15 Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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SAINT-AUBIN s/ MER

Canton de Douvres-La-Délivrande

Les habitants de la commune sont des Saint-Aubinais, Saint-Aubinaises

Juin 1901   -   Les voleurs d’enfants.  -  Nous annoncions, dernièrement, que dei bohémiens avaient tenté d'enlever deux enfants de Lion-sur-Mer. La semaine dernière, une petite fille de 7 à 8 ans se jetait aux pieds d'un baigneur de Saint-Aubin-sur-Mer en le suppliant de la soustraire aux mauvais traitements de bohémiens qui l'avaient emmenée de force.

S'il faut s'en rapporter aux dires de cette fillette, elle serait de Paris où elle aurait été volée il y a quatre ans. Cette enfant a été mise dans une communauté des environs en attendant le résultat de l'enquête qui se poursuit. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1901   -   Promenade en mer tragique.  -  Lundi, après leur déjeuner, quelques baigneurs, descendus dans un hôtel à Langrune, voulurent faire une promenade en mer. C'étaient M. et Mme Anchel, 41 et 38 ans, de Bar-le-Duc, avec leur petite fille, 13 ans, Mme Le Hello, des haras du Pin, et ses deux enfants, et Mlle Blain.

Ils s'embarquèrent dans la barque « l'Albatros », conduite par le crieur de la pierre à poisson, le sieur Rouelle, 39 ans, et le mousse Cyrille, 13 ans. « L'Albatros » pouvait porter cinq personnes. En ayant neuf, il était surchargé.

Subitement se monta un fort coup de vent du Nord-Est. On dit que des dames se trouvant malades insistèrent pour que la barque regagnât la côte. En virant, l'embarcation pencha et, les promeneurs s'étant portés du côté où elle s'inclinait, elle chavira.

Des marins de Saint-Aubin et de Langrune se portèrent au secours des naufragés. On put en sauver quelques uns, mais le baigneur Rouelle. M. et M me Anchel ainsi que leur petite fille ont péri. Le mousse Cyrille a sauvé une fillette qui s'était cramponnée à la barque.

Le cadavre de Rouelle a été retrouvé lundi soir. Le frère de M. Anchel, directeur du grand bazar du Mans, est venu reconnaître ses parents.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Tous les mêmes.  -  Les baigneurs de Saint-Aubin ne sont pas contents de l'administration municipale qui aurait laissé, sous un misérable hangar, les cadavres des quatre victimes de l'Albatros. Le maire n'a pas non plus accompagné les cercueils quand on les a portés au chemin de fer. Comme le maire de Caen. il est resté chez lui. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Grâce de la Fenayrou.  -  Parmi les grâces qui seront accordées à l'occasion de la visite des souverains russes, on parle de celle de Gabrielle Fenayrou qui, le 18 mai 1882, aida son mari à tuer le pharmacien Louis Aubert, originaire de St-Aubin-sur-Mer.

Aubert, établi boulevard Malesherbes, avait été élève en pharmacie chez Fenayrou, rue Ferme-des-Mathurins, et était devenu l'amant de sa femme. Fenayrou, ruiné par de mauvaises spéculations, voulait se venger d'Aubert. Il décida sa femme à lui donner rendez-vous dans une villa, à Chatou, et là il l'assassina en le frappant par derrière pendant que Gabrielle l'embrassait. Ils portèrent ensuite le cadavre au pont de Chatou et le jetèrent dans la Seine. Tous deux furent condamnés à mort par la cour d'assises de Versailles.

Mais il y avait vice de forme et l'affaire revint devant le jury de la Seine, les assassins furent condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Fenayrou est mort il y a quelques années à Nouméa. Gabrielle est internée depuis dix-neuf ans à Clermont (Oise).

En sortant, elle touchera la masse provenant du produit de son travail pendant sa détention. Il s'élève à environ 2 500 francs. Il y a des assassins qui ont plus de veine que des honnêtes gens. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Les écraseurs.  -  Un automobile appartenant au sieur Zulanine, cycliste au 136e de ligne, à Saint-Lô, a renversé, au carrefour de la rue de Courseulles, à Saint-Aubin-sur-Mer, le sieur Honoré Lesage, 87 ans, chevalier de la Légion d'honneur, demeurant à Versailles.

Le soldat, qui conduisait à une vitesse modérée, prétendit qu'il n'y avait pas de sa faute et voulut s'en aller, mais, comme il se montrait grossier et insolent, il courut un moment le risque d'être malmené par la foule indignée.

Le sieur Lesage a une jambe fracturée en deux endroits. Son état est grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Triste perspective.  -  L'hiver s'annonce mal. Le prix du pain a augmenté à Paris. On donne pour raison la mauvaise récolte et le rendement peu abondant du grain. La spéculation ne doit pas être non plus étrangère à cette augmentation.

— A mesure que la saison avance, on constate qu'il y a encore moins de pommes qu'on ne le supposait au début, car on comptait sur les dernières. En prévision de la cherté  des pommes, les marchands de cidre l'augmentent de 50 francs par tonneau.

— La récolte du vin sera aussi bien inférieure à celle de l'an dernier. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1901   -   Faits rétablis.  -   On nous prie de dire que c'est à tort qu'on a critiqué M. Favreau, maire de Saint-Aubin-sur-Mer, parce qu'il n'a pas accompagné les cercueils des noyés de l' « Albatros » à la gare.

Si M. Favreau ne s'est pas rendu à la gare, c'est par suite d'un malentendu de la part d'un des membres de la famille qui est venu remercier le maire de Saint-Aubin de son attitude dans cette triste circonstance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Ce qu'il en coûte d'écraser les gens.  -  Joseph Zurine, 25 ans, propriétaire à Clichy-Paris, faisait ses treize jours au 136e, à Saint-Lô, où il s'était rendu avec son quadricycle à vapeur. Un dimanche, il vint avec sa machine se promener au bord de la mer. Mais, à Saint-Aubin, comme il débouchait de la rue Canet pour prendre la route de Luc, en allant à une allure, qui ne lui permettait plus d'être maître de son quadricycle, il atteignit un vieillard, M. Lesage, 79 ans, qui s'était réfugié sur le trottoir. Le sieur Lesage eut une jambe fracturée, il n'est pas encore rétabli.

Zurine, poursuivi pour blessures par imprudence, n'a pas jugé à propos de répondre à l'assignation lancée contre lui. C'est donc par défaut qu'il a été condamné par le tribunal de Caen à six jours de prison et en 10 000 fr. de dommages. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901  -  Le téléphone.  -  Une seconde liaison téléphonique Caen-Paris est établie. Mais le branchement de la côte de Nacre tarde : Les municipalités d'Hermanville, Lion, Saint-Aubin et Courseulles rechignent à voter leur souscription.

 

Janvier 1903    -   Tentative de vol dans une école.  -  Dans la nuit de mercredi à jeudi à Saint-Aubin-sur-Mer, deux individus ont escaladé le mur de l'école laïque, qui remplace celle des religieuses. Les institutrices ayant entendu du bruit ont appelé au secours. Les voleurs se sont enfuis.

Le garde champêtre et quelques voisins, accourus, les ont poursuivis inutilement. .  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903  -  Le cyclone.  -  La violente tempête de mardi dernier a occasionné de grands dégâts sur nos côtes, notamment à Saint-Aubin-sur-mer. La mer déferlait des  vagues énormes, et vers midi, à l'heure de la marée, la digue a été enlevée sur une longueur de quarante mètres. Cette partie de digue se trouve située en face la villa des Hirondelles,  appartenant à M. Hamelin, négociant à Caen.  Les dégâts peuvent être évalués à plus de 10 000 francs.

 

Mars 1903   -   Le vin du patron.  -   Le sieur Chrétien, entrepreneur à St-Aubin-sur-Mer, avait fait une provision respectable de vin. En le vérifiant, il constata qu'il y avait une fuite. Il la rechercha et la trouva en la personne de sa jeune servante, Thérèse Loudic, 17 ans.

