Juillet
1829
-
A louer présentement.
-
Garni ou non
garni.
Une
très belle Maison, sise à Rots, à deux petites lieues de Caen, tout
près de la grande route de Bayeux.
Elle
consiste, au rez-de-chaussée, en un beau salon de compagnie, salle à
manger, cuisine, laverie, office et caveau ; il y a quatre chambres, un
cabinet et un grenier sur ces appartements.
Derrière
lesdits êtres, une grande cour charretière, dans laquelle une chambre
et un grenier dessus, trois caves, remise, écurie, poulailler, buret et
grenier ; au-dessus desdits êtres, chambre et greniers.
A
la suite de ces bâtiments est un superbe jardin potager et d'agrément,
en plein rapport. Le tout entouré de murs en bon état.
S'adresser,
pour visiter les lieux et traiter de la location, à M. Bonneserre, fils
aîné, propriétaire, rue au Canu, nº 20, à Caen. (Le Journal de Caen
et de la Normandie)
Octobre
1830 -
Rots : une garde nationale prête à servir. - La
garde nationale de Rots est complètement organisée par les soins du
nouveau maire dont le patriotisme éclairé a conçu comme une partie de
ses collègues la haute importance des cohortes citoyennes dont la
devise est liberté, ordre public.
Déjà
tous les officiers sont pourvus d'uniformes et bientôt une partie des
soldats auront revêtu l'uniforme rural comme quelques communes l'ont
déjà fait. (Le Pilote du Calvados)
Novembre
1831 -
Condamnation pour délit de chasse.
-
A la dernière audience
de police correctionnelle, un sieur Gervais, tailleur de pierre à Rots,
à été condamné, pour délit de chasse à 30 francs d'amende et à la
confiscation du fusil.
Le
défenseur a plaidé pour le prévenu que le décret du 4 mai 1812, sur
le port d'armes, est inconstitutionnel, et ne doit plus recevoir
d'application. Ce soutien a été rejeté par le tribunal, qui a
considéré que ce décret a toujours eu force de loi, puisqu'il se
trouve sanctionné par toutes les lois qui ont autorisé la perception
de l'impôt établi sur les permis de port d'armes de chasse. (Le Pilote
du Calvados)
Juin
1833 -
Tribunal de police correctionnelle.
- Audience
du 8 Juin.
-
Le tribunal a prononcé une amende de 10 fr. contre le nommé Guillaume
Marie, berger, demeurant à Rots, pour avoir porté des coups à sa
femme et à la femme Cuilbert, sa belle-mère.
-
Auguste Lehn, marchand
de dentelles à Bures, a été condamné à 16 francs d'amende et à 16
francs de dommages-intérêts, comme coupable d'avoir, le 22 mai
dernier, porté des coups et fait des blessures a un nommé Édouard le
Bey. (Mémorial
du Calvados)
Juillet
1834 -
Tribunal de police correctionnelle.
- Audience
du samedi 5 juillet 1834. Présidence
de M. Lhermitte.
-
Le nommé Jean-Jacques Renault, âgé de 49 ans, tailleur de
pierres, né et demeurant à Rots, comparaissait dans cette audience
comme prévenu de plusieurs vols. On lui reprochait d'abord d'avoir,
dans le courant du mois de mai dernier, volé deux compas, un pied
métrique, une paire de tenailles, une plane et une tille dans la
boutique et au préjudice du sieur Decaen, tonnelier ; 2° d'avoir, dans
le courant du même mois, volé deux taies d'oreillers, deux chemises,
une cravate de soie et un mouchoir de poche au préjudice du sieur Gost,
fripier, et dans sa boutique ; 3° d'avoir, il y a environ six mois,
volé deux couteaux de table au préjudice et dans le domicile de la
dame Cotentin.
Le
tribunal, admettant en faveur du prévenu des circonstances atténuantes
résultant du peu de valeur des objets volés, l'a condamné seulement
à trois mois d'emprisonnement et aux dépens. (Mémorial du Calvados)
Septembre
1834 -
Tribunal de Police Correctionnelle de Caen.
