1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ST - PIERRE  s/ DIVES

Canton de Saint-Pierre-sur-Dives

Les habitants de la commune sont les Pétruviens, Pétruviennes

Juin 1876   -  Condamnation.  -  Quettier est, disent les mauvaises langues, un pochard de profession. 

La semaine dernière, il comparaissait encore pour ce fait devant la justice de paix de Saint-Pierre-sur-Dives. 

Et comme le juge lui reprochait ses habitudes d'intempérance :

— « J'vas vo dire, répondit Quettier, chest Turquetin qu'en est cause, y m'a arrachi toutes les dents de d'vant.…. D'pieux, je n'pis mangi que d'la mie, et pour la faire passi, faut ben que j'beuve…. Compernous..... »

 « Mangez de la bouillie, alors !... »

Quettier allait remercier le juge de paix de sa consultation, lorsque celui-ci y ajouta 5 fr. d'amende.

Le condamné rengaina son remerciement, trouvant que cette consultation judiciaire était encore plus chère que celle d'un médecin.

 

Novembre 1876   -  Un pays en peine…. de maire.  -  C'est de Saint-Pierre-sur-Dives qu'il s'agit. Qui remplacera M. Toutain ? c'est à qui en voudra et dit qu'il n'en veut pas. Mardi, le conseil municipal s'est réuni pour traiter 1a question. M. le sous-préfet de Lisieux était attendu, il n'est pas venu.

M. le sous-préfet vient cependant souvent du côté de Saint-Pierre, mais pas pour traiter de questions administratives, au contraire. Le conseil de Saint-Pierre s'est de nouveau réuni. Qu’a-t-il proposé ? Qui sera écharpé de M. Collas ou de M. Choppin ?  

 

Décembre 1876   -  Maire.  -  Par décret du président de la République est nommé : M. Jean-René Collas, comme maire à Saint-Pierre-sur-Dives.  

 

Juin 1877   -  Les orages.  -  Lundi, dans l'après-midi, un orage violent a éclate sur la ville et la plaine de Caen, des grêlons gros comme des noisettes qui été ramassés, les arbres à fruits et certaines plantes ont beaucoup souffert.

— A Saint-Contest, vers 5 heures et demie du soir, la foudre est tombée sur un corps de bâtiments à usage de grange, écurie et remise, appartenant à M. Bertaux. L'immeuble a été réduit en cendres.

— L'orage s'est fait aussi sentir sur l'arrondissement de Bayeux. Lundi, vers huit heures du soir, la foudre est tombée sur une ferme appartenant à M. de La Conté, et louée au sieur Baptiste Guillot, fermier. En un clin d’œil, la toiture a été embrasée dans toute la longueur du bâtiment qui a été entièrement détruit. Pertes, 40 000 fr., dont 40 000 fr. pour le mobilier. Assuré.

— Le même jour, à Pont-l'Evêque, après une matinée splendide, un violent orage a éclaté à trois heures après-midi, sur la vallée de la Calonne. La grêle et la pluie sont tombées avec  intensité. On a ramassé des grêlons pesant de 10 à 15 grammes.

— A Saint-Pierre-sur-Dives, les logettes du marché ont été renversées, un marronnier fort gros a été brisé à une hauteur de deux mètres par la violence du vent.

— Le lundi précédent, la foudre était tombée à Rapilly, canton de Falaise, sur une ferme appartenant à M de Magny. Une cheminée a été disloquée, on sera obligé de la reconstruire.  Ce qu'il y a eu de plus particulier, c'est que la commotion a passé sur deux autres fermes sans les atteindre, pour aller, à 300 mètres environ de la première, frapper un mouton qui se trouvait dans une pièce. On ne s'est aperçu que l'animal était tué que lorsqu'on l'a touché. Il était resté debout, dans l'altitude qu'il avait au moment où le fluide l'atteignit. La laine et la chair ne portaient nulle trace d'altération.

— L'orage de la soirée et de la nuit de lundi s'est fait peu sentir à Honfleur et aux environs, mais à la Rivière-Thibouville, deux maisons auraient été emportées par les eaux. 

 

Février 1878   -  Le crime de Saint-Pierre.  -  Une tentative d'assassinat a été commise cette semaine à Saint-Pierre-sur-Dives. Voici à propos de ce crime les renseignements que nous avons recueillis sur les lieux : Dans la nuit de samedi à dimanche, un malfaiteur s'est introduit avec escalade dans une maison, de la rue de Caen, occupée par les dames Duval et Marolles et par la veuve, Pouacre, connue sous le nom de tante Rose, âgée de 79 ans et infirme, après avoir forcé la porte de la chambre occupée par cette dernière, l'assassin s'est  jeté sur elle et, lui ayant coulé la main dans la bouche, l'a frappée avec acharnement. Mais cette vieille femme ayant pu crier, des voisins sont accourus l’individu s'est sauvé par le même chemin, sans être poursuivi.

En faisant le lit de la femme Pouacre on trouva dans la ruelle une casquette et une serpe qu'on a reconnues pour appartenir à un jardinier, cela fit rappeler aux gendarmes que lundi, jour du marché, ils avaient remarqué qu'un nommé Graffet, âgé de 25 ans, jardinier et marchand graines, qui a un étal le lundi sur la place, avait la figure grimée du côté gauche, ce qui se rapportait à la déposition de la femme Pouacre qui disait avoir griffé son agresseur à la figure. Alors les gendarmes se rendirent à Thiéville où demeure Graffet, ils ne trouvèrent que sa femme à qui ils montrèrent la serpe en lui disant : « Voilà ce que votre mari a perdu ». Après l'avoir regardée, elle s'écria : « C'est bien celle à Graffet ! » L'assassin a été arrêté, il a fait des aveux complets et a dit que, c'était à la dame Duval qu'il en voulait, sachant qu'elle avait 2 000 francs à placer et supposant qu'elle ne voudrait pas les lui prêter. C'est donc  par erreur qu'il s'est attaqué à la femme Pouacre. Graffet appartient à une honnête famille, il est marié et a deux enfants en bas àge. La veuve Pouacre n'a reçu que de légères contusions, elle va bien.

Au cours de la nuit suivante, le sieur Biguet, ouvrier horloger, rue du Bosq, à Saint-Pierre-sur-Dives, entendant du bruit dans son jardin, appela son père et se précautionna d'un couperet de boucher. Au moment où ils allaient saisir le rôdeur, celui-ci, après avoir éteint la lanterne, mordit le fils Biguet à la main, puis, favorisé par l'obscurité il put prendre la fuite.  Quelques instants auparavant, un individu, qui doit être le même, avait frappé à la porte d'une fille Marie Dô, en se servant du nom de Gustave, la fille lui répondit « d'aller au diable, » et n'ouvrit point. 

 

Décembre 1878   -  Neige et gelée.  -  La neige et la gelée qui ont fait leur apparition dans notre département retardent encore les nombreuses semailles en blé déjà retardées par les pluies. Sur certains points du département, il y a de vingt à trente centimètres de neige.

 

Janvier 1879   -  Un peu de lumière.  -  Plusieurs commerçants et industriels de Saint-Pierre-sur-Dives nous écrivent, pour nous prier de demander à l'administration municipale où en sont les choses, relativement à l'usine à gaz qu'on devait établir à Saint-Pierre, il serait temps que l'éclairage devienne un peu plus brillant, car à huit heures du soir on n’y voit plus goutte dans les rues.  

