15 Avril 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS 1

PÉRIERS - sur - le - DAN

Canton de Ouistreham

Les habitants de la commune sont des Périésains, Périésaines

Janvier 1840 - Des anciennes salines des cotes centrales de la Normandie. - Quand une industrie s'éteint dans un pays, il est bon, il est nécessaire de rechercher les causes qui l'ont fait abandonner.

D'abord, parce que, quelles qu'elles soient, elles mettent, en problème l'existence d'une population plus ou moins nombreuse. En effet, même lorsqu'un genre d'exploitation agricole et surtout manufacturier est remplacé par un autre, les ouvriers occupés par le premier ne sont jamais aptes à être employés au second.

Ensuite, parce que si ces causes sont secondaires ou dépendantes de circonstances accidentelles , on pourra plus tard, sans doute, les faire cesser : en effet, combien de cultures ou de fabrications n'ont-elles pas été ruinées par une mauvaise gestion primitive ou par un impôt inopportun, qui ne se relèveront jamais faute d'une juste appréciation de ce qui a amené leur chute.

Au milieu des essais de toute espèce que depuis 1815 nous avons vu échouer à peine tentés dans notre contrée, il est une vieille industrie autrefois importante, autrefois utilisant une grande quantité de bras, qui a disparu tout à coup sans exciter ni un regret ni une plainte. Je veux parler de la fabrication des sels. Les hommes d'aujourd'hui l'ont laissée mourir, comme si en découvrant de nouveaux éléments de richesses, ils devaient renoncer à ceux qui avaient enrichi leurs pères.

Au moyen âge les salines des côtes centrales de la Normandie formaient une branche de commerce considérable, dés le Xe siècle il y en avait à Bavent et à Sallenelles. Sous la domination des successeurs de GuilIaume-le-Conquérant on rencontrait de ces sortes d'établissements sur tous les points de notre littoral, à Pont-l’Evêque, à Trouville, à Touques, à Périers, à Dives, à Varaville. Après la conquête de Philippe-Auguste, l'évêque de Lisieux avait des droits sur les salines de Touques, il nous reste, effectivement, une charte en date du mois de juin 1218, qui nous apprend que l'évêque Jourdain donne aux religieux chartreux du Val Dieu une rente annuelle de quatre-vingt-seize boisseaux de sel à prendre sur ces salines. Ces grandes fabriques furent supprimées pour la plupart sous Philippe de Valois, au moment de l’établissement ou plutôt de l'augmentation de la gabelle, et sans les salines de Touques qui restèrent toujours d'un certain rapport jusqu'à la révolution de 1789, et qui ont subsisté inaperçues jusqu'à nos jours, l'industrie des sels eût été complètement effacée de la statistique du pays d'Auge, dans le cas où l'on eût voulu la dresser.

C'était dans les marais dépendant de la paroisse de St-Thomas de Touques qu'étaient situées les salines. Florissantes au XIVe et XVe siècle, elles étaient arrivées au nombre de quarante-huit au XVIIe, lorsqu'un règlement général fait pour les gabelles, en 1660, les réduisit a vingt-quatre.

Lles mesures équivalaient presque a une prohibition, cependant les ministres de Louis XIV et leurs successeurs en accrurent encore la rigueur par des déclarations réglementaires rendues en 1691, 1707, 1711, 1722 et 1724, et en obtenant divers arrêts du conseil d'état contre les fabricants et les particuliers. A leurs exigences toujours nouvelles, il est facile d'entrevoir que leur intention était de contraindre la partie Est de la Basse-Normandie a renoncer a ses privilèges sur le sel et a rentrer dans le droit commun des gabelles.

Ainsi on augmenta les formalités que les sauniers avaient à remplir au bureau des quêtes avant de commencer leurs travaux de chaque semaine. Ils furent contraints d'employer tous un même nombre de plomb d'une même continence et de vendre leurs produits à un maximum fixé, les quantités qu'ils purent fournir à chaque particulier furent limitées, de même que la quantité de sel que chaque particulier put consommer, ils furent assujettis, enfin, a des tracasseries dont les moindres nécessitaient des chômages et des déplacements continuels.

