Janvier
1840 - Des anciennes salines des cotes centrales de la Normandie. - Quand
une industrie s'éteint dans un pays, il est bon, il est nécessaire de
rechercher les causes qui l'ont fait abandonner.
D'abord,
parce que, quelles qu'elles soient, elles mettent, en problème
l'existence d'une population plus ou moins nombreuse. En effet, même
lorsqu'un genre d'exploitation agricole et surtout manufacturier est
remplacé par un autre, les ouvriers occupés par le premier ne sont
jamais aptes à être employés au second.
Ensuite,
parce que si ces causes sont secondaires ou dépendantes de
circonstances accidentelles , on pourra plus tard, sans doute, les faire
cesser : en effet, combien de cultures ou de fabrications n'ont-elles
pas été ruinées par une mauvaise gestion primitive ou par un impôt
inopportun, qui ne se relèveront jamais faute d'une juste appréciation
de ce qui a amené leur chute.
Au
milieu des essais de toute espèce que depuis 1815 nous avons vu
échouer à peine tentés dans notre contrée, il est une vieille
industrie autrefois importante, autrefois utilisant une grande quantité
de bras, qui a disparu tout à coup sans exciter ni un regret ni une
plainte. Je veux parler de la fabrication des sels. Les hommes
d'aujourd'hui l'ont laissée mourir, comme si en découvrant de nouveaux
éléments de richesses, ils devaient renoncer à ceux qui avaient
enrichi leurs pères.
Au
moyen âge les salines des côtes centrales de la Normandie formaient
une branche de commerce considérable, dés le Xe siècle il y en avait
à Bavent et à Sallenelles. Sous la domination des successeurs de
GuilIaume-le-Conquérant on rencontrait de ces sortes d'établissements
sur tous les points de notre littoral, à Pont-l’Evêque, à
Trouville, à Touques, à Périers, à Dives, à Varaville.
Après la conquête de Philippe-Auguste, l'évêque de Lisieux avait des
droits sur les salines de Touques, il nous reste, effectivement, une
charte en date du mois de juin 1218, qui nous apprend que l'évêque
Jourdain donne aux religieux chartreux du Val Dieu une rente annuelle de
quatre-vingt-seize boisseaux de sel à prendre sur ces salines. Ces
grandes fabriques furent supprimées pour la plupart sous Philippe de
Valois, au moment de l’établissement ou plutôt de l'augmentation de
la gabelle, et sans les salines de Touques qui restèrent toujours d'un
certain rapport jusqu'à la révolution de 1789, et qui ont subsisté
inaperçues jusqu'à nos jours, l'industrie des sels eût été
complètement effacée de la statistique du pays d'Auge, dans le cas où
l'on eût voulu la dresser.
C'était
dans les marais dépendant de la paroisse de St-Thomas de Touques
qu'étaient situées les salines. Florissantes au XIVe et XVe siècle,
elles étaient arrivées au nombre de quarante-huit au XVIIe, lorsqu'un
règlement général fait pour les gabelles, en 1660, les réduisit a
vingt-quatre.
Lles
mesures équivalaient presque a une prohibition, cependant les ministres
de Louis XIV et leurs successeurs en accrurent encore la rigueur par des
déclarations réglementaires rendues en 1691, 1707, 1711, 1722 et 1724,
et en obtenant divers arrêts du conseil d'état contre les fabricants
et les particuliers. A leurs exigences toujours nouvelles, il est facile
d'entrevoir que leur intention était de contraindre la partie Est de la
Basse-Normandie a renoncer a ses privilèges sur le sel et a rentrer
dans le droit commun des gabelles.
Ainsi
on augmenta les formalités que les sauniers avaient à remplir au
bureau des quêtes avant de commencer leurs travaux de chaque semaine.
Ils furent contraints d'employer tous un même nombre de plomb d'une
même continence et de vendre leurs produits à un maximum fixé, les
quantités qu'ils purent fournir à chaque particulier furent limitées,
de même que la quantité de sel que chaque particulier put consommer,
ils furent assujettis, enfin, a des tracasseries dont les moindres
nécessitaient des chômages et des déplacements continuels.
Les
paroisses qui seules avaient le droit d'user des sels de Touques, pour
leurs provisions et pour leur grosses et menue salaisons, étaient
: Celle de St-Thomas qui pouvait se faire donner jusqu'à trois cent
quatre-vingt-cinq boisseaux de sel par an.
