Mai
1876
-
Armée. -
Le fusil Gras
ou chassepot modifié vient d'être distribué à toutes les troupes du 3e
corps. Contrairement à l'ancien fusil, celui-ci a le canon et les
capucines bleu foncé. La batterie est en métal poli. Quant au
fonctionnement, il est, à peu de chose près, le même que pour le
chassepot, mais le fusil Gras est bien moins sujet à s'encrasser, et on
sait que c'était là le défaut principal de l'arme dont se servaient
depuis quelques années les troupes français.
Mai
1876
-
Nos récoltes. -
La longue
période de sécheresse que nous avons subie pendant près d'un mois avec
grands vents d'amont continuels et très-froids, inspirait des craintes
sérieuses à l'agriculture : plantes légumineuses et fourragères,
prairies naturelles et artificielles, tout semblait dépérir sur pied
faute d'humidité. Le temps vient heureusement de changer, il est à
l'eau. Dans le Midi, il pleut beaucoup, les orages sont à redouter.
Mai
1876
-
Incendie. -
Vendredi, vers
onze heures du soir, un violent incendie a éclaté à Ranville. En très
peu de temps, les flammes, poussées par le vent, envahirent trois groupes
de maisons. A deux heures du matin, les progrès du fléau dévastateur
étaient arrêtés, et à quatre heures tout danger avait disparu.
La
pompe d'Amfréville, accompagnée de M. Viger, a aidé puissamment celle
de Ranville. Les pertes s'élèvent environ à 9,000 fr., en partie
assurées.
Le
maire, le curé, les religieuses, l'instituteur, le garde champêtre et
quelques conseillers étaient des premiers sur les lieux. Tout le monde a
fait son devoir. Le nommé Lesueur fils s'est particulièrement
distingué en opérant le sauvetage du mobilier. L'on présume que le
sinistre es0t dû à l'imprudence d'un homme qui serait entré dans une
cave avec une lumière.
On
a fort remarqué que, pendant le plus fort de l'incendie, le nommé Edmond
Harvieux, gendre d'un des incendiés, au lieu de porter secours, s'était,
avec un de ses enfants, réfugié en chemise chez un voisin, où il a
été trouvé, à une heure du matin, couché tranquillement, pendant que
sa femme cherchait à sauver le mobilier de son père, qui n'a pas
brûlé.
Mars
1877
-
Suicide par amour. - Nous
avons dans un de nos derniers numéros parlé d'une petite fille qui avait
disparu du domicile de ses parents. Lundi dernier, on a trouvé dans la
rivière l'Orne, commune de Ranville, le cadavre, d'une jeune fille,
âgée de 17 ans ½, elle se nomme Elisa Isabelle, blanchisseuse, et
demeurait chez ses parents, à Caen, rue Saint-Jean. Cette fille était
recherchée en mariage par un jeune homme, mais il paraît que les parents
de la fille s'opposaient à cette union, et que c'est poussée par le
désespoir qu'elle s'est jetée dans l'Orne, à Caen, le 2 février
dernier.
Avant
d'accomplir son funeste dessein, cette jeune fille avait écrit deux
lettres, l'une adressée à son amant, et l'autre à une camarade, dans
laquelle elle chargeait celle-ci de prévenir ses parents de sa
résolution. Elle manifestait ses regrets de quitter la vie et déclarait
qu'elle ne pouvait plus supporter l'existence en présence de l'opposition
opiniâtre qu'elle
rencontrait chez parents dans ses projets d'union.
Mars
1879
-
Correspondance. -
La lettre
suivante rectifie un article de notre dernier numéro :
«
M. le comte de Guernon-Ranville, ancien ministre de Charles X, n'a pas eu
d'enfants, il n'a eu qu'un neveu, M. le comte Charles de Guernon-Ranville,
ancien sous-préfet, à Mortain, qui seul a le droit de porter le
titre de comte et de s'appeler de Guernon-Ranville, et une nièce, sœur
du précédent, Mlle
de
Guernon-Ranville, aujourd'hui Mme Colmiche, qui habite Ranville. Mme la
Marquise de Viaris, née de Guernon, qui vient de mourir, ne peut donc
être la petite-fille de l'ancien ministre. »
Août
1879 -
Carrières et tourbières. -
Les carrières
souterraines, telles que
celles d'Allemagne, de
la Maladrerie, de
Fontaine-Henry et de
Saint-Pierre-Canivet
sont l'objet d'une
surveillance toute
spéciale. Les carrières à
ciel ouvert, beaucoup plus nombreuses et bien
moins régulièrement
exploitées, ne
peuvent être surveillées d'aussi près.
