UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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OUISTREHAM

Canton de Ouistreham

Les habitants de la commune sont des Ouistrehamais, Ouistrehamaises


Mars 1901  -  Inauguration. -   À l'occasion de l'inauguration de sa salle des fêtes, la fanfare libre de Ouistreham-Riva-Bella, si bien dirigée par M. Ernest Lebrasseur, organise une fête pour le 17 mars.  À midi, banquet par souscription, de 4 à 5 heures, concert. À 8 heures, bal à grand orchestre par la fanfare.

 

Mars 1901   -   Hardi voleur.  -   Ces jours derniers, une pompe d'une valeur de 40 fr. a été volée au préjudice du sieur Cuqu, dit Montalan, propriétaire, demeurant à Paris, dans sa propriétés Ouistreham, section de Riva-Bella. L'auteur de ce vol est recherché. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1901   -   Accidents.  -  Un domestique du sieur Louis Bardel, maire de Mesnil-Mauger, est tombé sous les roues d'un banneau qui lui a scalpé la tête : c'est miracle qu'elle n'ait pas été broyée.

— Le sieur Bordel, employé comme mécanicien chez un entrepreneur de battage, à Villy, près Falaise, a eu le pied pris dans sa machine et en tombant s'est fracturé deux côtes.

— La jeune Germaine Bisson, servante à Estrées-la-Campagne, près Bretteville-sur-Laize, a été grièvement blessée à la figure par la manivelle d'un puits où elle tirait de l'eau.

— La demoiselle Marguerite Legoubin, 22 ans, servante de ferme à Saint-Martin-de-Mieux, près Falaise, allait donner à manger à un cheval, quand l'animal, qu'elle n'avait pas l'habitude de soigner, lui lança en pleine figure, une ruade qui l'envoya rouler à terre.

— La voiture faisant le service de la poste a renversé, le soir, à Ouistreham, le jeune Rival, 7 ans, écolier, demeurant chez ses parents. Le pauvre enfant a eu deux doigts de la main droite écrasés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1901   -   Accident.   -   Une cartouche de dynamite, en faisant explosion, a brûlé quatre doigts d'une main au sieur Jérôme Lebrusq, terrassier à Ouistreham. Le blessé a été transporté immédiatement à l'hôtel-Dieu de Caen.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Le 14 Juillet.  -   A Caen, il a été terne, malgré les bouts de bougie qui illuminaient les fenêtres d'un chef de service. La revue des troupes figurait au programme seulement, car le public ne pouvait pas y assister, les contre-allées du Grand-Cours lui étant interdites. On se demande pourquoi et par qui a pu être donné cet ordre ridicule.

— A Ouistreham, plus fort encore : les gendarmes ont dressé procès-verbal à la fanfare libre pour avoir joué la Marseillaise sur la voie publique. Le couplet « 0 liberté chérie ! » n'est donc qu'une chanson. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1901   -   Les moules de M. le Préfet.  -   Deux promeneurs, un beau dimanche, s'étaient rendus à Ouistreham. Arrivés à un endroit désigné sous le nom de « cordon », ils aperçurent à leurs pieds de magnifiques moules. Ils étaient en train d'en ramasser quelques-unes, lorsqu'un garde, arrivant tout essoufflé, leur cria : « N'y touchez pas ! ce sont les moules de Monsieur le préfet ! »

— Cet amour des moules explique certaines protections. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Les cambrioleurs d’églises.   -   Les malfaiteurs, qui opèrent pour ainsi dire chaque nuit dans notre région, ont pénétré, par effraction, dans l’église de Bénouville, près Caen. Après avoir d'abord fracturé la porte de la sacristie, dans laquelle ils ont tout bouleversé, les voleurs ont ouvert un coffre avec une fausse clef, ont pris les hosties qui s'y trouvaient et bu du vin blanc, ils ont ensuite ouvert le tabernacle, mais n'ont pas touché au saint-ciboire. Deux troncs de saint Antoine, pouvant contenir 3 à 4 fr., ont été également fracturés.

 A Ouistreham, les malfaiteurs ont pénétré dans l'église en fracturant une petite porte donnant accès dans le chœur. Le tabernacle a été ouvert avec la clef qu'ils avaient trouvée dans la sacristie, où ils ont tout mis sens, dessus dessous, mais aucun objet n'a été pris. Cinq troncs, pouvant contenir 2 fr., ont été fracturés ainsi que le tronc des pauvres. Un petit placard, dissimulé dans la boiserie et contenant environ 100 fr., n'a pas été découvert par les voleurs.

 A Lion-sur-Mer, les bandits sont entrés dans l'église par une petite porte donnant sur Ie cimetière et qu'ils avaient fracturée. Ils ont ensuite ouvert la porte de la sacristie et ont emporté deux bouteilles de vin blanc. Six troncs ont été défoncés inutilement, ils avaient été vidés la veille.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Graves accidents du travail.   -   Le sieur Eugène Lelièvre, 37 ans, charpentier à Honfleur, enlevait un échafaudage quand un madrier sur lequel il se trouvait bascula et le précipita dans le vide d'une hauteur de 6 mètres 50. Dans sa chute, il s'est fait diverses contusions, principalement à la tête et à l'œil. On ne peut encore se prononcer sur les suites.

— Le nommé Anatole Quesnel, 36 ans, de Lion-sur-Mer, employé depuis longtemps aux travaux de la drague, à Ouistreham, a été grièvement blessé à la tête par un coup de treuil. L'œil est complètement sorti de son orbite. Ce malheureux homme a été ramené chez lui dans un état alarmant.

— Le sieur Georges Lerey, 26 ans, employé dans une scierie à Lisieux, sortait des plateaux provenant de la scie à ruban, l'un d'eux, ayant glissé plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu, tomba sur le pied de Lerey, qui a été assez sérieusement contusionné et a eu l'ongle du gros orteil arraché.

  Le sieur Leroy, boucher à Condé-sur-Noireau, descendait aux abattoirs, un bœuf à l'aide d'un treuil. Le cliquet étant relevé, il n'eut pas la force de retenir la manivelle qui l'atteignit en plein visage, lui brisant le nez.

— Le sieur Émile Marie, fils de l'adjoint de Subies, près Bayeux, occupé à un charriage, est tombé accidentellement sous les roues de sa voiture qui lui ont fait à la tête et sur une partie du corps de graves blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1901   -  Récompenses honorifiques.  -   Henri Cyrille, 12 ans et demi, témoignage officiel de satisfaction : sauvetage d'un enfant qui se trouvait à  bord, de « l'Albatros », chaviré en mer, à Langrune, le 19 août.

  Ernest Lebailly, journalier, témoignage officiel de satisfaction : sauvetage d'un mousse tombé dans l'Orne à Caen, le 19 août.

  Albert Gallouin, aubergiste, témoignage officiel de satisfaction : sauvetage d'un enfant tombé à la mer à Port-en-Bessin, le 14 juin.

— Jean Jeanne, témoignage officiel de satisfaction : secours, porté à deux personnes en danger de se noyer à Ouistreham. Le 11 août.

  Mentions honorables : à M. Bisson, télégraphiste, Goussiaume, Binet et Costey, marchand d'antiquités à Caen, pour secours portés lors de l'incendie de la rue Saint-Pierre, à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   La peste en Angleterre.   -   Des cas de peste se sont déclarés dans les ports de Liverpool et de Glasgow. Quatre domestiques de l'hôtel de la Station, à Glascow, ont été atteints du fléau.

Les bâtiments en provenance de ces villes pour les ports de la Manche, y compris Ouistreham, devront se rendre au Havre pour être désinfectés. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1901    -   La désunion fait la farce.  -   Si l'union fait la force, la désunion fait parfois la farce d'être profitable aux uns aux dépens des autres.

C'est ainsi qu'à Ouistreham le désaccord qui règne à propos des deux fanfares a eu pour avantage de doter la commune d'une nouvelle salle des fêtes, inaugurée dimanche sous la présidence du donateur, M. Lemarignier.

Tout s'est passé pour le mieux dans le meilleur du monde qui assistait à la cérémonie. Une quête faite par Mlle Lemarignier, au bras de son fiancé, M. Franklin-Bouillon, a produit 119 fr.50.

Pendant que la fanfare Belle-Plage s'escrimait à Ouistreham, sa rivale, la fanfare libre, se faisait applaudir à Lion.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   Le froid.   -   Le froid s'est déclaré beaucoup plus tôt que d'habitude. Il a gelé fort, très fort.

