UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MOYAUX

 Canton de Lisieux

Les habitants de la commune sont des Moyausains, Moyausaines


Janvier 1901   -   Entre rôdeurs.  -   Le sieur Boulogne, propriétaire à Moyaux. met a la disposition des « voyageurs » une grange où ceux-ci trouvent un gîte pour la nuit.

Dernièrement, le sieur Louis Fidès, colporteur, s'était réfugié dans cette grange lorsque survinrent Alfred Caillaux, 27 ans, rémouleur, sans domicile, et sa concubine, Albertine Dudouis, qui s'emparèrent de force du léger bagage de Fidès.

Celui-ci dut déguerpir en laissant aux mains de ses agresseurs une partie de ses affaires. A son dire, on lui aurait même pris 50 fr. Ces individus furent arrêtés le lendemain au Pin. Ils ont nié absolument le vol d'argent. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1901   -   Accident mortel.  -  Le sieur Désiré Barbey, 46 ans, cafetier à Moyaux, charriait des arbres avec le sieur Forest, charpentier, se servant pour ce travail d'un « diable ». A certain moment, sans qu'on puisse s'expliquer comment, Barbey est tombé devant une roue qui lui a fortement serré la poitrine. Relevé dans un état pitoyable, la mâchoire  fracassée, le malheureux a succombé après trois jours d'horribles souffrances.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1903   -   Viol et vol.  -   Louis Gardin, 37 ans, journalier au Pin, près Lisieux, avait volé une serpe, le 2 novembre dernier, chez la veuve Lecarpentier, 67 ans, habitant une maison isolée à Moyaux.

Peu après-le vol, la veuve Lecarpentier, rentrant chez elle, trouva, dans sa cour, Louis Gardin, qui se jeta, soudain, sur elle en la menaçant de la tuer si elle criait, il la viola.

Arrêté quelques jours après, Gardin reconnut être l’auteur du vol. Gardin à des antécédents détestables. En 1881, il a été condamné à une année de prison par la cour d'assises du Calvados pour attentat à la pudeur avec violence.

Cette fois, il a été condamné à huit ans de travaux forcés. Défenseur: Me Lemonnier.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1903   -   Brute et malhonnête.  -   Dernièrement, le sieur Charles Herrier, 37 ans, courtier en bestiaux à Lisieux, avait acheté un veau qui lui avait coûté 130 fr. Le vendeur, Roger Longpré, marchand de chevaux à Moyaux, au lieu de lui livrer l'animal, vendit son veau à un tiers pour 15 fr. de plus, disant qu'Herrier n’avait pas d'argent pour le payer. Herrier fit venir Longpré dans un café où il lui exhiba, devant témoins, un billet de 100 fr. et un de 50, invitant Longpré à lui livrer le veau. Longpré, qui était ivre, insulta Herrier et lui asséna un violent coup de bâton dans l'œil. Pendant la lutte, un homme, dont on ignore le nom et qui accompagnait Longpré, s'était emparé du billet de 100 fr. resté sur la table.

Quant au malheureux Herrier, il a dû s'aliter et il est fort à craindre qu'il n'ait l'œil crevé. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Morts subites.  -  Nous ayons rapporté dans un numéro précédent l'acte de brutalité commis par le nommé Roger, marchand de chevaux à Moyaux, qui avait, au cours d'une discussion, crevé un œil au sieur Zéphir Herrier, 37 ans, à Lisieux. Or, celui-ci entrait samedi dernier chez le sieur Caraby, restaurateur, lorsque tout à coup il s'affaissa au milieu de la salle. Un docteur, mandé aussitôt, ne put que constater le décès. Une enquête est ouverte dans le but de découvrir si cette mort peut être le résultat des coups portés par Roger.

— M. Hodierne, maire de Thaon, est mort subitement. II était âgé de 78 ans.

— M. Bidet, gérant de la photographie Karren, à Caen, place de la République, est mort subitement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Chevaux de gendarmes.  Une commission de remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre 58. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   En prison pour dettes.  -   En décembre 1902, Gabriel Roques, 26 ans, cultivateur à Moyaux, arrondissement de Lisieux, à la suite d'une légère discussion, porta au sieur Gustave Fontaine, 44 ans, deux coups de bâton si violents qu'il est resté en partie paralysé.

Roques fut condamné à deux ans de prison, avec la loi de sursis, à payer à Fontaine 1 000 fr. immédiatement et à lui faire une pension annuelle de 350 fr.

Au lieu de verser à sa victime l'annuité fixée par le tribunal, Roques réalisa tout son actif, vendit son bien et refusa ensuite de donner le moindre sou.

Le sieur Fontaine l'a fait arrêter et écrouer à la prison de Lisieux, où il réfléchira sans doute qu'il vaut mieux payer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -   Suicides.  -   Le cadavre du sieur Prosper Beaugeard, 68 ans, journalier à Clinchamps-sur-Vire, a été trouvé dans un puits voisin de son habitation. Le malheureux, qui était dans la misère, avait manifesté, à plusieurs reprises, l'intention de se suicider.

