15 Mars 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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SAINT-AUBIN s/MER

Canton de Douvres-La-Délivrande

Les habitants de la commune sont des Saint-Aubinais, Saint-Aubinaises

Juin 1831    -    Appel à la vigilance des maires.   -   M. le préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les maires du département une circulaire pour inviter ces fonctionnaires à prendre de suite toutes les mesures nécessaires pour empêcher la divagation des chiens.

Plusieurs de ces animaux attaqués de la rage ont parcouru différentes communes et ont mordu d'autres animaux. Il importe

donc dans l'intérêt de la sûreté publique, que les règlements sur cette matière soient exécutés avec sévérité, afin de prévenir les accidents qui résulteraient d'un défaut de précaution et de surveillance. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1831    -    Service d’une voiture publique de Caen à Courseulles.   -   M. PIEL, cafetier-restaurateur, au Rocher de Cancale, place du Marché à Bois, à Caen a l'honneur de prévenir MM. les Voyageurs qu'il fait partir tous les jours deux Voitures suspendues pour Courseulles, passant par les beaux hameaux de Mathieu ; la Délivrande ; Langrune ; St-Aubin et Bernières, qui longent la Mer.

L'une part de Caen à 7 heures du matin, et fait son retour le soir, l'autre à 5 heures du soir, et revient lendemain matin, à 7 heures, à Caen.

Le prix des places est de 75 centimes pour la Délivrande ; Langrune et Courseulles, 1 fr.

Un Service pour Luc part tous les matins à 7 heures ; le prix est de 1 fr.

Les guides ne sont pas fixés, ils sont à la disposition des voyageurs.

Baptiste Louard, conducteur de ces voitures, fait son possible pour mériter la confiance du public. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1840   -   Le Conseil Général du Calvados.  -  Après une discussion prolongée sur le mérite d'une demande du hameau de Saint-Aubin, tendant à ce que ce hameau soit érigé en commune, discussion dans laquelle. M. le préfet a expliqué que l'action de l'administration est devenue pour ainsi dire impossible dans la commune de Langrune-Saint-Aubin, le Conseil général considérant que cette proposition est la même qu'en 1838, et qu'alors le conseil général rejeta formellement la demande renouvelée aujourd'hui, que, l'insistance dans des demandes déjà repoussées ne peut avoir pour résultat de faire revenir sur des décisions déjà prises, après examen approfondi, passe à l'ordre du jour. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Par arrêté de M. le recteur de l'académie de Caen, la 3e  session de 1842, pour les épreuves du baccalauréat ès-lettres, ouvrira le 1er août prochain ( pour l'épreuve écrite ). Les épreuves orales et publiques auront lieu le lendemain et les jours suivants jusqu'au 16 août inclusivement. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1842    -  Varech et astéries considérés comme engrais.   -    Le varech est, comme chacun le sait, une plante aquatique qui croit sur les rochers, que la mer arrache en montant et jette sur ses bords. Les Bretons l'appellent gouësmon, les Normands varech, et, en Saintonge, on le nomme Sar.

On emploie le varech comme engrais dans les terres du littoral. On le coupe sur les rochers dans le mois de mars ou de septembre, on le recueille au rivage où d'ordinaire, après une tempête, la mer l'apporte de loin.

Le varech qu'on récolte sur le rocher est plus estimé, mais il n'est pas aussi abondant. J'ai remarqué que, depuis quelques années, ce ne sont pas les cultivateurs riverains des côtes maritimes qui font le plus fréquent emploi d'engrais marins. Le varech est porté à une demi-lieue et même jusqu'à quatre à cinq lieues de la mer. C'est à la nature du sol qu'il faut demander raison de ce lointain transport.

Le varech est un engrais échauffant, mais il n'est pas nutritif, substantiel, si je puis ainsi dire, on l'emploie, quand on veut buter la végétation. C'est vraiment plaisir de voir accourir avec leurs charrettes, les cultivateurs des campagnes voisines des côtes, lorsqu'après quelque terrible tourmente, la mer a amoncelé le varech sur les grèves, c'est qu'alors il faut préparer les terres, il faut les alimenter, il faut les féconder, si l'on veut qu'elles produisent au centuple. Toutefois, nous devons le dire, le varech ne vaut pas le fumier, et ne peut pas le remplacer.

Quand, l'année précédente, la terre a été bien fumée, on peut se contenter de l'engrais marin, mais employer deux années de suite le varech seul, ce serait vouloir appauvrir, stériliser le sol, car, nous le répétons, le varech accélère la végétation, mais ne fait pas fructifier.

Le seigle, l'avoine, l'orge, le chanvre, le lin, le sarrasin, la cameline, l'ognon, aiment le varech, mais le blé ne le souffre pas. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Les travaux de la récolte des blés sont bien avancés dans notre contrée. On paraît généralement satisfait des produits et la qualité du blé est jugée très bonne. II en a été de même de la récolte des colzas qui cette année surtout a été une augmentation de richesse pour les cultivateurs. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Mai 1844   -  Nouvelles maritimes.  -     Voici, d'après des renseignements authentiques, quelle est l'étendue des sinistres maritimes arrivés sur notre littoral depuis le commencement de la tempête de ces jours derniers :

Le brick la « Providence », capitaine Bouchon, venant de Libourne, avec un chargement de vin et eau-de-vie, à destination du Havre et de Caen, a été jeté à la côte, le 17, à neuf heures du soir, à l'entrée de la rivière d'Orne. L'équipage a été sauvé.

Le houry la « Prudence », venant de Bordeaux, avec un chargement de vin et d'eau-de-vie, à destination de Rouen, a été également jeté à la côte près de Deauville.

La goélette norvégienne « Annette-Dorothée » , capitaine Holer, venant de Mandal, chargée de bois, est aussi échouée sous Cabourg, à peu de distance de la rivière de Trouville. On ignore si les équipages de ces deux navires ont été sauvés.

Le sloop anglais « Actif », capitaine Morgon, venant de Swansea, avec un chargement de cuivre, à destination de Rouen, a fait côte à Saint-Aubin-de-Langrune. L'équipage a été sauvé, on espère renflouer le navire après déchargement.

Deux houris, la « Victoire » et le « Jeune-Conquérant », ont été également jetés sur la côte près de Luc-sur-Mer.

Le navire la « Jeune-Adèle », capitaine Laborde, allant d'Abbeville à bordeaux, sur lest, a relâché à Courseulles. Ce navire a éprouvé quelques avaries. Le capitaine Laborde a rapporté qu'il a trouvé en mer, entre deux eaux et toute désemparée, une goélette norvégienne , la « Caroline-Mathilde », capitaine Bioness, venant de Moss avec un chargement de planches à destination de Caen, et à la consignation de Mme veuve Verel.

Ce navire est venu à la côte sous Asnelles, on a trouvé dans le roufle un chat et un chien encore vivants, il y a malheureusement lieu de penser que le capitaine qui a dû s'embarquer dans son canot avec son équipage composé de 7 hommes, aura péri en même temps que lui en voulant se rendre à terre.

Ce qui tendrait à accréditer cette opinion, c'est qu'on a retrouvé depuis l'échouement du navire qui est totalement brisé, les débris d'un canot épars sur la côte ainsi qu'une grande quantité de planches.

Depuis ce sinistre, il est entré à Courseulles une autre goélette norvégienne, à destination aussi du port de Moss, qui a touché en entrant et qui a fait de graves avaries. Elle est battue à chaque marée par la violence des lames qui viennent du large et qui déferlent sur elle avec une grande impétuosité.

Toute la côte, depuis Courseulles jusqu'à Lion-sur-Mer, est couverte de planches et de débris. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1847   -  Saint-Aubin-sur-Mer.   -   Il est a quatre lieues de Caen, sur le bord de la mer, un village jusqu'ici vierge des fouilles de l'antiquaire, c'est St-Aubin-sur-Mer. Cette localité cependant est digue de l'exploration archéologique. Sur les anciennes cartes, ce hameau porte le nom de Camp romain, et la falaise qui s'avance un peu dans la mer, s'appelait Cap romain, elle se nomme aujourd'hui le Castel. Jusqu'ici on avait soupçonné sur cette falaise l'existence d'un château fort : la réalité maintenant doit écarter la conjecture.

Avant l'année 1610, la Seulle n'avait pas, comme aujourd'hui, son embouchure à Courseulles. Après avoir baigné le pied du château de ce bourg, elle dirigeait son cours de l'ouest à l'est, tout le long de la plage, et se jetait dans la mer, à Bernières, prés du Cap romain, où elle formait un port.

De Bras confirme ce fait : « Je ne dois pas omettre, dit-il, que depuis le havre de Berniéres jusqu'au havre du dit Oystreham, sont basties de long temps le long de la mer trois fortes hautes tours pyramides, à savoir à Berniéres, à Langrune et audit Oystreham : l'on dit de grande antiquité que audit Berniéres demeura sur le sable une grande baleine, etc... » Au témoignage de M. de Bras se joignent les actes : Joute le havre de Berniéres, lit-on dans quelques contrats. Ce port existait encore au commencement du XVIIe  siècle, et ce fut en 1610 qu'une tempête épouvantable obstrua le passage de la Seulle, qui se fraya une autre embouchure entre Graye et Courseulles.

