15 Octobre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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PONT - L'ÉVÊQUE

Canton de Pont-l'évêque

Les habitants de la commune sont des Pontépiscopiens, Pontépiscopiennes

Janvier 1861   -   Un fléau.   -   Nous nous plaignions dans notre dernier numéro. de ce que nous avions fini l'année dans les ténèbres, Pont-l'Evêque a subi une bien plus grande calamité. Toute la ville a été inondée et les eaux se sont élevées presque aussi haut qu'en 1847.

Quand commencera-t-on les travaux qui doivent préserver cette ville de ce fléau ? ( L’Écho Honfleurais)

 

Mars 1861   -   Élections approuvées.   -   Nous apprenons avec plaisir et nous nous empressons d'en informer nos concitoyens, dit « le Pays-d'Auge », qu'enfin, par décision du 23 février, M. le préfet à approuvé les opérations électorales de Pont-l'Evêque, et que le nouveau Conseil municipal sera installé dans ses fonctions lundi prochain. (Le Pays-d’Auge)

 

Mars 1861   -   Découverte d’un cadavre.   -   Le 18 de ce mois, on trouvait sur la route de Lisieux à Port-l'Evêque, à 4 kilomètres de cette dernière ville, le cadavre du nommé Billard (Alexandre), âgé de 36 ans, cordonnier à Saint-Benoit-d'Hébertot.

Les bruits les plus sinistres avaient circulé sur la cause de la mort de cet individu, on était même allé jusqu'à dire qu'il avait été assassiné.

Il résulte des renseignements qui nous parviennent et de l'autopsie du corps du sieur Billard, que cet homme a succombé, sous l'influence de l'ivresse, à une attaque d'épilepsie. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1861   -   Une tentative d’évasion.   -   Une tentative d'évasion, que la vigilance des gardiens a fort heureusement fait avorter, a eu lieu, dans la nuit du 17 au 18, à la maison d'arrêt de Pont-l'Evêque.

Dans la soirée du 17, le gardien-chef, accompagné de son gardien ordinaire, fit sa ronde de nuit. Vers une heure du matin, n'étant pas encore couché, il crut entendre un bruit sourd provenant de l'intérieur de la prison. Prêtant alors une attention plus particulière, il ne tarda pas à être convaincu qu'on cherchait à s'évader d'une chambre renfermant onze détenus, parmi lesquels se trouvaient les nommés Hue (Arsène), réclusionnaire libéré, condamné à six mois de prison et 5 ans de surveillance, et Dulong, dit Lucia, forçat transporté à Cayenne, d'où il s'est évadé.

Aussitôt, le gardien-chef, suivi de son gardien, pénétra brusquement dans la chambre des détenus et aperçut Dulong occupé à scier le barreau d'une croisée, près de laquelle se trouvait également le nommé Hue. Le premier fut aussitôt saisi et mis au cachot, puis, revenant près du nommé Hue, qui s'était couché et qui niait toute participation à la tentative d'évasion, les gardiens, ayant soulevé la couverture, s'aperçurent qu'il était vêtu d'un double pantalon.

L'évidence étant manifeste, Hue fut enchainé et conduit au cachot.

Sans la vigilance du gardien-chef, quelques instants plus tard deux malfaiteurs de la plus dangereuse espèce allaient pouvoir accomplir de nouveaux méfaits.  ( L’Ordre et la Liberté)

  

Avril 1861   -   Pâques.   -   Pâques est tombé cette année le 31 mars. On sait que Pâques est une fête mobile dont la date est déterminée par la lune.

Le Concile de Nicée a décidé que Pâques était toujours le premier dimanche qui suit la pleine lune postérieure au 21 mars. Si la pleine lune tombe le 21 mars et que le 21 mars soit un samedi, Pâques sera le 22 mars. Pâques ne peut jamais arriver avant le 22 mars, ni après le 25 avril. Le 25 avril est la date extrême. Dans le siècle où nous sommes, Pâques ne tombera le 25 avril qu'une seule fois, en 1886.

Le 25 avril est le jour de Saint-Marc. Cette année là, le Vendredi Saint tombera le 25 avril, jour de Saint-Georges, et la Fête-Dieu, le jour de Saint-Jean-Baptiste. Or, il y a une vieille prédiction, répétée par Nostradamus en ses Centuries, et qui dit :

Quand Georges Dieu crucifiera,

Que Marc le ressuscitera

Et que Saint Jean le portera,

 La fin du monde arrivera.

D'après cette prédiction, la fin du monde doit donc arriver en 1886. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1861   -   Le chemin de fer.   -    La ligne de Pont-l'Evêque à Trouville, qui vous a été concédée par la loi du 11 juin 1859, et qui n'aura qu'une longueur de 11 kilomètres environ, suivant un terrain assez facile, a été l'objet d'études complètes dans les derniers mois de 1860. Cette ligne ne présente pas de difficultés sérieuses, et ne comporte qu'un ouvrage d'une certaine importance (au point de vue des fondations) pour franchir la rivière de la Touques, à 3 kilomètres environ en amont de Trouville.

Le projet définitif du tracé et des terrassements est à la veille d'être soumis à l'administration supérieure. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1861   -   Sacrement de confirmation.   -   Une imposante cérémonie a eu lieu, samedi dernier. dans la vaste église paroissiale de Pont-l'Evêque, trop petite cependant pour contenir la foule de fidèles de la ville et d'un grand nombre de paroisses des environs, empressés de prendre part et d'assister au sacrement de confirmation qui a été administré par Mgr l'évêque de Bayeux et Lisieux à plus de 400 personnes, parmi lesquelles nous avons remarqué, au milieu des enfants, un certain nombre d'hommes dans la force de l'âge, et même des vieillards. M. l'abbé Rivière, vicaire-général, a prononcé à cette occasion un discours écouté avec le plus religieux recueillement.

Tous les assistants ont pu remarquer avec bonheur que la santé de Monseigneur, altérée depuis quelque temps, s'est visiblement raffermie, malgré les fatigues inséparables de sa tournée épiscopale, et que Sa Grandeur est en voie d'une guérison prochaine et complète. ( Le Pays-d'Auge )

 

Juin 1861   -   Découverte macabre.   -    Dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, quelque temps après le passage du train d'une heure et demie du matin, on a trouvé sur le quai, où descendent ordinairement les voyageurs de Pont-l'Evêque, un panier contenant le corps d'un enfant nouveau-né, dont la mort paraît avoir été causée par la suffocation.

On pense que le panier a été déposé en cet endroit par une femme qui a descendu du train pendant le temps d'arrêt et qui est remontée dans un autre compartiment que celui qu'elle occupait. D'après les dires des voyageurs, cette femme a du quitter le convoi à Mézidon.  (Le Normand, de Lisieux.)

 

Juillet 1861   -   Une arrestation.   -    Le 5 de ce mois, le nommé Hue (Ernest), âgé de 19 ans, journalier à Pont-l'Évêque, fut mis en arrestation et conduit, par mesure préventive, à la maison d'arrêt par M. le commissaire de police de cette ville, sous l'inculpation d'un vol d'une somme de 16 fr., commis au préjudice d'une femme Letac marchande de poisson à Villerville.

Hue avoua les faits qui lui étaient reprochés. Dans la nuit, vers 11 heures, le gardien fit une ronde et trouva Hue qui dormait tranquillement, mais, le matin, vers 7 heures, lorsqu'on pénétra dans son cabanon, on ne trouva plus qu'un cadavre. Hue s'était pendu à l'aide de sa cravate et de sa ceinture qu'il avait nouées ensemble.  (Pays-d'Auge)..

 

Juillet 1861   -   M. le préfet du Calvados, accord des secours.   -    Nous avons publié, dans notre numéro du 27 juin dernier, la liste des communes auxquelles M. le ministre de l'instruction publique, sur la demande de M. le préfet du Calvados, avait accordé des secours.

Par arrêté du 11 juin, M. le préfet a bien voulu répartir dans diverses communes du département une somme de 5 959 fr. 29 с.

