1er Juillet 2025 UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MOUTIERS - en - CINGLAIS

Canton de Bretteville-sur-Laize

Les habitants de la commune sont les Moustériens et les Moustériennes.


Septembre 1834   -   On nous écrit de Falaise.   -    Un incendie a éclaté, ces jours derniers, dans la commune de Moutiers-en-Cinglais. Une maison appartenant aux sieurs Delannay et Bisson, a été consumée avec presque tout leur mobilier : la perte est évaluée par approximation à la somme de 1 632 f.

Cet incendie est dû à l'imprudence qu'a eue le sieur Delannay, en envoyant un enfant de huit ans dans son étable avec une chandelle allumée. (Mémorial du Calvados)

 

Mai 1843   -  Nouvelles locales.   -   Le mauvais temps qui dure depuis un mois est préjudiciable aux céréales ; déjà sur notre marché le blé a un peu renchéri et le pain a subi une augmentation de 5 centimes par kilog. Il est vrai que les blés des fortes terres ont gagné plus en herbe qu'en épi, en plusieurs endroits ils sont déjà même couchés. Toutefois, il suffirait de quelques jours de beau temps pour réparer le mal.

Les foins auraient aussi besoin d'un temps sec ; dans beaucoup de prairies ils jaunissent par le pied.

Les colzas se présentent bien cependant, et tout annonce que cette denrée aura une bonne année.

On nous écrit du pays d'Auge que les pommiers offrent les plus belles espérances ; il y a longtemps même qu'on n'avait cru à une récolte aussi abondante ; déjà le cidre a subi une certaine baisse, et dans nos faubourgs hors-barrière on le donne à 20 centimes le double-litre. (Haro ) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1843   -  Chronique des Assises.   -   La 2e session des assises du Calvados s'est ouverte, lundi 15 mai, sous la présidence de M. Regnault. Les quatre premières audiences, dont nous donnons l'analyse succincte, ont déjà offert un certain nombre d'affaires concernant notre arrondissement. Après les préliminaires d'usage, les débats ont commencé.

— Capitrel, qui s'avance en souriant, est tout étonné d'être poursuivi criminellement, en raison des faits qu'il regarde comme ne chargeant sa conscience en aucune manière. Capitrel a épousé, le 1er juillet 1842, Désirée Troupin, de Saint-Himer, après avoir épousé, le 28 avril 1835, Augustine Lemaréchal, de Moutiers-en-Cinglais, laquelle, au 1er juillet dernier, jouissait d'une excellente santé, avantage qu'elle a conservé jusqu'à ce moment et qu'elle est bien dans l'intention de conserver longtemps encore.

Le récit des amours de Capitrel a plus d'une fois égayé l'auditoire. Le jury a été sévère pour lui ; il a été condamné à 5 ans de travaux forcés.

  Convaincu d'avoir soustrait à l'aide de fausses clés, 32 pièces de 5 francs, au préjudice de M. Costey, ébéniste à Caen, le nommé Lepetit, son ouvrier, s'est vu condamner malgré ses dénégations à quatre années d'emprisonnement.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Nouvelles locales.  -  Un loup d'une taille monstrueuse et déjà fort vieux, si l'on en juge par les apparences, a été abattu dernièrement par deux coups de feu, devant l'équipage de M. Pelvey, lieutenant de Louveterie de l'arrondissement, en forêt de Cinglais, triage de Foupendant, par le nommé Julien, de Fresné-le-Puceux. 

Cette destruction opérée par les soins de M. Pelvey, assisté de plusieurs de ses amis, de son frère et des principaux chasseurs des environs de Cinglais, est un véritable et signalé service rendu à l'arrondissement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -   La foret.   -   Le ministre de l'agriculture et du commerce, ainsi que celui des finances s'occupent sérieusement, dit-on, du reboisement des forêts. Ils ont arrêté déjà des mesures préalables et vont demander un crédit pour cet objet si important. Les travaux commenceraient aussitôt dans un certain nombre de localités.

Cette mesure est le complément de celle proposée à la chambre des pairs, et qui a pour but de mettre un terme au défrichement des forêts, défrichement porté a un tel excès, malgré les restrictions qui y ont été apportées que de 1803 à 1827, le sol forestier a diminué de 175 000 hectares et de 1828 à 1844, de 150 000 hectares.

Les vallées ont été défrichées et les montagnes ne présentent plus, au lieu de leurs crêtes couvertes de verdure que des cimes dénudées, les sources qui alimentaient la végétation des plaines sont taries, et tout le pays, même à de grandes distances des forêts arrachées, a souffert de l'inexpérience, de la cupidité des propriétaires de bois, et, il faut le dire, de l'insuffisance de la loi.

