15 Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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La POMMERAYE

Canton de Falaise

Les habitants de la commune sont des Pommerais, Pommeraises


Février 1832    -   Contraste météorologique entre la Manche et le Calvados.   -    Il est tombé, dit-on, il y a quelques jours, une assez grande abondance de neige dans quelques parties du département de la Manche ; depuis le commencement de l'hiver, il n'en est point tombé dans le Calvados, et tandis que ce météore se faisait sentir dans le département voisin, le notre jouissait d'un temps un peu vif, mais beau pour la saison.  (Le Pilote du Calvados)

 

Mars 1832    -    Le bon sens populaire.   -   Il y a du bon sens, beaucoup de bon sens dans le peuple : aujourd'hui le peuple lit les journaux, et juge sainement des affaires.

Exemple : Hier un prolétaire, un homme du peuple qui travaille pour vivre, est abordé dans la rue par un autre artisan, qui lui adresse la question tant de fois répétée chaque jour : « quelle nouvelle ? où en est-on du budget ? » - « Ils en sont aux Quinze-Vingts. - Qu'ils y restent ! » (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1856   -   Cour d’Assises du Calvados.  Présidence de Monsieur Adeline, conseiller. Audience du 9 Août.

Dans le courant du mois mars dernier, M. Letellier de Vauville quitta son château de la Pommeraie pour faire un voyage qui devait durer plusieurs semaines. Pendant son absence, on s'introduisit, à quatre reprises différentes, dans ses jardins et dans son habitation et on y prit des légumes, des fruits, des objets mobiliers et de l’argent.

Quelques indiscrétions mirent sur la trace des coupables. Le nommé Guérin (Charles-François), âgé de 17 ans, journalier, demeurant au Vey, fut arrêté, il se reconnu coupable des vols commis chez M. Letellier de Vauville, restitua ce qui se trouvait, encore en sa possession et déclara qu’il avait été accompagné et aidé par sa mère dans l’accomplissement de ces crimes.

Des circonstances atténuantes ont été reconnues en sa faveur ; il n’a été condamné qu’à trois ans de prison. Quant à sa mère, la Cour a prononcé contre elle la peine de six ans de travaux forcés. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1859   -  Les facteurs ruraux.  -  Les chaleurs intolérables qui règnent depuis quelque temps, ont attiré l'attention de l'administration des postes sur la condition si modeste et si importante à la fois des facteurs ruraux.

On cite dans plusieurs cantons des facteurs qui n'ont pas à parcourir chaque jour moins de huit à neuf lieues, ( 38 à 42 km. ) c'est à peine si les chevaux, sous un soleil ardent, pourraient résister à de pareilles fatigues. Il serait question d'accorder deux jours de repos par mois aux facteurs ruraux dont le traitement modique ne dépasse pas 1 fr. 40 cent, par jour, un facteur postulant, rétribué par l'administration des postes, pourrait servir de suppléant.   ( Moniteur du Calvados )

 

Août 1859   -  Un incendie.   -    Jeudi, à une heure du matin, le feu s'est déclaré dans un moulin appartenant à M. Poupart. Ce moulin situé auprès du château de la Pommeraye, au même propriétaire, a été complètement la proie des flammes, malgré les secours empressés des habitants de la commune.

La plus grande partie était assurée. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1864   -   On nous écrit de La Pommeraye.   -    Monsieur le Rédacteur,

Permettez-moi de vous raconter ce que j'ai vu, ce que j'ai admiré jeudi dernier, fête de la Nativité de la Sainte-Vierge, dans une petite église de notre diocèse. Les heureux habitants de la paroisse de La Pommeraye célébraient, pour la première fois, dans leur église, rendue tout récemment au culte. la fête de l'Adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement.

Mais il était difficile de reconnaître dans ce temple, où tout respirait un air de fête, un édifice longtemps abandonné. En effet, en voulant y ramener la décence et la propreté, on est presque arrivé à un luxe qui témoigne éloquemment de la générosité des habitants de cette pieuse paroisse. Deux gracieux autels en pierre, richement sculptes, une chaire élégante, un chemin de  croix du meilleur effet, une statue de la Sainte-Vierge qui s'inspire évidemment des dessins d'Overbeeck. des ornements sacerdotaux d'un goût exquis et de la plus grande fraîcheur ont remplacé un mobilier qui n'existait plus, en partie du moins, que dans le souvenir des vieillards.