Voici, par arrondissement, les sommes affectées à chaque commune :

Arrondissement de Pont-l'Evêque.

Pont-l'Evêque. - Restauration de la chapelle de l'hospice.   100 fr.

Surville. - Nivellement du cimetière et restauration du presbytère.   100 fr.

Saint-André-d'Hébertot. - Restauration de l'autel de l'église succursale.   100  fr.

Bénerville. - Réparations à l'église.   100 fr.

Bonnebosq. - Réparations à l'école des filles.   100 fr.

Fourneville. - Réparations à la toiture de l'église.   100 fr.

Formentin. - Réparations à l'église.   90 fr.

Angerville. - Réparations au presbytère. 90 fr. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Octobre 1861   -   Un suicide.   -   Dimanche, une femme Simon, âgée de 69 ans, demeurant à Pont-l'Evêque, a été trouvée pendue dans son domicile. On attribue ce suicide au chagrin et aux fatigues que lui occasionnait l'état de son mari, âgé et grabataire, qui ne voulait recevoir, jour et nuit, que les soins de sa femme. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Octobre 1861   -   Un accident.   -   Nous enregistrons cette semaine, dit le « Pays-d'Auge », un nouvel accident survenu lundi dernier, dans la tranchée du chemin de fer, à Saint-Mélaine.

Voici, à cet égard, les renseignements que nous recueillons près de M. le docteur De Lamotte, à l'obligeance duquel nous avons eu recours :

Le sieur Jiquel, ouvrier terrassier, était adossé au talus qui venait d'être miné, et, contrairement à l'invitation qui lui avait été faite par l'un des surveillants de se retirer, ce malheureux a été victime de son imprudence, le train chargé de terre venant à passer au même moment, la vibration qu'il occasionna au sol fit détacher le bloc de terre déjà miné. Jiquel a été alors précipité par cette masse sur la voie ferrée, la tête la première et l'un des bras en avant, un des coussinets lui fit une très large blessure au front, et les roues du Train lui scalpèrent toute la région latérale gauche du crane, le bras gauche fut broyé jusqu'à six centimètres au-dessous de l'articulation de l'épaule, et l'extrémité supérieure de l'omoplate fut elle-même fracturée.

Ce malheureux n'avait plus figure humaine, il fallut donc procéder à de nombreuses sutures, afin de remettre les lambeaux en place, et pratiquer ensuite l'amputation du bras, le plus près possible, en observant toutefois les indications.

La réaction consécutive à ces sortes d'opérations n'ayant pas eu lieu, M. De Lamotte ne peut encore se prononcer sur le sort de ce malheureux père de famille. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Octobre 1861   -   Un accident.   -  La semaine dernière, dit le « Pays-d'Auge », un nouvel accident est survenu, M. Bazin, de Saint-Melaine, dont on connais l'honorabilité et la bienfaisance, appelait chez lui, à 11 heures du soir, le même médecin pour donner des soins à son domestique, le sieur Moisy, qui, dans la côte de la forêt de Saint-Gatien, venait d'avoir la jambe gauche horriblement mutilée par le contact des roues, le tibia était dénudé dans une longueur de plus de 15 centimètres et les os du pied étaient fracturés.

Malgré ces blessures, Moisy, dont les douleurs avaient chassé les effets pernicieux de l'ivresse, avait eu encore la force de faire une soixantaine de pas pour rejoindre sa voiture qu'on avait arrêtée sur ses cris.

Ce n'est que depuis fort peu de temps que Moisy est attaché au service de M. Bazin. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Novembre 1861   -   Le chemin de fer.   -   Longtemps on a parlé et on parlera de la déviation de la route d'Honfleur, dans la traverse de Saint-Melaine.

A cette occasion, une barrière avait été placée au sommet du monticule afin d'intercepter la circulation tandis que les trains de terrassement venaient à franchir le passage à niveau.

Le raccordement sur la route de Trouville étant terminé, des ordres avaient été donnés, lundi dernier pour que la barrière soit enlevée immédiatement remplacée par une clôture définitive, mais, au moment où un train, conduit par le mécanicien Rops, vint à passer, un fort coup de vent fit développer la barrière en travers sur la voie.

Le mécanicien éprouva une très forte secousse et fut grièvement blessé à la cuisse et à la jambe par les pièces de cette fermeture qui volaient en éclats devant sa machine, lancée à grande vitesse. Un instant avant, M. Jeanne venait de descendre, était appuyé sur la rampe de la machine, précisément l'endroit où elle a eu le plus à souffrir du choc.

M. Rops, homme, du reste, très expérimenté et très prudent, en sera quitte, cette fois, pour garder le lit pendant quelque-jours.  (Pays-d'Auge.)

 

Novembre 1861   -   Encore un accident.   -   Vendredi 8, à sept heures du matin, on apportait, de la tranchée de Saint-Melaine à l'infirmerie du chemin de fer, un pauvre jeune homme, le sieur Poulain, natif de Morteaux, qui venait d'être victime d'un accident occasionné par un éboulement des terres minées, et en outre, détrempées par les pluies de ces jours derniers.

L'appât du gain avait tenté Poulain, qui, la surveille encore, était employé, en qualité de domestique, chez un fermier d'Argences. Le résultat n'a pas répondu à son attente, car, dès le vendredi, à quatre heures, il rendait le dernier soupir.

En présence de ce nouvel accident, que les recommandations incessantes de M. des Moutis, conducteur des travaux, ne devaient conjurer, et après les informations d'usage, M. le procureur impérial a dů faire procéder à l'autopsie, d'où il est résulté que Poulain avait succombé aux suites de l'asphyxie occasionnée par la compression.

La fracture constatée à la cuisse n'avait pas été réduite en présence de la dépression toujours croissante des forces de ce malheureux. (Le Pays-d'Auge.)

 

Novembre 1861   -   Une élection.   -   Voici quel a été le résultat du scrutin qui a eu lieu dans toutes les communes du canton de Pont-l'Evêque.

samedi et dimanche, pour l'élection d'un conseiller d'arrondissement.

Électeurs inscrits : 3 951 ; votants 1 496 ; majorité absolue, 749.

M. de Vauquelin a obtenu 1 461 suffrages. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Janvier 1862   -   la démission du maire.   -   Le Pays-d'Auge annonce en ces termes la démission de M. Allais des fonctions de maire de Pont-l'Evêque :

Nous avions espéré que la résolution manifestée depuis longtemps par M. Allais de renoncer à la direction des affaires municipales pourrait n'être pas irrévocable, et nous avions, par cette raison, différé à lui donner une publicité anticipée, mais, aujourd'hui, il n'est plus permis de se faire illusion, notre honorable maire a pensé que, dans les circonstances, sa propre dignité lui commandait de résigner des fonctions qu'il n'avait acceptées que par dévouement, et sa retraite, approuvée par l'autorité supérieure, est maintenant un fait accompli.

Sans nous livrer à l'énumération détaillée des actes de son administration, il nous suffira, pour justifier les regrets qu'on éprouvera de cette retraite, de rappeler un seul de ces actes qui domine tous les autres : c'est à son initiative énergique, secondée avec un zèle non moins louable par M. David, adjoint, et le Conseil municipal d'alors, que nous devons la solution avantageuse d'une question vitale pour Pont-l'Evêque : la réunion à notre territoire de la commune de Saint-Mélaine et d'une partie de celle de Launay. Pour obtenir ce résultat, vainement poursuivi depuis plus de cinquante ans, pour faire triompher enfin la justice et le bon droit, nous savons tous avec quelle activité infatigable, au péril même de sa santé et de son repos, M. Allais a défendu les intérêts de la ville.

Ne nous eût-il rendu que ce service, M. Allais peut se reposer dans son triomphe, il a bien mérité de ses concitoyens ! ( L’Ordre et la Liberté )

 

Janvier 1862   -   Un accident.   -   Le Normand annonce que l'individu dont nous avons donné le signalement dans notre numéro du 18 courant, d'après le Journal d'Alençon, comme voyageant de presbytère en presbytère pour escroquer, à l'aide de mensonges, de l'argent aux ecclésiastiques, a été arrêté à Pont-l'Evêque, après avoir passé, le 18 et le 19, à Lisieux, où il a fait quelques tentatives qui lui ont peu réussi.

