1er Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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RANVILLE

Canton de Cabourg

Les habitants de la commune sont les Ranvillais et Ranvillaise


Juin 1828   -   Police correctionnelle.  -   Joachim Coma y Sagrera, âgé de 22 ans, clerc de notaire en Espagne, a été condamné à l’audience à un an d'emprisonnement et cinq ans de surveillance pour avoir tenté de voler un cheval attaché au piquet, en la commune de Ranville.

Le prévenu soutenait, pour se justifier, que forcé de s'expatrier pour cause d'opinion politique, il s'était d'abord rendu à Paris, puis au Havre, et enfin à Caen ; que passant par Ranville il s'était arrêté dans un champ pour satisfaire un besoin, qu'un cheval venant à tourner autour de lui, l'avait enlacé dans dans sa corde, et qu'il fut obligé de la couper, qu'enfin le chemin se trouvant mauvais, il avait cru pouvoir profiter un moment du cheval, et qu'il l'abandonna peu de temps après.

Malheureusement pour lui il a été prouvé au contraire qu'il ne l'avait abandonné qu'au moment où il allait être atteint par ceux qui le poursuivaient. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mai 1829   -   Cour d’Assises.   -   Présidence de M. Gournay.   Mardi 19 mai.

- Victor Retout, travaillant en qualité de batteur en grange pour le compte de la veuve Langlois dans la commune de Ranville, prétendait que les rats et les souris avaient diminué considérablement la quantité du grain contenu dans les granges ou il était employé, et c'est ainsi qu'il expliquait la perte que la Veuve Langlois éprouvait sur ses récoltes.

Cependant on acquit bientôt la preuve que les rats et les souris étaient tout à fait innocents du mal qu'on leur reprochait, que Retout s'introduisait au contraire pendant la nuit dans les granges et y volait le grain battu.

Déclaré coupable, il a été condamné en cinq années d'emprisonnement. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Octobre 1831    -    Exercice de tir.   -   Samedi dernier, la compagnie d'artillerie de notre garde nationale s'est transportée près la commune de Blainville, vis-à-vis des carrières de Ranville, lieu désigné pour servir à l'exercice du tir. C'était la première expérience de cette nature que la compagnie eût encore faite, et quoique la disposition du terrain ne présentât pas toutes les commodités désirables, le succès le plus heureux a couronné les efforts que nos artilleurs font depuis longtemps pour perfectionner leur instruction.

Le but placé à 220 toises, de l'autre côté de la rivière, dans les carrières de Ranville, a été plusieurs fois approché et enfin frappé par un coup pointe par M. Legallier, maréchal-des-logis chef de la compagnie, à qui est resté l'honneur de cette première expédition. (Le Pilote du Calvados)

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -  On s'occupe en ce moment à dessécher le nouveau bras de rivière qui traverse les marais d'Amfréville et de Ranville, pour le creuser encore d'un mètre de Caen à la mer. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -  Les travaux du canal sont suspendus par suite d'un différend survenu entre deux des personnes qui les dirigent, cette interruption n'aura pas de durée. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.

On prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur la partie brûlée.

Plusieurs personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1843   -  Nouvelles locales.   -  Tous les réfugiés polonais qui se trouvent encore dans le pays se sont transportés, mardi dernier, à Ranville, pour rendre les derniers devoirs a l'un de leurs compagnons d'exil ; M. Zigismond Kulésinski.

M. Kulésinski était né à Wilua, on 1802, et il était entré, comme médecin en 1830, dans les rangs de l'armée polonaise. Exilé en France, il s'était établi à Ranville, où il vient de finir son existence. Après l'office funèbre, un des compatriotes du défunt a prononcé quelques mots simples et touchants sur son cercueil. Cette triste cérémonie avait attiré un grand nombre de propriétaires et de fermiers des environs, en tête desquels ont remarquait M. le comte de Guernon-Ranville. M. Kulésinski, homme estimable sous tous les rapports est universellement regretté. Nous sommes chargés, au nom de tous les polonais, de remercier avec empressement les personnes qui ont bien voulu assister aux funérailles de leur compagnon d'infortune. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1844   -  Cours d’Assises du Calvados.   -   La première session des Assises du Calvados, pour 1844, s'est ouverte jeudi matin, à dix heures. Voici en rapide analyse l'exposé et le jugement de la première affaire de cette audience 

Durant l'après-midi du 1er novembre dernier le nommé Hébert, ouvrier cordonnier à Caen et forçat libéré, s'introduisit à l'aide d'escalade chez le sieur Marin, domicilié à Longueval, hameau de Ranville. Déjà cet audacieux malfaiteur, aprèavoir fracturé différents meubles, se disposait à faire un paquet des objets qui lui paraissaient le plus à sa convenance et à déguerpir, lorsque soudain il fut aperçu par Marin lui-même, par la fille de ce dernier et par un voisin dont ils étaient accompagnés.