- Audience
du lundi 22 septembre 1834. Présidence de M. Deslongchamps.
- Le nommé Catherine ( Emmanuel ), dit la Vertu,
demeurant à Rots, ne parait pas doué de la vertu si précieuse de la
modération. Le 24 juillet dernier, il se rendait de Gruchy à Rots,
portant une perche sur son épaule, lorsque le garde-champêtre de cette
dernière commune le rencontra. Il lui demanda où il avait pris cette
perche. Des injures, et puis des injures, voila toute la réponse qu'il
put obtenir de Catherine. De là procès-verbal, citation devant le
tribunal de police correctionnelle, et condamnation contre Catherine,
dit la Vertu, à 25 fr. d'amende et aux dépens. (Mémorial du Calvados)
Août
1841 -
Assises du Calvados. -
Lundi, 2 août, s'est ouverte la 3e session
du jury du Calvados, voici dans
l'ordre où elles ont été soumises au jury, les affaires déjà jugées
:
—
André Desormeaux , âgé de 21 ans, convaincu du vol de cuillères
d'argent, la nuit et dans une maison habitée, au préjudice d'un sieur
Oublin, demeurant à Honfleur, a
été condamné, grâce aux circonstances atténuantes, à 2 ans de
prison.
—
Jacques-Etienne Richard, de la commune de Rots, plusieurs fois déjà
repris de justice a comparu sous prévention de plusieurs vols de blé
au préjudice d'un sieur le Couturier, la nuit, à l'aide d'escalade.
Déclaré
coupable, Richard subira 10 années de réclusion, avec exposition.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Mars
1842 -
Nouvelles locales. - Ces jours
derniers, la justice s'est transportée à Rots, sur la route de Caen à
Bayeux, pour y constater un assassinat présumé avoir été commis par
un nommé Guilbert dit Guilleminot, berger et marchand de moutons, sur
la personne de sa femme. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Octobre
1842 - Agression et vol.
- Un acte
de violence à peine concevable a eu lieu, vers la fin de la semaine
dernière, aux environs de Rots.
Le
sieur T. Collibert, fils d'un boulanger de ce bourg, était occupé à
sarcler des navets au milieu de son champ, situé tout près de la
grande route de Caen à Bayeux, quand il vit une douzaine d'individus
qui piquaient du colza dans une pièce voisine faire tout d'un coup
irruption sur la sienne et arracher effrontément les légumes qu'il
mettait tant de soin à cultiver et les emporter à pleins sacs.
A
peine avait-il engagé ces audacieux voleurs à se retirer et à lui
abandonner leur coupable butin, que deux d'entre eux l'assaillirent à
coups de poings et à coups de cailloux et le laissèrent sur la place
grièvement blessé et perdant tout son sang par une large plaie qu'une
pierre lui avait faite au front. Si le frère du sieur Collibert ne se
fût pas trouvé par hasard près de là et ne fût pas accouru à
son secours, il aurait peut-être succombé sous la main des
assaillants.
Les
noms de ces misérables sont connu , et M le procureur, du roi poursuit
l'affaire avec vigueur. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1845 -
Une honnêteté en vaut une autre.
-
Le nommé Gervais, garde particulier en la commune de Rots,
était sur la propriété qui lui est confiée, quand par malheur une
pièce de gibier en sortit. Le garde se mit à sa poursuite et la tira.
Le sieur Vauthier, maire d'Authie, était lui même en chasse. Il
demanda au sieur Gervais s'il avait un
port d'armes, et pourquoi il se permettait de chasser hors des terres
confiées à sa garde. Gervais ne put répondre à cela. Il était pris
en flagrant délit. Le sieur Vauthier lui déclara alors qu'il allait
dresser procès-verbal de la contravention ; ce qu'il fit.
