Janvier
1833 -
Un incendie. -
Pendant la
nuit du 27 au 28 décembre dernier, un incendie, attribué à la
malveillance, a éclaté dans la commune de St-Julien-de-Mailloc, et a
consumé en totalité un bâtiment d'exploitation dépendant de la
succession d'un sieur Blondel. Sa veuve en jouissait par usufruit.
(Mémorial du Calvados)
Février
1833 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Dans
la nuit du 27 au 28 décembre 1832, un bâtiment à usage d'étable,
situé dans la commune de Saint-Julien-de-Mailloc, arrondissement de
Lisieux, et dont jouissait comme usufruitière une veuve Blondel, devint
la proie des flammes. Une vache et une génisse renfermées dans ce bâtiment
périrent des blessures qu'elles avaient reçues.
Cet
évènement ne pouvait être attribué qu'à la malveillance, puisque
jamais on n'était allé dans cette étable
avec de la chandelle.
Le
but de l'auteur du crime était de priver la veuve Blondel de son
usufruit, et de la faire perdre sa vache et sa génisse.
Les
soupçons se portèrent en foule sur le nommé Charlotte ( Jean-Gabriel
), ouvrier en frocs, âgé de 36 ans, et gendre de la veuve Blondel. Mécontent
des arrangements qui avaient été pris par son beau-père relativement
au partage de ses biens, plusieurs fois il avait menacé sa belle-mère
et son beau-frère de les tuer et de les chauffer, il a dû même écrire
une lettre anonyme dans laquelle il renouvelé ses menaces.
Depuis
cet évènement, et craignant sans doute des poursuites,
Charlotte a tout fait pour arrêter les plaintes de sa belle-mère. Il a
été jusqu'à lui offrir de l'argent pour l'indemniser de la perte
qu'elle avait éprouvée, et lorsqu'il a été arrêté, il se disposait
à prendre la fuite.
Déclaré
coupable, mais avec des circonstances atténuantes, Charlotte a été
condamné à 5 années d'emprisonnement. (Mémorial
du Calvados)
Juin
1849 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence de M. d'Angerville.
- Audience du
31.
Le
nommé Guillaume-Alexandre Driot, journalier et cabaretier, né et
demeurant à St-Pierre-de-Mailloc, est amené devant le jury sous
l'accusation d'avoir, à St-Julien-de-Mailloc, le 26 décembre dernier,
volontairement mis le feu à des récoltes abattues et en meules,
consistant principalement en gerbes de blé et appartenant au sieur
Bance, fermier de M. de Colbert.
Le
sieur Picot, régisseur de M. de Colbert avait fait un arrangement avec
Bance par lequel ce fermier se chargeait, moyennant 300 fr. du transport
de terres sur un nouveau chemin que M. de Colbert faisait établir pour
faciliter l'arrivée à son château. Cette entreprise avait suscité
quelque mécontentement dans la contrée contre le sieur Bance qu'on
représentait comme accaparant le travail des indigents.
Un
homme surtout, le nommé Driot, qui avait travaillé souvent pour le
compte du propriétaire du château, s'était fait remarquer par son
irritation au sujet du marché conclu par Bance. Peu de temps avant
l'incendie, s'étant adressé à plusieurs reprises, au régisseur de M.
de Colbert, pour avoir de l'ouvrage, le sieur Picot lui avait répondu
qu’il ne pouvait pas lui en donner pour le moment, et à chaque refus,
Driot lui avait répliqué que quelque jour il prendrait sa bêche et
irait néanmoins travailler pour M de Colbert.
Le
18 décembre, une affiche menaçante pour Bance avait été placardée
en face de la maison de Driot. Trois ou quatre jours après, dans la
nuit du 22 au 23, les menaces du placard
reçurent une première exécution. On jeta dans le canal de M de
Colbert un des banneaux de Bance qui lui servaient au transport des
terres. Dans la nuit du 25 au 26, 1 250 gerbes de blé et 250 belles de
roseaux, appartenant à Bance, furent dévorées par un incendie.
Les
soupçons ne tardèrent pas à se porter sur Driot, qui avait mainte
fois, devant diverses personnes tenu des propos malveillants et
proféré des menaces contre Bance.
Driot
fut arrêté et les charges recueillies contre lui prirent un tel
caractère de gravité qu'il fut envoyé devant les assises.
Grâce
au talent de Me Bayeux qui a combattu et fait disparaître,
une à une, toutes les charges de l'accusation, Driot déclaré non
coupable a été rendu à la liberté.