Les traces de cette révolution, géologique sont encore visibles aujourd'hui et on peut suivre l'ancien lit de la Seulle. De Courseulles à Saint-Aubin, à une distance très rapprochée de la mer, on rencontre une chaîne irrégulière, mais non interrompue, de flaques d'eau, toutes invariablement étendues dans une longueur parallèle à la ligne des côtes. Ces flaques communiquent entre elles par des infiltrations souterraines. Ce sont là les ruines, si je puis ainsi dire, les débris de l'ancien lit de la rivière. Au reste, on ne peut pas contester l'existence d'un port à Bernières.

Lorsqu'en 1610, la Seulle, par la violence des marées se forma une autre embouchure, ses dégâts firent naître des procès considérables entre les propriétaires riverains, et dans une enquête, faite par ordre du Parlement sur les ravages causés par le déplacement du cours de cette rivière, on voit que la mer n'avait pas seulement comblé l'embouchure et le port, mais qu'elle avait englouti les magasins et les maisons qui les environnaient. Et d'ailleurs, des vieillards interrogés ont encore vu des baraques en cet endroit, ils y ont vu pêcher, et moi-même, en mon enfance, j'ai vu, dans de grandes marées, la mer pénétrer là où fleurissent maintenant la luzerne et le sainfoin. L'abbé Outhier, dans sa Carte topographique du diocèse de Bayeux, en 1736, indique l'ancien port de Bernières, et, plus tard, Cassini l'appelle l'ancien havre de Bernières.

De Reviers à Tailleville, de Bernières à Saint-Aubin, on reconnaît les traces visibles d'un camp romain. Le terrain, quelque remué qu'il soit, en trahit encore les vestiges. Le comte de Caylus en a parlé (Recueil d'antiquités, tom. V, pag. 309). Puis on lit dans quelques actes : Delle de la grande Guerre. La passait aussi une voie romaine, qui, partant de Bayeux, joignait, le camp de Reviers à celui de Bénouville. On sait que les Romains gardaient l'embouchure des rivières, parce que les Barbares pénétraient par là dans l'intérieur du pays. Or, comme la Seulle passait à Berniéres, ils y avaient un fort avancé qui se détachait du camp principal et s'y ramifiait. On n'en peut douter en présence des débris de construction renversée qui se trouvent tout près. L'établissement devait être considérable, parce que à quelque distance il y avait un lieu de sépulture : c'était un monticule, on l'appelait le Saint-Aubin.

Dans le pays, on pensa que là s'élevait autrefois une chapelle. A la révolution, ce tertre fut vendu comme bien national. Quand on nivela le terrain pour en faire un jardin, on trouva beaucoup de cercueils en pierre, pareils à ceux que M. l'abbé Durand a découvert à Bénouville ; on recueillit aussi quelques pièces d'or et d'argent, mais elles furent prêtées, et on ne les a pas revues. Dans les jardins contigus a ce lieu, on déterre encore souvent des ossements.

La falaise de Saint-Aubin, que le flot ronge au vif chaque jour, se prolongeait autrefois bien d'avantage dans la mer. Des vieillards consultés m'ont dit avoir vu creusé dans la falaise, un puits où l'on trouva des vases, des cuillères, une meule à broyer du grain que l'on conserve à Saint-Aubin. Il y avait encore un autre puits plus avancé dans la mer, mais il a aussi disparu par les éboulements successifs de la falaise. En cet endroit, M. Vaugeois, de l'Aigle, recueillit, en 1828, des fragments de tuile, du ciment romain, et un morceau de marbre de Vieux, qu'il déposa dans le Muséum des antiquités de la Normandie.

Voici ce que j'ai lu dans un acte passé en 1709, devant le tabellion de la sergenterie de Bernières, relativement à une pièce de terre située sur la falaise de Saint-Aubin : « Delle du Mesnil, bute d'un bout le grand chemin du Roi, et de l'autre le chastel de Saint-Aubin en Ville. En avril 1839, sur ce même emplacement, un habitant de Saint-Aubin, voulant enclore un petit champ, fit creuser un fossé d'un mètre de profondeur. On découvrit un mur dont on suivit la trace sur une longueur de dix mètres, allant du nord au sud, il avait un mètre seize centimètres d'épaisseur, mais d'autres murs venant s'y joindre, de l'ouest à l'est, étaient moins épais et paraissaient former des cellules. On ne creusa pas plus loin, car là se bornait le terrain du propriétaire. Là, j'ai vu des ossements, j'ai recueilli des briques, des tuiles, de la poterie, du ciment romain, et sept médailles romaines, je la dois à M. Lambert, bibliothécaire de la ville de Bayeux.

Ces médailles renferment entre elles un espace de trois siècles environ, depuis l'avènement de Claude à l'empire, jusqu'à la mort de Constantin-le-Grand. Sans doute, elles ne sont point remarquables sous le rapport numismatique, car elles ne sont pas rares, mais elles sont importantes pour l'histoire de la localité, puisqu'elles confirment l'opinion que l'on avait de l'existence d'un établissement romain sur ce point de notre littoral.

Nul doute que, si l'on faisait des fouilles sérieuses à Saint-Aubin-sur-Mer, on ne trouvât des choses, puisque, dans un si petit espace, on a découvert des objets d'une aussi grande valeur historique. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847  -  Éclipse de Soleil le 9 Octobre.   -   Samedi prochain, 9 du courant, aura lieu une éclipse de soleil, visible en France entre deux lignes limites, dont celle du Nord passera par Dunkerque, celle du Sud s'étendra de Lannion à l'Ouest de Paris jusqu'à, Pontarlier à l'Est. Nous nous trouverons ici à très peu prés sur la ligne centrale qui traversera la France jusque un peu au nord de Colmar.

Celle éclipse sera annulaire, c'est a-dire, que le centre du disque du soleil sera couvert et qu'autour de cette partie ombrée, il restera une parti éclairée.

La largeur de cet anneau lumineux, sera à 8 h. 48 m. du matin, dans la partie la plus larg., de 4’ 32 ‘’ 6"', et dans la partie la plus étroite de 1' 5'' 4’" .

Le premier contact extérieur aura lieu pour nous à 6 h. 12’ 22" du matin, six secondes avant le lever du soleil. Le commencement de l'éclipse annulaire sera à 7 h. 35', le milieu à 8 h. 48', la fin de l'éclipse générale à 3 h. du soir.

Nous serons plus favorisés cette année qu'en 1842, où il y eut une éclipse totale du soleil. La ligne centrale de cette éclipse passait de Perpignan à l'ouest à Barcelonnette à l'est. Aussi l'on peut se rappeler que dans ce pays-ci, ou fut peu privé de lumière.

Nous avons dit en commençant qu'à Honfleur on sera à très peu prés sur la ligue centrale de celle de la présente année. Quant à l'Angleterre, cette ligne passera par Stard-point au sud de Plymouth, sa limite nord sera un peu au sud de Londres et de Douvres.

Cette éclipse avait été annoncée dès 1814. Le roi Louis XVIII dans un premier entretien avec M. Delambre, lors de la présentation de l'Académie des Sciences, demanda au savant astronome qu'elles seraient les éclipses les plus remarquables de son règne. Lorsque quelques jours après, M. delambre remit au roi les résultats des calculs, S.M. ne put s'empêcher de témoigner son désappointement en apprenant qu'il s'écoulerait trente-trois ans avant cette éclipse annulaire « Je ne serai plus dit le roi en comprimant un soupir »

 La plupart de nous pourront dire comme Louis XVIII en apprenant que ce ne sera qu'en 1900, c'est-à-dire dans cinquante trois ans qu'aura lieu une éclipse totale du soleil. On sait que celles de cette catégorie sont extrêmement rares, l'obscurité est alors absolue, plus grande et plus sensible que dans les nuits ordinaires. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dans l'appel à l'activité des 60 000 hommes de la conscription de 1846, le nombre à fournir par le département du Calvados est de 158.

Le départ s'effectuera du 20 au 28 octobre.

Le conseil de révision pour l'examen des remplaçants se réunira à Caen, les 15 et 18 courant, à onze heures du matin.

Le dernier numéro du canton de Honfleur est 42. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le temps, qui est resté nébuleux presque toute la journée, n'a pas permis de bien observer l'éclipse de soleil, qui a eu lieu hier matin, mais il a été possible de voir qu'au lieu d'être annulaire elle n'a été que partielle.

Comment donc ont calculé les astronomes de l'observatoire ? (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles du Roi.   -   Le roi a accompli le 6 octobre sa soixante-quatorzième année. (source : Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1850   -  Le coup de vent du 28 décembre.   -   Suivant le « Haro », les toits de plusieurs bâtiments ont été enlevés à St-Aubin-sur-Mer. Trois bricks auraient été jetés à la côte. Nous n'avons point eu la confirmation de cette fâcheuse nouvelle.

Les journaux de Bayeux annonçaient le 28 décembre, des craintes sur les effets de la mer à Port-en-Bessin.

