Juin
1828
-
Police correctionnelle.
-
Joachim Coma y
Sagrera, âgé de 22 ans, clerc de notaire en Espagne, a été condamné
à l’audience à un an d'emprisonnement et cinq ans de surveillance pour
avoir tenté de voler un cheval attaché au piquet, en la commune de
Ranville.
Le
prévenu soutenait, pour se justifier, que forcé de s'expatrier pour
cause d'opinion politique, il s'était d'abord rendu à Paris, puis au
Havre, et enfin à Caen ; que passant par Ranville il s'était arrêté
dans un champ pour satisfaire un besoin, qu'un cheval venant à tourner
autour de lui, l'avait enlacé dans dans sa corde, et qu'il fut obligé de
la couper, qu'enfin le chemin se trouvant mauvais, il avait cru pouvoir
profiter un moment du cheval, et qu'il l'abandonna peu de temps après.
Malheureusement
pour lui il a été prouvé au contraire qu'il ne l'avait abandonné qu'au
moment où il allait être atteint par ceux qui le poursuivaient. (Le
Journal de Caen et de la Normandie)
Mai
1829 - Cour
d’Assises. -
Présidence de
M. Gournay. Mardi
19 mai.
-
Victor Retout, travaillant en qualité de batteur en grange pour le compte
de la veuve Langlois dans la commune de Ranville, prétendait que les rats
et les souris avaient diminué considérablement la quantité du grain
contenu dans les granges ou il était employé, et c'est ainsi qu'il
expliquait la perte que la Veuve Langlois éprouvait sur ses récoltes.
Cependant
on acquit bientôt la preuve que les rats et les souris étaient tout à
fait innocents du mal qu'on leur reprochait, que Retout s'introduisait au
contraire pendant la nuit dans les granges et y volait le grain battu.
Déclaré
coupable, il a été condamné en cinq années d'emprisonnement. (Le
Journal de Caen et de la Normandie)
Octobre
1831 -
Exercice de tir.
- Samedi
dernier, la compagnie d'artillerie de notre garde nationale s'est
transportée près la commune de Blainville, vis-à-vis des carrières de
Ranville, lieu désigné pour servir à l'exercice du tir. C'était la
première expérience de cette nature que la compagnie eût encore faite,
et quoique la disposition du terrain ne présentât pas toutes les
commodités désirables, le succès le plus heureux a couronné les
efforts que nos artilleurs font depuis longtemps pour perfectionner leur
instruction.
Le
but placé à 220 toises, de l'autre côté de la rivière, dans les carrières
de Ranville, a été plusieurs fois approché et enfin frappé par un coup
pointe par M. Legallier, maréchal-des-logis chef de la compagnie, à qui
est resté l'honneur de cette première expédition. (Le Pilote du
Calvados)
Octobre
1842 - Nouvelles locales.
- On s'occupe en
ce moment à dessécher le nouveau bras de rivière qui traverse les
marais d'Amfréville et de Ranville, pour le creuser encore d'un mètre de
Caen à la mer. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1842 - Nouvelles locales.
- Les travaux du
canal sont suspendus par suite d'un différend survenu entre deux des
personnes qui les dirigent, cette interruption n'aura pas de durée.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la
brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.
On
prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois
blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On
renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur la
partie brûlée.
Plusieurs
personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus
prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1843 -
Nouvelles locales. -
Tous les réfugiés polonais qui se trouvent encore dans le pays se
sont transportés, mardi dernier, à Ranville, pour rendre les derniers
devoirs a l'un de leurs compagnons d'exil ; M. Zigismond Kulésinski.
M.
Kulésinski était né à Wilua, on 1802, et il était entré, comme
médecin en 1830, dans les rangs de l'armée polonaise. Exilé en France,
il s'était établi à Ranville, où il vient de finir son existence.
Après l'office funèbre, un des compatriotes du défunt a prononcé
quelques mots simples et touchants sur son cercueil. Cette triste
cérémonie avait attiré un grand nombre de propriétaires et de fermiers
des environs, en tête desquels ont remarquait M. le comte de
Guernon-Ranville. M. Kulésinski, homme estimable sous tous les rapports
est universellement regretté. Nous sommes chargés, au nom de tous les
polonais, de remercier avec empressement les personnes qui ont bien voulu
assister aux funérailles
de leur compagnon d'infortune. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1844 -
Cours d’Assises du Calvados.
