1696
- A travers le
passé du Calvados.
- Facétieux
magistrat -
En 1696. le lieutenant du vicomte d'Orbec, premier assesseur au
bailliage, et son frère, du nom de Le Bourgeois, se livraient, en
compagnie des Montreuil leurs cousins germains, à des excès et à des
insanités qui dépassent tout ce que l’on peut imaginer. A Orbec même,
cet incroyable magistrat avait assassiné, à coups de bâton, un sergent
à cheval, et à coups de sabre un perruquier de la ville : les pièces de
l'information étaient au greffe.
A
Rouen, il courait les rues la nuit avec une bande de polissons, cassant
les enseignes des marchands, et se livrant à toutes espèces de folies en
plein cabaret.
A
Vimoutiers, les mêmes bandits, l'année de la cherté, c'est-à-dire en
1693-94, étant logés au cabaret de « l’Ecu », commirent
des insolences abominables, qui sont racontées dans l'enquête en termes
très crus comme suit : « Ils c... et p... dans des pots de chambre
et les jetaient par les fenêtres sur les marchands qui étaient au
marché, creusaient des pains en dedans, les remplissaient d'ordures ou en
frottaient le pain, et le jetaient aux pauvres qui les mangeaient, étant
morts de faim, ne pouvant trouver autre chose, à cause de la grande
cherté du pain ». Lisieux et Livarot eurent des répétitions de ces
scènes honteuses.
Pour
que rien n'y manquât, l'impiété figure au nombre des crimes dénoncés
contre eux, à la requête de M. de Barlemont, avocat du roi à Argences.
L. DUVAL. (Généralité d'Alençon sous Louis XIV).
(Source : Le Moniteur
du Calvados : juillet 1938)
Février
1790 - Suite de décret sur la division du
Royaume. - Département
de Caen :
l’Assemblée
nationale d’après l’avis de son comité de constitution
décrète :
- 1° Que le département de Caen et divisé en
six districts dont les chefs-lieux son Caen, Bayeux, Vire, Falaise,
Lisieux, Pont-l’Évêque.
- 2° Que le tribunal du district de Lisieux sera
placé à Orbec.
- 3° Que la ville de Pont-l’Évêque réunira
l’un & l’autre établissement de son district, mais que la ville d’Honfleur
aura aussi un tribunal du même genre, & que les ressorts es deux
sièges seront déterminé par l’Assemblée Nationale sur les mémoires
qui seront fournis à cet effet. (Source : Archives Nationales)
Février
1790 - Le 5 février 1790, paraissait le
décret officiel de l’Assemblée nationale sur la formation du Calvados.
(Source : Archives Nationales)
Avril
1831 -
Un orage. -
Malgré la
température froide qui s'est fait sentir depuis quelque temps, au
commencement de la semaine dernière la ville d’Orbec a éprouvé un
violent orage. La foudre est tombée trois fois sur différents points,
sans avoir heureusement occasionné d'accidents, ni même de dommages
notables.
Cet
orage était accompagné d'une pluie tellement abondante que plusieurs
rues de la ville formaient de véritables torrents, et que celles où
l'écoulement des eaux était moins
facile ont été inondées pendant une partie de la journée. (Le Pilote
du Calvados)
Septembre
1831 -
On lit dans le Patriote de Lisieux.
- M.
Donis, médecin à Orbec, nous signale un fait qui intéresse trop
l'humanité pour ne pas mériter toute l'attention du gouvernement. Depuis
cinq mois, ce médecin donne des soins à une malheureuse aliénée,
âgée de plus de soixante ans.
M.
Douis a fait des démarches multipliées pour obtenir l'admission de cette
femme au Bon-Sauveur à Caen, établissement spécialement destiné aux
aliénés. Ces démarches sont demeurées sans résultat, M. le préfet du
Calvados a répondu que la condition de l'admission était de faire
interdire cette femme et de verser une somme à l'Hospice. De nouvelles
démarches de M. Douis auprès du sous-préfet et du directeur de
l'établissement sont restées sans effet. Cependant la malheureuse , sans
ressources pécuniaires, est sujette à des crises fréquentes qui forcent
à la lier sur son lit, pour éviter des accidents, sa fille, âgée de 20
ans, a succombé à une profonde impression de frayeur que lui causa le
délire de sa mère, qui ne reçoit plus de secours que d'une voisine qui
ne la soigne qu'avec effroi et qui ne se sent pas la force de continuer ce
ministère de pitiés.
Nous
espérons que la publicité donnée à ces faits suffira pour déterminer
l'autorité locale à s'occuper sur-le-champ d'une infortunée qui est
exposée à périr de misère et d'abandon.
( Constitutionnel.)
-
Les conditions d'admission dans la maison du Bon-Sauveur sont faciles à
remplir, et nous sommes convaincus que si M. le procureur du Roi de
Lisieux eût connu l'état de la femme au nom de laquelle l'humanité
réclame de prompts secours, il eut, aux termes de l'article 491 du Code
civil, provoqué son interdiction, et que le tribunal de Lisieux, en la
prononçant eût ordonné que la malheureuse fut placée dans un hospice
quelconque, aux frais de qui de droit, puisqu'elle est sans ressources.
La
maison du Bon-Sauveur, dont il serait difficile d'évaluer aujourd'hui la
richesse, ne recevant pas cependant gratis ceux qu'accable une double
infortune, pauvreté et aliénation mentale, c'est à la ville d'Orbec, si
elle n'a pas un hospice qui puisse recevoir la malheureuse, ou bien au
département, a payer sa pension dans l'établissement. Il serait par trop
immoral d'abandonner plus longtemps une personne dans un état aussi digne
de pitié, et au lieu d'une réponse simplement indicative des conditions
d'admissibilité à l'hospice du Bon-Sauveur, il nous semble que
l'administration devait éveiller l'attention du ministère public sur les
faits qui lui étaient signalés. (Le Pilote du Calvados)
Septembre
1833 -
Projet d'emprunt à Orbec.
- La
ville d'Orbec, voulant faire construire de nouvelles halles,
obtenir des élargissements, et faire passer dans son intérieur la route
nouvelle, a résolu de contracter un emprunt de 50 000 fr. La somme a donc
été votée par le conseil municipal, qui, dans les plus haut imposés,
appelés dans cette délibération, a trouvé une opposition tout a fait
malveillant et quatre carlistes, nous écrit-on, poussés par la tendance
la plus rétrograde, ont fait tous leurs efforts pour que la commune
n'allouât pas aux différents travaux que nous venons d'indiquer, la
somme que le conseil a décidé de leur affecter. (Mémorial du Calvados)
Octobre
1833 -
Arrestation de Robine. -
Le nommé
Robine, de Montgarout (Orne) a été arrêté le 8 de ce mois, par la
gendarmerie d'Orbec, à l'instant qu'il portait, soigneusement cachés
dans un panier, les fragments d'une croix d'église. Ce meuble en cuivre
argenté parait neuf, et avoir été rompu à dessein.
Au
moment de l'arrestation, Robine se trouvait muni d'une petite lanterne,
d'allumettes et d'amadou, tout porte donc à croire que cet individu est
un des voleurs qui, depuis quelque temps, dévalisent si fréquemment nos
églises. (Mémorial du Calvados)
Janvier
1834 -
On nous écrit de
Lisieux.
- Le
lundi 6 de ce mois un incendie a éclaté dans le séchoir du sieur
Langlois, blanchisseur de fils à Orbec.
Environ
500 livres de fils et 60 perches de 18 pieds de long ont été brûlés.