 

Avril 1879  -  Demande de subvention.  -  Le Conseil général, considérant que les demandes de subvention sur les fonds de l'État, pour travaux aux églises et aux presbytères, a été établi conformément à l'article 2 de la loi du 10 août 1871, en tenant compte de l'urgence de ces travaux, ainsi que des charges et des ressources des communes. Prie M. le Ministre de vouloir bien accorder aux communes les subventions demandées pour travaux aux églises et aux presbytères, à Saint-Pierre-sur-Dives, restauration de l'église (monument historique). Montant de la dépense 256 520, 86  fr. déficit : 1 794 fr. à déterminer.

 

Août 1880  -  Beau succès.  -  La Fanfare municipale de St-Pierre-sur-Dives vient de remporter, au concours international de Boulogne-sur-Seine, un très beau succès, sur 6 concurrents  elle a obtenu le 1er  prix de lecture à vue et le 2e  prix d'exécution. En plus, l'administration municipale de Boulogne lui a offert une médaille de vermeil grand module pour la remercier d'avoir contribué à l'éclat des fêtes en prêtant son concours pour la retraite aux flambeaux.  

 

Décembre 1880  -  Réforme utile.  -  On se plaint beaucoup à Saint-Pierre-sur-Dives du retard que les lettres mettent à arriver à leurs destinataires. Cela tient, parait-il, à ce que les noms des rues ne sont pas placardés et que les maisons n'ont pas de numéros. Voilà une réforme que nous signalons au conseil municipal et qu'il peut faire sans difficulté.  

 

Janvier 1881  -  Explosion.  -  Le deuxième jour qu'on recevait du gaz à Saint-Pierre-sur-Dives, une explosion a eu lieu chez M. Lemort, liquoriste. Les dégâts sont purement matériels et se bornent à la démolition du plâtre du plafond et de quelques bouteilles. Cet accident est attribué à une imprudence causée par le peu d'habitude que l'on a encore de ce genre d'éclairage.  

 

Février 1881  -  Les Maires pour rire.  -  A X... commune du canton de Saint-Pierre-sur-Dives, la nomination et l'installation du maire à eu lieu chez te maire lui-même, et c'est sa femme et ses demoiselles qui ont présidé la cérémonie. On le voit, dans cet heureux pays, les choses se passent en famille.  

 

Mars 1881  -  Une réforme utile.  -   Nous avons déjà demandé au conseil municipal de St-Pierre-sur-Dives de faire placarder les noms des rues et de mettre des numéros aux maisons. Cette réforme permettrait aux habitants de recevoir leurs lettres sans qu'elles soient décachetées parce que le facteur trompé par une similitude de noms, les a remises à d'autres personnes auxquelles elles n'étaient pas destinées. Les faits de ce genre sont nombreux et le conseil n'a qu'à vouloir pour y remédier.  

 

Juin 1881  -  Tremblement de terre.  -  On dit qu'une secousse de tremblement de terre s'est produite à Saint-Pierre-sur-Dives. Elle a duré quelques secondes à peine, et l'ébranlement était des plus sensibles.  

 

Juin 1881  -  Instruction et service militaire.  -  La Chambre des députés vient de repousser le projet de loi qui avait pour but de réduire à 3 ans la durée du service militaire. La loi  établissant l'enseignement primaire gratuit dans toutes les écoles publiques vient d'être promulguée et sera mise en vigueur à la rentrée prochaine. 

 

Juin 1881  -  Pèlerinages.  -  Mardi, huit cents pèlerins du canton de St-Pierre-sur-Dives sont arrivés à la Délivrande dans 17 wagons de la compagnie de l'Ouest, ils étaient conduits par l'abbé Heurtin, ancien curé de Courseulles, actuellement doyen de St-Pierre-sur-Dives.

 

Mars 1882  -  L’accident de St-Pierre-sur-Dives.  -  Dimanche matin, avant la messe, une fenêtre ogivale de l'église de Saint-Pierre-sur-Dives s'est effondrée sous l'action de l'ouragan. D'énormes pierres de taille sont tombées d'une hauteur de douze à quatorze mètres. Une heure plus tard cette catastrophe aurait fait de nombreuses victimes. On fait en ce moment dans une autre partie de l'église des réparations qui coûteront près de 60 000 fr. et on n'avait pas songé à celles qui étaient le plus nécessaires.  

 

Mai 1883  -  Plus de cachot. –  Le ministre de l'instruction publique vient d'adresser aux recteurs d'académie une circulaire, dans laquelle il les informe que l'usage du séquestre dans les lycées et collèges doit être abandonné partout.

 

Juin 1883  -  Le pétrole. –  La semaine dernière, à St-Pierre-sur-Dives, la dame Lecourt, aubergiste, 55 ans, était en train de nettoyer une lampe à pétrole allumée, lorsque, par un mouvement brusque, la flamme pénétrant dans l'intérieur de la lampe la fit éclater. Le pétrole enflammé se répandit sur les vêtements de la dame Lecourt et y mit le feu. Elle a succombé à ses blessures.  

 

Octobre 1884  -  Mort accidentelle.  -  Dimanche, le nommé Alcide Boutilly, 62 ans, journalier, a été trouvé mort dans un fossé bordant un chemin vicinal, à Saint-Pierre-sur-Dives. On suppose que cet homme s'est noyé étant ivre.

 

Mars 1886  -  Laïcisation.  -  Le Sénat a voté l'instruction; primaire obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé, les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices n'appartenant à aucune congrégation.

 

Avril 1886  -  Arrestation d’une bande de bohémiens.  -  Les gendarmes de Saint-Pierre-sur-Dives et de Mézidon ont mis en état d'arrestation une bande de bohémiens composée d'une trentaine de personnes, hommes, femmes et enfants. Ils se présentaient chez les habitants, demandaient des aliments et autres objets dont ils avaient  besoin, et menaçaient les  personnes qui refusaient de leur donner. Un d'entre eux s'était même vanté d'étrangler les gendarmes s'ils tentaient de l'arrêter. Il n'en a rien fait.

Une bande semblable a été expulsée du département de l'Orne.  

 

Mai 1887  -  La messe dans un jardin.  -  Grand bruit dans plusieurs communes du canton de St-Pierre-sur-Dives. Les curés prétendent que les bancs de l'église doivent être occupés par ceux-là seuls qui les ont loués et qu'il ne leur est pas permis d'y céder une place à une pauvre voisine pour lui faire économiser un sou. Depuis cette interdiction, une bonne femme qui est encore plus entêtée que le curé, et dont la maison est tout proche de l'église, à trouvé le moyen d'assister à la messe, sans rien payer. Elle y assiste dans son jardin.

 

Juin 1887  -  Carte postale.  -  A l'avenir seront punis d'un emprisonnement de 5 jours à 6 mois et de 16 à 3 000 fr., d'amende, ceux qui auront injurié ou diffamé par carte postale. 

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.

 

Juillet 1887  -  Un maire récalcitrant.  -  M. Luard, maire démissionnaire de St-Pierre-sur-Dives, faute de mieux, a été réélu par dix voix. On dit qu'après avoir accepté M. Luard a de nouveau démissionné.  

 

Janvier 1888  -  Misère et ivresse.  -  La femme Debière, 62 ans, demeurant rue du Bosq, à St-Pierre-sur-Dives, avec son mari, vieillard aveugle, tombait accidentellement dans le foyer de sa cheminée et se brûlait grièvement. Elle ne fut relevée que quelques heures plus tard dans un état lamentable, elle a succombé dans d'horribles  souffrances. Cette malheureuse, qui était assez misérable, avait des habitudes d'intempérance, on suppose qu'elle était en état d'ivresse au moment de l'accident.  