(source Journal de
Honfleur)
Mai
1860 -
Un arrestation. -
Le 22 avril, la brigade de
gendarmerie d'Orbec a arrêté, en vertu de la mandat d'amener, le
nommé Jacques Lebreton, âgé de 68 ans, né à Briouze (Orne),
demeurant à Saint-Julien-de-Mailloc, prévenu de mauvais traitements
envers sa femme. ( L’Ordre et la Liberté)
Septembre
1861
-
Les nominations.
-
Par arrêté
préfectoral, ont été nommés :
-
Instituteur public à Saint-Julien-de-Mailloc, le
sieur Voisin, précédemment maître-adjoint dans une école publique,
en remplacement du sieur Lebailly, dont la démission est acceptée.
-
Instituteur public à Sainte-Honorine-de-Ducy, le sieur Eudine,
actuellement instituteur à Marigny, en remplacement du sieur Bonet.
-
Instituteur public à Longues, le sieur Guibet, actuellement
instituteur à l'école annexée à l'hospice de Bayeux, en remplacement
du sieur Guérin.
( L’Ordre et la Liberté )
Août
1871 -
Condamnation.
- Jacques
Leclerc, 60 ans, tisserand à St-Julien-de-Mailloc, à 15 jours de
prison, pour avoir outragé le garde champêtre.
Avril
1875
- Outrages à un prêtre.
- Isidor-Arsène
Lauvray, âgé de 43 ans, rubanier à Saint-Julien-de-Mailloc, était
prévenu d'avoir soustrait quatre plateaux au préjudice d'une veuve Bence,
d'avoir commis
deux délits de coups et blessures sur la personne des dames Mathieu et
Dufresne, et d'outrages envers M. le curé de Saint-Julien-de-Mailloc.
Lauvray avait passé la nuit à faire un reposoir la veille de la
Fête-dieu, et, le lendemain, au moment où M. le curé donnait la
bénédiction du Saint-Sacrement,
il lui aurait adressé des injures très grossières,
et il paraît même probable que sans l’intervention d’un témoin,
il se fut livré à des actes de violences. Il faut ajouter que
c'était vers la fin de la journée et que Lauvray, à ce moment, avait
trop largement fêté le dimanche. Le tribunal correctionnel de Lisieux
a condamné Lauvray à deux mois de prison et aux dépens.
Janvier
1879 -
Appropriations et réparations en 1878.
-
85
locaux,
appartenant
à
73
communes,
ont été
appropriés ou
réparés
dans le Calvados - Arrondissement
de
Lisieux :
Marolles, école
de garçons ;
Lisieux,
école
de
garçons ; Saint-Jacques,
école
de garçons ; Mesnil-Eudes, école mixte ; Le
Pré-d'Auge,
école
de filles ; Prêtreville,
les
deux
écoles ;
Livarot,
école
de
filles ;
Mesnil-Duraud,
école
de filles ;
Ouville,
école
de filles ;
Tortisambert,
école
mixte ;
Mézidon,
les deux
écoles ;
Mesnil-Mauger,
école
mixte ; Orbec,
école de garçons ;
Saint-Julien-de-Mailloc,
école
de
garçons ;
Saint-Martin-de-Bienfaite, école
de
garçons ; Sainte-Marguerite-de-Viette,
les
deux
écoles ;
Montviette, école mixte ; Vieux-Pont,
école
mixte.
Avril
1879 -
Écoles de filles, répartition de secours. - Le Conseil, conformément au rapport de M. le Préfet,
répartit une somme de 2 500 fr. à prendre sur le crédit de 5 000 fr.
inscrit au budget de 1879, pour établissement et entretien d'écoles de
filles.
Ce
crédit, qui existe depuis longtemps, a toujours été employé en
indemnités personnelles aux institutrices qui dirigent les écoles
facultatives de filles, de manière à rapprocher le plus possible leurs
émoluments de ceux déterminés par la loi pour les écoles
obligatoires.
Saint-Julien-de-Mailloc,
433 habitants, Mme Gohier (Clémence), sœur Saint-Augustin, 20 élèves
payantes, 7 gratuites ; 450 fr. de traitement en 1878; indemnité
personnelle accordée. 25 fr.
Ressources insuffisantes.