- La première session des Assises du Calvados, pour
1844, s'est ouverte jeudi matin, à dix heures. Voici en rapide analyse
l'exposé et le jugement de la première affaire de cette audience
Durant
l'après-midi du 1er novembre dernier le nommé Hébert,
ouvrier cordonnier à Caen et forçat libéré, s'introduisit à l'aide
d'escalade chez le sieur Marin, domicilié à Longueval, hameau de
Ranville. Déjà cet audacieux malfaiteur, après
avoir fracturé différents meubles, se disposait à faire un
paquet des objets qui lui paraissaient le plus à sa convenance et à
déguerpir, lorsque soudain il fut aperçu par Marin lui-même, par la
fille de ce dernier et par un voisin dont ils étaient accompagnés.
Ce
fut en vain qu'il voulut fuir : rattrapé et saisi au bout de quelques pas
malgré les menaces de mort qu'il ne cessait de proférer, Hébert fut
aussitôt conduit à Caen pour y rendre compte de sa conduite. Convaincu
de la manière la plus positive du crime qui lui était reproché, Hébert
a entendu prononcer contre lui la peine de vingt années de travaux
forcés avec une heure d'exposition publique.
—
La seconde affaire de la séance concernait le nommé Debons,
accusé de vol d'effets d'habillement à l'aide d'effraction extérieure
et intérieure. Debons, déclaré non coupable par le jury, a été rendu
immédiatement à la liberté . (source :
L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1849 -
Nouvelles divers. - Un bien triste accident est arrivé dimanche dernier,
vers six heures du soir, dans la rivière d'Orne.
Le
matin de ce jour, le capitaine Roussel, commandant la goélette la
« Sophie » armateurs MM. Vautier frères, étant descendu avec
son navire jusque devant les carrières de Ranville pour prendre du lest,
engagea sa sœur, qui était venue le voir, et qui ne connaissait pas la
mer, à faire avec lui une promenade en canot. Au retour de cette
promenade, et comme ils s’approchaient du Maresquier, leur embarcation
porta en travers contre une amarre et chavira. Le capitaine Roussel et sa
sieur se sont noyés.
Le
matelot qui les accompagnait a pu se sauver en s'accrochant à la barque
renversée, et il a été recueilli par des pêcheurs d'équilles qui
revenaient du Gros Banc, en picoteux. Le capitaine Roussel, marin habile
et homme estimable, était, nous assure-t-on, l'unique soutien d'une assez
nombreuse famille. ( Journal de
Honfleur )
Mars
1851 -
Un incendie. - Jeudi,
vers onze heures du soir, un incendie se déclara dans la commune
d'Amfréville, au domicile du nommé Gervais, dit le Physicien. Bientôt,
au son du tocsin, tout le village fut sur pied, les communes voisines
accoururent avec empressement. Le propriétaire de la maison était
absent, il fallut enfoncer la porte. On remarqua que le feu avait pris
simultanément sous un lit du rez-de-chaussée et par la toiture. Dès
lors, la malveillance était évidente. Le feu, du reste, grâce aux
prompts secours, ne tarda pas à être comprimé.
Cette
maison était assurée pour un prix supérieur à sa valeur. Les habitants
de Ranville, qui venaient de porter secours à leurs voisins, étaient à
peine rentrés chez eux, que le tocsin retentit de nouveau, non plus à
Amfréville, mais à Ranville même.
Le
hameau de Longueville, qui dépend de cette commune, brûlait.
Cette
épouvantable coïncidence était bien de nature à jeter l'étonnement et
la consternation dans tous les esprits. Ce ne fut que vendredi, à cinq
heures et demie du matin, qu'on put se rendre maître du feu, et après
qu'il eut causé les plus grands ravages. Quatre maisons habitées ont
été la proie des flammes, elles appartenaient à MM. Lecoq, Dumois, Jean
Lehoulbey et demoiselle Veret. Une grange, appartenant à M. Aze, a été
consumée avec tout ce qu'elle contenait. C'est par elle que l'incendie a
commencé.
Une
longue gaule, qui parait avoir servi à mettre le feu, a été trouvée
sur les lieux.
Le
sieur Gervais, d'Amfréville, était gardé à vue par les gendarmes. Il
aura à rendre compte de l'emploi de son temps pendant la nuit, de jeudi
à Vendredi.
Espérons
que le coupable, quel qu'il soit, n'échappera pas aux investigations de
la justice et au châtiment qu'il mérite. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1852 - Cour d’Assises du Calvados. - Présidence
de M, le conseiller Géraldy. Audience du 5 août.
La
3e session trimestrielle des assises du Calvados s'est ouverte
lundi dernier, sous la présidence de M. le Conseiller Géraldy, assisté
de MM. les conseillers Delaville et Le Bastard-Delisle.
