15 Novembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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RYES

Canton de Ryes

Les habitants de la commune sont des Rissois, Rissoises

Juin 1901   -   Malveillance stupide.  -  Chez un fermier de St-Germain-de-Montgommery, près Livarot, on a empoisonné le chien, une vingtaine de pommiers greffés ont été mutilés, plusieurs bestiaux blessés, une jument a reçu un coup de faucillon.

Les auteurs de ces actes inqualifiables sont activement recherchés.

— Le sieur Constant Maufras, propriétaire à Ryes, a constaté qu'on avait coupé le pis d'une de ses vaches qui était à l'herbage. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Louerie et marché.  -  Le conseil municipal de Ryes a décidé la création d'une louerie d'ouvriers agricoles, qui se tiendra tous les jours jusqu'au 1er novembre en face la mairie, à partir de 4 heures du matin, Il a voté également l'établissement d'un marché d'approvisionnement, franc de tous droits, qui aura lieu le vendredi de chaque semaine et ouvrira à 9 heures du matin. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1901    -   Une marcheuse.  -  La femme Cécile Jeanne, 70 ans, née à Ryes, factrice rurale depuis 1848, a pris sa retraite.

Elle faisait tous les jours ses 28 kilomètres. En admettant qu'elle ait bénéficié d'une année de congés divers, elle a donc fait 52 ans de service continu. Or, 52 années à 365 jours font 18 980 jours de marche, qui, à 28 kilomètres par jour, mettent à son actif le total de 531 440 kilomètres, soit mille et une fois environ le chemin de Paris à Lyon ou treize fois la circonférence de la terre.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Histoire d’ici.  -  Où le lecteur va voir que le proverbe « l'habit ne fait pas le moine » est toujours vrai.

Les époux Croque étaient invités de noce aux environs de Ryes.

Madame, trouvant que les habits de son mari n'étaient pas assez beaux, son brave homme de mari lui dit :

— Va-t'en d'mander ceux à Jules Moineau... Tu sais, y n'te r'fuse rin.

Une fois la veste grise et le pantalon chamois de Jules Moineau enfilés par Croque, le couple partit.

C'était une chouette noce où il y avait plus à boire qu'à manger. Aussi, Madame Croque s'en fourra-t-elle au point d'en perdre la raison et la mémoire.

Etant sortie de la salle pour se soulager, elle aperçut la veste grise et le pantalon chamois de Jules Moineau. Ne se rappelant plus que c'était son mari qui était dedans, elle lui sauta au cou en disant tout bas :

— Fais-mé yeun bécot, man p'tit Moineau. Que j'sis hureuse de t'vais...

Mais, au lieu d'un bécot, ce fut une torgnole que Croque envoya à sa femme pour lui rappeler que, si « l'habit ne fait pas le moine », il ne fait pas non plus le moineau. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1903    -   La mort de M. Guernier.  -   M. C. Guernier, maire de Ryes, conseiller général, ancien bâtonnier des avocats de Caen, vient de mourir, emporté subitement par une congestion, dans la nuit de samedi à dimanche. C'est dans sa maison de Ryes que la mort est venue le surprendre.

M. Guernier était âgé de 68 ans. C'était un avocat de grand talents II a eu une très belle carrière oratoire et a remporté d'éclatants succès au barreau. Sa mort est une vraie perte pour le parti républicain du département où les hommes sont rares.

M. Guernier était souffrant. Son échec aux dernières élections sénatoriales l'avait vivement affecté. Ceux qui l'ont poussé à se porter assument une triste responsabilité. Plusieurs fois, M. Guernier servit de défense au Bonhomme normand. C'était un homme dévoué et un ami sûr dont nous regrettons profondément la perte.

L'inhumation a eu lieu mercredi. Dans son testament, M. Guernier demandait à être enterré civilement. Rien, dans son attitude, ne faisait prévoir cette étrange détermination. A ses obsèques, on disait que M. d'Arthenay, rédacteur de « l'Impartial, de Bayeux », se présenterait pour remplacer M. Guernier au conseil général. .  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903  -   Élections municipales.  -  Des élections municipales ont eu lieu dimanche à Ryes, pour procéder à la nomination de deux conseillers en remplacement de M. Guernier, maire, décédé, et de M. Maufras, démissionnaire.

Un seul des candidats, M. Houard, a été élu. Un second tour de scrutin sera nécessaire pour compléter le conseil municipal.  