Cet homme est un repris de justice en rupture de ban, il a dit-on, déjà subi six condamnations.

En vertu d'un mandat d'amener de M. le juge d'instruction, il est arrivé, jeudi soir, sous l'escorte de la gendarmerie, à la maison d'arrêt de Lisieux. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1862   -   Les listes électorales.   -   C'est aujourd'hui 25, à minuit, que seront closes les listes électorales dans les 89 départements, 373 arrondissements, 2 938 cantons et les 37 510 communes de l'empire français. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1862   -   Les bruits qui circulent.   -   Il circule depuis quelques jours, dans notre ville, dit le Pays-d'Auge, des bruits alarmants au sujet de la présence de prétendus malfaiteurs qu'on signale comme commettant ou tentant de commettre des vols la nuit, dans les rues. On ajoute même, pour donner plus de crédit à ces rumeurs, que, samedi dernier, un malfaiteur aurait pénétré dans l'église avec l'intention de voler et qu'ayant été aperçu par M. le curé, il aurait insulté notre vénérable pasteur.

De tout cela, suivant des informations que nous avons lieu de croire certaines, il n'y a de vrai que les faits qui suivent : le 1er de ce mois, en effet, vers 8 heures du soir, un repris de justice qui passait par Pont-l'Evêque, n'ayant pas d'argent pour payer son gîte, entra dans l'église et demanda la charité à M. le curé, qui lui donna 50 centimes.

Une demi-heure après, ce même homme fut arrêté par les soins de M. le commissaire de police et déposé à la maison d'arrêt.

Nous croyons donc que nos concitoyens doivent se garder d'accueillir trop légèrement les bruits dont il s'agit, qui, fort heureusement, n'ont aucune raison d'être. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1862   -   AVIS.   -   L'adjoint, remplissant les fonctions de maire, a l'honneur d'informer ses concitoyens que le travail présenté par M. l'ingénieur en chef pour garantir la ville contre le fléau des inondations, a été approuvé en principe par le Conseil général des Ponts et Chaussées, et que M. l'ingénieur en chef doit prochainement visiter de nouveau les lieux pour le compléter, afin qu'il puisse être ensuite soumis à l'enquête prescrite par la loi.

Cette nouvelle, si favorable aux intérêts de notre localité, sera certainement accueillie avec bonheur par la population, qui appelle de tous ses vœux le moment où ce travail, fruit d'études sérieuses et sanctionné par un corps savant, pourra recevoir son exécution.

Ce 5 mars 1862.  David. ( l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1862   -   Chemin de fer de l’Ouest.   -  Ligne de Lisieux à Honfleur.

Il résulte du rapport du conseil d'administration de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, à l'assemblée générale des actionnaires du 29 mars 1862, que la section de Pont-l'Evêque à Honfleur pourra être ouverte au public le 1er juillet prochain.

La première section de Lisieux à Pont-l'Evêque étant déjà en exploitation (depuis le 1er juillet 1858), la ligne entière se trouvera ainsi complètement ouverte. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1862   -   Le temps qu’il fait.   -   Depuis quelques jours, la température a subi chez nous de singulières variations.

Après une période de belles journées de printemps, dimanche dernier, nous avons vu tomber la neige, qui, dans certains moments, chassée par un vent violent, s'abattait à gros flocons sur notre ville. Le froid était sensible, et le thermomètre, qui, pendant la nuit, avait marqué deux degrés au-dessous de zéro, ne s'est pas élevé, dans la journée, au-dessus de 3 degrés.

Hier lundi, on constatait, dans la nuit, 1 degré au-dessous de zéro, et, à 2 heures 15 minutes du soir, il marquait 8 degrés au dessus ; ce matin, à 7 heures, il était ramené à 2 degrés.

Les jardins, dont tous les arbres étaient en fleurs, ont eu beaucoup à souffrir de cet abaissement de la température.

On dit qu'il a gelé dans la campagne, espérons néanmoins que cette gelée ne portera aucun préjudice à l'état des récoltes, qui s'annonçaient sous un brillant aspect. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1862   -   Des souscriptions pour notre église.   -    On se rappelle, dit le Pays-d'Auge, qu'une souscription volontaire pour aider à la réparation de notre église paroissiale a été ouverte à Pont-l'Evêque. Le résultat obtenu témoigne tout à la fois de l'urgence de cette réparation et de la générosité des souscripteurs, puisque déjà le chiffre de 22 000 fr. se trouve dépassé.

De con côté, le Conseil municipal a montré tout l'intérêt qu'il attache à la conservation de l'édifice, en votant une somme de 45 000 fr. qui devra être réalisée aux dépens d'un emprunt.

Nous apprenons que les plans et devis dressés par M. l'architecte du département pour parvenir à cette restauration si désirée, sont déposés à la mairie depuis le 1er de ce mois, et il nous est permis d'espérer que, dans la réunion des plus imposés et du Conseil municipal qui doit avoir lieu lundi prochain, l'assemblée s'occupera des moyens d'arriver promptement à l'exécution des plans de M. l'architecte. Il y a nécessité pressante à ce qu'il en soit ainsi, car il est évident pour tout le monde que les dangers signalés depuis longtemps deviennent de plus en plus imminents, une seule pierre détachée de l'édifice pourrait causer des malheurs irréparables... La santé ou la vie de nos concitoyens nous préoccupe tous à juste titre, mais, indépendamment de cette considération toute puissante, il ne faut pas oublier que le monument se dégrade chaque jour davantage, et nous en voyons la preuve dans la progression suivie depuis 1844 dans l'évaluation des dépenses à cette époque, on ne les portait qu'à 30 et quelques mille francs ; dès 1860, un premier devis les estimait à 85 000 fr., et le dernier qui vient d'être arrêté dépasse 100 000 fr.  

Pécuniairement parlant, il y a donc nécessité, et nécessité pressante, d'arrêter promptement les progrès du mal, et, puisqu'un sacrifice est indispensable, faisons-le sans plus de retard, afin d'éviter qu'il ne devienne, avec le temps, plus onéreux encore. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Avis.   -   Le préfet du Calvados a l'honneur d'informer les institutrices du département que le Jury international de l'exposition de Londres a décerné une mention honorable collective aux écoles de filles du département, pour les travaux d'aiguille exécutés dans ces écoles. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1862   -   Acte de courage des gendarmes.   -   Le Pays-d'Auge enregistre le trait de courage suivant accompli par deux gendarmes de la brigade de Pont-l'Evêque.

Vendredi 28 novembre, vers huit heures et demie du matin, le sieur Harcourt, messager, transportait dans sa voiture divers colis, lorsqu'arrivé en face de l'hôtel de la gendarmerie, son cheval, pris subitement d'un accès de fureur dont la cause est restée inconnue, se mit à ruer et à se cabrer d'une manière effrayante et allait s'emporter, malgré les efforts de son conducteur impuissant à le maintenir.

Apercevant le danger, les gendarmes Lefilleul et Pageot se portèrent heureusement à son secours. Ils saisirent, chacun de son côté, le cheval à la bride, et parvinrent à le dételer, mais alors l'animal, devenu de plus en plus furieux. les entraîna malgré leurs efforts, et poussa Pageot contre le mur, où il le pressait comme s'il eût voulu l'y écraser. Lefilleul réussit à monter sur ce mur et fit tant qu'il dégagea son camarade. Celui-ci ne sortit pas de la position critique où il s'était trouvé pendant quelques minutes, sans avoir reçu plusieurs blessures, notamment à la poitrine, aux mains et à un genou. Le cheval, enfin calmé, fut remis à son maître, qui le reconduisit sans l'atteler de nouveau.

