UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ROTS

Canton de Tilly-sur-Seulles  

Les habitants de la commune sont des Rotiers, Rotières ou Rotais, Rotaises

Janvier 1879   -  Une inondation.  -  Depuis quelques jours, tout un quartier de Rots est inondé par une source, et bien des pauvres gens ont été obligés d'abandonner leurs maisons  envahies par une nappe d'eau de quatre ou cinq pieds de hauteur. Un atelier de 50 ou 60 hommes de bonne volonté a travaillé pendant 48 heures à combattre le fléau.  

 

Janvier 1879   -  L’eau.  -  Nous avons déjà parlé du fléau qui a frappé la commune de Rots, située à deux lieues de Caen. Sans que l'on s'y attendît, trois vittoires ou fontaines latentes, ont jailli du sol et inondé le pays, au point que gens et bêtes n'ont dû leur conservation qu'à cette circonstance qu'un paysan, nommé Jean Renaud, au service des moines de l'abbaye d'Ardennes, attardé par une causerie, tomba dans une des crevasses. Courant danger de mort, il s'époumona en cris de secours et réveilla les habitants du village, qui. sans cet accident? auraient pu être noyés.  

 

Janvier 1880  -  Suites de l’ivresse.  -  Dimanche matin, on a trouvé à Rots le cadavre du nommé Alfred Hue, âgé de 72 ans, marchand de peaux de lapins, demeurant hameau de Maucler, commune de Saint-Manvieu. Il résulte des constatations médico-légales que la mort de cet infortuné serait le résultat de l'ivresse, de plusieurs chutes et du froid.

 

Janvier 1880  -  Échenillage.  -  C'est dans 18 courant de février, que tout propriétaire, fermier ou locataire est tenu d'écheniller les arbres, haies ou buissons, sur les propriétés qu'il exploite où qu'il occupe.

 

Janvier 1882  -  Coutume dangereuse.  -  La blâmable coutume de tirer des coups de fusil et des coups de pistolet à l'occasion des noces, vient encore de causer un accident. Samedi, à Rots, Un jeune homme qui tirait des coups de feu pour fêter un mariage, a eu la main fracassée par l'explosion de son arme. On craint d'être forcé de faire l'amputation.  

 

Avril 1882  -  Puni par ou il a péché .  -   Ambroise Mary, âgé de 32 ans, journalier, a été condamné dernièrement à 3 mois de prison, pour vol à Rots. Avant d'entrer faire son trimestre, il a eu la malheureuse idée de vouloir goûter du vin du curé de Rosel. Pour ce, il s'est introduit dans le presbytère en brisant un carreau, pendant que le pasteur était à l'office. Mais il en a tant pris, que jamais il n'a pu retrouver la fenêtre par laquelle il avait passé, et a dû rester là jusqu'à l'arrivée du curé et de sa servante, qui l'ont trouvé ronflant comme un jeu d'orgue sous la table de la salle à manger.  

 

Mai 1882  -  Les causes du mal.  -  Il y a trois semaines, à Rots, quatre gamins de 8 à 10 ans, se jetaient, au sortir de l’école sur l'un des leurs, âgé  de 9 ans, et le rouaient de coups. Cet enfant est mort depuis. Est-ce à la suite des coups qu'il a reçus ? Une enquête pour éclaircir ce point ne nous parait pas chose oiseuse. Dans le pays, on dit que si les enfants se cognent, si les hommes boivent un coup et si les femmes sont coquettes, c'est depuis qu'on a enlevé de l'église la statue du « Père Eternel », pour la remiser sous une charretterie. Dans ce cas, que le curé se hâte donc de replacer « le Père Éternel » dans l'église, sa seule et véritable place.  

 

Février 1886  -  Suspension.  -  M. Gaston Le Hardy, maire de Rots, a été suspendu de ses fonctions pour avoir refusé le faire afficher dans sa commune un discours du ministre de l'instruction publique.

 

Novembre 1886  -  Suspension.  -  M. Degron, maire de Rots, s'étant refusé à placarder un document officiel qui lui était adressé par la préfecture, a été suspendu.