Il est tard, mais il est temps encore de porter remède à ce fâcheux état de choses. Tel est l'objet de la double mesure dont nous venons de parler. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1847  -  Cour d'assises du Calvados.   -   Le nommé Labbé, dit Chaire-Morte, âgé de 23 ans, vola à l'aide d'effraction dans le courant d'août 1845, chez un sieur Duval à Authieux, une boite contenant 36 fr.

Au commencement de février 1846, il pénétra à l'aide d'effraction chez le sieur Halis, menuisier à Mutray et s'empara de 2 pièces de 5 fr. et quelques menue monnaie.

Le 21 février dernier aussi à l'aide d'effraction, il vola chez le sieur Tostain. journalier; aux Moutiers-en-Cinglais, 45 fr. en pièces de 5 fr. et 5 fr. en billon.

II a été condamné à 10 ans de travaux forcés et à l'exposition publique. (source : Journal de Honfleur)

 

Juin 1862   -  Les bacs.   -   Il sera procédé le vendredi 27 juin courant, à midi précis, dans l'une des salles de la préfecture, à Caen, à l'adjudication, au plus offrant et dernier enchérisseur, de la perception des droits de passage des bacs dont les noms suivent :

Bac de La Bataille, sur l'Orne, commune de Clécy.

Bac de Boudigny, sur l'Orne, commune de Saint-Martin-de-Sallen.

Bac de Brie, sur l'Orne, commune des Moutiers-en-Cinglais.

Bac de Cantepie, sur l'Orne, commune de Saint-Rémy.

Bac de Clopée, sur l'Orne, commune de Mondeville.

Bac de Colombelles, sur l'Orne, commune d'Hérouville.

Bac de Montaigu, sur l'Orne, ville de Caen.

Bac du Moulin-Viard, sur l'Orne, commune de Maizet.

Bac de Percanville, sur l'Orne, commune de Clinchamps.

Bac du Petit Caprice, sur l'Orne, ville de Caen.

Bac de Ranville, sur l'Orne, commune de Ranville.

Bac du Vey, sur l'Orne, commune de Clécy.

La jouissance, qui commencera le 1er janvier 1863, continuera, pendant six années consécutives, jusqu'au 31 décembre 1868.

L'administration se réserve la faculté éventuelle d'une adjudication collective.

Il sera donné connaissance à la préfecture (10 division), du cahier des charges relatif à chaque bac, tous les jours, de 11 heures à 3 heures. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1876   -  Écoles.  -  Le ministre de l'instruction publique a accordé à la commune de St-Ouen-le-Pin un secours supplémentaire de 3 000 fr. pour expropriation d'une maison d'école ; A la commune de Moutiers-en-Cinglais, 600 fr. pour réparation de la maison d'école ; A la commune d'Epaney, 1 200 fr. pour réparation de la maison d'école ; A la commune d'Esson, 4 000 f. pour construction d'une maison d'école.

 

Novembre 1877   -  Noyée dans un puits.  -  Un accident épouvantable s'est produit dimanche dans la commune des Moutiers-en-Cinglais. En voulant tirer un seau d'eau d’un puits, Mme Barbey, jeune femme de 28 ans, habitant ladite commune, est tombée au fond de ce puits, qui ne mesure pas moins de vingt mètres. Les voisins se sont empressés de tenter le sauvetage, mais, arrivée à deux mètres environ de l'orifice du puits, les forces de la malheureuse femme l'ont trahie, elle a lâché prise et est retombée au fond du gouffre et a dû être tuée sur le coup. Ce n'est que quatre heures après que l'on est parvenu à retirer son cadavre.

 

Avril 1879  -  Répartition de secours pour les bâtiments communaux.  -  Le Conseil répartit entre les communes inscrites ci-après une somme de 13 130 fr. à prélever sur le crédit  de- 15 000 fr. porté au budget de 1879 sous le titre : Subvention pour acquisitions, travaux et réparations d'églises, mairies et autres édifices communaux. Moutiers-en-Cinglais, travaux au presbytère et au cimetière, 100 fr.

