UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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RANVILLE

Canton de Cabourg

Les habitants de la commune sont les Ranvillais et Ranvillaise


Janvier 1901   -   Basse vengeance.  -   Un individu s'est introduit la nuit dans un petit herbage de Ranville, appartenant au sieur Louis Picard, et a étêté dix-sept pommiers greffés depuis trois ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Le port de la soutane.  -   Plusieurs maires ayant interdit le port de la soutane dans leurs communes, l'archevêque de Paris vient de prescrire aux prêtres de son diocèse de toujours porter la soutane au dehors. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Le froid.  -   Sans crier gare, le froid et la neige viennent de faire leur apparition. C'est général.

Le Midi n'a pas été épargné, depuis 1870, on n'y avait pas vu pareille chute de neige. Plusieurs trains ont été bloqués. Un grand nombre de personnes sont mortes de froid.

— En Autriche, à Vienne, neuf personnes ont été gelées. A Naples, trois mendiants ont été trouvés morts. A Venise, tous les canaux sont gelés. En Russie, c'est pire encore, les agents de police sont relevés d'heure en heure.

— Dans nos régions, la baisse n'a pas dépassé 14 degrés au-dessous de zéro. En Russie, à Moscou notamment, on a enregistré 35 degrés, toujours au-dessous de zéro. (Source   : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1901   -   Découverte de cadavre.  -     Lundi, le cadavre d'une femme, jusqu'à présent inconnue, paraissant âgée de 30 ans, a été retiré de l'Orne, à Ranville. L'état de décomposition avancé dans lequel était ce cadavre laisse supposer qu'il a été longtemps dans l'eau. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Bains de Mer.  -  C'est incontestable, il y a en ce moment énormément de monde sur nos plages, mais beaucoup de baigneurs ont attendu le 10 et même le 15 août afin de louer pour rien ou pour peu de chose. D'un autre côté, tout le monde restreint son train de maison, et les habitants peuvent, cette année, avec vérité, dire qu'il n'y a que des « mangeux d'œufs » sur la côte.

— Fin de promenade désagréable pour beaucoup, le 10 août. Toute la journée, il a venté. Le soir, la mer était démontée et les bateaux à vapeur n'ont pas pu démarrer, ni au Havre, ni à Trouville.

— Une charge d'infanterie comme on n'en voit guère a eu lieu le jour des courses de Cabourg. La machine, de force insuffisante, parvenait difficilement à monter la rampe de Ranville. Les soldats du 36e qui étaient dirigés vers le champ de courses pour faire la police descendirent de wagon, puis, sous la conduite du commissaire central de Caen, faisant fonctions de commandant, ils poussèrent le train et parvinrent à faire démarrer la machine.

— Fêtes et régates du littoral : le 25, à Arromanches et à Saint-Aubin.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Triste bilan.   -  L'hiver s'annonce mal. Par suite des temps pluvieux, la récolte des blés s'est mal faits, il a fallu, aussitôt coupé, le mettre en meulettes au lieu de le laisser sécher.

Dans ces conditions, le prix du pain ne diminuera guère, heureux encore s'il n'augmente pas.

— Les pommes de terre aussi se récoltent dans de mauvaises conditions, l'humidité ayant propagé la maladie. Peu de fruits de table et presque pas de pommes à cidre. Les bouchers caennais parlent aussi d'augmenter la viande. Voilà le bilan, il n'est pas gai. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1903  -  Suicide.   -   Le sieur Alphonse Besselièvre, 56 ans, surveillant militaire en retraite, demeurant à Ranville, près Troarn, était très affecté de la mort de sa femme survenue il y a trois mois et avait manifesté souvent l'intention de se suicider. On a trouvé, ces jours derniers, le désespéré asphyxié dans sa chambre, close  hermétiquement avec de vieux journaux. Près du lit se trouvait un réchaud à charbon et sur la table un papier annonçant que c'était volontairement qu'il se donnait, la mort. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1904  -   La tempête.   -   Depuis bientôt dix jours une tempête épouvantable désole notre région. Le veut souffle en bourrasque, la pluie, la grêle et la neige tombent en cataractes. Partout les rivières débordent.

 L'Orne et l'Odon sortent de leur lit et inondent les prairies. Celles de Caen, Mondeville, Hérouville et Ranville sont sous l'eau. Les habitants de Louvigny et du bas Venoix sont  bloqués chez eux.

 A Pont-l’Évêque on aurait pu aller en bateau dans certaines rues et la municipalité a dû organiser un service de voitures. Une voie de garage s'est affaissée et devra être refaite.

La crue de la Touques et de l'Orbiquet a été une des plus fortes qu'on ait vues.

Pourtant Lisieux a été épargne, grâce à ses récents travaux de protection.

 A Orbois, canton de Caumont, un champ de pommiers a été dévasté, quarante-trois ont été arrachés par le vent.