—
L'accusation reproche au nommé Desfesnes (de Ranville, arrondissement de
Caen), d'avoir fabriqué plusieurs faux billets, de les avoir négociés
au sieur Regnouf, agent d'affaires, à Caen, et de
s'être servi de dix
lettres fausses fabriquées par lui pour se faire escompter ces billets
faux. Desfresnes subira un emprisonnement de 5 années. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1856 - Cour d’Assises du Calvados. - Présidence
de Monsieur le conseiller d’Angerville. Audience du 13 Février.
Émile-Théophile
Guilbert, domicilié à Ranville, a déjà eu plusieurs fois maille à
partir avec la justice ; il est accusé, aujourd’hui, d’avoir, le 31
décembre dernier, entre 6 heures et 9 heures du soir, à Ranville, volé,
à l’aide d’escalade, une certaine quantité de graine de colza dans
le grenier du sieur Féron, cultivateur, l'un de ses plus proches voisins.
L’information
et les débats ont établi de la manière la plus évidente la
culpabilité de l’accusé qui n’a cessé d’opposer aux charges
accumulées sur lui les plus impudentes dénégations.
Il
subira la peine de 8 années de travaux forcés. (Source :
Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - Les pluies. -
Après une
période de sécheresse beaucoup trop prolongée, nous avons eu des pluies
en abondance, et les usines ont pu fonctionner sur tous nos cours d'eau.
Ainsi se sont calmées des craintes très vives.
Nos
marchés sont bien approvisionnés.
Les
ensemencements d'automne se sont faits généralement dans de bonnes
conditions. Les prairies artificielles ont peu souffert, elles se
présentent bien. Les colzas sont en bonne situation, les repiquages ont
généralement réussi. Quant aux betteraves, elles sont malheureusement
très compromises par les gelées. C'est une cause de plus à ajouter
à celles qui contribuent à la dépréciation de la viande sur pied, car
on sait que les betteraves sont un précieux élément d'alimentation pour
les bestiaux pendant la saison d'hiver. Ne pouvant nourrir, les
cultivateurs vendront. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1858 - Nous lisons dans « l'Ordre et la Liberté ».
- Un
événement affreux est arrivé mercredi dans la commune de Ranville.
Les
sieurs Donville père et fils, cultivateurs, étaient allés le matin
chercher des pommes dans une commune voisine. Ils revenaient le soir avec
un chargement complet, le fils dormait sur le haut de la voiture, le père
était à la tête des chevaux. Au lieu de suivre la grande route,
Donville père eut la malheureuse pensée de prendre un raccourci sur
lequel se trouvent plusieurs petits ponts. Les chevaux, mal dirigés,
tournèrent trop court, une des roues de la charrette monta sur une borne,
et Donville reçut un coup de timon dans le côté droit, qui lui brisa
plusieurs côtes et le lança contre une muraille. Quelques instants
après, il succombait.
Les
chevaux continuèrent leur route sans être dirigés, un choc violent
réveilla Donville fils. Ne voyant plus son père, il descend du haut de
la charrette, il le cherche, il l’appelle, revient sur ses pas, et
rencontre bientôt le cadavre de son père.
Donville,
qui était veuf, laisse trois fils, dont l'aîné, qui l'accompagnait, n'a
que seize ans. ( Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1859 - Une noyade. -
Le 25 février,
on a retiré de l'Orne, près le bac de Ranville, le cadavre d'un individu
qui a été reconnu pour être le nommé Lair (Charles-Exupère), de la
commune de Barbeville, près Bayeux.
On
se rappelle que cet homme, qui était venu pour servir de témoin aux
dernières assises du Calvados, avait disparu depuis ce temps. Celle mort
parait être le résultat d'un accident. ( Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Avril
1860 -
Découverte d’un cadavre.
- Le
27 mars dernier, on a retiré de l'Orne, près du bac de Ranville, le
cadavre d'un jeune homme dont on n'avait pu établir l'identité. Le 3 de
ce mois, au moyen des effets trouvés sur le noyé et qu'on avait
conservés à la mairie, il a été constaté que le corps de ce jeune
homme était celui du nommé Lemonnier Léopold-Alexandre-Ludovic, âgé
15 ans, né à Boulon, garçon épicier à Caen. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juin
1860 - L'Église. - En
1860, les Ranvillais décidèrent de démolir leur église, jugée
vétuste et trop exiguë. Ils conservèrent seulement le clocher des XIe
et XIIe siècles qui subsiste
encore aujourd'hui à côté de
la nouvelle église.
Mai
1861 - Par arrêtés.