La perte, en y comprenant le dommage occasionné au fourneau, a été évaluée
à 1 800 f. La malveillance a été étrangère à ce désastre. (Mémorial
du Calvados)
Juin
1843 -
Nouvelles du département.
- Dimanche,
les processions de nos diverses
paroisses ont parcouru la ville par un beau temps et au milieu de
l'affluence de la population. Plusieurs reposoirs élégants attiraient
l'attention des nombreux curieux qui se portaient en foule dans les rues
où ils se trouvaient établis. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1843 -
Nouvelles Locales. -
Lundi dernier, l'eau qui n'a cessé de tomber toute la journée et
une partie de la nuit, a gonflé extraordinairement les rivières de Vie
et de Dives. Lundi soir, Vimoutiers avait, dans ses rues, un torrent de
plus d'un mètre de hauteur qui a causé les plus grands ravages.
Mardi
on évaluait la perte à environ 200 000 fr. Ces dégâts ne sont rien
auprès des pertes éprouvées dans la vallée d'Auge qui a été
complètement submergée, et qui n'est encore aujourd'hui qu'un vaste lac.
L'orage s'est étendu dans la vallée d'Orbec ; plusieurs bestiaux ont
été entraînés, et quelques usines ont eu à souffrir. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1846 -
Rapport du jury central de l’exposition des produits de l’industrie
française en 1844. -
Nous venons de recevoir communication du rapport dont nous venons
d'écrite le titre.
Ainsi
la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à
la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or,
Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions
honorables, Quatre citations favorables.
Mais
avant d'en venir à ce détail, nous ne pouvons nous dispenser de faire
remarquer qu'en 1798 date de la première exposition, on ne comptait que
110 fabricants qui y eussent envoyé leurs produits et que la dixième,
celle de 1844, en a vu 3 960. Quel développement en près d'un
demi-siècle.
Tissus
de laine. -
M. Alex Lenormand, de Vire, a obtenu une médaille d'argent pour sa
fabrication de draps. Toutes les opérations relatives se font dans cet
établissement fondé depuis peu d'années, et qui, aux belles qualités
de ses produits, joint des prix très modérés.
M.
Johel-Desmares, de la même ville, a obtenu le rappel de la médaille de
bronze qui lui a été décernée aux deux dernières expositions. Les
laines sont lavées, teintes, cardées, filées, dans sa manufacture de
draps bien fabriqués et à des prix modérés.
Madame
veuve Bordeaux-Framel et fils, de Lisieux. emploient 300 ouvriers et
mettent en œuvre 300 000 kil. de laine qu'ils convertissent en draperies
communes et frocs Cette fabrique n’existe que depuis 1834.
Médaille
de bronze. -
M, Bouvry, à Orbec, a été l'objet d'une mention honorable
pour ses fabrication de frocs, présentés pour la première fois à
l'exposition.
Mention
honorable à M. Le Bailly, de Vire, pour les peaux de vache et de veau
qu'il a exposés, dont la qualité parait très bonne et justifie la
réputation de ce fabricant. Ainsi la part du département du Calvados
dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a
été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de
bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables. Le compte
que nous venons de rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant
une récompense des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit
être un encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la
même route, peuvent prétendre à un égal succès.
Ainsi
la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à
la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq
médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions honorables,
Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de rendre, s'il
est, comme nous le disions en commençant une récompense
des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit être un
encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même route,
peuvent prétendre à un égal succès. (Source : Journal de Honfleur)
Décembre
1846 - Cour d'assises du Calvados.
- Briant jeune, d'Orbec,
qui a déjà subi une condamnation pour vol d'abeilles était, cette fois
accusé de s'être introduit à l'aide d'une fausse clé, dans le cellier
du sieur Bonnard et d'y avoir volé 300 litres de cidre et du bois.
Déclaré coupable, mais avec circonstances atténuantes, Briand a été
condamné à 5 ans d'emprisonnement.
—
Le sieur Huard, de Ste-Marie Aumont, accusé d'attentat à la pudeur, a
été acquitté. Cette affaire est la dernière de la session. (
source : Journal de Honfleur)
Mars
1848 - CITOYENS.
- La République est aujourd'hui le gouvernement de la France.
Caen l'a déjà accepté.
—Il
n'y a plus de partis à Caen, il n'y a que des citoyens français ayant à
cœur de voir la patrie libre, forte, prospère.
Oui
! la France sera libre ! car la France entière approuve la conduite
héroïque de la population de Paris, victorieuse en quelques heures d'une
royauté qui se croyait la plus puissante et la mieux affermie de
l'Europe. Quel roi pourrait aujourd'hui venir lui imposer sa volonté
seule, en l'appuyant sur les baïonnettes ? Mais les baïonnettes
sont intelligentes. Le soldat est du peuple et il en comprend
les droits ! il ne protège pas celui qui les viole.
—
La liberté est confiée aujourd'hui à tous les citoyens, car tous les
citoyens font partie de la force armée ! La liberté est aujourd'hui
garantie à la France. Oui ! la France sera libre !
La
France sera prospère, son gouvernement, s'est déjà occupé du sort des
travailleurs ! Que les ouvriers soient tranquilles. C'est d'eux que vient
la richesse nationale.
Est-ce
qu'un gouvernement véritablement républicain pourrait ne pas s'occuper
de leurs intérêts !...
Mais
sans l'ordre, Citoyens, il n'y pas de prospérité, de force, de liberté
!...
Nous
nous coaliserons tous pour, que l'ordre règne parmi nous. N’oubliez pas
que l'ordre repose en ce moment sur les hommes dont le dénouement a
accepté le pouvoir qui leur a été délégué par le peuple : leurs noms
sont connus, il faut que nous leur prêtions notre concours infatigable.
Au
nom de l'ordre, au nom du peuple, nous vous adjurons, Citoyens, de vous
réunir sous la même bannière, en criant du fond de notre cœur : Gloire
à la Nation, et vive la République française !
(source Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Le drapeau. -
( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe
visible de l'unité nationale.
Considérant
dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une
manière invariable.
Arrête
: Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau national,
sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de la
Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du peintre
David.
Art.
2. — En conséquence, les trois couleurs nationales, disposées en trois
bandes égales, seront à l'avenir rangées dans l'ordre suivant : le bleu
attaché à la hampe, le blanc au milieu, le rouge flottant à
l'extrémité. (source Journal de
Honfleur)
Mars
1848 -
Le gouvernement provisoire de la république décrète :
1e La journée de travail est diminuée d'une heure.
En
conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite
à dix et en province, où elle avait été jusqu'ici de douze heures elle
est réduite à onze. (source
Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Des troubles à Orbec.
-
Les fauteurs des troubles de Bernay et de Brionne se sont
présentés à Orbec et ont exigé de plusieurs fabricants de rubans
designer un tarif qu'ils présentaient, annonçant en cas de refus,
l'arrivée de 1 500 de leur camarades. (source Journal de Honfleur)
Avril
1848 -
Nouvelles locales. -
Les fauteurs des troubles de Bernay et de Brionne se sont
présentés à Orbec et ont exigé de plusieurs fabricants de rubans de
signer un tarif qu'ils présentaient, annonçant en cas de refus,
L'arrivée de 1 500 de leur camarades.
(source Journal de Honfleur)
Avril
1848 -
Nouvelles diverses.
-
D'après un arrêté du ministre de l'instruction publique et des
cultes, du 28 avril, les salles d'asiles porteront désormais le nom
d'écoles maternelles. (source
Journal de Honfleur)
Mai
1848 -
Nouvelles diverses.