Dans l'Almanach du Bonhomme pour 1901, la gelée du 3 novembre était annoncée. C'est une grosse perte pour les cultivateurs qui ont tardé à rentrer leurs betteraves très tendres à la gelée. C'est un mauvais temps aussi pour les pommes qui sont encore aux arbres. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1902  -  L'école libre.  -  Les scellés, qui avaient été apposés le 30 août dernier sur l'école libre, ont été enlevés par la préfecture, ce qui a permis de faire les déclarations légales pour l'ouverture de l'école le 27 septembre par des institutrices laïques.  

 

Novembre 1902   -  Un naufrage, trois noyés. -  Mardi, vers 10 heures du soir le bateau " Jeanne et Fanny ", monté par le capitaine Guenot en deux hommes, allant à Caen pourrait y porter un chargement, s'est perdu corps et biens, à 300 mètres de la jetée de Ouistreham. La brume intense qui régnait à ce moment a rendu tout secours impossible. Le capitaine Guénot laisse une veuve et cinq enfants et sa mère.

Un des cadavres a été retrouvé sur la plage. Les dernières dépêches considèrent le navire, qui appartenait à M. Maze, armateur, comme perdu. Il était parti mardi du Havre pour Caen, avec un chargement de pétrole, pour le compte de la maison Desmarais frères. Le corps retrouvé a été reconnu pour celui du matelot Adolphe Ambroise Chancelée, qui habitait, croit-on,  Le Havre.  

 

Janvier 1903    -   Mort subite.  -   M. Mermet, 36 ans, conseiller municipal de Ouistreham, est mort subitement d'une embolie. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1903   -   Pour nos pêcheurs.  -   Tout en plaignant les pêcheurs bretons, nous avons fait connaître que le sort des pêcheurs normands n'était pas plus heureux, car le mauvais temps et l'absence de harengs les a réduits à une misère telle qu'une délégation a été obligée d'aller demander des secours à la mairie de Cherbourg. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Cavalcade.  -   Dimanche prochain 22 mars, à Ouistreham, grande cavalcade organisée par la fanfare « Belle-Plage » avec l'autorisation de la municipalité et le concours de la jeunesse. Sujet : « la Vendange en Normandie ». (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Gratifications.  -   Le ministre de la marine a accordé les gratifications ci-après : à M. Lechevalier, syndic des gens de mer à Dives, 60 fr. ; aux gardes maritimes : MM. Férey, de Port ; Le Coz, de Luc, et Cordier, de Ouistreham, 50 fr. chacun.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   La temperature.  -   Les saints de glace ( 11, 12 et 13 mai ) ne se sont pas fait trop sentir. S'il faut en croire la légende, il paraît que saint Urbain ( 25 mai ) ne sera pas aussi doux que ses copains. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Marin noyé.  -   Trois hommes de l'équipage d'un vapeur anglais, amarré à 400 mètres du port de Ouistreham, étaient, dans une chaloupe, occupés à repeindre l'arrière du navire. Le mécanicien, qui ignorait ce fait, mit en mouvement la machine. Une aile de l'hélice coupa la barque en deux et les trois hommes furent précipités à la mer. Deux qui savaient nager purent se retirer, le troisième, nommé Sullivar, 30 ans, marié, s'est noyé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   La pluie.  -   C'était lundi la St-Médard. Il a plu un peu partout. En voilà pour quarante jours, s'il faut en croire la légende. Mais nous sommes certains qu'elle mentira. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Morue.  -  La pêche de ce poisson paraît devoir être très abondante cette année. 55 000 morues d'Islande ont été reçues à Fécamp pour le compte de la maison Le Borgne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Suicides.   -   On à trouvé, dans une mare, à Bonnebosq, le cadavre d'Alphonse Dubosq, 64 ans, berger. Le malheureux, qui ne jouissait pas de toutes ses facultés, avait, avant de se jeter à l'eau, pris la précaution d'enlever son gilet et son tricot, qu'il a accrochés à des lisses closant la mare.

Il avait aussi laissé ses sabots sur la berge, dans lesquels il avait placé son porte-monnaie et sa tabatière,

— Le sieur Jean Portier, 44 ans, terrassier à Ouistreham, s'est pendu dans son domicile. Le malheureux, pour mettre son projet à exécution, après s'être attaché sa ceinture de laine autour du cou, était monté sur une chaufferette, puis s'était accroché à la porte de sa chambre restée entr'ouverte.

Avant de se pendre, Portier avait laissé sur la table un billet où il manifestait son intention de se suicider parce qu'il ne pouvait s'empêcher de boire.

— Le sieur Auguste Colleville, 25 ans, typographe à Caen, s'est suicidé à la porte de ses beaux-parents, les époux Catherine, habitant au cinquième, maison du Grand-Balcon, rue Saint-Pierre, en se tirant un coup de revolver dans la région du cœur.

Colleville n'était pas d'accord avec sa femme, voilà la cause de son suicide. Il était fantasque. Un jour, à la suite d'une discussion avec le contremaître de M. Valin, imprimeur, il fut le dénoncer à l'inspecteur du travail.

— Emile Noël, 21 ans, demeurant chez ses parents, cultivateurs à Saint-Gatien-des-Bois, près Honfleur, s'est suicidé en se pendant dans la ferme. Cet acte de désespoir est dû à la mauvaise santé du malheureux jeune homme qui était épileptique. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Récompenses pour sauvetages.   -   Le ministre de la marine a accordé un témoignage officiel de satisfaction, à MM. Henri Legabilleur et René Herbeline, aspirants pilotes, inscrits à Caen, pour avoir porté secours, par mauvais temps à deux hommes montant un chaland qui était allé s'échouer sur les bancs, en rade d'Ouistreham.

— A MM. Séraphin Duval et Jules Renouf, matelots, inscrits à Trouville, pour sauvetage de mousses tombés dans le port de Trouville et en danger de se noyer, les 10 et 12 avril dernier. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903 - Une baigneuse de 17 ans est emportée par le reflux et un sauveteur du même âge coule à pic.

 

Août 1903  -  Le coup de la fanfare.   -   Il y a deux fanfares à Ouistreham : la fanfare municipale, chère à M. le maire, et la fanfare libre, dirigée par M. Lebrasseur, mais une fanfare qui n'a de libre que le nom, car elle ne peut pas se faire entendre sur la voie publique sans qu'on lui fasse une contravention.

Naturellement, les trompettes municipales et les trompettes libres sont loin d'être d'accord. Les femmes aussi s'en mêlent. Voilà pourquoi Mme Marie Lebrasseur, 32 ans, femme du chef de la fanfare libre, a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel pour avoir outragé M. Lemarignier, maire de Ouistreham.

— Le fils Lebrasseur ayant été baptisé du nom de « Gui Gui », sa mère s'en est vengée en interpellant le maire par son surnom de « Bacchus » et en y ajoutant plusieurs autres épithètes. M. Lemarignier prétend qu'il ne peut pas sortir sans être insulté.

Pour mettre un terme à ces outrages, le tribunal a condamné la dame Lebrasseur à dix jours de prison, mais avec le bénéfice de la loi Bérenger, pour les outrages, et à 11 fr. d'amende pour tapage.

Cette rivalité de trompettes aura assurément une grande influence sur les élections municipales du mois de mai 1904. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Les drames de la Mer.   -   Mademoiselle Parisis, 17 ans, en villégiature à Ouistreham avec son oncle et sa tante, prenait un bain, dimanche dernier, à la marée descendante, quand elle fut subitement emportée par le courant.

M. Jacquier, 17 ans, lui aussi, qui se baignait, se porta résolument à son secours, mais il coula aussitôt à pic. M. Léon Dancla alla au secours des deux victimes. Déjà il ramenait le jeune homme quand une vague les sépara. Ce n'est qu'après un temps assez long qu'on ramena les deux corps.

Malgré les soins prodigués aux victimes par le docteur Quermonne et un médecin de Paris, en villégiature à Riva-Bella, on ne put les ranimer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -   Récompenses honorifiques.   -  Le ministre de la marine a accordé les récompenses suivantes pour faits de sauvetage : témoignage officiel de satisfaction, à M. Léon Dancla, employé d'assurances, à Caen, pour secours porté à deux baigneurs en danger à Ouistreham le 16 août 1903.

— Médaille de bronze, à M. Albert Bauchy, négociant à Paris. Et témoignages officiels de satisfaction à MM. Emile Bauchy, négociant à Levallois-Perret, et Fernand Thouet, percepteur à Gaillon, pour secours porté à trois hommes en danger de se noyer, à Courseulles, le 9 août 1903.   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Accidents.   -   Le sieur Etienne était occupé à monter, à la gare de Ouistreham, un baril de ciment dans une voiture. Celle-ci basculant soudain, le baril roula sur le malheureux qui tomba sur le sol, assez grièvement blessé.

