nuit dernière, un ponton-grue de l'entreprise Mercier, stationné en aval et à proximité du barrage de l'Orne, a rompu ses amarres et est parti à la dérive, arrachant au passage des câbles électriques passant au-dessus de la rivière et provoquant la chute des poteaux en ciment qui les soutenaient. Le ponton que l'on redoutait de voir heurter le pont du chemin de fer minier, a été arrêté par d'autres câbles, à hauteur du Nouveau-Monde, à Mondeville. Les dégâts causés aux lignes électriques et qui privèrent de lumière plusieurs localités de la région, sont assez, importants.  (source le Moniteur du Calvados) 

 

Mai 1937  -  Un hangar brûle à Mondeville.    Dans la nuit de vendredi à samedi, un peu après minuit le feu s'est déclaré dans un hangar construit en planches et édifié à côté de la boutique de M. Jasezwki, charcutier, rue des Roches, à Mondeville. 

Le feu trouvant un aliment facile dans des barils de graisse et des produits de charcuterie se développa rapidement et en un clin d’œil le bâtiment fut en flammes. Les pompiers de  Caen appelés se contentèrent de protéger la maison d'habitation. 

Le feu qui a pris naissance alors que M. Jasezwki était couché, aurait été provoqué, croit-on, par une étincelle. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Mai 1937  -  On retire de l’Orne le cadavre d’un noyé.    On a retiré l'Orne, au hameau de Clopée, le cadavre de M, Roland Piéplu, 21 ans, ouvrier à l'entreprise de Travaux Publics Gauclin, rue d'Auge, à Caen, et demeurant en cette ville, à l'Hôtel des Travailleurs. 

M. Gauclin avait disparu depuis une dizaine de jours. Suicide ou accident ? (source le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1937  -    Les drames de l’ivrognerie.    Après dix ans de vie de ménage tranquille, le peintre Jean Burda, 37 ans, demeurant au « Nouveau Monde », s'était mis à boire, et sa famille en pâtissait grandement. Quand il était ivre, en effet, sa femme et ses deux enfants, pour échapper à ses violences, devaient se réfugier chez les voisins ou coucher à la cave. 

Fatiguée de cet état de choses Mme Burda vient de porter plainte. En effet, une scène encore plus violente vient de se produire. 

Rentrant ivre, Burda, après avoir cassé un carreau et se blessant au poignet menaça sa femme de la tuer, la mettant en joue avec son fusil. 

Il avait auparavant lancé sur elle, sans l'atteindre, une bouteille, des sabots, etc….. 

Prise de peur, Mme Burda s'enfuit avec ses enfants. 

Interrogé par les gendarmes de Colombelles, Burga nie les faits qui lui sont reprochés. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Juillet 1937  -  Un grave accident à Mondeville.  -   Hier après-midi, un ouvrier d'usine, M. Jean Ivanow, 32 ans, demeurant Cité des Roches, à Mondeville, montait â bicyclette la côte de Clopée, transportant sa fillette qu'il avait placée devant lui, sur le cadre de sa machine. A hauteur des bureaux de la S.M.N., M. Ivanow se retourna pour voir si sa femme qui le suivait, à pied, tenant son vélo à la main, était sur le point de le rejoindre. Par suite de ce mouvement, il fit un écart et alla se jeter contre une automobile survenant dans la direction opposée à celle qu'il suivait. La voiture était conduite par M. Pierre Ruel, 25 ans, employé de commerce, domicilié rue de Falaise, 14, à Caen. 

Dans l'accident, M. Ivanow a été grièvement blessé au visage. Il a dut être transporté â l'hôpital de Caen. 

La fillette porte sur tout le corps des blessures dont aucune ne semble jusqu'à présent vraiment sérieuse, mais elle a été fortement contusionnée â la poitrine. (source le  Moniteur du Calvados) 

 

Juillet 1937  -  Le marché du travail.  -   L'activité est soutenue dans l'agriculture.

Les trois fonds municipaux de chômage allouent des secours à 263 chômeurs, dont 200 à Caen, 50 à Honfleur.

Cette semaine encore nouvelle diminution du chômage dans le Calvados, se chiffrant par 26 chômeurs en moins, par rapport à la semaine précédente, le nombre de chômeurs passant de 289 à 263.   (source le Moniteur du Calvados) 

 

Août 1937  -  Étendu ivre sur la route.  -  Un chômeur, M. Jacques Marie, demeurant à Caen, 15, petite place Saint-Gilles, qui avait beaucoup plus que de raison fêté la « dive bouteille », se trouvait dans la soirée en complet état d'ivresse sur la route de Rouen, à Mondeville.

A un moment donné, un peu avant minuit et alors qu'il se trouvait presqu'en face du château de M. Jeuvrin, il trébucha et de tout son long se coucha sur la chaussée, où il s'endormit.

Un premier automobiliste apercevant cette masse sombre en travers de la chaussée eut assez de présence d'esprit pour l'éviter en passant sur le trottoir, mais il commit l'erreur de  continuer sa route sans avoir tenté d'écarter le pauvre ivrogne de sa dangereuse position.

Ce qui devait arriver arriva : M Médot, tourneur aux Hauts-Fourneaux, demeurant à Giberville, qui circulait en automobile, aperçut trop tard M. Marie, et, malgré tous ses efforts, ne put éviter que son véhicule ne passât sur le corps de l'ivrogne.

Très grièvement atteint, le blessé devait expirer quelques minutes plus tard. Il portait de graves blessures à la tête et à la jambe gauche, et avait en outre les reins et les côtes fracturés.

Les gendarmes de Colombelles ont mené l'enquête. M. le capitaine Gaubert, commandant la brigade de l'arrondissement de Caen, s'est également rendu sur les lieux.

La malheureuse victime était père de deux enfants. Dans la nuit, sa femme fut prévenue du malheur qui la frappait.(source le Moniteur du Calvados) 

 

Septembre 1937  -  Un singulier genre de discussion.  -  Depuis quelque temps, Victor Delandre, 51 ans, marchand de primeurs, demeurant, 7, rue Anatole France, à Mondeville, et Jean-Marie Leseur, 30 ans, mouleur, demeurant également à Mondeville, 21, même rue, vivent en mésintelligence. Ils ont déjà été condamnés pour coups réciproques. 

Dernièrement, alors que Leseur passait devant le jardin de Delandre, dans lequel celui-ci se trouvait, une nouvelle altercation eut lieu, et c'est ainsi que Leseur ne trouva rien de mieux à faire que de se déshabiller et de se livrer à des gestes obscènes. La scène ayant eu lieu en présence d'enfants, la gendarmerie de Colombelles fat alertée et une enquête est ouverte.  (source le Moniteur du Calvados) 

 

Octobre 1937  -   Stupide malveillance.  -  M. Magdelaine, contremaître demeurant à Mondeville, a porté plainte contre inconnu pour détérioration, à l'aide d'un tiers-points, de la peinture de la carrosserie de son automobile, sur les chantiers de la S. M.N. On croit à une vengeance d'un ouvrier récemment frappé d'une sanction. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Novembre 1937  -   A Mondeville, un malfaiteur cambriole une épicerie.      Rentrant à son domicile après une nuit d'absence, M. Jean-Baptiste Artel, 58 ans, épicier rue des Roches, constatait qu'un malfaiteur s'était introduit dans son arrière-boutique en brisant l'une des vitres de la porte de celle-ci et en faisant jouer la clef demeurée sur la serrure, à l'intérieur de la pièce. Dans l'arrière-boutique, il découvrait les reliefs d'un repas et, après inventaire de ses marchandises, découvrait, que des boîtes de chocolat, de sardines, de  pâté, de cassoulet et de tripes lui avaient été volées ainsi que des réglisses, du chewing-gum et un demi-litre de rhum. La gendarmerie enquête. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Décembre 1937  -  Trois blessés dans un accident.  -  Vers 12 h. 30, un motocycliste, M. Henri Touzard, 43 ans, demeurant rue de Pont-l'Evêque, 33, à Trouville, employé au service de l'Agence Trouvillaise du Pari Mutuel Urbain, se rendait à Caen pour y porter les enjeux de la matinée, lorsqu'au carrefour de la passerelle de Clopée et de la route de l'Ancienne Beurrerie, un cycliste, M. Luigi Trentin, 55 ans, domicilié rue Jules-Ferry, à Mondeville, qui circulait dans la même direction, obliqua brusquement sur sa gauche et vint se jeter sur lui. 

Les deux hommes firent une chute et la motocyclette alla heurter un piéton, le jeune Georges Nicolaieff, 14 ans, demeurant Cité des Roches, à Mondeville. Dans l'accident, M. Touzard a été blessé à la main et à la jambe gauche ; M. Trentin a été contusionné à la tête, à l'épaule droite, au coude et à la cheville gauche ; et le jeune Nicolaieff a été légèrement blessé l'aine gauche.. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Décembre 1937  -  Une automobile s’écrase sur un camion.  -  L'autre matin, vers 10 h., un camion de la Société Air Liquide, piloté par M. Pierre Vincent, 37 ans, circulait route de Paris, venant de Caen.

A Mondeville, le conducteur s'apprêtait à tourner à gauche, pour prendre le chemin de la Gallée, qui conduit à i'usine de fusion électrique, lorsqu'il aperçut dans son rétroviseur une voiture derrière lui. Il lui laissa le passage, et croyait ensuite pouvoir s'en aller, il klaxonna et étendit le bras pour indiquer qu'il allait tourner à gauche.

M. Vincent, commença à effectuer sa manœuvre, mais il n'avait malheureusement pas entendu une deuxième voiture qui suivait l'autre à quelques mètres. Le conducteur de cette voiture ne put naturellement éviter la collision. La voiture a subi d'importants dégâts, et son conducteur, M. Coudray, a reçu le volant dans la poitrine.

Il a été soigné dans une pharmacie de Caen et transporté à la clinique Saint-Martin. Son état est sérieux. L'enquête sur les lieux de l'accident a été menée par les gendarmes de la brigade de Caen.  (source le Moniteur du Calvados) 

 

Mars 1938   -   Pourchassés par la Régie, les fraudeurs usent d’un « truc » ingénieux.   -   Depuis la nouvelle réglementation applicable aux bouilleurs de Cru, le contrôle des services de la répression des fraudes se fait de plus en plus fréquent et de plus en plus sévère. Aussi, certains fournisseurs clandestins d'eau-de-vie, dans la région de Caen n'ont-ils  rien trouvé de mieux que de faire voyager leur marchandise sous une fausse dénomination et de charger du transport du liquide ainsi camouflé un tiers qui se trouve responsable devant la loi, malgré sa bonne foi évidente.

