1er Juillet 2025

EUN SYIELLE D'HISTOUÈRE D'CALVADOS   

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ROTS

Canton de Tilly-sur-Seulles  

Les habitants de la commune sont des Rotiers, Rotières ou Rotais, Rotaises

Juillet 1829   -   A louer présentement.   -   Garni ou non garni.

Une très belle Maison, sise à Rots, à deux petites lieues de Caen, tout près de la grande route de Bayeux.

Elle consiste, au rez-de-chaussée, en un beau salon de compagnie, salle à manger, cuisine, laverie, office et caveau ; il y a quatre chambres, un cabinet et un grenier sur ces appartements.

Derrière lesdits êtres, une grande cour charretière, dans laquelle une chambre et un grenier dessus, trois caves, remise, écurie, poulailler, buret et grenier ; au-dessus desdits êtres, chambre et greniers.

A la suite de ces bâtiments est un superbe jardin potager et d'agrément, en plein rapport. Le tout entouré de murs en bon état.

S'adresser, pour visiter les lieux et traiter de la location, à M. Bonneserre, fils aîné, propriétaire, rue au Canu, nº 20, à Caen. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Octobre 1830    -    Rots : une garde nationale prête à servir.   -   La garde nationale de Rots est complètement organisée par les soins du nouveau maire dont le patriotisme éclairé a conçu comme une partie de ses collègues la haute importance des cohortes citoyennes dont la devise est liberté, ordre public.

Déjà tous les officiers sont pourvus d'uniformes et bientôt une partie des soldats auront revêtu l'uniforme rural comme quelques communes l'ont déjà fait. (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1831    -    Condamnation pour délit de chasse.   -   A la dernière audience de police correctionnelle, un sieur Gervais, tailleur de pierre à Rots, à été condamné, pour délit de chasse à 30 francs d'amende et à la confiscation du fusil.

Le défenseur a plaidé pour le prévenu que le décret du 4 mai 1812, sur le port d'armes, est inconstitutionnel, et ne doit plus recevoir d'application. Ce soutien a été rejeté par le tribunal, qui a considéré que ce décret a toujours eu force de loi, puisqu'il se trouve sanctionné par toutes les lois qui ont autorisé la perception de l'impôt établi sur les permis de port d'armes de chasse. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1833    -      Tribunal de police correctionnelle.   -   Audience du 8 Juin.

- Le tribunal a prononcé une amende de 10 fr. contre le nommé Guillaume Marie, berger, demeurant à Rots, pour avoir porté des coups à sa femme et à la femme Cuilbert, sa belle-mère.

Auguste Lehn, marchand de dentelles à Bures, a été condamné à 16 francs d'amende et à 16 francs de dommages-intérêts, comme coupable d'avoir, le 22 mai dernier, porté des coups et fait des blessures a un nommé Édouard le Bey. (Mémorial du Calvados)

 

Juillet 1834   -   Tribunal de police correctionnelle.   -   Audience du samedi 5 juillet 1834.  Présidence de M. Lhermitte.

-  Le nommé Jean-Jacques Renault, âgé de 49 ans, tailleur de pierres, né et demeurant à Rots, comparaissait dans cette audience comme prévenu de plusieurs vols. On lui reprochait d'abord d'avoir, dans le courant du mois de mai dernier, volé deux compas, un pied métrique, une paire de tenailles, une plane et une tille dans la boutique et au préjudice du sieur Decaen, tonnelier ; 2° d'avoir, dans le courant du même mois, volé deux taies d'oreillers, deux chemises, une cravate de soie et un mouchoir de poche au préjudice du sieur Gost, fripier, et dans sa boutique ; 3° d'avoir, il y a environ six mois, volé deux couteaux de table au préjudice et dans le domicile de la dame Cotentin.

Le tribunal, admettant en faveur du prévenu des circonstances atténuantes résultant du peu de valeur des objets volés, l'a condamné seulement à trois mois d'emprisonnement et aux dépens. (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1834   -   Tribunal de Police Correctionnelle de Caen.   -    Audience du lundi 22 septembre 1834. Présidence de M. Deslongchamps.