Le vin était porté chez Henri Greffin, boucher, et bu, en compagnie des garçons, à la santé du patron. Henri Greffin affirme qu'il ignorait que le vin était volé. Il aurait pu ajouter que le patron de la bobonne ne lui ayant pas donné son « vin » en entrant, il supposait qu'il lui donnait après coup, pour en boire un, sous les espèces du vin qu'elle apportait.

Le tribunal s'est montré sévère pour Greffin, car il l'a condamné à un mois de prison, sans loi Bérenger, et la jeune servante à huit jours, avec la loi de sursis.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   La tempête.  -   La violente tempête de la semaine dernière a causé de grands dégâts sur nos cotes.

A Saint-Aubin-sur-Mer, la digue a été enlevée sur une longueur de 40 mètres. On évalue les dégâts à plus de 10 000 fr. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Les voleurs d’églises.  -  D'audacieux malfaiteurs ont pénétré, la nuit, dans les églises de Lion-sur-Mer, Hermanville, Saint-Aubin et Bernières.

Ils n'ont trouvé que deux francs dans le tronc de l'église d'Hermanville. Celui de Lion-sur-Mer ne contenait pas d'argent. A St-Aubin-sur-Mer, ils ont enlevé les deux troncs de St-Antoine où ils n'ont trouvé que quatre sous. Ces deux troncs ont été retrouvés dans les champs. Ils ont tenté aussi, mais sans résultat, de voler dans l'église de Bernières-sur-Mer.

A Lessard-et-le-Chêne, près Lisieux, deux francs ont été volés dans le tronc de l'église. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Chevaux de gendarmes.  Une commission de remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre 58. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Le vin du patron.  -   Cette affaire est revenue devant la cour, sur appel du sieur Henri Greffin, boucher à Saint-Aubin-sur-Mer.

Rappelons les faits : la fille Thérèse Loudic, 17 ans, était servante chez M. Chrétien, entrepreneur à Saint-Aubin. Il se fournissait de viande chez Greffin. En batifolant sans doute avec les garçons, la jeune Thérèse déchira un rideau. Le boucher lui dit qu'il faudrait lui payer la déchirure. Elle la paya en effet, mais avec le vin de son patron : une vingtaine de bouteilles bues avec Greffin, ses garçons et autres invités.

En police correctionnelle, Greffin avait été condamné à un mois de prison, sans loi Bérenger, la cour a maintenu la peine, mais en accordant la loi de sursis.

Et dire que si cette affaire a eu des suites, c'est la faute à Greffin. Rencontré par Chrétien, celui-ci le traita de voleur. Greffin lui envoya une lettre du juge de paix. C'est alors que M. Chrétien, qui s'était contenté de renvoyer sa servante chez ses parents à St-Vigor-le-Grand, porta plainte.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1903 -  Un marin-pêcheur de Saint-Aubin et un autre de Bernières coulent avec leur barque, "assaillis par un coup de mer ".

 

Juin 1903   -   Les victimes de la mer .  -  Samedi, à quatre heures du matin, Modeste Jamet, 62 ans, marin à St-Aubin, et Albert Marie, 57 ans, marin à Bernières, partaient pour la pêche. Vers huit heures, ils se disposaient à rentrer, à Saint-Aubin, lorsqu'ils ont été assaillis par un coup de mer qui a fait couler leur embarcation.

Des marins qui se trouvaient un peu plus loin n'ont pas pu porter secours aux naufragés qu'on a vus, de la plage, un instant suspendus aux mâts. L'endroit où ils se sont perdus est très dangereux : trois barques y ont été déjà englouties.

Marie a deux grandes filles ; Modeste Jamet, un excellent homme, bon marin, d'une grande conduite, laisse cinq orphelins et une malheureuse femme, enceinte de sept mois. Les cadavres n'ont pas été retrouvés.

Une souscription est ouverte pour venir en aide aux veuves et aux orphelins des malheureux noyés. Les souscriptions sont reçues par M. Tesnières, maire de Bernières ; Favreau, maire  de St-Aubin, et aux bureaux du journal le Calvados. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903  -  Élections municipales.  -  Voici le résultat des élections qui ont eu lieu dimanche dernier pour la nomination de deux conseillers municipaux. Pillier, ancien maire, 113    voix, élu ; Hugot, 98 voix ; Colonel Claverie, 58 voix ; Hamon, 55 voix. 

 

Juillet 1903    -  Pour les naufragés.   -    Le cadavre de Marie a été rendu par la mer, celui de Jamet n'a pas encore été rejeté.

L'Union commerciale a fait remettre 50 fr. aux deux veuves, dont l'une, la dame Jamet, est digne du plus grand intérêt. Une fête de bienfaisance va être organisée à Saint-Aubin pour leur venir en aide.

— Vendredi, l'Union commerciale donnera un grand concert sur le Cours dont le produit est destiné à fournir un fonds de caisse pour venir immédiatement au secours des malheureux atteints par des sinistres. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Démission.   -   M. Favreau, maire de Saint-Aubin-sur-Mer, vient de donner sa démission afin de pouvoir se consacrer tout entier à l'élevage de ses bestioles. C'est probablement l'ancien maire, M. Pillier, qui sera renommé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Les victimes de la mer.   -  Le cadavre du malheureux Jamet, noyé, il y a douze jours, devant St-Aubin, n'a pas encore reparu. Sa veuve a reçu de nombreux témoignages de sympathie, qu'elle mérité du reste, ainsi que l'a reconnu le commissaire de la marine.

Un anonyme de Biéville lui a fait remettre 100 fr. D'autres dons lui sont parvenus, mais ils seront vite épuisés à élever cinq enfants, dont quatre tout jeunes, et un qui va naître dans quelques jours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Les victimes de la Mer.   -   Le cadavre de Modeste Jamet, le pêcheur qui s'est noyé devant St-Aubin-sur-Mer, a été retrouvé au large du Havre, dans un état de décomposition très avancé.

— M. Osmont, administrateur de l'inscription maritime, à Caen, ayant signalé à la Société de secours aux familles des marins français naufragés la situation malheureuse des veuves Jamet et Marie et des cinq orphelins de Jamet.

 

Septembre 1903  -  Triste bilan.   -  L'hiver s'annonce mal. Par suite des temps pluvieux, la récolte des blés s'est mal faits, il a fallu, aussitôt coupé, le mettre en meulettes au lieu de le laisser sécher.

Dans ces conditions, le prix du pain ne diminuera guère, heureux encore s'il n'augmente pas.

— Les pommes de terre aussi se récoltent dans de mauvaises conditions, l'humidité ayant propagé la maladie. Peu de fruits de table et presque pas de pommes à cidre. Les bouchers caennais parlent aussi d'augmenter la viande. Voilà le bilan, il n'est pas gai. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1903  -  Un aspirant cycliste   -   Un amateur de bécane a volé, à Saint-Aubin-sur-Mer, une bicyclette de dame de 275 fr, dans la remise d'une villa occupée par M. Philippe, avocat. Il parait que le voleur ne savait pas monter à bicyclette, car plusieurs personnes l'ont vu la conduisant à la main. Mais, s'il n'est pas pincé, il va pouvoir apprendre à son aise. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1903  -  Fin de saison et tempêtes.   -   La saison d'été se meurt, noyée dans la pluie et le vent. Le vide se fait de plus en plus sur nos plages et le mois de septembre n'aura pas produit grand'chose. Les quelques baigneurs qui s'obstinent à rester malgré tout n'ont même plus la ressource d'aller tromper leur ennui dans leurs cabines, car la mer les a enlevées.

La dernière tempête a, en effet, causé de grands ravages partout. Des branches d'arbres, des arbres entiers, des cheminées, des mâts de navires ont été enlevés par le vent qui, à la tour Eiffel, atteignait la vitesse de 42 mètres à la seconde !