Août
1888 -
L’assassinat de Mailloc. -
Samedi,
la nommée Elise Viel, 30 ans, cultivatrice à St-Julien-de-Mailloc,
dont la ferme est isolée de toute habitation, à été trouvée
assassinée. Le cadavre était couché sur le dos dans une cour en
herbe, à 60 mètres de la maison. La malheureuse portait au cou trois
blessures faites avec un instrument
tranchant, la mort a dû être instantanée, car la gorge était
coupée.
L'assassin
est le nommé Paul Houssaye, 29 ans, ancien domestique et amant de la
victime, avec laquelle il a vécu plusieurs années. La fille Viel, ne
voulant plus nourrir cet individu
à ne rien faire, l'avait renvoyé, depuis son départ, il était venu
plusieurs fois la voir. La dernière fois qu'on l'a remarqué, c'était
jeudi. La fille Viel avait déclaré à plusieurs personnes que Houssaye
l'avait menacée de mort. On a trouvé, à environ 10 mètres du
cadavre, un mouchoir de poche de couleur marqué P. H, appartenant à
l'assassin. Houssaye a été arrêté mardi à Saint-Désir dans un
grenier à foin, route de Dives. Il ne nie pas le crime, mais prétend
que c'est Elise Viel qui l'a provoqué, en tirant sur lui un coup de
revolver. Il a reçu en effet ou s'est logé une balle dans le cou. La
blessure est légère. L'enquête apprendra la vérité.
Elise
Viel avait habité Saint-Désir, où elle avait été condamnée pour
falsification de lait. Après son départ, le propriétaire de la ferme,
qui y avait un pied-à-terre, constata qu'on
y avait volé du vin et des provisions. En résumé, la réputation d'Élise
était mauvaise, tant sous le rapport de la moralité que de la
probité. Le vol et la vengeance sont le mobile du crime.
Décembre
1893 -
Histoire d’un trésor. -
Le
sieur Napoléon Groult, 87 ans, demeurant à
Saint-Julien-de-Mailloc, priait, l'autre jour, un voisin de l'aider à
déterrer un trésor. Celui-ci y consentit, et bientôt il mettait à
découvert un vieux sabot qui semblait rempli de terre : c'était là le
trésor que Groult emporta chez
lui. Or, ce sabot renfermait 3 600 fr. en
beaux écus d'or, à ce que prétend Groult. Mais voilà que, le
lendemain, il manquait au magot 2 100 fr., toujours au dire du
vieillard. Une enquête est ouverte.
(Source :
Le Bonhomme Libre)
Août
1894 - Chien enragé.
- Mardi
de la semaine dernière,
à Saint-Julien-de-Mailloc, un chien basset, que personne ne
connaissait, a mordu le sieur Deslandes, journalier. Il a été tué
d'un coup de fusil par le sieur Thorel, dont il avait mordu le chien.
L'autopsie du basset a démontré qu'il était enragé. Deslandes est
parti se faire soigner à l'institut Pasteur. Le chien du sieur Thorel a
été abattu. (Source :
Le Bonhomme Libre)
Septembre
1903 - Une
Agression. -
Attaquée par un vagabond dans son herbage, une propriétaire, est
sauvée par ses huit bœufs : alertés par ses cris, ils chargent
l'agresseur.
Septembre
1903 -
Sauvé par des bœufs.
- La dame
Chappey, 60 ans, propriétaire à Saint-Julien-de-Mailloc,
arrondissement de Lisieux, a failli périr dans un guet-apens.
Un
individu nommé Pipon s'était caché derrière une haie pour l'attendre
au passage. Il bondit sur elle, la renversa, lui mit un genou sur la
poitrine et la frappa si cruellement qu'elle crut que Pipon allait la
tuer. Dans cette lutte sauvage, Mme Chappey eut une boucle d'oreille
arrachée et reçut de nombreuses blessures.
Mais,
chose singulière, huit bœufs qui se trouvaient dans un herbage voisin,
attirés par les cris perçants de la victime, accoururent en mugissant.
Pipon, pris de peur, lâcha la malheureuse
et s'enfuit. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1903 -
Stupide mutilation. -
Un individu inconnu, par
basse vengeance, a porté un coup de couteau au coté gauche d'un veau
de 180 fr., se trouvant dans un herbage
et appartenant au sieur Louis Clairadin, cultivateur à
St-Julien-de-Mailloc, canton d'Orbec. L'animal est mort des suites de
cette mutilation. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Sous les voitures.