 — En passant sur un arbre, à Pertheville-Ners, près Falaise, le sieur Azaël Poirier, journalier à St-Pierre-du-Bû, est tombé d'une façon si malheureuse qu'il s'est rompu une jambe.

— Le sieur Victor Vivien, domestique à Falaise, est tombé sous les roues de sa voiture lourdement chargée. Il a eu de graves contusions à l'aine et une fracture du fémur.

— A Soulangy, près Falaise, le sieur Valentin, domestique chez M. Lebailly, s'est fracturé l'épaule en voulant arrêter un cheval emballé attelé à un banneau. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Les pommes.   -   On s'occupe déjà de la prochaine récolte. C'est peut-être un peu tôt. Pourtant, il paraît qu'il y a bonne « apparaissance ». On passe même des marchés. Les pommiers ne sont pas encore près d'être fleuris et les pommes valent déjà de 83 à 90 fr. les 1 000 kilos pris en gare. 

— Nota : Ne pas se presser encore pour prendre livraison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Cavalcade.   -   La fanfare « Belle-Plage » organise une grande cavalcade, à Ouistreham, pour le dimanche 13 mars. Elle aura pour sujet : Miche! Cabieu, le héros de Ouistreham. Des trains de plaisir seront organisés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Récompense.   -   Le ministre de la marine a décerné un témoignage officiel de satisfaction au sieur Camille Gire, préposé des douanes à Ouistreham, pour avoir sauvé l'éclusier Banire, en danger de se noyer. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1904  -   Sous les roues.   -  Le sieur Pierre Touraine, 53 ans, pêcheur à Ouistreham, revenait de la mer lorsqu'il fut renversé par une voiture conduite par Victor Anfray, 18 ans, domestique de M. Chauffrée, restaurateur au Parc-aux-Huîtres. 

Une des roues lui passa sur le côté droit. Ses blessures ne sont pas graves. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1904  -  Naufrage.  -  Le sloop de pêche " Marguerite ", de Ouistreham, patron Messervy, monté par deux hommes, a fait naufrage à un mille environ dans le N.N.E. de Ouistreham.  L'équipage a été recueilli par le picoteux " St-Joseph ", patron Léon Marie.

Les circonstances précises de l'accident ne sont pas connues, mais il y a tout lieu de supposer que, s'étant approcher trop près de la côte, le sloop a échoué et qu'a la marée montante, un bordage s'étant disjoint, il a été rempli d'eau.

 

Août 1904  -   Cultivateurs, veillez.    -  Avec les loueries, les escroqueries d'arrhes recommencent. Louis Lelièvre, 19 ans, domestique à Vaubadon, s'était loué chez le sieur Ernest Challes, cultivateur à Tierceville, et avait reçu 12 fr. d'arrhes. Il a travaillé pendant trois jours, puis il a disparu.

  Paul Tombette, 19 ans, domestique à Plumetot, s'était loué pour un an chez le sieur Georges Marie, cultivateur, même commune, et avait reçu 5 fr. d'arrhes. Ayant changé d'avis, Tombette s'est placé chez un autre cultivateur, mais a gardé les cent sous.

  Une escroquerie de 9 fr. d'arrhes a été commise au préjudice du sieur Lemarinier, propriétaire à Ouistreham, par Cochard, né à Anctoville, actuellement domestique à Maltot.

  12 fr. d'arrhes ont été escroqués au sieur Valette, cultivateur à Cambes, par le sieur Hervieu, domestique à Bény-sur-Mer.

Procès-verbaux ont été dressés contre ces individus. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -  Naufrage.  -  Une "Fauvette "bouche le port de Ouistreham ! Le chenal s'ensable et, les grandes marées étant aussi les plus basses, un cotre trouvillais de ce nom s'échoue avec sa cargaison de pavés. Puis c'est le tour de des vapeur "Circé", de l'armement caennais Lamy, et "Héve"du Havre. Le steamer trouvillais "Orne"réussit à passer... en arrachant 7 mètres de la jetée Est.

 

Septembre 1904  -   Les livres scolaires.    -   Dans les écoles publiques des villes, les livres sont le plus souvent donnés ou prêtés gratis aux enfants. Il n'en est pas toujours de même à la campagne où les mère de famille pauvres voient venir la rentrée avec appréhension. 

Le pis c'est que, chaque année, il y a toujours des livres nouveaux à acheter. On finirait par croire que certains maîtres ont un intérêt à faire changer, tous les ans, l'Histoire de France ou l'Arithmétique qui pourtant ne changent jamais. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Navire échoué.    -   Le vapeur « Circé », du port de Caen, appartenant à H. Lamy, revenant de Swansea, chargé de charbon, s'est échoué dans les passes d'Ouistreham par suite de leur mauvais état. Dégagé par la marée de lundi, le « Circé » a pu rentrer au port de Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Navire échoué.    -   Ces jours derniers, un navire, le cutter « Fauvette », de Trouville, s'est échoué encore dans les passes de Ouistreham. Il emportait des pavés au Havre ; on l'a déchargé pour le renflouer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Accidents maritimes.    -   Les échouements continuent dans les passes de Ouistreham. Le vapeur « Hève », du Havre, s'est mis au plein en entrant dans le chenal. Il a pu se renflouer seul. 

— Le vapeur « Orne », de Trouville, a abordé la jetée Est en sortant du port et l'a brisée sur une longueur de 7 mètres. Il a pu néanmoins continuer sa route.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Et le sable montait toujours...    -   L'entrée du port de Ouistreham s'ensable de plus en plus. Des accidents nombreux ont eu lieu dernièrement et d'autres plus graves sont à craindre. Pourtant on ne fait rien pour éviter l'obstruction du chenal. 

La Chambre de commerce de Caen a fait, près de l'ingénieur en chef, une démarche qui, nous l'espérons, sera suivie de l'envoi d'une « suceuse » sur les banc.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -   Les autos.    -   Une auto, n° 452 ZZ. monté par deux, jeunes gens, suivait la route de Ouistreham à Lion, à une vitesse modérée. Un cycliste. Auguste Dubost, 18 ans, né à Appeville (Manche), ouvrier maréchal à Ouistreham, rencontra l'auto à Riva-Bella et vint se jeter dessus.

Dubost fut renversé et gravement contusionné à la jambe et au poignet. La bicyclette fut complètement brisée. Relevé par les deux chauffeurs, le blessé reçut d'eux une indemnité de 35 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Les sauveteurs.  -  La Société de sauvetage a accordé une médaille d'argent de 1er classe au pilote Legabilleur, patron du canot de sauvetage de Ouistreham, et un diplôme d'honneur aux canotiers Émile et Jules Latour, Gaston et Auguste Génard et Deloos, pour le sauvetage de la « Lioness », accompli le 22 novembre dernier. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1905  -  Le dimanche 25, pour fêter la bonne fin des travaux, l'architecte du nouveau Kursaal de Riva-Bella invite entrepreneurs et ouvriers à un banquet de 40 couverts.

 

Juin 1905  -  Tentative d'assassinat.  -  Mme Veuve Madelaine, veuve d'un ancien adjoint et négociant de la commune, a été l'objet d'une tentative d'assassinat. Un individu s'est introduit à 2 heures du matin dans sa demeure, Mme Madelaine en entendant du bruit, sauta vivement de son lit pour aller à la fenêtre. À ce moment elle fut saisie violemment à la  gorge  par le malfaiteur qui lui fit a la tête de graves blessures.

La bonne de Mme Madelaine, entendant les cris poussés par la victime, cria : au secours ! et la gendarmerie prévenue se hâta d'accourir. L'assassin avait déjà pris la fuite. À la suite d'une enquête faite par le Parquet une arrestation a été produite et un domestique d'une ferme voisine, le nommé Maurice Cahieu a été arrêté.

Est le coupable ? Une casquette, qu'il aurait laissée semblerait l'indiquer, au dire du chapelier qui reconnaîtrait la lui avoir vendue. La bonne, mise en présence de Cahieu, aurait dit-il :  c'est bien lui. Cahieu ni énergiquement.  

 

Septembre 1905  -  Nouveau phare.  -  Le nouveau phare à feu fixe d'horizon blanc a été mis en service dimanche dernier. Le foyer est à 35 m. 40 au dessus du sol. L'appareil  lenticulaire  de 0 m. 30 de distance focale, éclairé à l'incandescence par la vapeur du pétrole, a une puissance lumineuse de 700 becs Carcel et peut atteindre un rayon de 16 milles.