  A Saint-Aubin, 100 cabines ont été démolies et 30 complètement enlevées. Ce sont les gens de Langrune qui en ont hérité, car le flot y a porté les épaves.

 Au Havre, le quartier Saint-François a été envahi par la mer, les pompiers ont dû travailler à vider les caves submergées. Le service des bateaux du Havre a été interrompu complètement et le vapeur le « Rapide » est même resté en détresse en vue de Trouville.

  Quelques pilotes qu'on croyait perdus ont été retrouvés à bord des navires qui les avaient recueillis. Mais le bateau-pilote « Fellow - n°-21 », du port du Havre, a coulé au large de Barfleur, trois hommes qui le montaient ont été noyés, un mousse et un matelot, réfugiés sur un radeau, ont pu, après de longues heures, être aperçus du vapeur « Ella » qui les a rapatriés.

En face Cherbourg, le cotre « Marcel », de Paimpol, a coulé aussi, trois noyés. Un canot de pèche, de Cayeux, s'est perdu devant Dieppe, encore trois noyés. —  Au Tréport, la bourrasque a tout ravagé et au casino d'Étretat les pertes sont de 70 000 fr.

Après le vent, le froid. On gèle déjà le matin et le soir. Dans le Midi et dans l'Est, les montagnes commencent à se couvrir de neige. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Tentative de viol.   -   Jules Mériel, 18 ans, de St-Aubin-sur-Mer, rencontrant, l'autre matin, sur le chemin du Home, une femme de Gonneville-sur-Merville, canton de Troarn, se jeta sur elle pendant qu'elle se baissait, la renversa et l'aurait violée si la malheureuse ne s'était défendue et n'avait appelé. Mériel s'est enfui. Il est déjà l'objet d'une plainte en abus de confiance de la part du sieur Bidgrain, marchand de bestiaux à Janville, où' il était domestique. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Passé sous sa voiture.   -    Le sieur Augustin Lemoine, occupé chez son père, cultivateur et exploitant de carrières à Reviers, conduisait à Saint-Aubin-sur-Mer une voiture chargée de moellons.

En traversant un passage à niveau, Lemoine trébucha sur des cailloux et tomba si malheureusement qu'une roue de la voiture lui passa sur le corps. Le médecin qui a examiné le blessé n'a relevé aucune fracture du bassin, mais n'a pu se prononcer sur les contusions internes dont souffre la victime de cet accident. 

Lemoine est marié et il est père de quatre jeunes enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -  Accident de pêche.  -  Deux pêcheurs de coquillages, les époux Meston, habitant Lion-sur-mer, le mari âgé de 38 ans, la femme de 35 ans, s'étant attardés à l'îlot, connu  sous le nom du Rocher, situé à Saint-Aubin-sur-mer, en face du calvaire de Langrune, ont été surpris par la brume et n'ont pu regagner la plage où ils avaient laissé leurs camions contenant leurs habits et auquel était attaché un petit chien.

Cet îlot est des plus dangereux, car pour s'y rendre, il faut traverser un espace étroit et à droite et à gauche, c'est un véritable gouffre produit par la haute mer.

Tout porte à croire que Meslon a dû être emporté le premier par le courant, car on a entendu, pendant une demi-heure, des cris déchirants. Des marins conduisant un bateau chargé  d'étoiles de mer ont tenté de se porter à leur secours ; mais la brume fort épaisse les empêchait de distinguer quoique ce soit.

Leur petite fille, âgée de 13 ans, qui tout d'abord avait dû les accompagner, par bonheur est restée à la maison. La pauvre enfant a été recueillie par M. Lesongeur, beau-frère  de Meslon.

Les cadavres ont été retrouvés, celui de la femme, jeudi vers 11 heures du matin, sur la plage de  Courseulles, à 1500 mètres environ de la jetée, par son cousin le patron Pain François. Le cadavre du mari a été retrouvé vendredi vers 7 heures sous le sémaphore de Saint-Aubin - Bernières.

 

Juillet 1904  -  Naufrage.  -  Le patron pêcheur Félix Lemonnier, du picoteux " St-André ", a recueilli à quatre milles de dans le N. E. De Saint-Aubin-sur-mer, une ancre du poids de cinq kilos environ marquée T R 52. Cette ancre paraît avoir séjourné très longtemps de l'eau.

 

Août 1904  -   Pour danser !    -   Deux soubrettes aimant à rire et à s'amuser, comme toutes les soubrettes parisiennes, se trouvent en ce moment en villégiature, à Saint-Aubin-sur-Mer, avec leurs maîtres.

La femme Lemarchand, dite « la Rasquelle », flairant le désir des demoiselles, leur proposa deux vieux billets à 25 cent., donnant droit d'entrée à un soi-disant bal qui devait avoir lieu à l'hôtel de la Marine. Les deux soubrettes se mirent sur leur trente et un et se rendirent à l'hôtel où on leur dit qu'il n'y avait pas de bal ; et, comme elles insistaient, on les fit valser sur un air qui ne leur plut pas, car elles déposèrent plainte contre « La Rasquelle », qui a été condamnée à un mois de prison. C'est peut-être un peu cher un mois pour 50 cent. ; mais il y a une raison, c'est que la voleuse est une habituée de la police correctionnelle et on voudrait bien lui en faire perdre le goût.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Les livres scolaires.    -   Dans les écoles publiques des villes, les livres sont le plus souvent donnés ou prêtés gratis aux enfants. Il n'en est pas toujours de même à la campagne où les mère de famille pauvres voient venir la rentrée avec appréhension. 

Le pis c'est que, chaque année, il y a toujours des livres nouveaux à acheter. On finirait par croire que certains maîtres ont un intérêt à faire changer, tous les ans, l'Histoire de France ou l'Arithmétique qui pourtant ne changent jamais. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Une commune reconnaissante.   -   St-Aubin-sur-Mer a une bienfaitrice, Mme Canet, femme du directeur des usines du Creusot. Depuis douze ans, Mme Canet a donné 27 000 francs aux pauvres de la commune : 12 000 francs au curé et 15 000 fr. au maire.

Aussi le conseil municipal a-t-il décidé de lui offrir une médaille d'or en remerciement. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   En villégiature.    -   Pendant qui M. Vibert, rentier, avenue de l'Observatoire, à Paris, se reposait à Saint-Aubin-sur-Mer, des malfaiteurs ont tenté deux fois de cambrioler son hôtel. 

La police, qui les guettait, n'a pu surprendre les voleurs qui ont laissé sur place une pince-monseigneur. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -  Les victimes de la mer.   -  La population maritime de St-Aubin-sur-Mer vient encore d'être éprouvée. La semaine dernière, Pierre Meriel, 50 ans, en voulant regagner son bateau, le soir, est tombé dans le bassin de Fécamp. 

Mériel laisse une veuve et quatre enfants d'âge à gagner leur vie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1905  -  Naufrage.  -  Le 28, le picoteux "Sainte-Marie" fait naufrage devant Saint-Aubin : 3 marins-pêcheurs noyés, dont 2 beaux-frères.

 

Décembre 1905  -  Enterrements civils.  -  Deux enterrements civils ont eu lieu, ces jours-ci, dans le Calvados.

A Pont-l’Évêque, le sieur Georges Legrand, employé de la minoterie Mars, décédé à la suite d'un accident, a été, sur son désir, enterré civilement.

— Le corps de la dame Louise Houyvet, décédée à Douvres, a été rapporté à Saint-Aubin-sur-Mer, chez son oncle, un cordonnier qui a la bosse des manifestations. L'enterrement de la dame Houyvet a eu lieu civilement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1906  -  Tentative de déraillement.  -  L'aiguilleur Jean-baptiste Mériel, employé à la gare a constaté jeudi matin, vers 6 heures, que l'on avait retiré la broche du levier de  manœuvre à l'aiguillage de manière à provoquer le déraillement du train de Courseulles à Caen. En visitant les  autres aiguilles, il vit que l'une d'elles avait été forcée et ne pouvait  plus manœuvrer. À la bascule de la gare, différents objets avait été également mutilés et d'autres volés.

