15 Octobre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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RANVILLE

Canton de Cabourg

Les habitants de la commune sont les Ranvillais et Ranvillaise


Mai 1876   -  Armée.  -  Le fusil Gras ou chassepot modifié vient d'être distribué à toutes les troupes du 3e corps. Contrairement à l'ancien fusil, celui-ci a le canon et les capucines bleu foncé. La batterie est en métal poli. Quant au fonctionnement, il est, à peu de chose près, le même que pour le chassepot, mais le fusil Gras est bien moins sujet à s'encrasser, et on sait que c'était là le défaut principal de l'arme dont se servaient depuis quelques années les troupes français.

 

Mai 1876   -  Nos récoltes.  -  La longue période de sécheresse que nous avons subie pendant près d'un mois avec grands vents d'amont continuels et très-froids, inspirait des craintes sérieuses à l'agriculture : plantes légumineuses et fourragères, prairies naturelles et artificielles, tout semblait dépérir sur pied faute d'humidité. Le temps vient heureusement de  changer, il est à l'eau. Dans le Midi, il pleut beaucoup, les orages sont à redouter.

 

Mai 1876   -  Incendie.  -  Vendredi, vers onze heures du soir, un violent incendie a éclaté à Ranville. En très peu de temps, les flammes, poussées par le vent, envahirent trois groupes de maisons. A deux heures du matin, les progrès du fléau dévastateur étaient arrêtés, et à quatre heures tout danger avait disparu. 

La pompe d'Amfréville, accompagnée de M. Viger, a aidé puissamment celle de Ranville. Les pertes s'élèvent environ à 9,000 fr., en partie assurées. 

Le maire, le curé, les religieuses, l'instituteur, le garde champêtre et quelques conseillers étaient des premiers sur les lieux. Tout le monde a fait son devoir. Le nommé Lesueur  fils s'est particulièrement distingué en opérant le sauvetage du mobilier. L'on présume que le sinistre es0t dû à l'imprudence d'un homme qui serait entré dans une cave avec une lumière. 

On a fort remarqué que, pendant le plus fort de l'incendie, le nommé Edmond Harvieux, gendre d'un des incendiés, au lieu de porter secours, s'était, avec un de ses enfants, réfugié en chemise chez un voisin, où il a été trouvé, à une heure du matin, couché tranquillement, pendant que sa femme cherchait à sauver le mobilier de son père, qui n'a pas brûlé.  

 

Mars 1877   -  Suicide par amour.  -  Nous avons dans un de nos derniers numéros parlé d'une petite fille qui avait disparu du domicile de ses parents. Lundi dernier, on a trouvé dans la rivière l'Orne, commune de Ranville, le cadavre, d'une jeune fille, âgée de 17 ans ½, elle se nomme Elisa Isabelle, blanchisseuse, et demeurait chez ses parents, à Caen, rue Saint-Jean. Cette fille était recherchée en mariage par un jeune homme, mais il paraît que les parents de la fille s'opposaient à cette union, et que c'est poussée par le désespoir qu'elle s'est jetée dans l'Orne, à Caen, le 2 février dernier. 

Avant d'accomplir son funeste dessein, cette jeune fille avait écrit deux lettres, l'une adressée à son amant, et l'autre à une camarade, dans laquelle elle chargeait celle-ci de prévenir ses parents de sa résolution. Elle manifestait ses regrets de quitter la vie et déclarait qu'elle ne pouvait plus supporter l'existence en présence de l'opposition opiniâtre qu'elle rencontrait chez parents dans ses projets d'union.  