C'est ce qui vient de se produire à Mondeville où à deux reprises différentes et pour deux clients différents, ont été transportées des bonbonnes contenant soi-disant du vinaigre et en réalité du « Calvados » pour lequel aucun droit n'avait été acquitté.

Le contrôleur des services de la Régie, qui enquête sur cette nouvelle méthode de fraude s'est vu dans l'obligation de dresser procès-verbal au tiers transporteur qui n'en peut mais.. « Dura lex, sed lex ! ». (source le Moniteur du Calvados) 

 

Juin 1938   -   Très grave accident aux portes de Caen.   -  Hier, vers 21 h. 45, se dirigeant vers Mondeville, un épicier de cette localité, M, Louis Cheux, 41 ans, demeurant route de Pans, suivait la route de Rouen, pilotant sa camionnette automobile. A hauteur du passage à niveau, M. Cheux coupa la chaussée pour s'engager dans le chemin conduisant aux Charmettes au moment où arrivait, allant vers Caen, un motocycliste, M. Petravska, ouvrier à l'usine d'engrais et domicilié à Mondeville. A l'arrière de la moto se trouvait une demoiselle Hue, demeurant rue des Bons Enfants, à Caen.

Une violente collision se produisit.

Relevés l'un et l'autre le crâne fracturé, M. Petravska et Mlle Hue furent transportés d'urgence à l'Hôpital de Caen où ils subirent l'opération du trépan. Leur état est grave. (source  le Moniteur du Calvados) 

 

Octobre 1938   -   Un acte de sabotage sur la ligne Paris-Cherbourg.   -   Dimanche matin, à 7 h. 50, l'agent Bras, de la Société nationale des chemins de fer, qui effectuait une surveillance, a découvert une acte de sabotage sur la voie ferrée de Paris à Cherbourg, au kilomètre 236-863, endroit situé sur le territoire de Mondeville, à deux kilomètres de la gare de Caen. Quatre éclisses et huit boulons qui les maintenaient, avaient été complètement enlevé de leur emplacement. Les pièces ont été retrouvées éparses près de l'extrémité des rails, dont elles assuraient le raccordement. L'agent Bras les a immédiatement replacées.

La réparation était terminée douze minutes plus tard au passage de l'express de Paris, qui arrive à 8 h. 05 à Caen. Quant à l'heure où l'attentat a été commis, il n'a pas été possible jusqu'à présent de l'établir.

Le capitaine Gaubert, commandant la compagnie de gendarmerie de Caen, s'est rendu sur les, lieux, et a participé à l'enquête.

Des premiers éléments de cette enquête, il résulte qu'aucune trace n'a pu être relevée et qu'aucun indice pouvant mettre les enquêteurs sur la piste des malfaiteurs n'a pu être recueilli. Le Parquet s'est rendu sur les lieux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Novembre 1938   -  Deux cyclistes blessés dans une collision.  -  Au bas de la côte de Clopée, vers 17 h., en dépassant trois cyclistes qui tenaient le milieu de la route, un quatrième cycliste, M. Edmond Poulard, qui roulait à vive allure, a accroché un autre bicycliste, M. André Sebaut, 50 ans, mouleur, domicilié à Bavent, circulant en direction opposée. Les deux hommes furent violemment projetés sur le sol. 

Relevé inanimé, M. Poulard fut soigné dans une pharmacie voisine, puis à l'infirmerie de la S. M. N., et, de là, transporté à l'hôpital de Caen. 

Il est atteint d'une [rature du crâne, cependant son état s’est amélioré depuis son admission. M. Sebaut a été blessé à la cuisse gauche. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1938   -  Les gendarmes avaient l’œil.   -   Les gendarmes de Colombelles, en tournée de surveillance, ont surpris à Clopée, les femmes Alfredine et Marie Lecomte, 51 et 39 ans, demeurant l'une rue de Pressensé, à Colombelles, l'autre rue des Roches à Mondeville, qui transportaient dans un camion à bras plusieurs sacs de charbon qu'elles venaient  de dérober sur les terrains de la S. M. N.

Ce charbon provenait d'un wagon qui s'était accidentellement ouvert au cours d'une manœuvre. Elles seront poursuivies ainsi qu'une femme Poret, 55 ans, domiciliée à Mondeville, qui a reconnu avoir également volé du combustible. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1938   -  Une agitation larvée à Mondeville.   -   Les sanctions prises contre les grévistes de Mondeville ont provoqué des remous dans une partie de la population ouvrière. Cette agitation, entretenue en sous-main par les milieux révolutionnaires, a nécessité le maintien du service d'ordre qui avait été établi pendant la grève. Ce midi même, un détachement de Gardes Mobiles a été envoyé sur les lieux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1938   -  Le feu détruit en partie les Archives communales de Mondeville.   -   Hier, un peu avant 19 heures, Mme Dormier, institutrice à Mondeville, qui habite le deuxième étage d'un immeuble municipal, au rez-de-chaussée duquel sont installés des services annexes de la mairie, se trouvait incommodée par une épaisse fumée et une odeur caractéristique montant de l'étage inférieur. Elle donna aussitôt l'alarme et les pompiers de Caen furent alertés.

Une des secrétaires de mairie Mme Kerouas, qui avait quitté son service à 18 heures, en même temps que les employés, fut prévenue et à son arrivée, elle prit des dispositions pour combattre le sinistre. Croyant que le foyer d'incendie se trouvait au premier étage, et la locataire étant absente, les sauveteurs en attendant l'arrivée des pompiers enfoncèrent la porte du logement.

Peine inutile. L'incendie s'était déclaré au rez-de-chaussée dans le bureau même de Mme Kerouas où se trouvent ramassées les archives de la commune. Celles-ci ont été en partie détruites.

Le capitaine Bonza, commandant la compagnie des sapeurs-pompiers de Caen, s'est rendu sur place, avec l'adjudant Seigle et quatre sapeurs, et maîtrisèrent rapidement le commencement de sinistre.

A 19 h. 40, tout danger était écarté. Les dégâts sont assez importants. Les causes de l'incendie n'ont pas été, quant à présent, établies. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   Une mystérieuse blessée.   -  L'autre après-midi, une femme Louise Houcke, 34 ans, sans domicile fixe, se trouvait au débit Piollet, à Clopée, lorsqu'elle fut prise  d'une abondante hémorragie à la jambe gauche. Un infirmier, Ml Pirotais, qui était présent examina la plaie et constata que celle-ci avait été provoquée par une balle de revolver pénétrant à hauteur du mollet où elle paraissait être demeurée.

Interrogée, la femme prétendit d'abord que l'hémorragie était due à des varices, puis elle avoua qu'elle avait été atteinte par une balle au cours d'une discussion dans un débit de la rue St-Jean, à Caen. Par la suite, elle déclara que la rixe s'était produite dans un café voisin du pont de Calix.

Enfin, devant les gendarmes, elle revint à sa première version. La femme Houcke a été transportée à l'Hôpital de Caen. . (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1939   -   Tragique accident au pont de Clopée.   -  Cet après-midi, vers 13 h. 45, un motocycliste, M. André Leblanc, 32 ans, ouvrier métallurgiste, marié et père de 3 enfants, se rendant à son travail aux Hauts-Fourneaux, suivait le chemin allant de l'Orne au pont de Clopée, lorsqu'au moment où i! débouchait, sur la route de Cabourg, il entra en collision avec une automobile se dirigeant vers Caen et que conduisait M. Émile Lelandais, 25 ans, assistant de M. Dupont, vétérinaire à Caen.

Relevé par M. Védie, commerçant à Mondeville, et par d'autres témoins de l'accident. M. Leblanc succomba presqu'immédiatement, vraisemblablement, des suites d'une fracture du crâne.

Le corps a été transporté à l’Infirmerie de la S. M. N. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1939   -   Le feu à la cartoucherie de Mondeville.   -  Au cours de la nuit dernière, vers 22 h., le feu s'est déclaré à la Cartoucherie de Mondeville, dans un bâtiment à usage de chaufferie. Un veilleur, effectuant une ronde, aperçut des flammes se dégager du local et donna l'alarme.

Alertés, les pompiers de Caen, se rendirent immédiatement sur les lieux sous les ordres du Capitaine Bonza et aidés du concierge et des gardes de l’établissement, attaquèrent vigoureusement l'incendie. Par bonheur, le vent soufflait dans la direction opposée aux bâtiments voisins où se trouvaient entreposés des matières inflammables et explosives et poussait les flammes vers un terrain vague.

A 1 heure 30, les pompiers étaient de retour à Caen.

La chaufferie a subi des dégâts sérieux, sa toiture notamment, a été détruite. Les causes du sinistre ne sont pas nettement établies, toutefois, toute idée de malveillance est écartée.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1939   -   Il vendait au marché les fleurs du cimetière.   -   Un caennais, M. Mézière, travaillait au cimetière de Mondeville, lorsqu'il vit un individu portant un sac à provision lourdement chargé. Interpellé, ce dernier déclara qu'il emportait des fleurs prises sur la tombe de ses parents. Mais des personnes présentes reconnurent en lui un individu dont la présence avait été constatée auprès des tombes dont les fleurs avaient disparu. Il finit d'ailleurs par avouer qu'il emportait les fleurs pour les vendre au marché.

Conduit à la gendarmerie il a déclaré se nommer Louis Picorit, 27 ans, manœuvre à Caen, rue de Vaucelles. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1939   -   Tragique accident.   -   Hier soir, vers 20 h. 45, M. Alexandre Bloch, représentant en automobiles, demeurant à Caen, revenait de Dozulé, pilotant une voiture de démonstration, lorsqu'aux Charmettes, il accrocha M. André Durand, 43 ans, marchand de bananes, domicilié rue de la Marne, à Caen, qui circulait à pied, tenant une motocyclette à la main.

Le malheureux fut traîné sur une quinzaine de mètres. On ne releva qu'un cadavre. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Avril 1939   -   85 réfugiés espagnols ont quitté la gare de Caen pour Hendaye.   -   Un nouveau convoi de réfugiés espagnols a quitté le Calvados. Ils ont pris le train de 17 h. 25 qui les a emmenés vers Hendaye. Ces réfugiés venaient de divers points du département, notamment de Bayeux, Orbec et Mondeville. Quatre-vingt-cinq espagnols ont été embarqués et seront conduits à la frontière par M. Molny, inspecteur du commissariat spécial de Caen.

