1er Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ST-JULIEN - de - MAILLOC

Canton de Orbec

Les habitants de la commune sont des Maillochins, Maillochines


Janvier 1833    -    Un incendie.   -    Pendant la nuit du 27 au 28 décembre dernier, un incendie, attribué à la malveillance, a éclaté dans la commune de St-Julien-de-Mailloc, et a consumé en totalité un bâtiment d'exploitation dépendant de la succession d'un sieur Blondel. Sa veuve en jouissait par usufruit. (Mémorial du Calvados)

 

Février 1833    -    Cour d’Assises du Calvados.   -    Dans la nuit du 27 au 28 décembre 1832, un bâtiment à usage d'étable, situé dans la commune de Saint-Julien-de-Mailloc, arrondissement de Lisieux, et dont jouissait comme usufruitière une veuve Blondel, devint la proie des flammes. Une vache et une génisse renfermées dans ce bâtiment périrent des blessures qu'elles avaient reçues.

Cet évènement ne pouvait être attribué qu'à la malveillance, puisque jamais on n'était allé dans cette étable avec de la chandelle.

Le but de l'auteur du crime était de priver la veuve Blondel de son usufruit, et de la faire perdre sa vache et sa génisse.

Les soupçons se portèrent en foule sur le nommé Charlotte ( Jean-Gabriel ), ouvrier en frocs, âgé de 36 ans, et gendre de la veuve Blondel. Mécontent des arrangements qui avaient été pris par son beau-père relativement au partage de ses biens, plusieurs fois il avait menacé sa belle-mère et son beau-frère de les tuer et de les chauffer, il a dû même écrire une lettre anonyme dans laquelle il renouvelé ses menaces.

Depuis cet évènement, et craignant sans doute des poursuites, Charlotte a tout fait pour arrêter les plaintes de sa belle-mère. Il a été jusqu'à lui offrir de l'argent pour l'indemniser de la perte qu'elle avait éprouvée, et lorsqu'il a été arrêté, il se disposait à prendre la fuite.

Déclaré coupable, mais avec des circonstances atténuantes, Charlotte a été condamné à 5 années d'emprisonnement.  (Mémorial du Calvados)

 

Juin 1849  -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. d'Angerville.   -   Audience du 31.

Le nommé Guillaume-Alexandre Driot, journalier et cabaretier, né et demeurant à St-Pierre-de-Mailloc, est amené devant le jury sous l'accusation d'avoir, à St-Julien-de-Mailloc, le 26 décembre dernier, volontairement mis le feu à des récoltes abattues et en meules, consistant principalement en gerbes de blé et appartenant au sieur Bance, fermier de M. de Colbert.

Le sieur Picot, régisseur de M. de Colbert avait fait un arrangement avec Bance par lequel ce fermier se chargeait, moyennant 300 fr. du transport de terres sur un nouveau chemin que M. de Colbert faisait établir pour faciliter l'arrivée à son château. Cette entreprise avait suscité quelque mécontentement dans la contrée contre le sieur Bance qu'on représentait comme accaparant le travail des indigents.

Un homme surtout, le nommé Driot, qui avait travaillé souvent pour le compte du propriétaire du château, s'était fait remarquer par son irritation au sujet du marché conclu par Bance. Peu de temps avant l'incendie, s'étant adressé à plusieurs reprises, au régisseur de M. de Colbert, pour avoir de l'ouvrage, le sieur Picot lui avait répondu qu’il ne pouvait pas lui en donner pour le moment, et à chaque refus, Driot lui avait répliqué que quelque jour il prendrait sa bêche et irait néanmoins travailler pour M de Colbert.

Le 18 décembre, une affiche menaçante pour Bance avait été placardée en face de la maison de Driot. Trois ou quatre jours après, dans la nuit du 22 au 23, les menaces du placard reçurent une première exécution. On jeta dans le canal de M de Colbert un des banneaux de Bance qui lui servaient au transport des terres. Dans la nuit du 25 au 26, 1 250 gerbes de blé et 250 belles de roseaux, appartenant à Bance, furent dévorées par un incendie.