 

Mars 1888  -  Accident de voiture.  -  Dans la nuit de samedi, entre Rots et Bretteville, route de Bayeux, le sieur Charles Vincent, messager, est tombé d'une voiture qu'il conduisait. Il eut la présence d'esprit, dans sa chute, de se garer de la roue, mais ses jambes se trouvèrent engagées dans le lourd panier suspendu au-dessous du véhicule et il reçut des contusions  assez  graves.  

 

Mai 1890  -  Abeilles.  -  Dans le Calvados, les ruches d'abeilles devront être éloignées d'au moins dix mètres de la voie publique ou des héritages voisins, et en être séparées par une clôture haute de deux mètres au moins. Dans les champs, elles-devront être à cent mètres au moins de tout chemin ou de toute maison. Les ruches ne pourront être transportées dans les landes, bruyères ou bois, qu'avec une autorisation spéciale du préfet, délivrée sur un avis du conseil municipal. 

 

Mai 1890  -  Le voleur de crins de cheval.  -  Pierre Thorigay, 16 ans, se disant domestique, demeurant à Caen, s'en allait le soir dans les champs et coupait le crin de la queue des chevaux mis au piquet. Ce vol était pour Thorigay d'un très petit produit, mais dépréciait considérablement la valeur des chevaux ainsi privés de leur plus bel ornement. Les sieurs Friand, de Rots, Duhomme, de Basly et Grenier ont été les victimes de ce misérable. Le tribunal l'a condamné à trois mois de prison.

 

Septembre 1891  Nouveau moyen d’expulser ses locataires.  -  Le sieur Heudier, entrepreneur de battage de grains à Rots, a brisé la porte et la devanture d'une maison lui appartenant et habitée par les époux Guillouet, afin de les obliger à partir de sa maison, et a déclaré que, s'ils ne voulaient pas déguerpir, il démolirait la maison.  

 

Septembre 1891  -  Incendie et accident.  -   Mardi, un incendie s'est déclaré, à Rots, dans une grange, appartenant à un sieur Jules Pierre et louée à un sieur Gervais. Tous les grains ont été la proie des flammes. Un gâble que l'on cherchait à abattre s'est écroulé et a renversé un des travailleurs, le sieur Fossey, 28 ans, qui a eu les deux jambes brisées.  

 

Septembre 1891  -  Mauvaise idée.  -  Nous avons parlé de l'accident arrivé à l'incendie de Rots. Un courageux ouvrier, le sieur Fossey, a eu les deux jambes brisées sous l'éboulement  d'un mur. C'est, parait-il, un conseiller municipal qui a donné l'ordre d'abattre ce mur, ce qui était parfaitement inutile.  

 

Novembre 1892  -  Pour se délier la langue.  -  Pierre Lamoureux, 57 ans, cultivateur à Rots, devait comparaître jeudi en police correctionnelle. Pour se délier la langue, il prit plusieurs sous de café, malheureusement assaisonnés outre mesure, car, à l'appel de son affaire, il ne put même pas dire son nom. Enfermé 24 heures en prison pour reprendre ses sens, il en est  ressorti en état de répondre. Mais ce Lamoureux, qui ne l'est pas de sa femme, n'a pu cependant justifier les coups qu'il porte habituellement à sa compagne et la culbute qu'il lui a fait faire dernièrement du haut d'un escalier. Lamoureux a été condamné à 1 mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1892  -  Incendie.  -   La semaine dernière, vers 3 heures du matin, les époux Fossey, demeurant à Rots, ont été réveillés subitement. La toiture de leur maison en flammes tombait dans la cour. Ils n'ont eu que le temps de se sauver. Pertes, 2 000 fr.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Jeanne d’Arc double martyre.   -  En la commune de Rots, arrondissement de Caen, à l'occasion des fêtes en l'honneur de Jeanne d'Arc, le maire a fait élever un bûcher de 97 fagots, et, comme premier de la commune, portant sur l'épaule le drapeau national, il a mis le feu au bûcher sur le haut duquel était rééditée l'image de la Pucelle. Cet émule de l'évêque Cauchon, non content de rebrûler Jeanne d'Arc, l'a fait de plus fusiller par les pompiers, qui ont tiré sur le bûcher deux salves de mousqueterie, aux cris de : « Vive Jeanne d'Arc !... » Drôle de manière de fêter une vénérable. 