-   Le nommé Catherine ( Emmanuel ), dit la Vertu, demeurant à Rots, ne parait pas doué de la vertu si précieuse de la modération. Le 24 juillet dernier, il se rendait de Gruchy à Rots, portant une perche sur son épaule, lorsque le garde-champêtre de cette dernière commune le rencontra. Il lui demanda où il avait pris cette perche. Des injures, et puis des injures, voila toute la réponse qu'il put obtenir de Catherine. De là procès-verbal, citation devant le tribunal de police correctionnelle, et condamnation contre Catherine, dit la Vertu, à 25 fr. d'amende et aux dépens. (Mémorial du Calvados)

 

Août 1841  -  Assises du Calvados.   -    Lundi, 2 août, s'est ouverte la 3e session du jury du Calvados, voici dans l'ordre où elles ont été soumises au jury, les affaires déjà jugées :

— André Desormeaux , âgé de 21 ans, convaincu du vol de cuillères d'argent, la nuit et dans une maison habitée, au préjudice d'un sieur Oublin, demeurant à Honfleur, a été condamné, grâce aux circonstances atténuantes, à 2 ans de prison.

— Jacques-Etienne Richard, de la commune de Rots, plusieurs fois déjà repris de justice a comparu sous prévention de plusieurs vols de blé au préjudice d'un sieur le Couturier, la nuit, à l'aide d'escalade.

Déclaré coupable, Richard subira 10 années de réclusion, avec exposition. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -   Ces jours derniers, la justice s'est transportée à Rots, sur la route de Caen à Bayeux, pour y constater un assassinat présumé avoir été commis par un nommé Guilbert dit Guilleminot, berger et marchand de moutons, sur la personne de sa femme. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1842    -  Agression et vol.   -   Un acte de violence à peine concevable a eu lieu, vers la fin de la semaine dernière, aux environs de Rots.

Le sieur T. Collibert, fils d'un boulanger de ce bourg, était occupé à sarcler des navets au milieu de son champ, situé tout près de la grande route de Caen à Bayeux, quand il vit une douzaine d'individus qui piquaient du colza dans une pièce voisine faire tout d'un coup irruption sur la sienne et arracher effrontément les légumes qu'il mettait tant de soin à cultiver et les emporter à pleins sacs.

A peine avait-il engagé ces audacieux voleurs à se retirer et à lui abandonner leur coupable butin, que deux d'entre eux l'assaillirent à coups de poings et à coups de cailloux et le laissèrent sur la place grièvement blessé et perdant tout son sang par une large plaie qu'une pierre lui avait faite au front. Si le frère du sieur Collibert ne se fût pas trouvé par  hasard près de là et ne fût pas accouru à son secours, il aurait peut-être succombé sous la main des assaillants.

Les noms de ces misérables sont connu , et M le procureur, du roi poursuit l'affaire avec vigueur. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1845   -   Une honnêteté en vaut une autre.   -   Le nommé Gervais, garde particulier en la commune de Rots, était sur la propriété qui lui est confiée, quand par malheur une pièce de gibier en sortit. Le garde se mit à sa poursuite et la tira. Le sieur Vauthier, maire d'Authie, était lui même en chasse. Il demanda au sieur Gervais s'il avait un port d'armes, et pourquoi il se permettait de chasser hors des terres confiées à sa garde. Gervais ne put répondre à cela. Il était pris en flagrant délit. Le sieur Vauthier lui déclara alors qu'il allait dresser procès-verbal de la contravention ; ce qu'il fit.

Gervais fut donc traduit devant le tribunal de police correctionnel qui jugea que le maire n'avait pas qualité pour dresser procès-verbal dans cette circonstance, toutefois le délit existait, et le ministère public ne pouvait pas perdre son droit. Il fit donc assigner des témoins, et dans une nouvelle audience, Gervais fut condamné à 50 fr. d'amende, et à la confiscation du fusil.

Mais quand le sieur Vauthier, maire d'Authie, avait pris Gervais, en délit de chasse, il chassait lui-même sur les propriétés confiées à la garde de Gervais. Gervais, dans le premier moment avait été saisi, et ne pensant qu'à son délit, il avait oublié celui du maire d'Authie. Cependant en réfléchissant bien, et poussé du reste par le procédé du sieur Vauthier, il se dit qu'il pourrait bien lui rendre la réciproque. En effet, il dressa, au nom de son maître, procès-verbal du délit commis par le sieur Vauthier, qui dans l'avant dernière audience de policé correctionnelle a été condamné à 16 fr. d'amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1845   -  Nouvelles locales.   -   Le départ de 14 000 jeunes soldats disponibles de la classe 1844, appelés à l'activité par l'ordonnance royale du 18 de ce mois, va s'effectuer du 15 au 20 du mois de novembre.