Gervais
fut donc traduit devant le tribunal de police correctionnel qui jugea
que le maire
n'avait pas qualité pour dresser procès-verbal dans cette
circonstance, toutefois le délit existait,
et le ministère public ne pouvait pas perdre son droit. Il fit donc
assigner des témoins, et dans une nouvelle audience, Gervais fut
condamné à 50 fr. d'amende, et à la confiscation du fusil.
Mais
quand le sieur Vauthier,
maire d'Authie, avait pris Gervais, en délit de chasse, il chassait
lui-même sur les propriétés confiées à la garde de Gervais.
Gervais, dans le premier
moment avait été saisi, et ne pensant qu'à son délit, il avait
oublié celui du maire d'Authie. Cependant en réfléchissant bien,
et poussé du reste par le procédé du sieur Vauthier, il se dit qu'il
pourrait bien lui rendre la réciproque. En effet, il dressa, au nom de
son maître, procès-verbal du délit commis par le sieur Vauthier, qui
dans l'avant dernière audience de policé correctionnelle a été
condamné à 16 fr. d'amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1845 -
Nouvelles locales. -
Le départ de 14 000 jeunes soldats disponibles de la classe
1844, appelés à l'activité par l'ordonnance royale du 18 de ce mois, va
s'effectuer du 15 au 20 du mois de novembre.
Voici
comment se répartissent les contingents du Calvados :
3e régiment de cuirassiers, 5 hommes ;
5e de chasseurs, 20 ; 1er hussards 5 ;
9e id., 5 ; 1er
escadron du train, 10 ; 35e régiment de ligne, 13, et 12e
léger, 119 —
total 177 hommes. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1845 -
Accident tragique. - Un
affreux accident est arrivé mercredi sur la route de Caen à Bayeux, à
la hauteur de la commune de Rots. Un sieur Bouet conduisait un tonneau
de cidre. Voyant que son domestique, jeune homme de 15 à 16 ans à
peine, était fatigué de suivre la voiture, il l'engagea à monter sur
le devant pour quelques instants, le malheureux jeune homme s'élança.
pour s'asseoir sur un des bras, mais il glissa aussitôt et tomba sous
la roue qui lui broya les deux jambes. Il fut transporté dans la
première maison voisine.
C'est,
le cinquième fait de cette nature qui arrive depuis moins de huit jours
sur la route de Bayeux à Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1846 -
Dates des vacances. -
L'ouverture
des vacances pour les collèges du ressort académique de Caen, est
fixé au 10 août prochain, et la rentrée des classes au lundi 5
octobre suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1846 -
On lit dans le Journal de Caen.
- La
grève annoncée depuis quelque temps par les ouvriers charpentiers a
commencé lundi. M. le procureur du Roi, saisi de cette affaire, a
commencé des poursuites pour fait de coalition. Déjà même trois
arrestations ont été opérées dans les communes d'Authie, de Rots et
de Bretteville.
on
sait que les ouvriers charpentiers de Caen appartiennent pour la plupart
à la banlieue. Ces faits sont regrettables et douloureux,
et nous engageons vivement les ouvriers à reprendre
leurs travaux et à ne pas aggraver
leur position par des manifestations illégales. Mais, d'un autre
côté, s'il est vrai que le salaire journalier de l'ouvrier charpentier
ne soit
que de 1 fr. 70 cent., nous ferons aussi un appel aux maîtres et aux
entrepreneurs, et nous leur demanderons si, en présence du prix des
choses de nécessité et de la diminution évidente de la valeur
relative de l'argent, ce salaire est suffisant pour subvenir aux besoins
de l'ouvrier et de sa famille ? (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1849 -
Un guet-apens. -
Le 26 du mois de mars, à dix heures 1/2 du soir, le sieur
Eugène St-James, grainetier, habitant Bayeux et se rendant à Caen à
son domicile,
a été l'objet d'un guet-apens de la part d'un militaire du 9e
léger au moment où il se trouvait sur le territoire de la commune de
Rots, route nationale de Paris à Cherbourg.
Selon
la déclaration faite par le sieur James à la gendarmerie de
Bretteville-l’Orgueilleuse, le militaire aurait sauté à la bride de
son cheval attelé à un cabriolet, en lui disant : « Arrête ou
je te tire un coup de pistolet ».