-
Les conscrits des classes antérieures à 1847 qui étaient restés
faisant partie de la réserve, ont reçu ordre de rejoindre,
Le
nombre de ceux de la classe de 1847, dans la répartition de 1 055 que
doit fournir le département du Calvados, est pour le canton de Honfleur
de 38 sur 146 inscrits.
Le
conseil de recrutement établi à Caen s'assemblera les 8 et 9 mai pour
l'examen et l'admission des remplaçants.
(source Journal de Honfleur)
Mai
1848 -
Nouvelles diverses.
-
Il est enjoint à MM. les Maires de ne délivrer des passeports
pour Paris aux ouvriers que dans le cas où ceux-ci justifieraient qu'ils
y seront utilement employés.
Les
ouvriers qui avaient leur domicile à Paris avant le 24 février seront
seuls admis désormais dans les ateliers nationaux, les autres seront
dirigés sur leur département respectif. (source Journal de
Honfleur)
Novembre
1848 -
Nouvelles Nationales. -
La constitution sera proclamée dimanche prochain dans toutes les
communes des départements. Nous ne connaissons pas encore le cérémonial
qui sera observé ici, ou ce qui sera décidé sur l'élection
précédemment fixée au même jour.
( Journal de
Honfleur )
Novembre
1848 -
Nouvelles Locales. - Un vol a été commis la semaine dernière à Orbec, le
nommé Plouin, passant devant le magasin d'horlogerie de M. Perrier, donna
un coup de poing dans un des carreaux de la devanture, décrocha une des
vergettes aux-quelles étaient suspendues
les montres, et se sauva avec, une dame qui lui vit faire le coup, cria
« au voleur », des voisins l'arrêtèrent et le mirent
à la disposition du commissaire de police.
(source Journal de Honfleur)
Août
1849 -
Nouvelles Locales. -
Il
y avait dans une commune voisine d'Orbec un établissement où il se
passait des choses incompréhensibles, tout le pays s'en effrayait et ne
savait ce qui causait son effroi ; le silence que chacun observait,
accroissait la crainte, et les victimes, car sans doute, il y avait des
victimes, ne faisaient entendre aucune plainte.
Ce
devait donc être bien affreux, mais enfin il y a quelques semaines, un
brave homme est rencontré dans la rue, gisant à terre, presque sans
connaissance, on le relève, on lui donne des soins, on remarque sous sa
blouse une sacoche qui a dû être bien garnie, mais qui est vide, le
contenu s'étant échappé par les deux bouts. L'intérêt qu'il inspire,
la curiosité qui presse multiplient les questions, et la gendarmerie qui,
comme le solitaire, veut tout voir et tout savoir, trouve sans s'y
attendre, la clef que depuis longtemps elle désespérait de découvrir.
Ce
brave homme se rendait paisiblement chez lui lorsque, passant devant un
café, il est sollicité par une jeune couturière d'y entrer. Après des
refus d'une part, des instances de l'autre, il cède et de demi tasses en
demi tasses, de petits verres en petits verres, le pauvre homme ne
s'aperçoit pas que sa sacoche est allégée, et quand le tour est fait,
on le met à la porte sans plus s'inquiéter des suites, qui ne devaient
être probablement pour cette aventure autres que celles de précédents
actes semblables.
Quelques
éclaircissements mettent sur la voie. On entre dans le café, on saisit
l'individu qui l'exploite, deux femmes qui lui venaient en aide, plusieurs
couteaux-poignards qui se trouvaient dans ce domicile et une somme de 865
fr. dont faisait probablement partie celle de 230 fr. qui n'était plus
dans la sacoche.
De
là instruction judiciaire. Elle fait connaître que l'ouvrière était
l'appât dont on se servait pour faire entrer dans cet établissement les
passants assez mal avisés pour s'y laisser prendre, que s'ils
résistaient à l'effet des liqueurs alcooliques, des poudres soporifiques
leur venaient en aide, et que si ces moyens ne suffisaient pas, la force
brutale du maître en avait bientôt raison.
L'audience
du tribunal correctionnel de Lisieux, du 24 juillet, avait attiré la
foule qui n'a pas entendu sans quelque satisfaction le jugement qui
condamne Delarue, le maître du café, à 3 ans d'emprisonnement, la fille
Le Tur, sa concubine et sa complice, tant dans les vols que dans les coups
et blessures, à un an et un jour d'emprisonnement, la fille Hamel, leur
complice, déjà reprise de justice pour vols, à deux ans de la même
peine, plus et solidairement aux dépens et à la restitution des sommes
par eux volées reconnues monter à 449 fr. à pendre sur les 865 fr.
saisis au moment de l’arrestation des coupables.
(source Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Cours d’Assises du Calvados. - Audience
du 13.
La
session de mai a commencé le 10, et doit se terminer le 24. Plusieurs
vols, des faux, des coups et blessures, une banqueroute frauduleuse, y
sont déférés, ainsi que deux
cas d'incendie, 2 viols, un attentat à la pudeur, 2 infanticides.
L'arrondissement
de Pont l'Évêque n'y fournit que trois jurés MM. Bénard, de Beaumont ;
Larguillier, de Trouville ; Mermet, de Criquebeuf. Audience du 11 mai.
C'était
encore une accusation de viol attribué à un boucher de Ste-Marguerite,
arrondissement de Lisieux, contre une veuve de 56 ans, acquittement.
—
La seconde affaire de ce jour
concernait un nommé Frédéric Bertre, dit l'Herbage, dit la Chouette,
qui a été convaincu d'avoir, le 1er février, sur la route
d'0rbec, à la suite d'une rixe, frappé violemment à la tempe avec un
caillou, le sieur Potel qui a expiré après 22 jours de souffrance. il
n'a été condamné qu'à cinq années d'emprisonnement, minimum de la
peine. (Source : Le Journal de Honfleur)
Novembre
1852 - Cour d'assises du Calvados.
-
Audience du 17 novembre.
—
Jacques Couture,
propriétaire demeurant à Orbec, accusé d'avoir commis sans violence des
attentats à la pudeur sur deux petites filles âgées de moins de douze
ans, subira trois ans d'emprisonnement. Cette affaire est la dernière de
la session. (Source : Le Journal de Honfleur)
Février
1853 -
Organisation de pompiers.
- Il
y a par exemple, urgence de voter les fonds dans toutes les communes
pouvant s'associer, pour avoir au moins deux corps de pompiers par canton.
Nous entrons dans la saison des incendies. Il y a déjà eu des sinistres
graves, et malheureusement les cantons dont j'ai le regret d'avoir à
faire, comme rappel, l'indication ci-après, sont encore en retard de
faire leurs propositions :
Ryes,
Trévières, Creully, Tilly, Évrecy, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau,
Coulibœuf, Orbec.
J'invite
les corps municipaux de ces cantons à se reporter aux instructions qui
leur ont été données aux n° 2 et 9 du Recueil. Les communes des 28
cantons ayant fait leurs propositions peuvent, vu l'urgence, considérer
l'organisation comme approuvée et la faire fonctionner. Le Préfet attend
la très prochaine nomination des officiers, qui est soumise à
l'institution par l'Empereur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 -
Écoles de filles. - Je
ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de filles.
Le Conseil général, d'accord avec les efforts de l'Administration et la
haute sollicitude du gouvernement, a voté des fonds importants pour
encourager ces écoles, d'où dépendent, en grande partie,
l'amélioration matérielle et morale du sort des classes laborieuses.
