UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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MOULT

Canton de Bourguébus

Les habitants de la commune sont les Moultais, Moultaises


Novembre 1876   -  Objets précieux.  -  Une découverte de bijoux mérovingiens d'une très grande valeur a eu lieu au village de Valmeray, commune de Moult, sur la route de Caen à Saint-Pierre-sur-Dives. Cette trouvaille, portée à la connaissance de la Société des Antiquaires de Normandie, a permis de constater que tous ces ornements composaient la parure d'une femme du VIe  siècle, appartenant aux conditions sociales les plus élevées.  

 

Janvier 1879  -  Construction d’écoles.  -   Pour le Calvados, 25 constructions nouvelles dans 22 communes,  dans l’arrondissement de Caen : Moult, école de garçons ; Démouville, écoles de filles ; Fontenay-le-Marmion, écoles de filles ; Cabourg, école de filles.

 

Juin 1880  -  Les orages.  -  Nous traversons en ce moment une déplorable période de mauvais temps. Jeudi et vendredi derniers, des orages d'une extrême violence ont éclaté sur plusieurs points du département et y ont causé des accidents. Vendredi, la foudre est tombée dans la plaine de Moult-Argences sur une maison non habitée, dans laquelle s'étaient réfugiés six ouvriers et un berger. Les nommés Henri-Félix, dit Caudelair, berger à Moult ; Amand Bornier, carrier à Bellengreville, et Hippolyte Houel, carrier à Benouville, ont eu des contusions et des brûlures graves et sont restés longtemps sans connaissance : les autres en ont été quittes pour la peur. La toiture de la maison a été défoncée et les vitres ont été brisées. Il avait été déposé en ce lieu trois kilogrammes de poudre de mine dans un baril. Par un hasard providentiel, la foudre ne les a pas atteints.

A Ranville, la foudre a traversé la toiture d'une maison et, arrivée au rez-de-chaussée, est sortie par la fenêtre en passant devant une jeune fille en train de travailler et qui n'a eu que la peur. Les carreaux ont été tous cassés, à l'exception d'un seul que la foudre a percé d'un trou parfaitement rond. A Caen, le tonnerre s'est abattu sur la barque du batelier qui habite à l'extrémité du cours Cafarelli. L'embarcation a été séparée en deux parties par le choc et a coulé.

A Caumont, l'orage s'est déchaîné avec une violence extrême. Les chemins charriaient des masses d'eau, les ruisseaux ordinaires sont bientôt devenus des torrents. Dans les jardins, les  dégâts ont été grands, les herbes sont roulées, sur certains points, les récoltes ont été hachées.

Dans l'arrondissement de Lisieux, sur divers points de la contrée, et notamment sur les communes de Manerbe, de Coquainvilliers et du Torquesne, la grêle est tombée avec une  violence inouïe et a haché les blés. Les grêlons avaient l'épaisseur d'une grosse noisette. Les dégâts sont considérables et montent à plus de 60,000 francs.  

 

Avril 1883  -  Les dévaliseurs de basse-cour. –  Depuis longtemps, les communes des environs de Moult étaient, presque chaque nuit, dévalisées par des voleurs. La brigade de Moult était sur les dents, elle avait battu toute la région soumise à sa garde, et n'avait rien découvert. MM. les gendarmes avaient pourtant les voleurs sous la main, ils habitaient près de la gendarmerie. Ce sont les époux Léon Fresnée. Ils ont déjà avoué vingt vols.  

 

Janvier 1886  -  Révocation de maires.  -  Par décret du président de la République, contresigné par le ministre de l'intérieur, M. Alphonse Minot, maire de Moult, et M. Joseph Pégat, maire de Cabourg, ont été révoqués.

 

Février 1890  -  Vache écrasé par un train.  -   Jeudi, le sieur Bidegrain, de St-Samson, débarquait un convoi de vaches à la gare de Moult. Une d'elles s'échappa sur la voie et fut broyée par un train qui arrivait de Mézidon. Cet accident n'a nui en rien au bon fonctionnement de la machine et le train a continué sa route. La vache valait environ 350 francs.  

 

Octobre 1890  -  Infanticide.  -  Le cadavre d'un enfant nouveau-né a été découvert dans une mare d'un herbage appartenant au sieur Delongchamps, propriétaire à Moult. De l'avis du médecin appelé pour procéder aux premières constatations, cet enfant semblerait avoir vécu. Le corps ne présentait aucune trace de contusion bien caractérisée.  

