15 Janvier 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ST - OUEN - le - PIN

Canton de Cambremer

Les habitants de la commune sont les Odoniens et les Odoniennes.


Mars 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  Le nommé Alexis Urbain Lindel, âgé de 21 ans, domestique, né demeurant à St-Ouen-le-Pin, était accusé d'avoir à Coquainvilliers, du 1er au 2 novembre 1844, volé un lapin, au préjudice du sieur Delatour, à l'aide des circonstances aggravantes de nuit, de dépendance de maison habitée, et d'escalade.

Sur la plaidoirie de Me  Lemonnier, Lindel a été rendu à la liberté. ( source : Journal de Honfleur)

 

Février 1868   -   Une inspection.   -   Il sera procédé, à compter du 15 mars prochain, à l'inspection de tous les chevaux, juments et mulets de trait de l'armée en dépôt chez les cultivateurs.

Pour l'exécution de cette inscription, les différents départements où il existe des animaux en dépôt sont divisés en vingt-six circonscriptions d'inspection.

Chaque circonscription sera inspectée par un officier d'artillerie ou du train des équipages militaires, assisté d'un vétérinaire ou d'un maréchal ferrant.

Les cultivateurs seront prévenus par la gendarmerie, au moins quatre jours à l'avance, du jour, de l'heure, de la localité où ils seront tenus de présenter eux-mêmes les animaux.

Les animaux qui, pour cause de maladie, seul motif de dispense, ne seront pas amenés aux lieux indiqués, seront visités sur place par la gendarmerie.

 

Mai 1868   -   Un dicton populaire.   -   Si ce dicton populaire : Année de hannetons, année de pommes, est vrai, l'année présente devra être d'une abondance exceptionnelle à l'égard de ce produit, car, depuis que la température s'est adoucie, les hannetons se sont montrés en si grande quantité, que les arbres en sont littéralement chargés. Le soir, à la chute du jour, ces insectes se répandent dans l'air et font entendre un bourdonnement véritablement assourdissant.

Il est vrai que nous avons eu abondance de pommes dans des années où lon ne voyait guère de hannetons, ce qui donne à supposer que leur présence n'est pour rien dans la production de ce fruit, mais, ce qu'il y a de certain, c'est que les arbres à fruits et les pommiers à cidre sont d'une beauté incomparable, et que leur rameaux sont courbés sous le poids des fleurs. Si le temps les favorise dans leur floraison, on peut espérer avoir une abondance de fruits à l'automne prochain.

 

Avril 1870   -   Fait divers.   -   On aurait pu croire mardi matin, sur la place Impériale de Lisieux, à une émeute des marchandes de volailles.

Elles se pressaient toutes à la porte du commissaire et y formaient un rassemblement imposant.

Voici ce qui y donnait lieu : Dimanche, au retour de la messe, Mme Armoulin, fermière à Saint-Ouen-le-Pin, s'aperçut que deux de ses plus belles poules d'Inde avaient disparu de sa basse-cour. Les soupçons de Mme Armoulin se  portèrent sur sa plus proche voisine, la femme Prévost, mais étant en mauvaise intelligence avec cette femme, elle se garda de les faire connaître, et supposant, avec quelque apparence de raison, que ses volailles seraient amenées au marché de Lisieux, toute la matinée de samedi, elle avait fait bonne garde.

Vers 10 heures, effectivement, la femme Prévost s'installe sur le marché et met deux poules d'Inde en vente, Mme Armoulin vient les marchander et s'assure facilement que ce sont bien les siennes. En effet, comme le petit Poucet qui semait des cailloux blancs pour reconnaître son chemin, Mme Armoulin avait attaché à l'aile de ses volailles un petit morceau d'étoffe que la voleuse n'avait pas aperçu.

Pas moyen de nier devant cette preuve évidente, un agent de police est appelé, et la femme Prévost est conduite chez le commissaire de police, puis au parquet où elle est bien obligée de confesser son vol qui n’a aucune excuse, cette femme étant dans une position de fortune qui devrait la mettre à l'abri de pareille faiblesse.

 

Décembre 1876   -  Écoles.  -  Le ministre de l'instruction publique a accordé à la commune de St-Ouen-le-Pin un secours supplémentaire de 3 000 fr. pour expropriation d'une maison d'école ; A la commune de Moutiers-en-Cinglais, 600 fr. pour réparation de la maison d'école ; A la commune d'Epaney, 1 200 fr. pour réparation de la maison d'école ; A la commune d'Esson, 4 000 f. pour construction d'une maison d'école.  