Ce fut en vain qu'il voulut fuir : rattrapé et saisi au bout de quelques pas malgré les menaces de mort qu'il ne cessait de proférer, Hébert fut aussitôt conduit à Caen pour y rendre compte de sa conduite. Convaincu de la manière la plus positive du crime qui lui était reproché, Hébert a entendu prononcer contre lui la peine de vingt années de travaux forcés avec une heure d'exposition publique.

    La seconde affaire de la séance concernait le nommé Debons, accusé de vol d'effets d'habillement à l'aide d'effraction extérieure et intérieure. Debons, déclaré non coupable par le jury, a été rendu immédiatement à la liberté .  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Un bien triste accident est arrivé dimanche dernier, vers six heures du soir, dans la rivière d'Orne. 

Le matin de ce jour, le capitaine Roussel, commandant la goélette la « Sophie » armateurs MM. Vautier frères, étant descendu avec son navire jusque devant les carrières de Ranville pour prendre du lest, engagea sa sœur, qui était venue le voir, et qui ne connaissait pas la mer, à faire avec lui une promenade en canot. Au retour de cette promenade, et comme ils s’approchaient du Maresquier, leur embarcation porta en travers contre une amarre et chavira. Le capitaine Roussel et sa sieur se sont noyés. 

Le matelot qui les accompagnait a pu se sauver en s'accrochant à la barque renversée, et il a été recueilli par des pêcheurs d'équilles qui revenaient du Gros Banc, en picoteux. Le capitaine Roussel, marin habile et homme estimable, était, nous assure-t-on, l'unique soutien d'une assez nombreuse famille. ( Journal de Honfleur )

 

Mars 1851   -   Un incendie.   -   Jeudi, vers onze heures du soir, un incendie se déclara dans la commune d'Amfréville, au domicile du nommé Gervais, dit le Physicien. Bientôt, au son du tocsin, tout le village fut sur pied, les communes voisines accoururent avec empressement. Le propriétaire de la maison était absent, il fallut enfoncer la porte. On remarqua que le feu avait pris simultanément sous un lit du rez-de-chaussée et par la toiture. Dès lors, la malveillance était évidente. Le feu, du reste, grâce aux prompts secours, ne tarda pas à être comprimé.

Cette maison était assurée pour un prix supérieur à sa valeur. Les habitants de Ranville, qui venaient de porter secours à leurs voisins, étaient à peine rentrés chez eux, que le tocsin retentit de nouveau, non plus à Amfréville, mais à Ranville même.

Le hameau de Longueville, qui dépend de cette commune, brûlait.

Cette épouvantable coïncidence était bien de nature à jeter l'étonnement et la consternation dans tous les esprits. Ce ne fut que vendredi, à cinq heures et demie du matin, qu'on put se rendre maître du feu, et après qu'il eut causé les plus grands ravages. Quatre maisons habitées ont été la proie des flammes, elles appartenaient à MM. Lecoq, Dumois, Jean Lehoulbey et demoiselle Veret. Une grange, appartenant à M. Aze, a été consumée avec tout ce qu'elle contenait. C'est par elle que l'incendie a commencé.

Une longue gaule, qui parait avoir servi à mettre le feu, a été trouvée sur les lieux.

Le sieur Gervais, d'Amfréville, était gardé à vue par les gendarmes. Il aura à rendre compte de l'emploi de son temps pendant la nuit, de jeudi à Vendredi.

Espérons que le coupable, quel qu'il soit, n'échappera pas aux investigations de la justice et au châtiment qu'il mérite. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M, le conseiller Géraldy. Audience du 5 août.

La 3e session trimestrielle des assises du Calvados s'est ouverte lundi dernier, sous la présidence de M. le Conseiller Géraldy, assisté de MM. les conseillers Delaville et Le Bastard-Delisle.