Le
voyageur a promptement descendu de voiture et s'apercevant qu'il avait
affaire à un soldat qui ne pouvait pas avoir de pistolet, il s'est
élancé sur lui, l'a terrassé après lui avoir porté plusieurs coups
de poing et l'a laissé prendre la fuite, mais il a recueilli sur la
route et déposé entre les mains de la gendarmerie une baïonnette et
un schako.
Si
l'information à laquelle se livre la justice confirme les déclarations
du sieur James nous ne doutons pas qu'il ne soit fait bonne et prompte
justice du coupable. Le brave 9e léger, dont la conduite
parmi nous a toujours été si exemplaire, si digne d'éloges,
repoussera avec indignation le misérable qui aurait ainsi souillé ses
rangs. <|ui ne pouvait pas avoir de pistolet, il.s'est 6lancé sur
lui, l'a terrassa après lui avoir porté plusieurs coups de poing et
l'a laissé prendre la fuite, mais il a recueilli sur la route e t
déposé entr e les mains de la gendarmerie une baïonnette et un
schako. Si l'information à laquelle so livre la justice confirme les
dôclarations du sieur .lames nous ne doutons pas qu'il ne soil
fait bonne et prompto justice du coupable. Le bravo 9» loger, dont la
conduite parmi nous a toujours été si exemplaire , si digne
d'éloges , repoussera avec indignation le misérable qui aurait ainsi
souillé ses rangs.> (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1849 -
Tentative d'empoisonnement à Rots.
- Le 15, la commune de Rots, canton de Tilly-sur-Seulles,
arrondissement de Caen, a été consternée par un crime odieux. Voici
les détails que donne à ce sujet le « Pilote du
Calvados ».
Dans
la matinée de ce jour, la femme du nommé Jean
François Renouf, domicilié à Rots, mais employé comme
domestique par le sieur Gastebled, cultivateur à Lasson, se rendit
à Bretteville-l’Orgueilleuse sur l'invitation de son mari, pour faire
une commission chez le sieur Denaye, huissier.
La
nuit était close quand
cette femme revint à Rots. Presque aussitôt après son arrivée, son
ari la quitta et alla coucher chez son maître à Lasson.
La
femme Renouf se disposa à souper, mais, dès la première cuillère,
elle trouva à la soupe qu'avait préparée pour elle son mari un gout
acre qu'elle la rejeta aussitôt, elle en prit
une seconde cuillère qu'elle rejeta plus vite encore. La soupe lui
avait causé tant de dégoût qu'elle se coucha sans avoir mangé. Avant
de se mettre au lit elle fit boire un demi verre de bouillon à un
chevreau de deux mois qu'elle élevait et bientôt l'animal expira.
La
femme Renouf commença à croire à un empoisonnement, mais elle était
d'autant plus éloignée de supposer que le coupable était son mari,
que ce dernier, avec lequel elle avait toujours vécu dans la meilleure
intelligence et dont elle se croyait aimée, l'avait embrassée à son
retour à Rots comme il l'avait fait au départ.
Quoiqu'il
en soit, ce fut elle même qui voulut qu'on se hâtât d’enlever le
chevreau et le reste de la soupe.
Trois
jours après, la justice
qui venait d'être informée de cette tentative d'empoisonnement se
transporta sur les lieux avec un médecin et elle acquit bientôt la
certitude que Renouf était l'auteur du crime.
Pendant
l'absence de sa femme, il était allé à Caen, y avait acheté un
sulfate de cuivre ou vitriol bleu, et revenu à Rots, il avait introduit
une énorme dose de ce poison dans la soupe destinée à sa femme.
Renouf
a fait des aveux complets et avoué qu'il voulait se défaire de sa
femme pour épouser une jeune fille avec laquelle il vit en concubinage
depuis l'âge de 16 ans.
Ce
malheureux est âgé de 23 ans à peine, et père de deux enfants.
