UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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PONT d'OUILLY

Canton de Falaise

Les habitants de la commune sont des Ouillypontains, Ouillypontaines

Janvier 1903    -   Fraudeur tué par un gendarme.  -   Le brigadier de gendarmerie de Pont-d'Ouilly et le gendarme Boiteux faisaient une fournée, la nuit, quand, prés de Mesnil-Villement, ils rencontrèrent deux hommes arrêtés auprès d'une voiture. A la vue des gendarmes, les deux individus prirent la fuite laissant sur placé le véhicule qui contenait 500 litres d’eau-de-vie de cidre. Le brigadier chargea son gendarme de surveiller la voiture pendant qu'il irait aux renseignements.

Les deux fraudeurs revinrent auprès du chargement et essayèrent de s’en emparer, mais le gendarme s'y opposa, une lutte vigoureuse s'engagea entre eux, et le gendarme saisissant son revolver, voulut en tirer un coup en l'air pour effrayer son adversaire. Le fraudeur frappa le gendarme et tenta de le désarmer, mais le coup partit. La balle frappa l'imprudent en pleine poitrine. La mort fut instantanée.

Ce dernier a été reconnu pour être un nommé Maline, 30 ans, demeurant au Mesnil-Hubert (Orne). C'était un véritable hercule, mesurant 1 mètre 95 de hauteur. Au coup de revolver, son  compagnon a pris la fuite, il n'a pu encore, être retrouvé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903   -   Le trafic d'eau-de-vie.  -  Près du Mesnil-Villement, deux hommes s'enfuient à la vue des gendarmes de Pont-d'Ouilly, abandonnant une voiture chargée de 500 litres d'eau-de-vie de cidre et de fraude. Laissant le gendarme à la garde du véhicule le brigadier part à la recherche des fraudeurs...  qui n'étaient pas loin. Car ils reviennent avec un  complice, et attaquent le gendarme. Celui-ci dégaine son pistolet : l'un des agresseurs veut le désarmer et reçoit deux balles, dont l'une mortelle. L'enquête met en cause, comme complice, un aubergiste, maire-adjoint d'un village voisin, qui est révoqué. Le conseil  municipal le réélit : il est aussitôt dissous par le préfet.

 

Janvier 1903    -   Fraudeur tué.  -  L'émotion causée au gendarme Boyteux par la mort du fraudeur Maligne, qu'il a tué, involontairement la nuit, sur la route du Mesnil-Villement à Pont-d'Ouilly, n'est pas encore calmée. Ce malheur ne serait pas arrivé si le brigadier n'avait pas laissé Boyteux, seul près de la voiture des fraudeurs, pour aller chercher main-forte à Pont-d'Ouilly, au lieu d'y envoyer une personne du Mesnil-Villement. En effet, le brigadier était à peine éloigné que trois individu dont l’un armé d'une pelle, entourèrent la voiture. Deux essayèrent de la dégager et de pousser le cheval sur le milieu de la route.

C’est alors que Boyteux menaça les fraudeurs de son revolver. « Ton revolver ne m'fait pas peur », cria Maligne : en se jetant sur le gendarme. Un corps à corps s'en suivît. Le gendarme tira deux coups de revolver en l'air pour effrayer son agresseur, celui-ci voulant se saisir de l'arme deux coups partirent le premier atteignit faiblement le fraudeur, mais le second lui  traversa de part en part, le corps, en pénétrant près du cœur. Le gendarme Boyteux est bien noté, il était à Pont-d'Ouilly depuis six mois seulement. Comme nous l’avons dit, Maligne avait 29.ans, il était né à Mesnil-Villement et habitait Rouvres.

Il devait se marier dans deux mois. La voiture saisie, qui contenait 500 litres d'eau-de-vie, portait la fausse plaque, sans doute de « Dufayel, fabricant de fûts à Flers ». (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1903  -   Graves accidents de bicyclettes.   -   La demoiselle Marie Brizolier, 19 ans, ouvrière de fabrique à  Orbec, rentrait chez elle lorsque vint à passer à bicyclette le sieur René Prémont, 20 ans, ouvrier horloger. La jeune fille ayant trébuché sur un caillou, le cycliste voulut la retenir sans descendre de bécane. Malheureusement, il tomba et entraîna dans sa chute la demoiselle Brizolier dont la tête reçut un choc violent.

Une hémorragie se produisit derrière l'oreille droite. On ne peut encore se prononcer sur les suites de cet accident.

— M. Le Roy, notaire à Falaise, avait laissé sa bicyclette à la porte d'un hôtel d'Ouilly. Quand il se remit en selle, le pavé gras fit déraper sa machine. M. Le Roy tomba et se fractura un bras. M. Le Roy est le fils de l'ancien bijoutier, bien connu, de la place de la République, à Caen.

