Janvier
1861 - Un fléau. -
Nous nous
plaignions dans notre dernier numéro. de ce que nous avions fini l'année
dans les ténèbres, Pont-l'Evêque a subi une bien plus grande calamité.
Toute la ville a été inondée et les eaux se sont élevées presque
aussi haut qu'en 1847.
Quand
commencera-t-on les travaux qui doivent préserver cette ville de ce
fléau ? ( L’Écho Honfleurais)
Mars
1861 - Élections approuvées.
- Nous
apprenons avec plaisir et nous nous empressons d'en informer nos
concitoyens, dit « le Pays-d'Auge », qu'enfin, par décision
du 23 février, M. le préfet à approuvé les opérations électorales de
Pont-l'Evêque, et que le nouveau Conseil municipal sera installé dans
ses fonctions lundi prochain. (Le Pays-d’Auge)
Mars
1861 - Découverte d’un cadavre.
- Le
18 de ce mois, on trouvait sur la route de Lisieux à Port-l'Evêque, à 4
kilomètres de cette dernière ville, le cadavre du nommé Billard
(Alexandre), âgé de 36 ans, cordonnier à Saint-Benoit-d'Hébertot.
Les
bruits les plus sinistres avaient circulé sur la cause de la mort de cet
individu, on était même allé jusqu'à dire qu'il avait été
assassiné.
Il
résulte des renseignements qui nous parviennent et de l'autopsie du corps
du sieur Billard, que cet homme a succombé, sous l'influence de
l'ivresse, à une attaque d'épilepsie. ( L’Ordre et la Liberté)
Avril
1861 -
Une tentative d’évasion.
- Une
tentative d'évasion, que la vigilance des gardiens a fort heureusement
fait avorter, a eu lieu, dans la nuit du 17 au 18, à la maison d'arrêt
de Pont-l'Evêque.
Dans
la soirée du 17, le gardien-chef, accompagné de son gardien ordinaire,
fit sa ronde de nuit. Vers une heure du matin, n'étant pas encore
couché, il crut entendre un bruit sourd provenant de l'intérieur de la
prison. Prêtant alors une attention plus particulière, il ne tarda pas
à être convaincu qu'on cherchait à s'évader d'une chambre renfermant
onze détenus, parmi lesquels se trouvaient les nommés Hue (Arsène),
réclusionnaire libéré, condamné à six mois de prison et 5 ans de
surveillance, et Dulong, dit Lucia, forçat transporté à Cayenne, d'où
il s'est évadé.
Aussitôt,
le gardien-chef, suivi de son gardien, pénétra brusquement dans la
chambre des détenus et aperçut Dulong occupé à scier le barreau d'une
croisée, près de laquelle se trouvait également le nommé Hue. Le
premier fut aussitôt saisi et mis au cachot, puis, revenant près du
nommé Hue, qui s'était couché et qui niait toute participation à la
tentative d'évasion, les gardiens, ayant soulevé la couverture,
s'aperçurent qu'il était vêtu d'un double pantalon.
L'évidence
étant manifeste, Hue fut enchainé et conduit au cachot.
Sans
la vigilance du gardien-chef, quelques instants plus tard deux malfaiteurs
de la plus dangereuse espèce allaient pouvoir accomplir de nouveaux
méfaits. (
L’Ordre et la Liberté)
Avril
1861 -
Pâques. -
Pâques est
tombé cette année le 31 mars. On sait que Pâques est une fête mobile
dont la date est déterminée par la lune.
Le
Concile de Nicée a décidé que Pâques était toujours le premier
dimanche qui suit la pleine lune postérieure au 21 mars. Si la pleine
lune tombe le 21 mars et que le 21 mars soit un samedi, Pâques sera le 22
mars. Pâques ne peut jamais arriver avant le 22 mars, ni après le 25
avril. Le 25 avril est la date extrême. Dans le siècle où nous sommes,
Pâques ne tombera le 25 avril qu'une seule fois, en 1886.
Le
25 avril est le jour de Saint-Marc. Cette année là, le Vendredi Saint
tombera le 25 avril, jour de Saint-Georges, et la Fête-Dieu, le jour de
Saint-Jean-Baptiste. Or, il y a une vieille prédiction, répétée par
Nostradamus en ses Centuries, et qui dit :
Quand
Georges Dieu crucifiera,
Que
Marc le ressuscitera
Et
que Saint Jean le portera,
La
fin du monde arrivera.
D'après
cette prédiction, la fin du monde doit donc arriver en 1886. ( L’Ordre
et la Liberté)
Avril
1861 -
Le chemin de fer. -
La ligne
de Pont-l'Evêque à Trouville, qui vous a été concédée par la loi du
11 juin 1859, et qui n'aura qu'une longueur de 11 kilomètres environ,
suivant un terrain assez facile, a été l'objet d'études complètes dans
les derniers mois de 1860. Cette ligne ne présente pas de difficultés
sérieuses, et ne comporte qu'un ouvrage d'une certaine importance (au
point de vue des fondations) pour franchir la rivière de la Touques, à 3
kilomètres environ en amont de Trouville.
Le
projet définitif du tracé et des terrassements est à la veille d'être
soumis à l'administration supérieure. ( L’Ordre et la Liberté)
Mai
1861 - Sacrement de confirmation.
- Une
imposante cérémonie a eu lieu, samedi dernier. dans la vaste église
paroissiale de Pont-l'Evêque, trop petite cependant pour contenir la
foule de fidèles de la ville et d'un grand nombre de paroisses des
environs, empressés de prendre part et d'assister au sacrement de
confirmation qui a été administré par Mgr l'évêque de Bayeux et
Lisieux à plus de 400 personnes, parmi lesquelles nous avons remarqué,
au milieu des enfants, un certain nombre d'hommes dans la force de l'âge,
et même des vieillards. M. l'abbé Rivière, vicaire-général, a
prononcé à cette occasion un discours écouté avec le plus religieux
recueillement.
Tous
les assistants ont pu remarquer avec bonheur que la santé de Monseigneur,
altérée depuis quelque temps, s'est visiblement raffermie, malgré les
fatigues inséparables de sa tournée épiscopale, et que Sa Grandeur est
en voie d'une guérison prochaine et complète. ( Le Pays-d'Auge )
Juin
1861 - Découverte macabre.
- Dans la
nuit du 10 au 11 de ce mois, quelque temps après le passage du train
d'une heure et demie du matin, on a trouvé sur le quai, où descendent
ordinairement les voyageurs de Pont-l'Evêque, un panier contenant le
corps d'un enfant nouveau-né, dont la mort paraît avoir été causée
par la suffocation.
On
pense que le panier a été déposé en cet endroit par une femme qui a
descendu du train pendant le temps d'arrêt et qui est remontée dans un
autre compartiment que celui qu'elle occupait. D'après les dires des
voyageurs, cette femme a du quitter le convoi à Mézidon.
(Le Normand, de Lisieux.)
Juillet
1861 - Une arrestation.
- Le
5 de ce mois, le nommé Hue (Ernest), âgé de 19 ans, journalier à
Pont-l'Évêque, fut mis en arrestation et conduit, par mesure
préventive, à la maison d'arrêt par M. le commissaire de police de
cette ville, sous l'inculpation d'un vol d'une somme de 16 fr., commis au
préjudice d'une femme Letac marchande
de poisson à Villerville.
Hue
avoua les faits qui lui étaient reprochés. Dans la nuit, vers 11 heures,
le gardien fit une ronde et trouva Hue qui dormait tranquillement, mais,
le matin, vers 7 heures, lorsqu'on pénétra dans son cabanon, on ne
trouva plus qu'un cadavre. Hue s'était pendu à l'aide de sa cravate et
de sa ceinture qu'il avait nouées ensemble. (Pays-d'Auge)..
Juillet
1861 - M. le préfet du Calvados, accord des secours.
- Nous
avons publié, dans notre numéro du 27 juin dernier, la liste des
communes auxquelles M. le ministre de l'instruction publique, sur la
demande de M. le préfet du Calvados, avait accordé des secours.
Par
arrêté du 11 juin, M. le préfet a bien voulu répartir dans diverses
communes du département une somme de 5 959 fr. 29 с.
Voici,
par arrondissement, les sommes affectées à chaque commune :
Arrondissement
de Pont-l'Evêque.
Pont-l'Evêque.