Les soupçons ne tardèrent pas à se porter sur Driot, qui avait mainte fois, devant diverses personnes tenu des propos malveillants et proféré des menaces contre Bance.

Driot fut arrêté et les charges recueillies contre lui prirent un tel caractère de gravité qu'il fut envoyé devant les assises.

Grâce au talent de Me Bayeux qui a combattu et fait disparaître, une à une, toutes les charges de l'accusation, Driot déclaré non coupable a été rendu à la liberté.  (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1860   -   Un arrestation.   -  Le 22 avril, la brigade de gendarmerie d'Orbec a arrêté, en vertu de la mandat d'amener, le nommé Jacques Lebreton, âgé de 68 ans, né à Briouze (Orne), demeurant à Saint-Julien-de-Mailloc, prévenu de mauvais traitements envers sa femme. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1861   -   Les nominations.   -   Par arrêté préfectoral, ont été nommés :

-       Instituteur public à Saint-Julien-de-Mailloc, le sieur Voisin, précédemment maître-adjoint dans une école publique, en remplacement du sieur Lebailly, dont la démission est acceptée.

-       Instituteur public à Sainte-Honorine-de-Ducy, le sieur Eudine, actuellement instituteur à Marigny, en remplacement du sieur Bonet.

-       Instituteur public à Longues, le sieur Guibet, actuellement instituteur à l'école annexée à l'hospice de Bayeux, en remplacement du sieur Guérin.   ( L’Ordre et la Liberté )

 

Août 1871   -  Condamnation.   -   Jacques Leclerc, 60 ans, tisserand à St-Julien-de-Mailloc, à 15 jours de prison, pour avoir outragé le garde champêtre.  

 

Avril 1875   -   Outrages à un prêtre.  -  Isidor-Arsène Lauvray, âgé de 43 ans, rubanier à Saint-Julien-de-Mailloc, était prévenu d'avoir soustrait quatre plateaux au préjudice d'une veuve Bence, d'avoir commis deux délits de coups et blessures sur la personne des dames Mathieu et Dufresne, et d'outrages envers M. le curé de Saint-Julien-de-Mailloc. Lauvray avait passé la nuit à faire un reposoir la veille de la Fête-dieu, et, le lendemain, au moment où M. le curé donnait la bénédiction du Saint-Sacrement, il lui aurait adressé des injures très grossières, et il paraît même probable que sans l’intervention d’un témoin, il se fut livré à des actes de violences. Il faut ajouter que c'était vers la fin de la journée et que Lauvray, à ce moment, avait trop largement fêté le dimanche. Le tribunal correctionnel de Lisieux a condamné Lauvray à deux mois de prison et aux dépens.  

 

Janvier 1879  -  Appropriations et réparations en 1878.  -  85 locaux, appartenant à 73 communes, ont été appropriés ou réparés dans le Calvados  -  Arrondissement de Lisieux : Marolles, école de garçons ; Lisieux, école de garçons ; Saint-Jacques, école de garçons ; Mesnil-Eudes, école mixte ; Le Pré-d'Auge, école de filles ; Prêtreville, les deux écoles ; Livarot, école de filles ; Mesnil-Duraud, école de filles ; Ouville, école de filles ; Tortisambert, école mixte ; Mézidon, les deux écoles ; Mesnil-Mauger, école mixte ; Orbec, école de garçons ; Saint-Julien-de-Mailloc, école de garçons ; Saint-Martin-de-Bienfaite, école de garçons ; Sainte-Marguerite-de-Viette, les deux écoles ; Montviette, école mixte ; Vieux-Pont, école mixte.

 

Avril 1879  -  Écoles de filles, répartition de secours.  - Le Conseil, conformément au rapport de M. le Préfet, répartit une somme de 2 500 fr. à prendre sur le crédit de 5 000 fr. inscrit au budget de 1879, pour établissement et entretien d'écoles de filles. 

Ce crédit, qui existe depuis longtemps, a toujours été employé en indemnités personnelles aux institutrices qui dirigent les écoles facultatives de filles, de manière à rapprocher le plus possible leurs émoluments de ceux déterminés par la loi pour les écoles obligatoires. 