— Le sieur Jean-Baptiste Levallois, demeurant à Moyaux, près Lisieux, dans un accès subit d'aliénation mentale, s'est pendu dans sa chambre.

— On a découvert, dimanche, dans la rivière la Touques, à Ouilly-le-Vicomte, le cadavre du sieur Frumence Carel, 65 ans, journalier à Lisieux. Il était sorti, deux jours avant, de l'hôpital.

Se trouvant sans domicile et sans pain, infirme et dans l'impossibilité de gagner sa vie, Carel avait résolu de se suicider.

— Eugénie Lefrançois, 49 ans, rentière à May-sur-Ome, s'est tuée d'un coup de revolver dans la tête. Auparavant, elle avait télégraphié à ses parents de venir la voir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -   Découverte de cadavre.  -   On a trouvé, à Moyaux, couché sur le dos, dans un fossé, le cadavre, en état de décomposition avancée, du sieur Louis Blot, 80 ans, journalier à Piencourt (Eure). Blot, disparu depuis le 23 mai, était, pour ainsi dire, tombé en enfance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Mort suspecte.   -  Une dame Tassilly, de Moyaux, arrondissement de Lisieux, se trouvant gravement indisposée, appela un médecin qui fit une ordonnance et se retira.

Le lendemain, la malade était morte et le médecin déclara ce décès suspect.

Le parquet a ordonné l'autopsie. On croit que la dame Tassilly a été empoisonnée par crime ou par accident. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Bouilleurs de cru.   -   Au ministère des finances, on a décidé que, pour le Calvados, les propriétaires de 35 pommiers ou 20 poiriers et au-dessous bénéficieraient de l'amendement à la loi sur les bouilleurs de cru et seraient dispensés de toutes formalités. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Voleurs condamnés.    -   Une dame Avrouin, demeurant à Moyaux, canton de Lisieux, avait eu sa maison dévalisée par des malfaiteurs qui, entrés en coupant une vitre, étaient partis emportant deux montres en or et leurs chaînes, une autre chaîne en argent, des broches, des bagues, des vêtements et d'autres objets. 

Les coupables, arrêtés, sont : Abel Lesourd , 24 ans, et une fille Jean, 21 ans, née à Norrey-en-Auge. Ce couple a commis d'autres vols du même genre, et le tribunal d'Argentan vient de condamner Lesourd à huit mois de prison et la fille Jean à deux mois. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Agression.    -   Pendant qu'elle trayait les vaches, la jeune bonne du sieur Hausey, propriétaire à Moyaux, canton de Lisieux, a été assaillie par un individu qui, après lui avoir demandé à acheter du lait, l'a frappée d'un coup de poing, saisie à la gorge et jetée à terre, renversant un seau de lait placé près d'elle. 

Aux cris de la servante, l'individu s'enfuit. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1912  -  Accident de voiture  -  Revenant en voiture de l'Hôtellerie, Mme Bréart, femme d'un entrepreneur de Moyaux, s'arrêta à Marolles. Entendant venir une  automobile derrière elle, elle descendit de voiture pour tenir son cheval à la bride égara sa voiture de côté. Mais à ce moment l'automobile passa si près de la malheureuse femme  qu'elle accrocha par ses vêtements, la projetant violemment à terre et la traînant sur un certain parcours. Les automobilistes ne s'occupèrent pas de leur victime et continuèrent leur  chemin. Aux cris de Mme Bréart, les voisins accoururent et relevèrent la malheureuse qui portait de graves blessures. Conduite à son domicile, elle reçut les premiers soins du  docteur Bernard, de Cormeilles, qui jugea son état des plus graves.

 

Janvier 1915  -  Plaquez-vous :  -  Les cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti, même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être nettoyé, ni  même conduit à la main chez le mécanicien pour être réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?

 

Février 1915  -  Une imprudence fatale.  -  M. Jean Gachet, 44 ans, maréchal à Moyaux, garde des voies à Beaumont-le-Roger, venait de rentrer au poste, descendant de faction. Un  de ses camarades se mit à nettoyer son fusil, mais oublia de le décharger. Le coup partit et la balle atteignit Gachet qui eut l'artère fémorale coupée. Il expira peu après. Il était marié et père de quatre enfants.

 

Avril 1917  -  Pâques mouillées  -  Le temps continue d'être très mauvais. II pleut, il neige, il grésille, il giboule sans interruption et même, hier, il a tonné. C'est étonnant ! Le pis, c'est que rien ne pousse et qu'il n'y a pas d'herbe pour les bestiaux. Le foin a atteint des prix fantastiques, les semences ont souffert et beaucoup seraient à refaire, malheureusement il est trop tard. Pourtant ne désespérons pas, une simple saute de vent peut ramener le beau temps et la chaleur. N'empêche que cet hiver 1916-17 aura été un des plus rigoureux et des plus longs que nous avions jamais éprouvés en Normandie.