 

Mars 1879   -  Correspondance.  -  La lettre suivante rectifie un article de notre dernier numéro : 

« M. le comte de Guernon-Ranville, ancien ministre de Charles X, n'a pas eu d'enfants, il n'a eu qu'un neveu, M. le comte Charles de Guernon-Ranville, ancien sous-préfet, à Mortain,  qui seul a le droit de porter le titre de comte et de s'appeler de Guernon-Ranville, et une nièce, sœur du précédent, Mlle de Guernon-Ranville, aujourd'hui Mme Colmiche, qui habite Ranville. Mme la Marquise de Viaris, née de Guernon, qui vient de mourir, ne peut donc être la petite-fille de l'ancien ministre. »  

 

Août 1879  -  Carrières et tourbières.  -  Les carrières souterraines, telles que celles d'Allemagne, de la Maladrerie, de Fontaine-Henry et de Saint-Pierre-Canivet sont l'objet d'une surveillance toute spéciale. Les carrières à ciel ouvert, beaucoup plus nombreuses et bien moins régulièrement exploitées, ne peuvent être surveillées d'aussi près. Un grand nombre d'exploitants négligent de produire la déclaration prescrite par le décret du 26 décembre 1855, et par suite l'existence même de leurs travaux reste souvent ignorée du service des mines, il en est de même des accidents qui peuvent s'y produire. Heureusement, les carrières à ciel ouvert ne demandent pas, en général, des précautions bien grandes. 

A la suite de deux accidents survenus, les 19 octobre et 27 novembre 1878, dans les carrières abandonnées de Ranville et dans les carrières d'Hérouvillette, les propriétaires ont été mis en demeure de mettre des clôtures aux abords des points dangereux. L'exécution de ces clôtures se poursuit, sous la surveillance du service des mines, et sera prochainement achevé.

L'extraction de la tourbe, dans les marais de Vimont et de Chicheboville, tend à se réduire depuis qu'on a cessé d'employer ce combustible dans la tuilerie du Fresne-d'Argences. Les produits obtenus en 1878 représentent, sur les lieux, une valeur de 5 à 6,000 francs.

 

Juin 1880  -  Les orages.  -  Nous traversons en ce moment une déplorable période de mauvais temps. Jeudi et vendredi derniers, des orages d'une extrême violence ont éclaté sur plusieurs points du département et y ont causé des accidents. Vendredi, la foudre est tombée dans la plaine de Moult-Argences sur une maison non habitée, dans laquelle s'étaient réfugiés six ouvriers et un berger. Les nommés Henri-Félix, dit Caudelair, berger à Moult ; Amand Bornier, carrier à Bellengreville, et Hippolyte Houel, carrier à Benouville, ont eu des contusions et des brûlures graves et sont restés longtemps sans connaissance : les autres en ont été quittes pour la peur. La toiture de la maison a été défoncée et les vitres ont été brisées. Il avait été déposé en ce lieu trois kilogrammes de poudre de mine dans un baril. Par un hasard providentiel, la foudre ne les a pas atteints. 

A Ranville, la foudre a traversé la toiture d'une maison et, arrivée au rez-de-chaussée, est sortie par la fenêtre en passant devant une jeune fille en train de travailler et qui n'a eu que la  peur. Les carreaux ont été tous cassés, à l'exception d'un seul que la foudre a percé d'un trou parfaitement rond. A Caen, le tonnerre s'est abattu sur la barque du batelier qui habite à l'extrémité du cours Cafarelli. L'embarcation a été séparée en deux parties par le choc et a coulé. 

A Caumont, l'orage s'est déchaîné avec une violence extrême. Les chemins charriaient des masses d'eau, les ruisseaux ordinaires sont bientôt devenus des torrents. Dans les jardins, les dégâts ont été grands, les herbes sont roulées, sur certains points, les récoltes ont été hachées. 

Dans l'arrondissement de Lisieux, sur divers points de la contrée, et notamment sur les communes de Manerbe, de Coquainvilliers et du Torquesne, la grêle est tombée avec une violence inouïe et a haché les blés. Les grêlons avaient l'épaisseur d'une grosse noisette. Les dégâts sont considérables et montent à plus de 60,000 francs.  

 

Juillet 1880  -  Les orages.  -  Samedi soir, un orage épouvantable à éclaté sur Caen et une partie du Calvados. A Caen, les rues de la ville ont été transformées en torrents  et l'eau a envahi beaucoup de maisons. Des arbres ont été renversés par l'ouragan, notamment près de l'école de natation, ainsi qu'à Louvigny 

Dans les communes d'Hérouvillette et Ranville, les colzas, blés, sarrasins, ont été broyés par la grêle.