Saint-Julien-de-Mailloc, 433 habitants, Mme Gohier (Clémence), sœur Saint-Augustin, 20 élèves payantes, 7 gratuites ; 450 fr. de traitement en 1878; indemnité personnelle  accordée.  25 fr.  Ressources insuffisantes. 

 

Août 1888  -  L’assassinat de Mailloc.  -  Samedi, la nommée Elise Viel, 30 ans, cultivatrice à St-Julien-de-Mailloc, dont la ferme est isolée de toute habitation, à été trouvée assassinée. Le cadavre était couché sur le dos dans une cour en herbe, à 60 mètres de la maison. La malheureuse portait au cou trois blessures faites avec un instrument tranchant, la  mort a dû être instantanée, car la gorge était coupée. 

L'assassin est le nommé Paul Houssaye, 29 ans, ancien domestique et amant de la victime, avec laquelle il a vécu plusieurs années. La fille Viel, ne voulant plus nourrir cet individu à ne rien faire, l'avait renvoyé, depuis son départ, il était venu plusieurs fois la voir. La dernière fois qu'on l'a remarqué, c'était jeudi. La fille Viel avait déclaré à plusieurs personnes que Houssaye l'avait menacée de mort. On a trouvé, à environ 10 mètres du cadavre, un mouchoir de poche de couleur marqué P. H, appartenant à l'assassin. Houssaye a été arrêté mardi à Saint-Désir dans un grenier à foin, route de Dives. Il ne nie pas le crime, mais prétend que c'est Elise Viel qui l'a provoqué, en tirant sur lui un coup de revolver. Il a reçu en effet ou s'est logé une balle dans le cou. La blessure est légère. L'enquête apprendra la vérité.

Elise Viel avait habité Saint-Désir, où elle avait été condamnée pour falsification de lait. Après son départ, le propriétaire de la ferme, qui y avait un pied-à-terre, constata qu'on y avait volé du vin et des provisions. En résumé, la réputation d'Élise était mauvaise, tant sous le rapport de la moralité que de la probité. Le vol et la vengeance sont le mobile du crime.

 

Décembre 1893  -  Histoire d’un trésor.  -  Le sieur Napoléon Groult, 87 ans, demeurant à Saint-Julien-de-Mailloc, priait, l'autre jour, un voisin de l'aider à déterrer un trésor. Celui-ci y consentit, et bientôt il mettait à découvert un vieux sabot qui semblait rempli de terre : c'était là le trésor que Groult emporta chez lui. Or, ce sabot renfermait 3 600 fr. en beaux écus d'or, à ce que prétend Groult. Mais voilà que, le lendemain, il manquait au magot 2 100 fr., toujours au dire du vieillard. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1894  -  Chien enragé.   -   Mardi de la semaine dernière, à Saint-Julien-de-Mailloc, un chien basset, que personne ne connaissait, a mordu le sieur Deslandes, journalier. Il a été tué d'un coup de fusil par le sieur Thorel, dont il avait mordu le chien. L'autopsie du basset a démontré qu'il était enragé. Deslandes est parti se faire soigner à l'institut Pasteur. Le chien du sieur Thorel a été abattu. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1903  - Une Agression.  -   Attaquée par un vagabond dans son herbage, une propriétaire, est sauvée par ses huit bœufs : alertés par ses cris, ils chargent l'agresseur.

 

Septembre 1903  -  Sauvé par des bœufs.   -   La dame Chappey, 60 ans, propriétaire à Saint-Julien-de-Mailloc, arrondissement de Lisieux, a failli périr dans un guet-apens.

Un individu nommé Pipon s'était caché derrière une haie pour l'attendre au passage. Il bondit sur elle, la renversa, lui mit un genou sur la poitrine et la frappa si cruellement qu'elle crut que Pipon allait la tuer. Dans cette lutte sauvage, Mme Chappey eut une boucle d'oreille arrachée et reçut de nombreuses blessures.

