1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

Page 4

PONT - L'ÉVÊQUE

Canton de Pont-l'Évêque

Les habitants de la commune sont des Pontépiscopiens, Pontépiscopiennes

Octobre 1876   -  La tempête.  -  Une tempête épouvantable s'est déchaînée sur nos contrées dans la nuit de samedi à dimanche, de nombreux arbres ont été déracinés dans les campagnes, sur notre littoral, beaucoup de barques ont brisé leur ancre. A Villerville, la barque de pêche du sieur Baron, est allée se briser sur les galets, en face de Pendedepie. 

Les échafaudages et la tour en construction de l'église du Molay, près Bayeux, ont été renversés par le vent. 

Les herbages de la vallée de Pont-l'Évêque ont été inondée, il en a été de même de certaines rues de Pont-l'Evêque où la circulation a été interrompue pour les piétons.  

 

Octobre 1876   -  Travaux.  -  Le projet des travaux à exécuter pour empêcher, autant que possible, le retour des inondations qui désolent une partie des arrondissements de Lisieux et de Pont-l'Evêque, sont en ce moment soumis au gouvernement. Sous peu, l'enquête sera ordonnée, et les travaux adjugés.

—Samedi, M. le Préfet du Calvados et M. l'Ingénieur en chef du département sont venus à Condé, afin d'examiner ce qu'il y aurait à faire pour remédier aux inondations ou pour en atténuer l'effet. Après avoir reçu les observations des intéressés, réunis à la mairie, M. de Perthuis et M. Leblanc, accompagnés du maire de Condé, ont ensuite visité les quartiers bas de 1a ville, et les endroits de la Druance et de l'Odon sur lesquels leur attention a été appelée. Le Journal de Condé annonce que les études commencées vont être continuées.

— D'un autre côté, on nous écrit de Bayeux qu'aujourd'hui jeudi, MM. Pille-Dujardins, député, et de Toustain, conseiller général, doivent attendre à la gare de Bayeux, M. de Perthuis et l'ingénieur du département, afin d'aller étudier les besoins des ports de Port-en Bessin et de Grandcamp.  

Octobre 1876   -  Les élections.  -  V’la que ça commence les histoires d'élection….. J'en ai déjà haut comme cela.

Je pêche dans le tas :

A X……., canton de Dozulé, un prétendant municipal a tant fourré de galette et de goutte à ses partisans, que la plupart, pris d'une indigestion subite, n'ont pu aller voter.

Naturellement, c'est l'autre qui a été élu.

Dans une autre commune, à Y…….., canton de Vire, un citoyen a été éliminé parce qu'il est fabricant de tombeaux.

C'est l’adjoint qui a poussé à la roue$ en disant : « Si no l'nomme, cha portera malheu à la commeuns. » .

Dans l’arrondissement de Bayeux la commune de C……., a rappelé de l'exil un seigneur et maire dégommé.

Il a promis qu'à l'avènement du comte de Chambord il ferait ériger la commune en duché..., afin d'en prendre le titre.

A Saint-……., arrondissement de Pont-l'Evêque, et à B…….., arrondissement de Caen, quelques conseillers municipaux avaient un plumet de première classe.....

Ce qui me fait dire que ces administration-là ont été élevées au petit pot……  

 

Janvier 1877   -  Petits malfaiteurs.  -  Lundi soir et mardi matin, cinq jeunes maraudeurs ont été mis en état d'arrestation à Pont-L’Évêque. 

Ces jeunes filous se réunissaient pour entrer dans les boutiques, et tandis que l'un d'eux occupait la personne venant les servir, les autres faisaient main-basse sur tout ce qui se trouvait à leur portée.  Malgré ces charges, la justice n'a pas cru devoir donner suite à cette affaire, et mercredi soir ces petits vauriens ont été remis à leurs parents.

 

Janvier 1877   -  Permis de chasse.  -  Voici le nombre des permis de chasse qui ont été délivrés par la préfecture du Calvados, pendant l'année 1876 : Arrondissement de Caen, 1 887 ; id. de Bayeux, 933 ; id. de Falaise, 902 ; id. de Lisieux, 1 430 ;  id. de Pont-l’Évêque, 1 137 ; id. de Vire, 683 ; Total, 6 072.

 

Février 1877   -  Carte du Calvados.  -  La carte routière du département du Calvados, dressée par M. l'Agent voyer en chef, vient d'être mise en vente aux prix suivants : un exemplaire non colorié, 2 fr. 50 ; un exemplaire colorié, 3 fr.

Cette carte étant une propriété départementale, sera livrée à MM. les libraires et marchands d'estampes, qui en feront la demande à M. le Préfet, au prix de revient du tirage et par quantité de 25 exemplaires au moins.  

 

Juin 1877   -  Les orages.  -  Lundi, dans l'après-midi, un orage violent a éclate sur la ville et la plaine de Caen, des grêlons gros comme des noisettes qui été ramassés, les arbres à fruits et certaines plantes ont beaucoup souffert.

— A Saint-Contest, vers 5 heures et demie du soir, la foudre est tombée sur un corps de bâtiments à usage de grange, écurie et remise, appartenant à M. Bertaux. L'immeuble a été réduit en cendres.

— L'orage s'est fait aussi sentir sur l'arrondissement de Bayeux. Lundi, vers huit heures du soir, la foudre est tombée sur une ferme appartenant à M. de La Conté, et louée au sieur Baptiste Guillot, fermier. En un clin d’œil, la toiture a été embrasée dans toute la longueur du bâtiment qui a été entièrement détruit. Pertes, 40 000 fr., dont 40 000 fr. pour le mobilier. Assuré.

— Le même jour, à Pont-l'Evêque, après une matinée splendide, un violent orage a éclaté à trois heures après-midi, sur la vallée de la Calonne. La grêle et la pluie sont tombées avec intensité. On a ramassé des grêlons pesant de 10 à 15 grammes.

— A Saint-Pierre-sur-Dives, les logettes du marché ont été renversées, un marronnier fort gros a été brisé à une hauteur de deux mètres par la violence du vent.

— Le lundi précédent, la foudre était tombée à Rapilly, canton de Falaise, sur une ferme appartenant à M de Magny. Une cheminée a été disloquée, on sera obligé de la reconstruire. Ce qu'il y a eu de plus particulier, c'est que la commotion a passé sur deux autres fermes sans les atteindre, pour aller, à 300 mètres environ de la première, frapper un mouton qui se trouvait dans une pièce. On ne s'est aperçu que l'animal était tué que lorsqu'on l'a touché. Il était resté debout, dans l'altitude qu'il avait au moment où le fluide l'atteignit. La laine et la chair ne portaient nulle trace d'altération.

— L'orage de la soirée et de la nuit de lundi s'est fait peu sentir à Honfleur et aux environs, mais à la Rivière-Thibouville, deux maisons auraient été emportées par les eaux.  

 

Décembre 1877   -  Mieux vaut tard que jamais.  -  Mme  la comtesse de Brossard, lors de son décès, a fait don à la ville de Pont-l’Evêque d'une somme de 32 000 fr, à la condition d’établir une crèche et un ouvroir pour les petits enfants et les jeunes filles de la ville. Depuis la mort de la généreuse bienfaitrice, et à la suite de causes diverses, ce legs est resté sans effet.  Aujourd'hui, on va enfin procéder à l’établissement de ces deux asiles.

 

Janvier 1878   -  Est-ce la fin du monde ?  -  Il vente, il tonne, il grêle, la prairie est submergée, la vallée d'Auge est inondée, certains quartiers de Pont–l’Evêque sont de nouveau transformés en une nouvelle Venise ... moins les monuments, la foudre est tombée aux environs de Vire. Mardi, vers midi, un tremblement de terre a été ressenti à Caen et sur plusieurs points du département, il n'a duré que quelques secondes, pendant lesquelles les vitres, fenêtres, murs et maisons semblaient trembler. Cette secousse s'est également fait sentir au Havre et à Rouen.  ( Bonhomme Normand )

 

Septembre 1878   -  Ou est l’accord parfait ?  -  Il y a eu, dimanche dernier, concours d'orphéons à Deauville. Les Sociétés chorales du Calvados qui ont été couronnées appartiennent à Bonnebosq, La Boissière et Villers-sur-Mer.

Les fanfares d'Angerville, Villers-sur-mer, Argences, Courtonne-la-Ville, Bonnebosq, la Boissière, Orival et Aunay-sur-Odon (Enfants du Bocage), ont également obtenu des récompenses. Dans la 1er division des fanfares, Pont-l'Evêque a enlevé le 1er  prix à la Philharmonique d'Honfleur, qui a dû se contenter du second. Les philharmoniques honfleurais sont furieux, leur président veut porter un défi de 10 000 fr. aux vainqueurs. A la suite de cet échec, un journal honfleurais a écrit qu'il y avait trop de pianistes dans le jury.  

 

Octobre 1878   -  Crèche et ouvroir.  -  Lundi à Pont-l’Evêque, a été inauguré une crèche et un ouvroir. La crèche peut recevoir seize enfants. 

Décembre 1878   -  Neige, gelée et inondation.  -  Pendant les six jours qu'elle a été inondée, la population de Pont-l'Evêque a perdu 40 000 fr. Demande de dégrèvement partiel d'impôt a été faite au ministre. Les travaux vont être entrepris pour préserver la ville de ces inondations. La ville y entrera pour 25 800, l'État pour autant, le département 20 100. 

La neige tombée en grande abondance dans notre région a causé de sérieux dégâts. Du côté de Bonnebosq, les terrains sur lesquels serpente la route de Lisieux, détrempés par les pluies et la neige, glissent ou s'affaissent, entraînant avec eux les maisons et bâtiments d'exploitation. Au sommet de la côte les habitants ont abandonné plusieurs maisons après les avoir étayées. 

Sur le littoral, de grands blocs de terre se sont éboulés. Au-dessus de Lisieux, il est tombé peu de neige, ainsi qu'à Paris.  

 

Mai 1879   -  Du danger des armes à feu.  -  Mercredi, vers 8 heures 1/2 du matin, un bien triste accident est arrivé à Pont-l'Evêque, aux abords de la ville. La demoiselle Agathe Samson, âgée d'environ 43 ans, servante chez M. Cyrille Marette, s'est tuée en nettoyant un pistolet à bascule, qu'elle ne savait pas chargé. La victime de ce malheur a encore eu le temps de traverser la cuisine, où elle se trouvait, et d'appeler du secours. Lorsque les voisins sont arrivés, elle était tombée morte, près de la perte. La balle est entrée au-dessous du sein gauche, de telle sorte que la mort a été presque instantanée.  

 

Août 1879  -  Travaux pour mettre la villes à l’abri des inondation.  -  Les travaux à entreprendre pour réduire la hauteur des inondations dans la ville de Pont-l'Évêque et en diminuer la fréquence ont été déclarés d'utilité publique par un décret en date du 16 octobre 1878.

La dépense, évaluée à 72 000 fr., doit être supportée par l'État, le département et la commune.

Par dépêche du 5 décembre 1878, M. le Ministre des Travaux publics a en outre autorisé M. le Préfet du Calvados à procéder aux expropriations. Le jugement d'expropriation a été rendu le 23 janvier 1879. Des traités amiables ont pu être conclus avec un certain nombre de propriétaires, fermiers et locataires.

D'autres ont élevé des prétentions telles, que la formation d'un jury a du être tout récemment requise par l'administration. II pourra, espérons-nous, se réunir à la fin du présent mois. On s'occupe d'ailleurs activement des projets d'exécution, et notamment de celui du Pont-Bréban.