 

Mars 1888  -  Pauvre fou.  -  Le nommé Berson, 50 ans, de Saint-Pierre-sur-Dives, atteint d'aliénation mentale, se promenait depuis plusieurs jours aux abords de la mairie, menaçant les enfants d'un énorme gourdin dont il était armé, jeudi matin, il s'empara même d'un couteau à l'étal de la dame Robine, marchande de poisson, et le brandit contre des gamins. De plus, il avait dans ses poches une provision, de cailloux qu'il jetait dans les devantures des boutiques. Il a été arrêté et sera enfermé au Bon-Sauveur.  

 

Avril 1888  -  Épizootie.  -  En présence des cas de fièvre aphteuse, dite cocotte, qui se sont produits sur divers points du département, le préfet rappelle aux Maires, propriétaires, éleveurs et cultivateurs, les dispositions de la loi du 21 juillet 1881, qui oblige de faire au maire la déclaration de tout animal malade afin qu'il le fasse visiter, interdit la vente et le transport des animaux atteints le tout sous peine d'amende et de prison.

 

Avril 1888  -  Virement.  -  L’administration a eu a s'occuper de l’institutrice de Saint-Pierre-sur-Dives, à laquelle on reprochait de manger le pain qu'on lui donnait à distribuer aux enfants pauvres. Le fait a été reconnu inexact. Pendant qu'elle y était l'administration, aurait bien fait de s'assurer s'il en est de même du reproche fait à un secrétaire de mairie, d'un autre Saint-Pierre, accusé de payer ses dépenses d'agrément avec l'argent destiné aux fournitures de la mairie.  

 

Novembre 1888  -  Victime du travail.  -  Jeudi soir, vers cinq heures, dans l'église de Saint-Pierre-sur-Dives, le sieur Jacques Michaud, maçon, 53 ans, à Escures-sur-Favières, occupé aux travaux de restauration, est tombé d'un échafaudage de 6 mètres. Il s'est fait une blessure grave à la tête.  

 

Décembre 1888  -  Mauvaise farce.  -  La veille de Noël, à Saint-Pierre-sur-Dives, un mauvais plaisant a versé de l'encre violette dans les bénitiers de l'église, de sorte que, le lendemain matin, une belle tache violette au front signalait tous ceux qui étaient allés à la messe de minuit. Mais les gants, les voilettes des dames qui avaient pris cette singulière eau bénite, ont été perdus, et la police recherche l'auteur de cette mauvaise farce qui pourra la regretter s'il est découvert.

 

Juin 1889.   -   Le tremblement de terre du 30 Mai.   -   Saint-Pierre-sur-Dives, le 31 mai.

Hier soir jeudi, 30 mai, un phénomène assez rare dans nos contrées s'est produit vers neuf heures du soir. Un grondement souterrain assez semblable à un écho lointain du tonnerre, accompagné de fortes secousses de tremblement de terre, s'est fait entendre, dans la direction de l'Est à l'Ouest. Les oscillations du sol ont duré dix secondes environ.

Ce phénomène a occasionné une certaine panique, surtout dans les campagnes. Les maisons et meubles ont été fortement secoués, et les animaux eux-mêmes ont éprouvé une certaine frayeur.

Les communes de Saint-Pierre-sur-Dives, Thiéville, Percy, Magny-la-Campagne, Condé-sur-Ifs, etc..., ont particulièrement ressenti l'intensité des secousses de ce tremblement de terre. Il n'y a pas d'accidents graves à signaler. (l'Avenir du Calvados)

 

Septembre 1889.   -   Imprudence.   -   M Eugène Ballot, 77 ans, rentier à Saint-Pierre-sur-Dives, revenant d'une partie de chasse très échauffé, a vidé d'un seul trait une demi-bouteille de vin.

Presque aussitôt après, M. Ballot ressentait les premiers symptômes d'un mal qui l'a emporté en douze heures.

Le bruit a couru que c'était du choléra. ( Bonhomme Normand)

 

Mai 1890  -  Un maire en contravention.  -  La semaine dernière, le maire de Saint-Pierre-sur-Dives avait fait déposer dans la rue de l'Eau un tas de sable pour y être répandu. On le mit maladroitement au milieu de la rue et, le mardi soir à la nuit, une voiture conduite par le sieur Georges Malais vint le heurter. Elle fut renversée. Le sieur Malais fut gravement contusionné et son cheval a été mutilé. La municipalité de Saint-Pierre-sur-Dives aura à payer des dommages-intérêts à la victime de cet accident. Elle aurait même pu être poursuivie pour contravention.  

 

Novembre 1890  -  Grave accident.  -  Le sieur Hippolyte, conducteur d'omnibus à Saint-Pierre-sur-Dives, mis en retard par un voyageur et tenant d'autant plus à ne pas manquer le train qu'il était porteur du courrier de la poste, allait au galop, excitant son cheval du fouet et de la voix. Debout sur le siège, il frappait la pauvre bête à coups redoublés, car il venait d'entendre le train siffler, alors qu'il se trouvait encore à 400 mètres environ de la gare. 

Arrivé à un tournant de la route traversée par un ruisseau, la secousse imprimée au lourd véhicule fut si violente que le malheureux fut précipité à terre. On s'empressa autour de lui, et on le releva dans un état lamentable : une des roues de l'omnibus lui avait passé sur une cuisse qui était complètement broyée, plusieurs côtes étaient fracturées et roues de ces fractures avait fait une déchirure au poumon. Chose curieuse, le cheval ne s'arrêta pas au moment de l'accident, il continua sa course au galop et alla se ranger seul sur le quai de la gare. Courrier et voyageur purent prendre le train, ce dernier ne s'était même pas aperçu de la chute du conducteur.  

 

Janvier 1891  -  Les victimes du froid.  -  Le froid a été de plus en plus intense. De tous les côtés, on signale la mort de malheureux ayant succombé à des congestions déterminées par le froid. 

Il n'est pas de point en France, en Algérie, en Europe, même dans les pays chauds, où le froid ne se soit fait sentir. Les morts sont nombreux. Un soldat a été trouvé mort de froid dans sa guérite. Trois enfants, trois frères, sont morts de froid dans la forêt de Saint-Dié, en revenant du marché. 

Les désastres sont grands partout. Dans le Midi, on craint pour la récolte des oliviers. Dans notre région, tout est perdu : légumes, rosiers, arbres verts, tout est pourri ou brûlé. Dans certaines contrées, les bouts à fruit des poiriers sont gelés et tombent. Les pépiniéristes et les fleuristes ont fait des pertes inestimables. Même désolation pour les blés et surtout les colzas. 

A la suite de ces désastres, la société d'Horticulture du Calvados a décidé que l'exposition annoncée pour le mois d'avril n'aurait pas lieu.  

 

Janvier 1891  -  Un vagabond qui a tenu a être arrêté.  -  Auguste Chaillou, 23 ans, papetier à Anezé (Sarthe), se trouvant à St-Pierre-sur-Dives, sans ressources, demanda aux gendarmes de l'arrêter, ceux-ci refusèrent. Chaillou se mit à les insulter et à briser les vitres d'un réverbère sur la place de la mairie. Il fut enfin arrêté et a comparu devant le tribunal de Lisieux, qui l'a condamné à 13 mois de prison. Cet individu a déjà subi huit condamnations. 