Sur le quai de la gare, on remarquait la présence de Mme Thomerel et de M. Hellène, du service des étrangers de la préfecture, de Mlle Carabœuf. interprète, ainsi que celle de M. Hennet, le commissaire spécial de la gare de Caen.

Le maire de Mondeville avait accompagné les réfugiés qui avaient été hébergés dans sa commune et qui semblaient particulièrement satisfaits de retourner dans leur patrie. Tous les réfugiés ont d'ailleurs déclaré qu'ils étaient enchantés de l'accueil qui leur avait été fait en France, mais ils avaient hâte de revoir l'Espagne enfin pacifiée. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Les conséquences d’un cadeau.   -     Dans la côte de Clopèe, M. Raymond Martinez, 32 ans, demeurant rue de l'Arbalète, à Colombelles, qui circulait sur une bicyclette que sa femme venait de lui offrir à l'occasion de son anniversaire, a fait une chute. Dans celle-ci il a eu deux côtes fracturées et a été blessé sérieusement au-visage. Après avoir reçu les premiers soins à l'infirmerie de la S.M.N., M. Martinez a été ramené à son domicile. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Les effrontés étaient aussi d’adroits frondeurs.   -   Alors qu'il donnait la chasse à plusieurs jeunes gens qui l'avaient injurié ainsi que son patron, M. Marcel Montaine, 19 ans, employé au service de M. Lecanu, maraîcher au Moulin de Claquet, a été atteint au visage par une pierre lancée à l'aide d'une fronde par l'un de ceux-ci. D'autre part, un couteau fut lancé dans la direction de M. Lecanu.

La gendarmerie enquête. Un certain A. L…….., demeurant Cité des Roches, désigné par M. Fontaine, a été interrogé. Il proteste de son innocence..  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Un hangar détruit par un incendie.   -  Hier après midi, vers 16 h. 15, les pompiers de Caen étaient alertés au sujet d'un incendie qui s'était déclaré dans un hangar servant de remise à bois à M. Soisnier, boulanger, hameau du Four-à-Bau.

La remise, en planches, couverte en tôle ondulée, avait une longueur de 10 mètres sur cinq de largeur, et haute de trois mètres environ.

A l'intérieur, se trouvait une grande quantité de copeaux,, et c'est évidemment à cette circonstance qu'il faut attribuer l'impossibilité dans laquelle se sont trouvés les pompiers de sauver le bâtiment et la difficulté des opérations.

Après plus d'une heure d'effort de l'équipe, dirigée, par le capitaine Bonza, il ne restait absolument rien du hangar, la plus grande partie du tas de copeaux n'ayant cependant pas brûlé. Toutefois, les dégâts semblent assez peu importants. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1939   -   Une explication.  -  Mme Massin, débitante, qui a été l'objet d'une enquête au sujet de l'achat d'un lapin volé par le jeune Roland Capodicasa à sa mère, nous prie de faire connaître qu'elle n'a acheté l'animal que parce que le jeune homme lui a affirmé que sa mère, qui est veuve, était sans pain. Du reste, ajoute-t-elle, le lapin est encore vivant et à la disposition de la plaignante. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1939   -   Un cycliste imprudent est renversé par une auto.  -  M. Raymond Martinez, 18 ans, demeurant chez ses parents, rue de l'Arbalète à Giberville, a été renversé, au carrefour de la rue Principale et de la rue du Stade, par une automobile conduite par M. Auguste Lalande, 52 ans, lamineur, demeurant à Mondeville, Le cycliste, qui avait pris le carrefour à gauche, a été blessé à la tête. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1939  -  Un boucher est sévèrement puni.  -   Pour avoir vendu, à Colombelles et à Mondeville, le 30 avril 1938, à 6 h. 30. 15 kilos de viande avariée, M. Le Cordier, boucher à Villers-Bocage, avait été condamné à un mois de prison et à 100 fr. d'amende par le Tribunal correctionnel de Caen. Son commis, Herfray, aujourd'hui garçon boucher à Lannion, avait été condamné à 50 francs d'amende. En outre, le Tribunal avait ordonné l'insertion du jugement dans divers journaux de la région.

Cette affaire était plaidée devant la Cour, le mercredi 14 juin et mise en délibéré : La Cour a confirmé le jugement du Tribunal en ce qui concerne Herfray, mais a condamné Le Cordier à 6 mois de prison et 2 000 francs d'amende.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1939  -  Enfin, il va faire beau !  -   Quel mauvais temps ! Nous n'avons rien pu faire dimanche !

Oui ! mais il fera beau le 9 juillet et, ce jour-là, nous irons tous à Mondeville, à la grande kermesse, qui a toujours eu tellement de succès !

L'an dernier, ce fut un triomphe. Cette année, il faut que ce soit mieux encore.

Route de Cabourg, dans le cadre agréable de la ferme Bouchon, vous retrouverez de quoi vous amuser, vous approvisionner et vous régaler.

Vous tenterez votre chance à la roue de la fortune, vous essayerez votre adresse au tir et aux nombreux jeux, vous vous reposerez en applaudissant les clowns musicaux et excentriques, la bonne aventure vous sera tirée par un fakir et... de la fameuse galette, arrosée de bon « bère » achèvera de mettre sur votre visage tous les signes de la joie!

Ainsi, vous oublierez pendant quelques heures les vicissitudes journalières pour ne plus penser qu'à faire œuvre utile en aidant le bon curé de Mondeville à orner son église, car, si l'extérieur est complet, combien de choses encore manquent dans l'intérieur de cette église neuve !

Allez voir cette belle construction comprenez le miracle de son érection, voyez ce qu'il faut encore et allez ensuite à la kermesse, généreusement aider ceux qui travaillent dans cette laborieuse cité, aux biens des âmes de nombreux paroissiens !

Si quelque empêchement vous retenait le dimanche, sachez que les comptoirs seront ouverts dès le samedi après midi et même que vous pourrez vous délecter de la galette si renommée.

Si vous ne pouvez venir du tout, n'hésitez pas à envoyer ce que votre bon cœur vous désignera, M. le Curé de Sainte-Marie-Madeleine de Mondeville vous en sera infiniment reconnaissant.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Un ouvrier se suicide en se jetant du haut d’un pont     Hier, vers 16 h. 30, MM. Francoporte et Dubois revenaient du port de Caen, où ils sont employés, et se dirigeaient vers Mondeville, où ils sont domiciliés. Ils passaient au-dessus de l'Orne, par le pont métallique, lorsqu'ils rencontrèrent un cycliste. Celui-ci s'arrêta au milieu du pont et dit à M. Dubois : « Tiens, tu vas voir comment on fait pour se noyer ». Puis, sans que M Dubois ni son camarade aient, eu le temps d'intervenir, il jeta sa bicyclette dans la rivière et, enjambant le garde-fou, se précipita à l'eau.

Les deux ouvriers le virent un moment nager sur le dos pendant une quarantaine de mètres. Mais, tandis qu'ils appelaient au secours, l'homme coula à pic.

Mlle Levionnois, professeur de culture physique à Caen, qui se trouvait parmi les curieux accourus, se porta au secours du désespéré qu'elle réussit à saisir après avoir été retardée dans ses efforts par la traversée de la vase encombrant sur ses bords le lit de la rivière que découvrait en partie la marée basse. L'homme avait succombé.

La brigade de gendarmerie de Colombelles fut immédiatement prévenue. Le maréchal des logis-chef Lempereur, les gendarmes Leroyer et Lecaplain, arrivèrent peu après. Déjà, M. Auguste Langoisé, demeurant à Caen, chez M. Foulon, rue Haldot, se livrait, à des recherches avec une barque.

Vers 18 h. 30, il réussit à agripper la bicyclette dont la plaque donna l'identité du désespéré.

Il s'agit du nommé André Gouix, 27 ans, demeurant à Caen, 10, rue du Moulin, ouvrier à l'usine d'engrais chimiques à Mondeville, marié et père de trois enfants. A 16 heures, il avait quitté son travail, refusant sa feuille de paye, en déclarant, qu'il en avait assez et qu'il allait se suicider.

André Gouix était estimé de ses camarades, mais depuis quelque temps, il était sombre et déjà avait parlé d'en finir avec l'existence. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1940  -  Un terrible accident aux hauts-fourneaux de Colombelles.  -  Le 20 Janvier, un terrible accident s'est produit dans la fin de l'après-midi, à la Société Métallurgique de Normandie, à Colombelles. A l'atelier des aciéries, un groupe d'ouvriers était occupé à la manipulation d'une poche d'acier en fusion, d'un poids total de plus de 50.000 kilos en vue de son déversement -3dans les lingotières, pour passer les barres au laminoir.

Pour une cause qui n'a pas encore été établie, un des crochets maintenant la poche dans la position horizontale se brisa. L'énorme masse incandescente bascula aussitôt. Sous le poids énorme qui lui était imposé, le deuxième crochet se rompit à son tour et les cinquante tonnes d'acier en fusion se répandirent sur le sol.

Les ouvriers se trouvant à proximi furent tous atteints. L'un d'eux devait être entièrement carbonisé. Il s'agit de M. André Bateux, le 18 mai 1919 à La Vespière, demeurant à Orbec, marié et père de quatre enfants. Cinq autres furent grièvement blessés. Leur état est considéré comme désespéré. Les cinq blessés ont été transportés à l'hôpital de Caen.

Les gendarmes de Colombelles ont procédé à une enquête.

 

Janvier 1940  -  Le nombre des morts est porté à quatre.  -  Nous avons annoncé hier le terrible accident qui s'était produit samedi, dans la fin de l'après-midi, à l'atelier des aciéries de la Société Métallurgique de Normandie à Mondeville.

Les réserves que nous avions faites sur l'état de santé des blessés admis de toute urgence dans les cliniques de Caen se sont malheureusement trouvées confirmées puisque trois d'entre eux sont décèdés dans le journée de dimanche.

Les nouvelles victimes sont M. Pierre Mouillard, 10, rue Anatole-France, lotissement des Charmettes, à Mondeville, âgé de 33 ans marié, père de quatre enfants, décédé à la clinique des Oblates ; M. Alphonse Prosper, rue des Carrières de Vaucelles, à Caen, âgé de 30 ans,  marié et père de quatre enfants ; Mme Prosper attend un cinquième ; et enfin le contremaître, M. Raoul Marie, 61 ans, rue Pasteur, à Mondeville, décédé à la clinique de la Miséricorde.