Un grand nombre d'exploitants
négligent de
produire la
déclaration prescrite par
le décret
du 26
décembre 1855,
et par suite l'existence même
de leurs travaux reste souvent
ignorée du service des mines,
il en
est de
même des
accidents qui peuvent
s'y produire. Heureusement, les
carrières à
ciel ouvert ne demandent
pas, en
général, des précautions
bien grandes.
A
la suite de
deux accidents survenus, les
19 octobre
et
27 novembre 1878,
dans les carrières
abandonnées de Ranville
et dans
les carrières d'Hérouvillette,
les propriétaires
ont été mis
en demeure de
mettre des
clôtures aux abords des points
dangereux. L'exécution de
ces clôtures
se poursuit,
sous la
surveillance du service des
mines, et sera
prochainement achevé.
L'extraction
de la
tourbe, dans les
marais de Vimont
et de Chicheboville, tend à
se réduire
depuis qu'on a cessé
d'employer
ce combustible
dans la
tuilerie du
Fresne-d'Argences. Les
produits obtenus en 1878 représentent,
sur les lieux,
une valeur de
5 à
6,000 francs.
Juin
1880 - Les
orages. -
Nous traversons en ce
moment une déplorable période de mauvais temps. Jeudi et vendredi
derniers, des orages d'une extrême violence ont éclaté sur plusieurs
points du département et y ont causé des accidents. Vendredi, la foudre
est tombée dans la plaine de Moult-Argences sur une maison non habitée,
dans laquelle s'étaient réfugiés six ouvriers et un berger. Les nommés
Henri-Félix, dit Caudelair, berger à Moult ; Amand Bornier, carrier à
Bellengreville, et Hippolyte Houel, carrier à Benouville, ont eu des
contusions et des brûlures graves et sont restés longtemps sans
connaissance : les autres en ont été quittes pour la peur. La toiture de
la maison a été défoncée et les vitres ont été brisées. Il avait
été déposé en ce lieu trois kilogrammes de poudre de mine dans un
baril. Par un hasard providentiel, la foudre ne les a pas atteints.
A
Ranville, la foudre a traversé la toiture d'une maison et,
arrivée au rez-de-chaussée, est sortie par la fenêtre en passant devant
une jeune fille en train de travailler et qui n'a eu
que la peur. Les carreaux ont été tous cassés, à l'exception
d'un seul que la foudre a percé d'un trou parfaitement rond. A Caen, le
tonnerre s'est abattu sur la barque du batelier qui habite à
l'extrémité du cours Cafarelli. L'embarcation a été séparée en deux
parties par le choc et a coulé.
A
Caumont, l'orage s'est déchaîné avec une violence extrême. Les chemins
charriaient des masses d'eau, les ruisseaux ordinaires sont bientôt
devenus des torrents. Dans les jardins,
les dégâts ont été grands, les herbes sont roulées, sur certains
points, les récoltes ont été hachées.
Dans
l'arrondissement de Lisieux, sur divers points de la contrée, et
notamment sur les communes de Manerbe, de Coquainvilliers et du Torquesne,
la grêle est tombée avec une violence inouïe et a haché les blés. Les
grêlons avaient l'épaisseur d'une grosse noisette. Les dégâts sont
considérables et montent à plus de 60,000 francs.
Juillet
1880 - Les
orages. -
Samedi soir, un orage
épouvantable à éclaté sur Caen et une partie du Calvados. A Caen, les
rues de la ville ont été transformées en torrents et l'eau a
envahi beaucoup de maisons. Des arbres ont été renversés par l'ouragan,
notamment près de l'école de natation, ainsi qu'à Louvigny
Dans
les communes d'Hérouvillette et Ranville, les colzas, blés,
sarrasins, ont été broyés par la grêle.