 

Août 1880  -  L’imprudence des conducteurs de voitures.  -  On ne saurait se montrer trop sévère à l'égard de certains conducteurs de voitures. La semaine dernière, le jour du marché de Pont-l'Evêqué, le sieur Louis Leseigneur, employé à la commune, atteint par le timon d'une voiture allant à fond de train, a passé sous la roue de ce véhicule et a été grièvement blessé à la poitrine. Telle était la vitesse du cheval, que le conducteur n'a pu l'arrêter qu'à une certaine distance du lieu de l'accident, et après que le sieur Leseigneur a été traîné par la voiture sur un parcours d'une dizaine de pas au moins. Le conducteur n'a, dit-on, crié gare ! que lorsque la victime a été renversée. Constatons toutefois que le propriétaire du cheval s'est arrêté aussitôt qu'il l'a pu, qu'il a aidé à relever Leseigneur et l'a porter à son domicile.  

 

Octobre 1880  -  Inondation.  -  Qu'a donc fait notre pauvre France ? Toutes les calamités semblent accumulées sur elle. Presque toute;notre région est sous l'eau, plus loin, nos lecteurs trouveront les désastreux détails de cette crue que nous n'avions pas vue aussi forte depuis vingt ans. L'été a été déplorable. Il n'y a pas de pommes, les récoltes ont été faites dans les conditions déplorables, et si le temps continue, on se demande comment on arrivera à faire, le blé. Les pluies qui ont tombé pendant toute la semaine dernière ont considérablement grossi les cours d'eau de notre département. 

Pont-l'Evêque, l'aspect de la ville était des plus tristes. Toute la vallée a été inondée, et l'eau, sortant en torrent par la cour du Bras-d'Or, n'a pas tardé à envahir le quartier environnant. Dimanche, les habitations étaient encore sous l'eau. Ce qu'il y a de singulier dans cette inondation partielle et inattendue, c'est que des prairies, qui jusque là n'avaient jamais été inondées, sont aujourd'hui couvertes par les eaux, au grand étonnement de leurs propriétaires. C'est là un nouvel et puissant argument en faveur de la création d'un syndicat de la Touques.  

 

Janvier 1881  -  L’eau, la neige, le froid.  -  Pour la troisième fois depuis cinq mois, la commune de Louvigny a été inondée. Jamais la crue ne s'était élevée si haut. A Pont-l'Evêque, les eaux ont couvert toutes les parties basses, et particulièrement les rues qui avoisinent l'hôtel du Bras-d'Or, qui a été entièrement entouré par l'inondation, qui a atteint une hauteur presque double de la précédente. 

 

Juin 1881  -  Instruction et service militaire.  -  La Chambre des députés vient de repousser le projet de loi qui avait pour but de réduire à 3 ans la durée du service militaire. La loi établissant l'enseignement primaire gratuit dans toutes les écoles publiques vient d'être promulguée et sera mise en vigueur à la rentrée prochaine. 

 

Juin 1881  -  Suicide d’un détenu.  -  Lundi soir, à Pont-l'Evêque, un ouvrier maçon, d'origine belge, connu dans le pays sous le surnom de Petit-Pierre, avait été arrêté comme prévenu d’avoir tenté de mettre en grève les quelques ouvriers maçons qui n'avaient pas suivi l'exemple de leurs frères et amis. Il avait été incarcéré au violon. Il avait passé la nuit dans cette  salle avec un autre individu d'origine belge également, qui avait été relâché 8 heures 1/2. Le lendemain, vers 8 heures du matin, le commissaire de police s’étant rendu auprès du prévenu afin de faire l'instruction, a trouvé ce malheureux pendu à la croisée et déjà froid.  

 

Juin 1881  -  Blessure accidentelle.  -  Jeudi, à Pont-l'Evèque, un triste accident est arrivé à la scierie de bois de MM. Le Boucher et Lebailly. Le sieur Pierre-Marie Caro, âgé de 22 ans, ouvrier dans l’établissement, était occupé à la scie circulaire, lorsqu'en ajustant le guide, sa main gauche fut prise par la scie, qui lui coupa entièrement l'annulaire et le petit doigt. Les trois autres doigts de la main ont été aussi abîmés, mais ne seront pas perdus.

 

Juin 1881  -  La comète.  -  Une comète est en ce moment visible. Les superstitieux voient à tort dans l'apparition de cet astre un présage de calamité publique. Les comètes sont un monde en feu, comme l'a été autrefois la terre. La queue de la comète actuelle est de plusieurs millions de lieus. Elle est très éloignée de la terre, et sa marche est vertigineuse.  

 

Mars 1882  -  L’hiver au printemps.  -  Nous sommes dans le printemps depuis lundi dernier. On ne s'en douterait guère. Mardi la nuit et mercredi matin, la neige est tombée en abondance. Ce brusque changement de température peut causer bien des dégâts dans les jardins et compromettre la récolte des fruits.

 

Mars 1882  -  Vols.  -  A Saint-Omer, près Harcourt, on a volé, dans la maison d'école, divers effets d'habillement et une somme d’argent. Le malfaiteur, qui est inconnu, a brisé un carreau et fracturé plusieurs meubles.

— Jeudi, entre minuit et trois heures du matin, un vol a été commis à Pont-l'Evêque, près le Calvaire de Launay, chez M. Gondo, boulanger. Les voleurs ont enlevé une somme de 80 fr. qui se trouvait dans le tiroir du comptoir, et des billets à ordre montant ensemble à 300 fr.

— Dans l'après-midi de dimanche, on a arrêté, sur la route de la gare, à Littry, un individu qui venait de dérober un gobelet en argent chez Mme Armand Lefaivre, cafetière au bourg de la Mine.

— Un vol de cordages a été commis dans le port de Saint-Valery, à bord du navire « Bengali », armé pour la pêche d'Islande, par le patron de barque de Trouville n° 19, qui était venu à St-Valery pour vendre le poisson frais, produit de sa pêche.

— La semaine dernière, à Trouville, le nommé Pierre-Louis Vasse, âgé de 24 ans, journalier à Trouville, a été surpris, la nuit, essayant de briser le cadenas de la chambre d'une barque de pêche.

— A St-Rémy, des vols de lapins ont été commis, dans la nuit de mercredi dernier à jeudi, au préjudice de MM. Lenormand, pépiniériste, Noé, chef d'équipe, et Victor Fourrey, tous demeurant en la commune de St-Rémy.

— Une femme Marie, âgée de 27 ans, journalière à Caen, rue des Carmes, vient d'être arrêtée pour vol de bijoux chez le sieur Degrenne, à Bretteville-sur-Odon.  

— Un vol a été commis à St-Martin-de-la-Lieue, au préjudice du sieur Pierre Guerbette. Dans une nuit on lui a enlevé cinq poules et divers objets aratoires.

 

Avril 1882  -  Un curé difficile à nommer.  -  Le gouvernement et l'évêque de Bayeux s'occupent en ce moment de trouver un curé pour Pont-l'Evêque. Mais ils ont du mal à se mettre d'accord. Le ministre des cultes a repoussé jusqu'ici tous les prêtres proposés par l'évêché, notamment celui de Troarn.  

 

Juin 1882  -  14 jours de prison pour rien.  -  Un instituteur de l'arrondissement de Pont-l'Evêque, arrêté sous l'inculpation d'attentat à la pudeur, a été relaxé après 14 jours de prévention.

 

Juin 1882  -  Marmelade de bannières.  -  Décidément, Pont-l'Evêque n'a pas de chance avec ses bannières, celle qu'on avait offerte par souscription pour le pèlerinage de Lourdes a été perdue, et les prières du clergé n'ont pas pu la faire retrouver. Dimanche, à la procession, la bannière qui était portée en tête a été démolie par un coup de vent, ce qui a fait dire à une bonne dévote qui avait souscrit pour l'autre : « Y peuvent bien quêter pour une autre, y n'éront point m'n'ergent…… On ne prend pas deux fais une bête au même trou. »

 

Juillet 1882  -  Les inondations de la Vallée-d’Auge.  -  Les pluies ont fait beaucoup de mal aux récoltes dans notre région. L'arrondissement de Pont-l'Evêque est gravement éprouvé, beaucoup de prés ont été inondés et la récolte de foin est perdue. Quelques travaux pourraient empêcher ces inondations. Est-ce que le député de Pont-l'Evêque ne songe pas à attirer sur cette situation l'attention de l'État ?

 

Décembre 1882  -  Encore un maire a oublier. -  On nous écrit de Pont-l'Evêque : 

Les pluies continuent et les eaux maintiennent notre ville en état de siège, certains quartiers sont submergés et la circulation impraticable. Dans la Grande-Rue, à un des endroits les plus fréquentés, un industriel avec une petite carriole attelée d'un cheval, effectue le passage moyennant une redevance exorbitante. il s'intitule passeur. On remarque aussi des hommes de bonne volonté, qui, montés dans de grandes bottés, passent gratuitement dans leurs bras les malheureux dont les moyens sont restreints. 

M. le maire a pourtant reçu bien des réclamations, mais il les relègue au panier, avec l'éclairage et les trottoirs... Et dire qu'une petite passerelle provisoire, coûtant très bon marché, rendrait de si grands services !...  Encore un maire à oublier.  

 

Août 1883  -  Tentative de meurtre.    La semaine dernière, à Pont-l'Evêque, le nommé Henri Marc, 29 ans, homme de peine, a été attaqué à l'entrée de la route de Honfleur par les frères Pesnel, ouvriers  filateurs. Il a reçu deux coups de couteau au bras et un coup de bouteille sur la tète. Les frères Pesnel, arrêtés, ont tout avoué et ont dénoncé, comme leur  complice, le nommé Léon Mette, ouvrier peintre. Grâce à sa robuste constitution, Marc paraît aujourd'hui hors de danger.  

 

Juin 1884  -  Les dangers du bain.    Le cadavre du nommé Pierre Launey, 18 ans, domestique chez M. Woeldmann, pharmacien à Pont-l'Evèque, a été retiré de la Touques. Il résulte de l'enquête faite, que ce jeune homme était allé aussitôt après avoir souper se baigner dans la Touques, à un endroit où cette rivière est très profonde et que la cause de cette mort est attribuée à l'imprudence de la victime.

 

Septembre 1884  -  Déraillement.    Samedi matin, en gare de Pont-l'Evêque, une machine en réserve avait à sa suite un wagon qu'elle devait garer avant l'arrivée du train 7 qui entrait en gare, en exécutant cette manœuvre, ce wagon venant d'être décroché, le mécanicien ayant un besoin à satisfaire laissa son chauffeur sur la machine, cet homme n'ayant aucune connaissance des dispositions de la gare crut probablement pouvoir traverser les voies principales avant l'arrivée du train, et n'y pensant pas fit machine en arrière. Tournant le dos au train venant sur lui, il ne put s'en apercevoir que lorsque ce dernier siffla au frein. Un choc eut lieu et occasionna le déraillement des deux machines. Le mécanicien et le chauffeur du train 7, venant de Lisieux, furent grièvement blessés, le premier eut trois côtes enfoncées et l'autre de fortes contusions à la tète. Par suite de l'encombrement de la voie, un train spécial dut être formé pour conduire à destination les voyageurs sur Trouville et Honfleur.

 

 Mai 1885  -  Brutalité inouïe.  -  La semaine dernière à Pont-l'évêque, un employé ambulant de l'octroi, le nommé Potel, rencontrant au sortir de la ville, le sieur Delande, âgé de 28 ans, de Beaumont, qui conduisait une bande de moutons, vérifia sont  passe-debout, et prétendit qu'il avait plus de moutons qu'il n'en avait déclaré. Une discussion s'éleva, et Potel, qui est d'un caractère violent, porta à Delalande un coup si malheureux que celui -ci tomba et eut une jambe brisée. Ont dit qu'il faudra la couper.