 

Octobre 1905  -  Félicitations.  -  Par décision du 31 octobre 1905, le ministre de la marine a accordé à M. Pascal Jean Andoui, plâtrier, un témoignage officiel de satisfaction : a retiré malgré de violents remous, un jeune homme tombé dans le chenal de Ouistreham, le 30 juin 1905.  

 

Novembre 1905  -  Barque perdue.  -  Le bateau de pêche " Patriote n° 656 " du port de Ouistreham a été jeté à la côte dans la nuit de vendredi à samedi entre Blonville et  Villers-sur-mer. L'équipage composé de deux hommes a pu se sauver, mais le bâtiment est perdu.  

 

Novembre 1905  -  Le 7, la Cour d'Assises condamne à 10 ans de bagne l'auteur de la tentative de meurtre de Ouistreham.

 

Mars 1906  -  Élections.  -  Élection d'Ouistreham, départ précipité. M. Lemarignier a été élu dimanche dernier par 15 voix contre 16. Le jeune maire ses vu à son vif regret obligé de précipiter son départ pour reprendre ses nouvelles fonctions de secrétaire d'une de nos personnalités politiques les plus en vue. Nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler ainsi  que  de sa candidature à la députation qui, paraît-il s'annonce sous les meilleurs auspices.  

 

Octobre 1906  -  Bateau échoué.  -  Un vapeur du port de Caen, appartenant à la Société Navale Caennaise et commandé par le capitaine David, le " Saint-Rémy ", sortait samedi  l'après-midi du port de Ouistreham pour se rendre à Rotterdam avec un changement de minerai, quand par suite du mauvais temps il vint s'échouer sur un banc de sable. On a pu de renflouer et il est parti à la marée suivante.   

 

Novembre 1906  -  La tempête.  -  Par suite d'un fort coup de vent de Nord-Est qui a soufflé subitement vendredi vers 10 heures du soir après une journée superbe, la mer, très calme  tout le jour, est devenue terrible et la tempête s'est élevée brusquement. Nombre de marins montés sur des picoteux, frèles embarcations, voyant le temps calme, étaient partis au large  à la pêche du hareng.

Plusieurs d'entre eux, à l'heure, où nous écrivons ces lignes, n'ont pas encore reparu. La plus grande anxiété n'a cessé de régner sur le littoral et les femmes de nos braves marins allaient de tous côtés en quête de renseignements, la terreur au cœur.

Deux marins seulement, à bord de la " Jeune-Thérèse ", ont pu regagner le littoral en se sauvant à la nage. À l'heure actuelle, cinq barques de pêcheurs auraient disparu.

 

Décembre 1906  -  Alerte sur nos côtes.  -  Le bateau-pilote jeté à la mer. Grosse alerte par  ces gros temps sur notre littoral à Ouistreham, le bateau-pilote " La Marguerite ", monté par  Le Carpentier, père de sept enfants. Foulon, père de famille également était partit au secours d'un bateau anglais en détresse.

Ne le voyant pas revenir les enfants, leur mère, s'étaient portés près du phare et épiaient l'horizon d'un air inquiet. Le bateau-pilote a été jeté sur la côte de Dives, et a eu son mât  démonté, mais il n'y a pas eu dieu merci d'accident de personne.

 

Février 1907  -  Sinistre maritime.  -  Mercredi soir, à 7 heures, un accident est arrivé aux atterrages du Port de Ouistreham ; le vapeur Saint-Rémy, de Caen, est entré en collision avec le sloop français St-Pierre et St-Paul, du Havre, chargé de pétrole à destination de Caen.

À la suite de l'abordage, le sloop coula à environ un mille de la bouée à fuseau. L'équipage, composé de deux hommes et un passager, n'eut que le temps de se sauver dans l'embarcation du bord et fut recueilli par le Saint-Rémy.   

 

Février 1907  -  En mer.  -  Un vapeur commandé par le capitaine Esnoc le venant du Havre par une mer démontée, a pu entrer au port d'Ouistreham en faisant machine arrière, grâce à  l'énergie et au sang-froid du commandant qui a lutté pendant 3 heures contre la tempête du Nord-Est et est arrivé à bon port sans avoir été obligé de demander le secours.

 

Juillet 1907  -  Steamer échoué et renfloué. -  Mercredi matin, le steamer " Thisbé ", de Caen, chargé de minerai à destination de Rotterdam, s'est échoué à un mille du port, sur le banc de sable dit le " Banc de l'île ".

Le remorqueur " Calvados ", du port de Ouistreham,, capitaine, Guilhomat, s'est rendu près du " Thisbé " de façon à pouvoir le renflouer au moment de la pleine mer.

À 1 heure 55, le vapeur a été renfloué et a fait route pour sa destination, sans avaries apparentes.  

 

Janvier 1909  -  Une invention.  -  M. de Puisseux et le mécanicien Leroy expérimentent une bicyclette volante à hélice.

 

Septembre 1910  -  Un accident.  -  Sur le canal, 3 employés de drague doublaient à bord d'un canot le steamer anglais "Saint-Klevin". Un jet de vapeur les ébouillante et les projette à l'eau : 2 noyés, 1 brûlé.

 

Décembre 1910  -  La pluie.  -  Depuis la Toussaint, il pleut presque sans arrêt. L'année a d'ailleurs été particulièrement pluvieuse : du 1er décembre 1909 au 1er décembre 1910, 1.123  mm d'eau tombés à Caen.

Un Cétacé d'une dizaine de mètres s'échoue à Riva-Bella. Mais la marée le ramène avant qu'il puisse faire concurrence à la célèbre baleine de Luc.

 

 Janvier 1911   -   Un dundee échoué à Ouistreham.   -   Un dundee venant de Boulogne-sur-Mer, après avoir été égaré par la tempête contre laquelle il a dû lutter pendant plusieurs  heures, a fini par rentrer au port de Ouistreham.

Le personnel, composé de vingt-quatre personnes assistait le lendemain à une messe d'action de grâces, à l'église de Ouistreham, sans doute en exécution d'un vœu formé pendant les heures de détresse. Touchant spectacle, bien naturel, au surplus, mais qui a dû faire réfléchir les esprits forts.

Deux chaloupes sont échouées sur le sable. On ignore ce que sont devenus les marins de ces embarcations. Dès qu'il aperçut le dundee luttant contre les flots, le brigadier de douanes Leroux avait donné l'alarme et fait mettre à la mer le Canot de sauvetage. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1911  -  L'éclairage publique.  -  Inauguration d'un éclairage tout au long des "trois lieues et demie" du canal de Caen à la mer.

 

Avril 1912  -   Les travaux urgents  -  Les travaux intéressant le port de Caen Ouistreham et le canal de Caen à la mer sont les suivants : Installation électro-mécanique pour la manœuvre  des ponts et ouvrages du canal : les travaux sont en voie d'achèvement et les appareils  électriques sont déjà mis en service régulier. Les travaux de construction d'un  nouveau barrage sur l'Orne ont été adjugés le 8 octobre 1909 ;  ils sont en cours d'exécution et seront vraisemblablement terminé dans le cours du présent semestre. Ceux de la  reconstruction de la jetée de l'Est, à Ouistreham, ont été adjugés le 4 mars 1910 et sont en voie d'exécution. Et travaux du prolongement du nouveau quai sur 200 mètre vers Calix, ont  été adjugés le 5 mai 1911 et  sont commencés. 

Un projet de dévasement général et d'approfondissement de l'avant-port de Ouistreham, pour facilité l'entrée et la sortie des navires de fort tonnage, est actuellement soumis à l'approbation de l'administration supérieure. Des propositions viennent d'être présentées de concert avec la chambre de commerce en vue d'élargir et d'approfondir le canal de Caen à la mer, de manière à le mettre en situation de recevoir des navires de 4000 tonnes de marchandises, dont l'importance du port de Caen nécessite l'emploi à bref délai. 

 

13 août 1912  -  Terrible tempête. à Riva-Bella  -  La tempête a causé de très graves dégâts sur la côte de Riva-Bella et de Lion-sur-mer. De gros arbres ont été abattus et le sol est jonché de branches et des débris de toute sorte.  

 

Mars 1913  -  Un abordage à Ouistreham.  -  Au milieu de la nuit, le vapeur " Astrée ", du port de Caen, a abordé, dans le chenal de Ouistreham, le bateau pilote " Union ", qui s'est échoué. L'équipage, composé des pilotes Carpentier, Lemonnier, Cassy, Lefèvre et Seigle, a pu être sauvé. Mais la mer a achevé de démolir le bateau, qui a coulé à la marée suivante.