Le canton d'Évrecy a beaucoup souffert. Les blés, les orges sont roulés et hachés, les seigles, plus avancés, ont la paille moins altérée, mais les sarrasins sont endettés et absolument perdus. Les avoines n'ont plus d'épis, les colzas sur pied sont émondés, ceux qui étaient coupés sont aux trois quarts battus. L'écorce des jeunes pommiers est même détachée du tronc dans les endroits où les grêlons ont frappé. C'est un désastre complet. Les communes les plus frappées sont : Sainte-Honorine-du-Fay , Maizet, Avenay, Esquay, Vieux, Maltot  et Feuguerolles. A Hamars, les récoltes des quatre principales fermes sont complètement détruites et non couvertes par assurances.

Dans le canton de Ryes, on évalue à plus de trente mille francs les dégâts causés par la grêle.

A Fontaine-Etoupefour, les dégâts s'élèvent à 30 000 fr. A Argences, la foudre a tué une jument appartenant au sieur Deschamps, maître d'hôtel.  A Billy. elle est tombée sur la maison du sieur Bisson, a dérangé un lit dans lequel étaient couchées deux personnes, mais n'a fait que de légers dégâts. A Livarot, elle a brûlé une meule de foin. A Trouville, il y a eu un véritable déluge.

A Goustranville, la foudre a tué une jument appartenant à M. Gosselin. A Dozulé, les marronniers placés de chaque côté de l'église ont été rompus.

Cet orage a aussi occasionné de grands dégâts dans le canton de Balleroy : la foudre est tombée plusieurs fois, et a renversé, à Balleroy, deux personnes qui se trouvaient dans un  champ, sans leur faire néanmoins de graves blessures. A Castillon, par suite de la foudre, le feu a pris à une boulangerie dépendant de la ferme de M. Pelcerf. Perte 600 fr. Assurée.

A Honfleur et les environs, notamment du côté de Gonneville, l'orage a fait des dégâts considérables. Rue Boudin, à Honfleur, une petite fille a été renversée par la masse d'eau qui, de la côte, se précipitait par cette rue en pente. Sans le prompt secours d'un habitant du quartier qui fut assez heureux pour ressaisir l'enfant qui disparaissait entraînée par le courant, il est certain qu'elle n'eût pu d'elle même échapper au danger qui la menaçait.

Le préfet rappelle aux maires dont les communes ont subi des pertes, qu'ils doivent adresser à la préfecture une demande de secours, indiquant nominativement les cultivateurs sinistrés et la perte de Chacun. Dans la même pétition, ils feront connaître les noms de deux cultivateurs d'une commune voisine les plus aptes à assister les contrôleurs dans l’estimation des  pertes.

 

Octobre 1880  -  Avis aux réservistes.  -  Les gendarmes de Troarn ont, en vertu d'un bulletin de recherche, procédé à l’arrestation du nommé Pierre-Emile-Eugène Lecourtois, 29 ans, né à Ranville, insoumis de la classe de 1872, lequel, comme réserviste, ne s'est pas présenté pour accomplir la période de vingt-huit jours, au mois de septembre dernier. Interrogé par les gendarmes, il leur à déclaré qu'au moment de l'appel des réservistes, il se trouvait dans le département de l'Aisne, et que, n'ayant pas d'argent pour se rendre à destination, il ne s'était pas dérangé et avait travaillé pendant ce temps, afin d'acquérir les fonds nécessaires pour revenir chez ses parents, à Ranville.  

 

Juin 1881  -  Instruction et service militaire.  -  La Chambre des députés vient de repousser le projet de loi qui avait pour but de réduire à 3 ans la durée du service militaire. La loi établissant l'enseignement primaire gratuit dans toutes les écoles publiques vient d'être promulguée et sera mise en vigueur à la rentrée prochaine. 