 

Août 1906  -  Nous signalons la présence, à Saint-Aubin de l'administrateur de la Comédie Française, M. Jules Charette, venant de faire à Ouistreham, une conférence très applaudie sur l'Art de la mise en scène au théâtre.:   

Cette semaine, c'est une autre célébrité en villégiature à Saint-Aubin : un des plus glorieux représentants de la composition musicale en France, l'auteur de Marie-Magdeleine et de Manon, M. Massenet qui est l'hôte de la villa Favorite. C'est là que la jeune artiste de l'Opéra, Lucy Arbell, se rétablit d'une grave maladie et d'un accident d'automobile  dont les conséquences ont ôté, heureusement, moins dangereuses qu'on pouvait le craindre.

 

Juillet 1907  -  Brutalités.  -  Un agent de location bien connu sur la plage de Saint-Aubin-sur-mer, M. Martin, a été l'objet d'une sauvage agression, qui lui a causé des blessures internes  et l'a même obligé à s'aliter pendant quelques jours. .  -  Un agent de location bien connu sur la plage de Saint-Aubin-sur-mer, M. Martin, a été l'objet d'une sauvage  agression, qui lui  a causé des blessures internes et l'a même obligé à s'aliter pendant quelques jours.

Le fait se serai passé, nous dit-on, à la suite du renvoi d'une bonne pour laquelle un garçon boucher de la commune aurait pris parti jusqu'au point d'aller demander des explications à  M. Martin. Celles qu'il reçut n'était pas à son goût, il revint à la charge, le lendemain ; l'agent de location dut le prier de sortir. Cet individu s'exécuta, mais, quelques instants après, il heurta violemment la porte que M. Martin avait dû lui fermer au nez et, saisissant une barre de fer qui servait à fermer le magasin et qui mesure deux mètres de longueur, il en frappa  violemment l'agent de location, qui eut beaucoup de peine à le désarmer et dut s'aliter après avoir reçu eu les soins du docteur Tessel. Une enquête est ouverte par la gendarmerie.

 

Août 1907  -  Un baigneur imprudent.  -  Un baigneur en villégiature à Saint-Aubin-sur-mer, et résidant villa Jeannette, s'étant avancé au loin sur les rochers est tombé dans une nause, vers 6 heures du matin. Heureusement M. Delarette, cocher chez M. Druneau, le directeur bien connu de l'hôtel de la Terrasse, occupé à ramasser du varech, l'aperçut en train de se débattre. Aidé du jeune  Jamet, peintre, et du contremaître de M. Chrétien, le sympathique entrepreneur  de Saint-Aubin, il se précipitèrent à son secours et eurent le bonheur de  pouvoir l'arracher à une mort certaine.

Le baigneur imprudent put être reconduit à son domicile, où des soins énergiques le ramenèrent à la vie. Toutes nos félicitations aux deux sauveteurs.

 

Septembre 1907 - C'était utile. - Le rendez-vous des baigneurs de cette jolie station balnéaire e st chaque jour à la pierre à poissons, dont M. Quiquemelle, le vendeur par excellence,  procède aux enchères.

Le terre-plein étant défoncé un peu partout, il était urgent d'y remédier. Ce que l'on va faire. Les travaux de cimentage, ainsi que l'exhaussement sont confiées à M. Chrétien,  l'entrepreneur bien connu des stations balnéaires.

Le rétablissement d'un banc autour de la pierre, comme il existait autrefois, faciliterait aux baigneurs la vue des poissons qu'il se voit adjuger souvent sans les avoir aperçus. Ce sont  toujours ceux qui sont aux premières places qui n'achètent rien. Ils se  régalent de la vue. D'où le préjudice aux bons pêcheurs qui verraient le produit de leur pêche s'accentuer  davantage. L'exhaussement de la pierre serait, nous assure-t-on, visible du Havre. Nous verrons bien.

 

Mars 1908  -  Vol.  -  M. Bisson, épicier à Saint-Aubin-sur-mer, s'est aperçu lundi matin que pendant la nuit des malfaiteurs avaient pénétré dans sa cage et lui avaient dérobé 18  bouteilles d'eau de vie. M. Bisson qui estime à 60 francs le préjudice qui lui a été causé et qui n'a aucun soupçon, a porté plainte. Une enquête est ouverte.

 

Août 1908  -  Incendie.  -  Mme Roberge, marchande de légumes à Saint-Aubin-sur-mer, avait eu l'imprudence de s'endormir lundi soir avec sa bougie allumée ; dans la nuit le feu prit aux rideaux du lit ; Mme Roberge, réveillée en sursaut se sauva avec ses deux enfants et appela au secours ; des voisins accoururent et se rendirent maîtres de ce commencement d'incendie. 

 

Août 1910  -  Les baigneuses de Saint­Aubin-sur-Mer réclament, à proximité de la plage, "un endroit discret où elles pourraient satisfaire aux inexorables lois de la nature".

 

Avril 1912  -  Fait divers.   -   Un inconnu a volé six bastings estimées à 20 francs, appartenant à M. Eugène Chrétien, entrepreneur de travaux publics à Saint-Aubin sur mer. M. Chrétien  a été également victime d'un vol d'une brouette qu'il a vu entre  les mains de M. Roberge, demeurant rue des Bains. Ce dernier lui a chefs déclaré qu'elle lui avait été prêtée  par le  charretier Patard. Celui -ci a dit qu'elle avait été empruntée au chantier de M. Levillain, entrepreneur. Et M. Levillain prétend en effet que c'est bien sa brouette. Débrouillera-t-on l'affaire ?

 

13 août 1912  -  Un raz-de-marée  -  A Saint-Aubin-sur-mer et Langrune, la mer est montée soudain à l'assaut des côtes et a balayé une grande quantité de cabines. Les plages, sont  couvertes de débris ; les baigneurs sont terrifiés. De graves dégâts ont été causés par la mer, dit-on.  

 

Février 1914  -  Un chasseur sachant chasser... sans permis. -  Le sieur Paul Lavieille,  51 ans, plâtrier à Saint-Aubin-sur-mer, est allé se promener sur la grève et s'est amusé à chasser.  Le malheur est qu'il fut surpris, et comme il n'avait pas de permis, il se vit dresser procès-verbal : 16 francs d'amende.

 

Mai 1914  -  Le faux inspecteur de police mobile.  -  Le 22 mal, vers 5 h. 45 du soir, un individu s'était présenté à M. Henri Pillier, maire de Saint-Aubin, comme inspecteur de la police  mobile. II lui fit prendre un arrêté sur les chiens et menaça nombre d'habitants, propriétaires de chiens, de leur faire des procès parce que leurs animaux n'étaient pas muselés. Après s'être fait faire un pansement gratuit par M. Malassis, pharmacien, et servir une consommation par M. Wilmès, 24 ans, hôtelier, l'inspecteur de police mobile reçut même 0 fr. 50 de  Mme veuve Gilard, qui le pria de lui envoyer les renseignements qu'il pourrait trouver au sujet d'un chien qu'elle avait perdu. Pendant ce temps, le garde-champêtre, M. Jacob Collorec,  annonçait à son de caisse l'avis de M. le Maire sur les chiens ! L'affaire venait à cette audience devant le tribunal correctionnel. Elle amenait sur le banc des accusés, Gustave Lampiérière, 23 ans, maréchal-ferrant à Langrune (Calvados). Me Tardif présente la défense de Lampérière qui n'a commis somme toute qu'une bonne farce et dont tout le crime consiste dans une mystification un peu trop audacieuse. Le tribunal, s'en référant à la jurisprudence, condamne Lampérière à quatre mois d'emprisonnement.