— A Feuguerol!es, un gros sapin, rompu, a été transporté dix mètres plus loin.

— A Mesnil-Mauger, la Viette a inondé les chemins sur plus d'un kilomètre et arrêté complètement la circulation.

 A Saint-Pierre-sur-Dives, il y a eu 0,50 centimètres d'eau dans les prés ; on n'avait pas vu pareille crue depuis celle de 1881.

 Sur la cote, la mer charrie des épaves nombreuses. En outre du naufrage de l’ « Etienne-Maurice » dont nous parlons plus haut, de nombreux navires ont été on perdition.

— L'Espérance, de Trouville a été sauvée par le canot de sauvetage de Honfleur.

 La « Rose-Marguerite » de Grandcamp, montée par sept hommes, a été rasée comme un ponton et l'équipage, enfermé dans la chambre et attendant la mort, a été sauvé par un autre bateau, le « Noël », qui, avec une peine inouïe, l'a ramené au port.

 La tempête dure encore et ne paraît pas devoir cesser de sitôt. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Noyé devant son père.  -   Un saisonnier de Ranville, canton de Troarn, Emile Cagnard, 25 ans, rentrait de la mer en bateau, avec un de ses cousins, marin de l'État, en permission. Ils abordèrent au pont et Émile Cagnard, voulant montrer qu'il était bon nageur, se mit à l'eau pour prendre un bain, malgré les avertissements de son père, monté dans un autre picoteux. 

Le jeune homme fut pris dans le remous du pont et entraîné. Voyant le danger, Cagnard père se porta à force de rames au secours de son fils, mais il arriva trop tard, celui-ci coulait au moment même où il allait le saisir. 

Malgré toutes les recherches le corps n'a pu être retrouvé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Arrestation.    Une dame Marie Michel, débitante à Ranville, était à Caen dimanche, portant sur elle 157 fr. noués dans un mouchoir placé dans la poche de son tablier. Le mouchoir tomba sans qu'elle le vit, et une femme Foucœur, 42 ans, demeurant rue du Ham, le ramassa aussitôt. 

Arrêtée, elle avoua le larcin et prétendit avoir jeté l'argent boulevard Saint-Pierre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1907  -  Mort subite.  -  M. Lemarignier, cultivateur, ancien maire de Ranville, a été trouvé mort, samedi matin vers 8 heures. Il était âgé de 71 ans.  M. Lemarignier était atteint d'une maladie de cœur a laquelle il a succombé. 

Il était très estimé dans la commune et de tous ceux qui le connaissaient. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1908  -  Découverte d'un cadavre.  -   On a découvert vendredi soir, dans l'Orne, sur le territoire de la commune de Ranville le cadavre de M. Calbris, cafetier place de l'ancienne Comédie, dont nous avions annoncé la disparition il y a quelques semaines.

 

Avril 1912  -   Découverte de cadavre.  -  On a découvert dans l'Orne à 500 mètre environ en amont du pont de Ranville, à moitié enfoui dans la vase le cadavre d'un homme qui a été reconnu pour être celui du nommé Adrien-Léon Ramier, 29 ans, garçon livreur, disparu de son domicile rue Arcisse de Caumont, le 29 février dernier, il était rentré cette nuit-là étant ivre  et avoir dit à sa femme que tout se tourner contre lui, mais qu'il ne voulait plus lui faire de peine et allait quitter existence, il venait seulement lui dire adieu ; il sortit aussitôt ; sa femme qui était couchée, se leva et s'habilla en hâte  rejoindre son mari, mais elle ne put le retrouver dans la rue et le chercha en vain le lendemain partout. Le malheureux avait du se  jeter dans l'Orne et le courant aura entraîné son cadavre jusqu'à Ranville. Par suite du long séjour dans l'eau, la figure du noyer était méconnaissable ; on put établir son identité par  ses vêtements, Ramier était originaire de Clequemont, en Seine-inférieure.

 

Octobre 1913  -  Plantation de calvaire.  -  Dimanche, Ranville a élevé un calvaire, au milieu d'une superbe fête. Une centaine d'hommes se relayant l'ont porté de l'église à  son  emplacement. Le drap pourpre et or, sur lequel il était couché, était porté par le maire, des conseillers municipaux et diverses personnalités. La musique de Bénouville prêtait son concours. M. Le chanoine Hugonin a pris la parole. 