Mais, chose singulière, huit bœufs qui se trouvaient dans un herbage voisin, attirés par les cris perçants de la victime, accoururent en mugissant. Pipon, pris de peur, lâcha la malheureuse et s'enfuit. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Stupide mutilation.   -  Un individu inconnu, par basse vengeance, a porté un coup de couteau au coté gauche d'un veau de 180 fr., se trouvant dans un herbage et appartenant au sieur Louis Clairadin, cultivateur à St-Julien-de-Mailloc, canton d'Orbec. L'animal est mort des suites de cette mutilation. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Sous les voitures.   -   Un propriétaire de Saint-Julien-de-Mailloc, canton d'Orbec, le sieur Félix Duval, 58 ans, conduisait un tombereau de bois attelé d'un jeune pur sang, lorsque l'arrière du tombereau tomba et le cheval prit peur. Le sieur Duval, jeté à terre, passa sous la roue et fut grièvement blessé à l'aine et au pied. On l'a transporté à l'hospice de Lisieux.

— Une jeune couturière de Saint-Germain-de-Tallevende, Léa Surbled, 19 ans, revenant à pied de Vire, a été renversée violemment, sur la route, par la voiture du sieur Pierre Romain, maréchal ferrant. Elle a été atteinte au pied droit, à la tête et à l'épaule. L'auteur involontaire de l'accident l'a secourue et transportée chez elle. Son état est satisfaisant.

— A l'endroit appelé le « Nouveau Monde », sur la route de la Délivrande, près Caen, on a trouvé, l'autre soir, inanimé et sanglant, le sieur Eugène Floque, journalier. Ce malheureux venait de passer sous la voiture qu'il conduisait. Il avait une blessure profonde au côté et un bras fracturé. Son état est inquiétant.

— Le sieur Joseph Lemarchand, 22 ans, cultivateur à Luc-sur-Mer, était monté sur le brancard de sa voiture pour soulager, son cheval. Il glissa et tomba sous la roue. On le dégagea à grand'peine et on jugea d'abord son état sans gravité, mais, le lendemain, on reconnut qu'il était urgent de l'opérer et on le transporta à l'hôtel-Dieu de Caen. Il inspire maintenant de très grandes inquiétudes. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Terrible accident de chasse.    -   Le comte Pierre de Colbert-Laplace, fils du conseiller général, chassait avec un de ses amis à Saint-Julien-de-Mailloc, près d'Orbec. 

Il s'était assis derrière une haie en attendant que les chiens ramenassent le gibier, lorsque son ami tira de l'autre côté. M. de Colbert-Laplace reçut une partie de la charge, dans le côté gauche de la tête. 

On accourut à ses cris et on le transporta dans une maison voisine où on constata qu'il avait reçu une quinzaine de plombs n° 4. Une forte hémorragie se déclara et le blessé passa la nuit dans la maison où on l'avait transporté. Les blessures ne semblent pas mortelles ; mais on craint que l'œil gauche ne soit perdu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   Écrasé sous une locomotive.   -   Étant de faction sur le pont de Saint-Julien-le-Mailloc, le territorial Eugène Simon, a été « aspiré » par une locomotive belge, précipités sur la voie et coupé en deux.

Ses obsèques ont été célébrées à St-Paul-de-Courtonne. Une collecte faite dans le bataillon du défunt a produit 350 francs et a été remise à la veuve. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1920  -  Chronique de la Cour d’Assises.  -  René Valette, 18 ans, chauffeur d'auto, à St-Julien-de-MailIoc, était employé chez M. Desseaux. A plusieurs reprises, il a volé son patron. Une première fois, il est entré dans le bureau et a pris 500 fr. dans le tiroir. Une seconde fois, profitant de l'absence du comptable, il s'est emparé, de 1 800 francs. Enfin une troisième fois, alors qu'il n'était plus au service de M. Desseaux, il a pénétré par effraction dans le bureau du premier étage, ouvert le tiroir-caisse et volé une liasse de billets dont le montant s'élevait à 1 200 francs. 

