15 Avril 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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MOULT

Canton de Bourguébus

Les habitants de la commune sont les Moultais, Moultaises


16 septembre 1822.    -    Dans la nuit du 15 au 16, un violent incendie se déclara dans une ferme de la commune de Moult, canton de Bourguébus. Tout le corps de ferme et les bâtiments qui en dépendaient, 10 000 gerbes de blé, 6 000 bottes de foin, 4 000 bottes de paille, le blé battu, 230 moutons et une quantité considérables d'autres objets devinrent la proie des flammes. Il fut impossible de se rendre maître du feu, qui ne cessa que faute d'aliments. On évalua-le perte à plus de 60 000 fr. (source Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1831    -    Police correctionnelle.   -   Les nommés Victor Moisson, Damas Delaunay et Constant Guesnon étaient prévenus d'avoir, le 27 mars dernier, outragé publiquement les officiers de la garde nationale de Moult, leur commune, et l'adjoint au maire, à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions.

Les faits ayant été établis contre deux des prévenus, Delaunay et Guesnon, ils ont été condamnés, le premier à six jours d'emprisonnement, le second à 16 fr. d'amende, vu les circonstances atténuantes. Moisson a été acquitté. (Le Pilote du Calvados)

 

Mars 1832    -    Accusation.   -    Prévenue de s'être livrée à l'enseignement primaire, et d'avoir tenu sans autorisation, une école publique dans la commune de Moult, l'épouse du sieur Pierre Lefèvre, demeurant dans la même commune, a justifié qu'elle s'est présentée devant le comite d'instruction primaire pour obtenir un brevet d'institutrice, et qu'elle a déjà subi un examen. Le tribunal a en conséquence remis la cause à 4 semaines. (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1845   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La 4e session des assises du Calvados a commencé le 10 novembre, sous la présidence de M. Courtoise, conseiller.

Le mercredi 12, le jury était appelé à statuer sur un vol domestique, reproché à Apolline Morand, dit Moisson, Agée de 17 ans, née et demeurant à Bayeux.

Les faits de cette cause étaient infiniment simples. Le 28 mars dernier, Apolline Moisson entra au service des époux Blanquel, domiciliés à Moult. Au mois d'août, la maîtresse de la maison s'aperçut que des soustractions étaient commises à son préjudice ; elle redoubla de surveillance et finit par découvrir qu'on lui avait volé une pièce d'or, renfermée dans une boîte qu'elle avait placée, dans son armoire.

Les soupçons se portèrent sur la fille Moisson qui nia d'abord. Mais on sut bientôt qu'elle avait voulu payer des marchandises à elle vendues, à l'aide d'une pièce d'or, et elle finit par avouer sa faute. Elle reconnut également qu'elle avait soustrait à Justin Baron, domestique avec elle dans la même maison, deux paires de bas et deux pièces de deux francs.

Son jeune age lui a valu l'indulgence du jury et de la cour et l'admission de circonstances atténuantes demandées par Me  Varin. Elle subira une peine de 15 mois de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1854   -   Chemin de fer.   -    On lit, placardé sur les murs de notre ville, un arrêté préfectoral, concernant I'Enquête, pour la section entre Lisieux et Caen, du chemin de fer de Paris à Cherbourg. Cette enquête, qui a été ouverte hier lundi, sera close le 1er Août, elle a lieu dans les communes de Ouézy, Cesny, Airan, Moult, Vimont, Bellengreville, Frénouville, Cagny et Grentheville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1856   -   Ouverture des Stations .  -   Jeudi, 10 janvier, à eu lieu sur le chemin de fer de Paris à Cherbourg, entre Lisieux et Caen, l’ouverture des stations de Mesnil-Mauger, Mézidon et de Moult-Argences. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1857   -   Un accident.  -   Un accident ost arrivé ce soir sur le chemin de fer, à Moult-Argences. La vis d'une aiguille s'étant brisée au passage du train qui arrive à Caen à 2 heures 55 minutes, il s'est engagé sur une voie où se trouvait un train de ballast garé. Il y a choc.

Voici les renseignements que nous avons fait prendre immédiatement dans les bureaux de la gare :

« Dix-sept blessés. « Aucune fracture. « Seulement des contusions.»