Le
canton d'Évrecy a beaucoup souffert. Les blés, les orges sont roulés et
hachés, les seigles, plus avancés, ont la paille moins altérée, mais
les sarrasins sont endettés et absolument perdus. Les avoines n'ont plus
d'épis, les colzas sur pied sont émondés, ceux qui étaient coupés
sont aux trois quarts battus. L'écorce des jeunes pommiers est même
détachée du tronc dans les endroits où les grêlons ont frappé. C'est
un désastre complet. Les communes les plus frappées sont :
Sainte-Honorine-du-Fay , Maizet, Avenay, Esquay, Vieux, Maltot
et Feuguerolles. A Hamars, les récoltes des quatre principales
fermes sont complètement détruites et non couvertes par assurances.
Dans
le canton de Ryes, on évalue à plus de trente mille francs les dégâts
causés par la grêle.
A
Fontaine-Etoupefour, les dégâts s'élèvent à 30 000 fr. A
Argences, la foudre a tué une jument appartenant au sieur Deschamps,
maître d'hôtel. A Billy.
elle est tombée sur la maison du sieur Bisson, a dérangé un lit dans
lequel étaient couchées deux personnes, mais n'a fait que de légers
dégâts. A Livarot, elle a brûlé une meule de foin. A Trouville, il y a
eu un véritable déluge.
A
Goustranville, la foudre a tué une jument appartenant à M. Gosselin. A
Dozulé, les marronniers placés de chaque côté de l'église ont été
rompus.
Cet
orage a aussi occasionné de grands dégâts dans le canton de Balleroy :
la foudre est tombée plusieurs fois, et a renversé, à Balleroy, deux
personnes qui se trouvaient dans un champ, sans leur faire
néanmoins de graves blessures. A Castillon, par suite de la foudre, le
feu a pris à une boulangerie dépendant de la ferme de M. Pelcerf. Perte
600 fr. Assurée.
A
Honfleur et les environs, notamment du côté de Gonneville, l'orage a
fait des dégâts considérables. Rue Boudin, à Honfleur, une petite
fille a été renversée par la masse d'eau
qui, de la côte, se précipitait par cette rue en pente. Sans le prompt
secours d'un habitant du quartier qui fut assez heureux pour ressaisir
l'enfant qui disparaissait entraînée par le courant, il est certain
qu'elle n'eût pu d'elle même échapper au danger qui la menaçait.
Le
préfet rappelle aux maires dont les communes ont subi des pertes, qu'ils
doivent adresser à la préfecture une demande de secours, indiquant
nominativement les cultivateurs sinistrés et la perte de Chacun. Dans la
même pétition, ils feront connaître les noms de deux cultivateurs d'une
commune voisine les plus aptes à assister les contrôleurs dans l’estimation
des pertes.
Octobre
1880 - Avis
aux réservistes. -
Les gendarmes de Troarn
ont, en vertu d'un bulletin de recherche, procédé à l’arrestation du
nommé Pierre-Emile-Eugène Lecourtois, 29 ans, né à Ranville, insoumis
de la classe de 1872, lequel, comme réserviste, ne s'est pas présenté
pour accomplir la période de vingt-huit jours, au mois de septembre
dernier. Interrogé par les gendarmes, il leur à déclaré qu'au moment
de l'appel des réservistes, il se trouvait dans le département de
l'Aisne, et que, n'ayant pas d'argent pour se rendre à destination, il ne
s'était pas dérangé et avait travaillé pendant ce temps, afin
d'acquérir les fonds nécessaires pour revenir chez ses parents, à
Ranville.
Juin
1881 - Instruction
et service militaire.
- La Chambre des
députés vient de repousser le projet de loi qui avait pour but de
réduire à 3 ans la durée du service militaire. La loi établissant
l'enseignement primaire gratuit dans toutes les écoles publiques vient
d'être promulguée et sera mise en vigueur à la rentrée
prochaine.
Juin
1881 - Menaces
de mort.