L'état de santé de M. Claude Baduel, 54 ans, domicilié à Colombelles, soigné à la clinique de la Miséricorde, reste stationnaire et ne laisse que fort peu d'espoir de le sauver. Par contre, M. Valentin Foubert, 40 ans, demeurant Cagny, il est marié et père de six enfants, également soigné à la clinique de la Miséricorde, semble avoir plus heureusement réussi et il est possible que le malheureux, malgré les terribles brûlures dont il est  atteint et les souffrances qu'il endure, échappe à la mort.

 

Janvier 1940  -  L'accident des Hauts-Fourneaux, un nouveau décès porte à cinq le nombre des morts.  -  Ainsi que nous le faisions prévoir, M. Claude Baduel. l'une des victimes de l'accident survenu samedi après-midi à l'atelier des Aciéries de la Société Normande de Métallurgie de Mondeville-Colombelles, n'a pu survivre à ses graves brûlures malgré l'excellence des soins dont il était entouré, il est décédé hier matin à la clinique de la Miséricorde Il avait été transporté. Ce décès porte à cinq le nombre des morts occasionnées par ce terrible accident.

La sixième victime, M. Valentin Foubert continue à supporter aussi vaillamment que possible le choc consécutif à la terrible secousse qu'il a eu à subir. Les brûlures dont il est atteint intéressent tout particulièrement la région des Jambes et des bras.

 

Janvier 1940  -  La petite guerre en famille.  -   MM. Edmond Carlier, père et fils demeurant à Mondeville, dans la cour du café Galizzi, se trouvaient en compagnie d'un voisin M. Desever, dans cet établissement à faire une partie de billard, lorsque s'y présentèrent à leur tour MM. Pierre Cortès et Bouillon, père et fils, habitant avec leurs familles respectives dans des cabanes et roulottes du cours Montalivet à Mondeville.

Pour une raison qui lui apparaît suffisante, M. Carlier père refusa de serrer la main à Pierre Cortès qui se montra affecté de cette preuve d'antipathie et chercha à obtenir des excuses. Pour éviter toute discussion. M. Carlier quitta le café et rentra chez lui.

Après son départ, les choses devaient s'envenimer et bientôt, il entendait son fils lancer des appels au secours. Il avait à répondre à l'attaque de Cortès et de Bouillon. M Carlier se précipita alors pour aider son fils à se gager et fatalement entra dans la bagarre. Celle-ci, bien que s'étant généralisée, ne devait pas faire de victimes graves. Seul, Pierre Cortés, déjà blessé au ventre, attend à la suite des coups reçus, dit-il son admission à l'hôpital de Caen.

Les gendarmes Seignard, Leroyer et Gilles, de la brigade de Colombelles, s'essaient actuellement à démêler cette affaire dont les tenants et les aboutissants apparaissent assez embrouillés.

 

Janvier 1940  -  Outrages.  -  Sur appel de Mme Armandine Chegeau, 46 ans, ménagère à Mondeville, 6, rue des Balcons, qui se plaignait que son gendre, en complet état d'ivresse, causait du scandale devant son habitation, les gendarmes de Colombelles se sont immédiatement mis en route et ont rencontré l'individu en question près de la recette buraliste du Plateau, dans les cités des Hauts-Fourneaux.

Effectivement pris de boisson, celui -ci, un nommé Georges Plançon, 21 ans, soldat au 43e A. A., à Caen, voulut bien consentir à expliquer sa conduite aux représentants de l'autorité, mais l'arrivée inopinée de sa belle-mère eut le don de le mettre dans une violente colère, au cours de laquelle il perdit toute mesure.

Refusant de se laisser fouiller par les gendarmes, qu’il insultait copieusement, le soldat se roula à terre en jouant des pieds et des poings.

Après une brève lutte, il fut maîtrisé. Plançon a été conduit à la chambre de sûreté de la gendarmerie, puis transféré à son corps.

 

Février 1940  -  L'histoire du « vase » du Nouveau Monde.  -  Le quartier du Nouveau-Monde à Mondeville a été le théâtre d'une scène digne du plus truculent des vaudevilles. Des volume depuis un certain temps déjà en bisbille en sont venue aux mains dans des conditions telles quelles se devraient d'exciter la verve d'un re…..e locale si les temps que nous traversons ne les portaient pas vers des occupations moins frivoles.

Une dame Dragan, 37 ans, ménagère au Nouveau-Monde, était venue avec une voisine chez une autre voisine, Mme Karvitchki dont le logement se trouve être situé dans le même immeuble que celui occupé par un nommé Joseph Baluta, 37 ans, chargeur à la S. M. N.

Pour quelle raison cette visite des deux dames déplut-elle au chargeur ? Cela, l'histoire ne le précise pas. Mais ce que nous savons c'est que ce dernier s'étant « armé » d'un vase aussi utile qu'indispensable et, passablement garni, guetta avec une impatience qu'augmentaient encore les senteurs pestilentielles de son compagnon d'attente, la sortie de Mme Dragan.
A peine cette personne se trouvait-elle dans le couloir de l’immeuble qu'elle s'entendait interpellée en termes peu amenés, interpellations auxquelles elle répondit jusqu'à l'instant elle se sentit « 
coiffée » du vase dont le contenu malodorant se renversait sur elle l'imprégnant jusqu'aux pieds.
Ce geste malséant devait d'ailleurs se retourner bientôt contre son auteur. En effet, aux cris poussés par Mme Dragan, la Jeune Zawadscky, 13 ans, se précipita à son secours et pour l'aider, bouscula Baluta. Glissant sur les corps gras répandus à terre, le chargeur alla heurter violemment l'encoignure de sa porte se contusionnant assez gravement. Cependant qu'une voisine, Mme Goron, 40 ans, débarrassait les lieux du drame de « l'arme » d'attaque et l'envoyait rouler dans la cour.
Les Gendarmes de Colombelles saisis de l'incident en ont dressé un procès-verbal incomplet s'essayant à démêler les torts réciproques des acteurs bénévoles.

 

Février 1940  -  Un ouvrier mortellement blessé aux Hauts-Fourneaux.  -  Hier matin, vers 5 h. 30, M. Maurice Roux, 44 ans, caleur aux Hauts Fourneaux, demeurant à Mondeville, Cité du Plateau, Grand'Rue, accompagnait un train formé de trois wagons de laitier, qui se dirigeait vers le lieu de chargement. Sur la machine qui refoulait le convoi, avaient pris place MM. Léon Thomas, chauffeur, et Gaston Doguet, mécanicien. Quand le train arriva à peu de distance de l'aiguillage 328, M. Roux descendit pour la manœuvre et remonta sur le wagon, d'où il signalait à ses camarades les mouvements à effectuer.
Après que le convoi eût dépassé l'aiguillage de 200 mètres environ, MM. Dogue et Thomas s'inquiétèrent de ne pas apercevoir de signaux provenant de leur compagnon de manœuvre. Ils stoppèrent leur machine et tous les deux revinrent en arrière. A 100 mètres à peine du lieu ils s'étaient arrêtés, ils découvrirent M. Roux étendu contre le parapet qui borde la voie à cet endroit. Le malheureux avait cessé de vivre.
Des constatations faites par les gendarmes Leroyer et Seigneur, il résulte que la malheureux ouvrier, qui a perdre l'équilibre pour une cause inconnue, s'est trouvé coincé
entre la boite à graisse de la locomotive et le parapet, et traîné sur le chemin qui longe la voie pendant une quinzaine de mètres environ avant d'être rejeté.
M. Roux était marié et père d'un enfant. Nous adressons à sa famille nos sincères et bien vives condoléances.

 
Février 1940  -  Un piéton est renversé par un camion.  -  Hier, vers 14 heures, M. Eugène Roberge, 30 ans, contremaître à la Société Métallurgique de Normandie, demeurant à Mondeville, se rendait à son travail, montant à pied la côte de Clopée en tenant sa bicyclette à la main. Bien qu'il fut parfaitement rangé sur sa droite, M Roberge fut accroché et renversé par un camion-citerne conduit par M. Paul Prevel, 19 ans, chauffeur à la Société Métallurgique de Normandie, et demeurant à Soliers.

M. Roberge a été blessé au pied droit.

 

Février 1940  -  Une mystérieuse disparition.  -  On n'est pas sans éprouver une vive inquiétude dans les milieux militaires, sur la mystérieuse disparition du lieutenant Potdevin, commandant la compagnie de travailleurs 3 à la cartoucherie de Mondeville. Cet officier a quitté l'établissement vendredi dernier, porteur d'une somme de 20.000 fr.
On sait qu'il s'est rendu vers 18 h 45, à l'hôpital de Caen l'une de ses filles est en traitement,  à partir de ce moment, on perd toute trace du lieutenant et il est impossible de dire ce qu'il a pu devenir.
Coïncidence troublante ce même jour, vers 19 h. 30, on signalait à la police qu'un militaire qui longeait l'Orne, était tombé dans la rivière, à hauteur du Pont des Abattoirs. Y a-t-il corrélation entre les deux faits ? C'est ce que l'enquête ouverte à ce sujet va s'efforcer d'établir.

 

Mars 1940  -  Elle vendait des volailles volées.  -   Étant en tournée à Mondeville, les gendarmes de Colombelles ont aperçu une femme inconnue d’eux pour être de la région, qui vendait des volailles.

Interrogée, cette femme déclara se nommer Marie Hubert, née Blanchard, 50 ans, sans domicile fixe, et avoir volé à Rocquancourt, les volailles qu'elle tentait de vendre. Elle avoua en outre deux autres vols de volailles commis à Mondeville et à Colombelles.

Elle a été immédiatement arrêtée et déférée au Parquet.  

 

Mars 1940  -  L'enquête autour de la découverte de la noyée.  -  Nous avons indiqué hier que le cadavre de la Jeune fille retrouvée dans l'Orne à Mondeville avait été identifié grâce aux renseignements que nous avons publiés, pour être celui de Mlle Thérèse Sourdeval, âgée de 17 ans, employée dans une usine de Clécy et habitant à l'Hôtel du Nord, rue Saint-Laurent, à Caen.
L'autopsie pratiquée par M. le docteur Colin n'a permis de relever sur le corps aucune trace suspecte pouvant laisser supposer qu'il s'agit d'un crime.
On sait d'ailleurs que Mlle Sourdeval avait des chagrins intimes qui l'auraient poussée de se suicider. Toutefois, pour permettre de faire toute la lumière sur cette mort tragique, une enquête est actuellement en cours à Caen.
Enquête au cours de laquelle un aviateur, ami de la jeune fille, doit être entendu, ainsi que d'autres personnes qui pourront fournir d'utiles renseignements à la justice sur la vie de Mlle Sourdeval pendant les derniers jours qui précédèrent sa disparition.