Les témoins présents à cette scène attestent unanimement que les deux gendarmes ont fait preuve, dans cette circonstance, de beaucoup de courage et de résolution en se dévouant pour empêcher les accidents qui auraient eu lieu certainement si le cheval, livré à lui-même, s'était échappé au milieu de la rue. remplie de monde en ce moment.

Nous avons eu, plusieurs fois déjà, l'occasion de signaler le dévouement du gendarme Pageot, et dernièrement encore, lors de l'incendie de Saint-Julien-sur-Calonne, au mois de janvier 1862. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1862   -   Une récompense méritée.   -   Le Moniteur universel de jeudi publie une liste de médailles d'honneur décernées, sur la proposition du ministre de l'intérieur, pour actes de dévouement signalés pendant le 2 trimestre de 1862.

Nous remarquons sur cette liste le nom de M. Ridel (Louis), caporal de sapeurs-pompiers à Pont-l'Evêque, qui a obtenu une

médaille en argent de 2e classe, pour avoir fait preuve de dévouement en combattant les progrès d'un incendie à Saint-Julien-sur-Calonne, le 29 janvier 1862 ; il compte 14 ans de services. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1863   -   Par décret du 24 janvier.   -    Ont été nommés :

Maire de la ville de Pont-l'Evêque M. Taillefer (Jean- Baptiste-Léon), en remplacement de M. Allais, démissionnaire.

Adjoint au maire de la même ville, M. Allain (Paul). (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   Nous lisons dans le Pays-d'Auge, du 3 septembre.   -   Hier, à 10 heures du soir, au moment de l'arrivée simultanée des trois trains de Trouville, de Lisieux et de Honfleur, un événement des plus tristes est arrivé à la gare de Pont-l'Evêque.

Le facteur supplémentaire, Julien Lelouault. ne tenant pas compte, sans doute, de l'arrivée du train de Lisieux, ou se fiant à la lenteur de sa marche, traverse la voie, mais il est renversé en long sur le rail par un coup de tampon de la machine. Relevé immédiatement, Lelouault avait le bras et l'épaule gauche presque séparés du tronc. et la jambe du même côté broyée depuis le pied jusqu'au genou; les vêtements étaient triturés avec les muscles et les os.

Le blessé fut aussitôt transporté à l'hospice, mais, dans la prévision d'une mort prochaine, M. le docteur De Lamotte s'abstint et ne fit que détacher des lambeaux informes frappés de mort, qui par leur poids, faisaient cruellement souffrir ce malheureux, lorsque, dans le paroxysme de la douleur ou du délire, il se livrait à des mouvements désordonnés.

Ce matin, vers une heure, Lelouault, qui laisse une veuve et deux enfants, a rendu le dernier soupir.

Bien que profondément émus, on ne saurait trop louer, en cette pénible circonstance, l'empressement des employés de la Compagnie et de M. le chef de gare Abit. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1864   -   La Halle de Paris.   -   Nous avions raison de dire que les agriculteurs de la Manche et de la région de Pont-l'Evêque avaient presque autant d'intérêt que ceux de Bayeux à soutenir l'institution du factorat aux ventes des beurres et œufs à la halle de Paris et à combattre la modification du droit ad valorem.

Des documents certains nous apprennent que, dans les environs de Saint-Lô et de Valognes, 5 000 expéditeurs ont envoyé, en 1863, au carreau des halles parisiennes, 50 000 paniers de beurre, formant un poids total de 750 000 kilogrammes.

Pont-l'Évêque et ses alentours ont fourni, dans la même période, 300 expéditeurs de beurre, qui ont envoyé à Paris pour être vendus, à la criée, 12 500 paniers de beurre, pesant 85 000 kilos.

Pont-l'Évêque a expédié, en outre, près de 5 millions d'œufs. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1864   -   Une inauguration.   -   L'inauguration de la nouvelle salle d'asile donnée à la ville de Pont-l'Évêque par M. et Mme Aubrée a eu lieu le 15 mai, ainsi que nous l'avions, annoncé avec une très grande solennité.

Cette salle est construite sur un terrain acquis de Mme Vautier, de Caen. Elle fait face à la route de Pont-l'Évêque à Lisieux, rive gauche de la Touques, elle communique facilement avec l'hospice par les jardins de ce dernier établissement. Sa situation est des plus agréables et des mieux choisies, espace, soleil, aération, vue, rien n'y manque.

L'établissement se compose d'un pavillon ayant un étage avec trois fenêtres de face, surmonté d'un clocheton et de deux ailes, contenant les salles, percées de dix grandes ouvertures, le préau et les dépendances sont spacieux. Les plans donnés par Mme Aubrée ont été fidèlement exécutés par M. Louvet, architecte, en un mot, l'idée a été conçue et exécutée dans des proportions grandioses, puisque l'établissement peut recevoir au moins 150 enfants.

Toutes les autorités civiles et militaires de l'arrondissement s'étaient rendues à Pont-l'Évêque pour cette cérémonie. Plusieurs discours ont été prononcés, d'abord par Mme Aubrée, lorsque, au nom de M. Aubrée et au sien, elle a remis les clés de la salle d'asile au Conseil municipal, puis par M. le maire de Pont-l'Évêque, M. le sous-préfet et M. l'inspecteur de l'Académie.

Diverses cantates et pièces de vers ont été composées pour cette solennité. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1864   -   Un accident de la route.  -   Mardi soir, dit le Pays-d'Auge, journal de Pont-L'Évêque, une fâcheuse nouvelle circulait dans notre ville et répandait parmi les habitants la douleur et la consternation : on apprenait que M. Duhamel-Binet, marchand-épicier, venait d'être écrasé sous sa voiture, et qu'il était mort presqu'instantanément.

M. Duhamel était parti le matin à Honfleur, pour prendre livraison d'une certaine quantité de sucre, et il s'en revenait dans l'après-midi, lorsqu'arrivé à la hauteur de la ferme la Planne, un élan inattendu de son cheval le fit tomber sous sa roue et occasionna le malheureux accident dont nous venons de parler. M. Duhamel était âgé de 41 ans. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   Nous lisons dans le Pays-d'Auge, journal de Pont-l'Evêque.   -   Il est tombé beaucoup de neige dans notre contrée à la fin de la semaine dernière, et la fonte qui s'est produite mardi nous faisait craindre une forte crue. Heureusement la pluie ayant diminué, le dégel s'est opéré doucement et l'inondation n'a pas fait les ravages que l'on redoutait.

Cette fois-ci encore, on a pu constater l'influence de la Calonne, qui, à son embouchure, tenait la Touque comme suspendue et la forçait à refluer en amont, en s'opposant à son écoulement. Cette circonstance a dú occasionner l'introduction des eaux de la Touque dans les quartiers les plus bas de la ville, tandis que la Calonne, contrariée dans sa lutte et ne trouvant pas un passage suffisant au volume qu'elle apportait avec plus d'abondance que la Touque, a promptement envahi la Croix-Brisée, la Chaussée de Nival et la plupart de ses habitations, et s'est répandue sur les nouvelles rues du Long-Clos et la rue Hamelin, jusqu'au Bras-d'Or.

Mercredi matin, les eaux étaient entièrement retirées, mais les conséquences de leur visite, quelque courte qu'elle ait été, n'en sont pas moins déplorables pour les habitants des maisons inondées.

Quand donc pourrons-nous voir réalisées les mesures indiquées pour mettre Pont-l'Evêque à l'abri des inondations ?

L'élargissement et le dragage de nos deux principales rivières, la cessation de leur fatal antagonisme, au moyen de l'éloignement de l'embouchure de la Calonne, rendraient vraisemblablement inutile l'établissement des digues projetées dans la Croix-Brisée. Que ne peut-on bientôt commencer par là ! (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1865   -   Deux démissions.   -   Le Pays-d'Auge annonce, sans en indiquer le motif, que les démissions de MM. Taillefer, maire de Pont-l’évêque, et Allain, adjoint, ont été acceptées par l'Administration supérieure, et que, par arrêté préfectoral du 30 janvier dernier, MM. Oriot et David, 1er et 2e conseillers municipaux, ont été chargés de la direction des affaires municipales. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1865   -   Un accident.   -   Des comédiens, de passage à Pont-l'Evêque, donnaient mercredi une représentation qui a été interrompue par un triste et pénible événement. Le sieur Maillard, directeur de la petite troupe, ayant dans son rôle, vers la fin du premier acte, un coup de pistolet à tirer, fut horriblement blessé par la détonation de l'arme qui partit, soit spontanément, soit par maladresse.