Voici comment se répartissent les contingents du Calvados :  3e régiment de cuirassiers, 5 hommes ;  5e de chasseurs, 20 ; 1er hussards 5 ; 9e  id., 5 ; 1er escadron du train, 10 ; 35e régiment de ligne, 13, et 12e  léger, 119    total 177 hommes. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1845   -  Accident tragique.   -   Un affreux accident est arrivé mercredi sur la route de Caen à Bayeux, à la hauteur de la commune de Rots. Un sieur Bouet conduisait un tonneau de cidre. Voyant que son domestique, jeune homme de 15 à 16 ans à peine, était fatigué de suivre la voiture, il l'engagea à monter sur le devant pour quelques instants, le malheureux jeune homme s'élança. pour s'asseoir sur un des bras, mais il glissa aussitôt et tomba sous la roue qui lui broya les deux jambes. Il fut transporté dans la première maison voisine.

C'est, le cinquième fait de cette nature qui arrive depuis moins de huit jours sur la route de Bayeux à Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Dates des vacances.   -   L'ouverture des vacances pour les collèges du ressort académique de Caen, est fixé au 10 août prochain, et la rentrée des classes au lundi 5 octobre suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  On lit dans le Journal de Caen.   -  La grève annoncée depuis quelque temps par les ouvriers charpentiers a commencé lundi. M. le procureur du Roi, saisi de cette affaire, a commencé des poursuites pour fait de coalition. Déjà même trois arrestations ont été opérées dans les communes d'Authie, de Rots et de Bretteville.

on sait que les ouvriers charpentiers de Caen appartiennent pour la plupart à la banlieue. Ces faits sont regrettables et douloureux, et nous engageons vivement les ouvriers à reprendre leurs travaux et à ne pas aggraver leur position par des manifestations illégales. Mais, d'un autre côté, s'il est vrai que le salaire journalier de l'ouvrier charpentier ne soit que de 1 fr. 70 cent., nous ferons aussi un appel aux maîtres et aux entrepreneurs, et nous leur demanderons si, en présence du prix des choses de nécessité et de la diminution évidente de la valeur relative de l'argent, ce salaire est suffisant pour subvenir aux besoins de l'ouvrier et de sa famille ? (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1849   -     Un guet-apens.   -   Le 26 du mois de mars, à dix heures 1/2 du soir, le sieur Eugène St-James, grainetier, habitant Bayeux et se rendant à Caen à son domicile, a été l'objet d'un guet-apens de la part d'un militaire du 9e léger au moment où il se trouvait sur le territoire de la commune de Rots, route nationale de Paris à Cherbourg.

Selon la déclaration faite par le sieur James à la gendarmerie de Bretteville-l’Orgueilleuse, le militaire aurait sauté à la bride de son cheval attelé à un cabriolet, en lui disant : « Arrête ou je te tire un coup de pistolet ».

Le voyageur a promptement descendu de voiture et s'apercevant qu'il avait affaire à un soldat qui ne pouvait pas avoir de pistolet, il s'est élancé sur lui, l'a terrassé après lui avoir porté plusieurs coups de poing et l'a laissé prendre la fuite, mais il a recueilli sur la route et déposé entre les mains de la gendarmerie une baïonnette et un schako.

Si l'information à laquelle se livre la justice confirme les déclarations du sieur James nous ne doutons pas qu'il ne soit fait bonne et prompte justice du coupable. Le brave 9e léger, dont la conduite parmi nous a toujours été si exemplaire, si digne d'éloges, repoussera avec indignation le misérable qui aurait ainsi souillé ses rangs. <|ui ne pouvait pas avoir de pistolet, il.s'est 6lancé sur lui, l'a terrassa après lui avoir porté plusieurs coups de poing et l'a laissé prendre la fuite, mais il a recueilli sur la route e t déposé entr e les mains de la gendarmerie une baïonnette et un schako. Si l'information à laquelle so livre la justice confirme les dôclarations du sieur .lames nous ne doutons pas qu'il ne soil fait bonne et prompto justice du coupable. Le bravo 9» loger, dont la conduite parmi nous a toujours été si exemplaire , si digne d'éloges , repoussera avec indignation le misérable qui aurait ainsi souillé ses rangs.> (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1849  -  Tentative d'empoisonnement à Rots.   -  Le 15, la commune de Rots, canton de Tilly-sur-Seulles, arrondissement de Caen, a été consternée par un crime odieux. Voici les détails que donne à ce sujet le « Pilote du Calvados ».