 

Juillet 1914  -  Goudronnage des routes.  -   On procède depuis lundi 29 juin jusqu'au dimanche 5 juillet au goudronnage du chemin de grande communication de Courseulles à Ouistreham, dans les communes de Luc, Langrune, Saint-Aubin et Bernières.

 

Septembre 1914   -   Les hôpitaux du Littoral.   -   On nous demande pourquoi, alors que, pour y installer des hôpitaux militaires, on avait réquisitionné les principaux hôtels et villas de Langrune, St-Aubin, Bernières et Courseulles, on a négligé Luc, la première station balnéaire du chemin de fer de Caen à la mer.

Nous renvoyons cette question à qui de droit.

- Au dernier moment, on nous informe que le casino de Luc serait réquisitionné aussi. (Bonhomme Normand)

 

Mai 1915  -  Après les naufrages sur les cotes normandes.  -  Nous avons reçu de plusieurs blessés, en traitement dans les stations balnéaires de la côte normande, situées entre Luc et Courseulles, plusieurs lettres qui nous signalaient un fait curieux. Nous avons voulu nous rendre compte par nous-mêmes de l ‘exactitude de leurs dires, et nous venons de faire à  pied le trajet Langrune – Bernières-sur-mer. Et voici ce que nous avons vu :  Tout le long, tout le long des plages, au bord de la mer et sur les cordons littoraux de galets et de  mouillages,  se trouve une exposition ininterrompue  de morceaux d’animaux morts.  Ce sont des masses énormes de viande en décomposition, surtout des quartiers de bœuf entiers,  auxquels les os blanchis par le sel adhèrent encore.

De Langrune à Bernières, nous en avons compté plusieurs centaines ; les amas sont parfois assez rapprochés, parfois distants d’une cinquantaine de mètres. Dans le trajet, nous avons  également rencontré quatre cadavres de chiens, dont un parfaitement conservé.  Les lettres que nous avons reçues et des renseignements recueillis, il résulte que ces morceaux  d’animaux et ces cadavres proviennent des récents naufrages survenus dans la Manche.

La grande marée qui vient d’avoir lieu a rejeté toutes ces épaves de chair sur le rivage, avec une régularité surprenante.  On m’a assuré que, en deux jours, des habitants d’une de ces plages avaient recueilli à mer basse un tombereau de bois de toutes sortes. Cependant, il importe de signaler le danger très sérieux qui résulte de ce dépôt de chair en décomposition sur tout ce coin de littoral. Les mouches pullulent sur ces débris, et les charognes. Les plages en ce moment sont fréquentées et parcourues par le grand air pur de la mer. Il est absolument urgent que des mesures promptes soient prises pour l’enlèvement de ces foyers d’infection.

 

Mai 1915  -  La guerre aux mouches.  -  Il est incontestable qu'un grand danger nous menace, cet été, qu'il faut à tout prix détourner. Ce sont les maladies pestilentielles et, en  particulier, celle qui peuvent être transmises par les mouches. Dans nos plaines du Nord gisent, hélas des milliers de cadavres en décomposition, plus ou moins recouverts de terre. Des germes morbides vont se développer dans cet effroyable charnier sous l'influence, de la chaleur, et, de proche en proche, les mouches peuvent les propager. Le péril est très grand, il ne faut pas se le dissimuler. Donc, guerre aux mouches meurtrières, guerre chez soi et au dehors. On connaît les moyens à employer : propreté méticuleuse des intérieurs, et, à l'extérieur, suppression de tous les liquides stagnants, purins, baquets d'eau croupie, mares, etc….., emploi du crézyl et du pétrole pour détruire les larves. 

— Mais déjà, à ce propos, nous devons faire entendre des récriminations et signaler une des formes du péril à laquelle on ne s'efforce guère de faire face. Par suite des naufrages  provoqués par les sous-marins allemands, la mer charrie de nombreuses épaves. D'énormes morceaux de viande pourrie viennent s'échouer sur notre côte, on y voit flotter des quartiers  de bœuf en putréfaction et, l'autre jour, il est arrivé à St-Aubin un porc tout entier qu'on a recouvert seulement de sable. Les municipalités de la côte feront bien de prendre sans tarder les mesures que comporte une telle situation si elles veulent espérer faire quand même une saison balnéaire.  

 

Juin 1915  -  Sur le littoral.  -  La guerre nous amene avec les sous-marins et leurs tristes exploits des détritus et des animaux morts de toute espèces.

A St-Aubin-sur-Mer, à Langrune, on a fait enterrer ces épaves funèbres.

A Luc, on va les brûler. 

Qu’on se hâte, car avec les chaleurs ça ne sentirait pas la rose, au contraire.

 

Juin 1915  -  La situation agricole au 1er mai dans le Calvados.  -  Le mois d’avril a été favorable à l’exécution des travaux agricoles. On a achevé les semailles d’avoine et commencé celles d’orges et de betteraves. La végétation n’a pas été favorisée par la température dans la seconde quinzaine du mois. Néanmoins l’aspect général des cultures en terre reste satisfaisant.  

 

Juin 1915  -  Sur le littoral.  -  Le monde arrive un peu partout sur nos plages, lentement au dire des gens qui ne sont jamais contents de rien, et assez vite en égard aux circonstances.

D’ordinaire, à cette époque, on entendait dire « les arrivages sont rares, il faut attendre le 14 », comme cette année la fête est supprimée, les gens voudraient voir les parisiens venir nous apporter leur galette, mais il ne faut pas oublier qu’elle est rare, ne pas se montrer trop avide et se garder d’oublier que personne n’est à la fête avec la guerre.

 

Juin 1915  -  Manifestations patriotiques.  -  Dimanche dernier, très belle cérémonie aux hôpitaux militaires de la Vierge Fidèle et à celui de Saint-Aubin-sur-mer.

Le général Vayssières, commandant la place de Caen, est venu remettre solennellement la médaille militaire à François Deylett, soldat de 2e classe au 53e régiment d’infanterie, blessé  très grièvement et qui tout dernièrement avait dû subir l’amputation de la jambe. Tous les blessés et les médecins–majors et infirmières étaient présents.

 

Juin 1915  -  L’hôpital.  -  A l’hôpital Belle-Plage, de Saint-Aubin-sur-Mer, si bien administré par Mme Canet dont le dénouement de tous les instants est au-dessus de tout éloge, le général a remis la Croix de Guerre aux brigadiers Dufour, 3e chasseur à cheval, et à Paul-Ferdinand Hieffer, soldat au 231e régiment d’infanterie, dont la citation à l’ordre du régiment  mérite d’être connue : « A assisté à la bataille de Frianville, le 25 août, au combat d’Iverny-Montyon le 5 septembre, à la bataille de la Marne le 6 septembre, devant Barcy. Entré à  Soissons le 12 septembre, a participé aux opérations au Nord de cette ville du 13 septembre au 7 janvier 1915. A soutenu énergiquement la lutte dans les tranchées allemandes de la cote 132 devant Crouy du 8 au 12 Janvier.

A fait bravement son devoir et a bien mérité de la Patrie. Fait en campagne, le 22 mars 1915 »

Paul Hieffer était soldat au 231e d’infanterie. « Compagnie de mitrailleuses »

Quand le général donna l’accolade à ces braves, l’émotion a été grande et tous les assistants ont acclamé les soldats au milieu des applaudissements du public et aux cris de «  Vive  l’armée ! ». Une charmante fillette accompagnée par Mlle Lucy Arbell, retour de Vichy, qui a repris ses fonctions gracieuses d’infirmière, a offert une magnifique gerbe de fleures aux  nouveaux médaillés.

 

Juillet 1915  -  Échos balnéaires.  -  Le croira-t-on, c’est pourtant la vérité, la saison malgré les moments d’angoisse que nous traversons, promet d’être bonne et, d’ores et déjà sur presque tout le littoral, elle s’annonce sous les meilleurs auspices.