 

Juin 1885  -  Accident.  -  Le sieur Eugène Decaen, meunier à Moutiers-en-Cinglais, partait de Troismonts dans la soirée avec un chargement de blé. Fortement échauffé parla boisson, Decaen conduisit tant bien que mal pendant un certain trajet la voiture et les deux chevaux dont elle était attelée. Mais, arrivée dans la côte qui précède la station de Grimbosq, la charrette dévia de la voie et alla se heurter contre un arbre, le limonier fut tué et l'autre cheval eut le pied coupé au-dessus du paturon. S’étant trouvé dételé, le pauvre animal prit la route de son écurie, laissant les empreintes sanglantes de son pied mutilé sur son parcours. Inquiète par le retard que mettait son mari à rentrer, la dame Decaen quitta sa maison pour aller au-devant de lui, et trouva d'abord les deux chevaux, l'un  blessé, l'autre mort, et plus loin son mari sans connaissance, et si grièvement blessé qu'il fallut le rapporter chez lui. On évalua à 2 000 fr. les pertes causées par cet accident.  

 

Décembre 1888  -  Les suites de l’ivresse.  -  Le 10 décembre, à 9 heures du soir, le cadavre du nommé Arsène Baratte, 23 ans, journalier à Croisilles, a été trouvé sur la ligne du chemin de fer de Caen à Laval, territoire de la commune de Moutiers-en-Cinglais. La mort était accidentelle. Cet homme était tombé ivre sur la voie et avait été tué par le choc d'une locomotive.  

 

Juin 1890  -  Étrange histoire.  -  Il y a quelque temps, la dame Lesueur, marchande de journaux à Fresney-le-Vieux, en traversant le bois de Moutiers-en-Cinglais, vers la fin du jour, a été arrêtée par quatre individus dont l'un était masqué. Ils lui ont demandé sa bourse. Sur sa réponse qu'elle ne la donnerait pas, celui qui était masqué dit : « C'est la mère Lesueur, laissons-la aller, ce n'est pas à elle que nous avons affaire ». Et ils la laissèrent s'en aller tranquillement sans lui prendre sa bourse.

 

Août 1890  -  Arrestation d’une incendiaire.  -  Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie a détruit plusieurs maisons aux Moutiers-en-Cinglais. A la suite de l'enquête, une femme Patry, 48 ans, qui habitait une des maisons incendiées, a été arrêtée sous l’inculpation d'avoir mis le feu volontairement. Le sieur Patry, qui était recherché en vertu d'un jugement et  qui avait fui le domicile conjugal, où il revenait en cachette, à été aussi arrêté par la gendarmerie et écroué à la prison pour y purger sa peine.  

 

Mars 1891  -  Une affaire malheureuse.  -  Elle remonte déjà loin. Un sieur X..., s'apercevant qu'on lui volait du bois dans un hangar qu'il possède dans la forêt de Moutiers, se mit une nuit en embuscade et tira sur une jeune servante qu'il vit s'introduire sous le hangar. La jeune fille fut blessée à la hanche et déclara qu'elle était venue pour chercher sa vache égarée et non pour voler. 

Les gendarmes furent appelés et arrêtèrent le sieur X... pour le conduire au juge de paix. A moitié chemin, la voiture fit la culbute, elle fut brisée, le cheval couronné et l'un des gendarmes sérieusement blessé. Le sieur X... à été relaxé. La blessure de la jeune fille n'a pas eu de suites graves.  

 

Octobre 1891  -  La bataille des Patry.  -  En août dernier, à l'occasion du mariage de sa fille, M. du Taillis, propriétaire à Moutiers-en-Cinglais, offrait aux habitants un banquet. Après le feu d'artifice, les uns s'en furent se coucher seuls, les autres avec leurs femmes, quelques-uns avec leurs bonnes amies. Pour n'en avoir pas fait autant, toute une famille de Patry a comparu en police correctionnelle. S'étant pris de querelle il y eut entre les Ferdinand Patry et les Patry-Fringots, une véritable bataille à laquelle prit part un Victorien Marie. Dans cette bagarre, en plus des coups reçus, Émile et Léopold Patry ont récolté six jours de prison, et Victorien, qui avait porté plainte, 25 fr. d'amende. Une demi-douzaine d'autres, hommes et femmes, ont été acquittés.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1892  - ???.  -  Où en est l'enquête faite du côté de Moutiers-en-Cinglais contre un vieux garçon qui se serait jeté sur plusieurs filles du pays pour en abuser. L'une d'elles aurait eu même à subir, de la part de ce vilain personnage, des brutalités dont elle a montré les traces à la gendarmerie. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1893  -  Échange de coups de revolver et de fusil.  -  Dans la nuit du premier janvier, le garde particulier Bocage, de Moutiers-en-Cinglais, apercevant un groupe de 4 à 5 braconniers en train de tendre un filet a perdrix, se dirigea vers eux. Soudain, deux coups de revolver sont partis du groupe des braconniers, sans atteindre le garde. Celui-ci riposta par un coup de fusil et les maraudeurs prirent la fuite en abandonnant leur filet. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1898  -  Incendies.   -   Au Plessis-Grimoult, de 7 hectares de bruyères à divers propriétaires. Pertes, 100 fr.