- Un propriétaire de Saint-Julien-de-Mailloc, canton
d'Orbec, le sieur Félix Duval, 58 ans, conduisait un tombereau de bois
attelé d'un jeune pur sang, lorsque l'arrière du tombereau tomba et le
cheval prit peur. Le sieur Duval, jeté à terre, passa sous la roue et
fut grièvement blessé à l'aine et au pied. On l'a transporté à
l'hospice de Lisieux.
—
Une jeune couturière de Saint-Germain-de-Tallevende, Léa Surbled, 19
ans, revenant à pied de Vire, a été renversée violemment, sur la
route, par la voiture du sieur Pierre Romain, maréchal ferrant. Elle a
été atteinte au pied droit, à la tête et à l'épaule. L'auteur
involontaire de l'accident l'a secourue et transportée chez elle. Son
état est satisfaisant.
—
A l'endroit appelé le « Nouveau
Monde », sur la route de la Délivrande, près Caen, on a
trouvé, l'autre soir, inanimé et sanglant, le sieur Eugène Floque,
journalier. Ce malheureux venait de passer sous la voiture qu'il
conduisait. Il avait une blessure profonde au côté et un bras
fracturé. Son état est inquiétant.
—
Le sieur Joseph Lemarchand, 22 ans, cultivateur à Luc-sur-Mer, était
monté sur le brancard de sa voiture pour soulager, son cheval. Il
glissa et tomba sous la roue. On le dégagea à grand'peine et on jugea
d'abord son état sans gravité, mais, le lendemain, on reconnut qu'il
était urgent de l'opérer et on le transporta à l'hôtel-Dieu de Caen.
Il inspire maintenant de très grandes inquiétudes. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Terrible accident de chasse.
- Le
comte Pierre de Colbert-Laplace, fils du conseiller général, chassait
avec un de ses amis à Saint-Julien-de-Mailloc, près d'Orbec.
Il
s'était assis derrière une haie en attendant que les chiens
ramenassent le gibier, lorsque son ami tira de l'autre côté. M. de
Colbert-Laplace reçut une partie de la charge, dans le côté gauche de
la tête.
On
accourut à ses cris et on le transporta dans une maison voisine où on
constata qu'il avait reçu une quinzaine de plombs n° 4. Une forte
hémorragie se déclara et le blessé passa la nuit dans la maison où
on l'avait transporté. Les blessures ne semblent pas mortelles ; mais
on craint que l'œil gauche ne soit perdu. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1914 -
Écrasé sous une locomotive.
-
Étant de faction sur le
pont de Saint-Julien-le-Mailloc, le territorial Eugène Simon, a été
« aspiré » par une locomotive belge, précipités sur la voie et
coupé en deux.
Ses
obsèques ont été célébrées à St-Paul-de-Courtonne. Une collecte
faite dans le bataillon du défunt a produit 350 francs et a été
remise à la veuve. (Bonhomme
Normand)
Octobre
1920 -
Chronique de la Cour d’Assises.
- René
Valette, 18 ans, chauffeur d'auto, à St-Julien-de-MailIoc, était
employé chez M. Desseaux. A plusieurs reprises, il
a volé son patron. Une première fois, il est entré dans le bureau et
a pris 500 fr. dans le tiroir. Une seconde fois, profitant de l'absence
du comptable, il s'est emparé, de 1 800 francs. Enfin une troisième
fois, alors qu'il n'était plus au service de M. Desseaux, il a
pénétré par effraction dans le bureau du premier étage, ouvert le
tiroir-caisse et volé
une liasse de billets dont le montant s'élevait à 1 200 francs.
L
inculpé, qui a d'abord nié, a passé ensuite des aveux. Les
renseignements recueillis sur lui ne sont pas fameux, il est
intelligent, mais menteur et paresseux. Ses fréquentations sont,
déplorables. Il a déjà comparu devant la cour d'assises en 1919 pour
vols qualifiés. Il avait été acquitté et remis à ses parents. Cette
fois, la Cour le condamne à cinq ans de prison. Défenseur : Me
Dubourg. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1923 -
Pour 35 francs !...
- Vous
pourrez partir de Caen le jeudi 6 septembre, par train spécial, passer
sept heures au Mont Saint-Michel et rentrer coucher chez vous.
Le voyage, le déjeuner, la visite à l'abbaye et même les pourboires
sont compris.
C'est
un brave curé, l'abbé Lecomte, de St-Julien-de-Mailloç, qui organise
cette excursion qu'il appelle un pèlerinage. Seulement, pour qu'elle
ait lieu et qu'on lui accorde son train, il lui faut 400 adhésions.