A Luc-sur-Mer, à Langrune, à Saint-Aubin-sur-Mer : Les difficulté dont nous avons parlé, ne sont apaisées généralement entre les propriétaires et les réfugiés. Suivant les conseils  donnés par l’excellent curé du haut de la chaire, des deux cotés on y a mis du sien et à très rares exceptions près chacun est resté sur ses positions.

Aussi, le nombre des maisons à louer pour peu que cela continue, sera sans doute inférieur à celui des autres années. C’est le cas de suivre l’avis qu’on trouve aux annonces à la 4e page des journaux « Ne pas attendre se presser ».

 

Août 1915  -  Équipes agricoles.  -  Le Préfet du Calvados croit utile de rappeler aux maires qui ont dans leur commune des équipes de travailleurs militaires qu'ils n'ont nullement le droit d'accorder à ces soldats des permissions pour se rendre soit chez eux, soit ailleurs. En le faisant ils engageraient gravement leur responsabilité. Les militaires, de leur coté, s'exposent à de très sévères punitions s'ils s'absentent de la commune, où ils ont été envoyés, sans une permission régulièrement délivrée par leurs chefs de corps. 

Il importe que de part et d'autre, la période de séjour des équipes soit considérée comme une période de travail intensif et non comme une période de repos à la campagne. Les soldats qui travaillent en ce moment à la récolte des moissons remplissent, comme ceux qui se battent sur le front, un devoir national.

 

Août 1915  -  Le gaz veut toujours monter.  -  Son prix aussi. Comme celle de Lisieux, la Cie qui éclaire Saint-Aubin et la côte prétend relever le prix de sa marchandise. On refuse  d'accéder à sa demande. Elle menace de fermer son compteur et de fiche tout le monde à tâtons. Ce serait plutôt une farce de mauvaise Compagnie.  

 

Juillet 1916  -  Les blessés en Normandie.  -  Après être restés assez longtemps vides, nos hôpitaux sa remplissent de nouveau. Dans certaines formations sanitaires, les grands  blessés sont assez nombreux. Par malheur, les infirmières se raréfient. Les femmes dévouées qui, depuis deux ans. sont demeurées à leur poste, commencent à se fatiguer. Être  infirmière à présent, ce n'est plus du snobisme, c'est du vrai dévouement. Aussi adresse-t-on un pressant appel aux dames qui voudraient aller consacrer, chaque jour, quelques heures à soigner les blessés. On les accueillera avec empressement et reconnaissance dans les hôpitaux caennais. 

Nos voisins de la Manche ont reçu, eux, des blessés Boches. A Coutances, il en est arrivé 280, qu'on a logés dans le grand séminaire. Ce sont des prisonniers faits dans les premiers jours de juillet. Il y en a de grièvement atteints et plusieurs, déjà, ont succombé.

 

Juillet 1916  -  Macabre trouvaille.  -  A St-Aubin-sur-Mer, on a trouvé, sur la plage, en face de la villa des Essarts, le cadavre d'un individu qu'on croit être un marin du commerce. On n'a pu établir son identité. Le corps avait séjourné longtemps dans l'eau.

 

Septembre 1916  -  Ce que l’on voit en l’air.  -  De magnifiques dirigeables français d'un nouveau modèle ont fait, ces temps derniers, des évolutions au-dessus de la baie de Seine et sur notre côte, l'autre jour, tous les gens de Langrune et de Saint-Aubin avaient le nez en l'air pour en voir passer un. On signale de nombreux cas de torticolis.

 

Décembre 1916  -  Le gaz et les communes.   -  Beaucoup de villes, de bourgs et de communes éclairés au gaz, se trouvent à tâtons pour l'instant et ne sont pas à la noce. Mais il est juste de dire que certaines Compagnies n'y mettent pas pour cela de mauvaise volonté et se trouvent souvent forcées de céder a des cas de force majeure. C'est ainsi que celle de Saint-Aubin-sur-Mer a manqué de personnel, au point que son directeur lui-même a dû souvent prendre la pelle à charbon pour charger ses fourneaux. Cette Compagnie a pourtant été condamnée récemment, comme nous l'avons dit, à une fourniture forcée de gaz sous peine d'un dédit journalier. Ce n’étaient pas les communes qu’elles dessert qui l’actionnaient, mais, un de ses clients mécontent. Le tribunal de commerce avait d’abord  débouté ce client, la Cour lui a donné raison, mais il parait que l'affaire continue, que la Compagnie ne se  tient pas pour battue et qu'on ira en Cassation

 

Décembre 1916  -  Et l’hygiène !   -  Voici deux questions qu'on nous prie d'adresser au service de santé : Croit-on qu'il soit bien opportun d'envoyer à l'hôpital militaire de  Saint-Aubin des soldats tuberculeux ?  On se figurait jusqu'ici que l'air de la mer n'était pas indiqué pour ce genre de maladie. Croit-on qu'il soit conforme aux règles de l'hygiène de jeter sur la voie publique les linges de pansement et les tampons d'ouate souillés de sang et de pus ainsi qu'on le fait à l'hôpital en question ? Le vent soulève ces loques répugnantes  et les envoie parfois au visage des passants. C'est beau l'antisepsie, mais ça ne nous rend pas anti-sceptiques.

 

Janvier 1917  -  A qui les frusques.  -  On a trouvé, ces jours-ci, dans un bosquet du parc de la villa des Essarts, à Saint-Aubin-sur-Mer, des effets ayant appartenu a un soldat du 22e d'artillerie, sur le pantalon, étaient écrits, à l'encre indélébile, le nom « Guérin », et un numéro matricule. Aucun soldat de ce nom ne figure sur les contrôles des hôpitaux de la région.

 

Mars 1917  -  Une fermeture.  -  La nouvelle de la fermeture de l'usine à gaz à Saint-Aubin-sur-mer, par suite du défaut de matière première, c'est à dire de charbon, a consterné tous les habitants de ce  coin charmant de notre littoral. En effet, toutes les stations balnéaires et la commune de Douvres étaient abonnées au gaz. Quel désastre pour tout le monde, si d'ici quelque temps de meilleurs jours ne sont pas revenus.

Ceux qui ont fait un crime à cette compagnie de n'avoir pu les éclairer comme en temps de paix,  pendant quelques jours, avec l'arrière-pensée de ne pas être obligés d'éclairer eux-mêmes,  vont-ils attaquer  en dommages-intérêts, l'état qui, dans un but patriotique, leur enlève le gaz avec lequel ils pouvaient lutter contre la pénurie du charbon ? Qui donc osera tenter le procès du pot de terre contre le pot de fer.

 

Avril 1917  -  Pas de fermeture.  -  L'usine de Saint-Aubin-sur-mer va fonctionner encore pendant un certain temps, parce qu'on a pu, mais non sans peine et au prix des plus grands sacrifices à la ravitailler avec plusieurs  wagons de charbon.

 

Avril 1917  -  Marins rapatriés.  -  Une barque de pêche a ramené à Saint-Aubin-sur-mer, trois marins survivants d'une barque de pêche du port de Trouville qui a été coulée. Ces  marins  ont été ramenés à Caen, d'où ils seront rapatriés.

 

Juin 1917  -  Sur la plage !  -  On croit généralement que si les règles de l'hygiène doivent être strictement observées quelque, part, c’est bien dans un hôpital. Il parait que c'est une  erreur, à en juger par la petite opération à laquelle on se livrait, ces temps derniers, en plein jour, à l'hôpital Belle Plage, à Saint-Aubin. A l'aide d 'une pompe, deux infirmiers déversaient tranquillement, oh ! très tranquillement, sur la plage même, qui en porte encore les traces, un liquide noir et nauséabond provenant des latrines de l’établissement. C'est le système du tout à l'égout et la mer  qui devient l'égout.

 

Juillet 1917  -  L'écho des plages.  -  Jusqu'à ce jour, les étrangers sont moins nombreux que l'an dernier à pareille époque, mais on annonce l'arrivée de très nombreux parisiens.