 

Mars 1886  -  Laïcisation.  -  Le Sénat a voté l'instruction; primaire obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé, les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices n'appartenant à aucune congrégation.

 

Avril 1886  -  Le drame de Pont-l’Evêque.  -  Les époux Videloup, journaliers à Pont-l'Evêque, vivaient en très mauvaise intelligence. A la suite des mauvais traitements que lui faisait subir son mari, la femme Videloup s'était retirée chez sa fille, dont le mari est garde-barrière sur la ligne de Pont-l’Evêque à Lisieux. 

Videloup avait été très courroucé de ce départ. Sans cesse, il proférait des menaces de mort contre sa femme. Plusieurs fois, il avait été la trouver, la suppliant de revenir, lui disant qu'il ne lui ferait plus de mal. Toujours la femme Videloup avait refusé. Enfin, lundi soir, elle se décida à revenir. 

Mardi matin, vers six heures et demie, M. Paris, propriétaire de la maison habitée, rue Thouret, par les époux Videloup, entendit des plaintes partir de la maison des époux Videloup, il se mit à sa fenêtre et aperçut Videloup traînant sa femme sur le sol au moyen d'une corde qu'il lui avait passée au cou et cherchant à l'étrangler.  Videloup, en apercevant M. Paris qui le menaçait, fut sans doute pris de peur, il rentra chez lui et se fit justice immédiatement en allant se pendre dans sa cave avec la corde qu'il destinait à sa femme. 

Quand la gendarmerie pénétra chez Videloup, la maison était dans un état pitoyable. Le pavé et les meubles étaient couverts de sang. La femme Videloup portait sur toutes les parties du corps des blessures faites avec un  instrument tranchant destiné à couper le marc de pommes pour faire des mottes, ou pour émonder des haies. Le docteur Lecornu, appelé, a fait le premier pansement et a ordonné le transport, à l'hospice de la femme Videloup dont l'état est grave. 

Cette malheureuse avait épousé Videloup il y a peu de temps. Elle était veuve en premières noces d'un nommé Renaud. 

 

Janvier 1887  -  Sous-préfectures.  -  Parmi les Sous-préfectures à supprimer se trouvent celles de Pont-l'Evêque, Argentan, Valognes et Yvetot.  

 

Mai 1887  -  Les loups.  -  Depuis plusieurs jours, les loups ont fait leur apparition du côté de Pont-l'Evèque, et y ont tué plusieurs moutons.

 

Février 1888  -  Affaire mystérieuse.  -   On continue à faire beaucoup de bruit dans l'arrondissement de Pont-l’Evêque, à propos d’une affaire au fond de laquelle il n'y a peut-être rien. Voici ce qui se dit : Une veuve était en service, dans le pays, chez un saint homme ou soi-disant tel. Récemment, elle faisait un héritage de 6 000 fr. Souffrante depuis longtemps, elle décédait peu après avoir reçu l'argent. Ses héritiers vinrent pour le réclamer, on leur répondit qu'elle n'avait rien laissé. L'un des héritiers en parla aux autorités et on parvint à faire faire des perquisitions dans la maison où la veuve était en service. Après bien des recherches, on trouva l'argent caché à plusieurs endroits. Soudain, on se met à dire que la pauvre veuve a été empoisonnée. On fait l'exhumation, mais il faut croire que la mort a été reconnue naturelle, car aucune arrestation n'a été faite dans la contrée.  

Un point reste à éclaircir : est-ce la défunte qui avait placé l'argent où il a été découvert ? Est-ce une tierce personne qui l'y a mis pour se l'approprier ?  

 

Février 1888  -  Démissions.  -  On dit que à la suite de difficultés relatives à l'extension du périmètre de l'octroi de Pont-l'Evèque, onze membres du conseil municipal ont donné leur démission.  

 

Avril 1888  -  Retrouvée dans la mort.  -  Nous avons, à plusieurs reprises, parlé de la jeune Lechevallier, âgée de 15 ans, qui avait disparu de l'école des filles de Pont-l'Evêque le 27 février. Toutes les recherches faites pour la retrouver étaient restées infructueuses. Les suppositions les plus, étranges avaient été faites à la suite de cette disparition. On en a aujourd'hui l'explication. La pauvre jeune fille s'est noyée en se jetant dans la Touques. Son corps a été retrouvé près de l'embouchure. Très impressionnable, on pense que cette fillette se sera jetée à l'eau à la suite de reproches qui lui avaient été faits le jour même de sa disparition.  

 

Avril 1888  -  Épizootie.  -  En présence des cas de fièvre aphteuse, dite cocotte, qui se sont produits sur divers points du département, le préfet rappelle aux Maires, propriétaires, éleveurs et cultivateurs, les dispositions de la loi du 21 juillet 1881, qui oblige de faire au maire la déclaration de tout animal malade afin qu'il le fasse visiter, interdit la vente et le transport des animaux atteints le tout sous peine d'amende et de prison.

 

Mai 1888  -  Est-ce vrai ?  -  Une plainte a été adressée, au parquet, contre un instituteur d'une commune de l'arrondissement de Pont-l’Evéque, pour sévices sur un des enfants de son école. Après l'avoir frappé d'un coup de livre sur la tête, il l’aurait envoyé, à deux reprises différentes, se plonger la tête dans la mare. L'enfant a été pris d'une fièvre cérébrale et d'un délire violent, pendant lequel il pousse des cris de frayeur et demande grâce. En présence de cette complication, le médecin qui le soigne ne peut encore répondre de la vie de cet enfant. 

Puisque nous voilà sur ce sujet disons à l'autorité académique qu'elle ferait bien d'envoyer des inspecteurs sur le littoral, avec mission de rechercher si certains élèves n'ont pas quitté l'école pour gifles et coups de pieds trop généreusement administrés par le maître.  

 

Août 1888  -  Basse vengeance.  -  Dans la nuit de samedi, un commerçant de Pont-l'Evêque a été la victime d'une odieuse vengeance. Ayant, par oubli, laissé la clef à la porte de sa cave, située auprès de sa demeure, une personne a pénétré, la nuit, dans la cave et a arraché la chantepleure d'un tonneau rempli de gros cidre, qui s'est écoulé jusque dans les ruisseaux de dehors. Pas encore satisfaite, cette aimable personne s'est retirée en dérobant la clef et la chantepleure. Ce n'est pas la première fois que M. X... est la victime de faits identiques. L'opinion publique désigne le coupable, ou plutôt la coupable. Est-ce que le parquet ne pourrait pas agir ?  

 

Septembre 1888  -  Attention !  -  Dimanche dernier, une voiture attelée d'un cheval, venant, par la route de Pont-Audemer, à Pont-l'Evêque, s'est accrochée à un arbre placé au milieu de la route, devant une scierie. Le cheval et la voiture ont été complètement renversés. Les personnes en ont été quittes pour quelques contusions et la réparation du harnais cassé.

Il serait à désirer que l'autorité veillât à ce que cette voie ne soit pas encombrée comme elle l'est depuis longtemps, ce qui pourrait occasionner des accidents bien plus graves, surtout la nuit.  

 

Juin 1889.   -   Les incendiaires.   -   Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie, allumé par une main criminelle, se déclarait dans les couvertures en planches qui recouvrent les étaux des bouchers, sis sur la place de la Mairie de Pont-l'Évêque.

Le malfaiteur avait placé, derrière les étaux et au-dessus de la cloison, deux foyers séparés l'un de l'autre parune distance  d'un mètre environ.

Les deux foyers se composaient chacun d'une petite bourrée placée sur de la paille et un mauvais filet, le tout arrosé de pétrole. Cette audacieuse tentative n'a pas eu, fort heureusement, de suites graves, grâce au zèle et à l'empressement de ceux qui, au premier moment, ont attaqué le feu.

On croit être sur la trace du coupable, qui aurait mis le feu par vengeance. (Bonhomme Normand)

 

Juillet 1889.   -   Arrestation d’un assassin.   -    Les gendarmes de Pont-l'Evêque ont arrêté un individu nommé Audoux, natif de cette ville, malfaiteur des plus dangereux, qui avait été condamné il y a dix ans, par la cour d'assises de la Seine-Inférieure, aux travaux forcés, pour assassinat d'une femme, au Havre.

Audoux s'était évadé du bagne en 1882. Il avait été vu, à Pont-l'Evêque et dans les environs, en 1886, on l'avait également aperçu depuis, à différentes reprises, narguant toujours la police qui, sans cesse à ses trousses, n'avait jamais pu le rencontrer.

Son arrestation est due surtout à l'état d'ivresse complet dans lequel il se trouvait. Cet homme allait de café en café, se vantant d'être le « fameux » Audoux, recherché depuis sept ans. On l'a arrêté et garrotté.  ( Bonhomme Normand)

 

Août 1889.   -   Basse vengeance.   -   Dans la nuit de samedi, un commerçant de Pont-l'Évêque a été la victime d'une odieuse vengeance. Ayant, par oubli, laissé la clef à la porte de sa cave, située auprès de sa demeure, une personne a pénétré, la nuit, dans la cave et a arraché la chantepleure d'un tonneau rempli de gros cidre, qui s'est écoulé jusque dans les ruisseaux de dehors.

Pas encore satisfaite, cette aimable personne s'est retirée en dérobant la clef et la chantepleure.

Ce n'est pas la première fois que M. X…... est la victime de faits identiques. L'opinion publique désigne le coupable, ou plutôt la coupable.

Est-ce que le parquet ne pourrait pas agir ? ( Bonhomme Normand)

 

Avril 1890  -  Un ennemi de la pompe.  -  Les pompiers de Pont-l'Evêque n'ont pas peur du feu, ils en ont donné maintes preuves. Mais ils paraissent redouter certain fier-à-bras de la ville qui met le trouble un peu partout. Déjà, ce monsieur a cogné sur deux pompiers, et il dit que la compagnie lui passera sous le poing. A moins que quelqu'un ne mette au pas cet ennemi de la pompe, ce qui arrivera certainement.  

 

Juin 1890  -  Chiens enragés.  -  Les possesseurs de chiens maugréent contre les ennuis que leur cause l'arrêté sur l'interdiction de circulation. C'est ennuyeux mais assurément indispensable. Depuis le premier chien reconnu enragé à Caen et abattu, plusieurs cas ont été reconnus : deux à Troarn, un à Cabourg et un à Pont-l'Evêque. Dans cet arrondissement, plusieurs chiens suspects sont surveillés.

 

Juillet 1890  -  Concurrence sur concurrence.  -  Après Dives, voilà Pont-l'Evêque qui veut créer un marché aux bestiaux en concurrence à celui de Caen.  

 

Octobre 1890  -  Découverte d’un cadavre.  -  On a retiré de la Touques, à Pont-l'Evêque, le cadavre d'un individu porteur d'un certificat délivré à la mairie d'Epaignes (Eure), au nom de Jean Cosne. On a trouvé sur lui 50 fr. Aucune trace de violence n'a été constatée. La mort ne peut donc être attribuée qu'à un suicide ou à un accident.  

 

Octobre 1890  -  Conséquences fatales de l’ivresse.  -  Au milieu de la nuit, les cris « Au secours ! à l'assassin », se faisaient entendre et mettaient en émoi le quartier du Bras-d'Or, à Pont-l'Evêque. C'était  un nommé Alexandre Forget, 26 ans, domestique à Pont-l'Evêque, qui, sous l'empire de l'ivresse et dans un état de surexcitation extrême, se livrait à des voies de fait sur les passants attardés qu'il rencontrait.