 

Juillet 1940  -  Ou sont passés les dindons ?  -   Ayant constaté dans le champ elle les garde la disparition de deux dindons, Mme Carmela Galizzi, 49 ans, débitante, cours Montalivet à Mondeville, a porté plainte aux gendarmes de Colombelles contre une voisine qui lui a été dénoncée par des témoins comme pouvant être l'auteur du vol. Celle-ci interrogée nie avoir commis le larcin.

 

Juillet 1940  -  Vol d’animaux  de Basse-Cour.  -  Récidiviste de vol de volailles, une fois encore Marie Blanchard, femme Hubert, 50 ans, sans profession et sans domicile fixe, est appréhendée pour le me délit.
En effet, elle a été rencontrée par deux douaniers, ayant dans un sac deux gros lapins qu'elle déclara aux gendarmes de Colombelles, aussitôt prévenus, comme les ayant volés au cours de la nuit à Soliers. L'enquête rapide menée par les gendarmes Leroyer et Seignard leur fit bientôt couvrir la victime du vol, Mme Marie Lemaire. Celle-ci se Plaignit également qu'en plus des deux gros lapins disparus, trois
autres jeunes lui avaient été volés. Plus tard, à son interrogatoire, la femme Hubert reconnut avoir, en effet, pris les trois petits, mais les avoir abandonnés derrière la haie en apercevant les douaniers. Mme Lemaire, qui estime à 250 fr. le préjudice qui lui est causé, a porté plainte contre la femme
Hubert qui de plus, étant interdite de séjour, a été arrêtée et sera déférée au Parquet de Caen.

 

Mai 1941   -   Un exemple à ne pas suivre.   -   A la suite de nouveaux sabotages de câbles à Mondeville et Giberville, le Feldkommandant de Caen a publié ce qui suit :

« Depuis le 10 janvier 1941, ont été commis, dans la circonscription des communes de Mondeville et de Giberville, quatre actes de sabotage de câbles. Outre l'ordre de fournir une garde par les deux communes déjà exécutées, j'ordonne ce qui suit : La commune de Mondeville ne doit déposer, le 10 mai, à la trésorerie de la Feldkommandantur, une caution de  6000 Reichsmark, c'est à dire 120 000 francs, pris sur les moyens de la commune ; La commune de Giberville, 4000 Reichsmark, c'est à dire 80 000 francs. En cas de nouvelle action hostile (actes de sabotage, etc...) sur le territoire des communes de Mondeville et Giberville, cette somme échoit au Reich allemand.

Les Administrations municipales de Mondeville et Giberville, devront recouvrer immédiatement ces sommes auprès des habitants des communes, selon leurs moyens. Les maires sont  responsables de l'exécution de cet ordre ».  

 

Mai 1941   -  Avis à la Population.   -   La Feldkommandantur du Calvados rappelle à la population que toute personne découvrant soit sur la voie publique, soit dans une propriété  privée des objets ou imprimés suspects, tels, par exemple, que des tracts jetés par avion, doit en faire la remise à l'autorité militaire allemande la plus proche.

 

Juin 1941  -  A propos de sanctions.  -  M. le Feldkommandant. vient de rendre au maire de Mondeville la somme de 120.000 fr. déposée en cautionnement le 10 mai, par cette commune. Il a été spécifié qu'en cas de nouvel acte de sabotage à Mondeville, cette somme serait versée à nouveau au Reich, mais cette fois définitivement.

Pareillement, et sous les mêmes réserves, l'Autorité allemande a restitué à la commune de Giberville la somme de 80.000 fr. déposée en caution le 10 mai dernier.

 

Juillet 1941   -   Une expédition nocturne qui fini mal.   -   Deux jeunes manœuvres de la localité, Jacques B. domicilié rive de l'Orne, et Constant L. demeurant au Bac-de-Clopée, avaient décidé, malgré leurs seize ans, d'accomplir de nuit quelque exploit aussi, rémunérateur que malhonnête.

A Bavent, ils se rendirent à bicyclette, vers 22 h. 30. Ils pénétrèrent dans la cour de l'exploitation de M. Lalet dans l'intention d'aller voler du beurre au cultivateur. Ils prirent la poudre d'escampette en entendant un bruit insolite.
Sur le chemin du retour, à mouville, Jacques B. déroba dans un Jardin une certaine quantité d'oignons. Cela ne suffit pas, d'ailleurs aux deux garnements, qui, revenus au Plateau, visitèrent un clapier, pour rentrer de leur expédition nocturne avec au moins quelques lapins.
Pendant que B. opérait, L.. faisait le guet devant la clôture du Jardin. Entendant du bruit, Il détala, et les gendarmes car c'étaient eux ne purent, sur le moment, appréhender le fuyard.
Quant au complice, il fut « cueilli » le plus facilement du monde et prit la direction de la brigade où, dès le lendemain matin. L. venait le rejoindre.
Mis en état d'arrestation, le couple d'adolescente sans scrupules a été déféré à M. le Procureur de la République à Caen.
Ajoutons que cette mauvaise graine a déjà son casier judiciaire des vols de bicyclettes.

 

Janvier 1942   -   Tickets de sucre.   -   Les tickets spéciaux de sucre de 50 gr. du 4e trimestre 1941 (titre C. 185) ont leur validité prorogée jusqu'à nouvel ordre, et seront employés pour les régimes concurremment avec les nouveaux tickets de 500 gr. du Premier trimestre 1942 (titre C. 205)

 

Janvier 1942   -   Les tickets de charcuterie.   -   Le Préfet a arrêté que les tickets BA et BB de la feuille de viande du mois de janvier 1942 auront chacune une valeur de 90 gr. Ils seront utilisés en principe pour la charcuterie.

Les tickets-lettres, BC, BD et BE de cette même feuille sont provisoirement sans valeur.

 

Janvier 1942   -   Initiative mondevillaise.   -   Le maire de Mondeville vient d'informer ses concitoyens que depuis le 2 janvier et uniquement les jours où le thermomètre descend au  dessous de zéro, la grande salle de la mairie sera chauffée et mise à la disposition du public, plus particulièrement des vieillards et des indigents, de 10 h. à 18 h.

 

Juillet 1942   -   Noces d'or sacerdotales.   -   Au cours d'une imposante cérémonie en la cathédrale de Bayeux, 12 prêtres du diocèse ont célébré leurs noces d'or sous la présidence de Mgr Picaud.

C'étaient MM. les abbés Auguste Balley, chanoine honoraire, curé de Bonnebosq ; Arthur Cairon, curé de Formigny ; Louis Denis, chanoine honoraire, ancien doyen de Blangy ;  Gustave Dobiche, chanoine honoraire, ancien curé de Saint-Jacques-de-Lisieux ; Jules Gohier, chanoine honoraire, doyen de Evrecy ; Paul Guesnon, chanoine titulaire ; Armand Lechartier, curé de Gonneville-sur-Mer ; Arthur Lefèvre, prêtre habitué à Lisieux ; Jean-Baptiste Lemasson, curé de Longues-sur-Mer ; Victor Madelaine, chanoine honoraire, ancien  doyen de Notre-Dame-des-Victoires, de Trouville ; Louis Touchet, chanoine honoraire, curé de Mondeville ; Arthur Toutain, chanoine honoraire, aumônier des Bénédictines de Lisieux. Ils avaient été ordonnés prêtres le 29 juin 1892.

 

Février 1943   -   Après le bombardement de Caen.   -   A peine notre cité commençait-elle à, se remettre de ces tragiques émotions, que le lendemain, des appareils de la R. A. F.  venaient à nouveau bombarder sa banlieue. Il était à peu près 14 h., le 11, quant les oiseaux de mort ont, attaqué l'agglomération de Mondeville où plusieurs bombes sont tombées, provoquant la mort de deux ouvriers, MM. Louis Paillot, de Mondeville, et Ulysse Declomesnil, de Giberville, six autres ont été blessés : MM. Manuel Gollarrto, à Colombelles, gravement atteint, Jules Barré, Marc Levendangeur, Théodore Ventechenko, Stephan Ulas, Etienne de Treis et Isidore Fernandez.

Avec une grande rapidité, les secours étaient organisés et les blessés, après avoir reçu les premiers soins sur place, étaient portés dans une clinique caennaise. Cette nouvelle agression à semé la consternation et l'effroi dans la banlieue laborieuse mondevillaise où tout de suite s'est manifesté l'esprit de solidarité traditionnel des ouvriers.

Une conclusion s'impose à ce double drame. Nous la tirons de l'allocution prononcée par Mgr Duparc, le vénérable évêque de Quimper aux obsèques des innocentes victimes de  Morlaix : « Ce bombardement, a déclaré le prélat, est une nouvelle page de sang que la barbarie vient d'ajouter au tableau de ses exploits ».  

 

Mars 1943   -   Distribution de pâtes.  -   La mise en distribution des 750 grammes de pâtes alimentaires prévus au titre des suppléments nationaux pour le mois d e février, aura lieu  à partir du lundi 15 mars.

Elle sera effectuée contre remise du ticket DW de février de la carte de denrées diverses (impression rouge) et aux seuls consommateurs de Caen, Mondeville, Colombelles, Giberville, Cormelles, Venoix et Saint-Germain-la-Blanche-Herbe.

 

Janvier 1944  -  Une agression.  -  A Mondeville, deux individus masque et armes agressent un bureau de tabac. Ils se font remettre tout le stock de cigarettes.

 

Janvier 1944    -   Ravitaillement.  -  Beurre. 1er quinzaine de janvier : 60 gr. pour Caen, Colombelles, Mondeville, Giberville, Venoix, Cormelles, St-Germain-la-Blanche-Herbe, Lisieux, St-Jacques, St-Désir, Petit-Bon-Dieu ; 40 gr pour les autres centres. Collectivités : bons honorés à 50 % , Malades, régimes, grossesse : rations honorées â 100 %. Un nouveau communiqué fixera le taux pour la 2eme quinzaine. Les rations des travailleurs de force ne pourront être honorées qu'avec de la margarine et au fur et à mesure des arrivages. 

Fromage  -  1er quinzaine de janvier : 60 gr pour Caen et les mêmes localités que ci-dessus ; 40 gr. pour les autres centres.

 

Janvier 1945  -  La réouverture de l’École d’apprentissage de la S.M.N.  -  La réouverture de l’École d’apprentissage de la Société métallurgique de Normandie, fonctionnant aux usines de Mondeville-Colombelles, a été fixée au lundi 15 janvier pour les nouveaux élèves.