Il a été arrêté et déposé en prison. (source Journal de Honfleur)
Décembre
1849 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence de M. le conseiller GÉRALDY. Audience du
24 novembre.
Les
époux Renouf habitaient la commune de Rots, prés Caen, depuis 3
années environ. Le mari était domestique à Lasson et la femme qui
avait une petite fille, élevait l'enfant d'une dame Lefrançois,
couturière à Caen.
Le
dimanche 15 juillet, Renouf partit dans la matinée pour tâcher d’emprunter
à cette dame une somme de 300 fr. dont il disait avoir besoin, il ne
parvint pas à faire cet emprunt, revint chez lui vers 5 heures du soir
et envoya sa femme à Bretteville-I’Orgueilleuse pour voir un sieur
Denoye et lui demander cette somme. Renouf témoigna beaucoup d’amitié
à sa femme, et quand elle partit, il la rappela pour I’embrasser.
En
quittant son mari, !a femme Renouf le pria de faire de la soupe parce
qu'elle en mangerait à son retour. Elle revint vers 8 heures et demie
et trouva en effet la soupe sur la table elle rendit compte à son mari
de la démarche infructueuse qu'elle avait faite, l'engagea à souper
avec elle mais il refusa et partit pour retourner chez son maître à
Lasson.
La
dame Renouf se mit à table, la nuit était presque close, elle n'avait
pas de lumière et ne voyait pas ce qu’elle mangeait, mais à la
première cuillerée de soupe, elle fut frappée du goût âcre qu'elle
lui trouva et rejeta ce qu'elle venait d’en porter à sa bouche, elle
se garda bien d'en donner à sa petite fille et à l'enfant confié à
ses soins, mais elle fit boire un verre de bouillon à un chevreau qu’elle
élevait.
Elle
sE coucha sans souper, elle ne pouvait vaincre le dégoût dont elle
avait été saisie et ressentait à la langue et dans la gorge une
chaleur qu'elle n'expliquait pas. Elle s'endormit mais vers 11 heures
elle fut réveillée par les cris plaintifs du chevreau,
elle se leva, lui fit prendre du lait mais tout fut inutile, peu d’instants
après il mourut. Alors elle approcha
sa lumière du vase qui contenait le reste de la soupe et s’aperçut
qu'elle était verte.
Cette
couleur, la mort du chevreau, le dégoût qu’elle avait éprouvé et
la chaleur qu'elle ressentait à la gorge, elle rapprocha toutes ces
circonstances et ne douta pas qu'elle n'eut été empoisonnée, mais
quel était l'auteur de cet attentat ? elle n'avait pas d'ennemis et il
ne lui vint pas à l'esprit de soupçonner son mari.
Le
lundi matin, elle l'envoya promptement chercher, il arriva vers midi,
embrassa affectueusement sa femme et au récit qu'elle lui fit il se mit
à verser des larmes en déplorant le malheur qui avait failli lui
arriver, il fut de suite faire sa déclaration au maire de Rots et
repartit bientôt pour Lasson.
Il
revint le soir, passa la nuit avec sa femme, et le lendemain matin,
avant de la quitter, il alla, sur son invitation, enfouir dans le jardin
le chevreau et la soupe.
Cependant
le maire avait prévenu la gendarmerie, et le 18 juillet, une
perquisition fut faite au domicile des époux Renouf. Dans la cave, sur
une marche de I’escalier se trouvaient
plusieurs parcelles de sulfate
de cuivre, vulgairement appelé « vitriol bleu ». Une
certaine quantité de cette substance avait été renversée sur la
marche, qu’on avait eu soin de laver avec du vinaigre.
Dans
le placard de la cuisine, on trouva le paquet dont on s’était servi.
Dans la poche du pardessus que Renouf portait le 15, on découvrit une
parcelle de vitriol, il n’y avait plus de doute, c’était
Renouf qui avait commis le crime.
Les
dépositions des témoins assignés par le ministère public ont aggrave
le poids déjà si accablant des charges.
M.