—  L'accusation reproche au nommé Desfesnes (de Ranville, arrondissement de Caen), d'avoir fabriqué plusieurs faux billets, de les avoir négociés au sieur Regnouf, agent d'affaires, à Caen, et de s'être servi de dix lettres fausses fabriquées par lui pour se faire escompter ces billets faux. Desfresnes subira un emprisonnement de 5 années. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Février 1856   -   Cour d’Assises du Calvados.  -   Présidence de Monsieur le conseiller d’Angerville. Audience du 13 Février.

Émile-Théophile Guilbert, domicilié à Ranville, a déjà eu plusieurs fois maille à partir avec la justice ; il est accusé, aujourd’hui, d’avoir, le 31 décembre dernier, entre 6 heures et 9 heures du soir, à Ranville, volé, à l’aide d’escalade, une certaine quantité de graine de colza dans le grenier du sieur Féron, cultivateur, l'un de ses plus proches voisins.

L’information et les débats ont établi de la manière la plus évidente la culpabilité de l’accusé qui n’a cessé d’opposer aux charges accumulées sur lui les plus impudentes dénégations.

Il subira la peine de 8 années de travaux forcés. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1858   -  Les pluies.   -   Après une période de sécheresse beaucoup trop prolongée, nous avons eu des pluies en abondance, et les usines ont pu fonctionner sur tous nos cours d'eau. Ainsi se sont calmées des craintes très vives.

Nos marchés sont bien approvisionnés.

Les ensemencements d'automne se sont faits généralement dans de bonnes conditions. Les prairies artificielles ont peu souffert, elles se présentent bien. Les colzas sont en bonne situation, les repiquages ont généralement réussi. Quant aux betteraves, elles sont malheureusement très compromises par les gelées. C'est une cause de plus à ajouter à celles qui contribuent à la dépréciation de la viande sur pied, car on sait que les betteraves sont un précieux élément d'alimentation pour les bestiaux pendant la saison d'hiver. Ne pouvant nourrir, les cultivateurs vendront. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1858   -  Nous lisons dans « l'Ordre et la Liberté ».   -   Un événement affreux est arrivé mercredi dans la commune de Ranville.

Les sieurs Donville père et fils, cultivateurs, étaient allés le matin chercher des pommes dans une commune voisine. Ils revenaient le soir avec un chargement complet, le fils dormait sur le haut de la voiture, le père était à la tête des chevaux. Au lieu de suivre la grande route, Donville père eut la malheureuse pensée de prendre un raccourci sur lequel se trouvent plusieurs petits ponts. Les chevaux, mal dirigés, tournèrent trop court, une des roues de la charrette monta sur une borne, et Donville reçut un coup de timon dans le côté droit, qui lui brisa plusieurs côtes et le lança contre une muraille. Quelques instants après, il succombait.

Les chevaux continuèrent leur route sans être dirigés, un choc violent réveilla Donville fils. Ne voyant plus son père, il descend du haut de la charrette, il le cherche, il l’appelle, revient sur ses pas, et rencontre bientôt le cadavre de son père.

Donville, qui était veuf, laisse trois fils, dont l'aîné, qui l'accompagnait, n'a que seize ans. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1859   -  Une noyade.   -   Le 25 février, on a retiré de l'Orne, près le bac de Ranville, le cadavre d'un individu qui a été reconnu pour être le nommé Lair (Charles-Exupère), de la commune de Barbeville, près Bayeux.

On se rappelle que cet homme, qui était venu pour servir de témoin aux dernières assises du Calvados, avait disparu depuis ce temps. Celle mort parait être le résultat d'un accident. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1860   -   Découverte d’un cadavre.   -   Le 27 mars dernier, on a retiré de l'Orne, près du bac de Ranville, le cadavre d'un jeune homme dont on n'avait pu établir l'identité. Le 3 de ce mois, au moyen des effets trouvés sur le noyé et qu'on avait conservés à la mairie, il a été constaté que le corps de ce jeune homme était celui du nommé Lemonnier Léopold-Alexandre-Ludovic, âgé 15 ans, né à Boulon, garçon épicier à Caen. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1860  -  L'Église.  -  En 1860, les Ranvillais décidèrent de démolir leur église, jugée vétuste et trop exiguë. Ils conservèrent seulement le clocher des XIe et XIIe siècles qui subsiste encore aujourd'hui à côté de la nouvelle église.

 

Mai 1861   -   Par arrêtés.   -   Par arrêtés préfectoraux des 10 et 22 avril :

-  Mme Vastel a été nommée distributrice des postes à Ranville, en remplacement de Mme Lemarchand, démissionnaire.