 

Avril 1917  - Si le blé manquait !  -  Il y a seulement une soixantaine d'années, on ne comptait pas exclusivement sur le blé pour faire le pain. Les céréales de printemps, orge, sarrasin, maïs, faisaient le fonds de la nourriture de nos paysans, suivant les régions. Chez nous, on mangeait du pain d'orge qui était frais et excellent, et on mêlait la farine de seigle à celle du froment. La galette et la bouillie de sarrasin étaient aussi consommées en quantité, aussi bien en Normandie, qu'en Bretagne. Ailleurs on mangeai des « gaudes » de maïs, s’il est trop  tard pour refaire les blés manqués, on peut encore, en avril, semer d'autres céréales, et même des pommes de terre tardives. Ce serait trop bête de souffrir de la faim, l'hiver prochain, sur la terre la plus fertile du monde.

 

Avril 1917  -  La dernière récolte.  -  Un marchand de cresson, Adolphe Alphonse, 65 ans, demeurant à Caen, rue Pémagnie. était allé, comme de coutume, approvisionner à Ranville. Se sentant souffrant, il s'était réfugié dans la grange de la ferme de M. Lemoine, maire de Ranville. Aux enfants de ce dernier, qui étaient allés lui porter des aliments, il déclara qu'il désirait rentrer à Caen le plus tôt possible pour se faire hospitaliser. Le malheureux n'en eut pas le temps, car, peu après, on le trouvait mort.

 

Octobre 1920   -   Chute mortelle.   -   Un cultivateur de Ranville, M. de Meyer, aménageait dans une ferme nouvelle. Sa femme, en débarrassant le grenier est tombée par une lucarne dans la cour et s'est tuée net. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   accident.   -   M. Jallot, artiste peintre à Paris, en villégiature a Arnfréville, canton de Troarn, passait à bicyclette en compagnie de Mme Jallot et de son fils sur le pont de Ranville, se dirigeant vers Bénouville, lorsqu'une automobile heurta la bicyclette de Mme Jallot. et projeta la cycliste contre un poteau télégraphique. Dans sa chute, Mme Jallot se blessa à l'épaule droite.

L'auteur de l'accident, qui avait pris la fuite, fut retrouvé le soir même à Riva-Bella. C'est un nommé René Gervais, 33 ans, cultivateur à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne).  (Source  : Le Bonhomme Normand)

Mars 1922  -   Un qui promet.   -   En l'absence de Mme Lacour,  propriétaire à Ranville, canton de Troarn, un jeune vaurien, Flavien Tombette, 12 ans, a escaladé le mur de sa propriété et pénétré dans la maison où il a commencé une inspection en règle.

Dans la cuisine, il a pris un billet de 50 francs ; au premier étage, dans un tiroir de commode, un autre billet de 50 fr. et dans un coffret, 350 fr. Les jours suivants, en compagnie de son plus jeune frère, il se promena tantôt à Ouistreham, tantôt à Ste-Honorine, Hérouvillette et dans les villages voisins où il mangeait et buvait.

Un soir, Mme Tombette fouillant dans les poches de son fils y trouva 435 fr. et des cigarettes. Pressé de questions, Flavien avoua son vol. La famille de ce garnement qui est très honorable a remis le montant du vol à la gendarmerie et demandé à ce que le gamin soit mis en maison de correction. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Trop d’indulgence !    -   Profitant d'un moment d'inattention de l'agent de la répression des fraudes, Marie Trufaut, veuve Lemarignier, 68 ans, cultivatrice à Ranville, canton de Troarn, a également renversé son lait, sur le pavé de sa cuisine.

Deux flacons de prélèvement ayant pu être ramassés, l'analyse a relevé que le lait était baptisé de 30 % d'eau.

La veuve Lemarignier est condamnée à 500 fr. d'amende, affichage, et insertion du jugement dans trois journaux de la ville. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1925  -  Nécrologie.  -  Nous apprenons la mort du vicomte de Rohan-Chabot, survenue à la suite d'une opération douloureuse. Il était le fils aîné de la vicomtesse de Rohan-Chabot et le frère du comte Sébran de Rohan-Chabot, du comte Louis de Rohan-Chabot, Maire de Ranville. Nous adressons à la famille de Rohan-Chabot, l'expression de nos plus vives condoléances.

 

Août 1925  -  Un accident d’autocar.   -  Hier après-midi, un autocar de l'entreprise Godard, de Saint-Aubin-sur-Mer, transportait à Cabourg plusieurs parisiennes en villégiature sur la côte, lorsque près de Ranville, le pneu de l'une des roues avant se détacha. Le conducteur voulut bloquer ses freins, mais ceux-ci ne fonctionnèrent pas. Dirigée sur le côté gauche de la route, la voiture vint s'épauler contre une maison en bordure de la chaussée. Une des voyageuses projetée sur le mur du bâtiment, fut profondément blessée à la main. Une autre touriste. Mme Fontaine, 47 ans, a été contusionnée au bras droit.  

RANVILLE, près CAEN   -   Fermière Normande   -   L.D.

10   -   Le Pont de RANVILLE surl'Orne   -   Tramway allant sur Cabourg

RANVILLE   -   Rue de la Poste

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