- Par
arrêtés préfectoraux des 10 et 22 avril :
-
Mme Vastel a été nommée distributrice des postes à Ranville, en
remplacement de Mme Lemarchand, démissionnaire.
-
Mlle Lemarié est nommée distributrice des postes à
Saint-Léger-Carcagny, en remplacement de Mlle Honoré, nommée directrice
à Courseulles. (
L’Ordre et la Liberté)
Août
1861
-
Notre correspondant nous transmet la note qui suit.
-
La question de
l'établissement d'un pont tournant sur l'Orne, à Ranville, intéresse
particulièrement le bourg de Troarn, qui verrait, quoi qu'on en dise, par
la réalisation de ce projet, son marché et sa halle prendre un mouvement
inaccoutumé.
En
effet, si ce moyen facile de communication était mis à la disposition du
public, on verrait les cultivateurs des communes de Benouville,
Ouistreham, Colleville, Hermanville, Lion, et autres communes voisines,
apporter leurs grains à la halle de Troarn, où ils trouveraient, pour
ces produits de première nécessité, un écoulement avantageux qu'ils
n'ignorent pas, mais dont ils ne peuvent profiter à cause de la
difficulté des communications.
A
une époque qui n'est pas encore bien éloignée, plusieurs cultivateurs
de Ouistreham et de Colleville se rendaient assez fréquemment à la halle
de Troarn, où ils trouvaient une vente facile et lucrative de leurs
grains. S'ils ont cessé de fréquenter cette halle, cela tient uniquement
aux difficultés qu'ils rencontraient au bac du Port : là il leur fallait
attendre
l'heure de la marée pour passer la rivière, à l'aller et au retour ;
ils attendaient longtemps, quelquefois, sur la rive, le moment favorable
pour franchir la rivière ; quelquefois aussi, à cause de l'heure de la
marée qui les retardait dans leur voyage, ils n'arrivaient pas assez à
temps pour l'ouverture de la halle, ce qui leur portait préjudice et
nuisait à leurs transactions commerciales. Très souvent aussi, au
retour, ils passaient la rivière de nuit, et, sous ce rapport, on a eu
des accidents fâcheux à déplorer.
Tous
ces obstacles ont fait renoncer les cultivateurs du canton de Douvres à
continuer leurs relations commerciales à la halle de Troarn, ce n'est
qu'à de rares intervalles que l'on en voit encore quelques-uns y apporter
leurs denrées et leurs grains, mais ce n'est là, malheureusement, qu'une
exception.
Le
vœu que le Conseil d'arrondissement vient d'émettre, à la majorité,
touchant l'établissement d'un pont tournant en remplacement du bac
actuel, sera accueilli favorablement par les communes des deux rives de
l'Orne, qui désirent ardemment, depuis longtemps, ce moyen sûr et facile
de communication, à l'aide duquel elles pourront, à tout instant, se
rendre d'un canton dans l'autre pour leurs affaires commerciales, sans
être arrêtées par aucun obstacle, et à l'abri de la crainte du danger
que presente encore le passage actuel, malgré l'experience et la prudence
du batelier. ( L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1861
-
Par arrêté de M. le préfet.
-
En date du
30 novembre, M. Dieu-Avant de Nerval a été nommé maire de la commune
d'Allemagne.
Par
arrêté du 29 novembre, M. le préfet a nommé : Distributrice au bureau
de poste de Ranville, Mlle Lemoine, en remplacement de Mlle
Vastel, démissionnaire.
Distributrice
au bureau de poste d'Ussy, Mlle Gauquelin-Despallières, en remplacement
de Mlle Ferrand, décédée. ( L’Ordre et la Liberté )
Juin
1862
- Les
bacs.
- Il
sera procédé le vendredi 27 juin courant, à midi précis, dans l'une
des salles de la préfecture, à Caen, à l'adjudication, au plus offrant
et dernier enchérisseur,
de la perception des droits de passage des bacs dont les noms suivent :
Bac
de La Bataille, sur l'Orne, commune de Clécy.
Bac
de Boudigny, sur l'Orne, commune de Saint-Martin-de-Sallen.
Bac
de Brie, sur l'Orne, commune des Moutiers-en-Cinglais.
Bac
de Cantepie, sur l'Orne, commune de Saint-Rémy.
Bac
de Clopée, sur l'Orne, commune de Mondeville.
Bac
de Colombelles, sur l'Orne, commune d'Hérouville.
Bac
de Montaigu, sur l'Orne, ville de Caen.
Bac
du Moulin-Viard, sur l'Orne, commune de Maizet.
Bac
de Percanville, sur l'Orne, commune de Clinchamps.