— A Beuzeval, chez le sieur Coutain, hôtelier. Pertes, 23 000 fr. Assuré.

— De 1 200 gerbes de blé au sieur Baunieux, à Croisilles.

— De 3 meules de grains au sieur Delauuay, aux Moutiers-en-Cinglais.

— De 11 meules de récoltes contiguës les unes aux autres, consistant en blé, avoine, orge, sarrasin, foin et paille, au sieur Evremond Houel, cultivateur à May-sur-Orne. Pertes, 19 000 francs. Assuré,

— Chez la veuve Voisin, à Basseneville. Pertes, 1 300 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Mort subite.  -  Le sieur Paul Gouix, propriétaire aux Moutiers-en-Cinglais, canton de Bretteville-sur-Laize, est mort subitement en travaillant dans son jardin. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903  -  Le feu.  -  Un corps de bâtiments, appartenant à plusieurs propriétaires des Moutiers-en-Cinglais, a été complètement détruit par un incendie, dans la matinée de  samedi dernier. Vers 9 heures, le sieur Gilles, couvreur à Saint-Laurent-de-Condel, était occupé à souder une gouttière sur le toit d'une maison en construction, appartenant à M. Legros, lorsque, tout à coup, la toiture en chaume d'un bâtiment contigu s'enflamma, sans que rien précédemment ait pu faire prévoir ce sinistre. On présume que l'incendie a été  communiqué par une étincelle partie du réchaud du couvreur.

Celui -ci donna aussitôt l'alarme, mais tous les efforts des personnes accourues sur les lieux du sinistre furent impuissants à arrêter le feu, qui gagna tout le bâtiment avec une rapidité foudroyante.

Des tonneaux de cidre, pleins et vides, divers instruments aratoires et d'autres objets ont été la proie des flammes, ainsi qu'une vingtaine de lapins, appartenant à Mme Letellier, qui ont été grillés.

 

Février 1907  -  Médailles d'honneur agricoles.  -  Par décret du ministre de l'agriculture en date du 30 janvier 1907, la médaille d'honneur agricole a été conférée aux métayers, métayères, ouvriers, ouvrières agricoles et serviteurs ruraux désignés ci-après :

MM. Bellière, chez M. Dudonnez, à Mittois-en-Auge.

Mlle Thomasse, chez M. Lempérière, à Campeaux.

Mme Labbé, née Lemonnier, chez M. Poisson, aux Moutiers-en-Cinglais.

Thouroude, chez Mme veuve Claveau, aux Moutiers-en-Cinglais.

Queudeville, chez M. Lemaître, à Bretteville-l'Orgueilleuse.

Gargatte, chez Mme veuve Sorel, à Honfleur.

Féron, chez M. Binet, à Robehomme.

Piou, chez M. de Quélen, à Mézidon.

Bunel, chez M. Doudeville, à Bonville. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1912  -  Brûlée vive  -   Dimanche dernier, en rentrant vers 7 heures et demie du soir, M. Alphonse Collet, journalier, trouva dans sa cour Mme Prestavoine, née Alphonsine Piédone, 42 ans,  journalière, environnée de flammes. Avec l'aide de deux voisines, M. Collet transporta la journalière chez elle et lui prodigua les soins les plus empressés. Malgré  cela la malheureuse succomba deux heures après, au milieu d'atroces souffrances, à la suite des graves brûlures. De l'enquête ouverte par la gendarmerie il résulte que lorsque M.  Collet, qui prenait pensions chez Mme Prestavoine, quitta cette dernière, elle était accoudée à une table en train de lire un journal. Une lampe à essence éclairait l'appartement et l'on suppose que par mégarde la lampe se serait renversée et aurait communiqué le feu aux vêtements de la journalière. Ce terrible accident a produit une profonde impression à Moûtiers en cinglais, ou la victime jouissait de l'estime et de la considération générale.