Aussi, grâce au concours de tous les ecclésiastiques du canton d'Harcourt, qui, à l'exemple de M. l'abbé Vautier, leur vénérable doyen, ont répondu avec empressement à l'invitation de leur nouveau confrère M. Le Plu, curé de La Pommeraye, la fête de I'Adoration a été célébrée avec une magnificence que n'eût pas désavouée une église plus considérable. M. l'abbé Ducellier. chanoine titulaire de la cathédrale et secrétaire-général de l'évêché, officiait à la messe et aux vêpres. Le sermon a été prêché par M. l'abbé Le Grand, curé de Saint-Julien de Caen.

En quittant le temple saint, les fidèles contemplaient dans le ravissement, le gracieux presbytère tout récemment construit sur un tertre voisin de l'église. Leurs regards, tout pleins de reconnaissance, se dirigeaient aussi vers le château situé à peu de distance. C'est qu'ils n'ont pas oublié que la réside, toujours heureuse de répondre à leur appel. celle qu'ils nomment, a bon droit, leur seconde Providence. Ils savent que, sans l'infatigable activité de Mme Le Tellier de Vauville, sans son inépuisable générosité, ils ne seraient pas aujourd'hui en possession d'une église, d'un presbytère, que pourraient envier beaucoup de paroisses du diocèse. Aussi semblaient-ils tous s'associer chaleureusement à la pensée du prédicateur lorsque, rappelant les largesses de leur bienfaitrice, il s'abstenait de la nommer. en leur disant qu'ils la nommaient et la bénissaient tous dans leur cœur et leur reconnaissance.

Un homme trop fameux a dit qu'il ne pouvait assister à l'office divin dans une modeste église de village sans sentir ses yeux se mouiller des larmes de l'attendrissement.

Il était difficile de ne pas éprouver cette impression en assistant à la touchante cérémonie dont les habitants de la paroisse de La Pommeraye garderont bien longtemps le souvenir.

Je suis, etc...

La Pommeraye, 11 septembre 1864. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1868   -   Une circulaire.   -   Quelques du cas de morve s'étant produits dans le département, M. le préfet croit devoir rappeler à MM. les maires que, au terme de la loi, les détenteurs de chevaux morveux doivent immédiatement avertir l'administration municipale, qui, de son côté, doit aussitôt faire visiter, par un vétérinaire, les animaux infectés. Cette visite donne lieu à la rédaction d'un procés verbal, dans lequel les parties intéressées peuvent insérer leurs observations.

Les chevaux reconnus atteints de la morve doivent être abattus, tailladés et enfouis sur le champ. Les écuries dans lesquelles ils auront séjourné devront être purifiées et leur harnais désaffectés.

 

Mai 1868   -   Le climat.   -   L'élévation de la température qui n'a cessé de régner pendant la majeure partie du mois qui se termine, est un événement assez rare dans nos climats, où la chaleur n'atteint son maximum que vers le mois de juillet.

Voici à cette occasion la nomenclature des plus fortes chaleurs observées depuis un siècle et demi :

En 1702, le thermomètre monta à 39 degrés centigrades au dessus de zéro.

En 1753 et 1793, à 38 degrés.

En 1825, à 37 degrés.

En 1800 et en 1830, à 36 degrés.

La moyenne de la chaleur des étés et de 30 degrés. Cette moyenne à presque été atteinte dans la dernière quinzaine de mai 1868.

 

Mai 1868   -   Un orage.   -   Vendredi dernier, vers les 6 heures du soir, un fort orage a éclaté sur les communes de Saint-Marc-d'Ouilly,Cossesseville,La Pommeraye, Pierrefitte-en-Cinglais et Ouilly-le-Basset. La grêle, parmi laquelle on remarquait de gros glaçons, est tombée en abondance, et a ravagé les récoltes sur pied, les arbres à fruits et les bâtiments couverts en ardoise.

Les pertes approximatives sont évaluées à 139 000 francs.

Cet orage, qui s'est fait ressentir sur la France presque entière et une grande partie de l'Europe, a causé de nombreux dérangements sur les lignes télégraphiques, des poteaux ont  été renversés, des fils brisés ou arrachés de leurs supports.