Dans la matinée de ce jour, la femme du nommé Jean François Renouf, domicilié à Rots, mais employé comme domestique par le sieur Gastebled, cultivateur à Lasson, se rendit à Bretteville-l’Orgueilleuse sur l'invitation de son mari, pour faire une commission chez le sieur Denaye, huissier.

La nuit était close quand cette femme revint à Rots. Presque aussitôt après son arrivée, son ari la quitta et alla coucher chez son maître à Lasson.

La femme Renouf se disposa à souper, mais, dès la première cuillère, elle trouva à la soupe qu'avait préparée pour elle son mari un gout acre qu'elle la rejeta aussitôt, elle en prit une seconde cuillère qu'elle rejeta plus vite encore. La soupe lui avait causé tant de dégoût qu'elle se coucha sans avoir mangé. Avant de se mettre au lit elle fit boire un demi verre de bouillon à un chevreau de deux mois qu'elle élevait et bientôt l'animal expira.

La femme Renouf commença à croire à un empoisonnement, mais elle était d'autant plus éloignée de supposer que le coupable était son mari, que ce dernier, avec lequel elle avait toujours vécu dans la meilleure intelligence et dont elle se croyait aimée, l'avait embrassée à son retour à Rots comme il l'avait fait au départ.

Quoiqu'il en soit, ce fut elle même qui voulut qu'on se hâtât d’enlever le chevreau et le reste de la soupe.

Trois jours après, la justice qui venait d'être informée de cette tentative d'empoisonnement se transporta sur les lieux avec un médecin et elle acquit bientôt la certitude que Renouf était l'auteur du crime.

Pendant l'absence de sa femme, il était allé à Caen, y avait acheté un sulfate de cuivre ou vitriol bleu, et revenu à Rots, il avait introduit une énorme dose de ce poison dans la soupe destinée à sa femme.

Renouf a fait des aveux complets et avoué qu'il voulait se défaire de sa femme pour épouser une jeune fille avec laquelle il vit en concubinage depuis l'âge de 16 ans.

Ce malheureux est âgé de 23 ans à peine,  et père de deux enfants. Il a été arrêté et déposé en prison. (source Journal de Honfleur)  

 

Décembre 1849   -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller GÉRALDY. Audience du 24 novembre.  

Les époux Renouf habitaient la commune de Rots, prés Caen, depuis 3 années environ. Le mari était domestique à Lasson et la femme qui avait une petite fille, élevait l'enfant d'une dame Lefrançois, couturière à Caen.

Le dimanche 15 juillet, Renouf partit dans la matinée pour tâcher d’emprunter à cette dame une somme de 300 fr. dont il disait avoir besoin, il ne parvint pas à faire cet emprunt, revint chez lui vers 5 heures du soir et envoya sa femme à Bretteville-I’Orgueilleuse pour voir un sieur Denoye et lui demander cette somme. Renouf témoigna beaucoup d’amitié à sa femme, et quand elle partit, il la rappela pour I’embrasser.

En quittant son mari, !a femme Renouf le pria de faire de la soupe parce qu'elle en mangerait à son retour. Elle revint vers 8 heures et demie et trouva en effet la soupe sur la table elle rendit compte à son mari de la démarche infructueuse qu'elle avait faite, l'engagea à souper avec elle mais il refusa et partit pour retourner chez son maître à Lasson.

La dame Renouf se mit à table, la nuit était presque close, elle n'avait pas de lumière et ne voyait pas ce qu’elle mangeait, mais à la première cuillerée de soupe, elle fut frappée du goût âcre qu'elle lui trouva et rejeta ce qu'elle venait d’en porter à sa bouche, elle se garda bien d'en donner à sa petite fille et à l'enfant confié à ses soins, mais elle fit boire un verre de bouillon à un chevreau qu’elle élevait.

Elle sE coucha sans souper, elle ne pouvait vaincre le dégoût dont elle avait été saisie et ressentait à la langue et dans la gorge une chaleur qu'elle n'expliquait pas. Elle s'endormit mais vers 11 heures elle fut réveillée par les cris plaintifs du chevreau, elle se leva, lui fit prendre du lait mais tout fut inutile, peu d’instants après il mourut. Alors elle approcha sa lumière du vase qui contenait le reste de la soupe et s’aperçut qu'elle était verte.

Cette couleur, la mort du chevreau, le dégoût qu’elle avait éprouvé et la chaleur qu'elle ressentait à la gorge, elle rapprocha toutes ces circonstances et ne douta pas qu'elle n'eut été empoisonnée, mais quel était l'auteur de cet attentat ? elle n'avait pas d'ennemis et il ne lui vint pas à l'esprit de soupçonner son mari.