Les
communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles, doivent
profiter de la session de février pour, soit a elles seules, soit en se
réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable lacune.
Des
subventions leur seront assurées comme à celles précédemment
établies.
Asiles
ouvroirs.
-— II en sera de
même des localités qui
établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour les
adultes.
Maisons
d'écoles.
— Des subventions seront également assurées aux communes qui
justifieront de leur bon vouloir et de leurs sacrifices pour établir de
bonnes maisons d'école et surtout pour bien aérer, en conformité des
instructions, celles qui ne sont pas dans les conditions hygiéniques
voulues.
Logements
insalubres.
— Enfin, là session
de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour toutes les
localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse les dispositions
de la loi du 13 avril 1850, relatives à l'assainissement des logements
insalubres ( n° 22 du Recueil, page 258 ) et la recommandation du
chauffage des lavoirs publics ( page 257 du même Recueil ).
Le Prèfet du Calvados, Pierre Le Roy
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 -
Nouvelles locales. - L'hiver,
pour s'être fait attendre, ne nous a pas oubliés. Depuis trois jours, le
froid est vif, et il est tombé dans notre contrée une certaine quantité
de neige. La gelée se fait sentir chaque nuit.
Ce
changement de temps ne fera que du bien aux récoltes. Il n'en sera pas de
même pour les fruits de nos jardins et de nos vergers, compromis par une
végétation prématurée . (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1853 - Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence
de M. le conseiller Lentaigne. Audience du 28 Février 1853.
Affaire
d’Orbec
- Nous avons déjà
rendu compte des détails de ce crime épouvantable, et nos lecteurs se
rappellent sans doute les horribles circonstances dans lesquelles le
nommé Léger Chanet, tanneur et corroyeur, marié et père de famille, a
assassiné la fille Justine Fresne, sa concubine.
C'est
pour répondre de ces faits qu'il comparaissait lundi dernier devant la
justice, il avait choisi M. Blanche pour défenseur.
Après
avoir avoué, dans un premier interrogatoire, qu'il avait tué la fille
Fresne, l'accusé a prétendu et prétend encore à l'audience qu'il s'est
trouvé dans la nécessité de se défendre. Il raconte que, pendant le
souper, sa maîtresse avait plusieurs fois exprimé la volonté de le
tuer, et qu'elle avait été chercher des pistolets dans, ce but, puis,
qu'elle s'était jetée sur lui, après le départ de Vergniaux, avec un
couteau de chasse dont il était parvenu à se garantir, enfin,
qu'effrayé par ces cris : « Il faut que je te tue » il lui avait tiré
deux coups de fusil, dont le dernier à bout portant.
M.
l'avocat général Mourier a établi dans son réquisitoire, ainsi que
dans une réplique pleine de verve et d'éclat, l'invraisemblance de ces
allégations. Quant aux circonstances atténuantes, il s'en est rapporté
à la sagesse du jury.
Celui-ci,
après une courte délibération, rejette les moyens d'excuse présentés
par l'accusé, c'est à-dire la circonstance de provocation qu'il
invoquait à son appui. Il le déclare coupable d'homicide volontaire et
de préméditation, enfin il admet en sa faveur des circonstances
atténuantes. Chanet est, en conséquence, condamné aux travaux forcés
à perpétuité. Il est minuit et demi lorsque M. le président lève la
séance. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Avril
1853 -
Nouvelles locales.
- On
lit dans « Le Normand », de Lisieux : Des personnes que nous
croyons bien informées annoncent que le tracé de la ligue de Paris à
Cherbourg est définitivement arrêté jusqu'à Lisieux. Cette ligne
arriverait dans notre département par un endroit dit la « Croix-de-Pierre »,
à distance égale à peu près d'Orbec et de Thiberville, elle entrerait
ensuite dans la vallée de St-Paul-de-Courtonne, suivrait celle de
Courtonne-la-Ville, de Courtonne-la-Meurdrac, de Villers-sur-Glos et
déboucherait dans les prairies de Beuvillers, près le pont de Glos, pour
arriver à la station de Lisieux, dont l'embarcadère serait placé entre
les routes de Livarot et
Orbec et aussi rapproché que possible de la ville.
—
Aussitôt que l'on aura mis la main à l'œuvre, les travaux seront poussés
avec la plus grande activité. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Les orages.
-
Les journaux du Calvados et de l'Eure, que nous avons reçus,
mentionnent de violents orages ressentis sur plusieurs points de ces
départements, la semaine qui a terminé le mois de mai. Il y a eu des
dégâts considérables dans les vallées
d'Orbec et de Livarot. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1853 - Instruction publique.
-
Par arrêté du Ministre de l'instruction publique, les vacances
commenceront dans les collèges et institutions, à partir du 10 août.
(Source : Le Journal de
Honfleur)
Septembre
1853 -
Un jugement. -
Le tribunal correctionnel de Lisieux a condamné, un boulanger
d'Orbec, à 50 fr. d'amende envers le gouvernement ; à l'insertion de
l'extrait, du jugement dans les journaux de Lisieux ; à l'apposition de
10 affiches du jugement dans la ville d'Orbec et aux dépens, pour avoir
exposé et mis en vente, dans sa boutique, du pain ne posant pas le poids.
(source Le Journal de Honfleur)
Avril
1854 - Le tribunal de police correctionnelle de Lisieux.
-
Dans son audience du 21 mars, condamne le sieur
Jean-Cyprien-Adolphe Mardout, âgé de 48 ans, tailleur d'habits, né à
St-Cyr-du-Ronceray, demeurant à Orbec, à un mois d'emprisonnement et 2
000 fr. d'amende pour habitude d'usure. (source Le Journal de Honfleur)
Août
1854 -
Réunion de Cerqueux à Friardel,
et de La Vespière à Orbec. -
Sur la proposition de sa Commission des affaires diverses , le
Conseil émet l'avis qu'un travail d'ensemble soit étudié, afin de
réduire à deux les communes de Cerqueux, Friardel, Orbec et La Vespière.
Les
tableaux d'assemblage des communes d'Orbec et de La Vespière, délivrés
par M. le Directeur des contributions directes. La délibération du
Conseil municipal d'Orbec, du 11 juin 1854, celle de La Vespière, à la
date du 25 du même mois. Le rapport de M. le Sous-Préfet, L'avis du
Conseil d'arrondissement de Lisieux, sur les deux projets de réunion. Le
rapport de M. le Préfet, considérant que les habitants de la
commune de Cerqueux s'opposent énergiquement à leur réunion à la
commune de Friardel, ils se fondent principalement sur ce que l'église de
Friardel ne serait pas centrale, que les villages de la section B, en sont
éloignés de 5 à 6 kilomètres, que les deux
communes réunies présenteraient une configuration disgracieuse et
incommode, l'église de
Cerqueux est en bon état et plus grande que celle de Friardel, et qu'elle
a de grandes chances d'être érigée en succursale, qu'enfin, une maison
presbytérale fort convenable est gratuitement offerte à la commune, par
Mme Desmoutis.
Qu'en
faveur de la réunion, on dit que Cerqueux est déjà réuni à Friardel,
pour le culte, que les deux communes isolées ne peuvent construire une
mairie et une maison d'école, dont la nécessité se fait vivement
sentir, et qu'après la réunion, les ressources réunies permettraient
d'atteindre ce but. Les enquêtes ne sont pas favorables à la
réunion, que la configuration des communes réunies serait évidemment
mauvaise, qu'une partie de Cerqueux serait beaucoup trop éloignée de
l'église, où, dans l'état actuel des choses, les habitants de la
section B ne vont jamais, que le Conseil d'arrondissement a conclu au
rejet du projet, qu'il y a donc lieu de se prononcer contre la réunion
telle qu'elle est projetée, sauf à examiner s'il ne serait pas possible
de concilier les intérêts civils et religieux de ces deux communes, par
un remaniement général des quatre communes de
Cerqueux, Friardel, Orbec et La Vespière.