Cet accident eut pour conséquence la perte de la moitié de la main droite et fut d'autant plus grave que la nature et la forme de la blessure n'ont pas permis de conserver aucune des parties mutilées. Maillard a supporté l'amputation avec beaucoup de sang-froid, au pansement, il disait : « J'espère que cette opération ne m'empêchera pas de figurer dimanche, car si je restais au lit, mes enfants manqueraient de pain. »

Cette exclamation, poussée par la douleur et par la détresse, nous fait espérer que nos généreux concitoyens se rendront à la représentation projetée et qu'oubliant le spectacle, ils ne verront qu'une infortune à soulager. (Le Pays-d' Auge)

 

Septembre 1865   -   Travaux de défense de la ville de Pont-l'Évêque.   -   Le conseil général, vu ses précédentes délibérations et notamment celles des 31 août 1861 et 30 août 1862, par lesquelles il a été voté une somme de 15 000 fr. pour être employée aux travaux de défense de la ville de Pont-l'Evêque contre les inondations, aussitôt que l'Etat et la ville de Pont-l'Evêque auraient fourni chacun pareille somme pour leur part contributive dans les dépenses.

Vu le rapport de M. l'ingénieur :

Vu le rapport et les propositions de M. le préfet :

Considérant qu'il existe un projet général de travaux à faire pour protéger la ville de Pont-l'Évêque contre les inondations, mais que ce projet ne pourra avant quelques années être exécuté, en raison des études nouvelles prescrites par l'administration supérieure, à l'effet de déterminer la marche des rivières qui traversent ou entourent Pont-l'Évêque.

Considérant qu'en attendant l'exécution du projet général il est nécessaire de remédier aux dangers pressants qui menacent la ville de Pont-l’Évêque, de faire certains travaux qui, d'après le projet général, doivent toujours être exécutés, quel que soit le résultat des études sur les crues des rivières sus-désignées.

Considérant que d'après un nouveau projet de M. l'ingénieur en chef, régulièrement approuvé, la dépense de ces travaux est de 16 935 fr. 12, dont le tiers, pour le département, serait de 5 633 fr.

Arrête :

Une somme de 5 633 fr. sera portée au budget départemental pour le tiers des frais des premiers travaux à faire pour la défense de la ville de Pont-l'Évêque contre les inondations, avec cette condition qu'elle sera imputée sur celle de 15 000 fr. votée en principe par les délibérations premières énoncées. (Le Pays d’Auge)

 

Septembre 1865   -   Incendie de Pont-l’Évêque.   -   Le Pays-d'Auge, dans son numéro de jeudi, rend compte d'un terrible incendie qui a éclaté lundi soir, à 9 heures et demie, à Pont-l'Évêque.

Le feu s'était déclaré dans la buanderie du sieur Rabache, rue de Vaucelles, et, malgré les prompts secours organisés par les autorités, malgré les pompiers de la ville et ceux des localités voisines, il s'est propagé d'abord dans une cave de la maison Galpain, puis il a fait irruption dans six à huit constructions contiguës qui ont présenté dans un instant l'aspect un immense foyer.

Tous les habitants de Pont-l'Évêque étaient accourus au premier cri d'alarme et s'étaient mis à la disposition de l'autorité. On voyait, faisant la chaîne, des personnes de tout age, de tout sexe et de toute condition. M. le curé et ses vicaires, M. Le Couvreur, directeur du collège et ses professeurs, M. Le Cordier, chapelain de l'hospice, étaient les premiers à la tête, montrant l'exemple et encourageant tout le monde à les imiter, des magistrats s'étaient aussi mêles à la foule et apportaient leur contingent de bonne volonté et de dévouement afin de conjurer le plus promptement possible le danger.

Grâce à la bonne volonté de tout le monde, grâce surtout à la bonne direction donnée aux secours apportés, le feu parut céder et céda en effet vers 1 heure du matin. Le mal était grand alors, mais il était circonscrit et il n'y avait plus rien à craindre désormais pour le surplus des maisons de la rue de Vaucelles.

Sept constructions, dont cinq maisons d'habitation, sont détruites ou tellement endommagées que, de toute nécessité, il faudra les reconstruire. Elles appartiennent à MM. Massinot, Galpain, Margot, Pavie et à Mlle Bacheley. Toutes sont assurées.

Sept mobiliers ont été presqu'en totalité la proie des flammes ce sont ceux des sieurs Rabache, Caumont, Galpain, Labbey, Margot père, Margot fils et Lemoine.

Les dégâts causés par ce sinistre ne peuvent être évalués quant à présent. Bien que couverts en partie par des assurances, ils seront, pour quelques-uns des incendiés, lourds á supporter.

Une souscription a été ouverte à la mairie de Pont-l'Évêque en faveur des incendiés. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1865   -   Nouvelles diverses.   -   A l'hospice de Pont-l’Évêque, on s'arrête devant un pommier chargé de fruits et qui a déjà donné une récolte en août dernier.

-  A Beaumont-en-Auge, il se trouve aussi un poirier en plein épanouissement, et cela bien qu'il ait déjà fourni une assez grande quantité de fruits. (Le Pays d’Auge)

 

Octobre 1865   -   Nouvelles diverses.   -   Dimanche dernier un ouvrier terrassier, employé la gare, malade depuis quelques jours, a pendant la nuit quitté son domicile et s'est dirigé vers Caen, n'ayant pour tout vêtement que sa chemise.

Arrivé à Dozulé, dans le plus piteux état, il a été rencontré par la gendarmerie qui la entouré de soins et l'a immédiatement ramené à Pont-l’Évêque où il a reçu les secours que réclame sa position. (Le Pays d’Auge)

 

Novembre 1865  -  Les loups.  -  On a constaté dans les parages de Pont-l'Evêque la présence de plusieurs loups.

Quelques dégâts ont été causés à Saint-Gatien-des-Bois par ses hôtes incommodes, qui paraissent avoir choisi la forêt de la Touques pour refuge. Une battue a eu lieu, mais sans  résultat. 

 

Décembre 1865   -   Une école de dressage.   -  M. Pascal Joubin, piqueur à Dozulé, vient, dit-on, d'acquérir les vastes écuries de feu M. Bossel, marchand de chevaux à Pont-l'Evêque, dans le but d'établir en notre ville une école de dressage.

Cette création, qui répond à un besoin depuis longtemps senti dans le pays, sera pour nos éleveurs d'une commodité dont il est facile d'apprécier, dès à présent, les précieux avantages. M. Pascal Joubin est une vieille connaissance, son activité, ses aptitudes et son savoir-faire, sont depuis longtemps estimés chez nous, et son nom est un gage de succès pour l'établissement hippique à la tête duquel il va prochainement venir se placer.

Nous ferons connaître l'époque de l'ouverture de ses écuries, et nous essaierons bientôt de faire ressortir les bons effets que devra produire, pour l'élevage du cheval, l'entreprise dont il va doter Pont-l'Evêque et la contrée qui l'environne. ( Le Pays d’Auge )

 

Février 1866   -   Le mardi-gras.   -   Le Journal de Honfleur annonce que les jeunes gens de la ville de Pont-l’Évêque préparent pour le 13 février, jour du mardi-gras, une cavalcade dont le sujet sera l'entrée du roi d'Yvetot dans une ville de Normandie.