— Charles Farou, 18 ans, est tombé de bicyclette, place de la Lieutenance, à Honfleur, se blessant grièvement à la tête et aux jambes. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Voleur pincé.   -   Le nommé Toussaint Ferté, 54 ans, de Vignats, arrondissement de Falaise, à été surpris, à la foire de Pont-d'Ouilly, essayant de vendre. au rabais une vache qu'il avait volée au sieur Picot, de Fresné-la-Mère. C'est un marchand de bestiaux d'Aunay qui, voyant le prix dérisoire que lui proposait Ferté et sa hâte d'être payé, conçut des soupçons et le dénonça. Ferté a déjà subi deux condamnations. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Accidents de voitures.   -    M. Thélohan, notaire à Balleroy, et le sieur Mauduit, son clerc, rentraient d'une vente de foin, lorsque le cheval attelé à leur cabriolet s'emballa. Les brancards se brisèrent et les deux hommes furent projetés sur le sol. M. Thélohan s'est fait à la tête de graves blessures et il a des douleurs internes. Le sieur Mauduit s'est démis un bras et a reçu de nombreuses contusions. Le cheval n'a eu aucun mal.

—  Le sieur Clovis Longuet, garçon boulanger à Mesnil-Hubert, revenait de livrer du pain en carriole, lorsqu'en passant à Pont-d'Ouilly sa voiture fut crochetée par celle du sieur Pascal Fauvel, 60 ans, propriétaire à Ouiliy-le-Basset, lequel ne tenait pas sa droite.

Le sieur Fauvel fut projeté hors de sa voiture et resta sans connaissance. On le transporta chez lui. Il éprouve de vives douleurs à la tète, aux épaules et au bras droit.

—  La dame Euphrasie Langlais, 53 ans, ouvrière de fabrique, Grande Rue, à Lisieux, se trouvait route de Livarot lorsqu'elle entendit venir une voiture derrière elle. Affolée, elle se jeta juste entre les jambes du cheval. Le conducteur, un sieur Hauton, demeurant à Glos, arrêta net, mais la pauvre femme fut renversée et piétinée. On la conduisit à l'hôpital de Livarot. Son état est satisfaisant. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1907  -  Une affaire mystérieuse.  - On fait grand bruit en ce moment dans la région de Pont-d'Ouilly autour de la mort survenue dans des circonstances particulièrement étrange d'un voyageur de commerce, M. Arthur-François Lechat, âgé de 37 ans, décédé la semaine dernière presque subitement.

M. Lechat est le quatrième mari d'une femme, Élise Beaudouin, âgé de 46 ans, Les trois premiers maris de cette femme sont morts, dit la rumeur publique, d'une manière soudaine, après quelques jours de maladie restée inexpliquée et même cachée.

A la suite des bruits répandus dans la région, une enquête fut discrètement ouverte et mercredi matin les magistrats du parquet de Falaise, accompagnés du docteur Chanteux, médecin-légiste, se sont transportés à Pont-d'Ouilly, afin de faire exhumer le corps et de prélever les viscères de celui que l'on désigne comme la victime possible d'un  empoisonnement. Arrivés à Pont-d'Ouilly un peu avant midi, les magistrats, ont requis les ouvriers nécessaires pour ouvrir la fosse. Le corps a été transporté dans un Hangar voisin, où le  docteur Chanteux a procédé a l'opération, il a enlevé successivement les intestins, le foie, le cœur, etc… Ce n'est qu'après l'examen de ces parties du corps par un expert que l'on pourra conclure soit à l'empoisonnement, soit à la mort naturelle de M. Lechat.

Avant de venir habiter à Pont-d'Ouilly, les époux Lechat tenaient à Pont-Erambourg l'auberge du Poisson-Vivant. Ils ne demeuraient à Pont-d'Ouilly que depuis deux ans.

L'émotion est très vive dans toute la contrée et les cancans vont leur train. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1915  -  Un enfant brûlé vif.  -  En l'absence des époux Aubert, à Pont-d'Ouilly, l'aîné de leurs enfants, un petit garçon de 4 ans, a mis le feu à ses vêtements et a été très grièvement brûlé. Malgré les soins, il a succombé peu après.  

 

Septembre 1916  -  Un voleur meurtrier.  -  Un cultivateur de Pont-d'Ouilly, M. Pasnel, 78 ans, a été trouvé assassiné derrière sa maison. Le vieillard a été surpris pendant qu'il trayait sa vache. On croit qu'il a été frappé par derrière. L'assassin s'est acharné sur sa victime, lui défonçant le crâne à coups de bâton ou de sabots. Le vol a été le mobile du crime, car la maison a été fouillée de fond en comble. M Pasnel vivait seul depuis le départ de son fils aux armées. Le Parquet de Falaise s'est rendu sur place et a ordonné une enquête.

 

Septembre 1916  -  Un pas en arrière.  -  Nous le ferons dans la nuit du 30 septembre prochain pour compenser le pas en avant qu'on nous avait imposé il y a trois mois. À minuit moins une, toutes les pendules et horloges seront arrêtées. On ne parle pas d'avoir recours à la gendarmerie, ni à la brigade mobile, pour opérer cette arrestation. Elle ne durera, du reste,  qu'une heure.  Cette heure-là ne comptera pas dans nos existences, c'est dire que pendant ces soixante minutes, nous n'aurons même pas le droit de vieillir. Comme les horaires de trains ne seront pas changés, les mécaniciens devront s'ingénier perdre leur temps le mieux qu'ils pourront. Une partie de piquet avec les chauffeurs nous semble tout indiquée. Mais les voyageurs, que feront-ils ? Les Compagnies devraient bien leur offrir souper froid. Le lendemain, la vie aura repris comme auparavant et on nous laissera un bon moment tranquilles,  espérons le, du moins.