 

Juin 1881  -  Menaces de mort.  -  Dimanche, dans l'après-midi, les nommés Émile Lecourtois et Auguste Legrand entrèrent chez le sieur Ducellier, cafetier au pont de Ranville, à leur table vint bientôt s'asseoir Émile Guernet, journalier. Une discussion s'éleva entre Legrand et Guernet, celui-ci sortit du café, mais y rentra bientôt avec un bâton à la main. Quand Legrand et Lecourtois sortirent, il les attaqua, la rixe fut de courte durée. Mais plus loin, Guernet les rejoignit-et leur lança des pierres. Il fit à Legrand une grave blessure à la tête. La  gendarmerie de Troarn ayant été informée de cette agression, le brigadier, accompagné d'un gendarme, se rendit le soir chez Guernet pour l'interroger, mais celui-ci se saisissant d'un fusil chargé mit le brigadier en joue et le menaça de tirer sur lui. Le brigadier se retira, mais fit prévenir les 3 gendarmes de la brigade, la maison fut cernée et le lendemain matin on procéda à l’arrestation de Guernet.

 

Novembre 1881  -  L’hiver.  -  D'après de récents avis des diverses, agences météorologique les plus dignes de foi, l'hiver de cette année sera l'un des plus rigoureux du siècle, du commencement de décembre à la mi-février, le froid serait très vif, la neige est déjà apparue dans l’Est de la France. Elle est tombée dimanche à Lisieux.

 

Novembre 1881  -  Instruction primaire.  -  Un décret porte que chaque commune va recevoir une subvention extraordinaire destinée à lui rembourser la somme qu'elle doit prélever sur ses revenus ordinaires pour la gratitude de l'instruction.

 

Décembre 1881  -  Un drôle de pont.  -  Le service vicinal ferait bien de s'occuper un peu du pont du chemin du Bac-du-Port qui se trouve sur la route de Dives au pont de Ranville, dans la traverse de cette dernière commune. Il va certainement s'effondrer un de ces jours, et déjà plusieurs accidents ont failli s'y produire. On a, il est vrai, interdit aux grosses voitures de passer dessus. Il faudra bientôt faire la même défense aux voitures légères ainsi qu'aux piétons, et suspendre ainsi toute circulation sur un chemin très fréquenté. Il nous semblait pourtant que le service vicinal avait pour mission d'assurer les communications et non pas de les interrompre.  

 

Mai 1885  -  C’est a ne pas croire.  -  Depuis le commencement de l'année, dans le hameau du Marequet, dépendant de la commune de Ranville, il a été volé à MM. Marivint, en deux fois, cinq lapins et une poule ; Godard, une dinde et des poules ; Lepage, deux canards et une dinde ; Osmond, trente francs ; de Brie, quatorze lapins ; Bourdon, deux lapins ; à Mme Dusoir, cinquante bouteilles de vin ; à Mme Truffaut, trois canards et un lapin. 

Pas un seul voleur n'a été découvert. Cependant il y a dans la commune un jeune garde champêtre bien paye et les gendarmes de la brigade de Ouistreham qui visitent la commune plusieurs fois la semaine.

 

Juillet 1889.   -   Triste histoire.   -   Ce que nous allons raconter se serait passé, il y a quelque temps, du côté de Ranville. Un valet, déjà âge, marié et père de famille, dit-on, poursuivait de ses obsessions une jeune servante de la ferme. La fillette, honnête et laborieuse, les repoussait avec horreur. Ne pouvant rien obtenir, il paraît que ce misérable, aidé d'une femme de la ferme, aurait fait boire l'enfant jusqu'à ce qu'elle tombât ivre-morte. Alors, profitant de son état, il se serait jeté sur elle et aurait assouvi sa passion. 

La pauvre fille, tant on l'avait fait boire, n'eut conscience de rien. Mais quelque temps après, se sentant blessée, elle serait allée consulter un médecin qui l'aurait éclairée sur sa triste situation. Ni elle ni ses parents n'osèrent porter plainte.

Une personne indignée, en apprenant ce qui s'est passé, a dù porter plainte au parquet. La misérable brute, son forfait accompli, a disparu, mais il ne serait pas difficile de découvrir sa retraite, si on voulait.