 

Juillet 1878   -  Excellente mesure.  -  Le Ministre vient d'interdire dans les écoles communales les quêtes qui s'y font habituellement sous divers prétextes religieux ou autres. Pendant qu'il y était, le Ministre aurait bien fait d'interdire aussi les souscriptions ouvertes dans certaines écoles pour offrir soit à l'instituteur, soit au curé, un cadeau à l'occasion de leur fête ou anniversaire. 

 

Juillet 1878   -  Trouble fête.  -  La fête religieuse de sainte Anne, à Saint-Ouen-le-Pin, a été troublée par un douloureux événement. On venait de commencer l'office, lorsque le sieur Célestin Duclos, chantre, tomba inanimé au milieu du chœur. On s'empressa de le relever et de le transporter hors de l'église, où il est mort au bout de sept à huit minutes. M. Le Provost, médecin à Cambremer, a constaté que ce décès devait être attribué à une congestion cérébrale et pulmonaire. Duclos était âgé de 55 ans, il laisse une veuve et deux enfants en bas âge, il jouissait d'une excellente réputation.

 

Janvier 1892  -  Une souscription ratée.  -  Le conseil municipal de St-Ouen-le-Pin refusait dernièrement de voter un crédit destiné à payer la location d'une cour pour le cheval du curé, ce bidet ne servant au pasteur que pour s'absenter de sa paroisse. M. de Witt, maire et député, a écrit à ses administrés pour leur demander de bien vouloir louer cette cour par souscription et il s'est, inscrit en tête de la liste, mais cela n'a pas marché et comme la cour était déjà louée, le curé en sera de sa poche. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Deux sur un.  -  Antoine Maloisel, 28 ans, journalier à St-Ouen-le-Pin, et son beau-frère Eugène Dujardin, 26 ans, cultivateur à Saint-Aubin-sur-Algot, avaient eu une discussion avec le sieur Henri Gautier, 52 ans, marchand de chiffons à Lisieux, qui parcourt les campagnes avec son cheval et sa voiture, achetant des chiffons et vendant de la faïence. 

Gautier n'avait pas voulu leur prêter son cheval. Les trois hommes se rencontrèrent un soir sur la route de Lisieux. Sous prétexte que Gautier les avait frôlés, Maloisel et Dujardin se jetèrent sur lui, le renversèrent, lui écrasèrent la poitrine avec le talon de leurs bottes et le serrèrent à la gorge pour l'étouffer. Quand il reprit ses sens, Gautier constata que son porte-monnaie, son tabac, sa pipe et son couteau avaient disparu. 

Le lendemain, Gautier entrait à l'hôpital de Lisieux avec une jambe démise, deux côtes brisées, le visage et le corps couverts d'ecchymoses. Les prévenus soutiennent n'avoir donné que deux coups de poing à Gautier. Le tribunal ne les a pas moins condamnés solidairement à 2 000 fr. de dommages-intérêts et chacun à huit mois de prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Morts subites.  -  Le sieur Victor Enguerrand, propriétaire à Saint-Ouen-le-Pin, est mort subitement d'une congestion cérébrale. 

— Le sieur Hyacinthe Mérieult, 72 ans, employé à l'atelier de charité, demeurant rue du Vaugneux, 47, à Caen, est mort subitement, boulevard Bertrand. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1901   -   Méfiez-vous des tireuses de cartes.  -   Nous avons déjà parlé de la tireuse de cartes Esther, se donnant comme somnambule égyptienne et se faisant forte de guérir du « mal donné », autrement dit « sort jeté ».

La voyante Esther ne croit pas au « mal donné », mais elle a une entière confiance dans les cartes qui ne lui ont pas, cependant, annoncé son arrestation et sa comparution devant le tribunal de Lisieux. Malgré les avertissements de la presse, que de personnes se sont laissé duper par cette Esther qui n'a rien d'égyptien, car elle est née à Caen sous le nom d'Esther Dubus. Elle est aujourd'hui âgée de 38 ans. Elle habitait le Havre d'où elle venait exploiter, avec profit, les arrondissements de Lisieux et de Pontl'Évêque où elle a été arrêtée.