Le lundi matin, elle l'envoya promptement chercher, il arriva vers midi, embrassa affectueusement sa femme et au récit qu'elle lui fit il se mit à verser des larmes en déplorant le malheur qui avait failli lui arriver, il fut de suite faire sa déclaration au maire de Rots et repartit bientôt pour Lasson.

Il revint le soir, passa la nuit avec sa femme, et le lendemain matin, avant de la quitter, il alla, sur son invitation, enfouir dans le jardin le chevreau et la soupe.

Cependant le maire avait prévenu la gendarmerie, et le 18 juillet, une perquisition fut faite au domicile des époux Renouf. Dans la cave, sur une marche de I’escalier se  trouvaient plusieurs parcelles de sulfate de cuivre, vulgairement appelé « vitriol bleu ». Une certaine quantité de cette substance avait été renversée sur la marche, qu’on avait eu soin de laver avec du vinaigre.

Dans le placard de la cuisine, on trouva le paquet dont on s’était servi. Dans la poche du pardessus que Renouf portait le 15, on découvrit une  parcelle de vitriol, il n’y avait plus de doute, c’était Renouf qui avait commis le crime.

Les dépositions des témoins assignés par le ministère public ont aggrave le poids déjà si accablant des charges.

M. Savary, dans un réquisitoire plein de lucidité et d’énergie, a conclu, à la condamnation de Renouf et protesté contre I’admission de circonstances atténuantes en faveur de cet accusé.

Dans I’intérêt de la défense. Me  d’Englesqueville    qui débutait — a d'abord essayé d’établir que la dose de poison jetée dans la soupe destinée à la femme Renouf n’était pas suffisante, pour lui donner la mort, que l’âcreté du poison était telle, d'ailleurs, que la femme Renouf a dû nécessairement rejeter dès la première cuillerée I’aliment qui le contenait, et que du moment où il n'y avait eu nul empoisonnement effectué, ni tentative d'empoisonnement. Changeant de système le jeune défenseur a ensuite considèré I’action commise par Renouf comme un acte d’insanité d'esprit qui ne pouvait rendre son auteur passible des peines écrites dans la loi, puisqu'il n’avait point eu le libre exercice de ses facultés intellectuelles. Enfin il a conclu à l'acquittement de son client que sa femme elle-même était revenue redemander au jury.

Apres le résumé fort lumineux et fort impartial de M. le président des assises, les jurés sont entrés dans la salle de leurs délibérations d'où ils ont rapporté au bout de quelques minutes contre Renouf un verdict de culpabilité mitigé par circonstances atténuantes. Renouf a été condamné aux travaux forcés perpétuels. Il s'est pourvu presque immédiatement en cassation. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Mai 1856   -   Chemin de fer.  -    Un arrêté de M. le préfet du Calvados, en date du 2 mai, prononce l'ouverture de l'enquête, pour le chemin de fer dans la traversée des communes de Caen, Venoix, Bretteville-sur-Odon, Carpiquet, Rots, Norrey, Bretteville-l'Orgueilleuse, Putot-en-Bessin, Brouay et Audrieu.

Cette enquête aura lieu dans toutes les communes désignées ci-dessus, en conformité du titre II de la loi du 3 mai 1841, sur l'établissement du chemin de fer de Paris, à Cherbourg , partie comprise entre la gare de Caen et la limite de l'arrondissement de Bayeux.

Cette enquête, commencera le 11 de ce mois et sera close le 21, et, pendant toute sa durée, les plans et états parcellaires resteront déposés à la mairie de chaque commune, où tous les intéressés pourront en prendre connaissance. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1860   -   Une chute.   -   Jeudi, vers 4 heures 1/2 de relevée, le nommé Larosse, maître maçon, demeurant à Rots, est tombé d'une hauteur d'environ 5 mètres, en démolissant une cheminée dans la cour portant le numéro 92, rue Notre-Dame. Heureusement, le coup a été amorti par la rencontre d'un établi qui se trouvait dans le trajet.

Toutefois, le nommé Larosse a reçu une blessure assez grave à la tête, qui a été pansée par M. le docteur Hardy. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1864   -   Un incendie.   -   Vendredi dernier, un incendie, dont la cause est inconnue, s'est déclaré à Rots, arrondissement de Caen, dans le grenier d'une maison appartenant à un sieur Louis Halley, boulanger à Caen, et occupée par le sieur Ferdinand Halley, son frère.