Les candidats devront être âgés de 14 ans, révolus et peuvent se faire inscrire, dés à présent, au bureau du personnel de la S.M.N. Clôture des inscriptions le 10 janvier.

 

Janvier 1945  -  La circulation sur la R.N. 13.   -   Il est rappelé aux cyclistes empruntant la route nationale n° 13 (Cherbourg à Paris), classée route militaire, que la circulation n’y est tolérée qu’à leurs risques et périls. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1945  -  A la Cour de Justice.   -   Présidée par M. Sebire, la Cour de Justice a, au cours de sa quatrième session, jugé quatre nouvelle affaires de dénonciation.

-  Caroline L……., femme R…., 66 ans, de St-Aubin-sur-Mer, accusé d’avoir dénoncé M. Lagarde à la Kommandantur, a été acquittée.

-  Il en a été de même pour Yvonne H….., 17 ans, de Fervaques, poursuivie pour avoir dénoncé le médecin de la localité comme donnant asile à un parachutiste et qui a été considéré  comme ayant agi sans discernement.

-  Marcelle B….., femme C…….., 46 ans, ses deux filles Juliette, 22 ans, et Irène, 19 ans, de Reviers, avaient dénoncé à la Kommandantur, M. M….., d’Amblie.  Celui-ci, les voyant venir,  en compagnie d’Allemands, à la fête organisée au profit des prisonniers s’était écrié : « Pas de boches ici ! ». La femme C…….. s’est vue infliger 5 ans de réclusion, et sa fille  Juliette,  3 ans de prison, Irène C…….. a été acquittée comme ayant agi sans discernement, elle sera confiée  jusqu’à sa majorité à un établissement d’éducation surveillée. 

-  Georgette L……, veuve S…., 45 ans, débitante, rue Calmette, à Mondeville, avait par sa déposition au procès de quatre français traduits en cour martial, provoqué l’aggravation de la condamnation de ceux-ci, 2 ans d’emprisonnement. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  Un locataire compromettant.  -  Au cours d’une visite domiciliaire effectuée chez le sieur Corthuis Youko, chauffeur, à Mondeville, une quantité de matériel de guerre a  été découverte ainsi que des dossiers provenant de la Kommandantur de Caen, et un poste émetteur et récepteur de radio. Youko a déclaré que les dossiers et le poste appartenaient à son locataire, Georges Everling, sujet russe, en fuite. Il a été mis à la disposition de l’autorité militaire. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  L’approvisionnement de Mondeville.  -  Jeudi 12 juillet, à 8 h. 30, réouverture du marché de Mondeville. La municipalité compte sur la fidélité de tous ceux qui, avant la guerre, approvisionnaient ce marché, les forains (auxquels un emplacement gratuit sera  concédé) trouveront dans la cité ouvrière le meilleur accueil.   (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1945  -  Le scandale de l’épuration doit cesser.  -  Le Comité Départemental de Libération Nationales du Calvados, réuni le 20 juin, « profondément ému des conditions dans lesquelles s’effectue l’épuration,  et indigné que tous ses efforts restent vains, a décidé de confier à ceux qui ont le droit de parler plus que tout autre, après leurs souffrances, les   déportés rescapés des camps d’extermination, la mission d’assainir le département en faisant cesser le scandale de l’épuration. En conséquence, tous les dossiers seront transmis à  une assemblée de déportés, constituée par la Fédération Nationale des  Déportés qui entreprendra une action énergique ».

En s’effaçant, le C.D.L. ne renonce pas à l’épuration, il souligne au contraire, par son geste, la nécessité plus impérieuse que jamais de celle-ci. Il donne aussi aux déportés, non un  moyen de représailles qu’ils refuseraient d’ailleurs, mais une mission de salubrité qui leur revenait à bon droit.

Comme lui, faisons leur confiance pour exiger, avec toute la force que leur donne les épreuves qu’ils ont subies, saine et prompte justice.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1945  -  A l’honneur.  -  Le Comité Départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière, avec inscription au procès verbal : Jeanne Viel, de Mondeville  « D’un grand courage, a été grièvement blessée en assurant le ravitaillement des enfants sous de très violents bombardements ».  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1945  -  Les indésirables.  -  A la suite d’une pétition des habitants du quartier du Nouveau-monde, à Mondeville, la police a arrêté deux sujets hongrois, Michel et Maria  B…., qui, durant l’occupation,  auraient menacé différents voisins de les dénoncer à la Kommandantur. Ce couple indésirable est également accusé de propagande pro-allemande. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1946  -  Les jeux dangereux.  -  Des inconnus, que l’on croit être des jeunes gens ou  des enfants, ont fait exploser, à Mondeville, plusieurs engins de guerre, provoquant des  bris de vitres et détériorant une fenêtre de l’habitation de M. Vernière, mécanicien à la S.N.C.F., domicilié avenue Jean-Jaurès. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1946  -  Le feu détruit un baraquement.  -  Le feu s’est déclaré dans un baraquement situé rue des Roches, à Mondeville, et appartenant à un commerçant de la localité. M. Chtepa, malgré l’intervention rapide des pompiers, le bâtiment a été la proie des flammes, M. Chtepa subit une perte de 200 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1946  -  Les doléances des sinistrés.  -  L’assemblée générale des Sinistrés de Mondeville a été présidée par M. Mauduit, maire. Après exposé de la situation financière du  groupement, M. Le Meilleur exposa l’activité de celui-ci et ses projets. Le sympathique et dévoué secrétaire général départemental, M. Bures précisa ensuite les buts auxquels  doivent tendre les organisations des sinistrés sous le signe de l’union totale. Le bureau du syndicat mondevillais a été réélu à l’unanimité. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Juin 1946  -  La mauvaise direction.  -  Deux prisonniers allemands évadés d’un camp de la Seine-Inférieure, erraient dans Mondeville. L’aventure s’est terminée au commissariat de  police.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1946  -  Les surprises de la chasse.  -   En se livrant à son sport favori, un chasseur de Mondeville, M. Roger Rouelle, est tombé sur un drôle de gibier, en l’occurrence deux prisonniers boches évadés du camp de Fleury, qu’il a remis entre les mains des autorités. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1947  -  Un ouvrier a le bras arraché par sa machine.    Un employé de l’Usine d’engrais de Mondeville, M. Hubert Lécuyer, 28 ans, surveillait le fonctionnement d’une  broyeuse mécanique, lorsqu’il fut happé par les engrenages de l’appareil. Des camarades se précipitèrent pour arrêter la machine qui avait déjà complètement écrasé le bras droit du malheureux jeune homme. L’amputation du membre a été pratiquée d’urgence à l’hôpital de Caen. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

 

Décembre 1947  -  Le voleur n’a rien oublié.  -  Une jument avec son harnais et une carriole ont été dérobés dans l’écurie de M. André Chappe, cultivateur, rue Émile Zola, à Mondeville.

L’attelage avait été vendu dans un café de Falaise par un nommé Maury à un forain de Sées, M. Ambroise Fauvreau. (Source : Le Bonhomme Libre)  

 

Janvier 1948  -   Plainte a été portée.   -  Par M. Maurice Lagnel couvreur, rue du Nouveau-Monde, à Mondeville, pour vol d'une bicyclette.

-  Par Mme Braconnier, propriétaire de la pension de famille « La Fourmil », rue Pasteur à Ouistreham, contre un sieur Fallet, qui a quitté son établissement sans régler sa note et en emportant une couverture de laine, une paire de rideaux et deux clefs.

-   Par Mme veuve Alphonsine Adam, à Fleury-sur-Orne, pour vol de trois lapins,

-   Par M. Fernand Bardelle, cultivateur à Bernières-sur-Mer, pour vol de 13 balles de paille.

-  Par M. Chrétien, chef de gare à Feuguerolles, pour vol de 6 lapins.

-  Par M. Yves Dornré, instituteur, rue Pasteur à Mondeville, pour vol de deux bicyclettes.

-  Par Mlle Picot, débitante à Cresserons, contre Louis Parts, pour vol d'une bouteille d'apéritif.

-   Par M. Maurice Bouzon, mécanicien à La Délivrande, pour vol de matériel de cycle dans un atelier qu'il possède à Cresserons. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1948   -   Le Calvados en deuil.   -   Alors que notre département s'apprêtait à célébrer, avec la France entière, le troisième anniversaire de sa victoire, le destin a voulu qu'une effroyable catastrophe vint endeuiller le monde du travail au cœur même de notre région sinistrée.

On sait les efforts déployés depuis la Libération par les Hauts-Fourneaux de Mondeville, ravagés par la guerre, pour rendre à notre industrie sidérurgique sa prospérité d'antan. Tâche gigantesque, menée avec persévérance au prix d'un labeur ingrat dont le drame d'hier devait montrer des dangers.

Samedi, dans la matinée, une équipe d'ouvrier de l'entreprise B.A.C.C.I. achevait de démolir les restes de l'immense voûte des aciéries Thomas. Dans le hall long d'environ 300 mètres, large de 20, que plus de 100 bombes n'arrivèrent pas à anéantir, on s'activait à la tâche. Des premiers éléments de l'enquête (et on veut le croire) il semble que la science des techniciens et l'habilité des exécutants n'avait pas manqué de s'entourer de toutes les mesures de prudence. Après de 30 m. de hauteur, marteaux pneumatiques et chalumeaux disloquaient le béton et découpaient des armatures métalliques, quand, soudain, un craquement se fit entendre. Une partie de la voûte s'affaissait lentement pour s'effondrer dans un bruit de tonnerre qui se répercuta sur le Plateau semant l'épouvante aux alentours. A travers un épais nuage de poussière, des témoins horrifiés virent s'abattre leurs infortunés camarades, pêle-mêle avec les blocs de ciment et les ferrailles tordues.

Quatorze cadavres écrasés ou désarticulés furent retirés des décombres. Deux blessés devaient succomber peu après. Grâce à un rétablissement désespéré, un monteur demeuré accroché un tube de fer parvint à se hisser sain et sauf au sommet d'un mur. Le préfet du Calvados et de nombreuses personnalités sont allées s'incliner devant les victimes dont voici la liste :

Nicol Yves, 54, rue d'Auge à Caen, marié sans enfant ; Thomine Albert, Perrier-sur-le-Dan, marié, 2 enfants ; Lemeulais Emmanuel, Argences, célibataire ; Desportes André, Argences, marié, 1 enfant ; Mendozza José, de L'Isle-Adam (S. et O.), espagnol, célibataire ; Sliwinski Stanislas, Gouvix, polonais, célibataire ; Roumane Kéddoure, caserne du Château, Caen, algérien, célibataire ; Graffet Raoul, Saint-Germain-le-Vasson, polonais, marié ; Petit André, rue de Geôle, Caen, mariés, 1 enfant ; Fernando Miguel, rue Saint-Sauveur, Caen, espagnol, marié 3 enfants ; Gourin Claude, Bellengreville, célibataire ; Cherpin André, rue des Bains, Lion-sur-Mer, marié ; Kherraz Mohamed, rue Saint-Louis, Caen, algérien, célibataire ; Riou André, rue de l'Arquette, Caen, célibataire ; Canon Eugène, Couvrechef, marié, 2 enfants.