- Restauration de la chapelle de l'hospice.
100 fr.
Surville.
- Nivellement du cimetière et restauration du presbytère.
100 fr.
Saint-André-d'Hébertot.
- Restauration de l'autel de l'église succursale. 100 fr.
Bénerville.
- Réparations à l'église. 100
fr.
Bonnebosq.
- Réparations à l'école des filles.
100 fr.
Fourneville.
- Réparations à la toiture de l'église.
100 fr.
Formentin.
- Réparations à l'église. 90
fr.
Angerville.
- Réparations au presbytère. 90 fr. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 -
Un
suicide. - Dimanche,
une femme Simon, âgée de 69 ans, demeurant à Pont-l'Evêque, a été
trouvée pendue dans son domicile. On attribue ce suicide au chagrin et
aux fatigues que lui occasionnait l'état de son mari, âgé et
grabataire, qui ne voulait recevoir, jour et nuit, que les soins de sa
femme. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 -
Un accident. -
Nous
enregistrons cette semaine, dit le « Pays-d'Auge »,
un nouvel accident survenu lundi dernier, dans la tranchée du chemin de
fer, à Saint-Mélaine.
Voici,
à cet égard, les renseignements que nous recueillons
près de M. le docteur De Lamotte, à l'obligeance duquel nous avons eu
recours :
Le
sieur Jiquel, ouvrier terrassier, était adossé au talus qui venait
d'être miné, et, contrairement à l'invitation qui lui avait été faite
par l'un des surveillants de se retirer, ce malheureux a été victime de
son imprudence, le train chargé de terre venant à passer au même
moment, la vibration qu'il occasionna au sol fit détacher le bloc de
terre déjà miné.
Jiquel a été alors précipité par cette masse sur la voie ferrée, la
tête la première et l'un des bras en avant, un des coussinets lui fit
une très large blessure au front, et les roues du Train lui scalpèrent
toute la région latérale gauche du crane, le bras gauche fut broyé
jusqu'à six centimètres au-dessous de l'articulation de l'épaule, et
l'extrémité supérieure de l'omoplate fut elle-même fracturée.
Ce
malheureux n'avait plus figure humaine, il fallut donc procéder à de
nombreuses sutures, afin de remettre les lambeaux en place, et pratiquer
ensuite l'amputation du bras, le plus près possible, en observant
toutefois les indications.
La
réaction consécutive à ces sortes d'opérations n'ayant pas eu lieu, M.
De Lamotte ne peut encore se prononcer sur le sort de ce malheureux père
de famille. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 -
Un accident. -
La semaine
dernière, dit le « Pays-d'Auge »,
un nouvel accident est survenu, M. Bazin, de Saint-Melaine, dont on
connais l'honorabilité et la bienfaisance, appelait chez lui, à 11
heures du soir, le même médecin pour donner des soins à son domestique,
le sieur Moisy, qui, dans la côte de la forêt de Saint-Gatien, venait
d'avoir la jambe gauche horriblement mutilée par le contact des roues, le
tibia était dénudé dans une longueur de plus de 15 centimètres et les
os du pied étaient fracturés.
Malgré
ces blessures, Moisy, dont les douleurs avaient chassé les effets
pernicieux de l'ivresse, avait eu encore la force de faire une soixantaine
de pas pour rejoindre sa voiture qu'on avait arrêtée sur ses cris.
Ce
n'est que depuis fort peu de temps que Moisy est attaché au service de M.
Bazin. ( L’Ordre et la Liberté )
Novembre
1861 - Le chemin de fer.
- Longtemps
on a parlé et on parlera de la déviation de la route d'Honfleur, dans la
traverse de Saint-Melaine.
A
cette occasion, une barrière avait été placée au sommet du monticule
afin d'intercepter la circulation tandis que les trains de terrassement
venaient à franchir le passage à niveau.
Le
raccordement sur la route de Trouville étant terminé, des ordres avaient
été donnés, lundi dernier pour que la barrière soit enlevée
immédiatement remplacée par une clôture définitive, mais, au moment
où un train, conduit par le mécanicien Rops, vint à passer, un fort
coup de vent fit développer la barrière en travers sur la voie.
Le
mécanicien éprouva une très forte secousse et fut grièvement blessé
à la cuisse et à la jambe par les pièces de cette fermeture qui
volaient en éclats devant sa machine, lancée à grande vitesse. Un
instant avant, M. Jeanne venait de descendre, était appuyé sur la rampe
de la machine, précisément l'endroit où elle a eu le plus à souffrir
du choc.
M.
Rops, homme, du reste, très expérimenté et très prudent, en sera
quitte, cette fois, pour garder le lit pendant quelque-jours.
(Pays-d'Auge.)
Novembre
1861 - Encore un accident.
- Vendredi 8,
à sept heures du matin, on apportait, de la tranchée de Saint-Melaine à
l'infirmerie du chemin de fer, un pauvre jeune homme, le sieur Poulain,
natif de Morteaux, qui venait d'être victime d'un accident occasionné
par un éboulement des terres minées, et en outre, détrempées par les
pluies de ces jours derniers.
L'appât
du gain avait tenté Poulain, qui, la surveille encore, était employé,
en qualité de domestique, chez un fermier d'Argences. Le résultat n'a
pas répondu à son attente, car, dès le vendredi, à quatre heures, il
rendait le dernier soupir.
En
présence de ce nouvel accident, que les recommandations incessantes de M.
des Moutis, conducteur des travaux, ne devaient conjurer, et après les
informations d'usage, M. le procureur impérial a dů faire procéder
à l'autopsie, d'où il est résulté que Poulain avait succombé aux
suites de l'asphyxie occasionnée par la compression.
La
fracture constatée à la cuisse n'avait pas été réduite en présence
de la dépression toujours croissante des forces de ce malheureux. (Le
Pays-d'Auge.)
Novembre
1861 - Une élection.
- Voici quel
a été le résultat du scrutin qui a eu lieu dans toutes les communes du
canton de Pont-l'Evêque.
samedi
et dimanche, pour l'élection d'un conseiller d'arrondissement.
Électeurs
inscrits : 3 951 ; votants 1 496 ; majorité absolue, 749.
M.
de Vauquelin a obtenu 1 461 suffrages. ( L’Ordre et la Liberté )
Janvier
1862 -
la démission du maire.
- Le
Pays-d'Auge
annonce en ces termes la démission de M. Allais des fonctions de maire de
Pont-l'Evêque :
Nous
avions espéré que la résolution manifestée depuis longtemps par M.
Allais de renoncer à la direction des affaires municipales pourrait
n'être pas irrévocable, et nous avions, par cette raison, différé à
lui donner une publicité anticipée, mais, aujourd'hui, il n'est plus
permis de se faire illusion, notre honorable maire a pensé que, dans les
circonstances, sa propre dignité lui commandait de résigner des
fonctions qu'il n'avait acceptées que par dévouement, et sa retraite,
approuvée par l'autorité supérieure, est maintenant un fait accompli.
Sans
nous livrer à l'énumération détaillée des actes de son
administration, il nous suffira, pour justifier les regrets qu'on
éprouvera de cette retraite, de rappeler un seul de ces actes qui domine
tous les autres : c'est à son initiative énergique, secondée avec un
zèle non moins louable par M. David, adjoint, et le Conseil municipal
d'alors, que nous devons la solution avantageuse d'une question vitale
pour Pont-l'Evêque : la réunion à notre territoire de la commune de
Saint-Mélaine et d'une partie de celle de Launay. Pour obtenir ce
résultat, vainement poursuivi depuis plus de cinquante ans, pour faire
triompher enfin la justice et le bon droit, nous savons tous avec quelle
activité infatigable, au péril même de sa santé et de son repos, M.
Allais a défendu les intérêts de la ville.
Ne
nous eût-il rendu que ce service, M. Allais peut se reposer dans son
triomphe, il a bien mérité de ses concitoyens ! ( L’Ordre et la
Liberté )
Janvier
1862 - Un accident.
- Le
Normand annonce que
l'individu dont nous avons donné le signalement dans notre numéro du 18
courant, d'après le Journal d'Alençon, comme voyageant de presbytère en
presbytère pour escroquer, à l'aide de mensonges, de l'argent aux
ecclésiastiques, a été arrêté à Pont-l'Evêque, après avoir passé,
le 18 et le 19, à Lisieux, où il a fait quelques tentatives qui lui ont
peu réussi.