La couverture et la charpente ont seules été endommagées. La perte est évaluée à 3 000 fr. pour le propriétaire, et à 100 fr. pour le locataire. L'immeuble est assuré pour 8 000 fr. à la Compagnie Mutuelle, et le mobilier pour 3 500 fr. à la Compagnie du Soleil.

Les nommés Renault, dit la Tempête, tailleur de pierres, et Degron, charpentier, demeurant tous deux à Rots, se sont fait remarquer, dans cette triste circonstance, par leur zèle et leur intrépidité. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1864   -   Les rumeurs.   -   Depuis quelque temps, divers propos circulaient, dans la commune de Rots, au sujet du nommé Houel, boucher, qu'on accusait d'avoir donné la mort à sa femme. Jeudi dernier, l'arrivée de l'autorité judiciaire et l'exhumation du cadavre de la femme Houel ayant eu lieu, tous ces bruits ont pris une certaine consistance.

Dans tous les cas, ce qui semble donner raison à l'opinion publique, c'est l'arrestation du nommé Houel et de sa mère.

Ces deux individus, à la suite des investigations de la justice, ont été dirigés sur Caen, où ils ont été écroués hier à la maison d'arrêt. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1864   -   Le bruit sur  la mort d’une femme.   -   Dimanche dernier, la justice s'est transportée à Rots, à l'effet de procéder à de nouvelles constatations à propos de la mort de la femme Houel, née Marie-Anne Dessillons.

Nous avons dit déjà qu'à la suite d'une descente de justice, le nommé Houel (Paul), propriétaire, âgé de 44 ans, et sa mère, la femme Martine (Marie), âgée de 67 ans, avaient été arrêtés et conduits, dans la matinée du 2, à la maison d'arrêt de Caen, où ils ont été écroués.

C'est le 30 août que le bruit de la mort de la femme Houel s'est répandu dans la commune de Rots. La veille cette femme était bien portante. Lorsque, une première fois, l'autorité s'est transportée sur les lieux, on a trouvé Marie Houel couchée dans son lit, enveloppée dans un drap. Toute la partie supérieure de son corps offrait de nombreuses traces de violences. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1866   -   La migration.   -   On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées septentrionales,  surtout des cigognes, des grues et des hérons. On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année.

 

Décembre 1866   -   Les cours pour adultes.   -   M. le préfet a autorisé les instituteurs et institutrices ci-aprés désignés à ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leurs communes respectives à savoir :

MM. Bunel à Sannerville ; Eudes, à Moult ; James, à Amfréville ; Béziers a Putot-en-Auge ; Bonvoisin, à Villy-Bocage ; Lebourgeois à Bénouville ; Léger, à Lantheuil ; Patry, à  Bretteville-sur-Odon ; Potdevin, à Rots. Mme Langlois à Sannerville.

 

Août 1869   -   Fait divers.   -  Lundi, vers six heures du matin, un commencement d'incendie a eu lieu au domicile de la veuve Legabilleur, propriétaire à Rots. Les objets qui ont été brûlés ou endommagés, consistant en literie et vêtements évalués à 200 fr. environ, étaient assurés. Il est à présumer qu'un des enfants de la veuve Legabilleur aura joué avec des allumettes  chimiques et communiqué le feu au lit.  

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  Mercredi, vers neuf heures du soir, un violent incendie a éclaté à Rots, et a consumé quatre granges avec les récoltes qu'elles contenaient, d'eux d'entr'elles contenant environ 1,600 gerbes de blé et 300 bottes de paille appartiennent à MM. Degron frères, et assurées à la compagnie de l'Union.

La pompe de Rots n'a pu fonctionner, mais les pompes des environs sont arrivées sur les lieux et ont dû se borner a circonscrire le feu.  

 

Mars 1875   -   Le printemps.  -  Si cela continue, le printemps sera inauguré par la gelée ou la neige. En Angleterre, des vents violents ont causé beaucoup de malheurs. Des maisons en construction ont été renversées et des ouvriers ont péri.

 

Avril 1875   -   Mort écrasé.  -  Jeudi soir, sur la route nationale n° 13, territoire de la commune de Rots, le nommé Ludovic Picard, âgé de 44 ans, domestique à Cully, où il est marié et père d'un enfant, né au Fresne-Camilly, est tombé sous la roue de sa voiture qui lui a écrasé l'épine dorsale et la tête, la mort a été instantanée et constatée sur les lieux.

ROTS (Calvados)   -  Le Chevet de l'Église

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