Voici les détails que nous extrayons des numéros suivants : Le 28, au matin, les bateaux se disposaient à sortir pour la pêche, quand le coup de vent se déclara tout à[1]coup avec une violence extrême. La mer alors rendit le rivage inaccessible. Un bateau de Caen, deux de Trouville, qui venaient d'être achetés par des marins de Port et qui n'avaient, pu être mis à terre, furent victimes de cette tempête. L'un, très vieux, fut jeté sur la côte et mis en pièces en un clin d'œil, un second, après avoir résisté pendant deux jours, fut totalement détruit dimanche matin. Une maison a été renversée de fond en comble.

Cependant le mole n'a point souffert. Si les travaux n'eussent point été suspendus l'été dernier, les sinistres qui ont eu lieu n'eussent pas ruiné une partie de la population. Il est indispensable qu'on achève au plus vite ce qui est commencé, ou bien il ne restera que des ruines à la place de ce petit bourg qui fournit de si bons marins aux navires de l'état et à ceux du commerce.

On a recueilli sur toute la côte, notamment à Arromanches, de nombreux débris. A quels bâtiments appartiennent-ils ? on l'ignore jusqu'ici. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Septembre 1853   -    La statue de la vierge.   -   Nous avons oublié de mentionner, dit « l'Ordre et la Liberté », une fête religieuse bien touchante qui a eu lieu, le lundi 22 août, à Saint-Aubin-sur-Mer. Mgr l'évêque de Bayeux est venu bénir une statue de la sainte Vierge placée dans une petite chapelle gothique, bâtie tout récemment sur le territoire de la paroisse, non loin du calvaire, en mémoire de la mort subite d'une dame étrangère qui périt l'an dernier, à cette même place, pendant la saison des bains, en se promenant dans la campagne avec ses enfants. Ceux-ci ont érigé le monument pour consacrer leur pieux et funèbre souvenir.

La population de St-Aubin a fait preuve de l'esprit religieux qui l'anime, nombreuses jeunes filles vêtues de blanc qui se relayaient pour porter la statue, reposoirs disposés de place en place, chemin jonché de branchages, du lauriers, de géraniums, de toute espèce de fleurs, rien n'a manqué à l'éclat de cette belle cérémonie. Un grand nombre de personnes des paroisses voisines y étaient accourues.

Monseigneur a prononcé une allocution avec cet accent du cœur qui porte l'attendrissement dans un auditoire pieux et recueilli. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -   Tribunal de Police Correctionnelle.  -   Dans son audience du 20 octobre dernier, le tribunal de police correctionnelle de Caen a condamné le sieur Jéhenne, cultivateur à Saint-Aubin-sur-Mer, à trois mois de prison et à la confiscation, au profit des pauvres de Creully, d'un sac de blé exposé par lui, en vente à la halle de ce lieu, le 5 octobre, contenant 53 litres de moins que la mesure légale. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1856   -  L’orage.  -  L'orage qui a passé sur notre ville dans la nuit de mercredi à jeudi, a éclaté un peu plus tard sur la commune de Saint-Aubin-sur-Mer.

Vers onze heures et demie, après plusieurs coups de tonnerre qui avaient grondé au loin et dans diverses directions, deux nuages électriques se sont rencontrés sur cette commune. La foudre a aussitôt éclaté avec une violence terrible, et est tombée sur une maison occupée par MM. Roger, directeur du Comptoir du Commerce, et Baraize, directeur des messageries Laffite, et leurs familles.

Le fluide électrique s'est introduit à la fois, par la cheminée, au premier étage, et au rez-de-chaussée de la maison, a brisé un double placard, éparpillé ou détruit la plus grande partie des objets qui y étaient renfermés, cassé un carreau de la fenêtre, et est ressorti par une ouverture à une plinthe du plancher.

M. et Mme Baraize, couchés au premier étage, M. et Mme Roger, couchés au rez-de-chaussée, après avoir éprouvé une violente commotion, ont pu enfin secouer la torpeur produire par cette terrible secousse, et s'arracher au danger d'être asphyxiés par l'épaisse fumée que l'explosion avait laissée dans leurs chambres.

Hier, dans la journée, un grand nombre de personnes sont allées visiter la maison de M. Roger, et en voyant les traces laissées par la foudre, et notamment des blocs de pierre qu'elle avait lancés sur les lits où les habitants de cette maison étaient couchés, chacun s'accordait à penser qu'un hasard providentiel pouvait seul les avoir préservés. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1858   -   Le printemps.   -  Malgré la température assez vive de ces jours derniers, nous paraissons en avoir fini avec l'hiver, et le printemps commence à se faire sentir.

L'état des récoltes est aussi satisfaisant qu'il puisse l'être à cette époque de l'année. Les travaux en vue des semailles de printemps se poursuivent sur tous les points, et les terres se préparent bien. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1858   -   Un accident.   -  Samedi dernier, en la commune de Saint-Aubin-sur-Mer, une petite fille, âgée de trois ans, est tombée, la tête la première, dans une marmite remplie de soupe bouillante. Accourue à son secours, sa mère la retira dans un état déplorable, et malgré tous les soins qui lui furent prodigués, elle ne vécut que huit heures après cet affreux accident. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1860   -   Une victime de l'intempérance !   -  Le 21 de ce mois, on a trouvé dans les dunes, entre Langrune et St-Aubin, le cadavre d'un individu qu'on n'a pas tardé à reconnaître pour être celui du sieur Patey François, âgé d'environ 55 ans, journalier, né et domicilié à St-Aubin-sur-Mer.

Après examen fait du cadavre, de la part d'un homme de l'art, il a été constaté que la mort n'était que le résultat de l'abus des liqueurs fortes. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1860   -   Un accident de travail.   -   Le 1er de ce mois, quatre ouvriers charpentiers, les nommés Leverrier, Viray frères, de la commune de Verson, et le nommé Thinard, de la commune d'Epron, étaient occupés, vers 4 heures de relevée, à monter une poutre pour les travaux de la construction de l'église de Saint-Aubin-sur-Mer, lorsque tout-à-coup, et au moment où elle allait être placée à une hauteur d'environ 15 mètres, cette poutre, mal assujettie, tomba, entraînant dans sa chute les quatre ouvriers.

Par un bonheur providentiel, Leverrier, seul, a eu le bras droit fracturé, les autres ouvriers en ont été quittes pour de légères contusions. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1860   -   Le 6 de ce mois, vers 4 heures et demie de relevée, le feu s'est subitement déclaré dans des cordages et barils goudronnés qui se trouvaient sur le bord de la mer, à Saint-Aubin-sur-Mer, appartenant au sieur Mériel (Jacques-Louis) et à son frère, patron du bateau de pêche « Alexandre-Marie ». Malgré les secours qu'on s'est hâté de porter, 1 600 mètres de cordages ont été la proie des flammes. La perte occasionnée dans cette circonstance est évaluée à 1 000 fr.

On attribue cet incendie à l'imprudence d'un employé de la douane, qui, après avoir allumé sa pipe, aurait jeté le reste d'une allumette encore en feu sur un tas de cordages récemment goudronnés. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1861   -   Une aide.   -   M. le ministre de l'instruction publique, sur la demande de M. le préfet du Calvados, vient d'accorder à la commune de Saint-Aubin-sur-Mer un secours de 6 000 fr., divisé en trois années de 2 000 fr. chacune, pour l'aider à payer la dépense de reconstruction de son église. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Décembre 1861   -   On lit dans le « Moniteur du Calvados » du 19 déc.   -   Plusieurs réclamations nous ont déjà été adressées par des habitants de Saint-Aubin-sur-Mer, au sujet de la nouvelle église dont on a entrepris de doter la commune. L'ancienne église qui comptait à peine quarante ans d'existence répondait parfaitement, disent-ils, aux exigences du culte et aux besoins de la population. Maintenant que la voilà rasée, disparue, ils n'ont plus qu'à se résigner.

Mais au moins demandent-ils que la nouvelle église dont ils ne contestent pas le mérite au point de vue de l'élégance, leur donne aussi des garanties sous le rapport de la solidité. Or, voilà qu'il y a un peu plus de deux mois la tour à peine achevée s'est écroulée tout d'un coup pendant une nuit.

Les débris amoncelés couvrent encore le sol, le reste de l'église ne paraît pas plus solide.

Est-ce la faute des matériaux, de l'architecte ou de l'entrepreneur ? Les habitants ne se prononcent pas, mais il demandent que la vie des paroissiens soit assurée contre le retour possible d'une pareille catastrophe.

Avis aux constructeurs d'églises à bon marché !... (Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1863   -   Des militaire aux champs.   -    Le ministre de la guerre a décidé que cette année, comme les années précédentes, des militaires seraient mis à la disposition des cultivateurs qui en auraient besoin pour les travaux des champs, à défaut d'un nombre suffisant d'ouvriers civils. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Le temps.   -    Le beau temps qui nous favorise d'une façon si exceptionnelle cette année attire sur nos côtes une affluence considérable de baigneurs. De tous côtés les plages offrent l'aspect le plus riant et le plus animé.