Cet
homme est un repris de justice en rupture de ban, il a dit-on, déjà subi
six condamnations.
En
vertu d'un mandat d'amener de M. le juge d'instruction, il est arrivé,
jeudi soir, sous l'escorte de la gendarmerie, à la maison d'arrêt de
Lisieux. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1862 - Les listes électorales. - C'est
aujourd'hui 25, à minuit, que seront closes les listes électorales dans
les 89 départements, 373 arrondissements, 2 938 cantons et les 37 510
communes de l'empire français. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1862 - Les
bruits qui circulent.
- Il
circule depuis quelques jours, dans notre ville, dit le Pays-d'Auge,
des bruits alarmants au sujet de la présence de prétendus malfaiteurs
qu'on signale comme commettant ou tentant de commettre des vols la nuit,
dans les rues. On ajoute même, pour donner plus de crédit à ces
rumeurs, que, samedi dernier, un malfaiteur aurait pénétré dans
l'église avec l'intention de voler et qu'ayant été aperçu par M. le
curé, il aurait insulté notre vénérable pasteur.
De
tout cela, suivant des informations que nous avons lieu de croire
certaines, il n'y a de vrai que les faits qui suivent : le 1er
de ce mois, en effet, vers 8 heures du soir, un repris de justice qui
passait par Pont-l'Evêque, n'ayant pas d'argent pour payer son gîte,
entra dans l'église et demanda la charité à M. le curé, qui lui donna
50 centimes.
Une
demi-heure après, ce même homme fut arrêté par les soins de M. le
commissaire de police et déposé à la maison d'arrêt.
Nous
croyons donc que nos concitoyens doivent se garder d'accueillir trop
légèrement les bruits dont il s'agit, qui, fort heureusement, n'ont
aucune raison d'être. (l’Ordre et la Liberté)
Mars
1862 - AVIS. -
L'adjoint,
remplissant les fonctions de maire, a l'honneur d'informer ses concitoyens
que le travail présenté par M. l'ingénieur en chef pour garantir la
ville contre le fléau des inondations, a été approuvé en principe par
le Conseil général des Ponts et Chaussées, et que M. l'ingénieur en
chef doit prochainement visiter de nouveau les lieux pour le compléter,
afin qu'il puisse être ensuite soumis à l'enquête prescrite par la loi.
Cette
nouvelle, si favorable aux intérêts de notre localité, sera
certainement accueillie avec bonheur par la population, qui appelle de
tous ses vœux le moment où ce travail, fruit d'études sérieuses et
sanctionné par un corps savant, pourra recevoir son exécution.
Ce
5 mars 1862. David. ( l’Ordre
et la Liberté)
Avril
1862 - Chemin de fer de l’Ouest. - Ligne
de Lisieux à Honfleur.
Il
résulte du rapport du conseil d'administration de la Compagnie des
chemins de fer de l'Ouest, à l'assemblée générale des actionnaires du
29 mars 1862, que la section de Pont-l'Evêque à Honfleur pourra être
ouverte au public le 1er
juillet prochain.
La
première section de Lisieux à Pont-l'Evêque étant déjà en
exploitation (depuis le 1er
juillet 1858), la ligne entière se trouvera ainsi complètement ouverte.
(l’Ordre et la Liberté)
Avril
1862 - Le temps qu’il fait.
- Depuis
quelques jours, la température a subi chez nous de singulières
variations.
Après
une période de belles journées de printemps, dimanche dernier, nous
avons vu tomber la neige, qui, dans certains moments, chassée par un vent
violent, s'abattait à gros flocons sur notre ville. Le froid était
sensible, et le thermomètre, qui, pendant la nuit, avait marqué deux
degrés au-dessous de zéro, ne s'est pas élevé, dans la journée,
au-dessus de 3 degrés.
Hier
lundi, on constatait, dans la nuit, 1 degré au-dessous de zéro, et, à 2
heures 15 minutes du soir, il marquait 8 degrés au dessus ; ce matin, à
7 heures, il était ramené à 2 degrés.
Les
jardins, dont tous les arbres étaient en fleurs, ont eu beaucoup à
souffrir de cet abaissement de la température.
On
dit qu'il a gelé dans la campagne, espérons néanmoins que cette gelée
ne portera aucun préjudice à l'état des récoltes, qui s'annonçaient
sous un brillant aspect. (l’Ordre et la Liberté)
Mai
1862 - Des souscriptions pour notre église. - On
se rappelle, dit le
Pays-d'Auge, qu'une
souscription volontaire pour aider à la réparation de notre église
paroissiale a été ouverte à Pont-l'Evêque. Le résultat obtenu
témoigne tout à la fois de l'urgence de cette réparation et de la
générosité des souscripteurs, puisque déjà le chiffre de 22 000 fr.
se trouve dépassé.
De
con côté, le Conseil municipal a montré tout l'intérêt qu'il attache
à la conservation de l'édifice, en votant une somme de 45 000 fr. qui
devra être réalisée aux dépens d'un emprunt.
Nous
apprenons que les plans et devis dressés par M. l'architecte du
département pour parvenir à cette restauration si désirée, sont
déposés à la mairie depuis le 1er
de ce mois, et il nous est permis d'espérer que, dans la réunion des
plus imposés et du Conseil municipal qui doit avoir lieu lundi prochain,
l'assemblée s'occupera des moyens d'arriver promptement à l'exécution
des plans de M. l'architecte. Il y a nécessité pressante à ce qu'il en
soit ainsi, car il est évident pour tout le monde que les dangers
signalés depuis longtemps deviennent de plus en plus imminents, une seule
pierre détachée de l'édifice pourrait causer des malheurs
irréparables... La santé ou la vie de nos concitoyens nous préoccupe
tous à juste titre, mais, indépendamment de cette considération toute
puissante, il ne faut pas oublier que le monument se dégrade chaque jour
davantage, et nous en voyons la preuve dans la progression suivie depuis
1844 dans l'évaluation des dépenses à cette époque, on ne les portait
qu'à 30 et quelques mille francs ; dès 1860, un premier devis les
estimait à 85 000 fr., et le dernier qui vient d'être arrêté dépasse
100 000 fr.
Pécuniairement
parlant, il y a donc nécessité, et nécessité pressante, d'arrêter
promptement les progrès du
mal, et, puisqu'un sacrifice est indispensable, faisons-le sans plus de
retard, afin d'éviter qu'il ne devienne, avec le temps, plus onéreux
encore. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1862 -
Avis. -
Le préfet du Calvados a l'honneur
d'informer les institutrices du département que le Jury international de
l'exposition de Londres a décerné une mention
honorable collective aux écoles de filles du département, pour les
travaux d'aiguille exécutés dans ces écoles. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 -
Acte de courage des gendarmes.
- Le
Pays-d'Auge enregistre le trait de courage suivant accompli par
deux gendarmes de la brigade de Pont-l'Evêque.
Vendredi
28 novembre, vers huit heures et demie du matin, le sieur Harcourt,
messager, transportait dans sa voiture divers colis, lorsqu'arrivé en
face de l'hôtel de la gendarmerie, son cheval, pris subitement d'un
accès de fureur dont la cause est restée inconnue, se mit à ruer et à
se cabrer d'une manière effrayante et allait s'emporter, malgré les
efforts de son conducteur impuissant à le maintenir.
Apercevant
le danger, les gendarmes Lefilleul et Pageot se portèrent heureusement à
son secours. Ils saisirent, chacun de son côté, le cheval à la bride,
et parvinrent à le dételer, mais alors l'animal, devenu de plus en plus
furieux. les entraîna malgré leurs efforts, et poussa Pageot contre le
mur, où il le pressait comme s'il eût voulu l'y écraser. Lefilleul
réussit à monter sur ce mur et fit tant qu'il dégagea son camarade.
Celui-ci ne sortit pas de la position critique où il s'était trouvé
pendant quelques minutes, sans avoir reçu plusieurs blessures, notamment
à la poitrine, aux mains et à un genou. Le cheval, enfin calmé, fut
remis à son maître, qui le reconduisit sans l'atteler de nouveau.
Les
témoins présents à cette scène attestent unanimement que les deux
gendarmes ont fait preuve, dans cette circonstance, de beaucoup de courage
et de résolution en se dévouant pour empêcher les accidents qui
auraient eu lieu certainement si le cheval, livré à lui-même, s'était
échappé au milieu de la rue. remplie de monde en ce moment.