Bac
du Petit Caprice, sur l'Orne, ville de Caen.
Bac
de Ranville, sur l'Orne, commune de Ranville.
Bac
du Vey, sur l'Orne, commune de Clécy.
La
jouissance, qui commencera le 1er janvier 1863, continuera,
pendant six années consécutives, jusqu'au 31 décembre 1868.
L'administration
se réserve la faculté éventuelle d'une adjudication collective.
Il
sera donné connaissance à la préfecture (10 division), du cahier des
charges relatif à chaque bac, tous les jours, de 11 heures à 3 heures.
(l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1863 -
Par arrêtés en date des 16, 17 et 25 janvier. - M.
le préfet du Calvados a nommé :
-
M. Corbel (Pierre) maire de la commune de Saint-Ouen-des-Besaces,
en remplacement de M. Buot, décédé.
-
M. Binet (Hyacinthe) maire de la commune de Grandcamp, en
remplacement de M. Hue, démissionnaire.
-
M. Demallon (Yves), médecin, adjoint de la commune de
Ranville, en remplacement de M. Lejeune, démissionnaire.
-
M. Le Roy (Norbert-François-Emmanuel) adjoint de la commune de
Bucéels.
-
M. Drieu (Constant) adjoint de la commune de Saint-Ouen-des-Besaces,
en remplacement de M. Corbel, nommé maire.
-
M. André (Jacques) adjoint de la commune de Grandcamp, en
remplacement de M. Binet, nommé maire. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1863 - Pont à Ranville.
-
Le projet de construction d'un pont à Ranville, sur la
rivière d'Orne, n'est pas abandonné, mais, comme vous le savez, le
gouvernement a décidé qu'il ne serait statué qu'après l'achèvement
des travaux d'approfondissement du canal de Caen à la mer. Or ces travaux
ne sont pas encore complets, puisque
les bassins de garage à Bénouville et à Ouistreham ne sont pas à la
profondeur nécessaire.
Il
est question aussi d'établir vers la mer, c'est- à-dire sur l'Orne
détournée dans l'avant-port d'Ouistreham, un pont tournant qui servirait
à rattacher les sections de la grande voie vicinale établie tout le long
du littoral du Calvados.
Ce
double projet donnerait la plus large satisfaction aux intérêts de la
contrée. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1863 -
Tribunal correctionnel de Caen.
- Présidence
de M. Lentaigne,
vice-président, M. O. Lanfran de Panthou, substitut de M. le procureur
impérial, occupant le siége du ministère public.
Audience
du samedi 19 décembre 1863.
-
L'affaire la plus importante est, sans contredit, celle qui amene
devant le Tribunal Antoine Coignet, commis-marchand chez M. Bures, rue de
l'Impératrice, à Caen. Il est accusé d'avoir, le 15 novembre dernier,
donné des coups et fait des blessures au sieur Langlais, batteur en
grange à Ranville.
A
l'audience, Langlais, par l'organe de Me
Ricard, avocat, se porte partie civile et expose ainsi ses griefs,
il était tout près de son gabion, quand il entendit tirer un coup de
fusil sur les canards qu'il avait
piqués, pour servir d'appelants, à quelques mètres de là. Il s'en
plaint aux chasseurs, les camarades de Coignet, qui ont lancé le chien de
ce dernier sur les appelants et qui lui crient : « Apporte, apporte
! » Langlais, mécontent de n'être pas écouté, tire un coup de
fusil sur le chien et le blesse. Alors Coignet, furieux s'élance sur
Langlais et le frappe à coups redoublés. C'est en vain que sa victime
crie « Grâce, grâce, je paierai votre chien », il assouvit
toute sa colère sous les yeux de ses camarades
sans pitié, qui ne cherchent pas même à le retenir. Bien plus, après
avoir laissé Langlais sur la place, il revient sur lui. Quand il a vu les
blessures de son chien, il recommence à le frapper et à déclarer qu'il
veut le noyer. Même, d'après le certificat du docteur-médecin, il
aurait dû se servir d'un instrument contondant, une pierre ou une poire
à poudre, pour assommer sa victime. Langlais a 42 ans, il a été plus de
15 jours sans pouvoir travailler, et sa guérison lui a nécessité des
dépenses considérables. Aussi le ministère public réclame-t-il contre
Coignet la sévérité de la justice.
Cependant.
M. Delangle, le défenseur de Coignet, a pu expliquer, par la colère et
une grande vivacité de caractère, les sévices de Coignet sur Langlais,
et le Tribunal, accordant des circonstances atténuantes, a condamné
l'inculpé à 100 fr. de dommages-intérêts envers la partie plaignante
et à 16 fr. d'amende seulement. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
Tribunal correctionnel de Caen.