L inculpé, qui a d'abord nié, a passé ensuite des aveux. Les renseignements recueillis sur lui ne sont pas fameux, il est intelligent, mais menteur et paresseux. Ses fréquentations sont, déplorables. Il a déjà comparu devant la cour d'assises en 1919 pour vols qualifiés. Il avait été acquitté et remis à ses parents. Cette fois, la Cour le condamne à cinq ans de prison. Défenseur : Me  Dubourg. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Pour 35 francs !...   -   Vous pourrez partir de Caen le jeudi 6 septembre, par train spécial, passer sept heures au Mont Saint-Michel et rentrer coucher chez vous. Le voyage, le déjeuner, la visite à l'abbaye et même les pourboires sont compris.

C'est un brave curé, l'abbé Lecomte, de St-Julien-de-Mailloç, qui organise cette excursion qu'il appelle un pèlerinage. Seulement, pour qu'elle ait lieu et qu'on lui accorde son train, il lui faut 400 adhésions.

Jusqu'ici il ne les a pas, mais peut-être va-t-il les trouver. Si vous voulez en être, écrivez-lui et joignez un timbre pour que ce brave curé ne se ruine pas en vous répondant... Dame ! vous savez, on part à 4 heures du matin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1924  -  Inauguration d’un monument.  -  L'inauguration du monument élevé à la moire des soldats de la commune morts pour la Patrie aura lieu à Saint-Julien-de-Mailloc, le dimanche 16 novembre prochain.

Le programme de cette cérémonie comprendra :

A 10 h., en l'église de Saint-Julien, service religieux.

A 14 h. 30, vêpres, sermon et salut.

A 16 h., bénédiction du monument par M. le Doyen d'Orbec.
A 16 h. 15, appel et inauguration.

A 17 h. 15. vin d'honneur offert aux démobilisés.

 

Décembre 1925  -  L'incendie du château de Saint-Julien-de-Mailloc.  -  Nous avons relaté en quelques mots le déplorable accident oeuvre d'une main inconsciente, qui vient d'anéantir l'une des merveilles monumentales de la Normandie, et d'enfouir sous ses décombres des trésors artistiques conservés pendant plusieurs générations par une famille portant l'un des grands noms du mobiliaire de France, et qui aurait rougi de mettre aux enchères les souvenirs des ancêtres.

Un peu d'histoire           -  Construit au XVIe siècle, au cœur de la vallée d'Orbec, et entouré par les clochers des riants villages de St-Julien, St-Pierre, St-Martin et St-Denis, le château des Quatre Mailloc avait une allure imposante avec ses tours aux dimensions puissantes, aux corniches couronnées d'un bandeau de mâchicoulis. Les archéologues assurent que le corps de logis, éclairé par 30 fenêtres, fut édifié vers le milieu du XVIIe siècle. Rien ne parait moins prouvé, et il était difficile de distinguer dans l'ensemble du bâtiment les indices d'une restauration quelconque. Les murs qui avaient conservé leur blancheur primitive se détachaient avec grâce au travers de haies, de peupliers, au bord d'une rivière capricieuse qui alimentait jadis ses douves profondes.
Ce château qui fut d'abord la propriété des barons de Mailloc, dont l'un fut commandeur de l'ordre de Malte, passa par la suite à l'illustre famille d’Harcourt et devint en 1813 l'apanage des Colbert-Laplace.
Le sinistre de la nuit de jeudi dernier a causé une profonde émotion dans notre région et la nouvelle se répondit rapidement.

Les causes du feu   -  Voici les renseignements complémentaires que nous avons pu recueillir sur l'événement. Depuis quelque temps, le comte et la comtesse de Colbert-Laplace avaient à leur service trois jeunes Polonaises. La plus âgée d'entre elles, Rosalie Strylar, 35 ans, était chargée de l'office, et deux de ses compagnes remplissaient l'emploi de femme de chambre. Le froid étant devenu très vif la semaine dernière, la cuisinière, dont la chambre était située au plus haut étage de la tour se dressant à l'angle sud-est, demanda à une auxiliaire, Yvonne Caradec, de monter un peu de bois pour lui permettre de faire du feu avant de se coucher. Mise au courant du fait, Mme de Colbert-Laplace, en raison de l'exiguïté du foyer qui ne protégeait pas suffisamment le plancher de la pièce, fit appeler sa bonne et lui interdit formellement de rallumer du feu.