Quant à celle qui s'est fait, dit-on, sa complice, elle a été depuis appelée à rendre compte de son odieuse action au juge suprême. ( Bonhomme Normand)

 

Octobre 1891  -  Silence éloquent.  -  Les habitants de Ranville ont offert par souscription une épée au propriétaire du château de cette commune, M. de Brie, qui vient d'être nommé général de brigade. Dimanche, M. de Brie leur faisait à son tour servir un banquet de 300 couverts. Au dessert, le nouveau général s'est levé et, dans une patriotique allocution, a remercié les habitants. Quand il a eu terminé, tous les regards se sont portés vers le maire de Ranville, qui occupait une des places d'honneur. On attendait de lui une réponse à l'allocution de M. de Brie. Mais il a observé un éloquent silence, au grand étonnement de ses administrés, qui le croyaient plus bavard que ça, surtout après un bon repas, non moins bien arrosé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1892  -  Circulation interdite.  -  Par suite des travaux pour le tramway de Dives à Luc, la circulation est interdite jusqu'au 1er avril, sur la partie du chemin comprise entre la rive gauche du canal de Caen à la Mer et l'origine du chemin de grande communication n° 57, du pont de Ranville à Dives, par Sallenelles, au haut de la côte de Longueville.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1892  -  Une supplique.  -    Les habitants du littoral, lésés par l'interdiction du pont de Ranville, se demandent, de la façon dont marchent les travaux, s'il sera livré à la circulation dans le délai indiqué, et pensent, avec raison, qu'on eût dû apporter le matériel nécessaire aux travaux avant l'interdiction. Les intéressés supplient l'administration de bien vouloir faire activer ces travaux, car c'est un comble d'interdire un passage aussi fréquenté pour un tramway qui le sera peu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Vol de dynamite.  -  Les gendarmes de Ouistreham ont arrêté un nommé Gendran, 35 ans, ouvrier terrassier à Ranville. Il était employé aux travaux de terrassement pour le tramway, mais avait depuis quelques jours quitté son travail. On a trouvé sur lui deux cartouches de dynamite, des capsules et de la mèche, dix autres cartouches, enveloppées dans un mouchoir de poche, ont été découvertes dans sa chambre. Gendran, qui était en état d'ivresse lors de son arrestation, a déclaré qu'il avait dérobé ces cartouches chez l'entrepreneur des travaux de la digue, à Cherbourg, chez lequel il a travaillé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1892  -  Fête.  -  Dimanche et lundi de Pentecôte, grande fête au pont de Ranville. Tir aux coqs et aux canards et pigeons. Jeux, divertissements. Bal public. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1893  -  Tramway Decauville.  -  La ligne de Caen à Bénouville fonctionne. Ce tramway dessert, d'un côté : Caen, Calix, Hérouville, Blainville et Bénouville ; de l'autre : Ouistreham, Riva-Bella, Colleville, Bréche-d'Hermanville, Lion et le Haut-Lion. 