Simple question : est-ce que les quatre-vingt-dix-sept fagots n'auraient pas été plus utilement brûlés par les pauvres de la commune ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Accident.  -  Mercredi soir, 4 courant, le nommé Banville, 31 ans, domestique du sieur Néel, fermier à Rots, revenait d'Epinay-sur-Odon avec une voiture attelée de trois chevaux, chargée de bois. Il était monté sur sa voiture, la pluie tombant, il voulut prendre un sac placé sous lui, pour se garantir. Dans le mouvement qu'il fit, il laissa tomber son fouet sur la croupe du cheval de limon, l'attelage partit au grand trot. Banville tomba et eut la jambe gauche broyée par une des roues. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1896  -  Toujours le coup de la pomme.  -  Le sieur Lemonnier, cultivateur à Rots, revenait d'une foire des alentours, lorsque, sur la route, il fit la rencontre de Fernand Marie, 20 ans, domestique à Fontenay-le-Pesnel, avec lequel il lia connaissance et festoya. Le jeune domestique, qui savait que Lemonnier avait de l'argent en poche, le présenta à une femme Ernestine Marie, 33 ans, demeurant aussi à Fontenay, qui se jeta immédiatement au cou de Lemonnier. Celui-ci essaya de résister à cette attaque, mais Fernand Marie lui flanqua le coup du lapin qui le fit tomber en compagnie de la femme Marie. Étourdi par cette chute et ses suites, Lemonnier ne reprit sérieusement ses sens que le lendemain matin pour aller porter plainte, car, profitant de ce faux pas, la femme Marie avait enlevé à Lemonnier son porte-monnaie, contenant 170 francs, et l'avait remplacé par un quartier de pomme pour que le volé ne  s'aperçut pas immédiatement du larcin. Toujours le coup de la pomme, comme en Paradis terrestre ! Poursuivis pour ces faits, la femme Marie a été condamnée à deux mois de prison, et à Fernand Marie à un mois de la même peine.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Incendies.  -  A la Ferrière-Hareng, de 35 ares de bois à la marquise de Grandval, à Saint-Denis-Maisoncelles. Pertes, 200 fr.

—  De bâtiments de la ferme de la dame Renaud, à Saint-Loup-Hors ; deux veaux ont été brûlés. Pertes : 1 500 fr. pour le locataire, et 6 000 fr. pour le propriétaire, M. Bothro, capitaine au  long cours, à Caen.

—  D'une maison et d'une étable au sieur Villon, à St-Martin-de-Sallen, Pertes, 700 fr. Ass.

—  De la boulangerie du sieur Cotentin, demeurant à Rots. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Suicide d’un enfant.  -   Samedi, vers 9 heures du soir, le jeune Henri Moisson, 14 ans, apprenti tailleur d'habits, demeurant à Caen, rue de Bayeux, 77, s'est pendu à une poutre dans le grenier de son grand-père, demeurant à Rots, au hameau de Villeneuve. 

Malgré les soins empressés qui lui ont été prodigués, le malheureux enfant n'a pu être rappelé à la vie. Il avait laissé une lettre disant qu'il était décide à se pendre. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1899  -  Mort en officiant.   -   M. Le Vavasseur, curé de Rots depuis 23 ans, commençait dimanche l'office de la Trinité, lorsqu'il pâlit et chancela tout à coup. Les personnes qui l'entouraient se précipitèrent à son secours et le portèrent au presbytère où il rendit le dernier soupir on arrivant, L'abbé Le Vavasseur était originaire d'ifs, près Caen, il était âgé de 68 ans. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1899  -  Écrasé sous sa voiture.   -   Le jeune Ernest Lepage, 16 ans, domestique à Rots, près Bretteville-l'Orgueilleuse, qui conduisait un banneau de fumier dans la campagne, est tombé, par suite d'un faux pas, sous une roue du véhicule qui lui a écrasé les intestins. Il est mort peu de temps après.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900   -   Danger des armes à feu.  -  Lundi, à Rots, après un repas de noces, M. Charrette, l'un des invités, voulant faire partir des coups de pistolet, s'est blessé assez sérieusement à la main gauche avec son arme.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

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