 

Avril 1913  -  Les cabines de plage  -   Une société propose aux Domaines de louer les dunes de Riva-Bella, pour y construire des chalets en location. Mais il sera interdit de cuisiner et  de  dormir dans cet ancêtre des Parcs Résidentiels de Loisirs, ''pour raison de chasteté et de propreté" ... 

 

Avril 1913  Le pont entre Ouistreham et Sallenelles  -  Le conseil municipal de Deauville vient d'émettre un vœu favorable à la proposition de la ville de Ouistreham d'établir un pont  partant de la pointe de Ouistreham pour atterrir à la route de Sallenelles à Cabourg. Non seulement ce nouveau pont éviterait aux touristes en automobiles un long détour de 10  kilomètres, jusqu'aux pont de Ranville, dans l'intérieur des terres, mais il ouvrirait aux touristes une splendide promenade longeant sans interruption toute la côte du Calvados.  

 

Février 1913  -  Un vapeur caennais échoué à Ouistreham  -  Le vapeur "Daphné", de la société navale caennaise, s'est échoué par suite du brouillard dans les passes du port de  Ouistreham, à l'entrée de la jetée. On espérait hier, renflouer facilement le navire. Le "Daphné" ramène de Rotterdam un chargement de houille.

 

Mai 1913  -  À demi-mort de faim  -   Les gendarmes ont trouvé sur les quais un malheureux à  demi-mort de faim, Alphonse Pajot, 38 ans, ouvrier d'usine à Dives. Étant en traitement à l'hôpital de Caen, il prit la fuite et se rendit à Cabourg, croyant y trouver de son frère. Ne l'ayant pas trouvé, il longea la côte jusqu'à Ouistreham en mangeant des coquillages. Il a été reconduit à l'hospice.

 

Août 1913  -  Un yacht en détresse. -   Le canot " Antoine Thirion ", de la société centrale de sauvetage des naufragés, sorti à 7 heures 15 du soir au secours du Yacht " Primerose " en  détresse, est rentré à 8 heures 30, ayant sauvé le yacht et les cinq personnes qui se trouvaient à bord.  

 

Février 1914  -  Mes amis les pêcheurs, côtoyez moins le bord. -  Les pêcheurs ne doivent pas ignorer qu'il leur est interdit de pêcher le long des côtes à moins de trois milles du rivage. Le sieur Louis Delarue, 37 ans, pêcheur à Ouistreham, n'a pas tenu compte de cette défense, non plus que le sieur Albert Min, 35 ans ; le premier péché à un mille seulement de la côte,  le deuxième à deux milles un quart. Le torpilleur de haute mer " Rafale " vint à passer, et nos pêcheurs furent surpris. Delarue devra payer 50 francs d'amende et Min 25 francs. 

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31  décembre 1913, pour le département du Calvados : 

Mutrecy : Portail nord de l'église  ; Norrey : Église ; Ouistreham : Église ; Ouville-la-bien-Tournée :  Église ; Parfouru-l'Eclin, Clocher et pignon oriental du chœur de l'église ; Rosel : Clocher de l'église ; Rots : Église ; Rouvres : Église ; Rucqueville :  Église ; Ryes : Église ; Saint-André-d'Hébertot : Église, façades, Douves et parterre du château ; Saint-Contest : Église ;  Saint-Gabriel : Restes du prieuré ; Saint-Hymer : Église ; Saint-Loup-hors-Bayeux : Église ; Sainte-Marie-aux-Anglais : Église ; Saint-Pierre-sur-Dives : Église, Salle capitulaire, Halles, etc ...

 

Mai 1914  -  La faute du pécheur.  -  Le 5 mai 1914, Auguste Antoine , 42 ans, pêcheur et Ernest Tribouilllard, 47 ans, ont péché au chalut hors des limites fixées. Comme cette pratique  ne tarderait pas à dépeupler les abords des côtes, le tribunal a condamné les pêcheurs fautifs chacun à 10 francs d'amende. 

 

Juillet 1914  -  Goudronnage des routes.  -   On procède depuis lundi 29 juin jusqu'au dimanche 5 juillet au goudronnage du chemin de grande communication de Courseulles à  Ouistreham, dans les communes de Luc, Langrune, Saint-Aubin et Bernières.

 

Juillet 1914  -  Service téléphonique. - Le préfet du Calvados a l'honneur d'informer le public que la mise en service du téléphone à Douvres et des circuits téléphoniques ci-après : Bénouville - Ouistreham, Villers-sur-Mer - Blonville-sur-Mer, Deauville -Cabourg, Houlgate - Villers-sur-Mer a été fixée au 1er août 1914.  

 

Février 1915  -  A nos marins-pêcheurs.  -  Le vice-amiral Pivet, préfet maritime de Cherbourg, vient d'adresser à la marine la circulaire suivante : 

Divers faits, qui se sont passés dernièrement, montrent que les pêcheurs ne se rendent pas suffisamment compte de l'intérêt qu'il y a à prévenir immédiatement l'autorité maritime la plus proche de tout incident qui peut intéresser la Défense Nationale. 

En ce qui concerne plus particulièrement les sous-marins ennemis, vous devez rappeler aux patrons des barques de pêche que dès qu'ils en aperçoivent un, ils doivent s'efforcer de rallier  le plus rapidement possible le port le plus à portée et en informer de suite l'autorité maritime. 

Si le patron du chalutier « La Foi », de Dieppe, avait agi ainsi, le gouverneur du Havre aurait pu probablement être averti en temps utile et on n'aurait pas eu à déplorer la perte du « Tako  Manu ». 

Vous voudrez donc appeler l'attention des pêcheurs sur l'importance des services qu'ils peuvent rendre dans des cas analogues et leur faire savoir en même temps que, lorsque les renseignements de l'espèce qu'ils fourniront seront réellement intéressants, je serai disposé à leur accorder une gratification sur la proposition qui m'en sera faite par l'autorité maritime du port auquel ils auront apporté le renseignement. 

 

Février 1915  -  Premiers effets de la piraterie allemande.  -  Le vapeur français « Ville-de-Lille », de la Compagnie de navigation des bâtiments à vapeur du Nord, se rendant de Cherbourg à Dunkerque et se trouvant dans le nord du phare de Barfleur, a aperçu le sous-marin allemand « U-16 ». Le vapeur français a tenté de s'enfuir, mais sa vitesse était trop  faible.  Le sous-marin l'a rejoint et l'a coulé au moyen de bombes placées à l'intérieur, après avoir donné dix minutes à l'équipage pour se sauver dans les deux embarcations du bord. 

Le sous-marin « U-16 » se dirigea ensuite vers un vapeur norvégien pour lui faire subir le même sort, mais il dut y renoncer par suite de l'arrivée d'une division de torpilleurs de Cherbourg,  il fit alors route à l'est, plongea et disparut.  

 

Mars 1915  -  Tombé par dessus bord.  -  Le jeune Jean Lechevallier, 15 ans, originaire de Ouistreham, mousse du vapeur « Dana » est tombé du canot du bord dans le canal de Caen à la Mer et s'est noyé. Malgré les recherches opérées immédiatement, on ne put retrouver son cadavre que le lendemain matin.   (Bonhomme Normand)

 

Juin 1915  -  La situation agricole au 1er mai dans le Calvados.  -  Le mois d’avril a été favorable à l’exécution des travaux agricoles. On a achevé les semailles d’avoine et commencé  celles d’orges et de betteraves. La végétation n’a pas été favorisée par la température dans la seconde quinzaine du mois. Néanmoins l’aspect général des cultures en terre reste  satisfaisant.

 

Juin 1915  -  On réclame.  -  L’enlèvement des animaux morts et autres détritus, véritables foyers d’infection qu’on trouve encore sur nos plages. C’est la marée qui nous apporte trop  souvent ces victimes de sous-marins allemands.

Quand la mer se retire, autrement dit à la marée descendante, c’est une insupportable puanteur, et ces émanations peuvent produire des épidémies. Il importe donc de les enlever au plus vite et le plus tôt sera le mieux.

 

Juin 1915  -  Une lettre du Préfet.  -  A la préfecture, on s’est ému des nouvelles que nous avions données, au sujet des détritus de toute sorte et principalement des morceaux de viande pourrie rejetés par la marée sur le sable à proximité des cabines.

Une lettre a été de suite adressée par M. le préfet aux maires des régions que nous avons indiquées, pour les prier de faire enlever ou brûler ces épaves pestilentielles.

Malheureusement, la main-d’œuvre fait défaut : Le garde-champêtre, malgré toute sa vigilance et sa bonne volonté, ne peut faire cette besogne à lui seul, il finirait par y perdre le  boire et le manger et il risquerait de tomber asphyxié, tout comme les membres du Conseil d’hygiène publique à Caen, dont la fin tragique explique l’apathie forcée.