On nous affirme au moment où nous mettons sous presse qu'un employé du train a succombé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1857   -  Accident du chemin de fer.  -   Nos confrères de Caen nous ont apporté de nouveaux renseignements sur l'accident arrivé à la gare de Moult-Argences. On lit dans le Moniteur :

A peu de distance de cette gare, se trouve une aiguille se fermant d'elle-même et dont le levier doit être constamment enchaîné et cadenassé après le passage des trains de ballast.

Un employé de la compagnie est chargé, d'ouvrir le cadenas pour donner passage à ces trains de ballast qui sont toujours rangés dans la gare d'évitement vingt minutes au moins avant le passage des convois ordinaires.

Soit que ces précautions aient été négligées, soit que l'aiguille ait mal fonctionné, le train s'est trouvé engagé dans la voie d'évitement conduisant directement à la gare dans laquelle était remisé le train de ballast.

Toutes les mesures ont été prises par le mécanicien qui, du reste, passe pour un homme très habile et fort prudent, pour amortir le choc. Le conducteur en chef, en entendant le sifflet, a serré les freins de toute sa force ; le mécanicien, de son côté, donnait contre-vapeur. Malheureusement la distance qui séparait le train des voyageurs de celui de ballast n'étant que de 50 mètres environ, la rencontre a été inévitable.

Le sieur Victor Catherine, ouvrier terrassier, employé au ballast, a été broyé par les wagons remisés qui sont montés les uns sur les autres.

Vingt autres personnes ont reçu des blessures qui, assure-t-on, sont peu graves.

Averti par le télégraphe, M. le Préfet s'est aussitôt rendu sur le théâtre de l'événement, ainsi que MM. le procureur impérial, le juge d'instruction et le commissaire central. MM. les docteurs Roulland, Le Cœur et Chancerel, médecins de la compagnie, qui avaient été mandés en toute hâte, ont donné aux blessés les soins que réclamait leur état. Les agents de la compagnie ont fait preuve d'une activité et d'un dévouement au-dessus de tout éloge.

Le train est arrivé, à Caen, à 5 heures 15 minutes. L'enquête commencée par le parquet se poursuit activement.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1859   -  Un accident de chemin de fer.  -  Vendredi matin, à onze heures, à la gare de Moult-Argences, un garde frein du train de marchandises, parti de Caen à dix heures, a été tué par son imprudence, en faisant une manœuvre. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1859   -  Une expérience.  -   Il y a quelques années, des expérience ont été faites à Vincennes pour appliquer les machines à vapeur à la locomotion sur la terre et sur le pavé. Elles ont été renouvelées tout récemment et couronnées de succès.

Une machine montée sur trois roues et portant son eau et son charbon sur ses flancs, a été dirigée fort adroitement sur la route de Paris à travers les voitures, s'arrêtant facilement, s'écartant à volonté de la ligne droite et décrivant toutes les courbes nécessaires. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1861   -   M. le préfet du Calvados, accord des secours.   -    Nous avons publié, dans notre numéro du 27 juin dernier, la liste des communes auxquelles M. le ministre de l'instruction publique, sur la demande de M. le préfet du Calvados, avait accordé des secours.

Par arrêté du 11 juin, M. le préfet a bien voulu répartir dans diverses communes du département une somme de 5 959 fr. 29 с.

Voici, par arrondissement, les sommes affectées à chaque commune :

Arrondissement de Caen.

Airan, - Travaux au cimetière.   50 fr.

Amayé-sur-Orne, - Travaux au presbytère.   50 fr.

Amayé-sur-Seulles, - Travaux à l'église et au presbytère.         100 fr.

Authie, - Travaux au cimetière.   100 fr.

Bonnemaison, - Travaux à l'église et au presbytère.   100 fr.

Canteloup, - Travaux à l'église.   150 fr.

Carpiquet, - Travaux à l'église.   150 fr.

Cormelles. - Travaux d'utilité communale.   84,29 fr.

Épron, -  Classement des archives municipales.   23 fr.

Esquay-Notre-Dame - Travaux an cimetière.   50 fr.

Saint-Germain-la-Blanche-Herbe. - Travaux à l'église.   150 fr.

Hamars. - Travaux à l'église.   50 fr.

Landes. - Travaux au cimetière.   50 fr.

Lasson. - Travaux à l'église.   100 fr.

Loucelles. - Travaux au cimetière et à l’église.   100 fr.