Enfin, de l'autre côté du Canal : Ranville, Amfréville, Sallenelles, Merville, Le Home et Cabourg, avec correspondances avec les lignes de l'Ouest et de la Mer. Dimanche, il y a eu foule de voyageurs. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1893  -  Cour d'assises du Calvados.   -  Vol qualifié.  -   François Fouques, 35 ans, cultivateur à Ranville ; François Fremin, 31 ans, charron, Numa Breville, 49 ans, carrier ; Auguste Beaumont, 48 ans, domestique ; femme Breville, 56 ans, couturière, demeurant tous à Hérouvillette, et François Nemèse, dit Kroumir, journalier à Lingèvres, ont littéralement dévalisé les environs de Bavent. Ils ont été condamnés ; Fouques, à 5 ans de travaux forcés ; Fremin, Breville et Beaumont, à 4 ans de prison ; Nemèse à 3 ans. La femme Breville a été acquittée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1894  -  C’est a ne pas croire.   -  Lundi de la semaine dernière, la nuit tombée, le tramway â destination de Dives allait s'engager sur le pont de Ranville, lorsqu'on s'aperçût, à quelques mètres de la rivière, qu'il était ouvert. Un accident épouvantable aurait pu se produire si le mécanicien n'avait pas fait à temps machine en arrière. On force bien les chemins de fer à faire garder les simples passages à niveau, et on n'oblige pas les tramways à surveiller le passage d'un pont, autrement que par une prescription qu'un employé en goguette peut bien oublier. C'est à  ne pas croire. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1895  -  Pauvre vieux.   -  Un vieillard de Ranville, Louis Duroy, 76 ans, qui ne pouvait travailler, avait demandé, il y a trois semaines, des secours à la commune. Ces secours ne sont pas venus, il s'est tué samedi d'un coup de fusil dans la bouche. Voilà qui montre combien est défectueuse l'organisation de l'assistance dans nos campagnes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Pas de bureau de bienfaisance.   -   Nous avons dit, dans notre dernier numéro, qu'un vieillard de Ranville, Louis Duroy, 76 ans, réduit à la misère et ne pouvant obtenir de secours, s'était suicidé. On nous écrit à ce propos que la commune de Ranville, qui cependant a beaucoup de ressources, n'a pas de bureau de bienfaisance. Après la mort de ce vieillard, va-t-on enfin en établir un ? (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1895  -  Un père tué par son fils.  -  Les époux Godard exploitent à Ranville un important faisant valoir. Ils sont très connus à Caen où ils écoulent les produits de leur ferme. Louis Godard se livrait à la boisson, pour s’étourdir, dit-on, car il n'était pas heureux du côté de sa femme qu'il aurait épousée, en reconnaissant une fille qui avait 14 ans de moins que lui, c'est-à-dire que si l'enfant avait été pour Godard, il l'aurait eue à 13 ans. Donné sous toutes réserves, à cause de l'étrangeté du fait.

Jeudi matin, la dame Godard était allée à Hérouvillette à l'enterrement de son frère, son fils Victor l'avait accompagnée. Godard était resté à la maison et avait bu. 

Au retour, une querelle s'éleva pendant le déjeuner. Godard se leva de table, un couteau à la main, pour se jeter sur sa femme. Le fils prit un bâton pour défendre sa mère et en frappa son père, puis il prit un couteau et lui en porta plusieurs coups dont un dans l'aine. Une artère fut coupée, Godard tomba baigné dans son sang et mourut quelques minutes après.

On prétendit d'abord que c'était Godard, en se débattant, qui s'était tué. Mais Victor Godard avoua bientôt que c'était lui qui avait frappé son père sans intention de lui donner la mort.  Le fils Godard passe, dans le pays, pour avoir de mauvais instincts, aussi ce drame n'a pas surpris personne. Le parricide a été arrêté et passera aux assises de mai. La dame Godard, qui avait été aussi arrêtée, a été remise en liberté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1895  -  Déraillement du tramway du Calvados.  -  Samedi, le tramway partant de Bénouville à 2 h. 47 du soir, à destination de Dives, a déraillé en arrivant en gare de Ranville, au passage de l'aiguille de la voie de garage. Il n'y a eu aucun accident de personnes. Ce déraillement, dû à la malveillance, est attribué à l'enlèvement du boulon servant à fixer la pointe de l'aiguille au rail. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1895  -  Les années bissextiles.  -  Tout le monde sait que l'année prochaine sera bissextile, son millésime étant divisible par quatre. Mais ce que l'on sait peut-être moins généralement, c'est que ce sera la dernière bissextile du siècle, l'année séculaire, celle qui clôturera le dix-neuvième siècle, l'année 1900, ne le sera pas, et nous devrons attendre huit ans pour revoir un mois de février ayant 29 jours. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1898  -  Crime ou accident.  -   On a retiré de l'Orne, à Ranville, village des Carrières, le cadavre du sieur Hyacinthe Lacroix, 22 ans, garçon boulanger à Audrieu. Ce  jeune homme, trouvant qu'il ne gagnait pas assez, était arrivé à Caen, le 5 mai, pour y chercher une place. Dans la journée, il était allé voir son frère, employé, rue de la Gare, et lui avait donné, pour le soir, rendez-vous auquel il ne vint pas. 