 

Juin 1891  -  Les orages.  -  Les derniers orages ont occasionné de grands ravages dans notre contrée. Ces orages se sont fait sentir dans toute la France. A Limoges, les recolles ont été détruites par la grêle. 

— Près de Château-Thierry, une femme a été tuée par les grêlons. 

— C'était lundi la Saint-Médard, il a plu. En aurons-nous pour 40 jours ?

 

Juin 1891  -  Servantes et curés.  -  Plainte a été portée à la gendarmerie de Saint-Pierre-sur-Dives et au parquet par la servante d'un curé qui aurait eu à subir des coups et des mauvais traitements de la part de son maître et d'un autre prêtre invité à dîner au presbytère.  

 

Juin 1891  -  Dans un puits.  -  Vendredi, à Saint-Pierre-sur-Dives , le sieur Madelaine, dit l'Esprit, creusait un puits pour le compte du sieur Souef, dans un herbage en face l'auberge de celui-ci. 

Le matin, il avait fait partir une mine, et, le soir, vers trois heures, il crut pouvoir y descendre sans danger. Mais, quelques instants après, le sieur Dézeraux s'étant approché du puits entendit le malheureux qui râlait à moitié asphyxié. On alla chercher le sieur Lucas, dit la Loutre, celui-ci descendit dans le trou au risque d'y subir le même sort que le puisatier, et parvint à arracher ce malheureux à la mort.

 

Août 1891  -  L’immoralité.  -  A la suite d'une information ouverte par le parquet de Lisieux au sujet de sommes qui auraient disparu à la mort d'un individu de St-Pierre-sur-Dives, Une perquisition a été faite par le juge de paix d'Athis au domicile de la veuve Leclerc, 62 ans, journalière à Rouvrou, qui était au service de l'individu en question lors de son décès. La veuve Leclerc a été mise en état d'arrestation.  

 

Août 1891  -  Terrible malheur.  -  Mercredi, à Saint-Pierre-sur-Dives, le jeune Michel, 10 ans et demi, avait, en jouant, mis dans sa bouche un de ces petits baigneurs que les pâtissiers ont l'habitude d'enfermer dans leurs gâteaux le jour des Rois. Il l'avala subitement et le morceau de porcelaine s'engagea dans les voies respiratoires. On courut chercher un médecin, mais l'enfant expira au moment, on allait tenter de l'opérer.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1891  -  Une mère qui noie son enfant, et se pend.  -  Depuis quelques jours, les voisins de la veuve Clémence, 29 ans, habitant à St-Pierre-sur-Dives, remarquaient que cette femme avait  d'étranges allures et était soucieuse. Elle parlait de sa gène et disait qu'elle ne tenait pas à la vie. Lundi, à six heures du matin, elle sortait tenant par la main sa petite fille âgée de 9 ans. Elle rentrait seule vers 11 heures et se pendait dans une cave de sa maison. Lorsqu'on y pénétra, la veuve Clémence avait cessé de vivre. Dans une lettre, elle avait prévenu l'un de ses parents de son intention de se détruire ainsi que sa fille. 

En effet, le cadavre de l'enfant a été trouvé dans la Dives. On a constaté des meurtrissures au cou et à la figure indiquant que la pauvre petite avait résisté lorsque sa mère avait voulu la précipiter dans la rivière. Les vêtements de cette misérable étaient mouillés. Elle avait dû descendre le talus pour tenir la tète de l'enfant sous l'eau jusqu'à ce qu'elle ne donnât plus signe de vie.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

 Octobre 1891  -  Le drame de Saint-Pierre.  -  Voici de nouveaux renseignements sur le tragique événement qui a mis en émoi, la semaine dernière, le bourg de Saint-Pierre : 

Avant la mort de son mari, la dame Clémence tenait, avec celui-ci, une boutique de charcuterie, rue Pont-Mortain, près les halles, à Lisieux. Au décès de M. Clémence, qui laissait des affaires quelque peu embarrassées, la jeune veuve se retira à Montviette dans une ferme lui appartenant, et qu'elle fit valoir pendant quelque temps. L'année dernière, elle, louait cette ferme 1 800 fr. et laissait à son fermier un mobilier de 2 000 fr., laquelle somme devait lui être payée par annuités. 

Ses affaires terminées, Marie Clémence se retira à Saint-Pierre-sur-Dives. Depuis lors, elle vivait là très économiquement et très simplement, avec son père, M. Boissée, et sa fille, Marguerite. Cette dernière, âgée de 11 ans, fréquentait régulièrement l'école communale, et l'institutrice se montrait très satisfaite de ses progrès. En somme, tout semblait être pour le mieux dans le ménage de la veuve Clémence, et on ne sait pas encore au juste sous quelle fatale influence elle a pu agir. Il y avait bien un billet de complaisance de 230 fr., souscrit par elle, dont l'échéance était proche et le créancier inflexible. 

Lundi matin, vers 5 heures et demie, la femme Clémence éveilla sa petite fille et la fit s'habiller dans ses vêtements du dimanche, prétextant sans doute une promenade, et se dirigea vers la rivière. La malheureuse mère avait bien certainement l'intention de se noyer en même temps que sa fille, et il est hors de doute que, arrivée à l'endroit qu'elle jugea propice, elle prit sa fille à bras-le-corps, et se jeta dans l'eau avec elle, mais ne connaissant pas la rivière, au lieu de descendre plus bas, où l'eau atteint une profondeur de plusieurs mètres, et trompée par les apparences, elle tomba sur un fond de sable, dans 10 centimètres d'eau à peine. Il dut y avoir alors, entre la mère et l'enfant, une lutte terrible. En se débattant, la malheureuse petite, dont tout le corps porte des traces de cette lutte, griffa son bourreau au visage et l'horrible forcenée fut contrainte, pour maintenir sa fille au fond, d'appuyer sur elle de toutes ses forces et de la maintenir dans cette position jusqu'à ce que l'asphyxie survienne, soit environ 6 à 10 minutes. 