 

Mars 1915  -  Sous les roues.  -  En revenant de transporter du fumier à Grimbosq, Baptiste Voisin, 30 ans, domestique de ferme aux Moutiers-en-Cinglais, canton de  Bretteville-sur-Laize, est tombé devant la roue de son banneau et a eu une cuisse écrasée. Il a succombé peu après.

 

Novembre 1922   -  Accident de travail.   -    M. Joseph Bacon, couvreur à Croisilles, qui était occupé à la réparation de la toiture du château de Moutiers-en-Cinglais, canton de Bretteville-sur-laize, est tombé si malheureusement qu'il s'est fracturé le bassin, ainsi que l'omoplate droite.

Le malheureux a été transporté à l'hôpital de Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1924  -  Coups de feu.  -  Le 8 septembre, Mme veuve Fleury Célestine était en discussion avec sa voisine, Mme Patry, au sujet de pommes tombées dans son jardin, lorsque deux coups de fusil auraient été tirés par des inconnus, dans sa direction. Les plombs seraient venus tomber dans son jardin, mais elle n'aurait pas été atteinte. Mme Fleury a porté plainte.

 

Novembre 1926  -  Pauvres enfants.  -  Mme veuve Locard était dans un herbage lorsqu'elle entendit des cris sortant de la masure occupée par la veuve Brune, 24 ans, journalière. En même temps, elle vit de la fumée qui s'échappait de l'habitation. Elle prévint un voisin, M. Ménard, journalier, qui accourut et défonça la porte, la maison était pleine de fumée et M. Ménard ouvrit les fenêtres et s'empressa de sortir les deux enfants de la veuve Brune, âgés
de 3 et 4 ans. Ceux-ci étaient sans connaissance et avaient subi un commencement d'asphyxie.

On les fit revenir à eux après une demi-heure d'efforts.

Le commencement d'incendie fut rapidement éteint, les enfants étaient dans un état de grande saleté, tus de guenilles, couverts de vermine et d'immondices, couchaient sur un infect grabat.

La veuve Brune a perdu son mari il y a trois mois et est obligée da quitter sa maison chaque jour pour aller travailler dans les champs. Elle enfermait ses enfants, leur laissant leur nourriture et ne rentrait que tard le soir. On ne sait comment le feu a pris dans la maison.

 

Janvier 1931  -  les aides aux jeunes filles.  -  Dots attribuées en 1930 aux jeunes filles de familles nombreuses. La Commission départementale, chargée de l’attribution des dots y a  donc eu à se prononcer pour cinquante attributions sur soixante et onze dossiers constitués.

Moutiers-en-Cinglais. — Mlle Carel Mathilde, âgée de 21 ans, d'une famille de 7 enfants vivants. Depuis sa sortie de l'école, la postulante a été placée comme domestique chez M. le Maire de Saint-Laurent-de-Condel qui n'a eu qu'à se louer de ses services. L'intéressée s'est mariée, le 3 mai dernier, avec M. Radiguet Marcel, ouvrier maçon, d'une famille de 7  enfants.  

 

Février 1936  -  Un tâcheron tue sa femme et se suicide.  -  Un drame de famille, qui a causé deux morts, a jeté l'émoi dans la petite commune de Moutiers-en-Cinglais.

Les époux Bisson, ménage de petits propriétaires, ont possédé une situation assez aisée, mais que l'inconduite du mari devait peu à peu amener non pas à la misère, mais à la gène, malgré les efforts de la femme, courageuse, travailleuse, qui, non contente d'avoir élevé ses nombreux enfants, nourrissait grâce à son activité inlassable son mari dont la principale préoccupation semblait être de boire.

Installés depuis très longtemps dans la commune, les époux Bisson habitaient depuis une douzaine d'années une petite maison à l'entrée d'une cour commune, juste en face l'église  du village.

Une vie de misère. Depuis toujours, la discorde provoquée par l'ivresse presque journalière du mari, régnait en maîtresse dans le ménage et la vie de la malheureuse femme, née Eugénie Canu, âgée de 61 ans, ne fut, de l'avis de tous ceux qui l'ont connue, qu'un long martyr.

Son mari la brutalisait sans cesse, allant jusqu'à la frapper à l'aide de barres dé fer. Une de celles-ci a été retrouvée ensanglantée dans un coin, au milieu d'une flaque de sang.

La vie épouvantable menée par Bisson à sa femme n'était un secret pour personne. La malheureuse avait été vue à de nombreuses reprises portant les traces de coups reçus et plusieurs fois elle était allé trouver M. Le Roy Ladurie, maire de la commune, pour lui demander aide et protection.