On sait que St-Aubin est leur plage favorite et des locations importantes sont déjà faites.

Les concerts bimensuel vont être données dans la Salle des Fêtes, ce sera certainement un charme de plus pour nos hôtes, qui, pour la plupart, sont des dilettanti di primo cartello.

La saison sera, comme toujours excellente à Saint-Aubin-sur-mer. 

 

Juillet 1917  -  L'écho des plages.  -  M. Rousselle, notre excellent ami qui depuis longtemps par suite de la maladie du regretté M. Pillier, remplit avec un dévouement admirable de  tous les instants les fonctions de maire, m'a fait aussi la même déclaration à propos de Saint-Aubin-sur-mer. Comme tous les ans cette plage incomparable est le rendez-vous favoris des parisiens et des étrangers amis du confort  et de l'hygiène.

La propreté règne partout et la vie n'est malgré le nombre chaque jour croissant des étrangers, pas plus cher que sur les plages les plus renommées, au contraire.

 

Août 1917  -  L'écho des plages.  -  Le mois de juillet a été moins bon que  les années précédentes. On sait pourquoi. Le service de santé l'ignore encore moins.

Malgré cela, soyez sûr que la saison sera, comme toujours, excellente.

En effet, à Saint-Aubin, comme sur toutes les plages à la mode, c'est le mois d'août qu'on affectionne le plus, les propriétaires le savent bien, et ils en profitent pour tenir leurs prix.  Cette année, comme toujours, ils tireront leur épingle du jeu. Mais, à propos, on nous demande pour quelle raison les jeux permis ailleurs, sont interdits.

Le monde arrive en masse et les petits logements sont pris d'assaut. On se les disputes, car ils sont rares. Seules, quelques grandes villas attendent toujours le processeur de la forte  somme, en attendant,  les propriétaires ont refusé de belles propositions faites par des gens bien calés.

 

Décembre 1917  -  Un dirigeable s'est échoué.  -  Jeudi dernier, tout Saint-Aubin était en émoi, vers 9 heures du soir, à la nouvelle d'un dirigeable qui survola l'église et faillit s'abattre sur le clocher.

Équipage cornait pour avoir du secours. Dans les ténèbres, ces appels étaient sinistres. En un clin d'œil, la population toute entière fut sur pied, M. Hamelin, cultivateur et sa fille,  furent les premiers à saisir la  corde. Le major Gauillard accueillit les trois aviateurs et leur donna du réconfort. Les aviateurs d'un camp voisin ne firent qu'un chemin toute la nuit pour aider à établir le dirigeable, qui manquait d'essence. Il venait du Hâvre et s'était perdu dans la brume.

Vendredi matin, il reprenait son envol pour une destination inconnue.

 

Novembre 1918  -  Une adresse à M. Clemenceau.  -  A l'occasion de l'ouverture de la souscription à l'Emprunt de la Libération, le Conseil municipal, réuni en séance extraordinaire, sous la présidence de M. Gustave Rousselle, adjoint faisant fonctions de maire, a voté par acclamation l'adresse suivante :
 « Le Conseil municipal de Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados), réuni en séance solennelle pour proclamer l'ouverture de l'Emprunt de la Libération.

Salue M. Clemenceau, président du Conseil, pour sa conduite énergique de la guerre. Il le remercie d'avoir étouffé les voix d'outre-Rhin qui proposaient l'évacuation volontaire de la France pour obtenir un armistice intéressé et trompeur, et d'avoir, au contraire, fièrement donné la parole à nos canons et fusils pour nettoyer d'eux-mêmes le sol français.

Jusqu'au bout, Monsieur le président du Conseil, le nettoyage lie la France par l'anéantissement des barbares et des traîtres !
Le Conseil Municipal de Saint-Aubin-sur-Mer, en union sacrée avec la population tout entière, à laquelle tiennent à s'associer les nombreux réfugiés des départements
envahis et des pays belges, adresse également à nos Maréchaux Joffre, qui, sur la Marne, a posé la première assise de la victoire : Foch notre illustre généralissime qui libérera le sol de la Patrie, de la souillure du Boche, l’Expression de l’ardente et reconnaissante admiration de tous.
L'Assemblée, unanime dans ses sentiments patriotiques, envoie aussi ses plus chaudes félicitations à nos brillants généraux, à nos vaillants officiers, à nos héroïques soldats, qui paient de leur courage et même de leur vies nos communiqués triomphants ».

 

Décembre 1919  -  Gros temps.  -  En 2 grandes marées, la mer emporte la digue de Saint-Aubin, dénudant les fondations des villas, et la jetée du casino. Après la 1er destruction, la  seule réaction avait  été un projet de création d'un syndicat de défense des propriétaires : La digue est en effet la propriété privé des riverains.

 

Février 1920  -  Une princesse philanthrope.  -   Un de nos confrères de Trouville annonce que la princesse de Poix, s'occuperait activement de créer à St-Aubin-sur-Mer, un hôpital de cent lits, pour les enfants du département de l'Aisne. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1920  -   Monument aux Morts.  —  Ces Jours derniers avait lieu A Saint-Aubin-sur-Mer, la cérémonie de la pose de la première pierre du monument aux morts. Dans le cadre  charmant du jardin public la cérémonie favorisée par un temps superbe avait attiré une foule nombreuse d'habitants et de baigneurs.

M. Depineaux, maire entouré de la municipalité prit le premier la parole pour remercier les nombreuses personnalités présentes, au nombre desquelles, le général Segonne, MM. Chéron, sénateur, Engerand Blaisot, Flandin députés, Tessière, conseiller général. M. Depineaux maire prit la parole ainsi le général Segonne et M. Chéron, sénateur.

 

Janvier 1921  -  Mauvais voisinage.   -   M. Albert Demay, journalier à Saint-Aubin-sur-Mer, canton de Douvres, a porté plainte contre sa voisine, Mme Isabelle, qui lui a volé 400 fr. Mme Isabelle a reconnu les faits. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922   -   Une fête réussie.   -   C'est celle qu'ont organisée dimanche dernier, à St-Aubin-sur-Mer, un groupe de baigneurs, parmi lesquels nos amis P.-W. Chauveau et Bazin, de l'A. G. E. C, avec le concours des baigneurs et de la Fraternelle.

II y avait une fantaisiste Noce normande avec mariage civil comportant un contrat en bonne et due forme que Bazin, aspirant-notaire, avait rédigé et que Chauveau, aspirant-maire, a célébré.

Un discours en patois aragi, un défilé avec garde-champêtre et violoneux (M. Mollier : complaisance et talent réunis) ont corsé la cérémonie. Un bal normand avec quadrilles, farandole, kermesse, etc… l'ont terminée.

Nota : la mariée était ravissante. Parbleu ! ne le sont-elles pas toutes, chez nous ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1923   -  Coup de volant malheureux.   -   L’accident d'automobile dont fut victime, à Riva-Bella, le jeune Lebecq, 13 ans, qui rentrait en bicyclette à Saint-Aubin-sur-Mer où il était en villégiature, vient d'avoir son dénouement en police correctionnelle.

L'auteur de l'accident, M. Maurice Barthélemy, 22 ans, négociant à Aunay-sur-Odon, a été condamné à 25 francs d'amende. Il versera, en outre, à M. Lebecq père, qui s'est porté partie civile, une provision de 10 000 francs, en attendant que les médecins aient statué définitivement sur l'état de son fils, qui, on s'en souvient, avait eu les deux jambes brisées. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Le dribler des poules.   -   Un chapardeur inconnu est entré, l'autre nuit, dans la maison de M. Wilmès, rue Gustave-Courbet, à Saint-Aubin-sur-Mer, et a coupé le cou à un certain nombre de poules, qu'il a emportées ensuite. On le recherche. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Les hécatombes.   -   On nous signale de lamentables coupes d'arbres sur la côte où déjà il n'y en a pas trop.