Toutes les lignes étaient sous l'influence de l'état orageux du ciel, des courants d'électricité atmosphérique se développaient dans les fils et les parcouraient en tous sens avec une intensité remarquable.

Aussi, les transmissions ne s'effectuaient qu'avec une peine extrême, et pendant quelques heures, ont dut même suspendre tout travail.

Par suite de ces accidents, les correspondances télégraphiques ont éprouvé des retards assez considérables.  

 

Septembre 1885  -  Incendie.  -  Mercredi., un incendie dont la cause est inconnue a éclaté au domicile du sieur Quirié, propriétaire à La Pommeraye, et a en partie consumé une maison, une écurie, une étable et divers, objets mobiliers. 

 

Septembre 1895  -  Classe 1894.  -  Cette année, les conscrits de 1894 rejoindront directement et individuellement leur corps. Ils feront l'avance de leurs frais de route qui leur seront remboursés au régiment. Ceux qui seraient sans moyens recevront un mandat de l'intendance, avant le départ, sur la présentation d'un certificat du maire de leur domicile. Tout conscrit, pour un parcours de 1 à 25 kilomètres, aura droit à une indemnité fixe de 1 fr. 25. Au-dessus de 25 kilomètres, l'indemnité journalière sera accordée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1895  -  Imprudence.  -  Alfred Lécuyer, âgé de 17 ans, travaillait, avec son père, à la Pommeraye, chez M. Oudin, pépiniériste à Lisieux. Comme il était monté dans un arbre, le fils de M. Oudin, âgé de 12 ans, qui était armé d'une carabine Flobert, fit feu et Lécuyer reçut un des plombs dans l’œil droit que l'on croit perdu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Vol d’un cheval.  -  A la foire de la Pommeraye, on a volé au sieur Adolphe Nicolle, épicier à Evrecy, son cheval de 300 fr. qu'il avait attaché dans un herbage. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Menaces de mort.   -    L'autre soir, deux gardes particuliers de M. Huet, du château de Ganne, canton d'Harcourt, près Falaise, faisaient une tournée, lorsqu'ils virent deux individus à l'affût.

Les gardes les poursuivirent et allaient les rejoindre lorsque l'un des braconniers les mit enjoue, les menaçant de les tuer s'ils lui faisaient un procès.

Ces deux chasseurs nocturnes étaient Eugène Lebrethon, 23 ans. d'Ouilly-le-Basset, et Albert Macé, 21 ans, à Saint-Marc-d'Ouilly. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1907  -  Un drame.  -  Samedi soir, un drame s'est déroulé au village de La Pommeraye, commune de Saint-Désir-de-Lisieux.

Un nommé Eugène, âgé de 42 ans, charretier, se rendait en voiture chez sa mère, Mme Decorps, débitante à La Pommeraye. En route, il rencontra M. Georges Piel, âgé de 33 ans,  cultivateur, qui, il y a quatre mois lui avait enlevé sa femme.

Eugène crut que M. Piel allait l'assaillir et tira dans sa direction quatre coups de revolver puis l'attelage s'éloigna sans que le cultivateur fut atteint. Celui -ci se mit à sa poursuite et le rejoignit au moment où le charretier allait entrer dans la cour de Mme Decorps. Une altercation se produisit, et Eugène déchargea les quatre cartouches que renfermait encore son revolver. M. Piel a été grièvement blessé. Une enquête est ouverte pour éclaircir cette affaire.

 

Novembre 1913  -  Brûlé par le jet de vapeur. -  En conduisant la machine à battre de MM. Morand frères, à La Pommeraye, M. Adolphe Laisné, ouvrier mécanicien, a été brûlé très gravement à la figure par un jet de vapeur. En raison de la gravité des blessures, le docteur ne peut encore se prononcer sur les suites qu'entraînera de cet accident.  

 

Mai 1919  -  Le temps qu’il fait.   -  Une effroyable tempête a soufflé ses jours derniers, lacérant les premières feuilles et arrachant les premières fleures.

Malgré l'arrivée des hirondelles, le printemps ne peut se décider à faire son entrée. La végétation s'en trouve très retardée. Pourtant jamais une année d'abondance n'eût été aussi nécessaire. Fort heureusement, jusqu'ici, rien n'est sérieusement compromis et il est toujours permis d'espérer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin  1919  -  Suicide.   -   Pendant son absence, le 13 juin, Madame Duport, cultivatrice à la Pommeraye, a été victime d’un vol de 115 fr. environs.