Nous
avons eu, plusieurs fois déjà, l'occasion de signaler le dévouement du
gendarme Pageot, et dernièrement encore, lors de l'incendie de
Saint-Julien-sur-Calonne, au mois de janvier 1862. (l’Ordre et la
Liberté)
Décembre
1862 -
Une récompense méritée.
- Le
Moniteur universel de jeudi publie une liste de médailles d'honneur
décernées, sur la proposition du ministre de l'intérieur, pour actes de
dévouement signalés pendant le 2 trimestre de 1862.
Nous
remarquons sur cette liste le nom de M. Ridel (Louis), caporal de
sapeurs-pompiers à Pont-l'Evêque, qui a obtenu une
médaille
en argent de 2e classe, pour avoir fait preuve de dévouement
en combattant les progrès d'un incendie à Saint-Julien-sur-Calonne, le
29 janvier 1862 ; il compte 14 ans de
services. (l’Ordre et la
Liberté)
Février
1863 -
Par décret du 24 janvier. -
Ont
été nommés :
Maire
de la ville de Pont-l'Evêque M. Taillefer (Jean- Baptiste-Léon), en
remplacement de M. Allais, démissionnaire.
Adjoint
au maire de la même ville, M. Allain (Paul). (l’Ordre et la
Liberté)
Septembre
1863 - Nous lisons dans le Pays-d'Auge, du 3 septembre.
-
Hier, à 10 heures du soir, au moment de l'arrivée
simultanée des trois trains de Trouville, de Lisieux et de Honfleur, un
événement des plus tristes est arrivé à la gare de Pont-l'Evêque.
Le
facteur supplémentaire, Julien Lelouault. ne tenant pas compte, sans
doute, de l'arrivée du train de Lisieux, ou se fiant à la lenteur de sa
marche, traverse la voie, mais il est renversé en long sur le rail par un
coup de tampon de la machine. Relevé immédiatement, Lelouault avait le
bras et l'épaule gauche presque séparés du tronc. et la jambe du même
côté broyée depuis le pied jusqu'au genou; les vêtements étaient
triturés avec les muscles et les os.
Le
blessé fut aussitôt transporté à l'hospice, mais, dans la prévision
d'une mort prochaine, M. le docteur De Lamotte s'abstint et ne fit que
détacher des lambeaux informes frappés de mort, qui par leur poids,
faisaient cruellement souffrir ce malheureux, lorsque, dans le paroxysme
de la douleur ou du délire, il se livrait à des mouvements
désordonnés.
Ce
matin, vers une heure, Lelouault, qui laisse une veuve et deux enfants, a
rendu le dernier soupir.
Bien
que profondément émus, on ne saurait trop louer, en cette pénible
circonstance, l'empressement des employés de la Compagnie et de M. le
chef de gare Abit. (l’Ordre
et la Liberté)
Janvier
1864 -
La Halle de Paris. -
Nous avions
raison de dire que les agriculteurs de la Manche et de la région de
Pont-l'Evêque avaient presque autant d'intérêt que ceux de Bayeux à
soutenir l'institution du factorat aux ventes des beurres et œufs à la
halle de Paris et à combattre la modification du droit ad valorem.
Des
documents certains nous apprennent que, dans les environs de Saint-Lô et
de Valognes, 5 000 expéditeurs ont envoyé, en 1863, au carreau des
halles parisiennes, 50 000 paniers de beurre, formant un poids total de
750 000 kilogrammes.
Pont-l'Évêque
et ses alentours ont fourni, dans la même période, 300 expéditeurs de
beurre, qui ont envoyé à Paris pour être vendus, à la criée, 12 500
paniers de beurre, pesant 85 000 kilos.
Pont-l'Évêque
a expédié, en outre, près de 5 millions d'œufs.
(l’Ordre et la Liberté)
Mai
1864 -
Une inauguration. -
L'inauguration de la nouvelle salle d'asile donnée à la ville de
Pont-l'Évêque par M. et Mme Aubrée a eu lieu le 15 mai, ainsi que nous
l'avions, annoncé avec une très grande solennité.
Cette
salle est construite sur un terrain acquis de Mme Vautier, de Caen. Elle
fait face à la route de Pont-l'Évêque à Lisieux, rive gauche de la
Touques, elle communique facilement avec l'hospice par les jardins de ce
dernier établissement. Sa situation est des plus agréables et des mieux
choisies, espace, soleil, aération, vue, rien n'y manque.
L'établissement
se compose d'un pavillon ayant un étage avec trois fenêtres de face,
surmonté d'un clocheton et de deux ailes, contenant les salles, percées
de dix grandes ouvertures,
le préau et les dépendances sont spacieux. Les plans donnés par Mme
Aubrée ont été fidèlement exécutés par M. Louvet, architecte, en un
mot, l'idée a été conçue et exécutée dans des proportions
grandioses, puisque l'établissement peut recevoir au moins 150 enfants.
Toutes
les autorités civiles et militaires de l'arrondissement s'étaient
rendues à Pont-l'Évêque pour cette cérémonie. Plusieurs discours ont
été prononcés, d'abord par Mme Aubrée, lorsque, au nom de M. Aubrée
et au sien, elle a remis les clés de la salle d'asile au Conseil
municipal, puis par M. le maire de Pont-l'Évêque, M. le sous-préfet et
M. l'inspecteur de l'Académie.
Diverses
cantates et pièces de vers ont été composées pour cette solennité.
(l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
Un accident de la route. -
Mardi soir, dit
le Pays-d'Auge,
journal de Pont-L'Évêque, une fâcheuse nouvelle circulait dans notre
ville et répandait parmi les habitants la douleur et la consternation :
on apprenait que M. Duhamel-Binet, marchand-épicier, venait d'être
écrasé sous sa voiture, et qu'il était mort presqu'instantanément.
M.
Duhamel était parti le matin à Honfleur, pour prendre livraison d'une
certaine quantité de sucre, et il s'en revenait dans l'après-midi,
lorsqu'arrivé à la hauteur de la ferme la Planne,
un élan inattendu de son cheval le fit tomber sous sa roue et occasionna
le malheureux accident dont nous venons de parler. M. Duhamel était âgé
de 41 ans. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1865 -
Nous lisons dans le Pays-d'Auge, journal de Pont-l'Evêque.
- Il
est tombé beaucoup de neige dans notre contrée à la fin de la semaine
dernière, et la fonte qui s'est produite mardi nous faisait craindre une
forte crue. Heureusement la pluie ayant diminué, le dégel s'est opéré
doucement et l'inondation n'a pas fait les ravages que l'on redoutait.
Cette
fois-ci encore, on a pu constater l'influence de la Calonne, qui, à son
embouchure, tenait la Touque comme suspendue et la forçait à refluer en
amont, en s'opposant à son écoulement. Cette circonstance a dú
occasionner l'introduction des eaux de la Touque dans les quartiers les
plus bas de la ville, tandis que la Calonne, contrariée dans sa lutte et
ne trouvant pas un passage suffisant au volume qu'elle apportait avec plus
d'abondance que la Touque, a promptement envahi la Croix-Brisée, la
Chaussée de Nival et la plupart de ses habitations, et s'est répandue
sur les nouvelles rues du Long-Clos et la rue Hamelin, jusqu'au Bras-d'Or.
Mercredi
matin, les eaux étaient entièrement retirées, mais les conséquences de
leur visite, quelque courte qu'elle ait été, n'en sont pas moins
déplorables pour les habitants des maisons inondées.
Quand
donc pourrons-nous voir réalisées les mesures indiquées pour mettre
Pont-l'Evêque à l'abri des inondations ?
L'élargissement
et le dragage de nos deux principales rivières, la cessation de leur
fatal antagonisme, au moyen de l'éloignement de l'embouchure de la
Calonne, rendraient vraisemblablement inutile l'établissement des digues
projetées dans la Croix-Brisée. Que ne peut-on bientôt commencer par
là ! (l’Ordre et la Liberté)
Février
1865 -
Deux démissions. - Le
Pays-d'Auge annonce, sans en indiquer le motif, que les démissions de MM.