-
Présidence de M. Lentaigne , Vice-président. M. Le Menuet
de la Jugannière, substitut de M. le procureur impérial,
occupant le siége du ministère public.
Audience
du samedi 13 août.
-
Marie-Anne-Aimée Delauney, femme Retout, demeurant à Ranville,
est prévenue d'avoir, à Ranville, dans le courant du mois de juillet
dernier, ouvert un débit de boissons à consommer sur place, sans
autorisation préalable.
Le
jour précisé dans la citation. la femme Retout servit à deux
militaires, et à un ouvrier de Ranville qu'ils avaient rencontré, un
litre de cidre et trois demi-tasses de café ; la dépense
totale des trois buveurs s'éleva à cinquante-cinq centimes.
Ces
faits sont avoués par la prévenue, qui affirme qu'elle croyait avoir le
droit de vendre des boissons à consommer dans sa maison, parce qu'elle le
faisait depuis plus de 20 ans, et qu'elle ignorait l'importance du décret
du 29 décembre 1851, qui lui interdit ce commerce.
Mais
le ministère public démontre que telle ne devait pas être son erreur,
parce qu'elle avait demandé, il y a quelque temps. une autorisation à M.
le préfet du Calvados, et que sa
demande avait été rejetée. Il est établi encore par des renseignements
que souvent les buveurs chassés des auberges régulièrement établies,
après l'heure fixée pour leur fermeture, se retirent chez la prévenue,
qui consent à les recevoir.
Malgré
ces renseignements, sur la plaidoirie du défenseur, le Tribunal abaisse
la peine jusqu'au minimum, et condamne la femme Retout à 6 jours de
prison et 25 fr. d'amende. Défenseur,
Me
Villey. (l’Ordre et la
Liberté)
Septembre
1865 -
L’église. -
La bénédiction de la nouvelle église
de Ranville a été faite, le dimanche 3 de ce mois, par Mgr l'évêque de
Bayeux.
(l’Ordre et la Liberté)
Février
1866 -
Un vol. - Durant
la nuit du 24 au 25 janvier dernier, on s'est introduit dans la cour du
domicile du sieur Paul Anne, dit Lepère, jardinier à Ranville, et l'on a
pris sous un appentis et dans une loge quatre poules et deux lapins. Les
volailles ont été égorgées sur place.
La
perte que le sieur Anne éprouve par ce vol est estimée à 15 fr.
environ.
Pendant
la même nuit, on s'est rendu également au domicile du sieur Godey,
journalier et sacristain, habitant la même commune, dans le but d'y
commettre aussi un vol de volailles, mais les efforts des voleurs n'ont
pas été couronnes de succès.
La
justice informe. ( Le Bonhomme Normand )
Mars
1866 -
Incendie. -
Dans la nuit du 24 au 25, vers une heure du matin, un incendie,
dont les conséquences sont déplorables, s'est manifesté au domicile de
la nommée Désirée Desloges, dentellière en la commune de Ranville.
On
pense que le feu couvait depuis plusieurs jours dans le sommier situé au
dessous du foyer de la chambre occupée par la femme Desloges, car au
moment où il s'est fait jour, le plancher de la maison s'est affaissé et
cette malheureuse femme s'est trouvée engloutie au milieu des décombres
avec deux de ses filles.
Une
d'elle, âgée de 8 ans, a été entièrement brûlée, une autre, âgée
de 15 ans, déjà très malade, est depuis ce moment quoique sans
blessures apparentes, dans une position désespérée, enfin la mère à
l'avant-bras droit fracturé.
Ces
deux dernières ont été transportées à l'Hôtel-Dieu, dans la journée
du 25, pour y recevoir les soins que nécessite leur fâcheuse
position.
Avril
1866 -
La mendicité. -
Dans la soirée de vendredi dernier, le nommé François Gousset,
âgé de 19 ans, né à Charchigné (Mayenne), presque sans vêtements ni
chaussures, et dans le dénuement le plus complet, a été arrêté
par le garde champêtre de la commune de Ranville, sur le territoire de
cette commune et conduit à la gendarmerie de Troarn.
Cet
individu n'avait pris aucune nourriture depuis 24 heures. Il a été
arrêté pour fait de mendicité.
Avril
1866 -
Au château. -
On nous annonce que la santé de M. Guernon-Ranville, ancien
ministre de Charles X, retiré à son château de Ranville près de Caen,
inspire les plus vives inquiétudes.