A Trouville, le nombre des étrangers est immense, il en est de même à Cabourg, à Beuzeval, à Houlgate. D'un autre côté, les voitures de M. Luard, qui ne désemplissent pas, déversent à toute heure des flots de voyageurs à Lion, à Luc, à Langrune, à Saint-Aubin, à Bernières à Courseulles, etc... Arromanches n'est pas resté étranger à ce mouvement, un assez grand nombre de baigneurs s'y sont donné rendez-vous.

En ce moment, deux hôtes illustres y sont attendus : le célèbre historien, M. Thiers ; puis Mme la maréchale Mac-Mahon, duchesse de Magenta.

On annonce pour dimanche prochain, une brillante fête de bienfaisance qui sera donnée dans le vaste Casino de Cabourg. MM. les administrateurs de cet établissement ont eu la bonne pensée d'organiser un bal au profit des pauvres, parmi les souscripteurs on cite le prince et la princesse de Metternich.  (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1864   -   Chemin de fer en projet de Caen à la mer.   -   M. le préfet du Calvados, à la date du 14 avril, a pris l'arrêté suivant :

Nous, préfet du département du Calvados, officier de l'ordre impérial de la Légion-d'Honneur, commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.

-       Vu la décision, en date du 7 de ce mois, par laquelle M. le ministre des travaux publics a autorisé M. Mauger (Anthime), demeurant à Douvres, à faire les études d'un chemin de fer entre Caen et la mer.

-       Vu l'art. 1382 du Code Napoléon, les lois des 16 septembre 1807 et 3 mai 1841.

Avons arrêté :

Art. 1er.        M. Mauger et les agents par lui préposés sont autorisés, en exécution de la décision ministérielle indiquée ci-dessus, à pénétrer sur les propriétés privées pour étudier le meilleur tracé de la ligne en projet de Caen à la mer.

Ces études s'appliqueront aux terrains situés dans les communes de Caen Venoix, Saint-Contest, Épron, Cambes, Mathieu. Anisy, Anguerny, Douvres, Luc, Langrune, Saint-Aubin-sur-Mer, Bernières et Courseulles.

Art. 2.        Une expédition du présent sera adressée à MM. les maires, pour être affichée aux lieux accoutumés.

Une expédition sera également transmise à M. Mauger, qui devra, lui et ses agents, en justifier aux propriétaires, sur leur réquisition, en prenant envers eux, s'il est besoin, l'obligation écrite de leur payer les dommages occasionnés. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1864   -   Par arrêtés des 3 et 8 août.   -   M. le préfet du Calvados, a nommé :

-        Adjoint de la commune de Saint-Aubin-sur-Mer, M. Mériel, conseiller municipal, en remplacement de M. Lepoëtre, démissionnaire.

-        Adjoint de la commune de Secqueville-en-Bessin, M. Morin, conseiller municipal, en remplacement de M. Lecomte, nommé maire. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   La télégraphie.   -   Par suite de mesures concertées entre le ministre de l'intérieur et le ministre de la marine et des colonies, le service de la télégraphie privée, par voie électrique, vient d'être organisé dans les postes électro-sémaphoriques établis sur le littoral.

L'ouverture de ce service a été fixée au 1er janvier. Ces postes fonctionnent comme les bureaux ordinaires de télégraphie, ils échangent des dépêches privées avec tous les bureaux ouverts tant en France qu'à l'étranger.

Le département du Calvados, qui fait partie du 1er arrondissement maritime (Cherbourg), comprend cinq postes électro-sémaphoriques, savoir :

-        Sémaphore de la pointe de Beuzeval qui desservira les localités suivantes : Beuzeval , Cabourg ( pendant l'hiver),

Dives (pendant l'hiver), Houlgate et Villers-sur-Mer.

-        Sémaphore de Ouistreham qui desservira les localités suivantes : Amfréville, Colleville-sur-Orne, Hermanville,

Lion-sur-Mer et Ranville.

-        Sémaphore de Saint-Aubin qui desservira les localités suivantes : Bernières-sur-mer, Banville, Courseulles, Graye, la Délivrande, Langrune et Luc-sur-Mer.

-        Sémaphore de Port-en-Bessin qui desservira les localités suivantes : Commes et Sainte-Honorine-des-Pertes.

-        Sémaphore de la pointe de la Percée qui desservira les localités suivantes : Englesqueville et Longueville. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1866   -   Les bains de mer.   -   Les habitants du littoral font déjà de grands préparatifs pour la saison des bains de mer. Cette saison est l'une de leurs principales ressources, grâce à la vogue actuelle de la villégiature maritime. Il n'est donc pas étonnant si chaque localité cherche à se surpasser pour offrir aux étrangers toutes les séductions d'agrément et de confortable.

A Luc-sur-Mer, la masure qui offensait la vue, vis-à-vis de l'hôtel de M. Francis, a été démolie et le chemin qui conduit à la mer a été réparé et élargi de plusieurs mètres. On y construit en ce moment des maisonnettes destinées au petit commerce, ce qui ajoutera encore à l'animation de la plage.

Lion-sur-Mer, Langrune, Saint-Aubin ne restent pas non plus inactifs. Dans cette dernière localité, un hôtel-restaurant va être installé pour la belle saison, et la municipalité de cette commune prend toutes les mesures nécessaires pour en rendre le séjour plus agréable que jamais aux étrangers.

Comme on le voit, nos populations maritimes ne restent pas en arrière du progrès, et elles comprennent enfin que les bonnes récoltes ne se font qu'avec de bonnes semailles.

 

Juillet 1866   -   Un incendie.   -   La semaine dernière un commencement d'incendie a éclaté dans un hangar appartenant à Mme Veuve Langoulant, propriétaire à Saint-Aubin-sur-mer. La perte a été insignifiante.  

 

Novembre 1866   -   Une belle prise.   -   La semaine dernière, M. Bertrand, pêcheur à Saint-Aubin-sur-Mer, a pris un superbe turbot pesant près de dix kilogrammes.  

 

Avril 1868   -   Un accident.   -   Un triste accident est arrivé en mer, le 7 avril, à bord de la « Jeune-Mélina », capitaine Mériel, de Saint-Aubin-sur-Mer.

L'un des hommes de l'équipage, le sieur Leprestre, venait à peine de remonter sur le pont du navire, que la chaîne qui retient la verge du mât de misaine s'est brisée, et est venue lui fracasser le crâne. La mort a été instantanée.

Samedi dernier, la « Jeune-Mélina » est entré dans le port de Courseulles, ayant à bord le corps de l'infortuné Leprestre, qui a été transporté à Saint-Aubin-sur-Mer, lieu de sa sépulture. Leprestre était marié et père de famille.  

 

Août 1868   -   Un accident.   -   Lundi matin, à Saint-Aubin-sur-Mer, M. d'Urville, demeurant à Paris, avait chargé son domestique de nettoyer son revolver.

Malheureusement, l'arme était chargée, et quand le domestique voulut accomplir son travail, l'un des coups lui partit dans la main, et lui remporta toute la partie supérieure.

Après avoir reçu les premiers soins du docteur Liégard, qui se trouvait sur les lieux, cet infortuné jeune homme a été transporté à l'Hôtel-Dieu de Caen. On craint que l'amputation de la main ne soit reconnue nécessaire.

 

Août 1868   -   Les fêtes.   -   Les fêtes se succèdent sur notre littoral.

Après Grandcamp, Ouistreham, et Villers-sur-Mer, Saint-Aubin et Arromanches ont arboré dimanche dernier, le pavillon des réjouissances publiques.

De leur côté, Lion, Luc et Langrune nous préparent des merveilles pour le mois de septembre.

La fête de Saint-Aubin a parfaitement réussi, elle avait attiré de 5 à 6 000 personnes. à un moment de la journée, on a compté sur la route, à la suite des une des autres, 15 voitures  particulières.

 

Août 1868   -   Décision du Conseil général.   -   La session du Conseil général, commencée le lundi 24 août, a été terminée lundi dernier, à trois heures.

Parmi des décisions prises par le Conseil, nous devons une mention toute particulière à l'approbation qu'il a donné, samedi, à la construction des chemins de fer départementaux :

  Chemin de fer de Caen à Courseulles, passant par Cambes, Mathieu, Douvres, Luc, Langrune, Saint-Aubin, Bernières.

  D'Orbec à Lisieux, sur une longueur de 16 kilomètres.

  De Falaise à Pont-d'Ouilly, à un point de raccordement sur la ligne de Caen à Flers.  

 

Septembre 1868   -   Un accident.   -   Mardi dernier, à Saint-Aubin-sur-Mer, vers onze heures du matin, MM.Ghinka frères, demeurant rue Montparnasse, à Paris, l'un âgé de 20 ans, l'autre de 23, prenaient leur bain à la marée montante.

Après une longue course en mer, M. Ghinka aîné se sentant fatigué, voulut prendre un peu de repos en s'accrochant à une barque qui se trouvait à sa portée, mais ce fut en vain. Pris de frayeur,  il appela du secours, à ces cris, son jeune frère accourut. Malheureusement, il fut saisi au col de son habit de bain, de façon que tous ses mouvements se trouvèrent pour ainsi dire paralysés.