- Dimanche, dans
l'après-midi, les nommés Émile Lecourtois et Auguste Legrand entrèrent
chez le sieur Ducellier, cafetier au pont de Ranville, à leur table vint
bientôt s'asseoir Émile Guernet, journalier. Une discussion s'éleva
entre Legrand et Guernet, celui-ci sortit du café, mais y rentra bientôt
avec un bâton à la main. Quand Legrand et Lecourtois sortirent, il les
attaqua, la rixe fut de courte durée. Mais plus loin, Guernet les
rejoignit-et leur lança des pierres. Il fit à Legrand une grave blessure
à la tête. La gendarmerie de Troarn ayant été informée de cette
agression, le brigadier, accompagné d'un gendarme, se rendit le soir chez
Guernet pour l'interroger, mais celui-ci se saisissant d'un fusil chargé
mit le brigadier en joue et le menaça de tirer sur lui. Le brigadier se
retira, mais fit prévenir les 3 gendarmes de la brigade, la maison fut
cernée et le lendemain matin on procéda à l’arrestation de Guernet.
Novembre
1881 - L’hiver.
- D'après de récents
avis des diverses, agences météorologique les plus dignes de foi,
l'hiver de cette année sera l'un des plus rigoureux du siècle, du
commencement de décembre à la mi-février, le froid serait très vif, la
neige est déjà apparue dans l’Est de la France. Elle est tombée
dimanche à Lisieux.
Novembre
1881 - Instruction
primaire.
- Un décret porte que
chaque commune va recevoir une subvention extraordinaire destinée à lui
rembourser la somme qu'elle doit prélever sur ses revenus ordinaires pour
la gratitude de l'instruction.
Décembre
1881 - Un
drôle de pont.
- Le service vicinal
ferait bien de s'occuper un peu du pont du chemin du Bac-du-Port qui se
trouve sur la route de Dives au pont de Ranville, dans la traverse de
cette dernière commune. Il va certainement s'effondrer un de ces jours,
et déjà plusieurs accidents ont failli s'y produire. On a, il est vrai,
interdit aux grosses voitures de passer dessus. Il faudra bientôt faire
la même défense aux voitures légères ainsi qu'aux piétons, et
suspendre ainsi toute circulation sur un chemin très fréquenté.
Il nous semblait pourtant que le service vicinal avait pour mission
d'assurer les communications et non pas de les interrompre.
Mai
1885 -
C’est a ne pas
croire.
- Depuis
le commencement de l'année, dans le hameau du Marequet, dépendant de la
commune de Ranville, il a été volé à MM. Marivint, en deux fois, cinq
lapins et une poule ; Godard, une dinde et des poules ; Lepage,
deux canards et une dinde ; Osmond, trente francs ; de Brie, quatorze
lapins ; Bourdon, deux lapins ; à Mme Dusoir, cinquante bouteilles de vin
; à Mme Truffaut, trois canards et un lapin.
Pas
un seul voleur n'a été découvert. Cependant il y a dans la commune un
jeune garde champêtre bien paye et les gendarmes de la brigade de
Ouistreham qui visitent la commune plusieurs fois la semaine.
Juillet
1889. -
Triste histoire. -
Ce que nous
allons raconter se serait passé, il y a quelque temps, du côté de
Ranville. Un valet, déjà âge, marié et père de famille, dit-on, poursuivait
de ses obsessions une jeune servante de la ferme. La fillette, honnête et
laborieuse, les repoussait avec horreur. Ne
pouvant rien obtenir, il paraît que ce misérable, aidé d'une femme
de la ferme, aurait fait boire l'enfant jusqu'à ce qu'elle tombât
ivre-morte. Alors, profitant de son état, il se serait jeté sur elle et
aurait assouvi sa passion.
La
pauvre fille, tant on l'avait fait boire, n'eut conscience de rien. Mais
quelque temps après, se sentant blessée, elle serait allée consulter un
médecin qui l'aurait éclairée sur sa triste situation. Ni elle ni ses
parents n'osèrent porter plainte.
Une
personne indignée, en apprenant ce qui s'est passé, a dù porter plainte
au parquet. La misérable brute, son forfait accompli, a disparu, mais il
ne serait pas difficile de découvrir sa retraite, si on voulait.