Septembre
1866 -
Les glaneuses. - La
semaine dernière, plusieurs femmes des environs de Ranville s'en
allèrent glaner furtivement dans un champ, dont les récoltes n'étaient
pas encore enlevées.
Par
malheur pour elles, le garde champêtre, qui faisait sa tournée dans la
contrée où elles étaient, les ayant aperçues, se dirigea vers elles
et, ayant pris leurs noms et prénoms, il leur déclara
procès-verbal. Il se dirigea également vers une autre glaneuse qui
était à l'écart des autres : il reconnut sa femme.
S'étant
approché d'elle et lui ayant montré son écusson pour faire connaître
sa qualité, il la somma, au nom de la loi, de lui déclamer ses noms et
prénoms, qualité, ainsi que ceux de son mari.
à
cette injonction de l'autorité communale, la femme dut, bon gré, mal
gré, obéir. Ensuite, le garde champêtre, qui est ferré sur ses
devoirs, lui ordonna de venir le trouver à son domicile,
à quatre heures du soir, pour être présente à la rédaction du
procès-verbal qu'il lui déclarait, afin d'y faire, si bon lui semblait,
tels dires, soutiens et observations qu'elle croyait nécessaires dans ses
intérêts.
Après
avoir fait évacuer le champ par les glaneuses, il se retira avec la
gravité d'un fonctionnaire qui connaît l'importance de ses fonctions.
Septembre
1866 -
Un accident. - Un
bien douloureux accident est arrivé, lundi dernier, dans l'après-midi,
en la commune de Ranville.
M.
Raoul Le Prévôt, fermier en cette commune, avait envoyé son petit
domestique, enfant âgé de 12 ans, nommé Laplanche, nettoyer
l'intérieur du pressoir. Cet enfant, ayant eu l'imprudence de tourner la
mécanique du treuil du pressoir, le mouvement qui en résulta ébranla la
lourde trappe qui sert à presser le marc et qui était placée debout sur
le mai, et la fit tomber sur le petit imprudent qui fut écrasé sur le
coup. Ce malheureux a causé une bien douloureuse impression dans la
commune.
Novembre
1868 -
Une adjudication. -
Il sera procédé, le samedi 5 décembre prochain, à midi, dans
l'une des salles de l'hôtel des anciens bureaux de la Préfecture, à
Caen, à l'adjudication, au plus offrant et dernier enrichisseur, de la
perception des droits de passage du bac de Ranville, sur la rivière de
l'Orne, dont le bail expire le 31 décembre 1868.
Octobre
1869 -
Fait divers.
- On commence
à apercevoir à la marée basse, les premières assises de la pile
central du pont de Ranville. On coule également le béton sur lequel
reposeront les culées des deux rives. Tout promet, paraît-il, vu le
temps favorable, que les travaux seront terminés pour le printemps
prochain.
Décembre
1869 -
Fait divers.
-
La crédulité la
plus déplorable règne encore en souveraine dans certaines communes
rurales, et il faut bien le dire, il en sera ainsi tant que l'ignorance et
la superstition régneront dans les campagnes.
Un
trop crédule cultivateur de la commune de Ranville, croit depuis plus de
trente années être en butte aux persécutions d'un sorcier, qui ne veut
pas quitter le pays et les communes
voisines. Les bestiaux et les moutons de cet infortuné cultivateur
viennent-ils à mourir du tac ou de la clavée, il pense toujours que
c'est le sorcier qui continue son oeuvré
de destruction.
Obsédé
par celle pensée, le cultivateur dont il s'agit ici, se réveilla
dernièrement dans un état difficile à décrire, il avait cru entendre
le sorcier entrer dans sa chambre. Il se leva vivement, et saisissant un
bâton qui se trouvait à sa portée, il se mit à faire une série de
voltes-faces, comme un homme qui voudrait écarter de nombreux
assaillants. Enfin, de guerre lasse, exténué de fatigue, la sueur au
front, il se décida à se remettre au lit. Le lendemain matin, il se
réveilla au milieu de plats, de verres, et de vitres brisés, et mit peut
être
encore tout ce dégât sur le compte du sorcier.
Il
y a environ un an, toute la commune d'Escoville était en rumeur. Une
belle nuit, on cria dans ce bourg, que le sorcier était dans le pays. Les
paysans s'arment de fourches, de bâtons
et de fusils. On fait feu, le sorcier n'est pas atteint. Il charme le feu,
s'écrie-t-on de toutes parts.
« Ne
tuez pas cette bête », crie tout à coup une voix effrayée. Le
sorcier n'était qu'un taureau, appartenant à un honorable cultivateur du
pays.