Avant que les victimes ne soient dirigées vers les lieux de leur sépulture, des obsèques solennelles ont eu lieu mardi à Mondeville en présence de MM. Stirn, représentant le gouvernement. Boivin-Champeaux, président du Conseil général et une délégation de l'Assemblée départementale ; les maires de Caen, Mondeville et de Colombelles, les représentant des organisations syndicales ouvrières. Retenu par une autre cérémonie, Mgr Picaud, évêque de Bayeux, vint se recueillir devant les cercueils et saluer ceux et celles qu'accablent un épouvantable deuil.

Au nom du gouvernement, le ministre de l'Intérieur a fait parvenir une somme d'un million pour venir en aide aux familles des disparus. Le Conseil général à voter un crédit de 50 000 fr.. La C.G.T. Force Ouvrière a ouvert une souscription et s'est inscrite pour 23 000 francs.

Trois ans après la Libération, le Calvados vient de payer un nouveau tribut à la guerre. Pour notre reconnaissance, d'autres martyrs sont tombés sur un autre champ d'honneur.

Que leur souvenir demeure en nous avec celui de ceux qui tombèrent les armes à la main et que l'union de tous les français s’offre en hommage à leur commun sacrifice. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Une explosion au Hauts-Fourneaux.   -   Succédant à la catastrophe qui a endeuillé au début du mois dernier la population ouvrière un nouvel accident s'est produit lundi à la Société Métallurgique de Normandie.

Il était environ 16 heures, lorsqu'une violente explosion se produisit dans les locaux de la compression des gaz servant à l'alimentation des voitures et camions fonctionnant au gaz de ville et causant la mort de M. Jean Camerlinck, 35 ans, demeurant à Villerville.

MM. Caroff, de Caen, et Husial, de Potigny, ont été grièvement blessés. Le premier porte plusieurs fractures ouvertes de la jambe droite. Le second souffre de plaies multiples à la face. Deux autres ouvriers plus légèrement atteints ont été pansés à l'infirmerie de l'usine. L'atelier et les machines ont subi d'importants dégâts. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1948   -   Après la tragédie des hauts fourneaux.   -   Les techniciens chargés de l'enquête officielle ouverte à la suite de la catastrophe survenue le 8 mai dernier aux aciéries Thomas et qui coûta la vie à 16 ouvriers chargés de la démolition de la voûte de l'atelier sinistré, viennent de déposer leur rapport.

Les conclusions seraient favorables à l'entreprise B.A.C.C.I., trois examens effectués par les laboratoires de Arts et Métiers auraient notamment établi qu'il s'agit d'un « drame du béton », la cohésion de ce matériau ayant été traîtreusement ébranlée par les bombardements. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Un vol d'un million de bijoux à Mondeville.   -   Mlle Jeanne Viel, propriétaire d'écurie de course bien connue dans la région, demeurant au haras de Mondeville, vient d'être victime d'un important vol de bijoux.

Mlle Viel avait laissé dans sa chambre un sac renfermant un sautoir en or avec pendentif serti de brillants et de pierres précieuses, une montre également en or, des diamants et chevalières, le tout estimé à un million de francs environ. Dans l'après-midi de vendredi, vers 18 heures, elle s'aperçut que le sac avait disparu. On suppose que le vol aurait été commis dans la journée même ou dans celle qui précédait la disparition.

Un trou pratiqué dans le mur de la maison et donnant accès à un grenier aurait permis au malfaiteur de s'introduire dans l'immeuble. Divers indices autorisent à penser que le malfaiteur était au courant des habitudes de sa victime. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 1948   -   Quand la mort n'y est pas.   -   Oscar Chevreau, 46 ans, maçon, rue du Nouveau-Monde à Mondeville, consommait dans un café des bords de l'Orne en compagnie d'un voisin, M. Bauduin docker. Soudain, jetant son portefeuille sur la table du débit il s’écria : « Mon heure est venue, c'est ma dernière minute ». M. Bauduin rejoignit sur la passerelle du pont minier le désespéré qui s'apprêtait à se jeter dans la rivière.

Échappant des mains de son sauveteur, Chevreau se précipita dans l'eau. M. Bauduin, ayant eu la chance de trouver rapidement un grappin fut assez heureux pour se saisir du premier coup de son compagnon qui a été ramené à la vie. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 1948   -   Un énergumène.   -   Informés par la rumeur publique que Roger Pèllerin, 24 ans, menuisier, rue Brière à Mondeville, maltraitait son père, allèrent demander au jeune homme des explications. Insultés, les enquêteurs appréhendèrent l'énergumène, qui leur opposa une vive résistance. Il n'en a pas moins été maîtrisé et écroué à la maison d'arrêt. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1948   -   La mort qui rode.   -   Un sujet espagnol nommé Gaspard Vicente prenait une consommation au café Adolphe, à Mondeville, lorsqu'il est décédé subitement, terrassé par une congestion. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1948   -   Une affaire de coups.  -   Ces jours derniers, une discussion s'élevait à Mondeville, entre deux voisines.

Mmes Collet et Jeannot, demeurant rue de la Cavée. Mme Collet fut violemment frappée. En raison de son état de grossesse, on redoute les conséquences des coups qui lui ont été portés. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1948   -  La mort des pauvres gens.   -   On a découvert près du dépôt de la SNCF, dans un blockhauss où il avait élu domicile le corps de M. René Sevenier, 53 ans, commissionnaire à la gare, originaire de Falaise. Un médecin mandé par la police a conclu à une mort provoquée par une congestion. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Janvier 1949   -  Un homme gisait dans la vase depuis huit heures.   -   Vers 5 h. du matin des passants qui longeaient l'Orne à proximité du lieu-dit « Le nouveau Monde » à Mondeville, étaient alertés par des appels au secours. Ils devaient découvrir, enlisé dans la vase du lit de la rivière, M. Achille Chauvin, âgé d'une soixantaine d'années, employé aux Hauts-Fourneaux.

Après avoir été retiré de sa dangereuse position, la marée montante risquant de le submerger, M. Chauvin déclara qu'il avait été la veille assommé par deux malfaiteurs alors qu'il revenait de son travail. Le sexagénaire a été hospitalisé. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton de Caen (Est).  -  Épron (D) ; Fleury-sur-Orne (D) ; Hérouville-Saint-Clair (R) ; Mondeville (D) ; Saint-Contest (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Un sabotage sur une voie ferrée.   -   Un train comprenant douze wagons, chargés de minerai, à destination de la Sarre, abordait un aiguillage au lieu « Le Raccordement Maritime », sur le territoire de Mondeville lorsque la locomotive et trois wagons quittèrent les rails.

Il n'y a pas eu de blessé, mais les dégâts causé à la voie sont de l'ordre de 7 à 800 000 francs.

L'enquête ouverte à établi qu'une pierre avait été placée sur le deuxième coussinet de trois aiguilles à contrepoids, provoquant ainsi un entrebâillement.

De l'avis de des enquêteurs, on se trouve en présence d'un sabotage réalisé par des spécialistes. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1949   -   Six communes à l'honneur.   -   Dimanche matin, accompagné de MM. Fresne, secrétaire général de la Préfecture et Bouts, conseiller général du canton de Caen-Ouest le général Marchand, commandant la Subdivision a remis aux communes de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, Authie, Carpiquet, Bretteville-sur-Odon, Louvigny et Venoîx , la Croix de Guerre que leur a mérité leurs souffrances et leur sacrifice au cours des combats de la Libération. La simplicité dont s'entourèrent les cérémonies n’enleva rien au caractère émouvant de ces manifestations. Ce fut près des monuments aux Morts ou comme à Louvigny devant la mairie dévastée que les autorités locales, entourée des anciens combattants et des enfants des écoles accueillirent les personnalités. Partout les allocutions des maires précédant la remise de déclaration et de traditionnel hommage aux victimes civiles et militaires, témoignèrent du patriotisme de populations qui ont gardé intact, malgré les déceptions de l’avant-guerre, le culte des grandes heures qu'elles vécurent. C'est à Venoix que se termina ce pèlerinage de la reconnaissance et du souvenir.

Une soixantaine de convives prirent part ensuite à un déjeuner, des discours furent prononcés par le général Marchand, Fresne, Bouts et Philippon, maire de Venoix. 

Voici le texte des citations dont la lecture a été donnée par M. Bouts dans chacune des communes décorées.  

Mondeville aura son tour.   -  Dimanche prochain, à 15 h. 30, devant le Monument aux Morts, le Général Marchand remettra à la municipalité la Croix de Guerre décernée à la commune.(Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Février 1949   -   A l'honneur.   -   Pour avoir été à la peine, il était bien juste qu'elles fussent toutes à l'honneur. Dimanche dernier, poursuivant la remise des Croix de Guerre décernées aux communes sinistrées de la banlieue caennaise, le général Marchand commandant la subdivision qu'accompagnait M. Villatte, secrétaire général de la Préfecture : Me  Trèhet, conseiller général du canton de Caen-Est, et le capitaine de gendarmerie Clavié, a remis aux localités de Fleury-sur-Orne, Ifs, Cormelles, Mondeville, Saint-Contest, Épron et Hérouville, les distinctions qui témoignent de la vaillance de leurs populations et de l'étendue de leurs sacrifices.

L'accueil réservé par les municipalités au cortège officiel s’entoura du même cérémonial très simple auquel la participation des anciens combattants, des veuves, des orphelins et des victimes civiles donnait une émouvante grandeur. Les allocutions des maires n’évoquèrent les souffrances endurées que pour mieux affirmer la foi de leurs concitoyens dans les destinées de la patrie. Et c’est assurément la plus belle leçon qu'il convient de tirer de cette journée de la reconnaissance et du souvenir.