 

Juin 1891  -  Après la prêche.  -  Un de nos confrères parlait dernièrement d'un sermon fait à Moult par un fougueux curé de Caen, dans lequel il est tombé à bras raccourcis sur les instituteurs et institutrices laïques. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que, pour se faire conduire à la gare après cette homélie, le curé n'a pu trouver dans le pays qu'une seule voilure, celle d'un brave homme qui n'a pas coutume de porter des ecclésiastiques, car il est équarrisseur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Incendie du à la malveillance.  -  Le sieur Adolphe Lemoine, 66 ans, propriétaire à Moult, ayant été réveillé la nuit par la fumée se mit en mesure de rechercher d'où elle provenait. Il s'aperçut bientôt que le feu avait été mis à trois endroits différents, dans les appartements du rez-de-chaussée. Divers meubles ont été consumés, l'immeuble lui-même a été avarié. Pertes, 1 000 fr. On recherche le coupable. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Rebouteux et chirurgien.   -  M. Guillard, propriétaire à Moult, 73 ans, a, on le sait, une grande réputation comme rebouteur. Il a, parait-il, remis dans sa longue carrière plus de 90 000 luxations ou fractures. Il était poursuivi récemment sous l'inculpation de blessures par imprudence à une jeune fille. Malgré un rapport du docteur Barette, le tribunal a écarté ce délit et, par un jugement qui reconnaît l'expérience de Guillard, l'a condamné, pour exercice illégal de la médecine, à 16 fr. d'amende, le minimum de la peine. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1897  -  Vol et tentative d’assassinat.  -  Les gendarmes de Tilly-sur-Seulles ont arrêté Eugène Halbout, 25 ans, né à Livry, ayant demeuré à Hottot-les-Bagues, et Basjardin, 22 ans. Ces individus sont soupçonnés d'un vol et de la tentative d'assassinat commise sur la veuve Duclos, née Rose Pinçon, 88 ans, demeurant à Moult, près Argences. La pauvre vieille fut réveillée, la nuit, par une voix lui ! criant : « Ouvrez, il faut que nous vous parlions ». Ne recevant pas de réponse, les malfaiteurs fracturèrent la porte : l'un d'eux se rua sur la veuve Duclos, la frappant de coups de poing sur la tête et de coups de pied sur tout le corps et cherchant à l'étrangler en lui mettant les doigts dans la bouche. Pendant ce temps, le second montait au premier étage de la maison et dérobait, dans une armoire, une montre en or ancienne et 100 fr. Les bandits prirent ensuite la fuite, laissant la veuve Duclos inanimée sur le sol, où elle fut trouvée le matin. Halbout, et Basjardin avaient été vus à Moult, la veille du crime. Halbout ayant travaillé un mois chez la veuve Duclos, connaissait les habitudes de la maison. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1897  -  Exhumation.  -   La semaine dernière, on a exhumé, à Moult le cadavre de la dame Legagneux, morte au mois d'août 1896. C'est à la suite d'une dénonciation contre le mari de la défunte que le parquet aurait pris cette mesure. Legagueux proteste énergiquement. Il a reçu l'ordre de se tenir à la disposition de la justice. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Noyé accidentellement.  -   Le sieur Emile Castelain, 62 ans, débitant à Moult, a été trouvé noyé dans la Muance, à côté d'un pont. On suppose qu'en voulant passer sur ce pont le pauvre homme aura fait un faux pas et se sera noyé. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1898  -  Vol d’un poulain.   -   On a volé, dans les champs, à Moult, un poulain de 500 fr. au sieur Alphonse Lamé, 67 ans, propriétaire à Bellengreville, canton de Bourguébus. La chaîne et le piquet étaient restés sur place.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Collision de voitures.   -   Le sieur Alphonse Etasse, propriétaire de la voiture publique de Moult à Argences, revenait, le soir, de la gare avec son omnibus éclairé réglementairement, lorsqu'une carriole venant en sens inverse et  conduite à vive allure par le sieur Picquenot, cultivateur à Douville, près Dozulé, heurta violemment sa voiture et frappa un de ses chevaux au poitrail. Le devant de l'omnibus du sieur Liasse fut fortement endommagé. Heureusement, les cinq personnes qui s'y trouvaient en furent quittes pour la peur.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Jument et voiture volées.  -  Charles Fous, journalier à Moult, a loué, le 23 décembre dernier, la jument et la voiture des époux Gosselin, cultivateurs à Moult, pour venir à Caen chercher du mobilier pour meubler une maison qu'il avait louée. Depuis, Fous n'est pas revenu à Moult. Mme Gosselin a appris que sa jument avait été vendue à un équarrisseur et la voiture à un carrossier,  les harnais n'ont pas été retrouvés. La perte est estimée à 415 francs.   (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1899  -  La neige.  -  Lundi la neige a tombé partout dans le département et le froid a été très vif. Les arbres à fruits ont souffert. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1899  -  Découverte de cadavre.  -  On a trouvé mort, dans un ruisseau, aux Pédouzes, commune de Moult, le sieur Juste Daragon, 52 ans, journalier à Airan.