Bien que très dévouée dans son service, la Polonaise, d'intelligence assez bornée, était particulièrement tue. En cachette elle continua à approvisionner son bûcher, prenant seulement garde de n'allumer son feu que lorsque les maîtres avaient gagné leur appartement. Jeudi soir, comme de coutume, la petite Yvonne Caradec apporta quelques bûches à la tour. Après être restée une heure environ près de l'étroite cheminée, Rosalie Strylar avait éteint et s’était couchée. Une fumée épaisse envahit bientôt 1a chambre. Croyant à un accident banal provoqué par l'humidité du bois ou un défaut de tirage, la jeune fille ouvrit un moment la fenêtre pour aérer et se recoucher. Il était environ 23 heures.

Tragique réveil  -  Au cours de la nuit, une sensation douloureuse l'arracha brusquement au sommeil. Des volutes de fumée rougeâtre tournoyaient dans la pièce et une pluie d'étincelles retombait sur le plancher. La domestique s'empara précipitamment de ses vêtements et s'habilla sur le palier. Malgré le danger, elle ne perdit pas son sang-froid à cette minute tragique et n'avait pas oublié de prendre l'argent de ses gages placé dans un tiroir.

Quelques instants après Rosalie Strylar descendait l'escalier, sa valise à la main. A la vue des flammes qui gagnaient déjà l'appartement situé au dessous du sien, elle eut peur et poussa un cri de frayeur. Réveillé par les appels déchirants de la cuisinière, le valet de chambre Brouneau, qui avait sa chambre à l'étage inférieur, monta rapidement l'escalier et interrogea la fugitive. Elle ne répondit pas et sa hâta de gagner l'entrée du château.

Le feu faisait des progrès terrifiants. Un bourdonnement continu sonnait dans la tour du Sud et l'on percevait déjà le bruit de sourds craquements. Drouneau donna aussitôt l'alarme et sonna à la porte de M. de Colbert-Laplace.

A peine vêtue, Mme de Colbert-Laplace sortit, emportant dans ses bras une petite fille âgée de un an, qui souffrait depuis quelques jours d'une broncho-pneumonie, et un garçon â de 4 ans, qui furent conduits chez le jardinier, dans un bâtiment en face du château, se retrouva bientôt tout le personnel.

La fuite  -  A ce moment, M. le comte de Colbert-Laplace s'aperçut qu'on avait oublié de prévenir une parente âgée, dont l'appartement était situé au premier étage, Mme Renaut-Jacquemet lorsqu'on secoua sa porte, cette dernière était déjà debout, ayant perçu le bruit des vitres qui tombaient avec fracas. Mme de Colbert-Laplace ayant rencontré dans une allée la cuisinière Rosalie Strylar, lui reprocha en termes très vifs son imprudence fatale. Profondément émue et prenant conscience de sa responsabilité, la Polonaise s'éloigna sans pondre, gagna la route toute proche et se dirigera vers Lisieux, décidée prendre l'un des premiers trains du matin. Elle devait être retrouvée à 6 heures 30 devant les guichets de la gare par le chef de la brigade de gendarmerie d'Orbec.
Les secours  -  L'organisation des premiers secours fut très lente. Pas de téléphone dans le voisinage. Deux automobiles partirent à Lisieux et à Orbec. Les services d'incendie de ces deux villes devaient arriver presque au même moment sur les lieux, à 4 heures du matin.
Entreprendre de combattre le fléau n'était plus une tâche aisée. Le feu s'était étendu avec une étonnante rapidité aux quatre angles de l'immense bâtiment et des gerbes de flammes jaillissaient des hautes tours en poivrières, devenues quatre torches ardentes.