Quant
à celle qui s'est fait, dit-on, sa complice, elle a été depuis appelée
à rendre compte de son odieuse action au juge suprême. ( Bonhomme
Normand)
Octobre
1891 -
Silence éloquent. -
Les habitants
de Ranville ont offert par
souscription une épée au propriétaire du château de cette commune, M.
de Brie, qui vient d'être nommé général de brigade. Dimanche, M. de
Brie leur faisait à son tour servir un banquet de 300 couverts. Au
dessert, le nouveau général s'est levé et, dans une patriotique
allocution, a remercié les habitants. Quand il a eu terminé, tous les
regards se sont portés vers le maire de Ranville, qui occupait une des
places d'honneur. On attendait de lui une réponse à l'allocution de M.
de Brie. Mais il a observé un éloquent silence, au grand étonnement de
ses administrés, qui le croyaient plus bavard que ça, surtout après un
bon repas, non moins bien arrosé.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1892 -
Circulation interdite. -
Par
suite des travaux
pour le tramway de Dives à Luc, la circulation est interdite jusqu'au 1er
avril, sur la partie du chemin comprise entre la rive gauche du canal de
Caen à la Mer et l'origine du chemin de grande communication n° 57, du
pont de Ranville à Dives, par Sallenelles, au haut de la côte de
Longueville.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1892 -
Une supplique. -
Les
habitants du littoral, lésés par l'interdiction du pont de Ranville, se
demandent, de la façon dont marchent les travaux, s'il sera livré à la
circulation dans le délai indiqué, et pensent, avec raison, qu'on eût
dû apporter le matériel nécessaire aux travaux avant l'interdiction.
Les intéressés supplient l'administration de bien vouloir faire activer
ces travaux, car c'est un comble d'interdire un passage aussi fréquenté
pour un tramway qui le sera peu.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1892 -
Vol de dynamite. -
Les gendarmes de Ouistreham ont arrêté un nommé
Gendran, 35 ans, ouvrier terrassier à Ranville. Il était employé aux
travaux de terrassement pour le tramway, mais avait depuis quelques jours
quitté son travail. On a trouvé sur lui deux cartouches de dynamite, des
capsules et de la mèche, dix autres cartouches, enveloppées dans un
mouchoir de poche, ont été découvertes dans sa chambre. Gendran, qui
était en état d'ivresse lors de son arrestation, a déclaré qu'il avait
dérobé ces cartouches chez l'entrepreneur des travaux de la digue, à
Cherbourg, chez lequel il a travaillé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1892 -
Fête. -
Dimanche
et lundi de Pentecôte, grande fête au pont de Ranville. Tir aux coqs et
aux canards et pigeons. Jeux, divertissements. Bal public.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1893 -
Tramway Decauville.
-
La ligne de
Caen à Bénouville fonctionne. Ce tramway dessert, d'un côté : Caen,
Calix, Hérouville, Blainville et Bénouville ; de l'autre : Ouistreham,
Riva-Bella, Colleville, Bréche-d'Hermanville, Lion et le Haut-Lion.
Enfin,
de l'autre côté du Canal : Ranville, Amfréville, Sallenelles,
Merville, Le Home et Cabourg, avec correspondances avec les lignes de
l'Ouest et de la Mer. Dimanche, il y a eu foule de voyageurs. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1893 -
Cour
d'assises du Calvados. -
Vol qualifié. -
François
Fouques, 35 ans, cultivateur à Ranville ; François Fremin,
31 ans, charron, Numa Breville, 49 ans, carrier ; Auguste Beaumont, 48
ans, domestique ; femme Breville, 56 ans, couturière, demeurant tous à
Hérouvillette, et François Nemèse, dit Kroumir, journalier à
Lingèvres, ont littéralement dévalisé les environs de Bavent. Ils ont
été condamnés ; Fouques, à 5 ans de travaux forcés ; Fremin, Breville
et Beaumont, à 4 ans de prison ; Nemèse à 3 ans.