A Houlgate, Cabourg, Villers et St-Aubin des abattages ont eu lieu et dans cette dernière localité, place de la Gare, quatre arbres superbes viennent d'être jetés à terre. Est-ce en faisant « plage nette » qu'on espère attirer les étrangers ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  L’amusement des enfants.   -   Ce n'est pas toujours la tranquillité des parents car, à St-Aubin-sur-Mer, deux gosses ont forcé la porte de la maison de M. Lecarpentier, de Paris, beau-frère du maire et s'y sont, installés à sabler le Champagne. Mais soudain, pris de peur, ils ont déménagé presto, abandonnant leurs outils.

Les gendarmes de Douvres les ont mis provisoirement à l'abri. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Trop précoce !   -   Les gosses cambrioleurs de Saint-Aubin-sur-Mer ne s'étaient pas contentés de sabler le Champagne dans la villa de M. Lecarpantier, beau-frère du maire, ils avaient aussi emporté un chronomètre qu'ils ont remis aux gendarmes quand on les a pincés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Sur la cote.   -   Les rivages de la mer n'offrent qu'une stabilité relative. Pendant que, sur certains points, des alluvions les envasent ou les ensablent, sur certains autres, l'eau les corrode, les désagrège et les envahit. C'est ainsi que sur toutes la partie du littoral calvadosien. entre l'embouchure de l'Orne et celle de l'Aure, la mer gagne sensiblement. On peut s'en rendre compte en observant son action continue sur les falaises.

On sait comment, à St-Aubin, par exemple, celles du Castel se sont trouvées modifiées sous l'action acharnée et perpétuelle des marées. Plus loin, près de Port, les « demoiselles » de Longues, ces curieux rochers monolithes isolés sur la plage, ont vu leurs bases rongées par les flots et ont disparu. On s'est, de tous temps, préoccupé de cette invasion des eaux, on a élevé des digues, lancé des jetées, consolidé les falaises, construit des épis et autres ouvrages protecteurs, et on a bien fait. Mieux encore, on a édicté des lois spéciales pour conserver à nos rivages leur défense naturelle, la meilleure de toutes, à. savoir le sable et le galet que l'océan apporte comme pour s'assigner à lui-même d'infranchissables limites.

C'est ainsi qu'il est interdit, on le sait, sous peine d'amende d'enlever du rivage ne serait-ce qu'une seule brouette de sable. Cette consigne ultra sévère est assez rigoureusement observée, les douaniers se chargent de la faire respecter. On se demande dès lors comment il se fait que l'administration soi-disant compétente et qui dans l'espèce, compète de travers, tolère sur certains points l'enlèvement en masse, par banneaux de sable, gravier, galets, etc… que certains entrepreneurs y vont ostensiblement chercher ?

A la place de ce qu'on enlève, il reste des trous et dans ces trous il vient de l'eau salée. Le rivage recule d'autant...

Mais, j’y pense ces gens-là ont peut-être entrepris de rectifier l'alignement de nos côtes du Calvados simplement pour que nos gosses, à l'école, aient moins de mal à dessiner leur carte du département. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923  -  Pour fêter Pasteur.  -  la ville de Saint-Aubin-sur-Mer va fêter Pasteur, Le grand savant a passé sur cette commune ses vacances de 1891, 1893, 1894.
La municipalité de notre coquette station balnéaire et son dévoué maire, M. Georges Pepineaux, se sont souvenus de ce fait et célébreront à cette occasion, dans une grande solennité, le centenaire de Pasteur, dimanche prochain, 22 juillet. Il sera honoré de la présence de M. Hélitas, préfet du Calvados; Maignon, recteur d'Académie; Boivin-Champeaux, sénateur; MM. Blaisot, Engerand, lard, députés; Tesniére, conseiller général; Levage, conseiller d'arrondissement; MM. les Maire du canton de Douvres.
A midi, un grand banquet sera offert.
14 h. 30  Défilé
14 h. 45 Réception à la mairie et pose de la pierre commémorative. Vin d'honneur au corps enseignant du canton de Douvres. Délégation des Etudiants de Caen.
15 h. 30. Cérémonie à la Villa Pasteur.

16 heures, Discours officiel aux Parcs publics.
17 heures. Goûter offert aux enfants des Écoles communales et privées du canton.
Le soir, retraite, illuminations et bal.
Nous savons déjà que la Société de Gymnastique de Caen, la Musique de l'École Normale, la Fraternelle, les clairons et tambours du Souvenir Français de Luc-sur-Mer, la Vaillante de Douvres participeront au filé. Ces fêtes s'annoncent comme un gros succès.

 

Juillet 1923   -   A Saint-Aubin-sur-Mer.   -   C'est le dimanche 22 juillet qu'auront lieu les fêtes du centenaire de Pasteur, en cette coquette plage que le grand savant fréquentait et dont une villa porte son nom.

De belles réjouissances s'y organisent dont nous reparlerons, mais nous pouvons dire, dès à présent, que deux plaques commémoratives y seront inaugurées et que tous les enfants des écoles du canton y prendront part. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1923   -   A Saint-Aubin.   -   C'est une très jolie fête qui s'est déroulée dimanche à St-Aubin, pour commémorer les séjours répétés du grand savant Pasteur sur cette aimable plage.

Des éléments nombreux y ont participé et ont été mis en œuvre avec intelligence. Réceptions, banquet, défilés, manifestations populaires, tout s'est passé le mieux du monde.

Une plaque commémorative a été inaugurée dans la mairie. Elle porte cette inscription : « Centenaire de Pasteur. En souvenir de son séjour dans la commune pendant les années 1891, 1893, 1894, 22 juillet 1923 ». (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1924  -  Les règlements de la pêche.  - Victor Thomine, 27 ans, pécheur, à St-Aubin-sur-Mer, a contrevenu aux règlements maritimes en se trouvant à la pêche sur une barque qui ne portait pas le numéro et la lettre du quartier de Caen. En outre, il pêchait en deçà des trois milles de la laisse de banc mer. 10 francs d'amende par défaut.

 

Août 1924  -  Pour abus de blanc-seing.  -  M. Fourrier, électricien, 70, rue Pasteur, à Saint-Aubin-sur-Mer, vient de saisir le Parquet d'une plainte pour escroquerie et abus de blanc-seing, motivée par les faits suivants : Le 25 avril dernier, il reçut, par l'intermédiaire de l'Effort Commercial et Industriel, 35, rue Saint-Marc à Paris, deux traites en blanc, à l'acceptation. Ces traite, étaient destinées à M. Cornu, négociant en papiers à Nantes. Les deux traites furent portées par l'Effort Commercial, l'une à la somme de 2743 fr.70, l'autre de 3417 fr. 20, sommes pour lesquelles M. Cornu ne lui aurait jamais fourni de marchandises. On se serait servi de la signature du plaignant pour présenter les effets à l'encaissement aux bureaux de la Société Générale. Ils furent ensuite présentées par M Hardy, huissier à Caen, à M. Fourrier. Une enquête vient d'être ouverte par la gendarmerie.

 

Août 1925 : Mardi 4, le maire de Saint-Aubin invite ses collègues et les conseillers généraux de la Côte de Nacre, à une réunion pour créer un Syndicat d'Initiative de Littoral.

 

Octobre 1925  -  Un cadavre sur la plage.  -  On a trouvé sur la côte, près de St-Aubin-sur-Mer, le cadavre d'un inconnu qui semble avoirjourné environ trois semaines dans l'eau. Cet inconnu semble âgé de 45 à 50 ans, taille 1 m. 70, assez forte corpulence. Les vêtements semblent indiquer qu'il s'agirait d'un matelot appartenant à un bateau de commerce.

  SAINT-AUBIN-s/-MER  -  Après la Tempête

  SAINT-AUBIN-SUR-MER

  Villa des Tourelles  -  L. D.

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