Jusqu'ici
il ne les a pas, mais peut-être va-t-il les trouver. Si vous voulez en
être, écrivez-lui et joignez un timbre pour que ce brave curé ne se
ruine pas en vous répondant... Dame ! vous savez, on part à 4 heures
du matin. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1924 -
Inauguration
d’un monument.
- L'inauguration
du monument
élevé à
la mémoire
des soldats
de la
commune
morts pour
la Patrie
aura lieu
à Saint-Julien-de-Mailloc, le
dimanche 16
novembre prochain.
Le
programme de
cette cérémonie
comprendra :
A
10 h.,
en l'église
de Saint-Julien,
service religieux.
A
14 h.
30, vêpres,
sermon et
salut.
A
16 h., bénédiction
du monument
par M.
le Doyen
d'Orbec.
A
16 h.
15, appel
et inauguration.
A
17
h. 15. vin
d'honneur offert
aux démobilisés.
Décembre
1925
-
L'incendie du
château de
Saint-Julien-de-Mailloc.
- Nous
avons relaté
en quelques
mots le
déplorable accident
oeuvre d'une main
inconsciente, qui
vient d'anéantir
l'une des
merveilles
monumentales de
la Normandie,
et d'enfouir
sous ses
décombres des
trésors artistiques
conservés pendant
plusieurs générations
par une famille
portant l'un
des grands
noms du
mobiliaire de
France, et
qui aurait
rougi de
mettre aux
enchères les
souvenirs des
ancêtres.
Un
peu
d'histoire
- Construit
au XVIe siècle,
au cœur
de la
vallée d'Orbec,
et entouré
par les
clochers des
riants villages
de St-Julien,
St-Pierre, St-Martin
et St-Denis,
le château
des Quatre
Mailloc avait
une allure
imposante avec
ses tours
aux dimensions
puissantes, aux
corniches couronnées
d'un bandeau
de mâchicoulis.
Les archéologues
assurent
que le
corps de
logis, éclairé
par 30
fenêtres, fut
édifié vers
le milieu
du XVIIe siècle.
Rien ne
parait moins
prouvé, et
il était
difficile de
distinguer dans
l'ensemble du
bâtiment
les indices
d'une restauration
quelconque. Les
murs qui
avaient conservé
leur blancheur
primitive se
détachaient avec
grâce au
travers de
haies, de
peupliers, au
bord d'une
rivière
capricieuse qui
alimentait jadis
ses douves profondes.
Ce château
qui fut
d'abord la
propriété
des barons
de Mailloc,
dont l'un
fut commandeur
de l'ordre
de Malte,
passa par
la suite
à l'illustre
famille d’Harcourt
et devint en
1813 l'apanage
des Colbert-Laplace.
Le sinistre
de la
nuit de
jeudi dernier
a causé
une profonde
émotion dans
notre région
et la
nouvelle se
répondit rapidement.
Les
causes du
feu - Voici
les renseignements
complémentaires
que nous
avons pu
recueillir
sur l'événement.
Depuis quelque
temps, le
comte et
la comtesse
de Colbert-Laplace
avaient à
leur service
trois jeunes
Polonaises.
La plus
âgée d'entre
elles, Rosalie
Strylar, 35
ans, était
chargée de
l'office, et
deux de
ses compagnes
remplissaient
l'emploi de
femme de
chambre. Le
froid étant
devenu très
vif la
semaine dernière,
la cuisinière,
dont la
chambre était
située au
plus haut
étage de
la tour
se dressant
à l'angle
sud-est, demanda
à une
auxiliaire, Yvonne
Caradec, de
monter un
peu de
bois pour
lui permettre
de faire
du feu
avant de
se coucher.
Mise au
courant du
fait, Mme
de Colbert-Laplace,
en raison
de l'exiguïté
du foyer
qui ne
protégeait
pas suffisamment
le plancher
de la
pièce, fit appeler
sa bonne
et lui
interdit formellement
de rallumer
du feu.
Bien
que très
dévouée dans
son service,
la Polonaise,
d'intelligence assez
bornée, était
particulièrement têtue.
En cachette
elle continua
à approvisionner
son bûcher,
prenant seulement
garde de
n'allumer son
feu que
lorsque les
maîtres avaient
gagné leur
appartement. Jeudi
soir, comme
de coutume,
la petite
Yvonne Caradec
apporta quelques
bûches à
la tour. Après
être restée
une heure
environ
près de
l'étroite cheminée,
Rosalie
Strylar avait
éteint et
s’était
couchée. Une
fumée épaisse
envahit bientôt
1a chambre.