Les gendarmes firent de nombreuses enquêtes et le mari brutal fut à plusieurs reprises condamné par le Tribunal correctionnel de Falaise.

II semble bien d'ailleurs que ce soit la perspective d'une nouvelle condamnation qui se trouve à l'origine du drame.

Il y a quelque temps, Mme Bisson se présentait au château de Villerais, plus « marquée » encore que de coutume et demanda au maire de faire prévenir les gendarmes de Thury-Harcourt.

Le maréchal-des-Logis chef Lemée, commandant par intérim la brigade, fit une enquête et entendit le bûcheron qui fut obligé de reconnaître les faits. Il devait en répondre devant le Tribunal correctionnel de Falaise vendredi prochain.

D'un caractère brutal, surtout envers sa femme, et par ailleurs très nerveux, Bisson avait déclaré aux gendarmes lors de leur enquête, que tout cela finirait par un malheur et, ces jours derniers, les rencontrant sur la route de Thury-Harcourt, il leur affirma qu'il n'irait pas au Tribunal.

La découverte du crime : Hier après-midi, un peu après 15 heures, deux des garçons du ménage, placés à Barbery, se présentèrent au domicile de leurs parents pour prendre du linge propre, comme ils le faisaient chaque dimanche. Ils trouvèrent la porte ouverte, mais eurent beau appeler, personne ne leur répondit.

Inquiets, les deux jeunes gens (ils sont âgés de 20 et 15 ans) s'en furent chercher un vieil ami de la maison,. M. Léonce Gauthier, et lui demandèrent de monter avec eux dans les  chambres.

— Nous avons peur d'un malheur, lui dirent-ils.

Les précédant, M. Gauthier s'en fut au premier étage.

Dans la première pièce, les trois hommes ne remarquèrent rien d'anormal, le lit était défait, mais c'est tout. Dans la deuxième pièce au fond, Mme Bisson était étendue sur son lit, les  yeux grands ouverts. Elle était morte.

Elle portait à la poitrine, à l'endroit du cœur, une blessure d'où le sang s'était échappé en abondance.

Immédiatement, les deux jeunes gens et M. Gauthier redescendirent et donnèrent l'alarme. M. Le Roy Ladurie, prévenu, vint aussitôt sur les lieux où le rejoignirent quelques instants  plus lard, le chef Lemée et les gendarmes Dubois et Malcailloz.

Les premières constatations permirent d'établir que la pauvre femme avait été tuée d'un coup de fusil tiré à bout portant. La charge formant balle avait pénétré à hauteur du cœur et était rassortie au-dessous de l'omoplate droite. La mort a dû être instantanée.

L'arme du crime, un fusil de chasse, devait être retrouvée dans la première chambre, le long de la table de nuit. Un seul coup a été tiré, celui de gauche.

Les gendarmes commencèrent aussitôt leur enquête et des voisins leur indiquèrent que samedi soir, vers 19 h. 30, ils avaient cru entendre un bruit sourd qu'ils prirent pour un coup de feu, mais il était tellement fréquent d'entendre des cris et des coups provenant de la maison du ménage Bisson, qu'ils n'y firent pas attention sur le moment.

Ce n'est qu'après la découverte du cadavre qu'ils firent le rapprochement qui s'impose. Le crime avait donc été commis samedi dans la soirée, mais qu'était devenu le meurtrier ? Certains prétendaient l'avoir entendu marcher et parler le matin même, mais personne ne l'avait vu.

Le meurtrier s'est fait-justice.  Les gendarmes essayaient de trouver quelqu'un l'ayant aperçu depuis le coup de feu de 10 h. 30, lorsque tout à coup un cri s'éleva.

— Il est pendu dans le grenier !... On le voit par la fenêtre !...

C'était vrai, le meurtrier s'était pendu à une poutre le long du mur du-grenier. Il s'était servi d'une longe à veau.

Les gendarmes se précipitèrent, mais le corps était déjà froid et rigide. La mort avait fait sou oeuvre depuis plusieurs heures. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   Une automobile dérape et se retourne.  -  Un grave accident de la circulation s'est produit dimanche soir sur la route nationale n° 102 de Thury-Harcourt à Caen.

Il était un peu plus de 20 heures. Une automobile conduite par son propriétaire, M. Camille Busnel, 36 ans, employé de chemin de fer, demeurant à Caen, rue Eustache-Restoui, roulait à une vitesse normale vers Saint-Laurent-de-Condel.

M. Busnel venait de dépasser le village des Moutiers-en-Cinglais, lorsque à peu près à hauteur du château de Cinglais, le véhicule dérapa sur la chaussée rendue glissante par l'humidité.