Les paroisses qui seules avaient le droit d'user des sels de Touques, pour leurs provisions et pour leur grosses et menue salaisons, étaient  : Celle de St-Thomas qui pouvait se faire donner jusqu'à trois cent quatre-vingt-cinq boisseaux de sel par an.

Celle de St-Pierre qui n'en pouvait prendre que cent vingt-quatre.

Celle de Trouville qui en enlevait deux cent quinze ; et celle de Bonneville à laquelle il était permis d'en acheter deux cent quatre-vingt-cinq.

Il pouvait être délivré des mêmes sels, mais seulement pour pots et salière. (Source  : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1861   -   Arrêté préfectoral.   -   Par arrêtés de M. le préfet, ont été nommés :

M. Tillard (François), adjoint au maire de la commune de Longraye.

M. Heuzey (Victor), adjoint au maire de la commune d'Ouézy.

M. Deshayes (Jean-Baptiste-Ferdinand), adjoint au maire de la commune de Périers.

M. Ridel (Désir), adjoint au maire de la commune de Quetteville, en remplacement de M. Ernoult, nommé maire. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1867   -   Les présages de l'hiver.   -   Certains signes semblent présager que l'hiver qui arrive sera rigoureux. Le départ des hirondelles a été, cette année, plus précoce que d'habitude, et l'on a signalé de bonne heure des passages d'oiseaux émigrant du nord vers le sud.

Voici qu'on écrit de Clermont-Ferrand que jeudi dernier les habitants se montraient avec stupéfaction le sommet du Puy-de-Dôme couvert de neige, chose qui ne s'était pas vue, dans une saison aussi peu avancée, depuis un demi-siècle.

D'un autre côté, des télégrammes venus d'amérique annoncent que la neige a déjà fait son apparition dans la partie occidentale de l'État de New-York.

Comme nous venons de traverser une période De quelques années pendant lesquelles la température de l'hiver n'a point été très basse, le calcul des probabilités nous interdit de compter sur le retour d'une pareille circonstance. En outre, la terre n'ayant pas reçu une grande quantité de chaleur, elle ne tardera pas à épuiser la quantité de calories qu'elle aura reçue si la provision recueillie dans l'été n'est point entretenue par un soleil d'hiver excessivement chaud.

Il a gelé, mercredi la nuit, dans la banlieue lyonnaise. La neige a fait son apparition sur les montagnes du haut Beaujolais et de l'Izeron.  

 

Août 1888  -  L'Histoire.  -  Le nom de Périers-sur-le-Dan a été définitivement adopté le 9 août 1888. Jusqu'à cette date, ce village avait porté différents noms dont Périers-en-Bessin.

 

Septembre 1890  -  Manœuvre dans le Calvados.  -  Les manœuvres de la 10e brigade d'infanterie ont lieu en ce moment dans la partie de la plaine de Caen, située au nord de la voie ferrée « Paris-Cherbourg » et limitée à l'est par !a ligne « Troarn-Varaville » et à l'Ouest par la ligne « Arromanches-Ryes ». 

Vendredi 12, repos. - Samedi 13, concentration du 36e, quatre pièces, du 129e, deux pièce, rencontre entre Colomby, Courseulles et Bény. - Dimanche 14, opérations entre Ouistreham et Arromanches. - Lundi 15, opérations sur les rives de l'Orne : Colleville, Pérriers, Beuville, Saint-Aubin, etc…... - Le mardi 16, repos. - Le 17, les opérations se poursuivent pour se terminer à Cuverville-la-Grosse-Tour, où le général Jamais passe la revue des troupes. 

 

Septembre 1890  -  Grandes manœuvres.  -  Les mouvements des troupes, pour les grandes manœuvres, commencent le 6 septembre. Le 129e  venant du Havre, débarquera à Trouville et se rendra à Varaville, d'où il s'avancera par journées, en manœuvrant vers Douvres. Le 36e se rendra d'abord à Creully et manœuvrera dans les environs pendant deux ou trois jours.  

Les deux régiments opéreront l'un contre l'autre pendant 2 jours. Enfin, la brigade, réunie sous les ordres du général Jamais, avec une batterie d'artillerie et un petit détachement de cavalerie, opérera contre un ennemi masqué. Le 14, autour de Colomby,  le 15, entre Périers et Ouistreham, le 17, autour de Cuverville-la-Grosse-Tour, village près duquel aura lieu la revue finale. Aussitôt après, les troupes sa disperseront. 