1870
- Un pont tournant. - Mis en service en 1870 du pont
tournant de Ranville. Sa construction avait été décidée en 1867 par le
Conseil Général du Calvados. Il avait été conçu et dessiné par le
plus grand constructeur d'ouvrages métalliques de l'époque, Gustave
Eiffel.
Son
tablier de plus de 66 mètres, fabriqué au Creusot, reposait sur une pile
centrale de 7 m. 90 de diamètre, contenant un mécanisme de
rotation faisant pivoter le pont à la force des bras de deux hommes, et
pivotant à angle droit, pour s'aligner dans le lit de l'Orne et dégage
deux passes de 28 m. 80, utilisées par les petits paquebots à vapeur qui
assuraient une liaison maritime .
Le
pont de Ranville était à voie unique et étroite, il restera
définitivement verrouillé dans sa position à la circulation terrestre
en 1910. Il était prévu pour supporter le passage de charrois de 5
tonnes par essieu. Il fut renforcé en 1892 pour le passage des petit
trains de 72 tonnes.
Le
pont pivotant fut démoli à l'automne de 1971, le nouveau pont fut ouvert
à la circulation le 19 juin 1972.
Février
1870 -
Fait divers. -
Sur le territoire de la commune de Ranville,
dimanche dernier, on a trouvé dans l'Orne le cadavre d'une femme, âgée
de 30 ans environ, et inconnue. La mort peut remonter à une
vingtaine de jours.
Octobre
1872 -
Avis aux cultivateurs.
- Prière
présente est faite aux cultivateurs qui auraient à se plaindre des
ravages des campagnols, de ne pas employer l'acide arsénieux
pour détruire ces rongeurs. Quelques cultivateurs s'étant servis de
cette matière vénéneuse pour chauler du grain qu'ils introduisaient
ensuite dans des trous à souris,
il en est advenu ceci : des perdrix ont becqueté ce grain et sont mortes
empoisonnées. En une seule journée, plus de trente perdrix ont ainsi
succombé, et l'autopsie n'a laissé
aucun doute sur les causes de
l'empoisonnement.
Décembre
1872 -
Café chantant.
- Le
ministre de l'intérieur vient d'engager les, fonctionnaires et
agents auxquels incombent particulièrement la surveillance des cafés
concerts, de veiller avec un redoublement de zèle et d'attention, à ce
que les chansons obscènes, les saynètes graveleuses et tous les
divertissements enfin pouvant porter atteinte à la morale ou à l’ordre
public, soient éliminés des programmes.
Décembre
1872 -
Pluies et récoltes.
- Les
pluies torrentielles tombées presque sans interruption depuis plus d'un
mois ont produit dans notre pays de déplorables effets. Beaucoup de
cultivateurs n'ont pu encore terminer leurs semailles de blé, ailleurs le
blé n'a point levé, et on n'a plus d'espoir
que dans les blés
d'avril, qui sont loin de présenter les mêmes avantages. Les
colzas, en général, ne paraissent pas trop se ressentir de cette
submersion temporaire.
La
plupart des pommes à cidre sont recueillies. On parle de prix assez
élevés, se balançant généralement de 3 fr. 50 à 4 fr. le
demi-hectolitre. On nous fait espérer des arrivages prochains des îles
anglaises, qui, sans doute, feront tomber les prix ci-dessus mentionné.
Les
pommes de terre sont loin de répondre pour la qualité, aux espérances
qu'elles avaient fait concevoir, mais on nous assure que plusieurs
départements voisins sont sous ce rapport beaucoup plus favorisés
que le nôtre. Enfin, espérons n'est-il pas un pronostic campagnard qui
dit : hiver pluvieux, été abondant ».
Décembre
1872 -
Cartes-poste.
- Il
va être établi des cartes-poste qui seront vendues par l'administration
au prix de 10 centimes et qui circulerons en franchise dans tout le
territoire français. Sur ces cartes on met l'adresse d'un côté, et
quelques lignes de l'autre. Elles existent déjà en Suisse et en
Angleterre, où elles rendent les plus grands service.
Décembre
1872 -
Récompenses.
- La Société
pour l'instruction élémentaire (siège à Paris), dans sa séance
annuelle, a récompensé les instituteurs du Calvados dont les noms
suivent : Rappels de médailles de bronze : MM. Gaugain, instituteur à
Louvigny, et Marie, instituteur à Campandré-Valcongrain.
— Médaille de
bronze : M. Lavolley, instituteur à Ranville.
— Mentions
honorables : MM. Leboucher, instituteur à Jort, et Marie, instituteur à
Lisores.
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