Par une sorte de fatalité, personne n'a entendu les cris de la petite martyre, et cette scène avait lieu à six heures du matin, à 200 mètres tout au plus d'une route où il passe, surtout le jour de marché, une foule de marchands et d'ouvriers. Rentrée chez elle, la femme Clémence changea, à l'exception de sa chemise, tous ses vêtements qui ruisselaient, puis fut se pendre dans sa cave, à l'aide d'une corde attachée au barreau d'une échelle. Il pouvait être environ 7 heures du matin.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1892  -  Injures et coups.  -   La semaine dernière, la gendarmerie de Saint-Pierre-sur-Dives a arrêté le sieur Octave Lecoeur, de Trun (Orne). Se trouvant en état d'ivresse, il  avait, dans la halle aux grains, maltraité sa mère, insulté le sieur Laine, agent de police, et battu le commissaire. Il a été écroué à Lisieux.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1892  -  Cavalcade.  -  La ville de St-Pierre-sur-Dives organise, pour le 24 avril, une cavalcade de bienfaisance qui comprendra, outre de nombreux cavaliers et piétons, six chars : char de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce, char des Enfants, char de la Musique, char de la France, char comique, char de bienfaisance. Prix d'inscription, 5 fr.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Tentative de déraillement.  -  Lundi soir, vers neuf heures, deux individus ont été vus plaçant un rail de huit mètres de long, en travers de la voie, sur la ligne de Caen au Mans, près de la gare de St-Pierre-sur-Dives. Le vol parait avoir été le mobile de cette tentative criminelle On sait, en effet, que c'est le lundi qu'a lieu le marché de Saint-Pierre-sur-Dives et que, par le tram que nous venons d'indiquer, un grand nombre de commerçants reviennent souvent avec des sommes importantes. On a vu deux individus prendre la fuite.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Quel est l’aîné ?  -  Deux frères jumeaux viennent de passer devant le conseil de révision à St-Pierre-sur-Dives. Lequel des deux devait bénéficier de la dispense accordée  par l'article 21 de la loi de 1889 à l'aîné de deux frères inscrits la même année sur les listes du recrutement ? Un de nos confrères croit savoir que le conseil, adoptant une opinion erronée quoique fort répandue, a considéré comme l'aîné celui qui est venu le dernier, par ce motif qu'il a été conçu le premier. Or, il est établi maintenant que deux jumeaux sont conçus au même instant. L'aîné est donc celui qui a vu le premier la lumière. On ne compte pas d'ailleurs l'âge d'un homme à partir de sa conception, mais à partir de sa naissance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Grande cavalcade.  -  Fête de bienfaisance. Grande cavalcade à St-Pierre-sur-Dives, le dimanche 24 avril. 5 chars, 200 personnages. A 8 heures, magnifique retraite aux flambeaux. A10 heures, dans la halle au beurre, grand bal paré et travesti. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1892  -  Le pour et le contre.  -  Dans une commune du canton de Saint-Pierre-sur-Dives, l'adjoint est en même temps président du conseil de fabrique et tous les marguilliers  sont en même temps conseillers municipaux. 0n croirait que ce cumul pourrait les embarrasser quand la fabrique et la commune sont en désaccord. Pas du tout, ils refusent comme conseillers municipaux ce qu'ils ont adopté comme fabriciens. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1892  -  Accident de voiture.  -  A Saint-Pierre-sur-Dives, un cheval attelé à une lourde voiture et stationnant dans la rue du Bosq s'est emporté à la vue d'un camion et est venu briser la devanture du magasin de nouveautés du sieur Thibault. Le cheval, qui était à moitié entré dans le magasin, a eu le poitrail et les jambes labourés de coupures par les morceaux de verre provenant de la glace, la montre a été brisée et plusieurs marchandises endommagées. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1892  -  32 ans de prison sur 69.  -  Jacques Delarue, actuellement détenu à Lisieux sous la prévention de complicité dans un vol au Pré-d'Auge, est sur le point de passer en cour d'assises.   

Interrogé par le juge d'instruction, Delarue s'est emporté, a traité le juge, le greffier et les gendarmes de brigands, d'assassins, etc…….

L'accusé déclare se nommer Jacques Delarue, marchand et propriétaire, à Saint-Pierre-sur-Dives. Ses injures, il en convient et en demande pardon. Delarue a 69 ans, il a fait 32 ans de prison. L'accusé est coutumier du délit d'outrages aux représentants de la loi, cette fois, grâce à son humilité, il s'en tire avec 6 mois de prison.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

Août 1892  -  Orages et foudre.  -  Un orage épouvantable s'est abattu sur la France vendredi et samedi. Après avoir fait de très sérieux dégâts dans la Manche, le fléau a atteint le Calvados et s'est étendu sur presque toute la France en faisant des victimes et en occasionnant des pertes immenses.

A Caen et dans l'arrondissement, rien de grave heureusement. A Villers-Bocage cependant, deux vaches appartenant au sieur Delaunay ont été foudroyées dans un herbage où elles étaient à pâturer.

A Authie, la foudre a tué un cheval dans un herbage. A Bayeux, elle est tombée dans les herbages de M. Langlois, boulevard de la Gare. A Bellefontaine, elle est tombée sur la maison inhabitée appartenant à Mme Duperron et connue sous le nom de « Maison hantée, ou « Maison du Diable ». Elle a démoli un tuyau de cheminée et fait deux brèches assez larges à la toiture.

A Sully, dans un herbage, une vache appartenant à M. Jacques Lefèvre, de Ranchy, a été tuée.

A Ver, la foudre est tombée chez le sieur Ponty, menuisier, mais n'a fait que des dégâts insignifiants. Personne n'a été attrapé sauf un ouvrier qui s'est plaint d'avoir reçu une commotion dans les reins. : A Crépon, la foudre est tombée sur un veau qu’elle à tué et sur une maison dont elle a abattu la cheminée.

A Vire, l'orage a été d'une violence inouïe. La foudre a tué deux personnes sur le champ de foire. Ce sont les sieurs Sourdeval fils, 20 ans, à Saint-Martin-de-Tallevende, et Lechevalier, 50 ans, cultivateur, demeurant à Pleines-Oeuvres, qui s'étaient retirés sous les marronniers. Une femme qui se trouvait près d'eux est tombée sans faire le moindre mouvement, et a été portée à l'hospice. Elle n'est pas morte, et la paralysie des jambes qu'on a crainte ne se produira pas. Elle sera quitte pour la peur. Plusieurs  bestiaux ont été foudroyés à Roullours, la foudre, a incendié la ferme du sieur Briard. Les pertes sont importantes, assuré. La foudre est tombée également à Neuville, à St-Germain-de-Tallevende, à St-Martin-de-Chaulieu où elle a tué des bestiaux. A Pont-Erembourg, elle a mis le feu à la filature Baron-Langlois, mais l'incendie a été rapidement éteint. Elle est tombée également dans un champ où elle a  brûlé des gerbes de seigle.

A Saint-Pierre-sur-Dives, la foudre est tombée par deux fois sur l'église, où elle a fait des dégâts considérables, découvrant une partie de la tour du milieu, crevassant les murs en nombreux endroits et endommageant la charpente et faisant de grands dégâts dans l'intérieur de l'église. MM. Lechoisne et Lecerf étaient montés sur la grosse tour, comme ils en descendaient, Un coup de tonnerre les renversa. M. Lechoisne se releva avec un bras endolori, M. Lecerf fut quelque temps avant de reprendre connaissance. Il n'a eu d'ailleurs aucun mal. Une religieuse qui priait a été renversée sans avoir aucun mal. La foudre est tombée également sur l'école des garçons et plusieurs habitations. Dans les environs, il y a eu des gerbes de blé de brûlées, sur la route de Crèvecoeur, les poteaux du téléphone de M. Lepetit ainsi que plusieurs peupliers ont été atteints et teillés. 

A Victot-Pontfol, le tonnerre est tombé sur une jument, que M. Marie venait de dételer, elle a été tuée net.

A Méry-Corbon, M. Semaison, l'éleveur bien connu, a eu un cheval de course, d'une très grande valeur, tué par la foudre dans un herbage.

A Coulibœuf, la foudre est tombée sur un poteau près de la gare et a interrompu les communications télégraphiques avec Falaise.

A Urville, la foudre est tombée sur le calvaire en contournant le fût de la croix, elle a détaché le Christ qui, est resté suspendu par un bras. Même commune, trois bestiaux ont été tués dans l'herbage de M. Macé.