L'un et l'autre allaient infailliblement périr, car ils se trouvaient à 100 mètres du rivage, et dans une profondeur d'eau d'au moins 4 mètres, sans le dévouement de M. Marlé, propriétaire à Saint-Aubin, qui se baignait à peu de distance. Avec une grande présence d'esprit, M. Marlé tourna les deux nageurs, saisit l'aîné par derrière et poussa vers le rivage son double fardeau humain.

Quelques minutes après, on déposait sur le sable le corps privé de sentiment de M. Ghinka. Porté à son domicile, il reçut les soins du docteur Durand, médecin à Saint-Aubin, et ne tarda pas à recouvrer connaissance. Aujourd'hui M. Ghinka est hors de danger, et il a pu lui-même aller remercier son sauveur.

 

Septembre 1868   -   Un accident.   -   Mercredi, à Saint-Aubin-sur-Mer, le sieur Lecerf, âgé de 23 ans, fils d'un douanier retraité, s'était livré à la pêche pendant une partie de la journée, à la marée basse.

Sur le point de regagner le bord, il fut frappé de congestion cérébrale et tomba comme foudroyé. Il fut aussitôt relevé, ne donnant plus signe de vie, par une personne présente à  l'accident, et transporté chez lui.

 

Octobre 1868   -   Une tempête.   -   Samedi dernier, la mer, poussée par un violent vent du large soufflant en tempête, s'est élevée à une grande hauteur.

A la basse mer, on a trouvé à Saint-Aubin-sur-Mer, échoué sur le sable, une espèce de marsouin, le black fisch des anglais. Ce poisson mesure deux mètres de long et pèse environ 100 à 125 kilogrammes. Il est assez rare sur nos côtes.  

 

Octobre 1868   -   Des phénomènes.    -   Les phénomènes horticoles pullulent. A Vire, on peut admirer une vigne en fleur et en plein air ; dans la même ville chez M. Vaussy, pharmacien, se trouve un oranger qui a produit deux oranges mesurant chacune 45 centimètres de circonférence.

Dans le jardin de la dame Arsène Bréon, à Saint-Aubin-sur-Mer, se trouve un pommier en fleur.

Dans nos campagnes, on considère ces phénomènes de la végétation comme un signe de mortalité. Encore un préjugé à déraciner.

 

Août 1869   -   Fait divers.   -   Dimanche dernier, la fête de Saint-Aubin-sur-Mer avait attiré, sur cette plage, une foule compacte et bien choisie.

C'est à peine si on comptait dans la multitude deux ou trois cocottes caennaises, qui n'ont pas tardé à fuir à tire-d'ailes vers des régions plus hospitalières.

La presse parisienne avait envoyé, pour cette solennité, l'une de ses célébrités plumitives les plus en vogue, M. André Pasquet.

Pour bien se préparer, la veille de ce jour mémorable on avait improvisé, avec le concours d'un orgue de Barbarie, une retraite aux lanternes, à laquelle les baigneuses et les baigneurs s'étaient fait un devoir d'assister, armés de falots lumineux et de drapeaux tricolores.

 

Août 1869   -   Les régates.   -   Les régates, favorisées par la brise, ont pleinement réussi. Voici les noms des lauréats couronnés par la commission, présidée par M. Daligault :

Course à la rame pour toutes embarcations de Courseulles à Luc : Prix 80 fr. et une médaille donnée par la Chambre de commerce de Caen : Duquesne, à M. Eugène Talant, de Luc-sur-Mer.

Course à la rame pour embarcations d'amateur : Prix, une Jumelle et une médaille d'argent donnée par la Chambre de commerce de Caen : Olga, à  M. Alphonse Hommey, avocat à Caen.

Course à la voile pour embarcations de Courseulles à Luc : Prix, 100 fr. donnés par Son Excellence le ministre de la marine et une médaille en vermeil offerte par M. Bertrand, maire de Caen : Jeune-Rose, à M. Mériel-Bréon, de Saint-Aubin-sur-Mer.

Course à la voile pour embarcations d'amateur : Prix, une magnifique médaille en or offerte par Son Excellence l'Empereur : Cric-Crac, à Emile Jacquot, étudiant à Caen.

Course à la voile spéciale aux embarcations de Saint-Aubin : Prix, 100 fr. offerts par M. Daligault, président de la Société des régates de Saint-Aubin, et une médaille d'argent grand  module offerte par S. A. le Prince Impérial : Reine-des-Anges, à M. Eugène Germain, de Saint-Aubin-sur-Mer.

Comme on le voit, les marins de Saint-Aubin, en outre du prix du président de la Société, ont gagné celui du ministre de la marine.

Des diplômes d'honneur ont été délivrés avec les prix. La Société va faire graver sur les médailles le nom des lauréats.

Ensuite ont commencé, au bruit du canon, les réjouissances et les jeux.

A propos de jeux, ne pas confondre les jeux officiels avec ceux organisés sur la plage par une bande de filous, qui spéculaient sur la cupidité des badauds assez naïfs pour se laisser prendre à leurs pièges grossiers.

À ces jeux dits de hasard, nous avons vu jouer et perdre... à chaque coup, bien entendu, des sommes variant de 5 à 20 fr.

Heureusement que les gendarmes sont intervenus, et ont fait déguerpir ces exploiteurs nue nous recommandons à la .sollicitude de l'autorité.

Du concert, je ne puis dire mot, car c'est à peine si, j'ai pu, tant l'assistance était nombreuse, entendre quelques notes de cette partie harmonieuse de la fête.

Comme nous l'avons dit, une quête a été faite sur la plage par Mesdames Casey, Daligault, Morel et Ruprich. Nous ne saurions rendre un trop éclatant hommage au dévouement de ces dames, qui ont bien voulu affronter les ardeurs du soleil et les difficultés de la marche sur le sable, pour recueillir la part des malheureux. La collecte a été très fructueuse.

Le soir, la plage était, illuminée avec goût, et produisait, en se reflétant dans l'eau, un effet délicieux.

Quelques pièces d'artifice ont été tirées en pleine mer, mais la force du vent en a malheureusement de beaucoup atténué l'éclat. De l'avis de tous, le feu d'artifice, fourni par la maison Crevel et Alliot, était splendide.

Ceci prouve une fois de plus que si la maison du Bonhomme normand n'est pas la première boutique littéraire de France et d'Algérie, elle peut, du moins, en pyrotechnie, revendiquer  ce rang glorieux. Un bal a clôturé la fête.  A cette soirée, il y a eu beaucoup d'appelés, mais peu de reçus, car la salle ne pouvait donner asile qu'à un très petit nombre de danseurs.

Cet inconvénient a eu son bon côté, celui d'exclure la figure la plus ennuyeuse du quadrille... c'est-à-dire celle du mari jaloux qui vous surveille en dessous, pendant que, vous dansez avec sa femme.

Le succès de la fêle de Saint-Aubin a été tel, qu'un certain nombre de propriétaires et de baigneurs ont résolu de fonder une société pour en assurer le retour dans l'avenir.

Nous applaudissons de tout cœur à cette idée, que nous serions heureux de voir mettre en pratique dans les principales villes balnéaires de notre département, car elle aurait sans  doute pour effet d'engager les administrations municipales à ne pas imiter celle de Saint-Aubin, qui a réduit, cette année, de 50 à 25 fr. le taux de sa souscription.

En apprenant le résultat obtenu, nous avons aussi la certitude que l'Empereur, le Prince Impérial et le Ministre de la marine voudront bien encore accorder, l'an prochain, des prix et des médailles pour être distribués aux vainqueurs des régates.

Cependant, s'il fallait en croire certains bruits, il paraîtrait que si cette libéralité eût dépendu de certain fonctionnaire maritime, le ministre n'aurait rien envoyé, et cela parce que nous avions annoncé son offrande avant qu'elle ne fût arrivée.

 

Août 1869   -   Fait divers.   -  Dans la liste des prix distribués aux régates de Saint-Aubin, il a été commis une légère erreur. En ce qui concerne le prix offert pour toutes embarcations, au lieu de Mériel-Bréon, il faut lire Mériel et Bréon. C'est au nom de Bréon que la médaille a été gravée.  

 

Septembre 1869   -   Fait divers.   -   Il serait, parait-il, question de construire entre Langrune et Saint-Aubin-sur-Mer, sur le territoire dé cette dernière commune, un vaste hôtel, composé de cent chambres à coucher et des dépendances nécessaires à l'exploitation de cet établissement. Un casino, un café et une salle de spectacle y seraient adjoints. Le spéculateur qui entreprendrait ce travail hardi, est le propriétaire d'un des grands hôtels de Paris, et il serait disposé à y consacrer une somme de cent à cent cinquante mille francs. Des démarches ont déjà été faites auprès, de l'autorité et des concessionnaires présumés du chemin de fer projeté entre Caen et Courseulles. 

 

Septembre 1869   -   Fait divers.   -   Jeudi dernier, la mer a failli faire une nouvelle victime à Saint-Aubin-sur-Mer. M.  Lolley, marchande de fourrures à Caen, prenait son bain à la mer descendante, lorsque entraînée par les vagues, cette dame sentit qu'elle avait perdu pied. Elle appela au secours, ses cris de détresse furent répétés sur la plage, et parvinrent heureusement jusqu'à M. Marie, qui déjeunait.