Maisoncelles-sur-Ajon. - Travaux à l'église.   50 fr.

Mesny-Patry. - Travaux au presbytère. 100 fr.

Moult. - Travaux au cimetière.   100 fr.

Plumetot. - Classement et installation des archives.   100 fr.

Rosel. - Travaux à l'église.   50 fr.

Tournay-sur-Odon. Travaux au cimetière.   50 fr. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Septembre 1863   -   Conseil général du Calvados.  -   Gare de Moult-Argences. - Le Conseil constate l'insuffisance de la gare de Moult-Argences et demande que des additions y soient faites. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   Conseil général du Calvados.  -   Prestations en nature.

     La journée d'homme pour les arrondissements de Caen, Falaise, Lisieux, Pont-l'Evêque et Bayeux, moins le canton de Caumont, est fixée à 1 fr. 25 c.

     Pour l'arrondissement de Vire et le canton de Caumont, à 1 fr.

     La journée de cheval, à 1 fr. 25 c.

     Celle de bœuf, à 1 fr.

     Celle d'âne, à 50 c.

     Celle de voiture, à 1 fr. 50 c.

Le Conseil prie M. le préfet de vouloir bien prendre toutes les mesures qu'il jugera nécessaires pour parvenir dans le département, à la conversion en tache de la prestation en nature. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1864   -   Tribunal correctionnel de Caen.   -   Présidence de  M. Lentaigne, vice-président.   Audience du 15 Novembre1864.

-   Félix-Eugène Guillard, propriétaire, né a Bretteville-sur-Laize, demeurant à Moult, âgé de 43 ans, est prévenu.

  D'avoir, à Caen, dans les derniers jours de l’année 1863 ou les premiers jours de l'année 1864, exercé la chirurgie, en essayant de remettre une épaule au sieur Lasne, marchand de cidre à Langrune.

  D'avoir, a Caen, dans les premiers jours de l'année 1864, exercé la chirurgie, en remettant ou essayant de remettre trois côtes au sieur Angot, de Cresserons.

  D'avoir, à Cresserons, le 10 mai 1864, et à cinq reprises différentes, exercé la chirurgie, en remettant ou essayant de remettre une cuisse au sieur Letellier.

  D'avoir, à Caen, vers le 20 août 1864, exerce la chirurgie, en remettant ou essayant de remettre une jambe au sieur Eugène François, de Plumetot.

  D'avoir, à Caen, le 26 août 1864, exerce la chirurgie en remettant ou essayant de remettre un bras à la femme Fremy, de Plumetot.

Et ce, sans être pourvu de diplôme, de certificat ou de lettres de réception, et sans être au nombre des individus placés sur les listes dont parle l'art. 35 de la loi du 19 ventôse an XI.

Dans cette affaire. Le siège du ministère public est occupé par M. Ie procureur impérial lui-même.

Les témoins sont les personnes mêmes sur lesquelles Guillard est prévenu d'avoir fait des opérations de chirurgie. Tous paraissent contents des soins qu'ils ont reçus du prévenu, s'ils ne sont pas complètement guéris, ils n'en rejettent pas la faute sur lui, et ils ne regrettent pas les honoraires qu'ils ont du payer à l'homme de leur confiance.

Le prévenu lui-même ne nie pas les faits qui lui sont reprochés, il semble. au contraire, s'en glorifier. Il déclare qu'il est entouré de malades, qu'il ne peut donner ses soins à tous ceux qui l'appellent, tant leur nombre est considérable. « J'ai soigné et guéri, dit-il, beaucoup de malades que des docteurs-médecins avaient abandonnés. J'ai même été appelé quelquefois par des médecins auprès de leurs parents ou de personnes attachées à leur service ».

Et, à l'appui de son assertion, Guillard cite des noms connus. L'une de ces personnes, M. Poulain, docteur-médecin à Moult, qui est présent à l'audience, est appelé par M. le président et interrogé sur la vérité de la déclaration de Guillard. M. Poulain, qui, il faut le dire, n'exerce plus la médecine depuis 30 ans, affirme, sous la foi du serment, que Guillard n'a point menti, il fait connaître qu'il a appelé le prévenu auprès de sa bonne, qui s'était, selon l'habitude qu'elle en a (il faut ici citer les expressions mêmes du témoin), luxé l'épaule, et qu'il a été content des secours qu'elle a reçus de lui, sous ses yeux, M. Poulain déclare même que, si lui-même était atteint d'un accident analogue, il aurait beaucoup de confiance dans la capacité du prévenu pour le guérir. Guillard, interrogé par M. le président. sur la demande de l'avocat de la partie civile, répond qu'il a l'intention de continuer, malgré la décision judiciaire à intervenir, à exercer illicitement la chirurgie jusqu'à ce que son fils, qui étudie la médecine, ait obtenu son diplôme.