Voici le texte des citations des communes décorées :

Mondeville : « Commune de la banlieue Caennaise très éprouvé durant l'occupation et pendant la bataille de Caen. Détruite au six dixièmes a fait preuve de courage. S'est remise au travail avec ardeur. » (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1949   -   Le danger des armes à feu.  -   Employé au service de M. Paul Viel, éleveur à Mondeville le jeune H. J. manipulait un fusil Mauser qu'il avait trouvé, paraît-il, et qu'il ignorait chargé. Soudain le coup partit. La balle passa a une dizaine de centimètres de la tête d'un camarade de travail de l'imprudent M. Raoul Garnier, qui venait de se coucher.

Les gendarmes ont retrouvé l'arme dans un buisson d'orties où H. J., pris de peur l'avait dissimulée. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1949   -   Un métallurgiste happé par une bobineuse.  -    Un tragique accident s'est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche à l'atelier de tréfilerie de la Société Métallurgique de Normandie, à Mondeville, où travaillait M. Yves Blanchemain, 21 ans, demeurant rue Anatole-France.

Vers 2 heures du matin, une bobine de fil de fer galvanisé s'est brusquement déroulée par terre.

Que s'est-il passé au juste ? On suppose que M. Blanchemain a voulu ramasser ce fil, mais que celui-ci entraîné par la bobineuse s'est emmêlé autour des jambes du malheureux qui irrésistiblement a été attiré par la machine qu'il l’a projeté avec une violence inouïe contre ses supports.

Grièvement blessé à la tête le jeune homme a succombé au cours de son transport à l'hôpital de Caen. ( Le Bonhomme Libre )

 

Août 1949   -   Un drame sur la plage de Franceville.   -   Six habitants de Mondeville, Mme et M.  Lebon, Mme et M. Degland, MM. Petit et Lécuyer passaient la journée au bord de la mer. La marée montante les surprit sur un banc de sable. Ils tentèrent de rejoindre la rive, mais une vague de fond submergea deux d'entre eux. M. Petit et Mme Lebon.

M. Lebon, au prix d'efforts désespérés, parvint à ramener sa femme, mais elle était inanimée. Quant à M. Petit, il fallut les tentatives conjuguées de plusieurs nageurs pour l'arracher des flots. Les pompiers de Cabourg, alertés tentèrent pendant quatre heures, avec leurs appareils de respiration artificielle, de ranimer les deux noyés mais en vain.

Nous adressons aux familles des victimes nos bien sincères condoléances. ( Le Bonhomme Libre )

 

Août 1949   -   La punition ne s'est pas fait attendre.   -   La 22 h., à Mondeville, un gardien de la paix prenait en chasse un individu surpris opérant un vol de bicyclette. Celui-ci, Louis Bréhélin, 36 ans, domicilié rue des Charmettes, sautant sur le vélo dont il venait de s'emparer, tomba sur la chaussée au moment où il allait être rattrapé et se blessa assez sérieusement à la tête.

Bréhélin a été transporté en ambulance à l'hôpital. ( Le Bonhomme Libre )

 

Septembre 1949   -   La reconstruction.   -   Par arrêté paru à « l'Officiel » sont déclarés urgents les travaux nécessaires à la réalisation des projets de reconstruction des communes ci-après énumérées déclarées sinistrées : Bernières-sur-Mer, Bons-Tassily, Bretteville-sur-Laize, Colleville-Montgomery, Courseulles-sur-Mer, Cuverville, Falaise, Hermanville-sur-Mer, Hérouvillette, Langrune-sur-Mer, Maltot, Mondeville, Noyers-Bocage, St-Aubin-sur-Mer, St-Manvieu, Sannerville, Soumont-Saint-Quentin, Verson. ( Le Bonhomme Libre )

 

Octobre 1949   -   Vers la renaissance totale de la S.M.N.   -   Avant la guerre, lorsque tombait la nuit, les Caennais étaient accoutumés à voir s'illuminer le ciel, il s'agissait du reflet de « coulées » effectuées aux Hauts- Fourneaux, aux portes de la ville.

Hélas, la bataille a dévasté les usines de la S. M. N. ! Adieu les coulées de métal en fusion qui témdignaient de la vie active de la grande entreprise ! Plus de lueurs, le soir au-dessus de Mondeville et de Colombelles, mais l'obscurité complète évoquant le néant dans lequel sombra notre magnifique industrie régionale.

La « Métallurgique de Normandie » se relève aujourd'hui. Avec ténacité et persévérance, elle poursuit sa renaissance, le matériel nécessaire à la reprise de l'exploitation sera vraisemblablement mis en place d'ici la fin du premier semestre de 1950.

Pour assurer son indépendance en matière de fourniture de l'énergie électrique, la S.M.N. vient de commander, en France, un groupe turbo-alternateur de 15 000 kws. D'autre part, le crédit qui lui a été accordé l'an dernier par des banquiers londoniens permettra l'achat d'une batterie de fours à coke et des usines de sous-produits. Ajoutons que le M. R. U. a facilité le financement des importants travaux de reconstruction.

La résurrection de la Métallurgique de Normandie c'est le « pouls » qui recommence à battre pour de nombreux travailleurs ! ( Le Bonhomme Libre )

 

Novembre 1949   -   Un grave accident.   -   A Au bas de la côte de Clopée, un cycliste, M. Marcel Ramon, 50 ans, artisan, avenue Sainte-Thérèse, a été renversé par un camion de l'entreprise Duhomme et Potier, de Hérouvillette, qui tenait sa droite. La roue arrière gauche du véhicule passa sur une jambe du cycliste qui a été amputé à l'hôpital de Caen. ( Le Bonhomme Libre )

 

Décembre 1949   -   Une auto renverse quatre personnes à Mondeville.   -   Dimanche soir, une auto pilotée par M. Jean Chiquère, 53 ans, maraîcher à Mondeville, circulait route de Rouen venant de Giberville. A hauteur de la rue Émile-Zola, l'auto faucha un groupe de trois femmes accompagnées d'une fillette qui circulaient dans le même sens. Mme Madeleine Fochard, Mme Fochard Renée et Mlle Fochard Jacqueline, brodeuse domiciliées toutes les trois Mondeville, 36, rue Voltaire, ont été contusionnées aux jambes.

La jeune Micheline Velasquez 3 ans porte des blessures au front. Le conducteur qui était en état d'ébriété a été conduit au commissariat. ( Le Bonhomme Libre )

 

Février 1950   -   Un cuisinier d’une cantine assomme un pensionnaire.   -   Mécontent d'une observation que lui avait faite M. Goron, 56 ans, employé à la Cartoucherie de Mondeville, le cuisinier de la cantine de l'établissement, Daniel Lecourt porta deux coups de poing à son antagoniste dont la tête heurta un mur. M. Goron a été transporté sans connaissance à l'hôpital de Caen.

On craint une fracture du crâne. ( Le Bonhomme Libre )

 

Mai 1950   -   Une église cambriolée.   -   Des malfaiteurs se sont introduits durant la nuit de samedi dans la sacristie de l'église Ste-Marie-Madeleine Postel, à Mondeville.

Des objets du culte, notamment un ostensoir et quatre calices en argent massif ont disparu ainsi que du vin de messe et des hosties. Le préjudice est estimé à 400 000 francs. (Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1950   -   Deux récupérateurs blessés au camp de Cormelles.   -   A quelques jours d'intervalle, deux ouvriers employés à la récupération du matériel de guerre entreposé à l'annexe de l'Atelier de Fabrication de Mondeville, ont été blessés au cours de leur travail.

M. Alphonse Kaminski, demeurant à Potigny découpait au chalumeau un réservoir à essence d'un char d'assaut anglais lorsqu'une explosion se produisit, provoquée par des gaz du carburant resté dans le réservoir. Grièvement brûlé aux bras et aux jambes, le chalumiste a été transporté à l'hôpital de Caen.

M. Jean Menotti, 45 ans, domicilié à Ivry-sur-seine, s'est tranché deux phalanges d'une main en se servant d'une cisaille à riblons. (Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1950   -   La reconstruction à Mondeville.   -   La Société coopérative de reconstruction de Mondeville a tenu une assemblée générale à laquelle assistait M. Mauduit, maire.

Les débats sous la présidence de M. Pierre Thomas s'ouvrirent par un exposé financier de M. Cellier, commissaire aux comptes faisant ressortir un solde bénéficiaire de 49 600 francs.

La principale question à l'ordre du jour concernait le tracé à donner à la rue des Roches. Un plan, dont l'adoption a été refusée faisait passer la nouvelle voie à travers des terrains maraîchers, ce qui aurait entraîné l'expropriation d'une vingtaine de petits exploitants.

Un second projet est actuellement à l'étude prévoyant la reconstruction de la rue selon des données qui ne modifieraient guère l'ancien tracé épousant la courbe de la falaise.

En fin de séance, le bureau de la société a été renouvelé. Il comprend : MM. Thomas, président ; Marcel Tiénot, vice-président ; André Pavi, secrétaire ; Alexandre Bertot, André Boutrais, Léon Haudemon, Claude Lemeilleur, Marcel Roptin, Louis Varin, Paul Védis et Lamare, membres, se dernier remplaçant M. Deschamps. (Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1950   -   Une expédition de matériel de guerre.   -   Quarante half-tracks ont quitté par voie ferrée la Cartoucherie de Mondeville.

Pour prévenir toute manifestation, un service de sécurité assurait le départ du convoi qui s'est effectué en présence de M. Villatte, secrétaire général de la Préfecture, et du commandant Le Flem, commandant la Compagnie de Gendarmerie. (Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1950   -   Mondeville a honoré ses morts.   -    La population du Plateau a rendu hommage à la mémoire des 86 habitants, victimes civiles et militaires, dont les noms ont été gravés sur un mémorial apposé contre la façade de la chapelle de Notre-Dame des Travailleurs. Parmi les personnalités présentes on remarquait le commandant Le Valois, représentant le colonel Le Bideau, commandant la Sud-division ; le Conseil Municipal de Mondeville ; MM. Walckenaer, président du conseil d'administration de la S.M.N. ; les maires des communes voisines et les représentants des associations patriotiques.

Des allocutions furent prononcées par M. Seguin, ingénieur, et M. l'abbé Leroy, curé de Giberville, qui procéda à la bénédiction des plaques. (Le Bonhomme Libre)

 

Février 1951  -  Un accident.  -  Faute d'autre moyen de transport, une trentaine d'ouvriers embarque dans la benne basculante d'un Camion pour se rendre sur leur chantier. Dans la Cavée de Mondeville, le mécanisme se déclenche et déverse les passa­gers de la benne sur la chaussée : 11 blessés dont 2 grièvement.

SOCIÉTÉ MÉTALLURGIQUE DE NORMANDIE 

Bassin de décantation et réfrigérants

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