Croyant à un
accident
banal provoqué
par l'humidité
du bois
ou un
défaut de
tirage, la
jeune fille
ouvrit un
moment la
fenêtre
pour aérer
et se
recoucher. Il
était environ
23 heures.
Tragique
réveil - Au
cours de
la nuit,
une sensation
douloureuse l'arracha
brusquement au
sommeil. Des
volutes de
fumée rougeâtre
tournoyaient dans
la pièce
et une
pluie d'étincelles
retombait sur
le plancher.
La domestique
s'empara
précipitamment de
ses vêtements
et s'habilla
sur le
palier. Malgré
le danger,
elle ne
perdit pas
son sang-froid
à cette
minute tragique
et n'avait
pas oublié
de prendre
l'argent de
ses gages
placé dans
un tiroir.
Quelques
instants après
Rosalie Strylar
descendait l'escalier,
sa valise
à la
main. A
la vue
des flammes
qui gagnaient
déjà l'appartement
situé
au dessous
du sien,
elle eut
peur
et poussa
un cri
de frayeur.
Réveillé par
les appels
déchirants de
la cuisinière,
le valet
de chambre
Brouneau,
qui avait
sa chambre
à l'étage
inférieur, monta
rapidement l'escalier
et interrogea
la fugitive.
Elle ne
répondit pas
et sa
hâta de
gagner l'entrée
du château.
Le
feu faisait
des progrès
terrifiants.
Un bourdonnement
continu résonnait
dans la
tour du
Sud et
l'on percevait
déjà le
bruit de
sourds craquements.
Drouneau donna
aussitôt l'alarme
et sonna
à la porte
de M.
de Colbert-Laplace.
A
peine vêtue,
Mme de
Colbert-Laplace
sortit, emportant
dans ses
bras une
petite fille
âgée de
un an,
qui souffrait
depuis quelques
jours d'une
broncho-pneumonie, et
un garçon
âgé de
4 ans,
qui furent
conduits chez
le jardinier,
dans un
bâtiment en
face
du château,
où se
retrouva bientôt
tout le
personnel.
La
fuite - A
ce moment,
M. le
comte de
Colbert-Laplace
s'aperçut qu'on
avait oublié
de prévenir
une parente
âgée, dont
l'appartement était
situé au
premier étage,
Mme Renaut-Jacquemet
lorsqu'on secoua
sa porte,
cette
dernière était
déjà debout,
ayant perçu
le bruit
des vitres
qui tombaient
avec fracas.
Mme de
Colbert-Laplace ayant
rencontré
dans une
allée la
cuisinière Rosalie
Strylar, lui
reprocha
en termes
très vifs
son imprudence
fatale. Profondément
émue et prenant
conscience de
sa responsabilité,
la Polonaise
s'éloigna sans
répondre,
gagna la
route toute
proche et
se dirigera
vers Lisieux,
décidée prendre
l'un des
premiers trains
du matin.
Elle devait
être retrouvée
à 6
heures 30
devant les
guichets de
la gare
par le
chef de
la brigade
de gendarmerie
d'Orbec.
Les
secours - L'organisation
des premiers
secours fut
très lente.
Pas de
téléphone dans
le voisinage.
Deux automobiles
partirent
à Lisieux
et à
Orbec. Les
services
d'incendie de
ces deux
villes devaient
arriver presque
au même
moment
sur les
lieux, à
4 heures
du matin.
Entreprendre
de combattre
le fléau
n'était plus
une tâche
aisée. Le
feu s'était
étendu avec
une étonnante
rapidité aux
quatre angles
de l'immense
bâtiment et
des gerbes
de flammes
jaillissaient des
hautes tours
en poivrières,
devenues quatre
torches
ardentes.
Avant
l'arrivée des
pompiers, il y
eut peut-être
un léger
désarroi parmi
le nombreux
personnel du
château, et
des minutes
précieuses furent
perdues
sur l'étude
des mesures
à prendre.
En intervenant
dès les
premières heures,
quelques hommes
résolus auraient
peut-être sauvé
quantité d'objets
de valeur
dans la
galerie du
rez-de-chaussée.
Courageusement. M.
de Colbert-Laplace
se lança
à deux
reprises
dans la
fournaise pour
sauver quelques
pièces de
l'inestimable collection
admirée de
tous les
visiteurs et
il réussit
à arracher
aux flammes
un bréviaire
richement relié
qui avait
appartenu à
son grand
ancêtre Colbert,
le ministre
de Louis
XIV.