Les campagnes sont dévastées et les récoltes entièrement perdues. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1893  -  Affreux accident.  -  Vendredi malin, à Saint-Pierre-sur-Dives, le nommé Berceron, 21 ans, homme d'équipe à la gare, marié depuis six mois, a été tamponné et renversé par une locomotive en traversant la voie. Il a eu les deux jambes et le bras droit broyés. Il a été transporté à l'hôtel-Dieu de Caen, où on lui a fait l'amputation des membres écrasés, son état est des plus graves. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1893  -  Coups de revolver.  -  Dans la nuit de mardi, rue de Falaise, à Saint-Pierre-sur-Dives, les sieurs Bisson et Harivel se sont pris de querelle au sujet d'une femme. Bisson, doué d'une force herculéenne, allait terrasser son adversaire quand celui-ci, tirant de sa poche un revolver, fit feu à deux reprises et atteignit Bisson au bas-ventre et au poignet. Harivel s'est lui-même constitué prisonnier. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1893  -  Actes de courage.  -  Samedi à St-Pierre-sur-Dives, le domestique du sieur Plumet, cafetier, était tombé sous sa voiture lourdement chargée et allait être écrasé quand le sieur Leprince, voyageur de commerce, se précipita sous la voiture et le sauva. 

— Samedi soir, le facteur Blanchard, du bureau de Vire, a été renversé sur la route de Caen, près la gare, par la voiture du sieur Mary à Ste-Marie-Laumont, et n'a dû de ne pas passer sous la roue qu'à la dame Bouvet, maîtresse d'hôtel, qui s'est portée vivement à son secours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  La rougeole.  -  Une épidémie de rougeole règne en ce moment dans notre région sur les enfants, et fait des victimes trop nombreuses. Ceci tient à ce que cette maladie est mal comprise. Les parents regardent la rougeole comme terminée quand l'éruption a disparu, ce qui est une grave erreur, car la convalescence surtout est à surveiller et à soigner. Les petits malades doivent garder scrupuleusement la chambre pendant un temps assez long après l’éruption. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  La rage.  -  Jeudi, la police de St-Pierre-sur-Dives a fait abattre le chien d'un cafetier qui présentait tous les symptômes de la rage. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1893  -  Empoisonnements et incendies.  -  Nous avons annoncé que des lettres de menaces avaient été adressées à M. Fulgence, Houyet grainetier, à M. David, cultivateur, et à plusieurs autres personnes de St-Pierre-sur-Dives. Chacun d'eux était menacé d'un incendie, de plus, on avait prédit à M. Houyet la mort, par empoisonnement, de ses bestiaux. 

Depuis, un commencement d'incendie, dû à la malveillance, s'est déclaré d'une façon singulière chez M. David. La semaine dernière, huit vaches appartenant à M. Houyet mouraient en cinq jours. Ces bêtes ont-elles été empoisonnées ? S'agit-il d'une épidémie ou simplement d'une maladie occasionnée par l'ingestion d'aliments nuisibles? C'est ce que l'avenir nous apprendra sans doute, car, les vétérinaires appelés n'ayant pas pu se prononcer sur ce premier examen, de nouvelles expériences vont être faites. 

Un accident est venu aussi se greffer sur cette histoire, déjà passablement mystérieuse. En allant tirer du cidre pour son repas, le gardien de M. Houyet aperçut dans l'étable une vache qui, à bout de longe, avait la tête engagée dans une des stalles, il s'empressa de la tirer de cette position, mais, aussitôt dégagée, la bête tomba raide morte, l'entraînant dans sa chute et lui broyant la cuisse. Ce gardien devait quitter le service de M. Houyet. Transporté à son domicile, il y a reçu les soins qu'exigeait son état. D'autres lettres de menaces ont encore été envoyées ces jours-ci, elles sont signées : La Terreur. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1893  -  Assassinat.  -  Un nommé Auguste Aubert, 31 ans, né à Flers, marchand de cirage ambulant, sans domicile, a été trouvé, mardi matin, assassiné, près du pont du chemin de fer de Saint-Pierre-sur-Dives.

De l'enquête, il résulte qu'Aubert a bu avec trois individus dans différents cafés de St-Pierre et qu'ils sont sortis vers 11 heures 1/2 du soir du café Rousseau, situé en face la gare de Saint-Pierre. A partir de ce moment, on ne sait plus ce qui s'est passé, mais on suppose qu'à la suite d'une querelle, Aubert aura été assommé par ses compagnons, et que ceux-ci l'ont abandonné sur la voie publique, après l'avoir traîné près du pont du chemin de fer où on l'a trouvé. 

Une femme Justine Lacour, qui tient auberge de ce côté, a entendu le bruit d'une rixe et des gémissements. Un individu qui a été avec Aubert et qui a disparu, est recherché. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1893  -  Coup suivis de mort.  -  L'autopsie du cadavre du malheureux Aubert, trouvé mort près de Saint-Pierre-sur-Dives, a démontré qu'aucun des coups reçus par Aubert, n'était en lui-même mortel, mais que la mort est survenue à la suite d'une congestion cérébrale aiguë occasionnée d'une part par la boisson, et de l'autre par les mauvais traitements subis. 

On sait aujourd'hui ce qui s'est passé : Mardi soir, vers minuit, Aubert qui était attablé dans un établissement de Donville avec trois ou quatre camarades, parmi lesquels le nommé Verrier, 23 ans, né à St-Germain-Langot, près Falaise, fut mis, dehors avec sa compagnie. Une discussion s'éleva, à la porte mène de l'établissement, entre les buveurs, et elle ne tarda pas à dégénérer en dispute. Aubert dut tirer un de ses sabots, soit pour se défendre ou pour cogner dans les volets de l'auberge, toujours est-il que c'est au moment qu'il était baissé que Verrier se jeta sur lui, le frappa avec la dernière brutalité, puis le traîna jusque sous le pont du chemin de fer, où on l'a trouvé mort le lendemain matin. 

Détail curieux : pendant que le parquet procédait aux constatations sous le pont du chemin de fer, Verrier était caché à une centaine de mètres plus loin, attiré comme tous les criminel par la curiosité. Il a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1893  -  Mari malheureux.  -  Le sieur Gasse, 38 ans, cafetier à St-Pierre-sur-Dives, était parti en voyage. Il rentra sans doute plus tôt que sa femme ne l'attendait, car il la trouva en compagnie d'un sieur Ernest Bisson, 32 ans, qui essaya de s'esquiver en apercevant le mari. Mais celui-ci se jeta sur Bisson, le secoua rudement et fut raconter ses malheurs à la gendarmerie, qui les consigna dans un procès-verbal. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Mort subite.  -  Un vieillard de 82 ans, Isidore François, admis à l'hospice de Saint-Pierre-sur-Dives, sortit vendredi matin pour garder des chèvres. À onze heures, on le trouvait mort dans la campagne. Il avait succombé à une congestion causée par le froid. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1893  -  Un forcené.  -  La semaine dernière, Louis Duval, dit Grandval, 32 ans, ouvrier tanneur à St-Pierre-sur-Dives, a, dans un accès de folie subite, frappé son père d'un coup de poing au visage. Après quoi, i] s'est enfermé dans la maison de celui-ci avec deux fusils chargés, menaçant de mort le premier qui entrerait. Le malheureux père a été obligé de passer la nuit dans un hôtel, et ce n'est que le lendemain que les gendarmes ont pénétré de force dans la maison et ont pu s'emparer du forcené. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1894  -  Noyés.  -  On a retiré de l'eau, à Pierrefitte, au lieu dit le Quai, le cadavre d'un étranger au pays, âgé de 45 ans environ, et portant à la base du nez une petite plaie. Cet inconnu avait un couteau, deux montres en argent, une tabatière en argent, deux porte-monnaie contenant 2 fr. 80, un mouchoir jaune rayé et marqué C. M. 