-  Mlle Lemarié est nommée distributrice des postes à Saint-Léger-Carcagny, en remplacement de Mlle Honoré, nommée directrice à Courseulles. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1861   -   Notre correspondant nous transmet la note qui suit.   -   La question de l'établissement d'un pont tournant sur l'Orne, à Ranville, intéresse particulièrement le bourg de Troarn, qui verrait, quoi qu'on en dise, par la réalisation de ce projet, son marché et sa halle prendre un mouvement inaccoutumé.

En effet, si ce moyen facile de communication était mis à la disposition du public, on verrait les cultivateurs des communes de Benouville, Ouistreham, Colleville, Hermanville, Lion, et autres communes voisines, apporter leurs grains à la halle de Troarn, où ils trouveraient, pour ces produits de première nécessité, un écoulement avantageux qu'ils n'ignorent pas, mais dont ils ne peuvent profiter à cause de la difficulté des communications.

A une époque qui n'est pas encore bien éloignée, plusieurs cultivateurs de Ouistreham et de Colleville se rendaient assez fréquemment à la halle de Troarn, où ils trouvaient une vente facile et lucrative de leurs grains. S'ils ont cessé de fréquenter cette halle, cela tient uniquement aux difficultés qu'ils rencontraient au bac du Port : là il leur fallait attendre l'heure de la marée pour passer la rivière, à l'aller et au retour ; ils attendaient longtemps, quelquefois, sur la rive, le moment favorable pour franchir la rivière ; quelquefois aussi, à cause de l'heure de la marée qui les retardait dans leur voyage, ils n'arrivaient pas assez à temps pour l'ouverture de la halle, ce qui leur portait préjudice et nuisait à leurs transactions commerciales. Très souvent aussi, au retour, ils passaient la rivière de nuit, et, sous ce rapport, on a eu des accidents fâcheux à déplorer.

Tous ces obstacles ont fait renoncer les cultivateurs du canton de Douvres à continuer leurs relations commerciales à la halle de Troarn, ce n'est qu'à de rares intervalles que l'on en voit encore quelques-uns y apporter leurs denrées et leurs grains, mais ce n'est là, malheureusement, qu'une exception.

Le vœu que le Conseil d'arrondissement vient d'émettre, à la majorité, touchant l'établissement d'un pont tournant en remplacement du bac actuel, sera accueilli favorablement par les communes des deux rives de l'Orne, qui désirent ardemment, depuis longtemps, ce moyen sûr et facile de communication, à l'aide duquel elles pourront, à tout instant, se rendre d'un canton dans l'autre pour leurs affaires commerciales, sans être arrêtées par aucun obstacle, et à l'abri de la crainte du danger que presente encore le passage actuel, malgré l'experience et la prudence du batelier. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Décembre 1861   -   Par arrêté de M. le préfet.   -   En date du 30 novembre, M. Dieu-Avant de Nerval a été nommé maire de la commune d'Allemagne.

Par arrêté du 29 novembre, M. le préfet a nommé : Distributrice au bureau de poste de Ranville, Mlle Lemoine, en remplacement de Mlle Vastel, démissionnaire.

Distributrice au bureau de poste d'Ussy, Mlle Gauquelin-Despallières, en remplacement de Mlle Ferrand, décédée. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juin 1862   -  Les bacs.   -   Il sera procédé le vendredi 27 juin courant, à midi précis, dans l'une des salles de la préfecture, à Caen, à l'adjudication, au plus offrant et dernier enchérisseur, de la perception des droits de passage des bacs dont les noms suivent :

Bac de La Bataille, sur l'Orne, commune de Clécy.

Bac de Boudigny, sur l'Orne, commune de Saint-Martin-de-Sallen.

Bac de Brie, sur l'Orne, commune des Moutiers-en-Cinglais.

Bac de Cantepie, sur l'Orne, commune de Saint-Rémy.

Bac de Clopée, sur l'Orne, commune de Mondeville.

Bac de Colombelles, sur l'Orne, commune d'Hérouville.

Bac de Montaigu, sur l'Orne, ville de Caen.

Bac du Moulin-Viard, sur l'Orne, commune de Maizet.

Bac de Percanville, sur l'Orne, commune de Clinchamps.

Bac du Petit Caprice, sur l'Orne, ville de Caen.

Bac de Ranville, sur l'Orne, commune de Ranville.

Bac du Vey, sur l'Orne, commune de Clécy.