Avant l'arrivée des pompiers, il y eut peut-être un léger désarroi parmi le nombreux personnel du château, et des minutes précieuses furent perdues sur l'étude des mesures à prendre. En intervenant dès les premières heures, quelques hommes résolus auraient peut-être sauvé quantité d'objets de valeur dans la galerie du rez-de-chaussée. Courageusement. M. de Colbert-Laplace se lança à deux reprises dans la fournaise pour sauver quelques pièces de l'inestimable collection admirée de tous les visiteurs et il réussit à arracher aux flammes un bréviaire richement relié qui avait appartenu à son grand ancêtre Colbert, le ministre de Louis XIV.
Une ruine  -  Pendant que le château, embrasé dans toutes ses parties, achevait de se consumer, Mme de Colbert et ses enfants étaient transportées en auto chez un ami, M. du Campars. Les deux motos-pompes de Lisieux et d'Orbec, alimentées par l'eau des douves, fonctionnèrent sans arrêt et jusqu'à 9 heures du matin sans déterminer une accalmie ni réussir à préserver une parcelle du monument. Seuls les murs calcinés restaient debout. Écroulées à l'intérieur, les poutres séculaires constituèrent un nouveau foyer au sinistre et jusqu'à midi les flammes couronnèrent les tours s'échappèrent des hautes fenêtres.

En quelques heures, les ravages du feu avaient eu raison de cet édifice majestueux. Toutes les richesses qu'il contenait ont été la proie du fléau.
Un triste bilan  -  Parmi les objets dont l'art et l'histoire on à déplorer la perte, citons : Dans le grande salon, au rez-de-chaussée, des tapisseries des Gobelins à personnages; un médaillon de Délla Robrra dans un autre salon, des portraits de famille de l'époque du Premier Empire, des meubles anciens et une série de pièces de céramique en pâte tendre et de Sèvres, dans une chambre au premier étage, un mobilier en bois sculpté de l'époque de Henri IV, dans les autres chambres, des meubles des XVIIe et XVIIIe siècles, des portraits de famille et des bibelots précieux, le cabinet de Laplace, contenant toute la bibliothèque de ce savant, sa correspondance avec les sommités du monde scientifique de l'époque, reliée en plein maroquin rouge, son portrait en pied et ses instruments de précision dans la tour Saint-Julien, la bibliothèque du château comprenant environ 20.000 volumes de mémoires, de travaux historiques et scientifiques et autres livres provenant de la célèbre Bibliothèca Colbertina, reliés aux armes du grand ministre, des bijoux dentelles et de nombreux souvenirs de famille offerts par les souverains et divers membres de la famille Colbert-Laplace.

M. de Colbert-Laplace aurait seulement pu sauver le bréviaire de Colbert livre de chevet du grand ministre de Louis XIV.

Une famille américaine voulait, acheter récemment pour un million une des tapisseries dont nous parlons plus haut. Le propriétaire du château de Mailloc, dont on connaît les sentiments élevés, repoussa ces offres. Il n'auraient jamais voulu que ces trésors artistiques traversasses l'Atlantique.
A la belle étoile  -  Ne possédant pas d'autres immeubles disponibles le comte et la comtesse de Colbert-Laplace ont accepter l'hospitalité d'un de leurs amis à Saint-Denis-de-Mailloc. Manquant de vêtements et des objets les plus nécessaires, ils durent se rendre hier à Lisieux pour acheter ce qui leur était indispensable.

Comme nous l'avons écrit, les sinistrés étaient seulement assurés pour la somme de un million  à l'Ancienne Mutuelle du Calvados et à la Mutuelle de Seine-et-Oise.

 

Août 1926  -  Demande de subvention.  -  Le Conseil général du Calvados, adopte les propositions de M. le Préfet pour la répartition de la somme de 5 600 francs, pour subventions aux communes en vue de les aider à acquitter les dépenses de réparation aux maisons d'école et aux mobiliers scolaires. La somme de 5 600 francs proposée se répartit ainsi qu'il suit :  Saint-Julien-de-Mailloc. — Construction d'un préau à l'école 500 fr.