Madame Duport soupçonne son fils de s'être Introduit dans sa maison en enfonçant la porte d'entrée et d'être l'auteur de ce vol. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1937  -  Une élection difficile.  -  Le Conseil municipal de La Pommeraye s'est réuni pour élire un adjoint en remplacement de M. Octave Morand, démissionnaire.

Au premier tour de scrutin, personne n'ayant réuni la majorité absolue, il fut procédé à un deuxième tour. M. Octave Morand, élu par 8 voix sur 10 votants refusa de reprendre ses anciennes fonctions.

Il fut donc procédé à un troisième tour qui aboutit encore à l'élection de M. Octave Morand. Celui-ci ayant de nouveau refusé de reprendre le poste que voulaient lui confier ses collègues, la situation municipale reste sans changement, et il semble que la crise ne soit pas près d'être terminée.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -  L’inauguration du Belvédère de St-Clair-de-la-Pommeraye.   On construit actuellement à St-Clair un beau belvédère qui sera un but de promenade pour les touristes.

Du haut de ce monument, le visiteur pourra contempler un magnifique panorama qui s'étend jusque sur la mer, le Havre et la pointe de la Hève.

Au pied du belvédère, on a bâti un gracieux édifice où les promeneurs trouveront le meilleur accueil.

La salle de réunion renfermera une collection de tableaux, de meubles, statues et bibelots anciens.

Une promenade sur place sera toute indiquée : la visite de la source Saint-Clair, située à 50 mètres du belvédère, dans un site extrêmement curieux et pittoresque. Les vertus de  cette eau sont réputée.

Et puis, il y a aussi la vieille chapelle, illustrée par la visite du Roi St Louis. On pourra la visiter également par la même occasion. .

L'inauguration du belvédère de Saint-Clair aura lieu le mercredi 14 juillet prochain, à 3 heures de l'après-midi. Elle sera présidée par Mme la Duchesse d'Harcourt. Après le vin d'honneur, un concert sera donné pendant toute la fête par un groupe de musiciens du Conservatoire de Caen.

Le belvédère de Saint-Clair sera ouvert tous les jours aux touristes et visiteurs à partir du dimanche 4 juillet prochain.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1937  -  Le président de la République parrain du 14e enfant d’une famille de la Pommeraye.  -   En l'église de La Pommeraye a été baptisé dimanche dernier, le quatorzième enfant, dont treize encore vivants, de M. et Mme Victor Glinel, à La Pommeraye.

M. Georges Pollet, maire de la commune, était chargé de représenter le Président de la République, parrain de cette fillette qui est prénommée Françoise,-Albertine.

Nos félicitations aux parents de cette belle famille.

Signalons en passant que dans cette commune de 130 habitants, située dans un site enchanteur, et qui compte seulement 36 électeurs, vivent plusieurs familles nombreuses : deux de 8 enfants ; une de 7 enfants ; une de 6 enfants.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   L’épidémie de fièvre aphteuse semble stationnaire.   -  Depuis quinze jours l'épidémie de fièvre aphteuse a légèrement diminué d'étendue puisque sept communes ont pu être levées d'interdiction, alors que deux nouvelles agglomérations seulement : La Pommeraye et Pontécoulant étaient contaminées. Malgré cela le nombre même des animaux atteints a légèrement augmenté.

Au 15 février, on comptait : 38 cantons, 611 communes, 4 608 exploitations, 38 481 bovins, 575 moutons et 5 424 porcs contaminés.

Actuellement on compte : 606 communes, 4 757 exploitations, 29 630 bovins, 592 moutons et 5 575 porcs.

On s'attend d'ailleurs à ce qu'après avoir marqué un temps d'arrêt, la fièvre aphteuse redevienne très virulente lors de la pousse de la première herbe dans les herbages. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1947  -    A nous la liberté !.  -   634 prisonniers allemands ont quitté le camp de Fleury à destination de Cherbourg où ils vont être « transformés » en travailleurs libres. Espérons que nous n’aurons pas à le regretter. (Source  : Le Bonhomme Libre)  

7.  CHÂTEAU

de la POMMERAYE. (Calvados) 

Le Jardin Potager

LA POMMERAYE.  -  Pensionnat St-Joseph

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