Savary, dans un réquisitoire plein de lucidité et d’énergie, a
conclu, à la condamnation de Renouf et protesté contre I’admission
de circonstances atténuantes en faveur de cet accusé.
Dans
I’intérêt de la défense. Me
d’Englesqueville —
qui débutait — a d'abord essayé d’établir que la dose de
poison jetée dans la soupe destinée à la femme Renouf n’était pas
suffisante, pour lui donner la mort, que l’âcreté du poison était
telle, d'ailleurs, que la femme Renouf a dû nécessairement rejeter
dès la première cuillerée I’aliment qui le contenait, et que du
moment où il n'y avait eu nul empoisonnement effectué, ni tentative
d'empoisonnement. Changeant de système le jeune défenseur a ensuite
considèré I’action commise par Renouf comme un acte d’insanité
d'esprit qui ne pouvait rendre son auteur passible des peines écrites
dans la loi, puisqu'il n’avait point eu le libre exercice de ses
facultés intellectuelles. Enfin il a conclu à l'acquittement de son
client que sa femme elle-même était revenue redemander au jury.
Apres
le résumé fort lumineux et fort impartial de M. le président des
assises, les jurés sont entrés dans la salle de leurs délibérations
d'où ils ont rapporté au bout de quelques minutes contre Renouf un
verdict de culpabilité mitigé par circonstances atténuantes. Renouf a
été condamné aux travaux forcés perpétuels. Il s'est pourvu presque
immédiatement en cassation.
(Source. : Journal de
Honfleur)
Mai
1856 -
Chemin de fer. - Un
arrêté de M. le préfet du Calvados, en date du 2 mai, prononce
l'ouverture de l'enquête, pour le chemin de fer dans la traversée des communes
de Caen, Venoix, Bretteville-sur-Odon, Carpiquet, Rots,
Norrey, Bretteville-l'Orgueilleuse, Putot-en-Bessin, Brouay et Audrieu.
Cette
enquête aura lieu dans toutes les communes désignées ci-dessus, en
conformité du titre II de la loi du 3 mai 1841, sur l'établissement du
chemin de fer de Paris, à Cherbourg , partie comprise entre la gare de
Caen et la limite de l'arrondissement de Bayeux.
Cette
enquête, commencera le 11 de ce mois et sera close le 21, et, pendant
toute sa durée, les plans et états parcellaires resteront déposés à
la mairie de chaque commune, où tous les intéressés pourront en
prendre connaissance. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1860 - Une chute. -
Jeudi, vers 4 heures 1/2 de relevée, le nommé Larosse, maître
maçon, demeurant à Rots, est tombé d'une hauteur d'environ 5 mètres,
en démolissant une cheminée dans la cour portant le numéro 92, rue
Notre-Dame. Heureusement, le coup a été amorti par la rencontre d'un
établi qui se trouvait dans le trajet.
Toutefois,
le nommé Larosse a reçu une blessure assez grave à la tête, qui a
été pansée par M. le docteur Hardy. ( L’Ordre et la Liberté)
Mars
1864 -
Un incendie. -
Vendredi
dernier, un incendie, dont la cause est inconnue, s'est déclaré à
Rots, arrondissement de Caen, dans le grenier d'une maison appartenant
à un sieur Louis Halley, boulanger à Caen, et occupée par le sieur
Ferdinand Halley, son frère.
La
couverture et la charpente ont seules été endommagées. La perte est
évaluée à 3 000 fr. pour le propriétaire, et à 100 fr. pour le
locataire. L'immeuble est assuré pour 8 000 fr. à la Compagnie
Mutuelle, et le mobilier pour 3 500 fr. à la Compagnie du Soleil.
Les
nommés Renault, dit la Tempête, tailleur de pierres, et Degron,
charpentier, demeurant tous deux à Rots, se sont fait remarquer, dans
cette triste circonstance, par leur zèle et
leur intrépidité. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1864 -
Les rumeurs. -
Depuis
quelque temps, divers propos circulaient, dans la commune de Rots, au
sujet du nommé Houel, boucher, qu'on accusait d'avoir donné la mort à
sa femme. Jeudi dernier, l'arrivée de l'autorité judiciaire et
l'exhumation du cadavre de la femme Houel ayant eu lieu, tous ces bruits
ont pris une certaine consistance.