Le malheureux, en rentrant chez lui, était tombé frappé d'une congestion pulmonaire. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1899  -  Les Saints de glace.  Le souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable, il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines contrées, les pousses printanières. 

Espérons que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons les 11, 12 et 13 mai. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Noyée.   -    On a trouvé noyée dans un petit ruisseau, derrière sa maison, la veuve Ancel, née Lepelletier, rentière à Moult. La malheureuse ayant été vue, quelques heures avant, en état d'ivresse, on ne sait s'il y a accident ou bien suicide. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Affaires de mœurs.   -  Louis Caillebot, 60 ans, marin à Villerville, est prévenu d'avoir commis de nombreux attentats à la pudeur, notamment sur Gabrielle Lecoq, 8 ans, et sur Marguerite Hébert, 9 ans. Caillebot qui a tout nié, a été condamnée à 2 ans de prison. Défenseur, Me  Dubourg.

— On ne reproche à Eugène Fischer, 20 ans, journalier à Vire, qu'un seul attentat à la pudeur commis sur Eugénie Goulhot, 5 ans et demi. Mais comme ses antécédents sont très mauvais, Fischer a été condamné à 5 ans de réclusion. Défenseur, Me  Boissais.

— Frédéric Dupont, 78 ans, propriétaire et adjoint à Basly, était accusé d'attentats à la pudeur commis sur Aimée Pain, 9 ans. Sur les instances de l'accusé, la femme Pain avait consenti à ne pas porter plainte. Mais une lettre anonyme dénonça les faits au parquet qui fit faire une enquête. Heureusement pour lui, Dupont était défendu par Me Guernier, qui a obtenu son acquittement.

— Désiré Delanoë, 27 ans, journalier à la Folletière, arrondissement de Lisieux, a comparu comme prévenu d'avoir commis un attentat à la pudeur sur la veuve Anneval, âgée de 85 ans ! Le jury, pensant que cet attentat ne pouvait pas avoir de suites graves, a eu pitié de Delanoë et l'a acquitté. Défenseur,Me  Chéron.

— Jules Desprès, 43 ans, maçon au Mesnil-Bacley, est prévenu d'avoir commis plusieurs attentats à la pudeur avec violence sur sa fille, alors qu'elle était âgée de moins de 15 ans. Ce misérable père nie les faits. Il est condamné aux travaux forcés perpétuels. Défenseur, Me  Martin.

— Un vagabond, François Angué, 34 ans, né à Claire-Fougère (Orne), de passage à Moult, a violé la jeune Berthe Lefevre, âgée de 11 ans et demi. Il a été condamné à 20 ans de travaux forcés. Défenseur; Me  Grandsart.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Tentative de meurtre et vol sur une grande route.  -  Le Sieur Émile Nicolle, 34 ans, domestique à Bernières-sur-Mer, se rendait vers minuit à la gare de Moult pour aller à Lisieux, quand, à environ 600 mètres de cette gare, il fut assailli par deux individus inconnus, qui lui dirent : « Tiens, te voilà ! », et lui tirèrent presque à bout portant trois coups de revolver à la tête.

Nicolle tomba sans connaissance. Quand il revint à lui, il s'aperçut qu'un portefeuille, qui ne contenait que des papiers sans valeur, lui avait été volé. Heureusement que son porte-monnaie, qui renfermait 130 francs, n'a pas été découvert par ses agresseurs.

Le blessé a été transporté à l'hôtel-Dieu, à Caen, où son état, quoique grave, n'est pas désespéré. Tout porte à croire qu'il y a dans cette tentative de meurtre une affaire de femme. L'enquête se poursuit. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Vols d’un cheval et d’une voiture.  -  Dimanche, le sieur Raoul Mathon, employé de commerce chez le sieur Marie, entrepositaire à Caen, était à Moult avec le cheval et la voiture de son patron. Il était entré chez Mme veuve Chevalier, cafetière, et avait attaché son cheval à la porte de la maison. Lorsqu'il sortit, cheval et Voiture avaient disparu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

739  -  MOULT (Calvados)  -  Le Carrefour  -  Route de Paris

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