La jouissance, qui commencera le 1er janvier 1863, continuera, pendant six années consécutives, jusqu'au 31 décembre 1868.

L'administration se réserve la faculté éventuelle d'une adjudication collective.

Il sera donné connaissance à la préfecture (10 division), du cahier des charges relatif à chaque bac, tous les jours, de 11 heures à 3 heures. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1863   -   Par arrêtés en date des 16, 17 et 25 janvier.   -   M. le préfet du Calvados a nommé :

-       M. Corbel (Pierre) maire de la commune de Saint-Ouen-des-Besaces, en remplacement de M. Buot, décédé.

-       M. Binet (Hyacinthe) maire de la commune de Grandcamp, en remplacement de M. Hue, démissionnaire.

-       M. Demallon (Yves), médecin, adjoint de la commune de Ranville, en remplacement de M. Lejeune, démissionnaire.

-       M. Le Roy (Norbert-François-Emmanuel) adjoint de la commune de Bucéels.

-       M. Drieu (Constant) adjoint de la commune de Saint-Ouen-des-Besaces, en remplacement de M. Corbel, nommé maire.

-       M. André (Jacques) adjoint de la commune de Grandcamp, en remplacement de M. Binet, nommé maire. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1863   -   Pont à Ranville.   -   Le projet de construction d'un pont à Ranville, sur la rivière d'Orne, n'est pas abandonné, mais, comme vous le savez, le gouvernement a décidé qu'il ne serait statué qu'après l'achèvement des travaux d'approfondissement du canal de Caen à la mer. Or ces travaux ne sont pas encore complets, puisque les bassins de garage à Bénouville et à Ouistreham ne sont pas à la profondeur nécessaire.

Il est question aussi d'établir vers la mer, c'est- à-dire sur l'Orne détournée dans l'avant-port d'Ouistreham, un pont tournant qui servirait à rattacher les sections de la grande voie vicinale établie tout le long du littoral du Calvados.

Ce double projet donnerait la plus large satisfaction aux intérêts de la contrée. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1863   -   Tribunal correctionnel de Caen.   -   Présidence de  M. Lentaigne, vice-président, M. O. Lanfran de Panthou, substitut de M. le procureur impérial, occupant le siége du ministère public.

Audience du samedi 19 décembre 1863.

-        L'affaire la plus importante est, sans contredit, celle qui amene devant le Tribunal Antoine Coignet, commis-marchand chez M. Bures, rue de l'Impératrice, à Caen. Il est accusé d'avoir, le 15 novembre dernier, donné des coups et fait des blessures au sieur Langlais, batteur en grange à Ranville.

A l'audience, Langlais, par l'organe de Me  Ricard, avocat, se porte partie civile et expose ainsi ses griefs, il était tout près de son gabion, quand il entendit tirer un coup de fusil sur les canards qu'il avait piqués, pour servir d'appelants, à quelques mètres de là. Il s'en plaint aux chasseurs, les camarades de Coignet, qui ont lancé le chien de ce dernier sur les appelants et qui lui crient : « Apporte, apporte ! » Langlais, mécontent de n'être pas écouté, tire un coup de fusil sur le chien et le blesse. Alors Coignet, furieux s'élance sur Langlais et le frappe à coups redoublés. C'est en vain que sa victime crie « Grâce, grâce, je paierai votre chien », il assouvit toute sa colère sous les yeux de ses camarades sans pitié, qui ne cherchent pas même à le retenir. Bien plus, après avoir laissé Langlais sur la place, il revient sur lui. Quand il a vu les blessures de son chien, il recommence à le frapper et à déclarer qu'il veut le noyer. Même, d'après le certificat du docteur-médecin, il aurait dû se servir d'un instrument contondant, une pierre ou une poire à poudre, pour assommer sa victime. Langlais a 42 ans, il a été plus de 15 jours sans pouvoir travailler, et sa guérison lui a nécessité des dépenses considérables. Aussi le ministère public réclame-t-il contre Coignet la sévérité de la justice.

Cependant. M. Delangle, le défenseur de Coignet, a pu expliquer, par la colère et une grande vivacité de caractère, les sévices de Coignet sur Langlais, et le Tribunal, accordant des circonstances atténuantes, a condamné l'inculpé à 100 fr. de dommages-intérêts envers la partie plaignante et à 16 fr. d'amende seulement. (l’Ordre et la Liberté)   

 

Août 1864   -   Tribunal correctionnel de Caen.   -  Présidence de M. Lentaigne , Vice-président.  M. Le Menuet de la Jugannière, substitut de M. le procureur impérial, occupant le siége du ministère public.