Taillefer, maire de Pont-l’évêque, et Allain, adjoint, ont été
acceptées par l'Administration supérieure, et que, par arrêté
préfectoral du 30 janvier dernier, MM. Oriot et David, 1er et
2e conseillers municipaux, ont été chargés de la direction
des affaires municipales. (l’Ordre et la Liberté)
Avril
1865 -
Un accident. - Des
comédiens, de passage à Pont-l'Evêque, donnaient mercredi une
représentation qui a été interrompue par un triste et pénible
événement. Le sieur Maillard, directeur de la petite troupe, ayant dans
son rôle, vers la fin du premier acte, un coup de pistolet à tirer, fut
horriblement blessé par la détonation de l'arme qui partit, soit
spontanément, soit par maladresse.
Cet
accident eut pour conséquence la perte de la moitié de la main droite et
fut d'autant plus grave que la nature et la forme de la blessure n'ont pas
permis de conserver aucune des parties mutilées. Maillard a supporté
l'amputation avec beaucoup de sang-froid, au pansement, il disait : «
J'espère que cette opération ne m'empêchera pas de figurer dimanche,
car si je restais au lit, mes enfants manqueraient de pain. »
Cette
exclamation, poussée par la douleur et par la détresse, nous fait
espérer que nos généreux concitoyens se rendront à la représentation
projetée et qu'oubliant le spectacle, ils ne verront qu'une infortune à
soulager. (Le Pays-d' Auge)
Septembre
1865 -
Travaux de défense de la ville de Pont-l'Évêque.
- Le
conseil général, vu ses précédentes délibérations et notamment
celles des 31 août 1861 et 30 août 1862, par lesquelles il a été voté
une somme de 15 000 fr. pour être employée aux travaux de défense de la
ville de Pont-l'Evêque contre les inondations, aussitôt que l'Etat et la
ville de Pont-l'Evêque auraient fourni chacun pareille somme pour leur
part contributive dans les dépenses.
Vu
le rapport de M. l'ingénieur :
Vu
le rapport et les propositions de M. le préfet :
Considérant
qu'il existe un projet général de travaux à faire pour protéger la
ville de Pont-l'Évêque contre les inondations, mais que ce projet ne
pourra avant quelques années être exécuté, en raison des études
nouvelles prescrites par l'administration supérieure, à l'effet de
déterminer la marche des rivières qui traversent ou entourent
Pont-l'Évêque.
Considérant
qu'en attendant l'exécution du projet général il est nécessaire de
remédier aux dangers pressants qui menacent la ville de Pont-l’Évêque,
de faire certains travaux qui, d'après le projet général, doivent
toujours être exécutés, quel que soit le résultat des études sur les
crues des rivières sus-désignées.
Considérant
que d'après un nouveau projet de M. l'ingénieur en chef, régulièrement
approuvé, la dépense de ces travaux est de 16 935 fr. 12, dont le tiers,
pour le département, serait de 5 633 fr.
Arrête
:
Une
somme de 5 633 fr. sera portée au budget départemental pour le tiers des
frais des premiers travaux à faire pour la défense de la ville de
Pont-l'Évêque contre les inondations, avec cette condition qu'elle sera
imputée sur celle de 15 000 fr. votée en principe par les
délibérations premières énoncées.
(Le Pays
d’Auge)
Septembre
1865 -
Incendie de Pont-l’Évêque.
- Le
Pays-d'Auge, dans son numéro de jeudi, rend compte d'un terrible incendie
qui a éclaté lundi soir, à 9 heures et demie, à Pont-l'Évêque.
Le
feu s'était déclaré dans la buanderie du sieur Rabache, rue de
Vaucelles, et, malgré les prompts secours organisés par les autorités,
malgré les pompiers de la ville et ceux des localités voisines, il s'est
propagé d'abord dans une cave de la maison Galpain, puis il a fait
irruption dans six à huit constructions contiguës qui ont présenté
dans un instant l'aspect un immense foyer.
Tous
les habitants de Pont-l'Évêque étaient accourus au premier cri d'alarme
et s'étaient mis à la disposition de l'autorité. On voyait, faisant la
chaîne, des personnes de tout age, de tout sexe et de toute condition. M.
le curé et ses vicaires, M. Le Couvreur, directeur du collège et ses
professeurs, M. Le Cordier, chapelain de l'hospice, étaient les premiers
à la tête, montrant l'exemple et encourageant tout le monde à les
imiter, des magistrats s'étaient aussi mêles à la foule et apportaient
leur contingent de bonne volonté et de dévouement afin de conjurer le
plus promptement possible le danger.
Grâce
à la bonne volonté de tout le monde, grâce surtout à la bonne
direction donnée aux secours apportés, le feu parut céder et céda en
effet vers 1 heure du matin. Le mal était grand alors, mais il était
circonscrit et il n'y avait plus rien à craindre désormais pour le
surplus des maisons de la rue de Vaucelles.
Sept
constructions, dont cinq maisons d'habitation, sont détruites ou
tellement endommagées que, de toute nécessité, il faudra les
reconstruire. Elles appartiennent à MM. Massinot, Galpain, Margot, Pavie
et à Mlle Bacheley. Toutes sont assurées.
Sept
mobiliers ont été presqu'en totalité la proie des flammes ce sont ceux
des sieurs Rabache, Caumont, Galpain, Labbey, Margot père, Margot fils et
Lemoine.
Les
dégâts causés par ce sinistre ne peuvent être évalués quant à
présent. Bien que couverts en partie par des assurances, ils seront, pour
quelques-uns des incendiés, lourds á supporter.
Une
souscription a été ouverte à la mairie de Pont-l'Évêque en faveur des
incendiés. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1865 -
Nouvelles diverses. -
A l'hospice de
Pont-l’Évêque, on s'arrête devant un pommier chargé de fruits et qui
a déjà donné une récolte en août dernier.
-
A Beaumont-en-Auge, il se trouve aussi un poirier en plein
épanouissement, et cela bien qu'il ait déjà fourni une assez grande
quantité de fruits. (Le Pays d’Auge)
Octobre
1865 -
Nouvelles diverses. -
Dimanche
dernier un ouvrier terrassier, employé la gare, malade depuis quelques
jours, a pendant la nuit quitté son domicile et s'est dirigé vers Caen,
n'ayant pour tout vêtement que sa chemise.
Arrivé
à Dozulé, dans le plus piteux état, il a été rencontré par la
gendarmerie qui la entouré de soins et l'a immédiatement ramené à
Pont-l’Évêque où il a reçu les secours que réclame sa position. (Le
Pays d’Auge)
Novembre
1865 -
Les loups. -
On a constaté dans les parages de Pont-l'Evêque la présence de
plusieurs loups.
Quelques
dégâts ont été causés à Saint-Gatien-des-Bois par ses hôtes
incommodes, qui paraissent avoir choisi la forêt de la Touques pour
refuge. Une battue a eu lieu, mais sans résultat.
Décembre
1865 -
Une école de dressage.
- M.
Pascal Joubin, piqueur à Dozulé, vient, dit-on, d'acquérir les vastes
écuries de feu M. Bossel, marchand de chevaux à Pont-l'Evêque, dans le
but d'établir en notre ville une école de dressage.
Cette
création, qui répond à un besoin depuis longtemps senti dans le pays,
sera pour nos éleveurs d'une commodité dont il est facile d'apprécier,
dès à présent, les précieux avantages. M. Pascal Joubin est une
vieille connaissance, son activité, ses aptitudes et son savoir-faire,
sont depuis longtemps estimés chez nous, et son nom est un gage de
succès pour l'établissement hippique à la tête duquel il va
prochainement venir se placer.
Nous
ferons connaître l'époque de l'ouverture de ses écuries, et nous
essaierons bientôt de faire ressortir les bons effets que devra produire,
pour l'élevage du cheval, l'entreprise dont il va doter Pont-l'Evêque et
la contrée qui l'environne. ( Le Pays d’Auge )
Février
1866 -
Le mardi-gras. -
Le Journal
de Honfleur annonce que les jeunes gens de la ville de Pont-l’Évêque
préparent pour le 13 février, jour du mardi-gras, une cavalcade dont le
sujet sera l'entrée du roi d'Yvetot dans une ville de Normandie.