Une
ruine - Pendant
que le
château, embrasé
dans toutes
ses parties,
achevait de
se consumer,
Mme de
Colbert et
ses enfants
étaient transportées
en auto
chez un
ami, M.
du Campars.
Les deux
motos-pompes de
Lisieux et
d'Orbec, alimentées
par l'eau
des douves,
fonctionnèrent sans
arrêt et
jusqu'à
9 heures du
matin sans
déterminer
une accalmie
ni réussir
à préserver
une parcelle
du monument.
Seuls les
murs calcinés
restaient debout.
Écroulées à
l'intérieur, les
poutres
séculaires constituèrent
un nouveau
foyer au
sinistre et
jusqu'à midi
les flammes
couronnèrent les
tours où
s'échappèrent des
hautes fenêtres.
En
quelques heures,
les ravages
du feu
avaient eu
raison de
cet édifice
majestueux. Toutes
les richesses
qu'il contenait
ont été
la proie
du fléau.
Un
triste bilan
- Parmi les
objets dont
l'art et
l'histoire
on à
déplorer la
perte, citons :
Dans le
grande salon,
au rez-de-chaussée,
des tapisseries
des Gobelins
à personnages;
un médaillon
de Délla
Robrra dans
un autre
salon, des
portraits de
famille de
l'époque du
Premier Empire,
des meubles
anciens
et une
série de
pièces de
céramique
en pâte
tendre et
de Sèvres,
dans une
chambre au
premier étage,
un mobilier
en bois
sculpté de
l'époque
de Henri
IV, dans
les autres
chambres, des
meubles des
XVIIe et XVIIIe siècles,
des portraits
de famille
et des
bibelots précieux,
le cabinet
de Laplace,
contenant toute
la bibliothèque
de ce
savant, sa
correspondance
avec les
sommités du
monde scientifique
de l'époque,
reliée en
plein maroquin
rouge, son
portrait en
pied et
ses instruments
de précision
dans la
tour Saint-Julien,
la bibliothèque
du château
comprenant environ
20.000 volumes
de mémoires,
de travaux
historiques et
scientifiques
et autres
livres provenant
de la
célèbre Bibliothèca
Colbertina, reliés
aux armes
du grand ministre,
des bijoux
dentelles et
de nombreux
souvenirs
de famille
offerts par
les souverains
et divers
membres de
la famille
Colbert-Laplace.
M.
de Colbert-Laplace
aurait seulement
pu sauver
le bréviaire
de Colbert
livre de
chevet du
grand ministre
de Louis
XIV.
Une
famille américaine
voulait, acheter
récemment pour
un million
une des
tapisseries dont
nous parlons
plus haut.
Le propriétaire
du château
de Mailloc,
dont on
connaît les
sentiments élevés,
repoussa ces
offres. Il
n'auraient jamais
voulu que ces
trésors artistiques
traversasses l'Atlantique.
A
la belle
étoile - Ne
possédant pas
d'autres immeubles
disponibles le
comte et
la comtesse
de Colbert-Laplace
ont dû
accepter
l'hospitalité d'un
de leurs
amis à
Saint-Denis-de-Mailloc. Manquant
de vêtements
et des
objets les
plus nécessaires,
ils durent
se rendre
hier à Lisieux
pour acheter
ce qui
leur était
indispensable.
Comme
nous
l'avons écrit,
les sinistrés
étaient seulement
assurés pour
la somme
de un
million à
l'Ancienne
Mutuelle du
Calvados et
à la
Mutuelle de
Seine-et-Oise.
Août
1926 -
Demande de subvention. - Le Conseil général du Calvados, adopte les propositions de
M. le Préfet pour la répartition de la somme de 5 600 francs, pour subventions
aux
communes en vue de les aider à acquitter les dépenses de réparation
aux maisons d'école et aux mobiliers scolaires. La somme de 5 600
francs proposée se répartit ainsi qu'il suit :
Saint-Julien-de-Mailloc. — Construction d'un préau à
l'école 500 fr.
Décembre
1926 -
Voiture et cheval volés.
-
M. Adrien
Roberne,
53 ans,
demeurant
à Saint-Julien-de-Mailloc,
quittait
sa maison
vers
6 heures
du soir,
pour
se rendre
au café,
dont
il est
propriétaire.