— Jeudi, à St-Pierre-sur-Dives, en allant chercher de l’eau dans la Dives, près le moulin de Carel, Mme Deshayes, 63 ans, est tombée dans la rivière où elle s'est noyée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1894  -  Accident de travail.  -  Ces jours-ci, à St-Pierre-sur-Dives, le sieur Tassilly, tanneur, 25 ans, a eu le bras pris dans l'engrenage d'un moulin à tan. Les chairs ont été déchirées et le bras a été mutilé.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1894  -  Pauvre vieille.  -  Rose Plessis, 68 ans, originaire de l'Eure et ne pouvant plus travailler, s'était échouée à l'hospice de St-Pierre-sur-Dives, qui ne pouvant s'en charger l'expédia à Lisieux où l'hospice l'a recueillie. Mais il ne peut la garder, ses ressources ne lui permettant pas de se charger de tous les infirmes qui passent. S'il la renvoie, que deviendra-t-elle ? La verra-t-on mourir de misère au coin d'une rue ? N'y a-t-il pas là une lacune déplorable dans l'organisation de l'assistance ? (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1894  -  Vandalisme.  -   Pendant les nuits de lundi et de mardi de la semaine dernière, des individus, à l'aide d'un marteau, ont brisé toutes les encoignures des moulures du socle du portail de l'église de St-Pierre-sur-Dives, qu'on restaure en ce moment. Espérons qu'on découvrira les auteurs de cet acte de vandalisme. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1894  -  Mouvement de la population.  -  D'un rapport inséré au Journal officiel, il résulte qu'il y a eu dans le Calvados en 1892, 8 616 naissances ; 10 672 décès ; 3 054 mariages et 89 divorces, excédent des décès, 2 056. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1894  -  Coups de feu.  -  Un certain bruit se faisait l'autre soir chez la femme Beaudain, à Saint-Pierre-sur-Dives, locataire du sieur Rousse, 65 ans, cafetier de son état. Celui-ci, furieux du bruit, s'arma d'un revolver et alla cogner à la porte de la voisine : « Ouvrez, ou j'enfonce la porte », La porte, s'ouvrit et le sieur Julien Liard, âgé de 25 ans, se montra, le jeune homme essuya deux coups de feu sans être atteint et s'enfuit à toutes jambes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1894  -  Le froid.  -   L'hiver nous est revenu brusquement cette semaine. Mardi matin le thermomètre marquait 4 degrés au-dessous de zéro et mercredi 6 degrés.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1894  -  Trop de Zèle.  -  La régie fait un peu trop parler d'elle en ce moment.

A Honfleur, accompagnée d'un commissaire, elle a fait une descente inopinée chez un propriétaire de la rue Bourdet, dénoncé, par une lettre anonyme, comme faisant la fraude. On ne trouve rien. Les perquisitionneurs se retirent vexés et en n'étant rien moins que polis pour le malheureux dont ils venaient de mettre la maison sens dessus dessous. 

Autre déboire : M. Lair, limonadier à Saint-Pierre-sur-Dives, a un locataire à Vieux-Pont. Il lui avait fait acheter, par un huissier, deux fûts d'eau-de-vie, en déduction de ce qui lui était dû. Un midi, deux employés de la régie, viennent prier M. Lair d'aller avec eux faire une petite-promenade du côté de sa maison de Vieux-Pont. 

On y trouve les deux fûts et la régie fait un procès parce que M. Lair n'a pas pu présenter le laissez passer dont il n’avait pas besoin, puisqu'il ne s'était encore livré. Avec ce système, on ne pourrait plus acheter d'eau-de-vie livrable dans trois mois sans se mettre en règle aussitôt l'achat. Tel n'a pas été heureusement l'opinion du tribunal de Lisieux. Il a trouvé que la régie poussait à un trop haut degré l'amour des procès et il a purement et simplement acquitté le limonadier. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Adultère.   -  Le commissaire de police de St-Pierre-sur-Dives s'est rendu vendredi matin, à 5 heures, chez le sieur Auguste Guérin, 22 ans, et l'a trouvé en compagnie de la femme Lemarchand, 38 ans, épouse d'Arthur Lemarchand, dit Trois-Pattes, demeurant actuellement à Bayeux. 

La tenue des deux personnages ne laissait aucun doute sur la n'attire de leurs relations, et procès-verbal a été dressé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Adultère.   -  Augustine Gavelot, femme Marchand, 38 ans, demeurant à Saint-Pierre-sur-Dives, trouvée en flagrant délit d'adultère avec Auguste Guérin, 22 ans, marié et père de famille, ont été condamnés chacun à deux mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1895  -  Le déplacement des marché.   -  Le conseil d'État vient de décider qu'en cas de déplacement d'un marché on doit réduire la contribution foncière imposée aux propriétaires du quartier où il était situé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Le record de l’entêtement.  -  Un habitant d'une commune de St-Pierre-sur-Dives a trouvé une place dans l'Orne, mais il a néanmoins conservé son domicile dans sa commune. Son fils est du tirage cette année. Le maire a refusé de l'inscrire sur la liste du contingent en disant qu'il doit tirer dans l’Orne. Le sous-préfet puis le préfet lui ont donné l'ordre de l'inscrire. Le maire a persisté dans son refus. Mais le jeune homme a été inscrit d'office. Voilà un maire qui peut se vanter, à bon droit, de détenir le record de l'entêtement. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1895  -  Meurtre et coups.  -  Le nommé Verrier qui était accusé du meurtre de la vieille demoiselle Bothelin, de St-Germain-Langot, sera sans doute mis hors de cause faute de preuves. Verrier, qui était accusé également du meurtre, survenu au cours d'une rixe, d'un individu trouvé un matin inanimé sur une route près de St-Pierre-sur-Dives, a eu à répondre devant la justice de l'inculpation de coups et blessures qui était maintenue contre lui pour cette seconde affaire.

Le parquet de Lisieux s'étant désisté, Verrier a comparu devant le tribunal de Falaise pour coups et blessures sur un sieur Aubert, marchand de cirage, dont le cadavre a été retrouvé sous le pont du chemin de fer de St-Pierre-sur-Dives, le 8 octobre 1893, où deux garnements de l'acabit de Verrier l'avaient aidé à traîner sa victime jusqu'à cet endroit. L'enquête a établi que le corps d'Aubert portait des traces de coups, mais l'autopsie a établi, qu'il n'était pas mort de la suite des coups et avait succombé à une congestion cérébrale dans un état d'alcoolisme aigu. 

Verrier avoue avoir frappé à coups de poing Aubert, qui lui avait donné un coup de sabot, mais c'est tout. Charles Verrier dit Tiger est âgé de 23 ans, depuis longtemps il est la terreur de Saint-Germain-Langot, dont les habitants n'ont pas osé indiquer son repaire lorsque les gendarmes vinrent pour l'arrêter. Il a été condamné à quatre mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1895  -  A propos de lait.  -  M. Lepetit, gros marchand de fromages à Saint-Pierre-sur-Dives, surveille de près le lait qu'on lui fournit. Aussi, voit-on souvent son nom inscrit sur le livre des plaignants. C'est ainsi qu'il a fait poursuivre la dame Couture, femme du chef de gare de Mesnil-Mauger, pour falsification de lait par écrémage. 