En présence du danger que courait l'imprudente baigneuse, M. Marie se jeta à la mer tout habillé, et fut assez heureux d'atteindre Mme Lolley avant qu'elle n'ait été complètement submergée. De la plage, on fit signe à une barque montée qui se trouvait à peu de distance, de se rendre sur le lieu de l'accident, mais elle n'y arriva qu'au moment où Mme Lolley et son sauveur prenaient pied.

L'année dernière, vers la même époque, M. Marie sauvait les deux frères Ghiska, et en récompense de cette action courageuse, le gouvernement de l'Empereur a accordé une médaille en argent à M. Marie, sur laquelle sont gravés ces mots : « À M. Jean-Auguste Marie, propriétaire, — courage et dévouement, — Septembre 1868 ».

Une enquête a dû être faite sur le sauvetage du 23 septembre 1869, aussi ne doutons-nous pas que M. Marie ne reçoive, cette fois encore, la légitime récompensé de sa courageuse  et louable action.  

 

Octobre 1869   -   Le chemin de fer de Caen à Courseulles.   -   On s'occupe activement des formalités à remplir pour commencer le chemin de fer de Caen à Courseulles. Les entrepreneurs traitent à l'amiable avec les propriétaires des terrains nécessaires à la construction de la voie, et, en cas de contestation, le jury va être tout prochainement appelé à statuer.

S'il ne surgit aucune difficulté sérieuse, si l'hiver ne vient pas par sa rigueur, interrompre, les travaux, tout porte à croire que la partie comprise entre Caen et Luc-sur-Mer sera terminée et livrée à la circulation pour le mois de juillet prochain.

Beaucoup de personnes se demandent quel sera le prix des places ? Si les entrepreneurs s'en tiennent aux conditions stipulées dans le Cahier des charges, le prix du voyage devra être, en 3e classe, à peu près le même que par les voitures publiques.  

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   Le froid de ces derniers jours a été tel, que sur notre littoral, entre Courseulles et Ouistreham, les congres, étrilles, crabes et autres coquillages saisis  par le froid, venaient échouer sur la grève. Des cultivateurs des environs ont enlevé ces animaux, qui seront utilisés à l'engraissement des terres.  

 

Mars 1870   -   La tempête.   -   Le mauvais temps de la semaine dernière a porté ses fruits. La côte de Courseulles à Ouistreham se couvre de débris et d'épaves. Dimanche dernier, on apercevait entre Saint-Aubin et Langrune, à peu de distance du rivage, une portion considérable d'un grand navire, dont la nationalité n'a pu être reconnue, les pêcheurs rentrant au port ont rencontré en mer des planches, des madriers, dont l'abord n'était pas sans danger, des balles de coton et de tabac qui indiquaient un naufrage dans nos parages. Un bateau de Courseulles employé à la pêche des huîtres a ramené dans sa drague une botte neuve, dans laquelle se trouvait la jambe du propriétaire, paraissant récemment détachée du tronc. Aucun cadavre n'a été signalé.

 

Mars 1870   -   La tempête.   -   Le 21 de ce mois, vers 5 heures 1/2 du soir, sur la plage de Saint-Aubin-sur-Mer, on a trouvé le cadavre du nommé Edouard-François-Julien Saunier, âgé de 53 ans, marin à Courseulles, qui, étant à la pêche du coquillage, avait été surpris par la marée montante.

 

Septembre 1870   -  Victimes de la guerre.   -   Par ce temps d'envahissement prussique, le moindre incident met en émoi les populations rurales. Mais jeudi dernier, la chose en valait la peine et mérite d'être narrée.

Vers neuf heures du soir, un guetteur de nuit signale sur la côte normande, dans la direction du Havre, une lueur sinistre.

Pas de doute possible, c'est un incendie; en un clin d’œil, tous les habitants du littoral se rendent sur le rivage.

A Saint-Aubin surtout, on remarquait une réunion d'élite : gardes nationaux, hôteliers, pêcheurs, journalistes, clercs de notaire, rien n'y manquait.

Pour mieux suivre les péripéties du sinistre, les citoyens à vue courte se munirent de lunettes et de longues-vue.

« Tiens, disait l'un, le feu est au Havre, dans le bassin Vauban ».

« Oh ! ajoutait un pêcheur, no dirait qu'chez le batio au capitaine Vaseux qui vient d'sauter ».

« Tenez, reprenait un troisième, avec ma lorgnette, j'aperçois les étincelles... »

Bref, c'était un tableau à croquer, comme le faisait remarquer l'un de mes amis, fin... renard, qui n'a qu'une infirmité, celle de faire des calembourgs à tout propos.

Pendant ces dissertations, le foyer incandescent grossissait à vue d’œil.... Toute la cité havraise paraissait en feu.

Un exprès fut envoyé au Bonhomme normand. Heureusement que, s'étant arrêté dans une des chapelles, de la Délivrande pour y faire ses dévotions au dieu Bacchus, le pauvre homme arriva à Caen juste à temps pour recevoir dans ses mains le dernier des 50.000 exemplaires qui venait d'être imprimé....

Je dis heureusement, car les naïfs Saint-Aubinais furent bientôt obligés de reconnaître que cette lueur, dans laquelle ils n'avaient vu que du feu, était la lune, qui apparaissait toute rouge de honte... en voyant tant de gens assister à son lever.  

 

Août 1871   -  Bénédiction.   -   On nous écrit de Saint-Aubin-sur-Mer, que dans cette commune a eu lieu mardi dernier, la bénédiction de trois cloches dues à la générosité des fidèles.  Cette fête, favorisée par le beau temps, a été magnifique, elle était présidée par l'Évêque de Bayeux. Des arcs de triomphe avaient été élevés, et les rues couvertes de fleurs et de verdure. Pendant l'office Mme Talvo a chanté plusieurs morceaux religieux. La quête faite par Mme A. Mériel et Mlle Flamen, a été fructueuse. C'est donc en vain que quelques autorités en jupons auront essayé de jeter un peu d'ombre sur cette solennité, dont Saint-Aubin gardera longtemps le souvenir.

Le samedi précédent, avait lieu la distribution des prix des élèves de l'école communale, à laquelle n'assistaient pas les premières autorités du pays. Y aurait-il encore là-dessous une jalousie de métier ?

 

Août 1871   -  Les impôts  -  Seigneur ! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur tout.

Sur les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.

Mais ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on mette un impôt sur la teurgoule.

La teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les petites maîtresses et les muscadins.

Mes petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….,..

Et cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur en teurd !  

 

Septembre 1871   -  Fait divers.   -  Le 31 août dernier, a eu lieu à St-Aubin-sur-Mer l'inauguration d'un monument destiné à mettre à l’abri des coups de soleil, les baigneurs qui viennent, chaque jour, sur la pierre à poisson de la localité, fumer leur pipe ou acheter du merlan.

Dés l'aube de ce jour néfaste, les pécheurs Saint-Aubinais, afin d'étrenner dignement la construction municipale, allèrent jeter leurs filets et leurs appâts aux habitants de l’onde amère, mais ceux-ci, peu soucieux de figurer à la fête, refusèrent de mordre à l’hameçon.

La;solennité allait donc être ratée, quand soudain un hourrah ! se fit entendre sur la plage, c'était un lièvre qui, prenant la mer pour gîte, se laissait pincer dans les filets d'un des Mériel du cru.

La bête fut mise aux enchères et adjugée 4 fr. 30 cent.

A la suite, devaient être vendus trois pots à confiture et la plume d'un canard, le tout provenant d'un cadeau fait à un personnage influent par une dame de la commune.

Mais au moment de l'adjudication, l'autorité municipale s'est opposée à la vente, sous prétexte qu'elle avait des droits à faire valoir sur les objets ci-dessus indiqués.

Oui, mais quels droits ? Voilà ce que mon correspondant ne me dit pas, et ce que je voudrais bien savoir.  

 

Décembre 1871   -  Fait divers.   -  M. le Préfet du Calvados, sur la proposition de M. l'inspecteur d'académie, a accordé aux écoles primaires un congé du samedi 30 décembre au jeudi 4 janvier inclusivement.

 

Janvier 1872   -  Accident.   -   Lundi dernier, le sieur Désiré Aubin, boucher à St-Aubin-sur-Mer, a reçu un coup de pied de cheval à la cuisse droite, au moment où il passait rue Saint-Sauveur, vers 2 heures après-midi, il en a été quitte pour une contusion légère, et a pu continuer sa route à pied. Cet accident est dû à l'imprudence du sieur Aubin, qui, en passant, avait frappé le cheval avec une grelottière qu'il tenait à là main.

 

Mai 1872   -  Disparition.  -  Le nommé Théodore-Xavier Leroy, âgé de 34 ans, a disparu le 28 avril dernier, de son domicile, à St-Aubin-sur-Mer, en abandonnant sa femme et ses quatre enfants. MM. les Maires sont priés de vouloir bien communiquer à la préfecture les renseignements qu'ils pourraient recueillir touchant le nommé Leroy.  