Audience du samedi 13 août.

-        Marie-Anne-Aimée Delauney, femme Retout, demeurant à Ranville, est prévenue d'avoir, à Ranville, dans le courant du mois de juillet dernier, ouvert un débit de boissons à consommer sur place, sans autorisation préalable.

Le jour précisé dans la citation. la femme Retout servit à deux militaires, et à un ouvrier de Ranville qu'ils avaient rencontré, un litre de cidre et trois demi-tasses de café ; la dépense totale des trois buveurs s'éleva à cinquante-cinq centimes.

Ces faits sont avoués par la prévenue, qui affirme qu'elle croyait avoir le droit de vendre des boissons à consommer dans sa maison, parce qu'elle le faisait depuis plus de 20 ans, et qu'elle ignorait l'importance du décret du 29 décembre 1851, qui lui interdit ce commerce.

Mais le ministère public démontre que telle ne devait pas être son erreur, parce qu'elle avait demandé, il y a quelque temps. une autorisation à M. le préfet du Calvados, et que sa demande avait été rejetée. Il est établi encore par des renseignements que souvent les buveurs chassés des auberges régulièrement établies, après l'heure fixée pour leur fermeture, se retirent chez la prévenue, qui consent à les recevoir.

Malgré ces renseignements, sur la plaidoirie du défenseur, le Tribunal abaisse la peine jusqu'au minimum, et condamne la femme Retout à 6 jours de prison et 25 fr. d'amende. Défenseur, Me  Villey. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1865   -   L’église.   -   La bénédiction de la nouvelle église de Ranville a été faite, le dimanche 3 de ce mois, par Mgr l'évêque de Bayeux. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1866   -  Un vol.   -   Durant la nuit du 24 au 25 janvier dernier, on s'est introduit dans la cour du domicile du sieur Paul Anne, dit Lepère, jardinier à Ranville, et l'on a pris sous un appentis et dans une loge quatre poules et deux lapins. Les volailles ont été égorgées sur place.

La perte que le sieur Anne éprouve par ce vol est estimée à 15 fr. environ.

Pendant la même nuit, on s'est rendu également au domicile du sieur Godey, journalier et sacristain, habitant la même commune, dans le but d'y commettre aussi un vol de volailles, mais les efforts des voleurs n'ont pas été couronnes de succès.

La justice informe. ( Le Bonhomme Normand )

 

Mars 1866   -   Incendie.   -   Dans la nuit du 24 au 25, vers une heure du matin, un incendie, dont les conséquences sont déplorables, s'est manifesté au domicile de la nommée Désirée Desloges, dentellière en la commune de Ranville.

On pense que le feu couvait depuis plusieurs jours dans le sommier situé au dessous du foyer de la chambre occupée par la femme Desloges, car au moment où il s'est fait jour, le plancher de la maison s'est affaissé et cette malheureuse femme s'est trouvée engloutie au milieu des décombres avec deux de ses filles.

Une d'elle, âgée de 8 ans, a été entièrement brûlée, une autre, âgée de 15 ans, déjà très malade, est depuis ce moment quoique sans blessures apparentes, dans une position désespérée, enfin la mère à l'avant-bras droit fracturé.

Ces deux dernières ont été transportées à l'Hôtel-Dieu, dans la journée du 25, pour y recevoir les soins que nécessite leur fâcheuse position.

 

Avril 1866   -   La mendicité.   -   Dans la soirée de vendredi dernier, le nommé François Gousset, âgé de 19 ans, né à Charchigné (Mayenne), presque sans vêtements ni chaussures, et  dans le dénuement le plus complet, a été arrêté par le garde champêtre de la commune de Ranville, sur le territoire de cette commune et conduit à la gendarmerie de Troarn.

Cet individu n'avait pris aucune nourriture depuis 24 heures. Il a été arrêté pour fait de mendicité.  

 

Avril 1866   -   Au château.   -   On nous annonce que la santé de M. Guernon-Ranville, ancien ministre de Charles X, retiré à son château de Ranville près de Caen, inspire les plus vives inquiétudes.  

 

Septembre 1866   -   Les glaneuses.   -   La semaine dernière, plusieurs femmes des environs de Ranville s'en allèrent glaner furtivement dans un champ, dont les récoltes n'étaient pas  encore enlevées.