M. Drassy, l'une de ses victimes, entrepreneur au Pin, de passage à Pont-l'Evêque, n'a dû de ne pas être tué qu'à l'intervention d'un courageux citoyen, M. Ismaël Morière, limonadier, celui-ci l'a dégagé des mains du forcené qui est ensuite parti comme un fou. Le commissaire, prévenu, a pu procéder à l'arrestation de Forget, qui revenait armé d'une grosse pierre dans chaque main. Ce n'est cependant qu'après une lutte très vive, et avec l'aide de trois habitants, qu'on a pu le conduire au violon. Cette affaire paraissait terminée quand, vers quatre heures du matin, le commissaire fut informé que le feu était au violon, où Forget a été trouvé asphyxié. Le feu a t-il été mis intentionnellement ou accidentellement par l'ivrogne, voilà ce qui ne peut être précisé.  

 

Décembre 1890  -  Une noyée.  -  La semaine dernière, la demoiselle Berthe Letellier, 17 ans, servante chez M. Morain, cafetier à Pont-l'Evêque, sortait tenant à la main un gril et une casserole en cuivre. Elle se rendit à un lavoir sis sur la rivière la Touques. A peine eut elle pénétré dans le lavoir, qu'elle se pencha pour plonger dans l’eau sa casserole quelle avait l'intention de nettoyer et immédiatement elle tomba dans la rivière. 

La dame Rose Lemoine, journalière, qui, de l'autre côté de la rive, lavait du linge, comprenant le danger que courais la jeune fille qui appelait au secours, traversa rapidement la passerelle et se trouva bientôt à sa portée. Elle lui tendit une perche, que l'infortunée put saisir, mais qu'elle lâcha presque aussitôt, engourdie qu'elle était par le froid, puis elle disparut entraînée par le courant très fort à cet endroit. Le cadavre a été retrouvé à peu de distance de l'accident.

 

Janvier 1891  -  Un Journal centenaire.  -  Le Pays-d'Auge, qui se publie à Pont-l'Evêque, vient d'entrer dans sa centième année, son 1er numéro ayant paru en janvier 1791.  

Août 1891  -  Suicide.  -  À Pont-l'Evêque, des ouvriers ont vu un jeune homme se jeter à l'eau pat-dessus la passerelle qui traverse la Touques près l'extrémité de l'église. Malgré d'actives recherches, on n'a retrouvé son cadavre que deux cents mètres en aval d'où il s'était jeté. C'est un nommé Louis Sorel, 24 ans, professeur au collège d'Alençon. Il résidait chez son père où il était venu passer les vacances. Ce jeune homme venait d'être reçu inspecteur, après un brillant examen. Ou ignore jusqu'ici les motifs de ce suicide.

 

Novembre 1891  -  Est-ce la fin du monde ?  -  Inondations dans le midi de la France ; neige en Espagne et à Madrid ; choléra à Damas ; influenza à Londres et en Australie, et même en France, dans Maine-et-Loire ; tremblement de terre au japon, 3 000 victimes ; disette dans le nord de la Suède, sans compter les accidents des chemins de fer.   (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Chute à l’eau.  -  Mercredi, une femme Lisée, de Pont-l'Evêque, est tombée dans la Calonne, près du moulin Romy, en cherchant à retirer de l'eau une chaise qui lui avait échappé. Heureusement pour elle, ses cris furent entendus et elle a été retirée par le sieur Leconquérant, typographe.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1892  -  Un drame.  -   Le sieur Launey, garde-barrière du passage à niveau en avant de Pont-l'Evêque, âgé de 35 ans, était décédé dans la nuit de mardi à mercredi. Son frère s'était empressé d'accourir et était occupé à le garder avec la jeune veuve âgée de 28 ans. L'inhumation devait avoir lieu vendredi dans la matinée. A un moment donné, la dame Launey, dont la douleur était inexprimable et qui était en proie à une sorte de délire, sort en s'écriant qu'elle va se jeter dans la Touques. Son beau-frère la suit pour l'empêcher d'exécuter son fatal projet. Tout à coup, on voit apparaître le train réglementaire de marchandises se dirigeant vers Pont-l'Evêque, il était environ 2 h. 35. Mme Launey s'élance au-devant de la machine suivie de son beau-frère qui, voyant le danger, se précipite pour saisir la malheureuse. Mais déjà il est trop tard, les deux infortunés sont broyés.  

On n'a retrouvé que deux cadavres horriblement mutilés. Les époux Launey laissent trois enfants de 9 ans, 7 ans et 2 ans. L'autre victime, le frère de Launey, âgé d'environ 30 ans, est également père de famille. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1892  -  Vol de cheval.  -  Dans la nuit du 9 au 10 de ce mois, un cheval hongre, sous poil blanc, âgé de 10 à 12 ans, d'une valeur d'environ 400 fr., a été volé dans l'herbage du sieur Legras, coquetier à Pont-1'Evêque. On soupçonne des saltimbanques. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Les incendiaires de Pont-l’Evêque.  -  Mardi de la semaine dernière, vers deux heures du matin, le feu s'est déclaré à Pont-l'Evêque, dans les dépendances de l'habitation du docteur Lecornu, rue Thouret. Malgré de prompts secours, on ne s'est rendu maître du feu que vers cinq heures du matin. Le cheval qui était, dans l'écurie a été carbonisé, il résulte de  l'enquête que ce sinistre est dû à la malveillance. 

Une échelle, ayant servi à inonder d'un liquide inflammable la couverture en paille des bâtiments incendiés, a été retrouvée. 

Dans la nuit du samedi a dimanche, des individus se sont introduits chez M. Lecornu, ont bu, mangé et emporté une paire de bottes. Ce n'est que le lendemain matin, que l'on s'en est aperçu, et sur la table, dans la cuisine, où ils s'étaient restaurés, on y a trouvé une feuille de papier couverte d'écriture et dans laquelle ils annonçaient leur intention de brûler la maison, si M. Lecornu ne rouvrait pas le lavoir qu'il avait fermé dans sa propriété. Un domestique de la maison, mari de la cuisinière, a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1892  -  Accident de chasse.  -  M. Cumont, entrepreneur de maçonnerie à Pont-l'Evêque, se rendit dimanche à sa propriété muni d'un fusil qu'il avait emprunté. En traversant une haie, il prit le fusil par le canon pour se faire un point d'appui, mais la détente ayant croché dans une ronce fit partir le coup qu'il reçut dans  l'avant-bras gauche. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

  Octobre 1892  -  Gros mots.  -  La supérieure d'un établissement hospitalier de l'arrondissement de Pont-l'Evêque a été brusquement rappelée à la maison-mère. Et cela, parait-il, parce que, à la suite d'une discussion sur les besoins humains avec ses subordonnées, elle leur aurait jeté au nez le mot de Cambronne. On ajoute même que le prêtre venu pour mettre la paix aurait essuyé le même affront. Est-ce passible ?   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1892  -  Pas de femmes !  -  Voilà sans doute ce que chante en ce moment, dans la prison de Pont-l'Evêque, le nommé Léon Mathieu, âgé de 22 ans. Son maître, M. Bussy, boulanger à Honfleur, l'avait chargé de prendre sur le quai livraison d'un sac de blé et, à cet effet, lui avait remis 31 fr. 60. 

En route, Mathieu rencontra une demoiselle aux abords faciles et bientôt le couple trinquait dans les cafés d'alentour. Finalement, la nuit se passa en un doux tête-à-tête, et, le  lendemain matin, les 31 fr. étaient bus. Mathieu, ne pouvant remettre à son patron ni argent ni sac de blé, fut avouer lui-même sa faute au commissaire qui l'a arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Chasse à l’alouette.  -  Se basant sur ce fait que l'alouette serait un oiseau de passage et que sa chasse est une ressource pour quantité de malheureux, M. Engerand, député, a déposé à la Chambre un projet de loi tendant à autoriser en tous temps la chassé, à l'alouette au moyen de filets. Nous doutons que ce projet soit adopté, tous nos députés étant chasseurs.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Eclipses de lumières.  -  Mardi, à sept heures du soir, la ville de Pont-l’Evêque est tombée dans les ténèbres. Eclipsé de gaz ! Il a fallu allumer des chandelles. Il en est résulté des incidents agréables pour les uns, désagréables pour d'autres. 

Le maire de Falaise fait en ce moment réparer ses immeubles. Il a raison car cela donne du travail. Mais la voie est pleine de décombres et pas une lanterne n'en indique, la nuit la présence aux passants. Est-ce que procès-verbal lui a été dressé ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1893  -  Incendie.  -  Un incendie présumé accidentel a éclaté dimanche à minuit, à Pont-l'Èvêque, Grande-Rue, et a consumé une maison à usage de pâtisserie, appartenant au  sieur Ismaël Morière, et le fonds de pâtisserie au sieur Jean Noël, pâtissier, demeurant tous les deux à Pont-l’Èvêque : endommagé fortement les maisons voisines, appartenant à MM. Deleau, faïencier ; Dupret, propriétaire, et à la ville de Pont-l'Evêque. Pertes 38 000 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1893  -  Sauvetage.  -  La petite Chalos, 11 ans, accompagnée de fillettes, jouait à la balançoire sur la balise qui longe la Calonne, à Pont-l'Evêque lorsqu'à un moment donné, elle reçut d'une des camarades, une impulsion trop violente qui la projeta au milieu de l'eau, où elle disparut. Attiré par les cris des personnes présentes, M. Romy fils plongea aussitôt et fut assez heureux pour remettre l'enfant saine et sauve entre les mains de son père. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1893  -  Le gui.  -  Nous rappelons qu'un arrêté préfectoral ordonne a tout cultivateur ou propriétaire d'enlever le gui des pommiers. Des procès-verbaux seront dressés aux cultivateurs et propriétaires qui ne se conformeraient pas à cet arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  Ca ne biche pas.  -  M. le maire et les conseillers municipaux de Pont-l'Evêque ont refusé de présider la distribution des prix des enfants des écoles de Pont-l'Evêque, et cela parce que l'administration est mal avec l'inspecteur primaire, un vrai bâton…...! gluant, paraît-il. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  La rougeole.  -  Une épidémie de rougeole règne en ce moment dans notre région sur les enfants, et fait des victimes trop nombreuses. Ceci tient à ce que cette maladie est mal comprise. Les parents regardent la rougeole comme terminée quand l'éruption a disparu, ce qui est une grave erreur, car la convalescence surtout est à surveiller et à soigner. Les petits malades doivent garder scrupuleusement la chambre pendant un temps assez long après l’éruption. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1893  -  Récompenses honorifiques.  -  Médailles à MM. Jules Herson, Pascal Madeline, Arsène Delomosne, employés à l'usine d'Ablon, Louis Lintz, Henri Boussard, Hyacinthe Canu et Jules Leclerc, de la compagnie de pompiers de Honfleur, pour avoir fait preuve du plus courageux dévouement en portant secours aux victimes de l'explosion de dynamite à Ablon, près Honfleur. 

—  Mention honorable à M. Mariette, caporal des pompiers de Pont-l’Evêque, pour belle conduite dans un incendie. 

—  Médaille de bronze à M. Lecouturier, percepteur à St-Laurent-de-Condel, pour s'être distingué par sa propagande en faveur de la caisse nationale de retraite pour la vieillesse.