Désirant
que ce divertissement soit aussi agréable que possible, ils invitent
leurs voisins à se joindre à eux. Ceux qui voudront bien accepter cette
invitation, sont priés de s'adresser soit à M. Deleau, faïencier; soit
à M. Groult, coiffeur ; ou à M. Lemonnier, limonadier. ( Le Bonhomme
Normand )
Juin
1866 -
Encore les loups. -
Après avoir manifesté sa présence à Saint-Hymer et les communes
environnantes, un loup est revenu, mardi soir, dans les communes de
Coudray-Rabut, ou un pauvre mouton, qui faisait l'école buissonnière, a
été croqué par lui après une course de 4 à 500 mètres à travers les
pièces de labour. On ne sait à qui appartient le
mouton, dont quelques lambeaux ont été retrouvés dans un épais
fourré.
Dans
la même nuit, le loup est allé dans une cour de la commune de Tourville.
Là, il n'a causé aucun dommage, il n'a fait de poursuivre et harceler
les bestiaux pendant quelque temps.
Les
cultivateurs de l'arrondissement de Pont l'Évêque se préoccupent
toujours beaucoup des loups et cherchent autant que possible à se
garantir de leurs dégradations. Les plus soigneux achètent
des clochettes et les pendent au cou de leurs bestiaux, c'est dans les
campagnes une cacophonie qui produit son effet.
Jusqu'ici
les loups non point osé pénétrer dans les enclos où se trouvent des
carillonneurs de nouvelle espèce, on n'a point entendu dire que les
animaux placés sous la protection d'un ou de plusieurs grelots
aient eu maille à partir avec les
carnivores.
Juillet
1866 -
Un drame. -
Au commencement de cette semaine deux habitants de Pont l'Évêque
se baignaient dans l'herbage du Bras-d'Or à l'endroit dit de la
Petite Cuve.
Cette
fosse est profonde et très dangereuse, et c'est cependant là, dans les
grandes chaleurs, que les enfants de la ville vont se baigner.
Les
deux habitants en question étaient à l'eau depuis quelques instants,
lorsque l'un d'eux ignorant le dragage opéré dernièrement à cet
endroit, perdit pied tout à coup, et roula entraîné
par le courant, dans la fosse qui se trouvait à quelque distance de lui.
Son
camarade, le sieur Maudan Abel, employé au chemin de fer, ayant entendu
son appel, se porta à son secours et fut, je crois, obligé de plonger,
et au bout de quelques instants, après beaucoup d'efforts, il
parvint à sauver son ami qu'il ramena épuisé sur le bord de la
rivière.
Avril
1868
- Les travaux
du pont. -
Des travaux assez
important s'exécutent en ce moment dans la ville de Pont-l'Evêque.
Depuis deux jours, on travaille à la démolition du pont Bréban, situé
au centre de la ville, et sur la grande route de Caen à Rouen.
Presque
à chaque crue d'eau, ce pont menaçait de s'écouler, et on était
obligé d'y faire des réparations partielles. Le tablier en fer du
nouveau pont est arrivé et les travaux vont se continuer activement.
Septembre
1868 -
Un incendie. - Le
bal des fêtes du concours départemental de Pont-l'Evêque venait de se
terminer, lorsque vers trois heures du matin, la population a été
réveillée par le son du tocsin et les cris « au feu
! »
L'incendie
s'était déclaré dans un vieux bâtiment situé derrière l'hôtel du
Dauphin.
Grâce
à la promptitude des secours apportés, les dégâts constatés sont peu
considérables.
Octobre
1868 -
Un accident. -
Mercredi, une vache amenée à la foire de Pont-l'Evêque, s'est
échappée furieuse des mains de son propriétaire, M. Jean-Baptiste
Deshayes, et a parcouru tout le quartier Vaucelles, la rue Saint-Michel,
et est venue sur la place de l'Église où, pendant un moment, on
espérait la cerner avec des voitures qui se trouvaient en cet
endroit.
Dans
sa course, elle avait déjà jeté à terre trois personnes qui
heureusement n'ont pas eu de blessures graves.
Enfin,
au moment où M. le commissaire de police avait envoyé chercher un
boucher pour faire abattre cet animal, s'il était possible, la vache a
sauté par dessus les voitures et a failli tuer un jeune garçon qui se
trouvait là.
L'enfant
a été immédiatement transporté à la pharmacie Mathieu, où l'on a
pansé ses blessures qui heureusement sont sans gravité.
La
vache après avoir de nouveau parcouru la rue Saint-Michel, a monté la
côte de la route de Caen et est entrée dans le chemin de
St-Hymer où on est parvenu à l'arrêter.
Mars
1869 -
Un ouragan. - L'ouragan
du 2 mars a occasionné des dégâts assez importants sur divers points de
notre département.
A
Luc, le clocheton de la chapelle du Nouveau-Luc a été renversé dans la
matinée par une violente rafale. En tombant, l'une des pierres de ce
clocheton après avoir défoncé la toiture,
le plafond et brisé la balustrade, a pénétré dans la chapelle,
où elle a creusé dans le pavé un trou d'une profondeur de 20
centimètres environ. Il n'y avait personne dans la chapelle en ce moment.
Les autres pierres sont tombées ça et là sur le mur d'enceinte du
monument et en ont démoli une vingtaine de mètres. La couverture en
ardoises et les
enduits en plâtre ont éprouvé des détériorations importantes. L'orgue
a également souffert. On évalue la perte totale a près de 3000 francs.
A
Lion, la mer, poussée par le vent, à défoncé le mur de soutènement
situé en face du Casino. Dans la direction de Luc, elle a submergé une
certaine quantité de terrains, et amené des éboulements de la dune.
A
Langrune, la mer a également envahi le jardin de M. de Franquenet sur une
longueur de plus de 20 mètres.
Aux
environs de Bayeux et de Pont-l'Evêque, bon nombre des pommiers
ont été arrachés par le vent.
A
Bayeux même, l'ouragan a renversé la partie supérieure de pinacle sur
le côté méridional du portail de la cathédrale.
A
Trouville, la mer était tellement
grosse qu'elle a submergé les quais à l'heure de la marée, et que ses
larmes ont déferlé jusque par-dessus le pont qui traverse la Touques.
Près
de Honfleur, la tempête a fait éprouver quelques dégâts aux
propriétés longeant la mer, mais sans pertes considérable.
A
Cabourg, la tempête s'est élevée avec une telle impétuosité, que la
mer a remporté la digne des bains de Cabourg, passé par-dessus la route
et envahi des maisons qui se trouvent à la descente de Caumont, au pied
de la falaise, le long du chemin du Mauvais-Pas.
La
mer a également fait sentir ses ravages à Houlgate, où elle a démoli
la digue de Mlle Dupont de
l'Eure.
Mai
1869 -
Une décision. - M.
le ministre de l'instruction publique vient d'accorder un secours de 6 000
francs à la ville de Pont-l'Evêque pour l'aider dans la dépense de
construction de sa maison d'école.
M.
le ministre des cultes a également accordé à la ville de
Pont-l'Evêque, pour la restauration de son église, savoir : en 1868, une
somme de 9 000 francs et en 1869 un nouveau secours de 6 000 francs.
Ces
sommes ont été accordées sur la demande de
M. Colbert-Chabannais.
Juin
1869 -
Accident.
- Le mardi 22
juin, un enfant de dix ans, nommé Émile-Adrien- Richard, s'amusait à
pêcher à la ligne dans la rivière la Touques, à l'encoignure de l'ancien
quai, au confluent de cette rivière et de la Calonne. A plusieurs
reprises, déjà M. Planque, secrétaire de la mairie, avait voulu le
faire partir craignant un accident, enfin, une dernière fois, pour
échapper à ces sages représentations, l'enfant s’était réfugié en
dehors des balises d'où il est tombé dans l'eau en présence de quelques
personnes, impuissantes à le secourir.
Malgré les recherches faites jusqu'ici, son corps n'a encore pu être
retrouvé.
Cet
accident pourra-t-il servir d'exemple à ces malheureux enfants que nous
voyons trop souvent penchés sur le bord de nos rivières, où jouer,
méme courir sur les parapets des ponts.
Exemple encore aux parents trop
oublieux de leurs devoirs, qui laissent vagabonder leurs jeunes enfants au
lieu de les astreindre à un travail proportionné à leur âge et surtout
â l'assiduité aux écoles.
Septembre
1869 -
Fait divers.