La voiture culbuta sur elle-même, projetant au dehors le conducteur et les 4 personnes qui l'accompagnaient.

L'un des passagers, M. Lucien Leboucher, 34 ans, domicilié à Caen, fut tué sur le coup. Le père du conducteur, Busnel, 73 ans, M. Camille Busnel et un cousin de celui-ci restèrent étendus sur le sol. Ce dernier cité devait rester trois heures dans le coma.

Seul sortit indemne de l'accident, le petit Busnel, 10 ans, dont les cris et les appels « Au secours » alertèrent les habitants du château, lesquels téléphonèrent, à la gendarmerie de Thury-Harcourt, distante de 7 kilomètres.

Moins de 10 minutes plus tard, les gendarmes étaient sur les lieux de l'accident où, en l'absence de tout médecin, ils donnaient les premiers soins aux blessés qu’ils faisaient, ensuite transporter à l'hôpital de Caen.

Les gendarmes passèrent la nuit aux Moutiers, mais ne purent obtenir de renseignements complémentaires sur les victimes.

Lundi matin, la voiture qui n'avait que des dégâts légers fut remise sur roues et regagna Caen. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1937  -  Rectification d’un tournant dangereux.  -  Par arrêté préfectoral du 24 mars 1937, une enquête est ouverte, dans la commune des Moutiers-en-Cinglais sur le projet d'élargissement d'un tournant dangereux, au point kilométrique 9 470, sur le chemin de grande communication n° 171. 

A cet effet, le projet sera déposé à la mairie du 2 au 11 avril 1937 inclusivement pour que chaque habitant puisse en prendre connaissance de 9 h. à 12 h. et de 14 h. à 18 h. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Une automobile capote.  -   Mme veuve Leclerc, demeurant à Croisilles, revenait de Caen en automobile. Elle était accompagnée de deux enfants de l'Assistance Publique de Caen. 

En arrivant aux Moutiers-en-Cinglais, une portière s'ouvrit, instinctivement Mme Leclerc allongea le bras pour tenter de retenir l'un des enfants mais, en effectuant ce geste elle donna de brusques coups de volant à droite, puis à gauche et la voiture tomba dans le fossé où, après avoir roulé trois fois sur elle-même elle resta couchée sur le côté. 

Sérieusement blessée, Mme Leclerc fut dirigée sur la clinique de la Miséricorde à Caen. A son arrivée les docteurs diagnostiquèrent une fracture ouverte du bassin avec hémorragie interne. Les deux enfants souffrent de contusions multiples, mais leur état n'est pas grave. 

Mme Leclerc est décédée des suites de ses blessures. 

Les dégâts de la voiture sont estimés à environ 5 000 francs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1937  -  Ce n’était pas un crime.  -  Ces jours derniers, Mme veuve Mézaize, vivant avec sa sœur, Mme veuve Labbé, 80 ans. entendait, vers 7 h. 30, puis vers 8 h., du bruit dans la chambre de cette dernière qui, la veille, s'était trouvée souffrante. Quelques heures plus tard, inquiète de ne pas voir apparaître Mme Labbé. elle tentait d'entrer chez celle-ci, mais trouvait la porte fermée. Deux voisins, MM. Lefèvre et Désert, appelés, pénétrèrent dans la chambre en brisant un carreau et découvrirent l'octogénaire étendue, sans vie, entre son lit et le mur voisin, enroulée dans les draps. 

Appelé à constater le décès. M. le docteur Prentout constatant la présence d'ecchymoses suspectes sur le cadavre, refusa le permis d'inhumer. Avisé, le Parquet de Falaise commit M. le docteur Cailloué, médecin-légiste pour examiner le corps. A la suite de cet examen, toute possibilité de crime a été écartée et l'inhumation a pu avoir lieu. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1942   -   Pour les prisonniers.   -   A Saint-Laurent-de-Condel, le dimanche 26 juillet aura lieu, sous les auspices des Anciens Combattants de Moutiers-en-Cinglais, Grimbosq, Saint-Laurent-de-Condel, une journée pour les prisonniers des trois communes.

Le matin dans les trois paroisses, messe pour les prisonniers qui bénéficieront des quêtes faites aux offices. L'après-midi, séance récréative à 15 h. (heure officielle), à Saint-Laurent à  l'entracte vente aux enchères de volailles, victuailles de toutes sortes et nombreux lots divers. A cette vente de bienfaisance pour une oeuvre intéressante nos amis de la ville trouveront ainsi le moyen de joindre l'utile à l'agréable.  