 

Août 1872   -  Loi sur les boissons.   -  Tout détenteur d'appareils propres à la distillation d'eaux-de-vie ou d'esprits est ténu d'en faire, au bureau de la régie, une déclaration énonçant le nombre et la capacité de ses appareils.

 

Août 1872   -  La fin du monde.   -  On sait que la fin du monde avait été prévue pour le 5 de ce mois, elle n'a pas eu lieu, parce qu'elle a été, paraît-il, remise au 12 août, selon les uns, et selon les autres, au 15 août, fête de l'ex-empereur.

 

Août 1872   -  Fait divers.   -  Au mois d'août 1869, une société de régates fût constituée à Saint-Aubin-sur-Mer, sous la présidence de M. Daligault. Quinze mille personnes se rendirent à cette fête, dont on parle, encore sur la côte-normande ; en 1870 et en 1871, le fléau de la guerre empêcha de continuer une oeuvre si bien commencée. Cette année que, Dieu merci, les mêmes motifs de réserve n'existent plus, la Société des régates de Saint-Aubin organise pour le dimanche 3 septembre (grande marée), une fête terrestre et maritime qui ne le cédera en rien, comme attrait, à son aîné de 1869. A bientôt le programme et les détails.

 

Septembre 1872   -  L’état civil.  -  Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se trouvent les actes de l'état civil dans la plupart des communes, et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des mesures pour la conservation de ces importants documents, qui intéressent à un si grand degré la population tout entière.

 

Septembre 1872   -  Fait divers.  -  Dimanche soir, à la fête de Saint-Aubin, un bonhomme d'une soixantaine d'années secouait avec acharnement un mât surchargé de lanternes, dans le but bien évident de faire tomber le tout sur les promeneurs, au risque d'écraser ou d'en brûler quelques-uns.

Et quand un des gendarme de service demande à ce plaisant personnage ce qu'il faisait.

   Vo l'véyez, répondit-il avec naïveté, j'm'amuse.

   A votre âge, je comprends ça, répondit le gendarme, pas sot, mais comme je trouve, votre distraction compromettante pour la sécurité publique, dites-moi vos noms, profession et domicile.

   J'm’appelle X.... et j'sieux conseilli municipal à Tailleville.

Espérons pour l'honneur de la commune, que tous les conseillers, de Tailleville ne sont pas aussi... enfants que le sus-désigné.  

 

Mars 1873   -   Maire difficile.   -   Le nouveau chemin de Langrune à St-Aubin-sur-Mer est-il ensorcelé ? Tout porte à le croire, car voici maintenant que le maire de Saint-Aubin, au lieu  de faire traverser, par ce chemin, la partie de la commune la plus habitée durant la saison des bains, veut le faire remonter et aboutir en avant des maisons, à la grande route, sans doute, parce que le bureau des voitures Louard se trouve sur le parcours.

D'un autre côté, il serait question de bâtir une nouvelle école à Saint-Aubin, toutefois ça ne va pas tout seul  ; un généreux citoyen offre gratis à la commune 330 mètres de terrain, mais l'administration n'en veut pas, elle préfère en acheter 120 mètres, et entamer un procès avec un procès des plus imposés.

 

Août 1873   -   Toujours des insolations.   -  On nous signale des cantons de Bayeux et de Bourguébus de nouveaux cas d'insolation. A St-Aubin, dimanche dernier, M. Van-Maseyk, conseiller général de l'Algérie, était en visite chez M. Daligault, son cocher, le nommé Lissot, de Langrune, est tombé de son siège, foudroyé par une insolation. Lissot a été relevé sans connaissance et le visage ensanglanté, mais, grâce aux soins qui lui ont été prodigués par MM. Daligault et Van-Maseyk, le blessé est revenu à la vie, et tout fait espérer que cet accident n'aura pas de suites.

 

Novembre 1873   -   Récompenses.   -  Le ministre de la marine a décerné des récompenses pour faits de sauvetage aux personnes ci-après désignées, domiciliées dans notre département :

Eugène-Clair Baverel, marchand ébéniste ; médaille de 2eme  classe, argent, — Secours à quatre soldats à Langrune, 13 juillet 1873.

Alexandre-Clovis-Louis France, guide-baigneur ; médaille de 2eme classe, or. — Sauvetage de deux baigneurs. Villers-sur-Mer.

François-Marin-Zéphir Haupois, matelot, témoignage officiel de satisfaction ; Jean-Baptiste-Emmanuel Lepareux, matelot, témoignage officiel de satisfaction. — Secours d'un bateau chaviré à Bernières.

Théophile-Félicien Lemarchand, matelot, médaille de 1er classe, argent.— Sauvetage de quatre personnes à Saint-Aubin-sur-Mer.

M. Carel, avocat à Caen, récemment nommé chevalier de la Légion d'honneur, vient de recevoir du pape le cordon de commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand.  

 

Décembre 1873   -   Visites du premier janvier.   -  C’est le moment, ou jamais, de s’occuper des cartes qu’il est dans l’usage d’échanger à l’occasion du premier de l’an. C’est  seulement à l’époque du 1er  janvier qu’on peut envoyer des cartes par la poste, c’est-à-dire sous enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies à 5 cent, pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de distribution, l’affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne doivent porter que le nom, la profession et l’adresse. On peut en mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut envoyer sa carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit son âge, n’envoie jamais de carte.

 

Décembre 1873   -   Vol.   -  Dans la nuit du 10 au 11 décembre, un individu, demeuré inconnu, a enlevé, au moyen d’une voiture, un certain nombre de carottes estimées à 25 fr., et appartenant à M. Marie, cultivateur à St-Aubin-sur-Mer. Ces carottes étaient en tas et couvertes de paille dans un champ, sur la route de Tailleville.  

 

Mai 1874   -   Naufrage sur notre littoral.  -  Nous extrayons les passages suivants d'une lettre adressée par M. Daligault au Moniteur.

Mercredi, la chaloupe « Georges-et Joséphine », de Luc, montée par le patron Aimé Hue, son fils et son neveu, se trouvait sur le raz de Saint-Aubin pour la pêche du bar. Le vent soufflait violemment du nord, la mer était très grosse. Le père et le neveu tenaient les lignes, le fils était au gouvernail. Tout à coup, une énorme lame, prenant le bateau par le travers, s'abat dessus, et l'engloutit avec son équipage. Le plus jeune des trois marins, le neveu du patron âgé de 17 ans, disparaît pour toujours dans l'abîme. Aimé Hue et son fils, âgé de 20 ans, remontent à la surface, le père cramponné à une épave, le fils se tenant à une voile. Un second coup de mer fait lâcher prise à ce dernier et l'enlève. Aussitôt son père  lui pousse une rame, mais le pauvre enfant ne peut la saisir et disparaît à son tour... C'est en ce moment terrible que les cris de détresse poussés par l'infortuné patron qui se sentait couler furent entendus par les frères Alméris et Charles Roussel, de Saint-Aubin, qui péchaient le bar dans les mêmes parages, à bord du picoteux le « Jeune-Alexmdre ». Aussitôt, ils dirigent leur bateau vers l'endroit d'où partait cet appel au secours, et, au milieu de nombreuses épaves, ils aperçoivent au-dessus de l'eau la tête du naufragé. A cet instant, la mer était furieuse, l'ouragan faisait rage, le picoteux menaçait à chaque minute de sombrer.  Nos deux intrépide marins, au péril de leur vie, amènent leurs voiles et manœuvrent pour accoster. Tandis qu'Alméris tient d'une main ferme et habile le gouvernail. Son frère, Charles, plus vigoureux, saisit le malheureux Hue par les épaules et essaie de l'enlever, mais, ô  fatalité ! les pieds du naufragé étaient pris dans les cordages, et il ne put tout d'abord y parvenir. Ce n'est qu'après des efforts inouïs qu'il finit par le dégager et le hisser dans son bateau.

Un seul mot des deux intrépides matelots qui, au péril de leur vie, ont sauvé l'un des leurs d'une mort certaine, L'aîné des Roussel est âgé de 50 ans, il a les jambes en croix et ne peut marcher qu'avec difficulté. Son frère, Charles est âgé de 44 ans, et il est atteint d'une amaurose presque complète.

Nous savons trop avec quelle bienveillance l'administration préfectorale accueille tout ce qui touche aux actes et de dévouement, pour ne pas être certains qu'elle fera tous ses efforts afin de faire obtenir aux frères Roussel une récompense digne de leur courage.  

 

Juin 1874   -   Fait divers.  -  Sur la demande de M. Daligault, président des régates de Saint-Aubin-sur-Mer, l'amiral La Roncière Le Nourry, président de la Société centrale de sauvetage des naufragés, vient d'envoyer aux frères Houssel, 40 fr. et deux médailles de bronze, en récompense de l'acte de dévouement qu'ils ont accompli en mer le 13 mai dernier.  

 

Juillet 1874   -   Le réchauffement climatique.   -  La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.