Toutes les communes à partir de Honfleur jusqu'à Arromanches pourront être soumises au droit de réquisition. Nous crayons être utiles aux habitants des localités que les troupes traverseront et dans lesquelles elles feront halte, en leur conseillant de faire d'avance pour cette occasion des approvisionnements de pain, viande, charcuterie, boisson et autres.

 

Janvier 1893  -  L’immoralité aux champs.  -  C'était pendant la saison, des foins. Tout un atelier, après avoir bu force pots de cidre, agaçait une jeune fille de 16 ans. L'un des ouvriers la saisit par les pieds et la tint, malgré ses cris, suspendue la tête en bas, et comme la fillette n'avait pas de pantalon, le délit d'outrage public à la pudeur existait déjà lorsqu'il fut encore augmenté par des actes plus graves encore. 

L'affaire avait été, parait-il, arrangée, moyennant quelques écus pour les pauvres, lorsqu'une lettre anonyme dénonça le fait au parquet qui a poursuivi et fait condamner deux journaliers de Périers, Henri Philippe, 26 ans, à un mois de prison, et Arsène Lefrançois, 19 ans, à quinze jours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Menace de mort.  -  La gendarmerie de Ouistreham a arrêté Henri Lebourgeois, 27 ans, journalier à Airan, pour ivresse manifeste, outrages au maire de Périers et menaces de mort envers la dame Louis, née Aline Adeline, 36 ans, débitante, et la mère de celle-ci, 60 ans, cultivatrice, toutes deux demeurant également à Périers. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1903  -  Incendies.   -   D'un bâtiment de 26 mètres de longueur sur 6 de largeur, à usage d'écurie, étable, poulailler et charretterie, appartenant au sieur Charles Asse, à Familly. Pertes, 5 000 fr. Non assuré.

— A Périers-sur-le-Dan, de deux maisons d'habitation, deux granges et divers bâtiments. Pertes pour divers propriétaires et locataires, 10 000 fr. En partie assurés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Chaleurs.   -   Après le froid et la pluie, les chaleurs. Le thermomètre est monté à 25°. Pourtant, les gens d'Espagne sont plus à plaindre que nous. Ils ont eu 49° à l'ombre et 59° au soleil. Pas étonnant que les Espagnols aient la tête chaude. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  A propos de pommes.  -   Les Allemands boivent du cidre comme les Normands. D'ordinaire, ils nous achètent nos pommes, mais, comme ils savent que cette année nous n'en avons guère, ils les font venir de Bohème où la récolte est très abondante. On ne s'attendait guère, chez nous, à voir les Bohémiens nous faire une semblable concurrence. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1915  -  Une commune sans école.  -  A Périers-sur-le-Dan, l'institutrice malade a cessé sa classe il y a plus d'une semaine. Elle est depuis quelques jours en congé régulier et pourtant on ne l'a pas remplacée. Résultat : les enfants à la veille de passer leur certificat, se trouvent sans leçons. Les parents ne peuvent pourtant pas les envoyer à l'école de Mathieu, sise à trois kilomètres. Cependant, il ne manque point de jeunes filles munies de leurs brevets qui consentiraient à aller passer quelques semaines dans une école de village.

 

Septembre 1915  -  Un drame de l'alcool.  -  Un terrible drame s'est déroulé à Periers-sur-le-Dan un journalier Eugène Falaize, 47 ans, rentrait de son travail : il trouva à son retour sa concubine, une femme Fischer, 46 ans, avec laquelle il y vivait maritalement depuis longtemps déjà, en complet état d'ivresse. Il lui fit de justes remontrances auxquelles la mégère répliqua. Falaize, poussant devant lui la femme Fischer, la fit reculer jusqu'à l'escalier. Soudain, à reculons, celle -ci perdit pied et déroula une huitaine de marche. Son concubin la rejoignit, l'assomma à coups de poing et de pied, puis satisfait, s'en fut se coucher, laissant la malheureuse à demi morte. Elle eut encore la force de se traîner chez une voisine, la femme Leverrier.