 

Décembre 1926  -  Voiture et cheval volés.  -  M. Adrien Roberne, 53 ans, demeurant à Saint-Julien-de-Mailloc, quittait sa maison vers 6 heures du soir, pour se rendre au café, dont il est propriétaire. Rentrant à son domicile trois quarts d'heure plus tard, il aperçut la porte de l'écurie ouverte.

S'y étant rendu, il ne vit plus son cheval, les équipages étaient également disparus ainsi, qu'une carriole placés dans une remise contiguë. A la barrière donnant sur la route, M. Roberge remarqua des empreintes indiquant que la voiture avait pris la direction de Lisieux. Immédiatement il prit son auto et se lança à la poursuite du voleur.

A Mesnil-Guillaume, il aperçut son cheval attaché devant le débit Faucillon, il entra dans le débit et un homme consommait. Ce dernier, interpellé, par M. Roberge au sujet du val, lui affirma ne pas en être l'auteur. Mais comme l'individu venait d'acheter une lanterne et une bougie, M. Roberge, convaincu qu'il avait affaire au voleur, lui demanda son nom. Celui-ci lui remit une enveloppe portant la mention Auguste Dubos.
Rentré chez lui, M. Roberge reçut dans la nuit la visite de Dubos, qui l'insulta et le menaça.
La gendarmerie d'Orbec, mise au courant des faits, entreprit des recherches et retrouva Dubos à Saint-Paul-de-Courtonne. Interrogé, l'inculpé nia d'abord et avoua enfin être
le voleur, il été arrêté et conduit à la prison de Lisieux.

Dubos est âgé de 28 ans, originaire de Saint-Martin-de-Mailloc et exerce la profession de journalier.

 

Mars 1932   -   Élection.   -   M. Roberge, propriétaire, vient d'être nommé maire de St-Julien-de-Mailloc. (Bonhomme Normand)

 

Mars 1937  -  Un cultivateur se suicide.  -  Au cours d'une crise d'alcoolisme, M. Alfred Riaud, cultivateur au village des Bellières, s'est pendu dans sa grange. Le désespéré avait à diverses reprises, manifesté l'intention de mettre fin à ses jours. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1938   -   Une enquête est ouverte au sujet d’une affaire délicate.   -   Une plainte parvenue au Parquet de Lisieux avait signalé que M. Jules Roy, demeurant à Meulles, atteint d'une maladie incurable, était allé se faire soigner par une dame L…….., demeurant à St Julien-de-Mailloc et qu'il y était décédé au début d'août, neuf jours après avoir commencé son  traitement.

M. Roy avait quitté le domicile conjugal pour résider chez Mme L…….., Le fils Roy a déclaré, lors de l'enquête ouverte par la gendarmerie d'Orbec, qu'il avait assisté aux soins donnés à son père. Ces soins consistaient surtout en des cataplasmes de feuilles de frêne, accompagnés de frictions, faites avec de l'huile d'olive.

Mme L……... soignait M. Roy pour une maladie appelée « carreau ». Ses soins avaient commencé le 31 juillet. Mais le 8 août, M. Roy eut des crachements de sang. Mme L…….. fit venir le docteur Pellerin, d'Orbec. Deux jours après, M. Roy mourait.

L'affaire en serait restée là si Mme Roy n'avait pas porté plante pour abus de confiance.

Quoique ayant eu la promesse que son mari serait soigné gratuitement, elle avait déjà donné quelques volailles et une somme de 80 francs et on lui réclamait encore : la femme L……... 80 francs, le patron de celle-ci. M. Henri M.......... 320 fr., et le troisième habitant de la maison, M Raymond M......... 120 francs, le tout pour soins et dérangements occasionnés par la mort de M. Roy. et si elle ne payait pas on ne lui rendrait pas les deux draps qu'elle avait prêtés. A la suite de ces faits une enquête est ouverte. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1949   -   Un cultivateur se noie dans une mare.   -   En rentrant à son domicile après avoir été soigner ses bestiaux, Mme Eugène Laine, cultivatrice à Saint-Julien-de-Mailloc, a découvert le corps de son mari, âgé de 69 ans et atteint de paralysie partielle, noyé dans une mare voisine de leur habitation. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

Chaumière normande

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