Rentrant
à son
domicile
trois quarts
d'heure
plus
tard,
il aperçut
la porte
de l'écurie
ouverte.
S'y
étant
rendu,
il ne
vit plus
son cheval,
les équipages
étaient
également
disparus
ainsi, qu'une
carriole
placés
dans
une remise
contiguë. A
la barrière
donnant
sur la
route,
M. Roberge
remarqua
des
empreintes
indiquant
que la
voiture
avait
pris
la direction
de Lisieux.
Immédiatement
il prit
son auto
et se
lança
à
la poursuite
du voleur.
A
Mesnil-Guillaume,
il aperçut
son cheval
attaché
devant
le débit
Faucillon,
il entra
dans
le débit
et un
homme
consommait.
Ce dernier,
interpellé,
par M.
Roberge
au sujet
du val,
lui affirma
ne pas
en être
l'auteur.
Mais
comme
l'individu
venait
d'acheter
une lanterne
et une
bougie,
M. Roberge,
convaincu
qu'il
avait
affaire
au voleur,
lui demanda
son nom.
Celui-ci
lui remit
une enveloppe
portant
la mention
Auguste
Dubos.
Rentré chez
lui,
M. Roberge
reçut
dans
la nuit
la visite
de Dubos,
qui l'insulta
et le
menaça.
La gendarmerie
d'Orbec,
mise
au courant
des faits,
entreprit
des recherches
et retrouva
Dubos à
Saint-Paul-de-Courtonne.
Interrogé,
l'inculpé
nia d'abord
et avoua
enfin
être
le
voleur,
il été
arrêté
et conduit
à la
prison
de Lisieux.
Dubos
est
âgé
de
28 ans,
originaire
de Saint-Martin-de-Mailloc
et exerce
la profession
de journalier.
Mars
1932 -
Élection. -
M. Roberge, propriétaire, vient d'être nommé maire de
St-Julien-de-Mailloc. (Bonhomme Normand)
Mars
1937 -
Un
cultivateur se suicide.
- Au
cours d'une crise d'alcoolisme, M. Alfred Riaud, cultivateur au village
des Bellières, s'est pendu dans sa grange. Le désespéré avait à
diverses reprises, manifesté l'intention de mettre fin à ses jours.
(Source :
Le Moniteur du Calvados)
Août
1938 -
Une enquête est ouverte au sujet d’une affaire délicate.
- Une
plainte parvenue au Parquet de Lisieux avait signalé que M. Jules Roy,
demeurant à Meulles, atteint d'une maladie incurable, était allé se
faire soigner par une dame L…….., demeurant à St Julien-de-Mailloc
et qu'il y était décédé au début d'août, neuf jours après avoir
commencé son traitement.
M.
Roy avait quitté le domicile conjugal pour résider chez Mme L……..,
Le fils Roy a déclaré, lors de l'enquête ouverte par la gendarmerie
d'Orbec, qu'il avait assisté aux soins donnés à son père. Ces soins
consistaient surtout en des cataplasmes de feuilles de frêne,
accompagnés de frictions, faites avec de l'huile d'olive.
Mme
L……... soignait M. Roy pour une maladie appelée « carreau ». Ses
soins avaient commencé le 31 juillet. Mais le 8 août, M. Roy eut des
crachements de sang. Mme L…….. fit venir le docteur Pellerin,
d'Orbec. Deux jours après, M. Roy mourait.
L'affaire
en serait restée là si Mme Roy n'avait pas porté plante pour abus de
confiance.
Quoique
ayant eu la promesse que son mari serait soigné gratuitement, elle
avait déjà donné quelques volailles et une somme de 80 francs et on
lui réclamait encore : la femme L……... 80 francs, le patron de
celle-ci. M.
Henri M.......... 320
fr., et le troisième habitant de la maison, M Raymond M......... 120
francs, le tout pour soins et dérangements occasionnés par la mort de
M. Roy. et si elle ne payait pas on ne lui rendrait pas les deux draps
qu'elle avait prêtés. A la suite de ces faits une enquête est
ouverte. (Source :
Le Moniteur du Calvados)
Avril
1949 -
Un cultivateur se noie dans une mare.
- En
rentrant à son domicile après avoir été soigner ses bestiaux, Mme
Eugène Laine, cultivatrice à Saint-Julien-de-Mailloc, a découvert le
corps de son mari, âgé de 69 ans et atteint de paralysie partielle,
noyé dans une mare voisine de leur habitation. (Source : Le
Bonhomme Libre)
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