Le lendemain matin, Falaize était à peine à son travail que la femme Leverrier venait lui dire que sa femme était très mal. Falaize, inquiet, transporta chez lui sa concubine, mais elle y était à peine qu'elle rendit le dernier soupir. Les plus Lourdes charges pèsent sur Falaize, car l'autopsie a démontré que la mort était dû aux coups qu'il avait donné. Il a été arrêté et vient d'être écroué à Caen.

 

Septembre 1922   -   Assailli à sa porte.   -   Un journalier de Périers-sur-le-Dan, canton de Douvres, M. Constant Prévost se tenait à sa porte quand plusieurs jeunes gens qui passaient voulaient entrer chez lui. Le journalier s'y opposant, une rixe générale s'ensuivit, au cours de laquelle M. Prévost a été blessé d'un coup de couteau au front. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1926  -  Écrasé par une machine à battre.  -  Hier soir, le nommé Edmond Gosselin, à Hamars, se rendait à Perriers-sur-le-Dan, accompagnant une machine à battre, lorsqu'il tomba tout à coup sur la chaussée. Une des roues du véhicule lui passa sur le corps ses camarades avisèrent des voisins qui firent transporter le malheureux à l'hôpital, il est cédé en arrivant. Il avait le thorax broyé.

 

Septembre 1936  -  3 000 gerbes en feu.  -  Vers 5 heures du matin, le feu a détruit dans un champ situé à proximité du chemin du Londel, au lieu dit « Le Bois-Oudart »; une meule composée de 1 400 gerbes de blé et de 1 400 gerbes d'avoine, appartenant à M. Joseph Bunouf, 33 ans, cultivateur à Périers-sur-le-Dan. 

Ce dernier évalue le montant du sinistre à 12 600 fr. Il y a assurance. La gendarmerie recherche deux individus aperçus près de la meule en flammes par un ouvrier agricole. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Destruction des étourneaux.  -   Par dérogation aux dispositions de l'article 7 de l'arrêté permanent du 2 août 1921. sur la police de la chasse, des autorisations individuelles et temporaires de destruction au fusil pourront, dans le cas où les étourneaux causeraient de réels dégâts aux exploitations agricoles, être accordées exceptionnellement par le Préfet ou le Sous-Préfet, dans les conditions prévues à l'article 15 (1er et 2e alinéa) du même arrêté.

Les oiseaux tués ne pourront être mis en vente, ni vendus. (Arrêté préfectoral du 25 janvier 1938). (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Respect à M. le Maire.  -   Pour avoir outragé le Maire de Périers-sur-le-Dan, le 17 septembre 1937, Lechevallier Albert, 32 ans, cultivateur à Lion-sur-Mer, a été condamné à 25 fr. d'amende avec sursis, défenseur : Me Jouanne. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1949   -   Six Croix de guerre.   -    Avec le cérémonial devenu traditionnel dans notre département où tant de communes ont déjà été l'objet d'un témoignage officiel de leur vaillance, six localités du canton de Douvres, placées aux avant-postes des combats de la Libération, ont reçu dimanche des mains du commandant la Subdivision de Caen un hommage tardif autant que mérité.

Dans la matinée, le colonel Le Bideau, qu'accompagnaient M. Robiquet, chef de Division à la Préfecture, représentant M. Stirn, et M. Tesnière, conseiller général, remit la croix de guerre à Mathieu, Périers-sur-le-Dan, Plumetot et Lion-sur-Mer en présence des populations rassemblées et des autorités locales.

Dans cette dernière localité, à l'issue d'un déjeuner qui réunit une quinzaine de convives à l'Hôtel de la Plage, M. Tesnière rappela le sacrifice de M. Belin, maire, et du docteur Aupois, adjoint, victimes des bombardements.

L'après-midi, les cérémonies se poursuivirent par Langrune et Luc où, face à la mer, près de la stèle érigée par la piété des habitants aux victimes des combats, une allocution pleine de ferveur patriotique fut prononcée par le distingué maire, M. Laurent. ( Le Bonhomme Libre )

LA NORMANDIE

19. La vie Normande  -  Batterie de Sarrazin

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