Celle
de St-Pierre qui n'en pouvait prendre que cent vingt-quatre.
Celle
de Trouville qui en enlevait deux cent quinze ; et celle de Bonneville
à laquelle il était permis d'en acheter deux cent quatre-vingt-cinq.
Il
pouvait être délivré des mêmes sels, mais seulement pour pots et
salière. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1861 - Arrêté préfectoral.
- Par
arrêtés de M. le préfet, ont été nommés :
M.
Tillard (François), adjoint au maire de la commune de Longraye.
M.
Heuzey (Victor), adjoint au maire de la commune d'Ouézy.
M.
Deshayes (Jean-Baptiste-Ferdinand), adjoint au maire de la commune de Périers.
M.
Ridel (Désir), adjoint au maire de la commune de Quetteville, en
remplacement de M. Ernoult, nommé maire. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1867 -
Les présages de l'hiver.
- Certains
signes semblent présager que l'hiver
qui arrive sera rigoureux. Le départ des hirondelles a été, cette
année, plus précoce que
d'habitude, et l'on a signalé de bonne
heure des passages d'oiseaux émigrant du nord vers le sud.
Voici
qu'on écrit de Clermont-Ferrand que jeudi dernier les habitants se
montraient avec stupéfaction le sommet du Puy-de-Dôme couvert de
neige, chose qui ne s'était pas vue, dans une saison aussi peu
avancée, depuis un demi-siècle.
D'un
autre côté, des télégrammes venus d'amérique annoncent que la neige
a déjà fait son apparition dans la partie occidentale de l'État de
New-York.
Comme
nous venons de traverser une période De quelques années pendant
lesquelles la température de l'hiver n'a point été très basse, le
calcul des probabilités nous interdit de compter sur le retour d'une
pareille circonstance. En outre, la terre n'ayant pas reçu une grande
quantité de chaleur, elle ne tardera pas à épuiser la quantité de
calories qu'elle aura reçue si la provision recueillie dans l'été
n'est point entretenue par un soleil d'hiver excessivement chaud.
Il
a gelé, mercredi la nuit, dans la banlieue lyonnaise. La neige a fait
son apparition sur les montagnes du haut Beaujolais et de l'Izeron.
Août
1888 - L'Histoire. -
Le nom de Périers-sur-le-Dan a été définitivement adopté le 9 août
1888. Jusqu'à cette date, ce village avait porté différents noms dont
Périers-en-Bessin.
Septembre
1890 -
Manœuvre dans le Calvados.
-
Les manœuvres de la 10e brigade d'infanterie ont lieu
en ce moment dans la partie de la plaine de Caen, située au nord de la
voie ferrée « Paris-Cherbourg » et limitée à l'est par !a ligne «
Troarn-Varaville » et à l'Ouest par la ligne « Arromanches-Ryes ».
Vendredi
12, repos. - Samedi 13, concentration du 36e, quatre pièces,
du 129e, deux pièce, rencontre entre Colomby, Courseulles et
Bény. - Dimanche 14, opérations entre Ouistreham et Arromanches. -
Lundi 15, opérations sur les rives de l'Orne : Colleville, Pérriers,
Beuville, Saint-Aubin, etc…... - Le mardi 16, repos. - Le 17, les
opérations se poursuivent pour se terminer à Cuverville-la-Grosse-Tour,
où le général Jamais passe la revue des troupes.
Septembre
1890 -
Grandes manœuvres. -
Les mouvements des troupes, pour les grandes manœuvres,
commencent le 6 septembre. Le 129e
venant du Havre, débarquera à Trouville et se rendra à
Varaville, d'où il s'avancera par journées, en manœuvrant vers
Douvres. Le 36e se rendra d'abord à Creully et manœuvrera
dans les environs pendant deux ou trois jours.
Les
deux régiments opéreront l'un contre l'autre pendant 2 jours. Enfin,
la brigade, réunie sous les ordres du général Jamais, avec une
batterie d'artillerie et un petit détachement de cavalerie, opérera
contre un ennemi masqué. Le 14, autour de Colomby,
le 15, entre Périers et Ouistreham, le 17, autour de Cuverville-la-Grosse-Tour,
village
près duquel aura lieu la revue finale. Aussitôt après, les troupes sa
disperseront.