 

Mai 1917  -  Les méfaits de la foudre.  -  La semaine dernière, pendant que les époux Gardin, à Moyaux, étaient à table, la foudre tomba sur leur maison, ils furent tous deux projetés a terre, mais se relevèrent sans blessure. La toiture en chaume prit feu et le bâtiment fut entièrement brûlé.

 

Novembre 1917  -  Mystérieuse disparition.  -  Une enquête vient d'être ouverte, à Moyaux, arrondissement de Lisieux, sur la disparition d'une dame Pinel, 39 ans, habitant la  commune, que l'on n'a pas revue depuis un an. Les bruits les plus étrange, circulent sur cette disparition, qui cause une vive émotion à Moyaux. La majorité de la population ne croit   pas à une fugue et même des accusations commencent à se produire. Mais il convient d'attendre les résultats de l'enquête.

 

Novembre 1917  -  Disparue depuis un an.  -  La gendarmerie a été appelée à rechercher une dame Pinel, née Marie Collet, 39 ans, qui est disparue depuis près d'un an, à Moyaux elle habitait, on l'a aperçue pour la dernière fois le 18 décembre 1916, vers 10 heures. Cette disparition inexpliquée cause une vive émotion dans la commune la malheureuse femme était bien connue.

 

Mars  1919    -     Le mystère de Moyaux.   -    A la fin de l'année 1917, la mystérieuse disparition d'une dame Pinel, née Marie Collet, 39 ans, Journalière à Moyaux, causa une vive émotion dans cette commune. Le silence s'était fait depuis sur cette disparition. Or, le 13 mars, Mme Denise, domestique chez M. Boivin-Champeaux, sénateur, aperçut dans une  mare située au bord d'un chemin rural, une jambe humaine surnageant à la surface.

La Justice fut aussitôt prévenue, le parquet se transporta à Moyaux et constata que non seulement une jambe, mais un thorax entier, auquel le crâne adhérait, était remonté à la surface de l'eau. 

Des vestiges de vêtements qui tenaient encore et ce débris humain ne laissent aucun doute que l'on se trouve bien en présence des restes d'une femme.

Après de multiples recherches, les magistrats ont pu reconstituer le cadavre presque en entier, et les débris ont été transportés à Lisieux pour être soumis au docteur Loisnel, médecin légiste. Tout laisse supposer qu'il s'agit bien du cadavre de Mme Pinel. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Avril  1919    -     La disparition de la femme Pinel.   -    Suivant le rapport de M. Loisnel, médecin légiste, les ossements et débris trouvés dans la mare située sur la propriété de M. Boivin-Champeaux, sont bien les restes du cadavre de Mme Pinel.

L'instruction continue. On espère éclaircir bientôt le mystère qui entoure cette affaire. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1921  -  Voleurs de bestiaux.   -   Georges Sauvegrain, 30 ans, journalier à Moyaux, canton de Lisieux, était poursuivi pour vols de bestiaux dans les arrondissements de Lisieux et Pont-Audemer. Le lendemain, les bêtes volées étaient amenées au marché de Pont-l’Évêque.

Le produit de ces vols était versé à la femme Renier, maîtresse de Sauvegrain, laquelle n'ignorait pas la provenance de cet argent.

Le Tribunal de Pont-l’Évêque condamne Sauvegrain à 5 ans de prison et 10 ans d'interdiction de séjour. La femme Renier, à 1 an de prison avec sursis. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923  -  Médaille militaire.  -  La médaille militaire a été attribué à la mémoire du caporal Ernest Hausey du 403e régiment d'Infanterie. « Mort pour la France »
Arrivé un des premiers avec son escouade, près des
tranchées ennemies, a combattu énergiquement, jusqu'au moment il a été grièvement blessé, le 25 septembre 1915, près de Ville-sur-Tourbe. Mort pour la France, été cité. (Croix de guerre).
M. Ernest Hausey, était le fils aîné de M. Alfred Hausey, propriét
aire à Moyaux.

 

Juin 1923   -  Écrasé sous un rouleau   -   M. Louis Romain, régisseur à Moyaux, canton de Lisieux, travaillait dans un champ avec son fils René, 11 ans. L'enfant conduisait un rouleau pendant que son père semait.

A un moment, M. Romain quitta son fils pour aller dans un champ voisin. Lorsqu'il revint, il trouva son enfant écrasé sous le rouleau.

On suppose que pendant l'absence de son père, le jeune René aura voulu monter sur le rouleau en marche et que, manquant son coup, il sera tombé dessous. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1925  - Incendie.  -  Un incendie occasionné par la foudre s'est déclare dans un bâtiment a usage d'habitation, de cave, d'étable et de poulailler, situé à Moyaux et appartenant  à M. Asse Émile, propriétaire au hameau de la Ferronnière.

Malgré la promptitude des secours organisés, le bâtiment a été complètement détruit. M. Asse estime son préjudice à 25.000 fr., son frère Frédéric n'a pu encore évaluer ses pertes M. Henri Ledet, sous-locataire, a une partie de son mobilier détruit, il estime son préjudice à 1.000 francs.

MOYAUX (Calvados)   -   Rue de Lisieux

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