La femme Breville a été acquittée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1894 - C’est a ne pas
croire. -
Lundi
de la semaine dernière, la nuit tombée, le tramway â destination de
Dives allait s'engager sur le pont de Ranville, lorsqu'on
s'aperçût, à quelques mètres de la rivière, qu'il était ouvert. Un
accident épouvantable aurait pu se produire si le mécanicien n'avait pas
fait à temps machine en arrière. On force bien les chemins de fer à
faire garder les simples passages à niveau, et on n'oblige pas les
tramways à surveiller le passage d'un pont, autrement que par une
prescription qu'un employé en goguette peut bien oublier. C'est à ne
pas croire. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1895 -
Pauvre vieux.
-
Un vieillard de Ranville, Louis Duroy, 76 ans, qui ne pouvait
travailler, avait demandé, il y a trois semaines, des secours à la
commune. Ces secours ne sont
pas venus, il s'est tué samedi d'un coup de fusil dans la bouche. Voilà
qui montre combien est défectueuse l'organisation de l'assistance dans
nos campagnes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1895 -
Neige et froid.
-
L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que
nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige
dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont
impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela
concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes
et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup
de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet
affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne
est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours
retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que
mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation
est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1895 - Pas de bureau de
bienfaisance. -
Nous avons dit, dans
notre dernier numéro, qu'un vieillard de Ranville, Louis Duroy, 76 ans,
réduit à la misère et ne pouvant obtenir de secours, s'était suicidé.
On nous écrit à ce propos que la commune de Ranville, qui cependant a
beaucoup de ressources, n'a pas de bureau de bienfaisance. Après la mort
de ce vieillard, va-t-on enfin en établir un ? (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1895 - Un père tué
par son fils. -
Les époux Godard exploitent à Ranville un important faisant
valoir. Ils sont très connus à Caen où ils écoulent les produits de
leur ferme. Louis Godard se livrait à la boisson, pour s’étourdir,
dit-on, car il n'était pas heureux du côté de sa femme qu'il aurait
épousée, en reconnaissant une fille qui avait 14 ans de moins que lui,
c'est-à-dire que si l'enfant avait été pour Godard, il l'aurait eue à
13 ans. Donné sous toutes réserves, à cause de l'étrangeté du fait.
Jeudi
matin, la dame Godard était allée à Hérouvillette à l'enterrement de
son frère, son fils Victor l'avait accompagnée. Godard était resté à
la maison et avait bu.
Au
retour, une querelle s'éleva pendant le déjeuner. Godard se leva de
table, un couteau à la main, pour se jeter sur sa femme. Le fils prit un
bâton pour défendre sa mère et en frappa son père, puis il prit un
couteau et lui en porta plusieurs coups dont un dans l'aine. Une artère
fut coupée, Godard tomba baigné dans son sang et mourut quelques minutes
après.
On
prétendit d'abord que c'était Godard, en se débattant, qui s'était
tué. Mais Victor Godard avoua bientôt que c'était lui qui avait frappé
son père sans intention de lui donner la mort. Le fils Godard
passe, dans le pays, pour avoir de mauvais instincts, aussi ce drame n'a
pas surpris personne. Le parricide a été arrêté et passera aux assises
de mai. La dame Godard, qui avait été aussi arrêtée, a été remise en
liberté. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1895 - Déraillement du
tramway du Calvados. - Samedi, le tramway partant de Bénouville à 2 h. 47
du soir, à destination de Dives, a déraillé en arrivant en gare de
Ranville, au passage de l'aiguille de la voie de garage. Il n'y a eu aucun
accident de personnes. Ce déraillement, dû à la malveillance, est
attribué à l'enlèvement du boulon servant à fixer la pointe de
l'aiguille au rail. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1895 - Les années
bissextiles. -
Tout le
monde sait que l'année prochaine sera bissextile, son millésime étant
divisible par quatre. Mais ce que l'on sait peut-être moins
généralement, c'est que ce sera la dernière bissextile du siècle,
l'année séculaire, celle qui clôturera le dix-neuvième siècle,
l'année 1900, ne le sera pas, et nous devrons attendre huit ans pour
revoir un mois de février ayant 29 jours. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1898 -
Crime ou accident. - On
a retiré de l'Orne, à
Ranville, village des Carrières, le cadavre du sieur Hyacinthe Lacroix,
22 ans, garçon boulanger à Audrieu. Ce jeune homme, trouvant qu'il
ne gagnait pas assez, était arrivé à Caen, le 5 mai, pour y chercher
une place. Dans la journée, il était allé voir
son frère, employé, rue de la Gare,
et lui avait donné, pour
le soir, rendez-vous auquel il ne vint pas.