La
réunion de La Vespière à Orbec a été demandée par cette dernière
commune, mais qu'elle a soulevé une opposition sérieuse, même parmi les
habitants d'Orbec, que tous les habitants de la Vespière protestent
contre cette réunion, que l'opinion du Juge de paix, qui a procédé à
l'enquête, est favorable à la réunion, mais que le Conseil
d'arrondissement s'est prononcé contre. Cependant, il faut
reconnaître que la réunion d'au moins une partie de la commune de La
Vespière à Orbec devient une nécessité, puisque ces deux
communes sont déjà réunies pour le culte, les enfants de La
Vespière reçoivent l'instruction à Orbec, moyennant une faible
rétribution, il n'y a qu'un cimetière pour les deux communes,
qu'à ce moyen La Vespière profite de tous les avantages d'Orbec sans en
supporter les charges. Mais cette affaire ne paraît pas non plus
suffisamment instruite, la simultanéité des demandes de réunion
de Cerqueux à Friardel et de La Vespière à Orbec doit porter le Conseil
général à demander une nouvelle instruction, afin de savoir s'il ne
serait pas plus convenable, dans l'intérêt de l'Administration et des
populations, de faire un remaniement général des quatre communes, que de
repousser ou d'adopter des projets qui ont soulevé tant de réclamations
diverses. Est d'avis qu'un travail d’ensemble soit étudié, afin de
réduire à deux les communes de Cerqueux, Friardel, Orbec et La Vespière.
Novembre
1854 - La foire d’Orbec.
-
Favorisée par un très beau temps, la foire d'Orbec parait avoir
donné, cette année, des résultats fort satisfaisants. Les marchandises
mises en vente ont été enlevées, en peu de temps, à des prix
généralement assez élevés. Les chevaux et les bestiaux de toute
espèce, notamment, paraissent s'être vendus très
facilement et fort chers.
Comme
il arrive dans toutes les foires, des vols ont été commis. Une femme a
eu sa poche coupée et un petit sac en cuir qui contenait une somme de 100
fr. lui a été enlevé. Une autre femme a déclaré à la police locale
qu'on lui avait dérobé sa bourse qui renfermait 560 fr. en or. Enfin un
domestique s'est plaint de la soustraction d'une somme de 55 fr. qu'il
portait sur lui. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1855 - Découverte macabre.
- Le
26 février dernier, le nommé Chevalier (Louis-Venant), âgé de 60 ans,
né et demeurant à Beaumé-sur-Dives, a été trouvé mourant sur la
berne de la route de Moult à Orbec, dans la traverse de la commune d'Ecajeul,
bientôt après il a succombé. On attribue sa mort à l'ivresse.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - Un accident. -
Lundi
dernier, la voiture qui fait le service de Bernay à Orbec, a versé en
descendant la côte du Câble, malgré la précaution prise par le
conducteur d'enrayer les roues, mais la mécanique a cassée et la voiture
entraînée sur une pente rapide est ailée verser sur un des côtés de
la route.
Les
dix personnes que contenait la voiture ont été blessées plus ou moins
grièvement : le conducteur a été blessé à la figure ; M. Doublet,
receveur de l'enregistrement à Yvetot, a reçu une forte blessure à la
tête, et M. le Marquis de Rochemaure, vieillard de 90 ans, ancien
général et grand-maître des cérémonies sous l'empire, a été très
grièvement blessé, il a été déposé à l'hôtel de France, où les
soins les plus empressés lui sont prodigués, mais la gravité de ses
blessures et son grand age font craindre les suites de cet accident.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - On lit dans l’Écho Bayeusain.
- M. le
général marquis de Rochemaure, une des victimes de l'accident arrivé à
la voiture de Bernay à Orbec, a succombé, vendredi dernier, sans avoir
pu donner aucun signe de connaissance depuis le moment de sa chute.
Après
un service funèbre célébré avec une grande pompe dans l'église
d'Orbec, le corps de M. de Rochemaure a été transféré dans une de ses
terres, aux environs du Mans. — La famille de l'illustre défunt a
laissé aux pauvres d'Orbec des marques de sa munificence.
Un
taupier des environs de Vimoutiers, qui se trouvait aussi dans la voiture,
est mort également, dit-on, des suites de ses blessures.
Les
autres personnes qui ont été blessées en même temps sont maintenant en
voie de complète guérison. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1855 - Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence,
de M. le conseiller Le Menuet de la Jugannière. Audience du 2 août.
Le
2 mai dernier, les époux Quesnel, demeurant à Orbec, quittèrent leur
maison, le mari, vers 3 heures du matin, la femme à 8 heures. Cette
dernière ferma, avec soin, les portes et les contrevents. En rentrant
dans l'après-midi, ils s'aperçurent qu'un contrevent avait été forcé,
un carreau de la fenêtre brisé et cette fenêtre ouverte et escaladée.
Ils constatèrent, de plus, que leur armoire avait été fracturée et
qu'on leur avait dérobé une somme de 150 fr. en or qui y était
renfermée.
Le
15 du même mois, dans la journée, un malfaiteur força le contrevent de
la maison habitée par le sieur Lecourt, à Cerqueux, et, après avoir
brisé un carreau de la fenêtre, il l'ouvrit, l'escalada et s'introduisit
dans la cuisine. Il prit, dans cet appartement, une certaine quantité de
pain, de la viande cuite, du sucre, un pot en terre, un panier et un
fouet. Il vola encore une bouteille d'eau-de-vie dans une armoire non
fermée, enfin, il fractura un autre meuble qui était fermé à clé et
bouleversa, sans rien prendre toutefois, les effets qui y étaient
renfermés. Il espérait trouver de l'argent, mais il n'y en avait pas. Il
fit également des recherches inutiles dans les lits.
Les
soupçons se portèrent sur le nommé Bellière, dit Leprince, âgé de 52
ans, journalier, né à Cerqueux, demeurant à Friardel, déjà condamné
deux fois pour vol et en surveillance. Il fut arrêté et passa des aveux
complets.
Déclaré
coupable sur tous les chefs, Bellière a été condamné à 20 ans de
travaux forcés. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1856 - On lit dans « Le Lexovien » du 16 courant.
-
Lundi soir, après une journée d’une chaleur étouffante, un
violent orage a éclaté sur notre ville et sur toute la contrée. Pendant
plusieurs heures, le tonnerre n’a cessé de gronder avec un fracas
épouvantable ; vers cinq heures, un coup plus violent que les autres a
jeté l’effroi dans toutes les maisons en donnant la certitude que la
foudre avait éclaté sur la ville ; en effet, le tonnerre était tombé
deux fois successivement à la gare du chemin de fer, sur l’extrémité
du bâtiment sous lequel on remise les machines ; il avait pulvérisé un
piquet en chêne, coupé un fil de fer qui attachait un tuyau de poêle,
puis suivi les
rails
sur une longueur de quelques mètres et avait disparu n’ayant
occasionné que ces quelques dégâts insignifiants, mais ayant causé une
frayeur très grande à plus de deux cents personnes qui se trouvaient à
la gare pour l’arrivée du train de Paris.