Par malheur pour elles, le garde champêtre, qui faisait sa tournée dans la contrée où elles étaient, les ayant aperçues, se dirigea vers elles et, ayant pris leurs noms et prénoms, il leur  déclara procès-verbal. Il se dirigea également vers une autre glaneuse qui était à l'écart des autres : il reconnut sa femme.

S'étant approché d'elle et lui ayant montré son écusson pour faire connaître sa qualité, il la somma, au nom de la loi, de lui déclamer ses noms et prénoms, qualité, ainsi que ceux de son  mari.

à cette injonction de l'autorité communale, la femme dut, bon gré, mal gré, obéir. Ensuite, le garde champêtre, qui est ferré sur ses devoirs, lui ordonna de venir le trouver à son domicile, à quatre heures du soir, pour être présente à la rédaction du procès-verbal qu'il lui déclarait, afin d'y faire, si bon lui semblait, tels dires, soutiens et observations qu'elle croyait nécessaires dans ses intérêts.

Après avoir fait évacuer le champ par les glaneuses, il se retira avec la gravité d'un fonctionnaire qui connaît l'importance de ses fonctions.

 

Septembre 1866   -   Un accident.   -   Un bien douloureux accident est arrivé, lundi dernier, dans l'après-midi, en la commune de Ranville.

M. Raoul Le Prévôt, fermier en cette commune, avait envoyé son petit domestique, enfant âgé de 12 ans, nommé Laplanche, nettoyer l'intérieur du pressoir. Cet enfant, ayant eu l'imprudence de tourner la mécanique du treuil du pressoir, le mouvement qui en résulta ébranla la lourde trappe qui sert à presser le marc et qui était placée debout sur le mai, et la fit tomber sur le petit imprudent qui fut écrasé sur le coup. Ce malheureux a causé une bien douloureuse impression dans la commune.  

 

Novembre 1868   -   Une adjudication.   -   Il sera procédé, le samedi 5 décembre prochain, à midi, dans l'une des salles de l'hôtel des anciens bureaux de la Préfecture, à Caen, à l'adjudication, au plus offrant et dernier enrichisseur, de la perception des droits de passage du bac de Ranville, sur la rivière de l'Orne, dont le bail expire le 31  décembre 1868.  

 

Octobre 1869   -   Fait divers.   -  On commence à apercevoir à la marée basse, les premières assises de la pile central du pont de Ranville. On coule également le béton sur lequel reposeront les culées des deux rives. Tout promet, paraît-il, vu le temps favorable, que les travaux seront terminés pour le printemps prochain.  

 

Décembre 1869   -   Fait divers.  -  La crédulité la plus déplorable règne encore en souveraine dans certaines communes rurales, et il faut bien le dire, il en sera ainsi tant que l'ignorance et la superstition régneront dans les campagnes.

Un trop crédule cultivateur de la commune de Ranville, croit depuis plus de trente années être en butte aux persécutions d'un sorcier, qui ne veut pas quitter le pays et les communes voisines. Les bestiaux et les moutons de cet infortuné cultivateur viennent-ils à mourir du tac ou de la clavée, il pense toujours que c'est le sorcier qui continue son oeuvré de destruction.

Obsédé par celle pensée, le cultivateur dont il s'agit ici, se réveilla dernièrement dans un état difficile à décrire, il avait cru entendre le sorcier entrer dans sa chambre. Il se leva vivement, et saisissant un bâton qui se trouvait à sa portée, il se mit à faire une série de voltes-faces, comme un homme qui voudrait écarter de nombreux assaillants. Enfin, de guerre lasse, exténué de fatigue, la sueur au front, il se décida à se remettre au lit. Le lendemain matin, il se réveilla au milieu de plats, de verres, et de vitres brisés, et mit peut être encore tout ce dégât sur le compte du sorcier.

Il y a environ un an, toute la commune d'Escoville était en rumeur. Une belle nuit, on cria dans ce bourg, que le sorcier était dans le pays. Les paysans s'arment de fourches, de bâtons et de fusils. On fait feu, le sorcier n'est pas atteint. Il charme le feu, s'écrie-t-on de toutes parts.

 « Ne tuez pas cette bête », crie tout à coup une voix effrayée. Le sorcier n'était qu'un taureau, appartenant à un honorable cultivateur du pays.