 —  Médaille d'or à l'exposition d'Auxerre (Économie sociale, hygiène et assistance publiques), décernée au docteur E.  Barthés, inspecteur départemental du Service des enfants assistés du Calvados. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1893  -  Une bonne à tout faire.  -  La Croix en raconte une bien bonne. La directrice de la salle d'asile de Pont-1'Etêque étant morte, l'académie décida la laïcisation. Le conseil municipal n'en était pas partisan. Un matin, une demoiselle Baron se présente comme institutrice adjointe. Les Sœurs déclarant ne pouvoir lui ouvrir leurs portes, la demoiselle s'en va frapper à celle du sous-préfet absent, et passe la nuit à la sous-préfecture. L'inspecteur primaire, qui n'est pas au mieux avec le conseil municipal, se pique. II va chercher Mlle Baron et l'amène à l'asile. Mais, ô déboire ! les Sœurs lui remettent les clefs, et prennent la porte. 

Voici la demoiselle maîtresse du lieu et bien embarrassée. L'heure de la classe venue, elle se sent impuissante à tout faire et se met en quête d'un professeur auxiliaire pour ses bambins. Et savez-vous qui est-ce qui a fait la classe, le vendredi 17 novembre, à la salle d'asile de Pont-l'Evêque...   Eh bien ! c'est... Célestine, la bobonne du sous-préfet.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Statistique.  -  Le nombre des déclarations de vélocipèdes pour le Calvados est de 1 822 : arrondissement de Caen, 723, dont 456 pour Caen ; Bayeux, 177 ; Falaise, 208 ; Lisieux, 284 ; Pont-l'Evéque, 309 ; Vire, 121. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Adultères.   -  Le sieur Gosselin, journalier à Pont-l’Evêque, était parti à son travail, à six heures du matin. Ayant des motifs pour douter de la vertu de son épouse, il revint quelque temps après et trouva l'infidèle couchée arec un nommé Eugène Isabel, 26 ans, domestique à Pont-l'Evêque. Procès-verbal a été dressé par le commissaire. Poursuivis pour adultère, la femme Gosselin, 31 ans, a été condamnée à 40 jours de prison, et Isabel à 30 jours. La femme Gosselin, comme excuse, a prétendu que son mari faisait pis qu'elle. A la sortie, les femmes surtout ont hué le mari, la femme et l'amant. 

— Pauline Desportes, femme Brochard, 38 ans, ouvrière de fabrique à Lisieux, vivait, depuis trois ans, séparée de son mari, un ancien boucher, lorsque celui-ci l'a fait pincer en flagrant délit d'adultère avec Alfred Gaillard, 24 ans, employé de commerce à Lisieux. La femme a attrapé deux mois de prison, et son amoureux six jours avec loi Bérenger. 

— La femme Saint Jean, 38 ans, journalière à Cully, a été condamnée à deux mois de prison pour avoir été surprise en flagrant délit d'adultère avec Émile Dudouet, 25 ans, domestique, qui s'en est tiré avec 60 fr. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1894  -  Immoralité.   -  Procès-verbal a été dressé au nommé Ferdinand Robert, 47 ans, hôtelier, demeurant rue de Geôle, 92, à Caen, pour excitation de mineurs à la débauche. 

— Un soir, à Sainte-Marie-aux-Anglais, sous prétexte de demander une allumette, Arthur Catherine, 16 ans, entrait brusquement chez Mme veuve Launay, 59 ans, se précipitait brusquement sur elle et se livrait à de tels attouchements que le tribunal de Lisieux a condamné ce jeune vaurien à huit mois de prison. 

— Jean Roussel, 30 ans, et Marie-Louise Méhaulle, 28 ans, ayant été vus se caressant de trop près sur le bord d'un chemin à Pont-l'Evêque, ont été condamnés chacun à vingt jours de prison.  

— Un procès a été également dressé à la veuve Allain, 49 ans, débitante à Caen, avenue Victor-Hugo, pour excitation à la débauche. 

— Françoise Geffard, 32 ans, couturière à Deauville, avait été condamnée à quatre mois pour excitation de jeunes gens et de jeunes filles à la débauche. Sur opposition, la peine a été réduite à trois mois. 

— Félix Perriot, 16 ans, domestique, poursuivi pour outrage public à la pudeur sur Constance Loisel, 12 ans, et Berthe Loisel, 10 ans, demeurant à Nonant, chez leurs parents, a été condamnée à deux mois de prison. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1894  -  Le départ de la classe.  -  Le départ des conscrits aura lieu les 15 et 16 novembre. Certaines catégories d'appelés seront cependant mises en route quelques jours plus tard. Les conscrits affectés aux troupes stationnées en Algérie et en Tunisie partiront par petits détachements, du 18 au 26 novembre, de façon à ne pas encombrer les paquebots. Le recrutement de la Seine n'enverra pas, cette année, d'hommes aux zouaves, aux tirailleurs algériens et aux chasseurs d'Afrique. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1894  -  La tempête.  -  Elle a commencé dans notre région dès dimanche la nuit puis s'est étendue un peu partout en passant sur Paris qui était, lundi soir, tout sens dessus dessous.

A Caen, les tuiles et les ardoises pleuvaient dans les rues, des cheminées ont été renversées, des arbres abattus sur nos promenades. Un peuplier du parc de la préfecture a, en tombant, démoli la toiture du presbytère Notre-Dame. Un clocheton des bas côtés de l'église Saint-Jean est tombé sur la toiture de l'ancienne école des Sœurs en brisant quelques chevrons et, de là, a roulé dans la rue des Carmes. Une gargouille de l'église Saint-Sauveur est tombée dans la rue Froide et a failli blesser une jeune fille. Rue Saint-Pierre, M. Royer photographiait une enfant quand une partie de l'atelier (murs et vitrage), a été emportée. L'enfant n'a eu aucun mal. Le sieur Maurice Labarie, propriétaire d'un bateau de plaisance, a été enlevé de son bord et jeté dans le canal. Il a pu se sauver à la nage. Près du pont de Vaucelles, le jeune Leclerc, 17 ans, est tombé dans l'Orne en voulant rattraper le chapeau de son père emporté par le vent. Il a été retiré sain et sauf par le sieur Isambart, conducteur de scierie. Il y a eu de grands dégâts à la toiture des Facultés.

Les trains des tramways ne sont partis, lundi soir, ni de Luc, ni de Dives, à cause de la tempête. Le dernier train du soir n'est pas parti de Caen.

Dans les autres villes du département, on ne signale que des dégâts matériels. Sur nos côtes la tempête a eu une violence inouïe.

Grands dégâts à Lisieux. La couverture de la nouvelle halle des marchandises à la gare a été enlevée. Un homme a été blessé. A Mézidon; la chute d'une cheminée a blessé cinq personnes, dont quelques unes grièvement. Une partie de la couverture de la gare de Pont-l'Evêque a été enlevée.

A Paris, le nombre des personnes atteintes par les ardoisés ou les tuyaux de cheminées dépasse deux cents. Une victime est morte, plusieurs sont dans un très grave état.  (source, le Bonhomme Normand))

 

Décembre 1894  -  Mort de faim.   -  Le sieur Henri Loisel, 41 ans, horloger ambulant, sans domicile fixe, a été trouvé mort de faim et de froid à Pont-l'Evêque. (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Le froid.   -  Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (source, le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1895  -  Tempête et neige.   -  Nous sommes, quant à présent du moins, favorisés. Il n'en est pas de même dans le Midi et le Centre de la France. A Foix, dans la vallée de Luchon, des avalanches de neige ont occasionné de nombreux accidents suivis de quinze morts. A la neige a succédé une forte gelée. Toute la région est dans la consternation. Sur plusieurs points, en Algérie, les communications sont interrompues. Du côté de Toulouse, plusieurs personnes sont également mortes de froid. En Espagne, des trains ont été arrêtés et la circulation a été interrompue. 

— Des épaves assez nombreuses viennent s'échouer depuis quelques jours sur le littoral du Calvados. On signale un fût de vin rouge de 600 litres, marqué « V. 750, A. M. », des fûts vides de 600 litres environ portant l'inscription « Droulers Prouvost, à Roubaix (Nord) », avec numéros : une planche de cordage avec l'inscription « Colombine Paimpol ». Trois cadavres de bœufs sont venus à la côte sur les plages du syndicat de Dives. (source, le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1895  -  Tempête, neige et froid.   -   Nous avons eu cette semaine de grands froids et des tempêtes de neige. Dans la nuit de dimanche à lundi, le thermomètre est descendu à Alençon à 16 degrés au-dessous de zéro. Sur un grand nombre de points du département, la circulation a été interrompue par suite de la neige. 

Lundi, le train, des tramways du Calvados a été bloqué entre Lion et le Haut-Lion. La mer était mauvaise sur nos côtes. Il y a plusieurs sinistres en Manche. Cette situation à été générale. La circulation des trains a été interrompue dans l'Est au delà de Nancy. Le vent a causé de grands ravages dans le département du Nord. Deux fabriques ont été détruites près de Roubaix. Il y a des inondations en Angleterre. (source, le Bonhomme Normand)  

 

Février 1895  -  Accidents causés par le froid.   -  La liste des accidents dus au froid serait longue si on les reproduisait tous. Un enfant, Glory, d'Honfleur, 8 ans, a été ramassé à moitié mort de froid et transporté à l'hospice où on lui a prodigué les soins nécessaires. Deux employés de chemin de fer ont eu, l'un les pieds, l'autre les lèvres absolument gelés pendant leur  service. On a été obligé, pour retirer les chaussures du premier, de lui placer les jambes dans de l'eau tiède. 

— Un jardinier de Pont-l'Évêque a eu deux doigts de la main droite absolument gelés, en manipulant de la paille de chaume imprégnée d'humidité. Une inflammation s'en est suivie. (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (source, le Bonhomme Normand)

 

Mars 1895  -  Un scandale.   -   Mardi, au cimetière de Pont-l'Evêque, à l'inhumation du sieur Mulot, journalier, au moment de descendre le cercueil dans la fosse, les membres de la famille et les invités constatèrent que cette dernière était pleine d'eau. Ils ont vivement protesté. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Mort de froid.   -   Vendredi matin, à Pont-l’Evêque, un vieillard inconnu, de 65 à 70 ans, a été trouvé mort et presque nu au pied de l'escalier qui accède au grenier de la « Grange-Lepecq », convertie depuis plusieurs années, par les mendiants de passage, en véritable asile de nuit. On croit que ce décès est dû à une congestion occasionnée par le froid. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Un ami de la musique.  -  Le sieur Pesnel, ayant bu outre mesure, voulait à toute force entrer au concert donné par la musique de Pont-l'Evêque. Comme on lui refusait l'entrée, il s'écria qu'il allait jeter une bombe de dynamite dans cette boutique là. Les gendarmes qui avaient entendu s'empressèrent de le cueillir et de lui offrir un autre concert sous la forme d'un air de violon. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Médecine gratuite.  -  Les préfets sont en train de mettre à exécution une loi votée depuis longtemps déjà par les Chambres : L'assistance médicale dans les campagnes.

Ça ne va pas tout seul, car les conditions sont dérisoires pour les médecins : 1 fr. par visite jusqu'à quatre kilomètres ; 50 centimes par kilomètre en plus. Passe encore pour les médecins qui ont cheval et voiture, mais, pour les autres, quatre kilomètres aller et retour à pied, ajoutés au temps de visite et du repos, donnent bien trois heures, quelque chose comme sept sous de l'heure. C'est-à-dire que le dernier des maçons gagnera davantage que ne recevra un médecin. 

Comment veut-on que ce service soit bien fait ? C'est impossible. Il sera fait comme celui du dispensaire, à Caen, où il faut la croix et la bannière pour avoir la visite des médecins titulaires. (source, le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1895  -  Un bœuf furieux.  -   Samedi l'après-midi, à Pont-l'Evêque, un bœuf épouvanté se détacha de la bande et culbutait tout sur son passage qui se trouvait dans sa course furibonde. 