Parmi ses nombreuses victimes, citons une veuve Rousselle, demeurant au Mesnil-sur-Blangy, venue pour la consulter au sujet d'une de ses filles. Elle remit d'abord 51 fr., puis, la fille Esther, faisant le signe de la croix sur une mèche de cheveux de la malade, déclara que c'était une femme rouge qui lui avait jeté un sort, qu'il fallait, pour obtenir la guérison, que cette femme disparût et que, pour la faire passer aux oubliettes, il lui fallait 1 000 fr. La veuve Rousselle ne les avait pas, heureusement, sans cela elle les eût sûrement versés.

Dans les mêmes conditions, la soi-disant voyante a escroqué 51 fr. à la dame Leprêtre, propriétaire à Saint-Ouen-le-Pin, et même somme à une pauvre servante, la fille Cresté, en service à Bourgeauville.

Grâce à sa calvitie, Émile Cochin, 46 ans, maçon à Pont-l'Évêque, s'en est tiré avec 5 fr.

Comme le président lui demandait si la voyante ne lui avait pas réclamé de ses cheveux, le témoin a répondu : « Pas mèche, man président... Guettez, j'ai la tête p'iée comm' voute genou ».

La fille Dubus avait pour codétenue une fille Victorine Lecoq, 40 ans, qui vendait une espèce de thé dont elle faisait porter, en forme de scapulaire, un sachet sur la poitrine de ses clients malades.

La fille Dubus ayant été déjà condamnée pour tentative de vol, le tribunal de Lisieux lui a infligé quatre mois de prison, et à la fille Lecoq, quarante jours de la même peine, avec la loi Bérenger. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1902  -  Une victime du froid.  -  Un individu nommé Mathurin Lepelletier, âgé de 48 ans, journalier, sans domicile, paraissant être un vagabond, a été trouvé mourant dans l'un des fossés de la route. Plusieurs personnes le transportèrent dans une maison voisine, mais il mourait avant d'y être arrivé, succombant à une congestion occasionnée par le froid.  

 

Janvier 1903    -   Accident du travail.  -   Le 8 janvier, dans la soirée, un nommé Louis Dehoulle, 28 ans, ouvrier à la scierie de Saint-Ouen-le-Pin, près Cambremer, déjà amputé de la jambe gauche, a eu les doigts de la main gauche atteints par la scie circulaire. Le pouce, qui a disparu clans }a sciure, n'a pu être retrouvé, et le médius et l'index sont coupés également. Il a été transporté à l’hospice de Lisieux. (Source : Le Bonhomme Normand°

 

Octobre 1903  -   Vol de vaches.   -   On avait volé dans un herbage, à Litteau, près Balleroy, une vache appartenant à la dame Pannier, propriétaire à Bérigny.

L'animal a été retrouvé au marché de Villers-Bocage, où il avait été mis en vente par un cultivateur de Cormolain, qui l'avait lui-même acheté au marché de Saint-Lô.

— Une vache de 350 fr., appartenant au sieur Lesufleur, cultivateur à St-Ouen-le-Pin, près Cambremer, a été volée, la nuit, dans un herbage.

— A Saint-Contest, près Caen, on a volé une génisse de 3 ans, estimée 400 francs, appartenant à la dame veuve Viel, cultivatrice.

— Une vache de 350 francs a été volée, pendant la nuit, dans l'herbage du sieur Arsène Callouet, cultivateur à Friardel, près Orbec. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Bouilleurs de cru.   -   Au ministère des finances, on a décidé que, pour le Calvados, les propriétaires de 35 pommiers ou 20 poiriers et au-dessous bénéficieraient de l'amendement à la loi sur les bouilleurs de cru et seraient dispensés de toutes formalités. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1932   -   Encore un drame conjugal !   -   A St-Ouen-le-Pin, Mme Michel Canivet, 45 ans, née Maria Pelhaitre, a asséné de violents coups de bêche sur son mari pendant que celui-ci, le dos tourné, donnait la pâtée à de jeunes dindonneaux. Canivet réussit, en rampant, à gagner la porte du jardin et la femme, par peur des voisins, s'arrêta de frapper. M. André de Langenhagen, 28 ans, entendant les appels du malheureux, réussit à maîtriser l'horrible mégère qui, par deux fois, essaya de le blesser.

Interrogée par les gendarmes, elle a reconnu qu'elle voulait tuer son mari, et ne rien regretter. Elle a, d'ailleurs, un passé fort chargé. Très violente, surtout quand elle est ivre, c'est la troisième fois, depuis dix ans de mariage, qu'elle exerce de violents sévices sur son mari.