 

Août 1903  -  Élection de Ryes.   -   Ainsi qu'il était facile de le prévoir, M. d'Arthenay a battu le candidat du « carreau dans l'œil » et le républicain de la dernière heure. On se demande si, selon l'usage, le président du conseil général adressera des paroles de bienvenue à ce nouveau copain qui sera accueilli comme un chien dans un jeu de quilles par beaucoup de ses collègues. M. d'Arthenay a eu 1 023 voix sur 2 455 électeurs inscrits ; M. de Bonvouloir, 544; M. Heuzé, 182. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Protestations.   -  Le gouvernement a la prétention de faire payer un droit sur les banneaux, charrettes à gerbes et autres véhicules employés pour l'agriculture. Plusieurs conseils d'arrondissement ont protesté, avec raison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Les pommes.   -   Toujours pas apparence de pommes en Calvados. La Manche est un peu plus favorisée. L'Eure, la Sarthe et la Bretagne, au lieu d'être vendeurs, seront acheteurs.

Nous sommes loin des 10 000 wagons de pommes expédiés l'année dernière par le Calvados, Le dernier cours est de 5 fr. 25, ofïres de la maison Schirmer, à Mézidon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Emballement.   -   M. d'Arthenay, le nouveau conseiller général du canton de Ryes, est la bête noire du parquet de Bayeux. En voilà la preuve.

M. d'Arthenay avait chez lui une nièce de 15 ans et demi. M. d'Arthenay avait décidé de l'envoyer à Londres, d'après lui pour apprendre l'anglais. Cette idée ne souriait pas à la mère. M. d'Arthenay passa outre.

La mère porta plainte pour détournement de mineure au parquet de Bayeux, qui télégraphia à celui de Cherbourg d'arrêter l'oncle et la nièce. Mercredi soir, le procureur de la République de Cherbourg, son substitut, le commissaire central, un autre commissaire et quatre agents se présentèrent sur le bateau en partance pour l'Angleterre, ainsi que le consul anglais qui avait été mandé.

M. d'Arthenay et sa nièce refusèrent de quitter le bateau. La scène durait depuis deux heures lorsque tout ce monde s'aperçut qu'il venait de faire une gaffe, n'ayant pas de mandat d'amener, d'un autre côté, comme M. d'Arthenay était sur un bateau anglais, les autorités françaises n'avaient pas le droit de l'arrêter.

Vendredi matin, M. d'Arthenay débarquait à Cherbourg et était arrêté, le parquet de Bayeux ayant délivré un mandat d'amener. M. d'Arthenay déclara qu'il était le subrogé tuteur de la jeune fille qu'il avait conduite dans un couvent à Londres et exhiba un reçu pour trois mois de pension. M. d'Arthenay fut ramené à Bayeux par deux agents en bourgeois. Mais, la plainte ayant été retirée, il fut remis en liberté.

Puisque M. d'Arthenay revenait volontairement en France, mieux eût valu assurément attendre son retour à Bayeux pour lui demander des explications.

Encore quelques emballements de ce calibre là et M. d'Arthenay pourrait bien, aux prochaines élections législatives, remplacer M. Gérard comme député de l'arrondissement de Bayeux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Enfant abandonné.   -  Une servante de Crépon, canton de Ryes, Célestine Tirel, veuve Leligeois, vit depuis cinq ans séparée de son mari. Elle avait mis son enfant de onze ans en garde à St-Martin-des-Entrées ; mais comme elle ne payait pas la pension, on lui rendit l'enfant. 

La mère l'emmena à Bayeux, le fit déjeuner et lui dit : « Va-t'en ! » Le pauvre petit s'en alla chez son grand-père, à Villy-Bocage ; c'est du moins ce qu'il raconte. Une enquête est ouverte.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Récompenses.  -  Des médailles et diplômes d'honneur ont été accordés aux sapeurs-pompiers : Lemarchand, à Bény-Bocage, Jort, Ryes et Bacon, à Cahagnes qui comptent plus de 30 ans de services et ont accompli de nombreux actes de dévouement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1906  -  Arrestation d'un conseiller général. -  Samedi dernier, 17 mars, la gendarmerie de Bayeux a procédé à l'arrestation, en vertu d'une contrainte par corps, de M. Louis Danthenay, 43 ans, conseiller général de Ryes, ancien directeur de journal l'Impartial.  

 

Novembre 1906  -  Découverte d'un cadavre.  -  On a trouvé, dimanche matin, pendu dans sa maison un journalier, Édouard Aze, âgé de 54 ans. Depuis quelque temps Aze vivait séparé de  sa femme, qui révoltée de l'inconduite de son mari, lequel ne voulait pas travailler et se livrait à la boisson, avait quitté le domicile conjugal. On suppose que le malheureux journalier se  sera donné la mort dans un accès de folie alcoolique.