Toutes
les communes à partir de Honfleur jusqu'à Arromanches pourront être
soumises au droit de réquisition. Nous crayons être utiles aux
habitants des localités que les troupes traverseront et dans lesquelles
elles feront halte, en leur conseillant de faire d'avance pour cette
occasion des approvisionnements de pain, viande, charcuterie, boisson et
autres.
Janvier
1893 -
L’immoralité aux champs.
- C'était
pendant la saison, des foins. Tout un atelier, après avoir bu force
pots de cidre, agaçait une jeune fille de 16 ans. L'un des ouvriers la
saisit par les pieds et la tint, malgré ses cris, suspendue la tête en
bas, et comme la fillette n'avait pas de pantalon, le délit d'outrage
public à la pudeur existait déjà lorsqu'il fut encore augmenté par
des actes plus graves encore.
L'affaire
avait été, parait-il, arrangée, moyennant quelques écus pour les
pauvres, lorsqu'une lettre anonyme dénonça le fait au parquet qui a
poursuivi et fait condamner deux journaliers de Périers, Henri
Philippe, 26 ans, à un mois de prison, et Arsène Lefrançois, 19 ans,
à quinze jours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Menace de mort. -
La
gendarmerie de Ouistreham a arrêté Henri Lebourgeois, 27 ans,
journalier à Airan, pour ivresse manifeste, outrages au maire de
Périers et menaces de mort envers la dame Louis, née Aline Adeline, 36
ans, débitante, et la mère de celle-ci, 60 ans, cultivatrice, toutes
deux demeurant également à Périers. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1903 - Incendies. -
D'un bâtiment de 26 mètres de
longueur sur 6 de largeur, à usage d'écurie, étable, poulailler et
charretterie, appartenant au sieur Charles Asse, à Familly. Pertes, 5
000 fr. Non assuré.
—
A Périers-sur-le-Dan, de deux maisons d'habitation, deux granges et
divers bâtiments. Pertes pour divers propriétaires et locataires, 10
000 fr. En partie assurés. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1903 -
Chaleurs. -
Après le froid et la
pluie, les chaleurs. Le thermomètre est monté à 25°. Pourtant, les
gens d'Espagne sont plus à plaindre que nous. Ils ont eu 49° à
l'ombre et 59° au soleil. Pas étonnant que les Espagnols aient la
tête chaude. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1903 -
A propos de pommes. -
Les Allemands boivent du
cidre comme les Normands. D'ordinaire, ils nous achètent nos pommes,
mais, comme ils savent que cette
année nous n'en avons guère, ils les font venir de Bohème où la
récolte est très abondante. On ne s'attendait guère, chez nous, à
voir les Bohémiens nous faire une semblable concurrence. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1915 -
Une commune sans école. -
A
Périers-sur-le-Dan,
l'institutrice malade a cessé sa classe il y a plus d'une semaine. Elle
est depuis quelques jours en congé
régulier et pourtant on ne l'a pas remplacée. Résultat : les enfants
à la veille de passer leur certificat, se trouvent sans leçons. Les
parents ne peuvent pourtant pas les envoyer à l'école de Mathieu, sise
à trois kilomètres. Cependant, il ne manque point de jeunes filles
munies de leurs brevets qui consentiraient à aller passer quelques
semaines dans une école de village.
Septembre
1915
-
Un drame de l'alcool.
-
Un terrible drame s'est déroulé à Periers-sur-le-Dan un
journalier Eugène Falaize, 47 ans, rentrait de son travail : il trouva
à son retour sa concubine, une femme Fischer, 46 ans, avec laquelle il
y vivait maritalement depuis longtemps déjà, en complet état
d'ivresse. Il lui fit de justes remontrances auxquelles la mégère
répliqua. Falaize, poussant devant lui la femme Fischer, la fit reculer
jusqu'à l'escalier. Soudain, à reculons, celle -ci perdit pied et
déroula une huitaine de marche. Son concubin la rejoignit, l'assomma à
coups de poing et de pied, puis satisfait, s'en fut se coucher, laissant
la malheureuse à demi morte. Elle eut encore la force de se traîner
chez une voisine, la femme Leverrier.