Elle a été écrouée à la maison d'arrêt de Pont-l'Évêque. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1946  -  Un cambriolage à St-Ouen-le-Pin.  -  Pendant la fête du pays, des malfaiteurs ont pénétré par effraction chez M. Roger Lecourt, épicier-débitant, et se sont emparés de 95 paquets de tabacs et d’une sommes de 6 500 fr. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1946  -  Procès-verbal a été dressé.  -   Contre Mme Henriette Lerebourg, cultivatrice à St-Ouen-le-Pin, pour transport illicite de 11 kilos de beurre.

Contre M. Hudère, à Garnetot, qui expédiait en gare de Mézidon un colis de 14 kilos de beurre destiné à un consommateur parisien. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Sur la route.   -   M. Roger Normand, cultivateur à Saint-Ouen-le-Pin, a signalé à la gendarmerie que, circulant à bicyclette en compagnie de Mlle Ben Malec, ils avaient été contraints l'un et l'autre, au lieu-dit « la Petite Vallée », de se jeter dans un fossé pour éviter un camion. Peu après, venant en sens inverse, le conducteur du même véhicule avait de nouveau si fortement appuyé vers eux que la machine de M. Normand à ce moment déposée sur la berne avait été écrasée.

Le chauffeur du camion a été identifié par la maréchaussée : il s'agirait d'un nommé René Delaunay de Courseulles. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Les « renards » avaient bon appétit.   -   Arrêtés ainsi que nous l'avons relaté la semaine dernière pour pillages de basses-courts et de clapiers, les frères Louis, Marcel, Léonard et Lucien Lorimé, domiciliés à Livarot et à Saint-Ouen-le-Pin, ont déchargé leur conscience par quelques aveux qui s'allongent encore la liste de leurs méfaits. C'est ainsi qu'ils ont reconnu avoir commis, ensemble ou séparément, les vols suivants :

Ceux d'une montre, prise à Mme veuve Lebreton à Montviette, de volailles chez M. Lavigne, cultivateur à Heurtevent ; de seize poules dérobées à M. André Motte à Biéville-en-Auge, quatorze poules à M. Blanchard, cultivateur à Saint-Loup-de-Fribois, six lapins, sept volailles à M. Champion, menuisier à Crèvecœur-en-Auge, deux oies à M. Leproux, cultivateur à Mesnil-Bacley, neuf poules et un coq au préjudice de M. Piquot au Pré d'Auge, huit lapins, deux poules à Mme veuve Cruyer, cultivatrice à Tortisambert. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -  Une croix bien gagnée.   -   La croix d’Officier de la Légion d'Honneur vient d'être décernée à M. Alphonse Lecoq, de Saint-Ouen-le-Pin, au titre de grande mutilé de la guerre 1914-18. Blessé une première fois en 1915 à Souchez, M. Lecoq le fut de nouveau, l'année suivante, à Verdun, alors qu'il appartenait au 36e Régiment d'Infanterie, très grièvement atteint, il dut être amputé de l'avant-bras gauche et partiellement de la main droite, il perdit également un œil.

Décoré de la Médaille Militaire 1916, il avait été fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1922. Nulle promotion n'était plus méritée que celle dont il vient d'être l'objet. (Source  : Le Bonhomme Libre) 

 

Février 1949   -   Encore des dupes des escrocs à la photo.   -   Décidément les filous dont nous avons dans nos précédents numéros signalé les « exploits » ont largement opéré dans le Calvados.

Aux plaintes déposé par des habitants des régions de Vire, de Villers-Bocage, de Livarot et Orbec, viennent de s'ajouter celles de M. Mauret-Levasseur de Saint-Aubin-sur-Algot, Gaston Granval et Daniel Dagorn, de Cambremer, et Dutheil de Saint-Ouen-le-Pin.

Ces derniers comme les autres victimes des escrocs ont versé une certaine somme pour l'achat d'un cadre et non jamais reçu l'objet. (Source  : Le Bonhomme Libre)

540    -    SAINT-OUEN-LE-PIN  (Calvados)   -   Le village

SAINT-OUEN-LE-PIN  (Calvados)  -   Château de Guizot (ancienne Abbaye du Val-Richer)

550  -  SAINT-OUEN-LE-PIN (Calvados)   -   L'Église

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