- Le 4 de
ce mois, vers 4 heures du soir, à Pont-l'Evêque, un cadavre a été
retiré de la Touques. La mort peut remonter à huit jours, le corps ne
portait aucune trace de violence. En voici le signalement : âgé de 30 à
35 ans, vêtu d'un pantalon en drap gris, blouse en toile bleue, presque
neuve, gilet à carreaux blancs, bottes
ferrées, ceinture en cuir, tabatière en corne, bordée de
cuivre.
Janvier
1870 -
Le Canton.
- Voici les
noms des communes qui doivent faire partie du nouveau canton de
Trouville, si l’enquête n'y apporte aucun changement. Il se composerait
des communes de Trouville, Deauville, Villerville, Touques, Saint-Arnoult,
Bénerville, Tourgéville, prises aux dépens du canton de Pont-l’Evêque,
et des communes de Blonville et
Vauville, détachées du canton de Dozulé. Sa population serait de 10.115
habitants.
Pour
compenser la perte que subirait, le canton de Pont-l'Evêque, on
lui attribuerait trois communes du canton de Blangy,
Saint-Julien-sur-Calonne, Pierrefitte et le Vieux-Bourg, plus la commune
de Glanville qu'on détacherait du canton de Dozulé.
Les
cantons de Honfleur et de Cambremer resteraient tels qu'ils sont
actuellement.
Février
1870 -
Fait divers.
- L'administration
municipale de Pont-l'Evêque a pour habitude, tous les ans, de distribuer
le lundi d'avant le dimanche gras, des primes honorifiques
aux bouchers qui exposent les plus beaux bestiaux pour leurs ventes du
carnaval.
Cette
année, comme d'habitude, une exhibition de cette nature a eu lieu sur la
pelouse du jardin de M. David, maire.
Le
premier prix de bêtes à cornes a été décerné à M. Pitrais, et le
second à Mme
Lanne.
Cette
dame a également remporté le prix unique accordé au meilleur
lot de moutons.
Juin
1870 -
Une allocation.
- La
Société française d'Archéologie pour la conservation des monuments a
tenu une séance dernièrement à Evreux, sous la présidence de M.
Raymond Bordeaux. La Société a voté une allocation de 200 fr.,
pour aider à la conservation de l'ancienne église de
St-Pierre-de-Touques (Pont-l'Evêque),
que le Conseil municipal
voulait faire
démolir.
Août
1870 -
Mobilisation. -
La
garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6 000 hommes, est
définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés
en huit compagnies chacun.
Le
premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes,
Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième
bataillon, composé des cantons de;
Caumont, Villers-Bocage,
Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent
provisoirement garnison à Caen.
Le
deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et
Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et
Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.
Le
troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec,
Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév
Honfleur et Pont-l'Evêque, tient
garnison à
Bayeux.
Septembre
1870 -
Fait divers.
- On
nous remet, avec prière de la publier, la note suivante, écrite par un
sergent de la garde nationale de Pont-l'Evêque :
«
Vous nous prédisez un envahissement probable et prochain de la Normandie,
par les ravitailleurs prussiens. Que l'on nous donne des armes, et les
Normands auront à cœur de
montrer, qu'ils sont Français, et bons Français. Nous vous serions bien
obligés, moi et mes concitoyens, si votre excellent journal voulait
servir d'organe à nos patriotiques réclamations.
» A. L.
Septembre
1870 -
La République.
- Dans
les églises, le Domine salvum fac Republicam a remplacé le Domine salvum
fac Imperalorem. Il ne manquait à la République que
la sanction religieuse.
Elle lui est donnée.
Septembre
1870 -
La République.
- Les
Conseils municipaux sont dissous, dans chaque commune, les fonctions
municipales sont confiées à une commission composée :
pour la ville de Caen, de sept membres ; pour les villes de Bayeux,
Condé-sur-Noireau, Falaise, Honfleur, Lisieux, Pont-l'Evêque, Trouville
et Vire, de cinq membres et de trois membres
pour les autres
communes.
Septembre
1870 -
Avis.
- Le
comité de défense du département du Calvados, devant lequel des
inquiétudes ont été manifestées, au sujet d'une circulaire énonçant
les mesures
à prendre pour faire le vide devant l'invasion, a reçu de autorité
Militaire et donne aux populations l’assurance formelle qu'il ne s'agit,
quant à présent, que de conseils et
d'avertissements pour les préparatifs à faire en vue de l'arrivée
de l'ennemi, mais non d'exécution des mesures
elles-mêmes.
Décembre
1870 -
Fait divers.
- Dans la nuit
du 13 au 14 courant, un incendie a éclaté à Pont-l’Evêque, impasse
Sainte-Molaine, dans un bâtiment appartenant à Mlle Paulmier
propriétaire en la même ville. Vers deux heures du matin, le tocsin, le
tambour et le clairon appelaient les habitants sur le lieu du sinistre.
En
très peu de temps, les pompiers et au grand nombre de personnes :
Mobiles, mobilisés et habitants de la ville, se trouvaient réunis pour
porter secours. Aussi, cet incendie qui
faisait craindre de devenir considérable, à raison du milieu ou il se
trouvait à été vaincu en peu de temps. Les trois pompes de la ville
fonctionnaient sur le foyer alimenté, par
150 fagots de boulanger.
MM.
Thibaut, filateurs à Surville, avaient aussi amené leur pompe, a quatre
heures et demie, il ne restait guère que les pompiers déblayant le feu,
qui couvait encore sans les décombres
et prenant les mesures nécessaires pour éviter un nouvel accident.
Juillet
1871 -
Accident.
- Mardi soir,
deux petites filles sont
tombées à l'eau près le pont Brehan, à Pont-l'Evêque, une d'elles a
pu se sauver, quant à l'autre, la jeune Grandie,
sans le dévouement de M. Heurtevent,
capitaine de la compagnie de pompiers, elle
eût infailliblement péri.
Juin
1872 -
Recensement.
- D'après
les documents relatifs au recensement recueillis jusqu a ce jour, on,
estime et que la population du Calvados a diminué de 25.000 habitants,
depuis le recensement de 1866.
Juillet
1872 -
Accident. - Jeudi
à Pont-l'Evêque dans la matinée, une petite fille de 5 ans, qui allait
à l'école, au moment où passaient les bœufs du marché de Beaumont, voulut
éviter ces animaux en traversant la rue, a été renversée par un
cabriolet et la roue lui a passé sur la jambe. Relevée aussitôt par les
personnes présentes, elle a reçu les premiers
secours, en attendant un médecin. Le conducteur du véhicule s'est
empressé de réclamer, pour la pauvre petite, les soins qui lui sont
nécessaires et promet de payer, quoiqu'il n‘y ait aucunement de
sa faute.
Octobre
1872 -
Avis aux cultivateurs.
- Prière
présente est faite aux cultivateurs qui auraient à se plaindre des
ravages des campagnols, de ne pas employer l'acide arsénieux pour
détruire ces rongeurs. Quelques cultivateurs s'étant servis de cette
matière vénéneuse pour chauler du grain qu'ils introduisaient ensuite
dans des trous à souris, il en est advenu ceci : des perdrix ont
becqueté ce grain et sont mortes empoisonnées. En une seule journée,
plus de trente perdrix ont ainsi succombé, et l'autopsie n'a laissé aucun
doute sur les causes de
l'empoisonnement.
Octobre
1872 -
Mort accidentelle.
- Dans
la nuit de mercredi à jeudi, le nommé Charles-Pierre Vallée, âgé de
33 ans, demeurant à Lisieux, rue des Petites-Coutures, quittait
la ville avec un autre individu, se dirigeant sur Honfleur où ils
conduisaient des chevaux. Ils suivaient la nouvelle route de
Pont-l'Evêque, lorsque le cheval que montait Vallée
prit peur et renversa son cavalier, celui-ci tomba sur la tête, fut
relevé sans connaissance et mourut quelques
instants après avoir été rapporté à son
domicile.
Décembre
1872 -
Inondations.
- La pluie qui
recommence
à tomber comme de plus belle,
occasionne de nouveau des débordements, Caen, Condé, Pont-l’Eveque
sont inondés.
Janvier
1873
- Mort
accidentelle.