 

1870  -  Un pont tournant.  -  Mis en service en 1870 du pont tournant de Ranville. Sa construction avait été décidée en 1867 par le Conseil Général du Calvados. Il avait été conçu et dessiné par le plus grand constructeur d'ouvrages métalliques de l'époque, Gustave Eiffel.

Son tablier de plus de 66 mètres, fabriqué au Creusot, reposait sur une pile centrale  de  7 m. 90 de diamètre, contenant un mécanisme de rotation faisant pivoter le pont à la force des bras de deux hommes, et pivotant à angle droit, pour s'aligner dans le lit de l'Orne et dégage deux passes de 28 m. 80, utilisées par les petits paquebots à vapeur qui assuraient une  liaison maritime .

Le pont de Ranville était à voie unique et étroite, il restera définitivement verrouillé dans sa position à la circulation terrestre en 1910. Il était prévu pour supporter le passage de charrois de 5 tonnes par essieu. Il fut renforcé en 1892 pour le passage des petit trains de 72 tonnes.

Le pont pivotant fut démoli à l'automne de 1971, le nouveau pont fut ouvert à la circulation le 19 juin 1972.

 

Février 1870   -   Fait divers.   -  Sur le territoire de la commune de Ranville, dimanche dernier, on a trouvé dans l'Orne le cadavre d'une femme, âgée de 30 ans environ, et inconnue. La mort peut remonter à une vingtaine de jours.

 

Octobre 1872   -  Avis aux cultivateurs.  -  Prière présente est faite aux cultivateurs qui auraient à se plaindre des ravages des campagnols, de ne pas employer l'acide arsénieux pour détruire ces rongeurs. Quelques cultivateurs s'étant servis de cette matière vénéneuse pour chauler du grain qu'ils introduisaient ensuite dans des trous à souris, il en est advenu ceci : des perdrix ont becqueté ce grain et sont mortes empoisonnées. En une seule journée, plus de trente perdrix ont ainsi succombé, et l'autopsie n'a laissé aucun doute sur les causes de l'empoisonnement.

 

Décembre 1872   -  Café chantant.  -  Le ministre de l'intérieur vient d'engager les, fonctionnaires et agents auxquels incombent particulièrement la surveillance des cafés concerts, de veiller avec un redoublement de zèle et d'attention, à ce que les chansons obscènes, les saynètes graveleuses et tous les divertissements enfin pouvant porter atteinte à la morale ou à l’ordre public, soient éliminés des programmes.

 

Décembre 1872   -  Pluies et récoltes.  -  Les pluies torrentielles tombées presque sans interruption depuis plus d'un mois ont produit dans notre pays de déplorables effets. Beaucoup de cultivateurs n'ont pu encore terminer leurs semailles de blé, ailleurs le blé n'a point levé, et on n'a plus d'espoir que dans les blés d'avril, qui sont loin de présenter les mêmes  avantages. Les colzas, en général, ne paraissent pas trop se ressentir de cette submersion temporaire.

La plupart des pommes à cidre sont recueillies. On parle de prix assez élevés, se balançant généralement de 3 fr. 50 à 4 fr. le demi-hectolitre. On nous fait espérer des arrivages prochains des îles anglaises, qui, sans doute, feront tomber les prix ci-dessus mentionné.

Les pommes de terre sont loin de répondre pour la qualité, aux espérances qu'elles avaient fait concevoir, mais on nous assure que plusieurs départements voisins sont sous  ce rapport beaucoup plus favorisés que le nôtre. Enfin, espérons n'est-il pas un pronostic campagnard qui dit : hiver pluvieux, été abondant ».

 

Décembre 1872   -  Cartes-poste.  -  Il va être établi des cartes-poste qui seront vendues par l'administration au prix de 10 centimes et qui circulerons en franchise dans tout le territoire français. Sur ces cartes on met l'adresse d'un côté, et quelques lignes de l'autre. Elles existent déjà en Suisse et en Angleterre, où elles rendent les plus grands service. 

 

Décembre 1872   -  Récompenses.  -  La Société pour l'instruction élémentaire (siège à Paris), dans sa séance annuelle, a récompensé les instituteurs du Calvados dont les noms suivent : Rappels de médailles de bronze : MM. Gaugain, instituteur à Louvigny, et Marie, instituteur à Campandré-Valcongrain.    Médaille de bronze : M. Lavolley, instituteur à Ranville.      Mentions honorables : MM. Leboucher, instituteur à Jort, et Marie, instituteur à Lisores. 

LONGUEVAL, près Ranville  (Calvados)   -   L.D. 

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