Dans
tous les cas, ce qui semble donner raison à l'opinion publique, c'est
l'arrestation du nommé Houel et de sa mère.
Ces
deux individus, à la suite des investigations de la justice, ont été
dirigés sur Caen, où ils ont été écroués hier à la maison
d'arrêt.
(l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1864 -
Le bruit sur la mort
d’une femme. - Dimanche
dernier, la justice s'est transportée à Rots, à l'effet de procéder
à de nouvelles constatations à propos de
la mort de la femme Houel, née Marie-Anne Dessillons.
Nous
avons dit déjà qu'à la suite d'une descente de justice, le nommé
Houel (Paul), propriétaire, âgé de 44 ans, et sa mère, la femme
Martine (Marie), âgée de 67 ans, avaient été arrêtés et conduits,
dans la matinée du 2, à la maison d'arrêt de Caen, où ils ont été
écroués.
C'est
le 30 août que le bruit de la mort de la femme Houel s'est répandu
dans la commune de Rots. La veille cette femme était bien portante.
Lorsque, une première fois, l'autorité s'est transportée sur les
lieux, on a trouvé Marie Houel couchée dans son lit, enveloppée dans
un drap. Toute la partie supérieure de son corps offrait de nombreuses
traces de violences.
(l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1866 -
La migration. -
On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme
depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées
septentrionales, surtout des cigognes, des grues et des hérons.
On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.
Novembre
1866 -
Les étoiles filantes.
- Les
astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits
des 12 et 13 de ce mois.
A
cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre
d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du
siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année.
Décembre
1866 -
Les cours pour adultes. -
M. le préfet a
autorisé les instituteurs et institutrices ci-aprés désignés à
ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leurs communes
respectives à savoir :
MM.
Bunel à Sannerville ; Eudes, à Moult ; James, à Amfréville ;
Béziers a Putot-en-Auge ; Bonvoisin, à Villy-Bocage ; Lebourgeois à
Bénouville ; Léger, à Lantheuil ; Patry, à
Bretteville-sur-Odon ; Potdevin, à Rots. Mme Langlois à
Sannerville.
Août
1869 -
Fait divers.
- Lundi, vers
six heures du matin, un commencement d'incendie a eu lieu au domicile de
la veuve Legabilleur, propriétaire à Rots. Les objets qui ont été
brûlés ou endommagés, consistant en literie et vêtements évalués
à 200 fr. environ, étaient assurés. Il est à présumer qu'un des
enfants de la veuve Legabilleur aura joué avec des allumettes
chimiques et communiqué le feu au lit.
Décembre
1869 -
Fait divers.
- Mercredi,
vers neuf heures du soir, un violent incendie a éclaté à Rots, et a
consumé quatre granges avec les récoltes qu'elles contenaient, d'eux
d'entr'elles contenant environ 1,600 gerbes de blé et 300 bottes de
paille appartiennent à MM. Degron frères, et assurées à la compagnie
de l'Union.
La
pompe de Rots n'a pu fonctionner, mais les pompes des environs sont
arrivées sur les lieux et ont dû se borner a circonscrire le feu.
Mars
1875
- Le printemps. -
Si
cela continue, le printemps sera inauguré par la gelée ou la neige. En
Angleterre, des vents violents ont causé beaucoup de malheurs. Des
maisons en construction ont été renversées et des ouvriers ont péri.
Avril
1875
- Mort écrasé. -
Jeudi
soir, sur la route nationale n° 13, territoire de la commune de Rots,
le nommé Ludovic Picard, âgé de 44 ans, domestique à Cully, où il
est marié et père d'un enfant, né au Fresne-Camilly, est tombé sous
la roue de sa voiture qui lui a écrasé l'épine dorsale et la tête,
la mort a été instantanée
et constatée sur les lieux.
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