Dans la rue Sainte-Mélaine, il donna un coup de corne dans le dos au fils de M. Quetel, maire de la ville, 17 ans, et le renversa par terre. Le malheureux jeune homme fut gravement contusionné. L'animal furieux fut enfin repris dans une impasse. (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Elles l’ont échappée belle.  -  Dernièrement, en gare de Pont-l’Evèque, deux femmes, paraissant étrangères à la localité, se promenaient sur la voie sans plus s'inquiéter du train 31 qui arrivait à toute vitesse. Malgré les cris poussés par les personnes présentes et les coups de sifflet annonçant l'arrivée du train, ces deux femmes s'engageaient toujours dans la même direction et allaient être écrasées lorsque le mécanicien serra ses freins au risque de tout briser et la locomotive s'arrêta net, à un mètre des imprudentes. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juin 1896  -  Morts accidentelles.  -   Samedi matin, le sieur Édouard Lepiteur, cultivateur à St-Martin-des-Entrées, s'est noyé en voulant tirer de l'eau dans un puits. 

— M. François Guittier, 51 ans, dresseur de chevaux à Pont-l’Évêque, a été tué, en gare de Tours, par une ruade de cheval. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Trois personnes brûlées.  -  Dimanche matin, M. Auvray, artificier à Pont-l’Evêque, laissait son employé Georges Falue, 17 ans, faire le nettoyage. Cet employé eut la malheureuse idée de jeter dans le poêle les balayures auxquelles se trouvait mêlée de la poudre. Une explosion se produisit, mettant le feu partout jusqu'aux vêtements de l'imprudent jeune homme qui s'enfuit affolé. Avant qu'on ait pu organiser des secours et sauver la dame Auvray qui se trouvait au premier avec une fillette de 10 ans, le plancher s'effondrait. M. Auvray au désespoir chercha quand même à braver les flammes pour sauver sa femme, on le retira à demi asphyxié. Les restes des deux pauvres victimes ont été retrouvés ensuite dans  les décombres ne faisant qu'une seule masse calcinée et informe. Georges Falue est mort le soir même. L'immeuble incendié,  estimé 5 000 fr., appartenait à M. Plichon. M. Auvray, en matériel et marchandises, éprouve une perte de 12 000 fr., ni l’un ni l'autre n'étaient assurés. (source, le Bonhomme Normand)

 

Mars 1897  -  Le patriotisme de Julien.  -  En 1870 et 1871, un comité de secours aux blessés se forma à Pont-l'Evêque. Il réunit plus de 30 000 fr. Apres la guerre, il restait 17 000 fr. laissés en dépôt à la banque Julien. 

A diverses reprises, l'un des déposants demanda la remise des fonds, on lui répondait toujours que, le comité déposant étant dissous, personne n'avait qualité pour les réclamer. Cette somme atteint aujourd'hui, avec les intérêts, prés de 40 000 fr. Julien aurait dû les remettre à la société des Dames de France, justement organisée dans le but de soulager les victimes delà guerre. (source, le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1897  -  Disparition singulière.  -  La femme Colas, née Marie Ledars, 41 ans, a disparu du taudis qu'elle habitait à Pont-l'Evêque. Etant tombée malade, elle avait, dit-on, l'intention de se donner la mort. Dernièrement, on lui avait retiré son enfant pour le placer dans un établissement hospitalier. Cette femme, qui s'enivre chaque jour, a été abandonnée par son mari. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juin 1897  -  Maison maudite  -  La jeune Blanche D……..., 11 ans et 10 mois, demeurant chez ses parents, à Pont-l'Evêque, avait l'habitude de se rendre chez Ursin Huchon, 50 ans, gardien d'herbages à St-Hymer, pendant la journée. Or, mercredi, elle refusa de s'y rendre. Intrigués, ses parents lui demandèrent l'explication de ce refus. La fillette alors, après quelques hésitations, leur raconta que Huchon abusait d'elle depuis deux ans, en la menaçant si elle pariait. La gendarmerie, prévenue, se rendit avec la jeune fille chez le misérable qui chercha d'abord à nier, mais, devant le récit détaillé de l'enfant, il finit par passer des aveux. La maison occupée aujourd'hui par Huchon a été habitée par un individu aussi peu recommandable sous le rapport de la moralité. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juin 1897  -  Broyé. -  Le sieur Louis Hiver, 50 ans, employé à la scierie Leboucher, à Pont-l’Evêque, a glisse dans la roue de transmission où il a été littéralement broyé. Son cadavre a été porté à son domicile. (source, le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Une marâtre.  -  La femme Morice, née Léontine Bazire, demeurant à Pont-l'Evêque, a été arrêtée pour défaut de soins et sévices graves à ses quatre jeunes enfants. L'un de ces pauvres petits est mort à l'hospice ces jours derniers. Le père purge actuellement une condamnation pour vol, et, pendant ce temps-là, la mère dénaturée se livrait à la boisson, laissant ses malheureux enfants dans une malpropreté repoussante, et presque mourant de faim. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Interdiction de Pêche.  -  En vue de protéger la reproduction du poisson, la pêche, du saumon est interdite du 30 septembre au 10 janvier, celle de la truite et de l'ombre-chevalier du 20 octobre au 31 janvier, et celle du lavaret, du 15 novembre au 31 décembre. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Mauvaises mères.  -  La femme Léontine Morice , 25 ans, habite Pont-l'Evêque. Son mari est en prison. Presque toutes les journées, la femme Morice s'absentait abandonnant ainsi ses quatre pauvres enfants dont le dernier, une petite fille de 20 mois. Le commissaire, ayant été informé que cette enfant était dans un état épouvantable, se rendit chez la femme Morice où il trouva la pauvre petite martyre couchée dans une boite à savon, sur un fumier infect, au milieu de saletés et de vermine. L'enfant respirait encore, le commissaire la fit transporter à l'hospice où elle mourait trois jours après. Poursuivie pour homicide par imprudence, la femme Morice a été condamnée à un mois de prison. 

 — Une femme de Bonneville-la-Louvet, Marie Taillois, 29 ans, s'en est tirée à meilleur compte pour avoir maltraité son petit garçon de 7 ans, « un petit chameau qu'elle eût voulu voir crever ». Elle a été condamnée à quarante jours de prison, mais avec la loi Bérenger. (source, le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1898  -  Enfant en détresse.  -  Samedi dans la matinée, à la gare de Pont-l’Evêque, les employés trouvaient dans une des salles d'attente le jeune Jules Prévost, 11 ans, originaire de Caen. Le petit voyageur, qui était arrivé à Pont-l’Evêque par le train de minuit, se plaignait d'une vive douleur à la jambe l'empêchant de continuer sa route. On transporta le pauvre enfant à l’hospice, où l'on constata une fracturé d'une jambe. (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1898  -  Encore des transfuges.  -  La jeune Émilienne Ménard, 11 ans, était trouvée, vendredi soir, à Pont-l'Evêque, par une dame qui s'empressa de la conduire au commissariat de police. Interrogée, la pauvre enfant déclara que ses parents l'avaient mise à la porte parce qu'elle ne voulait pas aller au catéchisme. Les parents furent aussitôt prévenus et la jeune  transfuge regagnait le lendemain le logis de ses parents.

— Deux enfants, Constant Baillet, 10 ans, et Ernest Villain, 12 ans, avaient été confiés à un blanchisseur de Beaumont-en-Auge, l'un par l'hospice de Caen, l'autre par l'hospice de Honfleur. Or, ces jours derniers, les deux gamins, qui probablement s'ennuyaient, débarquaient à Pont-l'Evêque où, trouvés errants dans les rues et dénués de ressources, ils furent interrogés par le commissaire de police. Celui-ci les fit héberger jusqu'à l'arrivée du blanchisseur qui, prévenu, vint immédiatement les réclamer. (source, le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1898  -  Suicides.  -   Le sieur Viel, gardien d’herbages à Annebault, 43 ans, s'est suicidé en se pendant. Quand on a trouvé son cadavre, personne n'osa y toucher avant l'arrivée de la justice, la corde a été coupée par les gendarmes de Dozulé avisés de ce suicide. 

Viel était un ivrogne fieffé. Dernièrement, dans un accès de folie alcoolique, il avait brûlé les draps, chemises, serviettes de son ménage. Il laisse une femme et 6 enfants. 

— Le sieur Victor Seurin, 50 ans, journalier à Pont-l'Evêque, s'est suicidé à l'aide d'un réchaud de charbon, dans son appartement. Ce suicide est attribué à la misère. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  D’ou vient la vache.  -  A la foire du Lundi-Saint, à Pont-l'Evêque, le nommé Albert L……... toucheur de bestiaux à Lisieux,, offrait aux amateurs, pour 250 fr., une vache de 7 à 8 ans, d'une valeur de 300 fr.

Soupçonneux de la provenance de l'anima! mis en vente, le sieur Arthur B…..., marchand de bestiaux à Angerville, parvint, après nouveau marchandage, à l'acquérir pour 180 fr., mais il allait, aussitôt faire part de ses scrupules à la gendarmerie. Interrogé, Albert L.…... déclara qu'il tenait cette vache d'un nommé X…….., avec ordre de la vendre à tout prix à la foire du Lundi-Saint et d'en remettre le montant, tel jour, à telle heure, à la gare de Caen. Ce racontar manquant de clarté, L……. a été aussitôt arrêté. Mais d'où vient la vache ? (source, le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Mari trompé et battu.  -  La femme du sieur Lebrun, 55 ans, journalier à Pont-l'Evéque, l’avait, déjà quitté pour aller rendre visite à Pierre Callard, 41 ans, bûcheron à Coudray-Rabut. Puis Mme Lebrun était revenue au domicile conjugal en promettant à son mari d'être moins volage. Un midi, il l'envoya chercher un pot de cidre. Trois heures s'étaient  écoulées et la dame ne revenait pas. Lebrun se douta qu'elle était allée chez Callard. Il courut à Coudray-Rabut et arriva juste au moment où ce coquin de Callard prodiguait à sa femme les plus tendres caresses, « Je l'ai et je la garde », dit l'amant au mari. Et comme il n'aime pas à être dérangé dans ses amours, Callard tomba à bras raccourcis sur l'infortuné mari, il le jeta à terre et le frappa avec un instrument contondant.

Pour refroidir l'amoureux Callard, le tribunal de Pont-l'Evéque l'a condamné à deux mois d'emprisonnement. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Belle allure.     A la suite d'un pari, le sieur Guerrier, maréchal à Pont-l'Evêque, a entrepris, dans sa voiture, la course de Pont-l'Evêque à Lisieux et retour, sait un parcoure de 38 kilomètres environ, qu'il devait accomplir en une heure trente minutes. Le sieur Guerrier a gagné son pari de 100 fr. Les 35 kil. ont été franchis en une heure 28 minutes. (source, le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Noyé.    À Pont-l'Evêque. le sieur Louis Dedevisse, ouvrier tanneur, est tombé dans la Touques en faisant une promenade en barque et s'est noyé. (source, le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Renvoi de la classe.    Les hommes des classes 1894, 1895 et 1896, ainsi que les engagés volontaires qui doivent passer dans la réserve avant le 1er novembre prochain, seront envoyés en congé aux dates ci-après : à l'intérieur : le 17 septembre, dans les corps de troupe qui ne prennent pas part aux manœuvres, ou dans ceux qui seront rentrés en temps utile dans leurs garnisons pour exécuter, avant le 17, toutes les opérations de désarmement. Dans les autres corps, les hommes seront renvoyés après la rentrée des manœuvres aussi vite que possible. (source, le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Ce qu’il en coute d’em… la justice.   -   La fille Félicie Ameline, 30 ans, a été bien mal inspirée, l'autre jour qu'elle était ivre, selon son habitude, de choisir les murs de la prison de Pont-l'Evêque pour y déposer son trop plein. Attiré par le bruit, le maréchal des logis lui demanda ce qu'elle faisait : « Tu l'vais bien, répondit la  douce Félicie... J'dèg... A ton service ».