 

Juin 1915  -  Sur le littoral.  -  Le monde arrive un peu partout sur nos plages, lentement au dire des gens qui ne sont jamais contents de rien, et assez vite en égard aux circonstances.

D’ordinaire, à cette époque, on entendait dire « les arrivages sont rares, il faut attendre le 14 », comme cette année la fête est supprimée, les gens voudraient voir les parisiens venir nous apporter leur galette, mais il ne faut pas oublier qu’elle est rare, ne pas se montrer trop avide et se garder d’oublier que personne n’est à la fête avec la guerre.

 

Juillet 1915  -  Échos balnéaires.  -  Le croira-t-on, c’est pourtant la vérité, la saison malgré les moments d’angoisse que nous traversons, promet d’être bonne et, d’ores et déjà sur  presque tout le littoral, elle s’annonce sous les meilleurs auspices.

A Riva Bella – Ouistreham : Les propriétaires ne se plaigne pas évidemment. Comme partout ailleurs, un voile de tristesse couvre l’horizon balnéaire, deux grands hôtels sont devenus des  ambulances, l’un pour la totalité des pièces, l’autre en partie, mais les villas sont toujours coquettes et presque toutes sont de véritables nids de verdure.  

 

Mars 1916  -  Soins gratuits.  -  Les infirmières de l'hôpital 46, de Ouistreham, nous écrivent pour nous apprendre qu'elles ne sont pas payées, 5 fr. par jour, comme nous l'avions dit, mais seulement 3 fr.50, et qu'un certain nombre d'entre elles ne sont pas payées du tout. Évidemment, ce ne sont pas de ces dernières que nous avons parlé. Elles ajoutent qu'elles font de leur mieux pour suppléer au manque de  blessés de l'hôpital, en continuant de s'intéresser a ceux qu'elles y ont soignés jadis. Nous ne pouvons que les louer de leur zèle patriotique et former des vœux sincères cour qu'elles puissent désormais demeurer aussi inoccupées qu'elles le sont en ce moment.  

 

Mars 1916  -  La manne de la mer.  -  Nous avons dit qu'un grand nombre de sacs de farine provenant d'un naufrage étaient venus au plein sur notre côte à Franceville. Grâce à l'initiative  de M. Pallix, syndic maritime, du maire de Merville, et de notre ex-concitoyen M. Grenard , anciennement commerçant rue Saint-Pierre, le sauvetage de ces denrées a été heureusement accompli. En quatre journées de travail, on est parvenu à arracher à la mer près de six cents sacs. On les a déposés dans le garage de M. Grenard, où se trouvait tout le matériel nécessaire pour tamiser la farine, on est parvenu a extraire de ces sacs et de quelques autres, trouvés à Sallenelles et Ouistreham, prés de vingt mille kilos de farine extra, exactement 18.700 kilos. Les déchets ont été vendus au cultivateurs pour leurs bestiaux. On ignore encore la  provenance de cette cargaison, mais si, comme c’est probable, c’est celle d’un navire marchand torpillé par les Boches, on voit qu’ils  n’ont réussi leur coup qu'à moitié.  

 

 Avril 1917  -  Voul’ous vend vos caudières ?  -  L'État cherche à acheter du cuivre et, de préférence, en France. Aussi a-t-il fait savoir qu'on pourrait lui proposer les alambics devenus sans usage, depuis la loi sur l'alcool. Mais peut être nos bouilleurs auxquels, avec cruauté, on a leur crû ôté, aimeront-ils mieux les conserver quand même. On ne sait jamais ce qui peut arriver !

 

Avril 1917  -  Macabres repêchages.  -  On a trouvé, dans la baie de l'Orne, à Ouistreham, le cadavre du matelot William Haveron, du vapeur anglais « Castlebard », disparu de son bord depuis le mois dernier. On croit à un accident.

 

 Avril 1917  -  Pâques mouillées  -  Le temps continue d'être très mauvais. II pleut, il neige, il grésille, il giboule sans interruption et même, hier, il a tonné. C'est étonnant ! Le pis, c'est  que rien ne pousse et qu'il n'y a pas d'herbe pour les bestiaux. Le foin a atteint des prix fantastiques, les semences ont souffert et beaucoup seraient à refaire, malheureusement il est trop tard. Pourtant ne désespérons pas, une simple saute de vent peut ramener le beau temps et la chaleur. N'empêche que cet hiver 1916-17 aura été un des plus rigoureux et des plus  longs que nous avions jamais éprouvés en Normandie.  

 

 Juin 1917  -  Parfums de plage !  -  Les gens de Riva-Bella  se plaignent, avec raison, de ce que la Société d'assainissement déverse des vidanges en plein air, dans un herbage voisin des habitations. Compte-t-on sur ces effluves spéciaux pour attirer les étrangers ? Et croit-on que les baigneurs apprécieront le double avantage de se trouver en même temps au bord de la mer et au bord de la…. Parfaitement ! 

 

Juin 1917  -  Le temps qu’il fait.  -  Pendant deux nuits consécutives, les éclairs, le tonnerre et la pluie ont fait rage. Ces grands bals d'eau ne valent pas une bonne petite pluie régulière, mais la végétation s'en trouve bien quand même. Souhaitons, cependant, que leur violence n'ait pas causé la chute prématurée des fleurs dont les arbres à fruits sont couverts.

 

Juillet 1917  -  L'écho des plages.  -  C'est un véritable engouement, et toutes les villas, même les plus importantes, car il y en a de fort belle et très joliment ombragées, s'enlèvent à des prix dépassant la moyenne. Les agents de location sont dans le ravissement.

 

Août 1917  -  Baignade tragique.  -  Le jeune Roger Rault, âgé de 15 ans, dactylographe à Paris, qui avait été invité par son patron, M. Trintignac, industriel à Paris, à venir passer ses vacances chez lui, à Riva-Bella, se baignait l'autre jour, lorsque, tout à coup, il perdit pied et se noya.

Ce triste accident devrait bien servir d'exemple aux baigneurs qui ne se montrent jamais assez prudents, surtout à cette embouchure de l'Orne se rencontrent de nombreux sables mouvants.

 

Août 1917  -  Les dangers du bain.  -  Pour le récompenser de son travail, M. Trintignac, industriel à Paris, avait amené, avec lui, à Riva-Bella, où il villégiature, un de ses dactylographes, le jeune Roger Rault, 15 ans. L'autre jour, ce jeune homme eut l'idée de se baigner et se mit à l'eau. Au bout d'une demi-heure, on l'entendit appeler au secours. Malgré toute la diligence  qu'on apporta à mettre une barque à l'eau, il fut impossible de sauver le malheureux jeune homme, qui avait coulé à pic. On le rechercha en vain et ce n'est que lorsque la mer se fut retirée qu'on retrouva son cadavre sur le sable.

 

Novembre 1917  -  Tué par le Decauville.  -  Un charretier, employé par M. Pezerie, boulanger à Ouistreham, M. Jules Feugueur menait sa voiture près de la voie du train Decauville, des chemins de fer du Calvados. Soudain, il ne put prendre son tournant, s'engagea sur la voie avançait la locomotive…, cheval et voiture furent culbutés.

Le malheureux charretier fut projeté assez loin sur la route. Il fut relevé mourant et malgré tous les soins, il rendit le dernier soupir.

 

Novembre 1917  -  Fatal sommeil.  -  M. Jules Feugeur, 57 ans, charretier chez M. Pézeril, boulanger à Ouistreham, revenait, le soir, dans sa voiture. Il s'y était endormi. Soudain, il fut réveillé par le bruit du  tramway venant en sens inverse. Au lieu de diriger son attelage sur la gauche, il le lança sur la droite. La machine culbuta cheval et voiture, et, sous le choc, le malheureux charretier fut projeté sur la route et expira peu après.   

 

Juin 1918  -  Une victime du « Prairial ».  -  Le bateau l'Éperlan, de Ouistreham, commandé par le second maître Henri Perbirin, découvrait, il y a quelques jours en mer, un cadavre en complète décomposition. La tête était, entièrement décharnée, les mains avaient disparu. On remarquait sur la vareuse les galons de quartier-maître.

L'enquête, menée rapidement, par le syndic des gens de mer de Ouistreham et l'Administration de la Marine de Caen a permis d'établir qu'on se trouvait en présence d'une victime du  « Prairial », le quartier-maître Alexandre Chaquet, le 14 juillet 1894, à Aigneville (Calvados), inscrit à Cherbourg. La famille a été immédiatement prévenue.