Depuis
on ne l'avait pas revu. Son corps a séjourné plusieurs jours dans l'eau.
On n'a retrouvé sur lui que 1 fr. 50, alors qu'il devait posséder
davantage. Une montre et une chaîne ont, en outre, disparu. On ne sait
encore s'il y a eu crime ou accident.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Mai
1898 -
Mort accidentelle. -
Le nommé Pierre
Durand, journalier, 47 ans, est tombé, dimanche soir, dans une carrière
de Ranville, profonde de
15 mètres et s'est tué. Durand laisse une veuve et sept enfants.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1898 -
Coupables sans le savoir.
- Au
mois d'août, les époux
Guillemette, journaliers à Ranville, avaient remis au sieur Cabouret,
voiturier de Bavent, des lapins
de garenne qu'il donna à vendre à la dame Bebin, marchande à Caen.
Comme les autres marchands et comme elle l'avait toujours fait, elle les
mit en vente à son étalage. Quelle ne fut pas la surprise de toute le
monde en recevant, quelque temps après, des assignations pour
comparaître en police correctionnelle sous l'inculpation de colportage et
vente de gibier en temps prohibé. Tous les trois ont été condamnés à
50 fr. d'amende chacun. C'est par une lettre anonyme que le parquet a
été prévenu, il en pleut, parait-il, rue Saint-Jean.
—
Un bonhomme qui n'en est pas encore revenu non plus, c'est le père
Eugène Brière, 67 ans, menuisier à Bonnebosq. Énervé d'entendre un
chat-huant crier autour de sa maison
et de ses poulets, il prit son fusil et envoya du plomb dans l'aile du
chat-huant. Le père Brière fut dénoncé, et poursuivi pour délit de
chasse. Résultat : 20 fr. d'amende et confiscation du fusil… Pour avoir
tiré sur un chat-huant, le père Eugène n'en revient.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Une victime de l’alcool.
- Vendredi,
le nommé Michel Hallot, 45 ans, saisonnier à Ranville, était venu à
Caen avec sa femme. Ils y prirent de nombreux sous de café. Vers 7 heures
du soir, ils se quittèrent aussi gris l'un que l'autre.
Hallot
resta à Caen fort tard. Vers minuit, revenant chez lui, il trouva, à la
sortie de la ville, sa femme couchée dans une flaque d'eau. Il la
rapporta à Ranville sur son dos, puis retourna, dit-il, chercher des
effets qu'il avait laissés à l'endroit où il avait rencontré sa femme.
En rentrant chez lui, le matin, il trouva sa femme morte. L'enquête a
établi que cette mort était due à l'ivresse et au froid. La femme
Hallot s'enivrait fréquemment et tombait de mal.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 -
Découverte de cadavre. - Samedi,
on a trouvé dans l'Orne, à Ranville, hameau de Longueval, le cadavre
d'une femme de 65 à 70 ans, de forte corpulence, portant une chemise
coton blanc marquée aux initiales C. P. Le corps ne portait aucune trace
de violence. On n a trouvé ni papiers, ni autre objet sur le cadavre. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1900 - Cadavre reconnu. -
Nous avons annoncé dans notre dernier numéro qu'on avait trouvé,
dans la rivière l'Orne, à Ranville, le cadavre d'une femme de 65 à 70
ans. L'identité est établie. C'était celui de la demoiselle Lepley,
rentière, âgée de 72 ans, demeurant rue Caponière, à Caen. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1900 - Suicide ou accident.
- On
a repêché de la rivière l'Orne, à Ranville, hameau de Longueval, le
cadavre d'un individu, dont l'identité n'a pu être établie et qui
était porteur d'une somme de 13 fr. 45 et d'une montre en argent. Le
corps ne portant aucuns trace de violence, la mort parait être le
résultât d'un suicide ou d'un accident. (Source :
Le Bonhomme Normand)
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