 

Mars 1944    -   Fait divers.   -   Dernièrement, vers 17 h., un avion anglais a mitraillé, sur la route nationale Paris-Cherbourg, près du Neubourg (Eure) la camionnette de M. Charles Langlois 43 ans, le cultivateur bien connu des Moutiers-en-Cinglais, qui a été tué.  

 

Mars 1944    -   Fait divers.   -   M. Raymond Mauconduit, ouvrier agricole aux Moutiers-en-Cinglais, descendait à bicyclette une côte rapide lorsque dans un tournant, n'étant plus maître de sa vitesse, il alla se jeter la tête la première sur un poteau télégraphique, il fut tué sur coup.

 

Mars 1944   -   Chutes d’avions.   -   Trois avions anglo-américains ont été abattus par la D.C.A. allemande au cours des opérations susvisées. Huit autres ont percuté au sol pour des raisons non précisées.

De même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à Lion-sur-Mer.

Le 16 mars 1944, monsieur Langlois Charles, cultivateur Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les autorités allemandes avec son camion pour effectuer des transports dans l’Eure a été tué par des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.

Le 20 mars, le jeune Triholet Jacques, âgé de 9 ans, demeurant à Cagny a été gravement blessé par l'explosion d'une grenade allemande qu'il avait trouvé.

Le 26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes gens requis à l’organisation Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans un champ de mines ont fait exploser de ces engins et ont été très grièvement blessés.

Le 27 mars à 16 heures, l'ambulance du sanatorium départemental de Saint-Sever a été atteinte par des balles perdues d’avions qui combattaient au-dessus de la commune de Neuville.

Melle Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M. Marie, chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un autre véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.  

Le 28 mars, un domestique de ferme et un enfant de cinq ans, demeurant à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par l’explosion d'un obus que le premier venait de découvrir et qu'il manipulait. (Source  : Archives du Calvados)

 

Janvier 1945  -  Cinq cadavres dans un bois.  -  Un habitant de Boulon, M. Carahy, a découvert dans un bois appartenant à M. Maës, aux Moutiers-en-Cinglais, cinq cadavres en état de décomposition avancée. Ces hommes ont été tués d’une balle de revolver dans la nuque.

Il s’agit vraisemblablement des victimes d’un nouveau crime nazi.

 

Février 1945  - Triste découverte.  -  Un charnier est découvert aux Moutiers-en-Cinglais, les 5 cadavres de civils n'ont pu être identifiés.

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Arrondissement de Falaise.

Canton de Bretteville-sur-Laize.   -   Bretteville-sur-Laize (C. A.) ;  Bray-la-Campagne (R) ; Bretteville-le-Rabet (R) ; Cauvicourt (D) ; Cintheaux (D) ; Condé-sur-Ifs (R) ; Estrées-la-Campagne (R) ; Fierville-la-Campagne (R) : Fontaine-le-Pin (R) ; Gouvix (D) ; Grainville-Langannerie (R) : Grimbosq (R) ; Maizières (R) ; Moulines (R) ; Les Moutiers-en-Cinglais (R) ; Ouilly-le-Tesson (R) ; Rouvres (R) ; Saint-Laurent-de-Condel (R) ; Saint-Sylvain (R) ; Soignolles (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1949   -   Les Moutiers-en-Cinglais ont honoré leurs morts.   -   La population des Moutiers-en-Cinglais s'associant à l'initiative prise par la municipalité a rendu hommage aux victimes civiles et militaires de la commune disparues au cours de la dernière guerre.

A l'issue d'un service religieux célébré par M. l'abbé Bautier, curé de Saint- Laurent-de-Condel et desservant de la paroisse, les autorités locales, les délégations des sociétés patriotiques et une nombreuse assistance se rendirent près de la plaque de marbre qui a été érigée contre le mur de l'église et où sont gravés les noms de Clotaire Bisson, Yvon Leblanc, Ernest Lehideux, Roger Vengeon, victimes militaires : Mme Constant Carel, Marcel Carel, Mme Marcel Carel, Léopold Delaunay, Charles Langlois, Jacques Lemercier et Michel Locard, victimes civiles.

Une éloquente allocution fut prononcée par le maire, M. Leroy-Ladurie. Un vin d'honneur réunit ensuite les Anciens Combattants et les personnalités. ( Le Bonhomme Libre )

LES MOUTIERS-en-CINGLAIS  -  L'Église

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