Pendant
toute la durée de l’orage, les fils du télégraphe ont été
constamment en agitation. La foudre est aussi tombée dans le même moment
sur un peuplier dans le jardin de M. Macé, sur la route de Pont-l’Évêque.
Cet
orage a été accompagné d’une pluie torrentielle ; en un instant les
rues ont été transformées en torrents ; la violence de l’orage était
particulièrement dirigée sur les vallées de Livarot et d’Orbec ; la
pluie y a été accompagnée de grêlons énormes qui ont causé quelques
dégâts aux bâtiments et aux arbres ces grélons étaient de la grosseur
d’un œuf ; et quelques uns, rapportés en ville et pesés à 8 heures
du soir, 5 heures après leur chute, donnaient encore un poids de 40
grammes.
L’orage
a été aussi très violent dans le canton de Saint-Pierre-sur-Dives ; la
grêle y est tombée avec abondance et a abîmé beaucoup de pommiers. A
Ecots, on a ramassé et pesé plusieurs grêlons : il y en avait du poids
de 400 et 420 grammes, un entr’autres, véritable morceau de glace
atteignait le poids énorme de 875 grammes. Dans les herbages les bestiaux
effrayés par l'orage et atteint par ces grêlons, poussaient des
beuglements effrayants.
Cet
orage dont heureusement nous avons peu d’exemples dans notre contrée, s’est
étendu au loin à Thiberville, on dit qu'il a occasionné beaucoup de
dégâts à l’église, dont la couverture a été endommagée et les
vitraux brisés.
Les
journaux de l’Eure et de la Seine-Inférieure en signalent les mêmes
effets. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 - Les inhumations. -
Le dernier
Recueil des actes administratifs du Calvados, contient un arrêté de M.
le Préfet destiné à empêcher que dans les cimetières communaux, les
inhumations n’aient lieu au pied des églises.
En
vertu de cet arrêté, il est interdit aux administrations municipales de
faire, dans les cimetières, aucune concession ou de permettre aucune
inhumation à une distance moindre de deux mètres du mur des églises. (
Le journal de
Honfleur )
Avril
1857 - Un arrêté de M. le Préfet. - Un
arrêté de M. le Préfet, en date du 31 mars dernier, interdit l’usage
des vases de cuivre pour la salaison des poissons, dans toute l’étendue
du département du Calvados, à partir du 1er juillet 1857.
(Source :
Le journal de Honfleur)
Avril
1857 - Les sorciers. -
La
croyance, plus que proverbiale, des habitants de nos campagnes, et même,
pourquoi ne l’avouerions-nous pas, quoique en rougissant, il est vrai, d’un
certain nombre de nos concitoyens. envers les soi-disant sorciers, nous
engage à publier tous les faits parvenant à notre connaissance, et qui
sont de nature à diminuer
ces stupides superstitions, sinon, ce qui serait beaucoup à désirer, à
les détruire entièrement.
C’est
dans ce but que nous empruntons au journal « le Moniteur du
Calvados », le récit suivant :
Décidément
M. Hume est en passe de faire des adeptes dans notre pays normand.
On
porté ce matin à notre Connaissance un fait qui attesterait au besoin
qui attesterait au besoin qu’il existera toujours dans nos campagnes des
gens rusés, battant monnaie sur les superstitions grossières de nos
paysans, et réussissant à se faire des rentes en se déguisant en
sorciers comme aux beaux temps de la cabale et du grand Albert.
Seulement la couleur dramatique s’en va, on ne brûle pas les sorciers
modernes dont les journaux, une dizaine de fois par an, nous révèlent
l'existence ; ils finissent beaucoup plus trivialement par la police
correctionnelle, et par quelques mois de prison.
Tel
est le cas dans lequel se trouve un individu d’une commune sise dans l’arrondissement
de Lisieux. Afin de grossir ses revenus, il avait trouvé bon de pratiquer
la magie blanche, et d'y mêler des consultations médicales. En homme
habile et qui sait la puissance de l’accessoire, il avait décoré dans
le style voulu son cabinet, placé à Orbec. On y voyait des cornues, des
alambics et jusqu’à une chouette, l’oiseau de Minerve. Monsieur le
Rebouteur, tel est le nom qu’on lui donnait tout bas, était bien posé
à six lieues d’alentour, et moyennant les écus de cinq francs qui
venaient en foule, il guérissait les uns, mariait les autres, et sans
payer patente faisait lucrativement son métier de Nostradamus
rustique.
Grâce
à la crainte qu’il inspirait, il était même parvenu, croyons-nous, à
se faire nommer conseiller municipal.
La
justice a trouvé convenable d’interrompre ce commerce passablement
louche, et l’autre semaine elle a fait procéder à son arrestation, à
la grande surprise des voisins qui pensaient bien que les gendarmes
envoyés pour le saisir allaient pour le moins disparaître dans une
trappe invisible ; mais tout s’est très[1]bourgeoisement
passé, et notre homme est maintenant sous les verrous. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juin
1860
-
Un furieux.
-
Mercredi dernier, le sieur Drouin,
boucher à Saint-Aubin-de-Bonneval, se trouvait dans un café à Orbec. Il
était ivre et faisait du tapage pour une tasse brisée qu'il ne voulait
pas payer, le cafetier envoya chercher les gendarmes pour s'en
débarrasser. Drouin furieux, se débattit, arracha les aiguillettes d'un
de ces militaires et ne put être conduit à la prison qu'après une vive
résistance. ( L’Ordre et la Liberté)
Septembre
1860 - La Médaille militaire.
- M.
Seigle, maréchal-des-logis, à Orbec, a reçu, le 12 de ce mois, des
mains de M. le capitaine de gendarmerie, en présence
d'une partie de la brigade réunie à cette occasion, la médaille
militaire, qui lui a été accordée par décret du 15 août dernier.
Cette
honorable distinction, dit le Lexovien, est la juste récompense du
zèle, de l'activité que cet honorable militaire apporte dans tous les
détails de son service. ( Le Lexovien )
Juillet
1861 - Un voleur. -
Il y a quelques
jours, vers onze heures du matin, un habitant d'Orbec, M. Baudouin, était
à déjeuner avec sa femme, convalescente d'une longue maladie, et sa
belle-sœur, Mme Allain, femme d'un entrepreneur de peinture à Brionne.
Tout-à-coup, du bruit se fit entendre dans une pièce à côté. M.
Beandouin se lève, ouvre la porte, et n'est pas peu surpris de se trouver
en face à un effronté voleur, occupé à dévaliser une armoire qu'il
venait de forcer.
M.
Beaudouin, sans être arrêté par la crainte que ce malfaiteur ne soit
armé, se jette sur lui, et, aidé par sa belle-sœur, qui a, dans cette
occasion, fait preuve de sang-froid et d'intrépidité, il arrête le
voleur, qui est remis quelques instants après aux mains de la
gendarmerie. ( L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1861 - Un accident.
- Le
16, un jeune homme de 26 ans, le nommé Hunou, ouvrier terrassier, né et
demeurant à Orbec, a été surpris par un éboulement de terre en
travaillant à une sablière qui se trouve à la Longueville, à l'entrée
d'Orbec.
Quand
on est parvenu à déblayer le terrain, on n'a plus trouvé qu'un cadavre.
( L’Ordre et la Liberté )
Février
1862 - Découverte d’un cadavre.