Depuis on ne l'avait pas revu. Son corps a séjourné plusieurs jours dans l'eau. On n'a retrouvé sur lui que 1 fr. 50, alors qu'il devait posséder davantage. Une montre et une chaîne ont, en outre, disparu. On ne sait encore s'il y a eu crime ou accident. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Mort accidentelle.  -   Le nommé Pierre Durand, journalier, 47 ans, est tombé, dimanche soir, dans une carrière de Ranville, profonde de 15 mètres et s'est tué. Durand laisse une veuve et sept enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Coupables sans le savoir.   -  Au mois d'août, les époux Guillemette, journaliers à Ranville, avaient remis au sieur Cabouret, voiturier de Bavent, des lapins de garenne qu'il donna à vendre à la dame Bebin, marchande à Caen. Comme les autres marchands et comme elle l'avait toujours fait, elle les mit en vente à son étalage. Quelle ne fut pas la surprise de toute le monde en recevant, quelque temps après, des assignations pour comparaître en police correctionnelle sous l'inculpation de colportage et vente de gibier en temps prohibé. Tous les trois ont été condamnés à 50 fr. d'amende chacun. C'est par une lettre anonyme que le parquet a été prévenu, il en pleut, parait-il, rue Saint-Jean. 

— Un bonhomme qui n'en est pas encore revenu non plus, c'est le père Eugène Brière, 67 ans, menuisier à Bonnebosq. Énervé d'entendre un chat-huant crier autour de sa maison et de ses poulets, il prit son fusil et envoya du plomb dans l'aile du chat-huant. Le père Brière fut dénoncé, et poursuivi pour délit de chasse. Résultat : 20 fr. d'amende et confiscation du fusil… Pour avoir tiré sur un chat-huant, le père Eugène n'en revient.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Une victime de l’alcool.  -   Vendredi, le nommé Michel Hallot, 45 ans, saisonnier à Ranville, était venu à Caen avec sa femme. Ils y prirent de nombreux sous de café. Vers 7 heures du soir, ils se quittèrent aussi gris l'un que l'autre.

Hallot resta à Caen fort tard. Vers minuit, revenant chez lui, il trouva, à la sortie de la ville, sa femme couchée dans une flaque d'eau. Il la rapporta à Ranville sur son dos, puis retourna, dit-il, chercher des effets qu'il avait laissés à l'endroit où il avait rencontré sa femme. En rentrant chez lui, le matin, il trouva sa femme morte. L'enquête a établi que cette mort était due à l'ivresse et au froid. La femme Hallot s'enivrait fréquemment et tombait de mal. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1900   -   Découverte de cadavre.  -  Samedi, on a trouvé dans l'Orne, à Ranville, hameau de Longueval, le cadavre d'une femme de 65 à 70 ans, de forte corpulence, portant une chemise coton blanc marquée aux initiales C. P. Le corps ne portait aucune trace de violence. On n a trouvé ni papiers, ni autre objet sur le cadavre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Cadavre reconnu.  -  Nous avons annoncé dans notre dernier numéro qu'on avait trouvé, dans la rivière l'Orne, à Ranville, le cadavre d'une femme de 65 à 70 ans. L'identité est établie. C'était celui de la demoiselle Lepley, rentière, âgée de 72 ans, demeurant rue Caponière, à Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Suicide ou accident.  -  On a repêché de la rivière l'Orne, à Ranville, hameau de Longueval, le cadavre d'un individu, dont l'identité n'a pu être établie et qui était porteur d'une somme de 13 fr. 45 et d'une montre en argent. Le corps ne portant aucuns trace de violence, la mort parait être le résultât d'un suicide ou d'un accident. (Source : Le Bonhomme Normand)

CAEN.   -   Les Bords de l'Orne, le Pont de  Ranville

130   -   Châteaux du Calvados

Château de RANVILLE

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