 Le gendarme arrêta la fille qui le menaça, toujours avec des expressions choisies, de lui « envoyer ses sabots par la g... ». Pour ces faits, la fille Ameline a été condamnée à deux mois de  prison et 5 fr. d'amende. 

Mais, afin de donner un échantillon de son savoir-dire au tribunal, elle s'est retournée en disant : « J'vos em... Tas d'e… j'vas vos fout mes sabots par la g... » Ce petit discours a valu deux ans de prison à la fille Ameline qui a pris le chemin de la prison en riant (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Les envolés de Pont-l’Evêque.   -    Un jour de la semaine dernière, pendant, qu'une dame d'un des quartiers de la ville aux fromages cherchait son mari, parti depuis le matin, l'un de ses voisins, de son côté, furetait dans tous les coins pour retrouver sa femme, levée avec le soleil et éclipsée. Ils allaient sans doute échanger leurs impressions sur cette double disparition, lorsqu'ils apprirent ce qu'ils ignoraient. Depuis longtemps, les deux fugitifs étaient, paraît-il, dans les meilleurs termes, et le mari de la dame avait pris le train à Pont-l'Evêque pendant que la femme du voisin était allée attendre à Fierville-les-Parcs celui qui, par un hasard prémédité, coïncidait avec le train pris par son voisin. La disparition des deux envolés est-elle définitive ? 

Nous en doutons, car ils sont d'un âge, quarante ans, où l'on ne tarde pas à regretter une folie. Le plus triste dans cette affaire, c'est qu'il y a des deux côtés de grandes fillettes sur lesquelles les préjugés du monde feront assurément peser la fugue de leurs parents.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Vilain coup.  -   Le conseil municipal de Pont-l'Evêque n'a pas voulu, dans le temps, s'arranger avec M. Floquet, alors membre du conseil municipal, victime de dégâts causés à son usine par les inondations. 

On a plaidé et le conseil de préfecture a condamné la ville de Pont-l'Evêque à payer une indemnité de 4 200 francs à M. Floquet, plus les intérêts et les frais d'expertise ou autres, frais évalués de 3 à 4 000 fr., ce qui arrivera à 7 ou 8 000 fr. 

Voilà un vilain coup pour les contribuables. La ville va porter appel.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Double voie.  -   On travaille en ce moment au dédoublement de la voie entre Trouville et Pont-l'Evêque, mais on ne s'occupe pas encore de la double voie entre Pont-l'Evêque et Lisieux.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Téléphone.   -   Depuis le 1er février 1899 fonctionne un service d'appel téléphonique pour correspondants abonnés ou non abonnés. La taxe de transmission de l'appel est fixée : à 0 fr 25 pour les avis échangés à l'intérieur de tout réseau téléphonique et entre localités reliées téléphoniquement entre elles par des lignes dont la longueur totale ne dépasse pas 25 kilomètres : à 0 fr. 40 dans tous les autres cas. (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Assassinat.   -   A la suite de torts réciproques, les époux Thillaye vivaient séparés depuis 7 ans : la femme habitait Pont-l'Evêque, le mari, Beaumont-en-Auge. 

Le 12 octobre dernier, Thillaye quitta, vers 5 heures 1/2 du soir, la maison de sa mère avec, laquelle il demeurait, il avait au préalable, en présence de celle-ci, déchargé son fusil et l'avait rechargé sans lui donner d'explications, il se dirigea ensuite vers Pont-l'Evêque où il arriva vers 6 heures 1/2 et alla se poster, dissimulé derrière une haie, sur le bord de la route, en face de la maison occupée par sa femme, il avait caché son fusil dans la haie. Après dix minutes d'attente, il vit la femme arriver avec une voisine. Thillaye traversa alors rapidement la route et à deux mètres à peine, presque à bout portant, lui tira un coup de fusil qui l'atteignit dans le dos et la renversa sanglante près de sa maison. Elle mourut peu après en disant : « C'est mon mari qui m'a tuée ». Thillaye a déclaré qu'il avait prémédité son crime et tué sa femme parce qu'elle le trompait. Il a été condamné à 8 ans de travaux forcés. Défenseur, Me  Delahaye. (source, le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  Les vendeurs du temple.   -   Le conseil de fabrique d'une grande commune du pays d'Auge vient, nous écrit-on, de prendre une singulière, décision : à l'avenir, les habitants du pays devront, pour les inhumations, se fournir de cierges au presbytère. Tous les luminaires achetés hors de cette boutique seront rigoureusement refusés. Voilà qui est clair, mais peu édifiant. 

Ce coin de l'Auge est, du reste, un pays à surprises. L'usage veut que le pasteur de la paroisse où est décèdé un habitant invite plusieurs de ses collègues à l'inhumation, mais il arrive souvent que, par suite de retards involontaires, certains prêtres invités arrivent au milieu de la cérémonie et quelquefois même après. La famille n'en doit pas moins verser les sommes fixées par le tarif épiscopal. Comme raison, on dit que le curé ayant fait les frais nécessaires pour héberger les prêtres demandés, il lui est dù un dédommagement. Beaucoup de familles ne le comprennent pas ainsi. Elles répondent qu'elles paient les prêtres invités pour assister à la cérémonie mortuaire et non pour se goberger. (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Trop écrire nuit   -   M. de Witt, député de l'arrondissement de Pont-l’Evêque, a publié, il y a quelques jours, une lettre dans laquelle il disait que, pour l'affaire Dreyfus, il attendrait la lumière de la Cour suprême de son pays. 

Cette lettre a été vivement commentée par plusieurs journaux de Paris, qui nous apprennent que le gendre de M. de Witt est un Allemand dont le père a été anobli il a peu d'années par l’Empereur Guillaume. Il est vrai que les petits-fils de M. de Witt ont opté pour la France et se trouvent dans la situation suivante : l’aîné, Jean de Schlumberger, licencié es lettres, poursuit ses études à la faculté de Paris ; le second, Conrad de Schlumberger, vient d'entrer à l'école polytechnique avec le n° 17 ; le troisième, Daniel de Schlumberger, suit à Paris, les cours de l:institut agronomique.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Ou les videra-t-on ?   -   Un récent arrêté défend aux habitants de Pont-l'Evêque « de jeter dans les rivières et cours d'eau des fumiers, détritus ou matières quelconques, soit liquides, soit solides. »

Or, la plupart des maisons de cette ville sont dépourvues de fosses d'aisances. Ce sont les seaux hygiéniques ou les vulgaires « thomas » qui en tiennent lieu.

Où les videra-t-on ?  Voilà la question que ses administrés posent au maire de Pont-l'Evêque, avec tout le respect qui lui est dù. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Les débits de boissons.  -   Une loi est proposée au Sénat pour que les débits de boissons à consommer sur place soient réduits à un par 300 habitants.

En ce moment, il y a en France un débit par 85 habitants. L'écart est grand. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Entre pays et payse.  -   Jean Provost, 31 ans, et sa femme se rendaient un jour de Pont-l'Evêque à Lisieux. Sur la route, ils firent la connaissance de Gosset, un autre journalier.

— « D'où qu'vos êtes ? demanda Gosset aux Provost, mé j'sieux breton ».

— « Tiens ! répondit la femme, mé itou ».

— « Cha s'trouve bien, puisque j'siommes du même pays. j'vas vos payi à baire avec l'ergent que j'viens de r'cevait ».

— « Comme j'allons en touchi à Lisieux, dit à son tour Provost, j'vos revaudrai cha... »

Après ce petit dialogue, on entra dans le bouchon le plus proche, puis dans un second et dans un troisième. Bref, en arrivant à l'auberge de la Prairie, les trois buveurs étaient tellement fatigués d'avoir levé le coude, qu'ils demandèrent une chambre à deux lits pour se reposer.

Gosset et la femme Provost se couchèrent, son mari, au lieu de la rejoindre, enleva 50 fr. dans le gousset de Gosset et alla les boire, laissant seuls sa femme et son pays.

C'était une invite à la valse. Nous ne savons pas si Gosset en profita, mais il devait danser tout de même, car, au retour, le mari lui flanqua une telle danse qu'il crut l'avoir tué et courut à la gendarmerie raconter qu'il venait de jeter par la fenêtre un homme qu'il avait trouvé avec sa femme.  

Les gendarmes accoururent et ne trouvèrent pas d'homme sur le pavé, mais Gosset qui ne pouvait pas faire un mouvement tant il en avait reçu. Provost, à cause des circonstances, n'a été condamné qu'à huit jours de prison, et par défaut encore.

Quant à Gosset, vous ne lui feriez pas dire maintenant pour un empire qu'il est Breton, tant il redoute de retomber sous la coupe de pays de l'acabit des époux Provost.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Incendie.  -  Le feu a détruit mardi, route de Trouville, la grange légendaire qui servait d'asile de nuit depuis nombre d'années à plusieurs générations de mendiants. Vers 6  heures, le feu s'est tout à coup déclaré dans cette grange et comme une certaine quantité de paille était emmagasinée dans le grenier par M. Lepecq, maire de Coudray-Rabut, le  bâtiment a été bientôt la proie des flammes.

À la première alarme nos braves pompiers se sont rendus sur les lieux du sinistre et comme la grange était située dans un champ bordant la route, ils se sont contentés de noyer les  décombres.

Adieu le dernier asile des mendigots, les vagabonds, qui prenait " la grange Lepecq " comme on l'appelait,  pour point de repère. Le quartier est bien débarrassé, dit-on de toutes parts. A quand un asile de nuit porte de notre ville pour abriter le miséreux qui passe !  (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Broyé par un train.   -   Le sieur Cadioux Kuduval, 49 ans, originaire de la Bretagne, travaillait sur la ligne de Pont-l'Evêque à Trouville. Au moment du passage d'un train, il  ne suivit pas ses camarades et resta dans l'entre-voie. 

Au dernier moment, voulant se garer, il se mit, on ne sait par quelle aberration, sur la voie descendante sur laquelle arrivait le train qui le broya au passage. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Le repos du dimanche.   -   Heureux du succès obtenu, un certain nombre d'employés ont manifesté dimanche, un peu bruyamment, leur contentement. Des cris ont été poussés devant des magasins qui se disposaient à fermer.

Le comité invite les employés au calme : c'est par la persuasion et non par l'intimidation qu'ils arriveront à un résultat.

Nous prévenons nos lecteurs de ne pas venir acheter le dimanche après midi à Caen, car, les principaux magasins étant fermés, ils trouveraient visage de bois.

— Les boulangers n'ont pas pu encore s'entendre pour fermer de 2 à 7 heures. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Boulangers récalcitrants.  -  Les boulangers de Villers-sur-Mer ne veulent pas se conformer aux prescriptions de la loi. Ils refusent, notamment, d'avoir des balances dans leurs boutiques pour peser le pain.

Le parquet de Pont-l'Evêque va les poursuivre, mais, ils seront sans doute condamnés à des peines très infimes par le tribunal de Pont-l'Evêque, si on en juge par les 50 fr. d'amende seulement.  (avec loi Bérenger, s’il vous plait), qu'il vient d'infliger au sieur Thillaye, boulanger à Pont-l'Evêque, pour avoir vendu un pain pesant 770 grammes au lieu de un kilo.