- Il
y a huit jours, M. le commissaire de police d'Orbec fut prévenu que la
dame veuve Charpentier, née Julie-Joséphine Beaumesnil, âgée de 36
ans, n'avait pas été vue depuis le samedi l'après-dîner, et que
l'appartement qu'elle occupait, rue des Moulins, était fermé en dedans,
ce qui faisait craindre qu'il lui fût arrivé accident. M. le commissaire
de police, assisté du garde-champêtre, se rendit au domicile indiqué,
et, après avoir fait ouvrir la porte par un serrurier, trouva dans la
chambre le cadavre de la veuve Charpentier.
Cette
femme, qui avait la malheureuse habitude de s'enivrer, avait succombé à
une apoplexie foudroyante, déterminée par l'usage et l'abus des liqueurs
alcooliques.
La
femme Charpentier était assise sur une chaise près de la cheminée, la
tête appuyée contre le chambranle. Elle avait perdu beaucoup de sang par
la bouche et par le nez, et l'état du cadavre annonçait que la mort
remontait à 36 heures. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1863 - A l'honneur.
- Le
Moniteur universel d'hier publie le compte-rendu des actes de
dévouement signalés au ministre de l'intérieur pendant le mois d'avril
dernier. Sur ce tableau, nous voyons figurer avec plaisir le nom de trois
citoyens de notre département qui ont obtenu chacun une médaille
d'honneur en argent de 2e classe ; ce sont :
-
M. Petit (Félix), capitaine des sapeurs-pompiers de Livarot. 23 ans de
services utiles et dévoués (1840-1863).
-
M. Benoit (Adjutor), journalier à Vaubadon. A arrêté, à Vaubadon, 24
mars 1863, un cheval emporté, attelé à une voiture dans laquelle était
un enfant. Avait, en 1851, dégagé un jeune homme saisi au bras par un
cheval furieux.
-
M. Delauney (Victor-Jules), lieutenant des sapeurs-pompiers
d'Orbec. 23 ans de services utiles et dévoués (1840-1863). (l’Ordre et
la Liberté)
Mai
1864 -
Par décret impérial du 12 mai.
-
MM. Durand (Thomas) et
Moissard (Adolphe) ont été nommés adjoints au maire de la commune
d'Orbec, en remplacement de MM. Hauvel et Lamidey, démissionnaires. (l’Ordre
et la Liberté)
Mai
1864 -
Un éboulement. -
Le sieur Humbert et deux
de ses ouvriers, travaillant dans une marnière qui lui appartient,
située près la ville d'Orbec, et dans laquelle on descend par un puits
de 15 à 20 mètres, ont été surpris, le 10 de ce mois, par un
éboulement.
Un
des ouvriers, nommé Jouanne, âgé de 19 ans, a eu une jambe fracturée
à deux endroits et a dû subir l'amputation. Humbert a été retiré sans
vie des terres sous lesquelles il était enseveli, il était âgé de 67
ans. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1864 -
Un accident. -
Jeudi 24, la
brigade d'Orbec a constaté la mort accidentelle de M. Levillain
(François-Xavier), âgé de 32 ans, carrossier à Vimoutiers. Cet homme,
se trouvant dans l'écurie de l'hôtel de France, à Orbec, a reçu à la
tête un coup de pied d'une jument qui lui appartenait.
La
mort a été instantanée. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1865 -
Le concours musical. -
Orbec a voulu
avoir son concours musical et nous applaudissons à cette excellente
pensée. Un journal de Lisieux, le Lexovien, publie sur ce concours
les renseignements que voici :
Les
nouvelles du concours musical d'Orbec sont des meilleures. Le comité
d'organisation n'a qu'à se louer, jusqu'à présent, d'avoir entrepris la
réalisation de ce projet, malgré les craintes qu'il pouvait concevoir au
début.
Voici
les principaux détails que nous avons pu recueillir :
Chaque
jour, en effet, arrivent de nouvelles adhésions de Sociétés chorales et
instrumentales, et nous pouvons citer entre autres : l'orphéon de
Saint-Auguste et Sainte-Hortense, de Paris, composé d'hommes et de
femmes, et l'excellente musique du 70e de ligne, en garnison à
Caen.
L'article
du règlement qui accorde à chaque société couronnée deux médailles,
une pour elle et une pour son directeur, ne peut manquer de rendre la
lutte plus sérieuse. Les membres du jury sont, pour les orphéons : MM.
Delsarte, Laurent de Rillé, Camille de Vos, et, pour les musiques : MM.
Paulus, chef de musique de la garde de Paris, Maury, artiste de l'Opéra,
et Barbet, chef de musique au 70e de ligne.
Nous
ne saurions trop féliciter enfin le comité d'avoir confié à la maison
Godillot, fournisseur des fêtes de S. M. l'Empereur, le soin d'organiser
les diverses décorations, les arcs-de-triomphe,
les illuminations, le feu d'artifice, etc..., etc…
(l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1867 -
Un incendie. -
Un incendie accidentel
a éclaté dimanche
dernier, vers sept heures du matin, et a consumé, un bâtiment à usage
de séchoir, appartenant à M. Auguste Duclos, propriétaire à
Orbec-en-Auge, 200 kilos de laine, appartenant à M. Hurel, teinturier, et
300 bottes de foin, appartenant à M. Lefèvre, cultivateur à Friardel.
Mai
1868 -
Les pommiers. -
Dans la vallée d'Orbec, nous écrit-on, les pommiers sont blancs
comme des lilas en fleurs. Depuis dix-sept ans, on ne les avait vus
aussi florissants.
Août
1868 -
Décision du Conseil général.
- La session du
Conseil général, commencée le lundi 24 août, a été terminée lundi
dernier, à trois heures.
Parmi
des décisions prises par le Conseil, nous devons une mention toute
particulière à l'approbation qu'il a donné, samedi, à la construction
des chemins de fer départementaux :
1°
Chemin de fer de Caen à Courseulles, passant par Cambes, Mathieu,
Douvres, Luc, Langrune, Saint-Aubin, Bernières.
2°
D'Orbec à Lisieux, sur une longueur de 16 kilomètres.
3°
De Falaise à Pont-d'Ouilly, à un point de raccordement sur la
ligne de Caen à Flers.
Mars
1869 -
M. le Sous-Préfet. -
M. le Sous-Préfet de Lisieux, venu à Orbec pour le Conseil de
révision, s'est occupé, après la séance, de diverses questions
d'intérêt local,
et notamment le projet du chemin de fer de Orbec à Lisieux, qui est
d'un si haut intérêt pour la ville et le canton d'Orbec.
La
commission, présidée par M. Méry-Samson, a entendu un rapport de M.
Conard, membre du Conseil d'arrondissement, et l'on peut conclure des
renseignements fournis, que
les obstacles, tout sérieux qu'ils sont sur l'exécution de ce
projet, pourront être surmontés, grâce au zèle intelligent qui anime
les membres de cette commission.
Février
1870 -
Fait divers.
- Nous
avons dit dans notre dernier numéro que lundi, vers 6 heures du soir, un
violent incendie avait détruit en partie la fabrique de papiers de MM.
Dubos et Guilbert, située à Orbec, derrière la mairie. Nous complétons
aujourd'hui nos premiers renseignements :
Le
feu se déclara sous la machine dite coupeuse, pendant que le travail
était en pleine activité. Ses progrès furent tellement rapides que
pendant le peu d'instants que les ouvriers mirent à quitter leurs places
et à appeler du secours, les flammes se faisaient jour par toutes les
issues des bâtiments.
Au
premier appel, les pompiers d'Orbec, sous la direction de M. Raymond
Picard, lieutenant, commandant la compagnie,1
sont accourus, avec leur matériel, composé de deux
pompes simples et d'une pompe aspirante et foulante. La pompe de
l'établissement de M. Dutheil fut obligeamment jointe au matériel de la
compagnie, et les secours furent
promptement organisés.