 

Juillet 1874   -   La comète.   -  Selon les prévisions des astronomes, la comète découverte par M. Coggia, de Marseille, le 17 avril dernier, n'aura tout son éclat que vers le 15 juillet, mais actuellement, grâce à la pureté momentanée de l'atmosphère, elle brille merveilleusement chaque soir, au-dessous de l'étoile polaire, comme une étoile de troisième grandeur. Sa traînée est très apparente à l’œil nu.

 

Juillet 1874   -   Ouverture.  -  Dimanche prochain, ouverture du grand Casino de Langrune-Saint-Aubin, le spectacle est ainsi composé : « l’Avoué et le Normand », vaudeville, «  La Cravate Blanche », comédie, « Allez-vous-en », chansonnette, « La tasse de thé », comédie.  

— Le même jour aura lieu l'ouverture du café-glacier attenant à la salle de spectacle, rien n'y manquera au point de vue du confortable : consommations excellentes, billard, terrasse.

 

Juillet 1874   -   Faite divers.  -  Pour pêche de moules, n'ayant pas la dimension exigée par la loi, et en employant des engins prohibés, ont été condamnés à 250 fr. d'amende chacun, les nommés : 1° Eugène Lemazurier, dit Preudhomme, faisant défaut, demeurant à Saint-Aubin-sur-Mer ; 2° Pierre-Louis Planchon, 43 ans, demeurant à Langrune.

 

Août 1874   -   Cérémonie.  -  Une imposante cérémonie a eu lieu dimanche dernier à Saint-Aubin-sur-Mer, le clergé, suivi des marins, s'est rendu processionnellement sur la plage pour demander au Dieu des mers de protéger les hardis travailleurs qui affrontent tous les dangers pour donner à leur famille le pain de chaque jour. 

On a fort remarqué vingt-cinq enfants de six à sept ans, habillés en petits matelots, veste, pantalon, ceinture, chapeau ciré, rien n'y manquait. Bien que cette innovation ait produit le plus charmant effet, l'argent destiné à l'acquisition de cet équipement de fantaisie n'eût-il pas été mieux employé selon la pensée du Christ, si, prévoyant la froidure, on avait acheté des vêtements de laine pour les petits déguenillés de la commune.  

 

Août 1874   -   Bohémiens et vagabonds.   -   Une bande de bohémiens s'est abattue sur les communes de Luc, Langrune et Saint-Aubin. Le jour, ces nomades exploitent les baigneurs en jouant de la vielle et de l'orgue, ou en vendant du papier à lettre et des enveloppes, la nuit, ils vont à la maraude. C'est la municipalité de Langrune qui leur a accordé l'hospitalité. Les habitants lui en sont-ils reconnaissants ? Nous en doutons.

 

Août 1874   -   Bains et baigneurs.   -  Avec le 31 août, un grand nombre de baigneurs se sont envolés. Les maisons du littoral se louent très difficilement pour le mois de septembre. A des écriteaux de location, on ne voit qu'affiches de propriétés à vendre, de Lion à Courseulles, les murs en sont tapissés. La propriété Larivière, située à Luc, qui a coûté près de 400 000 fr. de construction à son propriétaire, est, dit-on, à vendre.  

 

Novembre 1874   -   Drames de la Mer.  -  Saint-Aubin-sur-Mer est en deuil. Huit ou dix de ses enfants viennent d'être engloutis par les flots. Que d'affections brisées, que de familles dans la douleur, que de veuves, que d'enfants sans pain.

Chaque année, à l'arrière-saison, la plupart des marins de notre littoral s'enrôlent à Courseulles sur des bateaux équipés pour la pêche du hareng. Dernièrement 18 matelots, de Saint-Aubin, de Bernières, de Langrune, de Luc et de La Délivrande, s'embarquaient sur la « Jeune-Mèlina », armateur M. Legallier, patron Eugène, un jeune homme de Saint-Aubin, marié depuis quelques mois.

Au début de la campagne, tout sembla marcher à souhait, mais dimanche l'après-midi, surprise par l'imprévu et terrible ouragan du nord-ouest qui s'est déchaîné sur nos côtes, la « Jeune-Mélina » s'est perdue corps et biens à 200 mètres du Tréport.

Pendant, vingt minutes on a aperçu au haut du mât l'un des marins faisant des signaux de détresse. Le Tréport est une petite ville maritime de;3 500 habitants, située sur la Manche, entre Dieppe et St-Valery, sa principale industrie est la pêche.

Au déclin du jour, on voyait encore, torturés par les lames, des débris du navire auxquels se cramponnaient de malheureux marins, mais la tempête régnait avec tant de violence qu'il était même impossible de se tenir debout sur la grève... Peu à peu les débris devinrent plus rares, puis, avec la derrière épave, disparut le dernier matelot de la « Jeune-Mélina ».  La mer n'a encore rendu que quinze cadavres.

Presque toutes les victimes de ce sinistre épouvantable sont mariées et laissent de nombreux enfantst. Par une fatalité étrange, trois frères, un père et un fils se trouvaient réunis sur ce bateau.

Quatre autres bateaux de pêche ont également manqué l'entrée des ports du Tréport et de Dieppe et se sont échoués. Deux autres ont sombré, mais les trente hommes qui les montaient ont été sauvés.

 

Janvier 1875   -   Éclipses.  -  Si, en 1875, il n'y a pas d'éclipse de lune, le soleil, en revanche, sera éclipsé deux fois : le 6 avril et le 29 septembre. La deuxième seule sera visible, en partie, à Paris.

 

Février 1875   -   Condamnation.  -  Le tribunal a prononcé une amende de 50 francs contre les sieurs Mériel, de Saint-Aubin-sur-Mer ; Coutances, d'Hérouville ; Alcide Caron, de  Lantheuil ; et une amende de 60 fr. contre le sieur Lissot, de Langrune, pour infractions à la loi sur le classement des chevaux.

 

Février 1875   -   Chemin de fer.  -  Une enquête aura lieu dans les communes de Langrune, St-Aubin-sur-Mer, Bernières-sur-Mer et Courseulles, sur le projet présenté pour l'établissement des stations et arrêts de ce chemin projetés sur le territoire des communes sus-indiquées. Cette enquête a commencé le 11 février et sera close le 21 du même mois.

 

Février 1875   -   Grave question.  -  La Cour de Cassation a décidé : 1° que, seuls les propriétaires ou les fermiers avaient le droit exceptionnel de tirer sur les poules des voisins ; 2° qu'ils ne pouvaient les tuer qu'au moment où elles commettaient un dégât actuel et effectif ; 3° et sur les lieux mêmes où le dommage était causé. Ceci s'applique aussi aux pigeons.  

 

Mai 1875   -   Saison des bains.  -  Notre littoral a été déjà visité par quelques baigneurs. Les locations ne se font que difficilement, car à Lion, à Luc, Langrune et Saint-Aubin, les propriétaires demandent des prix trop élevés. 

De l'autre côté de l'Orne, les locations se font plus facilement, les propriétaires craignant de rester sans louer, comme l'année dernière, préfèrent faire des concessions. A Trouville seulement, la semaine dernière, il a été fait pour près de 30 000 fr. de locations.  

 

Juillet 1875   -   Fait divers.  -  Pour pêche de moules n'ayant pas la dimension exigée par la loi, et en employant des engins prohibés, ont été condamnés à 250 fr. d'amende chacun, les nommés : 1° Eugène Lemazurier, dit Preudhomme, faisant défaut, demeurant à Saint-Aubin-sur-Mer ; 2° Pierre-Louis Planchon, 43 ans, demeurant à Langrune.  

 

Août 1875   -   Les bains de mer.  -  Lion, Luc, Langrune, Saint-Aubin d'autrefois, plages modestes, de famille et d'enfants, qu'êtes-vous devenues ?.... 

La mode, de son pied coquet, vous a envahies : les hommes ont jeté à la mer la veste de toile pour endosser la vareuse, les femmes changent trois fois de toilette par jour, et vont au bain avec des costumes faits sur mesure et garnis de fournitures en caoutchouc destinées à indiquer la place des absents.

Saint-Aubin aussi est en peine.

On lui a ravi son seul plaisir, le plaisir de la pierre. Autrefois, c'était empressées et parées que nos élégantes se mettaient en branle au premier coup de cloche, aujourd'hui, c'est à peine si, le matin, elles prennent soin d'éponger l'humidité que les baisers de Morphée ont laissé sur leurs yeux bouffis par le sommeil, la cuisinière elle-même n'arbore plus en sautoir ses couleurs séduisantes, elle porte un crêpe à son panier, les hommes sont distraits, la brème ne frétille plus, le bar bâille et 1'équille ne saute plus. D'où viennent ce deuil et cette tristesse ?

C'est que Jamet, le célèbre crieur, n'est plus là pour attirer les enchères avec son sourire, ou calmer l'ardeur des impatients en leur criant : « Ça va ty s'taire !!! »

Saint-Aubin a un autre crieur, mais ce n'est pas Jamet,, et, disons-le, Jamet jamais ne sera remplacé.  

St-AUBIN-sur-MER  (Calvados)   -   Hôtel Belle Vue

21      SAINT-AUBIN   -    La Digue à vol d'oiseau.  -  LL.

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