 

Septembre 1918  -  C’est la guerre.  -  La gendarmerie de Ouistreham a dressé procès-verbal contre M. Daniel Legallais, quincaillier à Caen, 43 ans, rue de Vaucelles,, pour stationnement de son automobile devant le café de l'Hôtel de la Marine et pour emploi de cette voiture dans un but de tourisme et contre, Mme Legallais, M. Emile Vinçon, propriétaire à Caen, 22, rue des Carmes et Mme Vinçon pour circulation en auto, sans sauf-conduit.

 

Septembre 1918  -  Un vol à la colonie scolaire.  -  La colonie scolaire de Nancy est réfugiée depuis quelques mois, à Ouistreham, à l'Hôtel du Chalet et à l'Hôtel de la Plage. Une employée, Mme Castel, occupait la chambre 26 à l'Hôtel du Chalet.

Elle a constaté qu'en son absence, quelqu'un avait pénétré dans sa chambre et pris, dans son sac à main, un portefeuille contenant 723 francs. Les recherches faites immédiatement par M. le docteur Poulain, médecin-chef et par M. Bertin, directeur de la colonie, n'ont donné aucun sultat. La gendarmerie a ouvert une enquête.

 

Janvier  1919    -   Médaille d'Honneur des Marins du Commerce.  -   Par décision du commissaire aux transports maritimes et à la marine marchande en date du 25 décembre 1918, la médaille d'honneur, Instituée par la loi du 14 décembre 1901, a été décernée aux marins du commerce dont les noms suivent.

Direction de l'Inscription maritime du Havre. Quartier de Honfleur. — Bailliache CharIes-Louis-Thomas, matelot, demeurant à Trouville ; Balan Gustave-Désiré-Philomène, matelot ; Basset Charles-Hippolyte, pilote, demeurant à Quillebeuf ; Croix Pierre-Dominique, matelot, demeurant à Trouville ; Guérard, Jules-Emile, matelot, demeurant à Honfleur.

Lacheray Victor-Ferdinand, matelot, demeurant à Trouville ; Louvet Baptiste-Desiré, matelot, demeurant à Honfleur ; Michel Eugène-Louis-Marie, matelot, demeurant à Trouville ; Pillemont Victor-Auguste, matelot, demeurant à Deauville ; Roney, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Honfleur.

Quartier de Caen. — André Léon-Jules, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Dupont, Charles-Jean-Baptiste, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Durand Victor-Jules, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Guihomat Anguste-Malo, capitaine an long cours, demeurant à Ouistreham ; Leherpeur Emile-Charles, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Letellier Pierre-Paul-Anatole, matelot, demeurant à Luc-sur-Mer ; Marie, CharIes-Alexandre, matelot, demeurant au Havre ; Turgis, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Port-en-Bessin. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Mai  1919  -  Nouvelles maritimes.    Les noms des bateaux.   -   Le commissaire aux Transports maritimes a prescrit qu' à l'avenir — et à compter du 29 mai courant — aucun navire français de plus de 25 tonneaux bruts ne pourra prendre un nom qui serait déjà porté par un autre bâtiment.

Il s'ensuit que, désormais, les armateurs devront faire connaître à. l'administration compétente (Transports maritimes — Réglementation du Commerce maritime) les noms qu'ils désirent donner à leurs nouveaux bâtiments. II leur sera accusé réception de leur demande, en même temps qu'un avis favorable ou non, suivant le cas. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai  1919  -  Conseil Général du Calvados.   -   Séance du 29 avril 1919  -  Pèche.  -  Le Conseil approuve les travaux de la 6e sous-commission et demande :

 Que le commissariat aux transports maritimes et à la marine marchande mette d'urgence à la disposition de la Caisse régionale de Crédit maritime, les 43 000 fr. nécessaires à son fonctionnement.

 Que les écoles de pêche de Honfleur et de Grandcamp soient réorganisées et leur programme révisé, qu'il en soit créé de nouvelles à Trouville, Ouistreham et Port-en-Bessln.

3e Qu'une lutte extrêmement énergique soit immédiatement engagée contre l'alcoolisme.

 Diverses mesures ayant trait au repeuplement des fonds entiers.

 Qu'un concours soit officiellement organisé pour la construction d'un moteur à pétrole de 60 à 80 HP simple et robuste.

 Que l'horaire des trains soit fixé de telle manière qu'il assure le rapide écoulement vers les lieux de consommation du poisson mis à terre par les barques, avec transbordement rapide à Caen, Bayeux, et au Molay-Littry.

 Que soit construite la ligne des C. F. C. reliant Honfleur à Trouville en passant par Villerville,

  Que les droits de criée soient réduits au minimum strictement nécessaire pour couvrir seulement les frais de fonctionnement du service et d'amortissement des installations.

    Que les ports de pêche soient dragués et qu'il soit creusé à Ouistreham un bassin spécialement réservé aux barques de pêche.

10°  Que les voies de communication qui relient les ports entre eux ou à l'arrière des pays soient améliorées pour permettre l'écoulement de la pêche, et que la ligne de tramway Honfleur-Villerville-Trouville soit créée, avec organisation des services entre Pont-Audemer et Quillebœuf.

11°  Qu'il soit créé à Honfleur une usine pour l'utilisation du sprat, ou à son défaut de prévoir l'amélioration des tarifs par vole ferrée avec les usines bretonnes pour l'acheminement des  produits de cette pêche.

12°   Qu'il soit créé un port abri pour les barques de pêche à Grandcamp. M. le Président fait remarquer combien la catastrophe récente justifie l'urgence de ce vœu et que soient améliorés les services des chemins de fer départementaux.

13°   Que le port d'isigny soit aménagé en vue de devenir port de pêche.

14° Que les améliorations suivantes soient faites à Port-en-Bessln :

1.  Dragage, approfondissement et amélioration de l'avant-port et des bassins. 2.  Construction d'un bassin à flot et d'un gril de carénage.

3.  Amélioration de l'éclairage et de l'alimentation en eau douce du port. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin  1919  -  Effraction des troncs de l’Église.    -   Mardi dernier, M. Viel, sacristain, s'en aperçu en faisant le nettoyage de l'Église, que tous les troncs placés à l'intérieur de l'Église  avaient été cambriolés. Les serrures ou cadenas fermant ces troncs avaient été fracturés ou le dessus des troncs arraché.

On ignore à combien s'élève le montant du vol. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1920  -  Le commerce caennais.  -   Notre Chambre de Commerce est riche !  Elle participera pour moitié aux travaux d'aménagement du port de Caen-Ouistreham, lesquels travaux atteindront 80 millions (une paille, un rien !) En attendant, elle va dépenser 1 750 000 fr. pour l'achèvement, d'un quai de 365 mètres (un mètre pour chaque jour de l'année), plus 34 000 fr. pour les travaux d'enrochement des jetées de Ouistreham. Il fait bon vendre quelque chose, à Caen. Et acheter ?... Ça c'est une autre affaire. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1920   -   A Ouistreham.   -    L'active municipalité le cette commune prépare pour dimanche une fête patriotique, à l'occasion de l'inauguration d'un monument aux morts héroïques. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1920   -   Distinction.   -  Le lieutenant-colonel Derdos qui se distingua pendant la guerre où il commanda au front, pendant 35 mois, un régiment d'attaque, vient de recevoir la Croix de Commandeur de la Légion d'honneur. 

Nous sommes heureux de complimenter sincèrement un vaillant officier qui est en même temps notre compatriote et notre abonné. M. le lieutenant-colonel Derdos, habite actuellement Riva-Bella. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Fatale imprudence.   -   Deux jeunes gens de Potigny étaient venus passer la journée à Riva-Bella. Après avoir déjeuné, ils s'en allèrent pêcher. A peine étaient-i!s dans l'eau que l'un d'eux, M. Dupuis, fut pris de congestion et s'affaissa dans l'eau. Quand son camarade s'aperçut de sa disparition, il était trop tard, le malheureux avait succombé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Effet de brouillard.   -  Le vapeur anglais « Kingsley », venant de Caen. s'est échoué, par suite de la brume, sur le Cordon, à 800 mètres environ de Ouistreham. Il n'a pu être remis à flot que deux jours après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Un couple a l’abri.   -   Sur un mandat d'arrêt du parquet de Bruxelles, la gendarmerie de Ouistreham a arrêté à la villa « La Pépinière », à Riva-Bella, où ils étaient arrivés depuis quelques jours, Jean Fyen d'Anvers, et Alice Dieusaert, de Bruges.