Il est vrai que quinze affiches, relatant la condamnation, seront apposées dans la ville pontépiscopale. (source, le Bonhomme Normand)

 

 Juillet 1899  -  Médailles militaires.  -  La médaille militaire a été conférée aux gendarmes dont les noms suivent : Lucien Moulin, à Blangy-le-Château ; Pierre Harnoy, à Bretteville-l'Orgueilleuse ; Arthur Hartel, à Lisieux ; Albert Lefay, à Pont-l'Evêque. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Médailles d’honneur agricoles.   -  MM. Emmanuel Bouteloup, à Trouville ; Albert Fourcy, à Pont-l'Evêque ; Louis Goret, à Sassy ; Louis Querey, à Norolles ; Louis Romain, à Saint-Gabriel. (source, le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Dégradations de tombeaux.   -   Procès-verbal a été dressé par le commissaire de police de Pont-l'Evêque pour dégradations de tombes dans le cimetière. Le délit aurait  été commis par un ancien employé du cimetière. (source, le Bonhomme Normand) 

 

Août 1899  -  Pauvre petit.   -   Un enfant de 4 mois, dont la mère habite Pont-l'Evêque, mourait ces jours derniers à Brionne (Eure), où il était en nourrice chez la femme Casimir Duvauchel. 

L'autopsie du corps du pauvre petit fut faite et elle constata que la mort était due aux mauvais traitements et au manque de soins donnés à l'enfant. Une enquête est ouverte par le parquet de Bernay. (source, le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Blessé par un bœuf.   -   Le sieur Désiré Aubrée, 67 ans, préposé d'octroi à Pont-l'Evêque, en voulant arrêter un bœuf affolé, a été renversé par l'animal qui lui a brisé une jambe. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Les derniers débris.   -   La semaine dernière, on a vendu, à Pont-l'Evêque, le mobilier ayant appartenu au banquier Julien. 

Beaucoup de curieux venus de la côte et des châteaux voisins, pour voir l’intérieur de cette demeure où tant d'hommes politiques, Gambetta en tête, sont venus jadis déguster les vins capiteux payés avec les économies de malheureux dont quelques-uns meurent de faim aujourd'hui. (source le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1899   -   Renversé par un bœuf.   -  Une bande de bœufs passait dans une rue de Pont-l'Evêque. Le sieur Eugène Hauvel, qui les regardait passer, a été projeté sur le trottoir par l'un d'eux et s'est fracturé une jambe. (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   La tempête.   -    Durant la tempête qui a sévi partout en France ces jours -ci, il y a eu des sinistres en mer et des grands dégâts sur terre. Dans notre région, il y a eu des inondations et quantité d'arbres ont été déracinés.

À Lisieux et à Pont-l'Evêque, certains quartiers ont été couvert d'eau. À Caen, l'eau a couvert la prairie, inondé le quartier Grusse et envahi le planitre de Louvigny.

Lundi soir, le cocher Adrien Féret, se rendait au presbytère de Louvigny  d'où il devait ramener à Caen deux personnes qu'il y avait conduites le matin. Il voulut traverser la prairie déjà couverte par les eaux, mais a 10 mètres de l'entrée, par la barrière en face de l'abreuvoir, il appuya trop à droite et la voiture culbuta dans le fossé. Féret parvint à dételer le cheval, et la voiture, seule, resta abandonné sous l'eau. (Source : Le Bonhomme Normand)

Décembre 1899   -   Le froid.  -   Après avoir marqué jus qu'à 19 degrés dans les campagnes, le thermomètre a remonté. Il était mercredi à zéro.

En résumé, froid très intense et hâtif. Rapportez-vous en donc aux prophéties pelure d'oignon.

Ces grands froids ont fait la joie des pêcheurs, car ils ont détruit un grand nombre de pieuvres, ces ennemis du poisson. (Source : Le Bonhomme Normand)

Décembre 1899   -   A nos lecteurs.  -  Nos commerçants sont en pleine œuvre de tentation. Leurs exhibitions sont des merveilles de chic et de bon goût. La fraîcheur, la variété, le bon marché même de leurs marchandises défient toute concurrence.

Aussi, espérons-nous que nos lecteurs feront leurs achats sur place et ne se laisseront pas prendre aux catalogues menteurs des grands bazars parisiens, qui envoient le plus souvent, en province, leurs rossignols défraîchis et souvent avariés. (Source : Le Bonhomme Normand)

Décembre 1899   -   Accident de voiture.  -  Mme veuve Barbier, demeurant à Lisieux. étant de passage à Pont-l'Evêque, venait de faire manger l'avoine à son cheval, à Saint-Melaine, quand en voulant rebrider l'animal, celui-ci effrayé prit sa course à travers la ville et ne put être arrêté qu'à la hauteur du Pont des Chaînes. Mme Barbier fut renversée et une des roues lui fractura une jambe.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1900   -   Pauvre vieux.  -  Un vieillard de 70 à 75 ans, connu de quelques personnes sous le nom de Noël, ayant dû habiter Saint-Hymer, s'est affaissé, le soir, sur la place Saint-Melaine, à Pont-l'Evêque. Transporté dans l'établissement du sieur Prévost, maréchal, le malheureux rendit le dernier soupir, quelques heures plus tard. Il était atteint d'une fluxion de poitrine. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1900   -   Inondations et bourrasques.  -   Les pluies abondantes de ces dernières semaines ont amené une crue générale des cours d'eau.

L'Orne a inondé toute la prairie de Caen, une partie de la commune de Louvigny et le village de Clopée à Mondeville.

La fermeture des vannes de l'abreuvoir de la préfecture a comme d'habitude, augmenté la hauteur des eaux. Tous les ponts de la société des courses ont été emportés.

On redoutes crues à Lisieux et à Pont-l'Evêque.

Des bourrasques de vent ont causé de grands dégâts sur nos côtes. A Cherbourg, un ouragan a enlevé complètement le toit du chœur de l'église Sainte-Trinité. (Source : Le Bonhomme  Normand)  

 

Mars 1900   -   Bonne action mal récompensée.  -  Le sieur Levasseur, cordonnier à Pont-l'Evêque, battait sa femme, âgée de 28 ans, sous prétexte qu'elle avait le cœur aussi élastique que celui de ses bottines.

Un jeune tanneur de 19 ans, Georges Olivier, pour soustraire Mme Levasseur aux mauvais traitements de son mari, l'enleva avec ses deux enfants. Au début, le mari se trouva tout heureux de ce bon débarras. Il alla même jusqu'à Ste-Mélaine rendre visite à l'amant de sa femme, pour le remercier sans doute. Le jeune homme ne voulant pas que le cordonnier tombât de défaillance sur le chemin l'invita à déjeuner. On dit même que le repas fut très gai. Mais un « répit » prit le mari co...nsolé et il alla porter plainte à la gendarmerie qui pinça les deux amoureux en flagrant délit.

A l'audience, le cordonnier maintient sa plainte. Quant à Olivier, il n'en revient pas d'être poursuivi. Soustraire une malheureuse au bâton et lui donner bon gîte, bonne table et le reste, ainsi qu'à ses deux enfants, est un acte charitable qui mérite, selon lui, plutôt récompense que punition.

Le tribunal de Pont-l'Evêque a été un peu de cet avis, car il a condamné la femme à six jours de prison et le jeune Olivier à 25 fr. d'amende seulement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1900   -   Suicide.  -  Le sieur Arnaud Frémy, 33 ans, domestique à Pont-l’Evêque, s'est pendu dans les écuries du sieur Cordier, son patron. Le malheureux laisse une veuve et trois enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)   

 

Mai 1900 - Le feu dans les bois. - Le feu a pris, dimanche matin, dans la forêt de Saint-Laurent-de-Condel. Sous l'influence du vent, l'incendie s'est propagé avec une extrême rapidité et une grande partie de cette forêt a été détruite. On ignore, la cause de ce sinistre. Les pertes s'élèvent à 28 000 francs. 

— Lundi, un incendie, dont la cause est inconnue, a détruit 12 hectares de bois derrière le château de Betteville, près de Pont-l'Evêque.

— Mercredi, un incendie a éclaté dans les bois de Saint-Martin-de-Tallevende. Les dégâts sont énormes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Recompense honorifique.  -  Une mention honorable a été accordée à M. Poulard, chef de gare à Pont-l'Èvêque, pour avoir, le 13 avril 1900, porté secours, à deux personnes sur le point d'être écrasées par un train. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   Victimes de l’alcool.  -  Le sieur Amand Èvroult, 60 ans, ouvrier cordonnier à Pont-l'Èvêque, s'est pendu dans son logement.

Le désespéré, qui était un alcoolique invétéré, avait fréquemment manifesté son intention de mettre fin à ses jours.

— Après avoir abominablement bu, Jean Le Scaut, 31 ans, domestique à St-Pierre-sur-Dives, monta se coucher, il n'eut même pas la force de grimper dans son lit et tomba comme une masse sur le parquet, où on le trouva mort, victime d'une congestion due à son état d'ivresse.

— Charles David, 22 ans, soldat au 22e d'artillerie, en convalescence chez ses parents à Meulles, près Orbec, avait un penchant pour la boisson.

A la suite d'une remontrance que lui fit son père ces jours derniers, David, s'asseyant sur une chaise, se plaça sous la gorge le canon de son rusil et pressa ' la détente. Le malheureux tomba foudroyé.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   Exemple à suivre.  -    Un dimanche soir, le sieur Anglement, mécanicien à Lisieux, entrait, dans Pont-l'Evêque avec son auto à une vitesse de 60 kilomètres à l'heure.

Le commissaire de police le somma de s'arrêter, le chauffeur n'en fila que plus vite. Mais, forcé de s'arrêter un peu plus loin, il fut rejoint par le commis.saire qui lui dressa une double contravention : l'une pour excès de vitesse, l'autre pour défaut de certificat spécial délivré aux mécaniciens.

Si tous les agents agissaient comme le commissaire de Pont-l'Evêque, cela mettrait certainement un frein à l'allure de messieurs les mécaniciens. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Sale affaire.  -  Yves Lucas dit Chicorée, 46 ans, demeurant à Pont-l’Évêque, comparait devant le tribunal pour la trente-troisième fois. Il a été surpris, non loin de la gare, en compagnie de certain Romain et dans une position qui ne laissait aucun doute sur ce qui se passait entre ces deux personnages. 

Chicorée a été seul poursuivi pour outrage public à la pudeur et a été condamné à une peine de six mois de prison, à l'expiration de laquelle il sera envoyé à la « Nouvelle ». (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Cherchez et vous trouverez .  -  Notre confrère du « Courrier d'Auge » cherchait pourquoi M. Grangier de la Marinière, sous-préfet de Pont-l'Evêque, a été élevé à la première classe, alors que l'arrondissement a toujours été administré par des sous-préfets de troisième classe. A force de chercher, il a trouvé. 

C'est parce que tout est de première classe dans le pays d'Auge : les dindons de Pennedepie comme les moules de Villerville. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1900   -   Singulière erreur.  -   Un cultivateur de Pont-l'Évêque se présentait à la gare afin d'enlever dix sacs de scories pour engraisser ses herbages, on lui dit de les prendre sous le hangar. Il enleva les dix premiers sacs qui lui tombèrent sous la main et les porta à ses domestiques pour les répandre de suite.

Une heure après, le cultivateur allait voir où en était le travail. Au lieu de scories, c'était de la farine que les domestiques répandaient et il y en avait déjà deux sacs d'employés. La gare veut lui faire payer les deux sacs, le cultivateur refuse. Il va y avoir procès.

En attendant, ses amis le blaguent sur son erreur et lui disent que s'il ne pousse pas de la « fleu » sur ses herbages, c’est que la farine semée ne valait rien. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 27  -  PONT-L'ÉVÊQUE

Lavoir et Moulin sur la Calonne.

Commentaires et informations : Facebook @