Plusieurs docteurs-médecins de notre ville se sont réunis pour se porter partie civile et former une demande en dommages-intérêts contre le prévenu ; ce sont MM. Vastel ; Lemeray ;  Faucon ; Roulland ; Maheut ; Fayel ; Léon Liégard ; Chancerel ; Denis-Dumont ; Bourienne père ; Bourienne fils ; Viger ; Delangle Martin ; Leclerc et Postel.

M. Berthauld est chargé de soutenir leurs prétentions ; il demande en leur nom 2 000 fr. de dommages-intérêts.

M. le procureur impérial, dans un réquisitoire vraiment éloquent, appuie cette demande de la partie civile et implore du Tribunal toute la sévérité de la justice.

Après une délibération qui a duré vingt minutes, le Tribunal condamne Guillard en 100 fr. de dommages-intérêts envers la partie civile, et cinq amendes de 10 fr. chacune, maximum de la peine.

Le prévenu n'avait pas de défenseur. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1866   -   Les cours pour adultes.   -   M. le préfet a autorisé les instituteurs et institutrices ci-aprés désignés à ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leurs communes respectives à savoir :

MM. Bunel à Sannerville ; Eudes, à Moult ; James, à Amfréville ; Béziers a Putot-en-Auge ; Bonvoisin, à Villy-Bocage ; Lebourgeois à Bénouville ; Léger, à Lantheuil ; Patry, à Bretteville-sur-Odon ; Potdevin, à Rots. Mme Langlois à Sannerville.  

 

Septembre 1869   -   Fait divers.   -   Vendredi dernier, vers 7 heures du matin, au moment du passage d'un train à Moult, le nommé Constant Talan, âgé de 55 ans, marchand de poisson à Luc, était avec sa voiture sur le pont du chemin de fer, dit pont Saint-Pierre. Il s'arrêta pour voir passer le train, mais son cheval épouvanté prit le mors aux dents et franchit le parapet, le cheval, la voiture et le conducteur tombèrent d'une hauteur de 4 mètres au moins. Talan a eu la tête écrasée dans la chute. La mort a été instantanée.

 

Mai 1871   -  Les funérailles.   -  Dans la campagne, il est obligatoire, parait-il, les jours d'inhumation, que les parents du défunt régalent les personnes qui veulent bien répondre  à leurs lettres d'invitation.....

Mais l'usage n'exige pas, je crois, que l’épouse du trépassé soit chargée de la préparation du gala.  La chose est cependant arrivée tout récemment à Moult.

C'est la femme du mort qui a non seulement préparé, mais encore servi le repas de funérailles de son mari……  Et quel repas : dix-huit livres et demie de viande et quarante-deux litres de boisson !!

Et, comme le lendemain, par intérêt, on demandait à la pauvre veuve comment elle se trouvait…..

 - Ah, n'men parlez point, répondit-elle... heureusement que c'te cérémonie n'arrive point tous les jours, car j'n’y pourrais pas f'’ni... Hier au sai, j'étais si harassée d'fatigue d'avait servi à mangi à tous ces goulifards.... que j'nai tant seulement pas pu souper !  

 

Février 1872   -  Fait divers.   -  Urbain, le communard, l'ex-instituteur de  Condé-sur-Noireau et de Moult, arrondissement de Caen, vient d'être embarqué sur le transport le « Rhin », à destination de la Nouvelle Calédonie. La « Rhin » effectuera son voyage par le canal de Suez, ce qui diminue cette traversée de trois mois environ.  

 

Mai 1875   -   Condamnation.  -  Auguste Léon Godet, jardinier à Moult, contraventions aux lois sur la police du roulage, en n'ayant pas de lanterne allumée et en refusant d'arrêter, sur l'ordre de la gendarmerie,  jour de prison et 26 fr. d'amende.

43  -  MOULT (Calvados)  -  La grande Route

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