Tous deux sont inculpés dans une affaire de détournements au détriment de l'État belge. Au moment de leur arrestation, ils étaient porteurs de valeurs et de bijoux représentant une somme assez élevée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Le feu.    -    Un incendie s'est déclaré dans la nuit à la boulangerie Pézeril, à Ouistreham, canton de Douvres. Les dégâts sont évalués à plus de 10 000 fr. On ignore les causes exactes du sinistre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922  -  Un errant dangereux.    -   Un nommé Banier, habitant Paris, recherché par le juge d'instruction de Toulon, a été arrêté à Riva-Bella, canton de Douvres. Interrogé, Panier a déclaré être arrivé à Caen pour les courses. Comme il voulait faire une cure d'air, il s'était rendu Luc. Là, il s'était emparé d'une bicyclette laissée le long d'un mur et était venu à Riva-Bella où on l'a arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Un navire en panne.   -   Le cargo « Elbeuf », chargé de fonte, en partance pour l'Angleterre, est resté en panne à Ouistreham, trois chauffeurs ayant quitté le bord, sous prétexte que l'équipage était insuffisant en nombre. Les trois mutins, Félix Rouault, Jean Mazec et Jean Pelleau ont été arrêtés et conduits à l'Inscription maritime à Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Les drames de la Mer.   -  Un torpilleur, le « Roland-Morillot », qui, l'an dernier, avait mouillé à Ouistreham, s'est échoué sur la côte Ouest de Guernesey. C'est notre navire charbonnier caennais, le « Daphné », qui a pu en sauver l'équipage, et le ramener sain et sauf à Cherbourg. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1923   -  Pauvre vieille !   -    Supportant depuis trop longtemps déjà, les mauvais traitements de son fils Emile, 43 ans, qui la frappait et lui faisait passer la nuit dehors, Mme veuve Lefoulon, 71 ans, à Ouistreham a porté plainte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Péri en mer.   -   Une barque de pêche montée par Henri Lefèvre, son frère Désiré et le matelot Auguste Tribouillard, se trouvait à environ dix milles au large de Ouistreham, lorsque Désiré Lefèvre, aidé de Tribouillard, voulut changer les voiles de l'avant.

Enlevé par les écoutes, le malheureux Lefèvre fut précipité à la mer. On se mit à sa recherche, mais son corps ne remonta à la surface qu'une heure après. Il avait cessé de vivre. Désiré Lefèvre était âgé de 37 ans. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Insubordination.   -   Deux marins du cargo « Honfleur », Joachim Le Person et Louis Lamidou ont quitté le bord à l’arrivée du bateau à Ouistreham et refusé de rembarquer sous prétexte que l'équipage n'était pas au complet. Ils ont été remis à la disposition de l'Inscription maritime. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Pauvres petits poussins !   -     A Ouistreham, un local à usage d'éleveuse à poussins, a été détruit par un incendie. Sur 103 poussins qui s'y trouvaient, 63 seulement ont pu être sauvés. La propriétaire, Mme Pérou, estime son préjudice à 1 700 fr. environ. On suppose que le feu a été communiqué par une locomotive des Chemins de fer du Calvados. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -  A Ouistreham.   -   En été, au départ et à l'arrivée des trains des chemins de fer du Calvados, tant à Ouistreham-Port qu'à Riva-Bella, des cyclistes ont la déplorable habitude de partir et de s’efforcer d'arriver en même temps que le train, à la station suivante. Ces cyclistes, pédalant à toute allure, sont un véritable danger pour les piétons qu'assez fréquemment ils renversent.

Ces jours-ci, au train de 18 heures, un pauvre vieillard de 92 ans, le père Roblot, allait de Riva au Port. Ayant réussi à éviter un premier groupe de cyclistes et voulant en éviter d'autres[1]qui suivaient, il a dû se rapprocher du train qui venait de partir de Riva-Bella. Le marchepied d'un wagon lui a brisé la cuisse et c'est miracle qu'il ne soit pas passé sous les wagons.

Par les soins du maire et ceux de M. Germain, le père Roblot a dû être transporté à son domicile d'abord, à l'hôpital ensuite. Vu son grand age, des complications graves sont à redouter et on se demande s'il ne serait pas possible d'empêcher les dangereux cyclistes d'établir, ainsi des records le long du tramway.

— Pendant que nous parlons de Ouistreham, disons que la vente du Sémaphore et des terrains domaniaux dont, après dix ans d'efforts, le maire a pu obtenir la cession à la commune, va aider la Municipalité à installer l'eau potable et à réaliser un plan d'embellissement visant particulièrement la station balnéaire de Riva-Bella. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Incident maritime.   -   Des pèlerins du Havre qui se rendaient à La Délivrande étaient amenés à Ouistreham par l’ « Émile-Deschamps », de la Compagnie Normande de navigation à vapeur, pour être ensuite dirigés sur La Délivrande par les tramways du Calvados où des autos-cars. En entrant dans le chenal et en voulant éviter un navire qui en sortait, l’«Émile-Deschamps » s'est échoué sur le banc de sable, la marée commençant à baisser.

Les pèlerins ont pu être débarqués sans accident et, le soir, le bateau est rentré au Havre avec ses voyageurs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1924  -  Une belle capture. -  On nous apprend qu'un énorme poisson a été capturé dans la nuit du 28 au 29 mai en face de la Redoute de Colleville par la barque de pèche « Mina », patron M. Tabourel, pécheur à Ouistreham. Ce poisson mesure 3 m. 50 de long et la largeur de la queue atteint 78 centimètres. Le poids est environ de 1000 kilos.    

 

Décembre 1924  -  Échouement.  -  On signale que le vapeur français Hibé s'est échoué à l'extrémité Est de l'enrochement de l'entrée de Ouistreham.

Un remorqueur essaie actuellement de le retirer de sa fâcheuse position.

 

Janvier 1925  -  Médailles d'honneur.  -  La médaille d'honneur de la marine marchande a été décernée aux marins de notre région dont les noms suivent : Seigle ( Albert-Alexandre ), pilote, demeurant à Ouistreham. 

David Henri, demeurant à Lion-sur-Mer. 

Blet ( Léon-Jean ), matelot, demeurant à Ver-sur-Mer. 

Colleville ( François-Joseph ), matelot ; Tubourel ( Victor-Charles ), patron pécheur ; Onfroy ( Lucien-Wilfrid ), matelot, tous les trois demeurant à Port-en-Bessin. 

Richard ( Eugène-Romain), patron pêcheur ; Brune ( Alexandre-Jules-Charles ), patron pécheur, tous les deux demeurant à Grandcamp. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

Janvier 1925   -  Tribunal correctionnelle.   -   Président : M. Bourassin ; Ministère Public : M. d'Auriac ; Audience du lundi 5 janvier 1925

 Briard Léon, 46 ans, cordonnier, à Mathieu a été trouvé au casino de Riva-Bella porteur d'un revolver chargé de 5 cartouches. 16 fr. sursis, confiscation.

 Bizien Jean, 20 ans, journalier à Argences, ayant trouvé le 4 novembre 1924 une bicyclette sur la route à Fleury-sur-Orne s'en empara et alla sur cette machine jusqu'à Troarn où il se fit arrêter par la gendarmerie. 15 jours (sursis). 

— Farin Charles, 22 ans, journalier à Cresseveuille quittait furtivement en octobre dernier le service de M. Ménard, à Tracy-Bocage, en emportant divers effets et des objets de toilette appartenant à son camarade, le sieur Le Peuch. 1 mois (sursis).  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1925  -  Tribunal correctionnelle de Caen.   -  Président : M. Bourassin. Ministère Public : M. d'Auriac.  -  Audience du lundi 29 décembre 1924.

— Goron Léon, 18 ans, pêcheur, à Ouistreham, a, le 18 décembre courant brisé le cadenas fermant la chambre du bateau du sieur Delarue et a soustrait 8 livres de pain, 1 pied de cochon et 1 hareng saur. 4 mois.

Dans la nuit du 24 au 25 courant il a brisé la porte de la cabine du sieur Levavasseur et a soustrait dans cette cabine une longue vue, un tapis, un matelas, 1 store, 1 pantalon neuf, 1 édredon et 1 sortie de bain. 6 mois. Confusion.  ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Mars 1925  -  Le vent fait reculer la mer sur les cotes du Calvados.  -  Au port de Ouistreham, la dernière tempête a poussé les vagues vers le large, si bien que la mer paraissait se vider. Au moment du flot, on a enregistré une cote de 3 m. 50, au lieu de 5 m. 06 prévu au tableau des marées.

Le manque d'eau a empêché la manœuvre des portes des sas du canal de Caen à la mer. Ce phénomène ne s'était pas produit depuis plus de quarante ans.

RIVA-BELLA   -   " La Cigogne "

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