-
Le 21 de ce mois, le nommé Louis-Philippe Rabâche, âgé de 42
ans, débitant de tabac à Pont-l'Evêqne, est tombé accidentellement dans
la rivière la Livie, au moment où on l'a retiré de l'eau, il donnait
encore quelques signes de vie, mais malgré les soins qui lui ont
été donnés, on n'a pu le
rappeler
à la vie.
Juin
1873 -
Les orages.
-
Le terrible ouragan qui
s'est déchaîné la semaine dernière sur la Normandie a occasionné de
graves accidents et de grands dégâts.
A
Livarot, la crue des eaux a été tellement subite et forte, que plusieurs
personnes ont couru des dangers sérieux. A Vimoutiers, un moulin a été
détruit par le courant, le pont de
Guerquesalles
a été emporté.
La vallée de la Dives et Pont-l'Évêque ont été inondés.
Juillet
1873
-
Imprudence. -
Un
grave accident s'est produit mardi matin chez M. Harcourt, ancien messager
à Pont-l’Evêque. Un ouvrier terrassier ayant besoin de se rafraîchir,
a pris une bouteille de grès qu'il croyait être la sienne, sans
prendre la précaution de verser le liquide dans un verre, cet homme a bu
à même une autre bouteille placée
à côté de celle-ci et qui contenait de l'acide sulfurique,
heureusement étendu d'eau. On peut juger du résultat de cette erreur,
l'homme est tombé pour ainsi dire foudroyé et
n'a été rappelé à la vie que grâce aux soins qui lui ont été
prodigués. Aujourd'hui, la position du malade, transporté à l'hospice,
est bonne et on espère le sauver. Nous profitons
de cette circonstance pour rappeler aux ouvriers qu'ils ne doivent jamais
boire le contenu d'une bouteille sans le verser dans un verre.
En
agissant ainsi, ils s'éviteront des méprises
et s'épargneront
des maladies graves, qui peuvent se communiquer par le contact, aussi
ingurgitation de substances nuisibles.
Janvier
1875
- Inondations.
- Si
cela continue, Pont-l’Évêque périra par l'eau, ou du moins en
souffrira d'une étrange façon. Voila encore trois inondations, en
quelques jours à peine. La première, à la fonte des neiges,
était la plus forte, la majeure partie de la ville était inondée,
Dimanche et lundi, les rivières la Calonne et la Touque sont de nouveau
sorties de leur lit et ont envahi la rue Hamelin et le quartier du
Pont-Breban, et jeudi dernier, pour la troisième fois, la Touque a encore
fait irruption dans les mêmes quartiers.
Il
serait vraiment à désirer, en face d'une question d'intérêt local
aussi capitale, que l'administration municipale de Pont-l'Évêque,
d'accord avec celle des ponts et chaussées, avisât
aux meilleurs moyens de conjurer ou au moins d'atténuer un si désastreux
fléau.
Ce
qui est un fléau à Pont-l'Évêque se considère comme bienfait,
paraît-il, dans la vallée de la Dives, qui depuis plus d'un mois est
submergée par les eaux dans toute son étendue. Là, en effet, loin
de se plaindre, les fermiers et les propriétaires exploitants voient avec
plaisir cette crue, attendu qu'elle, est plus profitable que nuisible à
leurs intérêts. La
crue actuelle, outre qu'elle va détruire en grand nombre les rats, mulots
et autres rongeurs qui dévastent les prairies pendant l'été, va encore
déposer sur les herbages qu'elle a envahis, un limon fécondant dont les
effets se feront sentir au printemps.
Juillet
1875
- Inondations du Calvados.
- A
l'annonce du désastre qui vient de frapper Lisieux, nous nous sommes
rendu sur les lieux.
Pendant,
une partie de la journée de mercredi, la pluie était tombée abondamment
et la foudre n'avait cessé de gronder.
Vers
sept heures du soir, une trombe épouvantable s'est déchaînée sur
Courtonne, Glos et Lisieux.
L'avalanche
d'eau a été si rapide que devant elle il était impossible de se sauver.
En essayant de fermer ses volets, le sieur Prisse a été emporté et
noyé. En quelques
instants
l'eau a atteint dans certains endroits jusqu'à trois mètres de
profondeur.
Jusqu'à
présent, on ne compte que six morts : Deux à Lisieux. Quatre à Glos.
Trois
des personnes noyées ont été entraînées par le courant au moment où
elles essayaient de quitter leur maison qui s'écroulait en même temps
que le pont de Glos.
Une
femme a été emportée par la trombe et noyée au moment où elle
appelait ses enfants qu'elle croyait en danger.
Des
maisons et des hangars sont effondrés, des murs et des ponts sont
renversés, plusieurs fabriques sont endommagées.
Les
pertes sont considérables. On parle d'un million pour les fabriques. Il y
aura chômage. Encore des misères à soulager.
Jeudi
matin, Pont-l'Evêque a été envahi par les eaux, qui ont atteint,
dans certaines rues,
une hauteur de 1 m. 50.
Partout
les eaux sont en décroissance, et tout fait espérer que là s'arrêtera
le mal.
Juin
1875
- Les blés. -
Les
blés augmentent, non pas que dans nos contrées la récolte soit
compromise, au contraire, mais parce que les nouvelles du Sud et du
Sud-Est font craindre une grande déception dans le rendement.
Juin
1875
- Récoltes. -
Les
pluies continuelles du mois de juin ont causé beaucoup de dommage aux
récoltes sur certains points de notre département. Un grand nombre de
pièces entières de blé et d'avoine ont été couchées et auront bien
du mal à se relever.
—
La plupart des foins qui n'étaient pas encore bottelés ont beaucoup
souffert. Le colza commence à souffrir. Les pommiers donnent toujours de
belles espérances.
—
S'il faut en croire le prophète Kick, il en sera à peu près de même en
juillet. D'après lui, le temps sera variable, agité, souvent couvert ou
brumeux, plutôt humide que sec dans l'ensemble.
Variations brusques. Beaucoup d'eau sur certains points, pas du tout sur
d'autres.
Crues
subites.
Juillet
1875
- Orages et tonnerre.
- Les
orages annoncés par le prophète Nick pour le mois de juillet ont
éclaté à leur heure. Paris et ses environs la Seine-lnferieure et l’Eure
en ont ressenti les effets.
—
La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons.
En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent
telles qu'un grand nombre de
rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse,
l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux
périrent de soif. En 1811 comme en 1846,
le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en
sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10
fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40
degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De
nombreux cas d'insolation sont signalés.
Juillet
1875
- Les inondations. -
Notre
département gardera un triste souvenir du mois de juillet 1875. Ce mois,
ordinairement le plus beau de l'année, est froid et pluvieux, de
fréquents orages ravagent et détruisent tout.
L'état
des pertes éprouvées dans le Calvados par suite de l'inondation n'ont
pas encore était dressé.
Voici,
relativement aux inondations du Midi, des chiffres officiels : 600
personnes environ ont péri ; 6 900 maisons ont été détruites ; les
pertes s'élèvent à presque 100 millions de francs.
—
Elles sont ainsi réparties : Haute-Garonne, 29
000 000 de francs ; Lot-et-Garonne, 24 300 000 fr. ; Tarn-et-Garonne, 13
690 000 fr. ; Ariége, 7 739 408 francs ; Aude, 9 319 900 fr, ; Gironde, 3
000 000 fr. ; Landes, 2 900 000 fr. ; Gers, 2 100 000 fr. ;
Hautes-Pyrénées, 1 000 000 f.
La
France n'est pas seule éprouvée. On écrit de plusieurs points de
l'Angleterre que les pluies
sont les plus fortes qu'on ait subies depuis dix ans. Les récoltes sont
menacées.
—
Une correspondance annonce que la ville de Calcutta
(Amérique du Sud), a entièrement disparu par un tremblement de terre,
ainsi que les riches village qui l'entouraient. Le nombre des morts
s'élève de 10 à 15.000.
Décembre
1875
-
Vache furieuse. -
Lundi midi, un
accident est arrivé à Pont-l'Evêque, dans le quartier de la
Poissonnerie : une vache faisant partie d'une bande appartenant à M.
Turgis, s'est jetée sur une demoiselle Truffeau, d'Hébertot, et l'a
grièvement blessée au ventre, sans cependant perforer la peau. La
demoiselle Truffeau a été transportée de suite à la pharmacie Mathieu,
où elle a reçu les premiers soins que nécessitait son état, qui
présente de sérieuses inquiétudes.
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