On
reconnut qu'il était indispensable de faire la part du feu, qui, trouvant
son aliment dans la nature même des marchandises dans lesquelles il
s'était déclaré : vieux chiffons,
vieux papiers, cordages, etc., renfermés dans des bâtiments en bois, a
détruit tout ce qui lui avait été forcément abandonné, mais n'a pas
dépassé les limites dans
lesquelles on s'était vu dans la nécessité de le circonscrire.
La
perte atteint, dit-on, une quarantaine de mille francs, la papeterie
était assurée. La cause du sinistre est encore inconnue, les uns
l'attribuent au frottement des rouages de la
coupeuse, d'autres à quelque étincelle échappée de la chaufferette
d'une des ouvrières, mais, en réalité, la cause ne peut être déterminée.
Avril
1870 -
Fait divers.
- Dimanche,
un incendie accidentel s'est déclaré dans le bois de Mme la comtesse d'Osery,
située au hameau de Varembert, près Orbec. La perte
est de 800 fr. environ, ce bois n'était pas assuré.
Juin
1870 -
Fait
divers.
-
Un violent incendie a éclaté vendredi, à onze heures et demie du
soir, à Orbec. Le feu s'est déclaré chez M. Bigot, épicier, dont
les magasins sont
situés à l'angle de la rue de Geôle et de la Grand'rue, et s'est
rapidement communiqué aux maisons voisines, dont sept ont été la proie
des flammes, malgré les courageux efforts des pompiers d'Orbec, qui n'ont
cessé de lutter contre le redoutable fléau, avec le concours le plus
empressé des habitants d'Orbec, au nombre desquels on
remarquait M. le curé et MM. les vicaires, les jeunes élèves de
l'institution Thieulin. La perte totale est évaluée environ à deux
cents mille francs.
M.
Bigot était assuré, ainsi que M. Servain, marchand de paniers, nous
ignorons si les propriétaires ou locataires des autres maisons avaient
pris cette sage mesure de prévoyance.
Prévenus
par un gendarme, les pompiers de Broglie sont accourus sur le lieu de
l'incendie. M. Dutheil, d'Orbec, et M. Dutheil, de Bienfaite, ont
également envoyé les pompiers de leurs établissements.
M.
le maire d'Orbec a télégraphié à Lisieux, pour réclamer des pompiers
de cette ville un secours qui, certainement, n'aurait pas été refusé.
L'absence du service télégraphique de nuit a empêché les
autorités locales d'être prévenues. Toutefois, il est regrettable que
M. le maire d'Orbec n'ait pas songé à faire prévenir la ville de
Lisieux par la voie télégraphique de Saint-Mards-Orbec à Lisieux. La
ligne télégraphique est spécialement réservée au service de la
compagnie, mais devant une aussi horrible catastrophe, devant un malheur
public, la compagnie n'eût pu que féliciter ses agents, qui, en
enfreignant le règlement, auraient montré qu'ils en interprétaient sainement
l'esprit. Tout le monde a fait son devoir : pompiers, fonctionnaires,
population, tous ont rivalisé de courage pour combattre le fléau.
A
six heures, samedi matin, on était maître du feu, qui pouvait gagner l’hospice
et ses dépendances : là où quelques heures avant se trouvaient de
vastes magasins remplis de
marchandises diverses, il ne reste plus qu'un immense brasier. L'incendie
a pris naissance, ainsi que nous l'avons dit, chez M. Bigot, épicier,
dans une buanderie où l'on faisait la lessive. Dans l'après-midi,
la chaleur du fourneau avait communiqué le feu à un poteau attenant à
la buanderie et soutenant un hangar, dans lequel se trouvaient une
tourille d'huile de pétrole, une caisse de savon et diverses autres
marchandises facilement inflammables.
Samedi,
le feu mal éteint s'est rallumé vers midi. Les pompiers de Lisieux
demandés de nouveau sont partis pour Orbec. Ce n'est que dans la soirée
qu'on est parvenu à se rendre
maître du terrible fléau.
Août
1870 -
Mobilisation. -
La
garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est
définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en
huit compagnies chacun.
Le
premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes,
Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième
bataillon, composé des cantons
de; Caumont,
Villers-Bocage, Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau,
St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.
Le
deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et
Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et
Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.
Le
troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec,
Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév
Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.
Mars
1872
- Le gel.
- Les
désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus
graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons
de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.
Avril
1872 -
Fait divers.
- Le
nommé Eugène-Lazare Fromage, âgé de trente-six ans, boulanger, né à
Ste-Margnerite-de-Viette, demeurant à Orbec, arrondissement de Lisieux
(Calvados), a été condamné, pour tromperie sur le poids du pain mis en
vente, à 1a peine de 50 fr. d'amende, six semaines d'emprisonnement.
Mars
1873 -
Tirage au sort.
-
On procède en ce
moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service militaire
obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une
certaine importance, les jeunes gens qui tireront les numéros les plus
élevés ne feront qu'une année de service, où même six mois, s'ils
passent avec succès, au corps
leurs examens. Les jeunes gens qui tireront les numéros les plus
bas, 1, 2, 3, etc……, jusqu'à un chiffre que le ministre à la guerre
fixera suivant le nombre de soldats dont il aura besoin chaque
année, feront cinq ans de service.
Mai
1873
-
Les Événements.
- Samedi
soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République
française. Il a été remplacé par le maréchal DE MAC-MAHON, duc
DE MAGENTA. Le maréchal-Président
est âgé de 65 ans.
Mai
1873 -
Fête.
-
Des fêtes magnifiques
s'organisent à Orbec pour l'inauguration du chemin de fer, qui aura lieu
en cette ville le 2 juin prochain.
Février
1874
-
Vols de poules. -
Nous
continuons à enregistrer
les vols de poules et de lapins qui se multiplient d'une façon
inquiétante. Les autorités locales doivent plus
que jamais surveiller les étrangers qui traversent leurs communes. On
nous informe que la veille des vols commis à Bénouville, un individu,
petit de taille, assez proprement vêtu, a parcouru ce pays sous prétexte
de demander l'aumône pour se guérir d'un mal de saint. C'est aux gardes
champêtres a surveiller tout spécialement les rôdeurs
qui sont assurément les éclaireurs de la bande
de voleurs qui dévastent nos poulaillers. Ainsi qu'on le verra par la
liste suivante, toutes les parties du département sont
explorées :
—
A Beaumont-en-Auge, on a dérobé sept poules au sieur La Haye, cafetier.
— A Argences, une poule a été volée au sieur Morel. — A Blainville,
vingt-deux poules, deux dindes et un canard, ont été enlevés avec
effraction, au sieur Brée, propriétaire. — A Airan, on a soustrait,
dans des circonstances, analogues, huit poules et un lapin au sieur Giot.
La même nuit, dans la même commune, on a dérobé quatre volailles au
sieur Boulin. — A
Orbec, on a volé six poules et un coq au sieur Aube. — A
Bonneville-la-Louvet, quatre poules appartenant à la dame Deprez. — Un
vol de onze poules a été commis, au préjudice de la dame Hamon,
propriétaire à Hamars. — Dans la nuit du 20, neuf poules ont été
dérobées dans l'étable du sieur Beuron, cultivateur, à Bénouville.
Dans la journée du 21, un vol de neuf poules a été également commis au
préjudice de la dame veuve Olivier, propriétaire, même commune.
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