Le
lendemain matin, Falaize était à peine à son travail que la femme
Leverrier venait lui dire que sa femme était très mal. Falaize,
inquiet, transporta chez lui sa concubine, mais elle y était à peine
qu'elle rendit le dernier soupir. Les plus Lourdes charges pèsent sur
Falaize, car l'autopsie a démontré que la mort était dû aux coups
qu'il avait donné. Il a été arrêté et vient d'être écroué à
Caen.
Septembre
1922 -
Assailli à sa porte.
- Un
journalier de Périers-sur-le-Dan, canton de Douvres, M. Constant
Prévost se tenait à sa porte quand plusieurs jeunes gens qui passaient
voulaient entrer chez lui. Le journalier s'y opposant, une rixe
générale s'ensuivit, au cours de laquelle M. Prévost a été blessé
d'un coup de couteau au front. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1926
-
Écrasé par une machine à battre.
-
Hier
soir,
le nommé
Edmond
Gosselin,
né à
Hamars,
se rendait
à Perriers-sur-le-Dan,
accompagnant
une machine
à battre,
lorsqu'il
tomba
tout
à coup
sur la
chaussée.
Une des
roues
du véhicule
lui passa
sur le
corps
ses camarades
avisèrent
des voisins
qui firent
transporter
le malheureux
à l'hôpital,
où il
est décédé
en arrivant.
Il avait
le thorax
broyé.
Septembre
1936 - 3
000 gerbes en feu.
-
Vers
5 heures du matin, le feu a détruit dans un champ situé à proximité
du chemin du Londel, au lieu dit « Le Bois-Oudart »;
une
meule composée de 1 400 gerbes de blé et de 1 400 gerbes d'avoine,
appartenant à M. Joseph Bunouf, 33 ans, cultivateur à
Périers-sur-le-Dan.
Ce
dernier évalue le montant du sinistre à 12 600 fr. Il y a assurance. La
gendarmerie recherche deux individus aperçus près de la meule en
flammes par un ouvrier agricole.
(Source : Le
Moniteur du Calvados)
Janvier
1938 -
Destruction des
étourneaux. - Par
dérogation aux dispositions de l'article 7 de l'arrêté permanent du 2
août 1921. sur la police de la chasse, des autorisations individuelles
et temporaires de destruction au fusil pourront, dans le cas où les
étourneaux causeraient de réels dégâts aux exploitations agricoles,
être accordées exceptionnellement par le Préfet ou le Sous-Préfet,
dans les conditions prévues à l'article 15 (1er et 2e alinéa)
du même arrêté.
Les
oiseaux tués ne pourront être mis en vente, ni vendus. (Arrêté
préfectoral du 25 janvier 1938). (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1938 -
Respect à M. le
Maire. -
Pour
avoir outragé le Maire de Périers-sur-le-Dan, le 17 septembre 1937,
Lechevallier Albert, 32 ans, cultivateur à Lion-sur-Mer, a été
condamné à 25 fr. d'amende avec sursis, défenseur : Me
Jouanne. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Novembre
1949 -
Six Croix de guerre. -
Avec
le cérémonial devenu traditionnel dans notre département où tant de
communes ont déjà été l'objet d'un témoignage officiel de leur
vaillance, six localités du canton de Douvres, placées aux
avant-postes des combats de la Libération, ont reçu dimanche des mains
du commandant la Subdivision de Caen un hommage tardif autant que mérité.
Dans
la matinée, le colonel Le Bideau, qu'accompagnaient M. Robiquet, chef
de Division à la Préfecture, représentant M. Stirn, et M. Tesnière,
conseiller général, remit la croix de guerre à Mathieu, Périers-sur-le-Dan,
Plumetot et Lion-sur-Mer en présence des populations rassemblées et
des autorités locales.
Dans
cette dernière localité, à l'issue d'un déjeuner qui réunit une
quinzaine de convives à l'Hôtel de la Plage, M. Tesnière rappela le
sacrifice de M. Belin, maire, et du docteur Aupois, adjoint, victimes
des bombardements.
L'après-midi,
les cérémonies se poursuivirent par Langrune et Luc où, face à la
mer, près de la stèle érigée par la piété des habitants aux victimes
des combats, une allocution pleine de ferveur patriotique fut prononcée
par le distingué maire, M. Laurent. ( Le Bonhomme Libre )
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