Désirant que ce divertissement soit aussi agréable que possible, ils invitent leurs voisins à se joindre à eux. Ceux qui voudront bien accepter cette invitation, sont priés de s'adresser soit à M. Deleau, faïencier; soit à M. Groult, coiffeur ; ou à M. Lemonnier, limonadier. ( Le Bonhomme Normand )

 

Juin 1866   -   Encore les loups.   -   Après avoir manifesté sa présence à Saint-Hymer et les communes environnantes, un loup est revenu, mardi soir, dans les communes de Coudray-Rabut, ou un pauvre mouton, qui faisait l'école buissonnière, a été croqué par lui après une course de 4 à 500 mètres à travers les pièces de labour. On ne sait à qui  appartient  le  mouton, dont quelques lambeaux ont été retrouvés dans un épais fourré.

Dans la même nuit, le loup est allé dans une cour de la commune de Tourville. Là, il n'a causé aucun dommage, il n'a fait de poursuivre et harceler les bestiaux pendant quelque temps.

Les cultivateurs de l'arrondissement de Pont l'Évêque se préoccupent toujours beaucoup des loups et cherchent autant que possible à se garantir de leurs dégradations.  Les plus  soigneux achètent des clochettes et les pendent au cou de leurs bestiaux, c'est dans les campagnes une cacophonie qui produit son effet.

Jusqu'ici les loups non point osé pénétrer dans les enclos où se trouvent des carillonneurs de nouvelle espèce, on n'a point entendu dire que les animaux placés sous la protection d'un ou  de plusieurs grelots aient eu maille à partir avec les carnivores.  

 

Juillet 1866   -   Un drame.   -   Au commencement de cette semaine deux habitants de Pont l'Évêque se baignaient dans l'herbage du Bras-d'Or à l'endroit dit de la Petite  Cuve.

Cette fosse est profonde et très dangereuse, et c'est cependant là, dans les grandes chaleurs, que les enfants de la ville vont se baigner.

Les deux habitants en question étaient à l'eau depuis quelques instants, lorsque l'un d'eux ignorant le dragage opéré dernièrement à cet endroit, perdit pied tout à coup, et roula  entraîné  par le courant, dans la fosse qui se trouvait à quelque distance de lui.

Son camarade, le sieur Maudan Abel, employé au chemin de fer, ayant entendu son appel, se porta à son secours et fut, je crois, obligé de plonger, et au bout de quelques instants, après  beaucoup d'efforts, il parvint à sauver son ami qu'il ramena épuisé sur le bord de la rivière.  

 

Avril 1868   -   Les travaux du pont.   -   Des travaux assez important s'exécutent en ce moment dans la ville de Pont-l'Evêque. Depuis deux jours, on travaille à la démolition du pont Bréban, situé au centre de la ville, et sur la grande route de Caen à Rouen.

Presque à chaque crue d'eau, ce pont menaçait de s'écouler, et on était obligé d'y faire des réparations partielles. Le tablier en fer du nouveau pont est arrivé et les travaux vont se continuer activement.

 

Septembre 1868   -   Un incendie.   -   Le bal des fêtes du concours départemental de Pont-l'Evêque venait de se terminer, lorsque vers trois heures du matin, la population a été réveillée  par le son du tocsin et les cris « au feu ! »

L'incendie s'était déclaré dans un vieux bâtiment situé derrière l'hôtel du Dauphin.

Grâce à la promptitude des secours apportés, les dégâts constatés sont peu considérables.  

 

Octobre 1868   -   Un accident.   -   Mercredi, une vache amenée à la foire de Pont-l'Evêque, s'est échappée furieuse des mains de son propriétaire, M. Jean-Baptiste Deshayes, et a parcouru tout le quartier Vaucelles, la rue Saint-Michel, et est venue sur la place de l'Église où, pendant un moment, on espérait la cerner avec des voitures qui se trouvaient en cet  endroit.

Dans sa course, elle avait déjà jeté à terre trois personnes qui heureusement n'ont pas eu de blessures graves.

Enfin, au moment où M. le commissaire de police avait envoyé chercher un boucher pour faire abattre cet animal, s'il était possible, la vache a sauté par dessus les voitures et a failli tuer un jeune garçon qui se trouvait là.

L'enfant a été immédiatement transporté à la pharmacie Mathieu, où l'on a pansé ses blessures qui heureusement sont sans gravité.

La vache après avoir de nouveau parcouru la rue Saint-Michel, a monté la côte de la route de Caen et est entrée dans le chemin de St-Hymer où on est parvenu à l'arrêter.

 

Mars 1869   -  Un ouragan.   -  L'ouragan du 2 mars a occasionné des dégâts assez importants sur divers points de notre département.

A Luc, le clocheton de la chapelle du Nouveau-Luc a été renversé dans la matinée par une violente rafale. En tombant, l'une des pierres de ce clocheton après avoir défoncé la toiture, le  plafond et brisé la balustrade, a pénétré dans la chapelle, où elle a creusé dans le pavé un trou d'une profondeur de 20 centimètres environ. Il n'y avait personne dans la chapelle en ce moment. Les autres pierres sont tombées ça et là sur le mur d'enceinte du monument et en ont démoli une vingtaine de mètres. La couverture en ardoises et les enduits en plâtre ont éprouvé des détériorations importantes. L'orgue a également souffert. On évalue la perte totale a près de 3000 francs.

A Lion, la mer, poussée par le vent, à défoncé le mur de soutènement situé en face du Casino. Dans la direction de Luc, elle a submergé une certaine quantité de terrains, et amené des éboulements de la dune.

A Langrune, la mer a également envahi le jardin de M. de Franquenet sur une longueur de plus de 20 mètres.

Aux environs de Bayeux et de Pont-l'Evêque, bon nombre des pommiers ont été arrachés par le vent.

A Bayeux même, l'ouragan a renversé la partie supérieure de pinacle sur le côté méridional du portail de la cathédrale.

A Trouville, la mer était tellement grosse qu'elle a submergé les quais à l'heure de la marée, et que ses larmes ont déferlé jusque par-dessus le pont qui traverse la Touques.

Près de Honfleur, la tempête a fait éprouver quelques dégâts aux propriétés longeant la mer, mais sans pertes considérable.

A Cabourg, la tempête s'est élevée avec une telle impétuosité, que la mer a remporté la digne des bains de Cabourg, passé par-dessus la route et envahi des maisons qui se trouvent à la descente de Caumont, au pied de la falaise, le long du chemin du Mauvais-Pas.

La mer a également fait sentir ses ravages à Houlgate, où elle a démoli la digue de Mlle Dupont de l'Eure.  

 

Mai 1869   -  Une décision.   -   M. le ministre de l'instruction publique vient d'accorder un secours de 6 000 francs à la ville de Pont-l'Evêque pour l'aider dans la dépense de construction  de sa maison d'école.

M. le ministre des cultes a également accordé à la ville de Pont-l'Evêque, pour la restauration de son église, savoir : en 1868, une somme de 9 000 francs et en 1869 un nouveau secours de 6 000 francs.

Ces sommes ont été accordées sur la demande de M. Colbert-Chabannais.  

 

Juin 1869   -   Accident.   -  Le mardi 22 juin, un enfant de dix ans, nommé Émile-Adrien- Richard, s'amusait à pêcher à la ligne dans la rivière la Touques, à l'encoignure de l'ancien quai,  au confluent de cette rivière et de la Calonne. A plusieurs reprises, déjà M. Planque, secrétaire de la mairie, avait voulu le faire partir craignant un accident, enfin, une dernière fois, pour échapper à ces sages représentations, l'enfant s’était réfugié en dehors des balises d'où il est tombé dans l'eau en présence de quelques personnes, impuissantes à le secourir. Malgré les recherches faites jusqu'ici, son corps n'a encore pu être retrouvé.

Cet accident pourra-t-il servir d'exemple à ces malheureux enfants que nous voyons trop souvent penchés sur le bord de nos rivières, où jouer, méme courir sur les parapets des ponts. Exemple encore aux parents  trop oublieux de leurs devoirs, qui laissent vagabonder leurs jeunes enfants au lieu de les astreindre à un travail proportionné à leur âge et surtout â l'assiduité aux écoles.