 

Avril 1908  -  Incendie. -   Mardi, le verre 1 heure de l'après-midi, un violent incendie a éclaté dans la ferme exploitée par M. Ernest Lecouvreur, au hameau du Petit-Fontaine. Appelés par le tocsin, qui sonnait au  clocher d'Arromanches, les pompiers et les habitants d'Arromanches accoururent, bientôt rejoints par ceux de Ryes. Malheureusement, un vent violent d'ouest activait  le feu, et malgré tout le dévouement des sauveteurs, un corps de bâtiment couvert en chaume et un hangar couvert en tuile furent détruits, ensevelissant sous les décombres cinq veaux  gras, à grande peine, trois vaches furent sauvées non sans avoir reçu de sérieuses brûlures. Les pertes sont des plus importantes.

M. Lecouvreur, n'est pas heureux. Pendant l'été 1906, lors de l'incendie de la ferme Mauquest, le feu gagna un corps de bâtiment appartenant à M. Lecouvreur qui subit des pertes énormes.

 

Mai 1912  -  Tombée dans son puits.  -  Le 20, M. Henri Lerenard, 45 ans, entrepreneurs de maçonnerie au hameau de Beauvais, a trouvé sa mère, Mme Veuve Lerenard, née  Eugénie Anne,  73 ans, noyée dans le puits de sa demeure. La pauvre femme a dû y tomber accidentellement. On avait cru d'abord un suicide, parce qu'elle avait des chagrins de famille, mais elle n'avait jamais manifesté la moindre intention de se donner la mort.

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31  décembre 1913, pour le département du Calvados :

Parfouru-l'Eclin, Clocher et pignon oriental du chœur de l'église ; Rosel : Clocher de l'église ; Rots : Église ; Rouvres : Église ; Rucqueville : Église ; Ryes : Église ; Saint-André-d'Hébertot : Église, façades,  Douves  et parterre du château ; Saint-Contest : Église ; Saint-Gabriel : Restes du prieuré ; Saint-Hymer : Église ; Saint-Loup-hors-Bayeux : Église ; Sainte-Marie-aux-Anglais :  Église ; Saint-Pierre-sur-Dives : Église, Salle capitulaire, Halles, etc...

 

Décembre 1914   -   Macabre découverte.   -   On a trouvé inanimé sur la fumière de la ferme et le crâne fracturé, le jeune Arthur Jeanne, 12 ans et demi, petit domestique chez M. François Sebire, cultivateur à Ryes.

On l'a transporté à l'hôpital de Bayeux où il a succombé peu après. On croit qu'il avait reçu un coup de pied de cheval. (Bonhomme Normand)

 

Juin  1919  -  Mort du Tétanos.  -   Un petit domestique de M. Arthur Gilles, cultivateur à Ryes, le jeune Léopold Tesson, Agé de 12 ans et demi, vient de succomber dans des conditions particulièrement pénibles.

Depuis un mois, le jeune Tesson était au service de M. Gilles, peu après son arrivée, il fut mordu au pied par le chien de son patron. Malheureusement, on ne fit pas attention à cette morsure et la plaie non soignée s'envenima.

Le tétanos se déclara. Lorsqu'on appela les docteurs Guillet et Mariette, il était trop tard. Léopold Tesson succombait au terrible mal malgré l'intervention de ces deux praticiens. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1921  -  Un écraseur qui se dérobe.   -  Sur la route de Ryes a Arromanches, une auto, débouchant de l’avenue de la Gare, sans corner, et prenant son virage à gauche, a renversé M. Arthur Gilles, cultivateur à Ryes, hameau du Petit-Fontaine, qui passait sur la route à bicyclette. La machine se trouva prise sous l »auto, et, dans sa chute, le cycliste se blessa au genou.

Le conducteur de l'auto, pour se dégager, fit marche en arrière et s'enfuit dans la direction de Bayeux. M. Gilles a porté plainte contre le conducteur de I’auto, qui porte le n° 1939-E-6. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Jeu d’enfant !   -  Une tentative de déraillement a été commise sur la ligne des Chemins de fer du Calvados, sur le bord de la route d'Arromanches à Ryes. Un enfant de 9 ans, Jean Sébire, accompagnait les domestiques de son père, cultivateur à Ryes, qui labourait non loin de là, et, pour s'amuser, a-t-il dit. il avait placé un gros caillou sur les rails.

Fort heureusement, le mécanicien a pu arrêter sa machine à temps et éviter un accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)

30   -   RYES  -  La Mairie et l'École des Garçons

Buste de M. Guernier

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