 

Avril 1917  -  La fraude.  -  Près de Pont-d'Ouilly, des gendarmes, en tournée de nuit, rencontrant un attelage non éclairé, interpellèrent le conducteur. Mais ce dernier, les ayant aperçus, avait filé et pour cause : à l'intérieur de la voiture, se trouvaient cinq barriques contenant 600 litres d'eau-de-vie. La prise était bonne. La plaqua de la voiture était au nom de A. Carré, débitant à Flers. Attelage et liquide ont été saisis et mis en fourrière. Au prix où sont les droits actuellement, cette affaire pourra coûter cher.

 

Mai 1923   -  Encore une sorcière !   -   Mme Trochon, épicière à Pont-d'Ouilly, canton de Falaise, n'étant pas toujours d'accord avec son mari, avait accepté l'offre d'une femme Laurent qui, grâce à un pouvoir mystérieux et, par l'influence des cartes, prétendait pouvoir la débarrasser de son gênant époux. La tireuse de carte pour couvrir ses frais, qu'elle disait élevés, soutirait de l'argent à la trop naïve épicière.

De plus, elle s'approvisionnait dans la maison sans jamais rien payer, Ce stratagème dura plus d'un an. Un beau matin M. Trochon s'est aperçu de ces machinations. Il a porté-plainte contre la cartomancienne, estimant la perte qu'il avait subie en argent donné par sa femme et en épicerie à 1 500 fr. La femme Laurent, reconnaît bien avoir tiré les cartes à son amie et avoir reçu d'elle des cadeaux, mais elle prétend n'avoir jamais demandé d'argent à sa victime. Si encore Mme Trochon était sa seule dupe ! (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923  -  La sorcière de Pont d’Ouilly est condamnée.  -  Mme Laurent, née Marguerite ménagère à Pont d'Ouilly, a une fort jolie réputation de sorcière. Elle a réussi, les temps derniers, à escroquer en argent et en marchandise, environ 1.500 francs, aux époux Trochon. Oh. ça n'était pas très compliqué ! Mme Trochon avait des ennuis. Elle alla trouver Mme Laurent, qui lui tint ce langage.

 - « Comme vous êtes sotte, j'ai un secret et je puis tout à fait bien vous rendre heureuse. Donnez-moi cent francs; apportez-moi ceci. et cela. »
La sorcière battait les cartes, les tirait, interrogeait le marc de café. promettait le paradis à la bonne dame Trochon, qui payait, qui payait. Lorsque le mari s'aperçut que l'argent et les marchandises de son magasin filaient tour de même un peu trop vite, il envoya les gendarmes chez la sorcière qui n'avait certainement pas deviné ça. Elle n'avait pas deviné non plus qu'elle passerait devant les juges de Falaise. Ceux-ci l'ont condamné à quatre mois de prison avec sursit et aux frais du procès, bien entendu.
La sorcière de Pont-dOuilly n'a véritablement pas de chance.

 

Mai 1923   -  La fin des miracles.   -   Mme Laurent, la sorcière devineresse de Pont-d'Ouilly qui avait escroqué en argent et en marchandises, environ 1 500 francs aux époux Trochon, épiciers, a été condamnée par les juges de Falaise à quatre mois de prison avec sursis et aux frais, bien entendu. Elle aurait bien du deviner ça ! (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923   -  Tombé d’un toit.   -   Auguste Péan, 78 ans, couvreur chez M. A. Brunet, travaillait à la toiture d'une maison à Pont-d'Ouilly. II voulut déranger une échelle et tomba d'une hauteur d'environ dix mètres. On l’a transporté à l’hôpital de Falaise où il est mort sans avoir repris connaissance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923  -  Une terrible bourrasque a causé des ravages.  -  Caen, août. (De notre correspondant particulier.) Un cyclone d'une rare violence a ravagé, mardi dernier, la région sud du Calvados. L'ouragan atteignit son maximum d'intensité dans les communes de Morteaux-Coulibœut et de Pont-d'Ouilly, un nombre considérable de pommiers furent arrachés, les récolte, couchées et plusieurs immeubles renversés.

 

Août 1924  -  Incendie.  -  Le 1er août, vers 16 heures, un incendie dont les causses sont encore inconnues, s'est déclaré dans un bâtiment à usage de distillerie, appartenant à M. Aupée entrepositaire à Falaise. Plusieurs fûts de cidre et d'eau-de-vie ont pu être sortis. Le montant des dégâts est inconnu. Le bord de la toiture d'une maison contiguë appartenant à M. Audes, ainsi qu'un plafond ont été endommagés.  

PONT-D'OUILLY  -  La Grande Rue, vue prise du pont

18.  -  Environs de Pont-d'Ouilly.   -   SAINT-CHRISTOPHE.   -   L'Orne et l'Usine

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