 

Septembre 1869   -   Fait divers.   -   Le 4 de ce mois, vers 4 heures du soir, à Pont-l'Evêque, un cadavre a été retiré de la Touques. La mort peut remonter à huit jours, le corps ne portait aucune trace de violence. En voici le signalement : âgé de 30 à 35 ans, vêtu d'un pantalon en drap gris, blouse en toile bleue, presque neuve, gilet à carreaux blancs, bottes ferrées, ceinture en cuir, tabatière en corne, bordée de  cuivre.  

 

Janvier 1870   -   Le Canton.   -  Voici les noms des communes qui doivent faire partie du nouveau canton de Trouville, si l’enquête n'y apporte aucun changement. Il se composerait des communes de Trouville, Deauville, Villerville, Touques, Saint-Arnoult, Bénerville, Tourgéville, prises aux dépens du canton de Pont-l’Evêque, et des communes de Blonville et Vauville, détachées du canton de Dozulé. Sa population serait de 10.115 habitants.

Pour compenser la perte que subirait, le canton de Pont-l'Evêque, on lui attribuerait trois communes du canton de Blangy, Saint-Julien-sur-Calonne, Pierrefitte et le Vieux-Bourg, plus la commune de Glanville qu'on détacherait du canton de Dozulé.

Les cantons de Honfleur et de Cambremer resteraient tels qu'ils sont actuellement.  

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   L'administration municipale de Pont-l'Evêque a pour habitude, tous les ans, de distribuer le lundi d'avant le dimanche gras, des primes honorifiques aux bouchers qui exposent les plus beaux bestiaux pour leurs ventes du carnaval.

Cette année, comme d'habitude, une exhibition de cette nature a eu lieu sur la pelouse du jardin de M. David, maire.

Le premier prix de bêtes à cornes a été décerné à M. Pitrais, et le second à Mme Lanne.

Cette dame a également remporté le prix unique accordé au meilleur lot de moutons.

 

Juin 1870   -  Une allocation.   -   La Société française d'Archéologie pour la conservation des monuments a tenu une séance dernièrement à Evreux, sous la présidence de M. Raymond  Bordeaux. La Société a voté une allocation de 200 fr., pour aider à la conservation de l'ancienne église de St-Pierre-de-Touques (Pont-l'Evêque), que le Conseil municipal voulait faire démolir.  

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6 000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison  Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.

 

Septembre 1870   -  Fait divers.   -   On nous remet, avec prière de la publier, la note suivante, écrite par un sergent de la garde nationale de Pont-l'Evêque :

« Vous nous prédisez un envahissement probable et prochain de la Normandie, par les ravitailleurs prussiens. Que l'on nous donne des armes, et les Normands auront à cœur de montrer, qu'ils sont Français, et bons Français. Nous vous serions bien obligés, moi et mes concitoyens, si votre excellent journal voulait servir d'organe à nos patriotiques réclamations. » A. L.  

 

Septembre 1870   -  La République.   -   Dans les églises, le Domine salvum fac Republicam a remplacé le Domine salvum fac Imperalorem. Il ne manquait à la République que la  sanction religieuse. Elle lui est donnée.

 

Septembre 1870   -  La République.   -   Les Conseils municipaux sont dissous, dans chaque commune, les fonctions municipales sont confiées à une commission composée : pour la ville de Caen, de sept membres ; pour les villes de Bayeux, Condé-sur-Noireau, Falaise, Honfleur, Lisieux, Pont-l'Evêque, Trouville et Vire, de cinq membres et de trois membres pour les autres communes.

 

Septembre 1870   -  Avis.   -   Le comité de défense du département du Calvados, devant lequel des inquiétudes ont été manifestées, au sujet d'une circulaire énonçant les mesures à prendre pour faire le vide devant l'invasion, a reçu de autorité Militaire et donne aux populations l’assurance formelle qu'il ne s'agit, quant à présent, que de conseils et d'avertissements  pour les préparatifs à faire en vue de l'arrivée de l'ennemi, mais non d'exécution des mesures elles-mêmes.  

 

Décembre 1870   -  Fait divers.   -  Dans la nuit du 13 au 14 courant, un incendie a éclaté à Pont-l’Evêque, impasse Sainte-Molaine, dans un bâtiment appartenant à Mlle Paulmier propriétaire en la même ville. Vers deux heures du matin, le tocsin, le tambour et le clairon appelaient les habitants sur le lieu du sinistre.

En très peu de temps, les pompiers et au grand nombre de personnes : Mobiles, mobilisés et habitants de la ville, se trouvaient réunis pour porter secours. Aussi, cet incendie qui faisait craindre de devenir considérable, à raison du milieu ou il se trouvait à été vaincu en peu de temps. Les trois pompes de la ville fonctionnaient sur le foyer alimenté,  par 150 fagots de boulanger.

MM. Thibaut, filateurs à Surville, avaient aussi amené leur pompe, a quatre heures et demie, il ne restait guère que les pompiers déblayant le feu, qui couvait encore sans les  décombres et prenant les mesures nécessaires pour éviter un nouvel accident.  

 

Juillet 1871   -  Accident.   -  Mardi soir, deux petites filles sont tombées à l'eau près le pont Brehan, à Pont-l'Evêque, une d'elles a pu se sauver, quant à l'autre, la jeune Grandie, sans le dévouement de M. Heurtevent, capitaine de la compagnie de pompiers, elle eût infailliblement péri.  

 

Juin 1872   -  Recensement.   -  D'après les documents relatifs au recensement recueillis jusqu a ce jour, on, estime et que la population du Calvados a diminué de 25.000 habitants, depuis le recensement de 1866.

 

Juillet 1872   -  Accident.   -  Jeudi à Pont-l'Evêque dans la matinée, une petite fille de 5 ans, qui allait à l'école, au moment où passaient les bœufs du marché de Beaumont, voulut éviter ces animaux en traversant la rue, a été renversée par un cabriolet et la roue lui a passé sur la jambe. Relevée aussitôt par les personnes présentes, elle a reçu les premiers secours, en  attendant un médecin. Le conducteur du véhicule s'est empressé de réclamer, pour la pauvre petite, les soins qui lui sont nécessaires et promet de payer, quoiqu'il n‘y ait aucunement de  sa faute.

 

Octobre 1872   -  Avis aux cultivateurs.  -  Prière présente est faite aux cultivateurs qui auraient à se plaindre des ravages des campagnols, de ne pas employer l'acide arsénieux pour détruire ces rongeurs. Quelques cultivateurs s'étant servis de cette matière vénéneuse pour chauler du grain qu'ils introduisaient ensuite dans des trous à souris, il en est advenu ceci : des perdrix ont becqueté ce grain et sont mortes empoisonnées. En une seule journée, plus de trente perdrix ont ainsi succombé, et l'autopsie n'a laissé aucun doute sur les causes de l'empoisonnement.

 

Octobre 1872   -  Mort accidentelle.  -  Dans la nuit de mercredi à jeudi, le nommé Charles-Pierre Vallée, âgé de 33 ans, demeurant à Lisieux, rue des Petites-Coutures, quittait la ville  avec un autre individu, se dirigeant sur Honfleur où ils conduisaient des chevaux. Ils suivaient la nouvelle route de Pont-l'Evêque, lorsque le cheval que montait Vallée prit peur et renversa son cavalier, celui-ci tomba sur la tête, fut relevé sans connaissance et mourut quelques instants après avoir été rapporté à son domicile.  

 

Décembre 1872   -  Inondations.  -  La pluie qui recommence  à tomber comme de plus belle, occasionne de nouveau des débordements, Caen, Condé, Pont-l’Eveque sont inondés.  

 

Janvier 1873   -   Mort accidentelle.   -  Le 21 de ce mois, le nommé Louis-Philippe Rabâche, âgé de 42 ans, débitant de tabac à Pont-l'Evêqne, est tombé accidentellement dans la rivière la Livie, au moment où on l'a retiré de l'eau, il donnait encore quelques signes de vie, mais malgré les soins qui lui ont été donnés, on n'a pu le rappeler à la vie. 

 

Juin 1873   -   Les orages.   -  Le terrible ouragan qui s'est déchaîné la semaine dernière sur la Normandie a occasionné de graves accidents et de grands dégâts. 

A Livarot, la crue des eaux a été tellement subite et forte, que plusieurs personnes ont couru des dangers sérieux. A Vimoutiers, un moulin a été détruit par le courant, le pont de  Guerquesalles a été emporté. La vallée de la Dives et Pont-l'Évêque ont été inondés.  

 

Juillet 1873   -  Imprudence.   -   Un grave accident s'est produit mardi matin chez M. Harcourt, ancien messager à Pont-l’Evêque. Un ouvrier terrassier ayant besoin de se rafraîchir, a pris  une bouteille de grès qu'il croyait être la sienne, sans prendre la précaution de verser le liquide dans un verre, cet homme a bu à même une autre bouteille placée à côté de celle-ci et  qui  contenait de l'acide sulfurique, heureusement étendu d'eau. On peut juger du résultat de cette erreur, l'homme est tombé pour ainsi dire foudroyé et n'a été rappelé à la vie que grâce aux soins qui lui ont été prodigués. Aujourd'hui, la position du malade, transporté à l'hospice, est bonne et on espère le sauver. Nous profitons de cette circonstance pour rappeler aux ouvriers qu'ils ne doivent jamais boire le contenu d'une bouteille sans le verser dans un verre. 

En agissant ainsi, ils s'éviteront des méprises et s'épargneront des maladies graves, qui peuvent se communiquer par le contact, aussi ingurgitation de substances nuisibles.  

 

Janvier 1875   -   Inondations.  -  Si cela continue, Pont-l’Évêque périra par l'eau, ou du moins en souffrira d'une étrange façon. Voila encore trois inondations, en quelques jours à peine.  La première, à la fonte des neiges, était la plus forte, la majeure partie de la ville était inondée, Dimanche et lundi, les rivières la Calonne et la Touque sont de nouveau sorties de leur lit  et ont envahi la rue Hamelin et le quartier du Pont-Breban, et jeudi dernier, pour la troisième fois, la Touque a encore fait irruption dans les mêmes quartiers. 

Il serait vraiment à désirer, en face d'une question d'intérêt local aussi capitale, que l'administration municipale de Pont-l'Évêque, d'accord avec celle des ponts et chaussées,  avisât aux meilleurs moyens de conjurer ou au moins d'atténuer un si désastreux fléau.

Ce qui est un fléau à Pont-l'Évêque se considère comme bienfait, paraît-il, dans la vallée de la Dives, qui depuis plus d'un mois est submergée par les eaux dans toute son  étendue. Là, en effet, loin de se plaindre, les fermiers et les propriétaires exploitants voient avec plaisir cette crue, attendu qu'elle, est plus profitable que nuisible à leurs intérêts. La crue actuelle, outre qu'elle va détruire en grand nombre les rats, mulots et autres rongeurs qui dévastent les prairies pendant l'été, va encore déposer sur les herbages qu'elle a envahis, un limon fécondant dont les effets se feront sentir au printemps.

 

Juillet 1875   -   Inondations du Calvados.  -  A l'annonce du désastre qui vient de frapper Lisieux, nous nous sommes rendu sur les lieux.

Pendant, une partie de la journée de mercredi, la pluie était tombée abondamment et la foudre n'avait cessé de gronder.

Vers sept heures du soir, une trombe épouvantable s'est déchaînée sur Courtonne, Glos et Lisieux.

L'avalanche d'eau a été si rapide que devant elle il était impossible de se sauver. En essayant de fermer ses volets, le sieur Prisse a été emporté et noyé. En quelques instants l'eau a atteint dans certains endroits jusqu'à trois mètres de profondeur.

Jusqu'à présent, on ne compte que six morts : Deux à Lisieux. Quatre à Glos.

Trois des personnes noyées ont été entraînées par le courant au moment où elles essayaient de quitter leur maison qui s'écroulait en même temps que le pont de Glos.

Une femme a été emportée par la trombe et noyée au moment où elle appelait ses enfants qu'elle croyait en danger.

Des maisons et des hangars sont effondrés, des murs et des ponts sont renversés, plusieurs fabriques sont endommagées.

Les pertes sont considérables. On parle d'un million pour les fabriques. Il y aura chômage. Encore des misères à soulager.

Jeudi matin, Pont-l'Evêque a été envahi par les eaux, qui ont atteint, dans certaines rues, une hauteur de 1 m. 50.

Partout les eaux sont en décroissance, et tout fait espérer que là s'arrêtera le mal.

 

Juin 1875   -   Les blés.  -  Les blés augmentent, non pas que dans nos contrées la récolte soit compromise, au contraire, mais parce que les nouvelles du Sud et du Sud-Est font craindre une grande déception dans le rendement.

 

Juin 1875   -   Récoltes.  -  Les pluies continuelles du mois de juin ont causé beaucoup de dommage aux récoltes sur certains points de notre département. Un grand nombre de pièces entières de blé et d'avoine ont été couchées et auront bien du mal à se relever.

— La plupart des foins qui n'étaient pas encore bottelés ont beaucoup souffert. Le colza commence à souffrir. Les pommiers donnent toujours de belles espérances.

— S'il faut en croire le prophète Kick, il en sera à peu près de même en juillet. D'après lui, le temps sera variable, agité, souvent couvert ou brumeux, plutôt humide que sec dans l'ensemble. Variations brusques. Beaucoup d'eau sur certains points, pas du tout sur d'autres. Crues subites.

 

Juillet 1875   -   Orages et tonnerre.  -  Les orages annoncés par le prophète Nick pour le mois de juillet ont éclaté à leur heure. Paris et ses environs la Seine-lnferieure et l’Eure en ont ressenti les effets.

— La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière  tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.

 

Juillet 1875   -   Les inondations.  -  Notre département gardera un triste souvenir du mois de juillet 1875. Ce mois, ordinairement le plus beau de l'année, est froid et pluvieux, de fréquents orages ravagent et détruisent tout. 

L'état des pertes éprouvées dans le Calvados par suite de l'inondation n'ont pas encore était dressé.

Voici, relativement aux inondations du Midi, des chiffres officiels : 600 personnes environ ont péri ; 6 900 maisons ont été détruites ; les pertes s'élèvent à presque 100 millions de francs.

— Elles sont ainsi réparties : Haute-Garonne, 29 000 000 de francs ; Lot-et-Garonne, 24 300 000 fr. ; Tarn-et-Garonne, 13 690 000 fr. ; Ariége, 7 739 408 francs ; Aude, 9 319 900 fr, ; Gironde, 3 000 000 fr. ; Landes, 2 900 000 fr. ; Gers, 2 100 000 fr. ; Hautes-Pyrénées, 1 000 000 f.

La France n'est pas seule éprouvée. On écrit de plusieurs points de l'Angleterre que les pluies sont les plus fortes qu'on ait subies depuis dix ans. Les récoltes sont menacées.

— Une correspondance annonce que la ville de Calcutta (Amérique du Sud), a entièrement disparu par un tremblement de terre, ainsi que les riches village qui l'entouraient. Le nombre des morts s'élève de 10 à 15.000.  

 

Décembre 1875   -  Vache furieuse.  -  Lundi midi, un accident est arrivé à Pont-l'Evêque, dans le quartier de la Poissonnerie : une vache faisant partie d'une bande appartenant à M. Turgis, s'est jetée sur une demoiselle Truffeau, d'Hébertot, et l'a grièvement blessée au ventre, sans cependant perforer la peau. La demoiselle Truffeau a été transportée de suite à la pharmacie Mathieu, où elle a reçu les premiers soins que nécessitait son état, qui présente de sérieuses inquiétudes.  

22      PONT-L'ÉVÊQUE.   -   Vue générale prise de la Nouvelle Route de Lisieux

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