Un jour, M. Lepetit se fit escorter de deux amis, qui ont ainsi, joué sans s'en douter, le rôle des individus (surnommés pousse-Q) dont se servent les huissiers pour les assister dans leurs saisies. Le laits fut cacheté et porté au parquet de Lisieux, puis chez un pharmacien. Mais, à l'audience, le pharmacien est venu déclarer que la channe était mal cachetée, qu'on pouvait facilement, sans briser le cachet, retirer le lait et le remplacer par un autre. Après cette déclaration, le doute existant, la dame Couture a été renvoyée et M. Lepetit condamné  aux dépens. 

  A la dernière audience, de Caen, autre procès fait par M. Lepetit à la femme Léonide Heuzè, née Leroux, âgée de 64 ans, à Ouézy. Elle a en vain mis l'écrémage sur le compte de sa vache, qui est toujours « en cache ». Le tribunal l'a condamnée à 25 fr. d'amende avec Loi Bérenger et à l0fr. de dommages-intérêts. 

  M. Lepetit a encore un autre procès sur la planche, dans lequel le pot de chambre d'une bonne vieille femme de 90 ans... et son contenu... jouent les principaux rôles. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1895  -  Pot de chambre et pot de lait.  -  Nous avons dit que M. Lepetit, marchand de fromages à St-Pierre-sur-Dives, avait encore un procès de falsification de lait sur la planche. Il s'agit d'un sieur Leroux, cultivateur à Moult, accusé d'avoir mis plus de moitié d'eau dans le lait livré à M. Lepetit. 

« C'est vrai, a dit Leroux, mais vous conviendrez que si j'en avais mis, je n'en aurais pas mis autant. C'est la faute à ma grand'mère qui a 90 ans. Comme elle ne sait pas toujours ce qu'elle fait, au lieu de jeter les rinçures de son pot de chambre dans le seau, elle les a renversées dans la channe à lait... Voila la vérité » 

Ne pouvant pas poursuivre M. Leroux en correctionnelle, M. Lepetit l'avait cité au civil pour préjudice causé. L'affaire s'est arrangée avec 100 fr. donnés par Leroux à M. Lepetit. Il a eu tort, car son avocat n'aurait pas manqué de prouver qu'il n'y avait pas de préjudice causé, attendu que les amateurs de Livarot savent que pour faire avancer et marcher seul leur mets favori, on n'y met pas seulement les rinçures de pot de chambre, mais le contenu tout pur, paraît-il. (Source : Le Bonhomme Normand)   

 

Septembre 1895  -  Une femme qui l’a échappé belle.  -  La dame Dupont-Guillois, marchande de toile à la Ferté-Macé, descendait de wagon à St-Pierre-sur-Dives, lorsqu'elle crut s'apercevoir que son porte-monnaie lui manquait, elle pensa qu'il lui avait été volé par un des trois voyageurs qu'elle venait de quitter, et, au moment où elle remontait dans le compartiment pour réclamer son argent, le train se mettait en marche. 

La brave dame tomba à la renverse et un pan de sa robe resta accroché au deuxième marchepied. Voyant le danger, le chef de gare et le conducteur du train, firent des signaux qui furent heureusement aperçus du mécanicien, mais déjà M. Laflambe s'était précipité sur l'imprudente et l'avait dégagée en déchirant la robe d'un violent coup de pied. Elle avait été traînée l'espace d'une quarantaine de mètres sur la bordure du granit. Une fois le danger passé et le train parti, Mme Dupont, invitée à reprendre ses sens et à s'expliquer, a retrouvé dans une de ses poches le porte-monnaie dont elle attribuait la disparition à ses compagnons de route. Sans le mécanicien, qui a vu à temps les signaux et sans la présence d’esprit du  chef de gare, la dame Dupont aurait assurément payé de sa vie son imprudence. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1895  -  Vols d’animaux.  -  Le sieur Auguste Rousselin, demeurant à Sainte-Honorine-de-Ducy, a porté plainte au sujet d'un vol de deux chevaux, commis à son préjudice par un individu de Cahagnolles. 

— Une génisse, estimée 100 fr., a été volée à la femme Léa Marc, cultivatrice à Putot-en-Bessin. 

— Une vache de 300 fr. a été volée au sieur François Leriche, propriétaire à St-Pierre-sur-Dives. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1896  -  Attention.  -  Le ministre vient d'ordonner que les auteurs d'acte de cruauté ou de mauvais traitements excessifs envers les animaux, soient rigoureusement poursuivis, ainsi que les personnes qui se servant de chien pour faire traîner leurs camions. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Procédé pour sauver ses lapins.  -  Si vous voulez chasser les maraudeurs de vos clapiers, faites comme M. Gallet, demeurant à St-Pierre-sur-Dives, qui a fait annoncer  que le lapin qu'on lui avait volé avait été inoculé du virus rabique à l'institut Pasteur. Et comme la virus rabique ne peut être détruit par la cuisson de l'animal dont le sang en est imprégné, il peut en résulter que le voleur et sa famille qui ont mangé le lapin inoculé peuvent devenir tous enragés. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1896  -  Accident de chemin de fer.  -  Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers le matin, un train de marchandises allait de St-Pierre-sur-Dives à Mézidon avec une vitesse de 30 kilomètres à l'heure et se trouvait déjà à 1 800 mètres de la gare de St-Pierre-sur-Dives, quand une machine isolée, partie quelques instants après de cette dernière station et marchant à 50 kilomètres à l'heure, vint tamponner ce train et le lit dérailler. Le malheureux conducteur, un nommé Blossier, 37 ans, du dépôt du Mans, qui se trouvait dans le fourgon d'arrière, fut complètement broyé. Il était marié et avait une petite fille. 

Le personnel du train tamponné ne s'est pas immédiatement aperçu de l'accident. Ce n'est qu'une fois arrivé à Mézidon qu'on a constaté qu'il manquait trois wagons. Quant au mécanicien et au chauffeur de la machine, cause de la catastrophe, ils ont été violemment projetés sur la voie, à une dizaine de mètres, ils en ont été quittes pour la peur. Le mécanicien ne s'est d'abord rendu aucun compte de ce qui s'était passé. Aussitôt relevé, il est accouru à la gare de St-Pierre pour chercher du secours, disant qu'il venait de tamponner des wagons restés sur la voie. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1896  -  Incendies.  -  Dimanche, à Saint-Pierre-sur-Dives, le feu a détruit complètement des bâtiments dépendant de l'abbaye, appartenant à MM. Violette, Jaillard et Levavasseur. On parle de 50 000 fr. de pertes. Cause du sinistre inconnue. 

— Dimanche la nuit, près, la gare de Croisilles-Harcourt, le feu a détruit un bâtiment appartenant aux sieurs Jaillard et H. Robine. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1896  -  Conseil Général.  -   Comme il était facile de le prévoir, l'impôt sur le revenu n'a pas été bien accueilli par la presque totalité des conseils généraux. Celui du Calvados, à l'unanimité moins deux abstentions, celles de MM. Knell et Bunel, a émis le vœu que le projet du gouvernement soit repoussé. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1896  -  Cruelle stupidité.  -  Un cheval de 800 fr., appartenant à un cultivateur des environs, était mis à l'écurie dans un hôtel de Saint-Pierre-sur-Dives. Mal attaché, sans doute, l'animal en s'enlevant sur les pattes de derrière, retomba le ventre sur un piquet qui lui entra profondément dans le corps. Le garçon d'écurie, au lieu d'appeler un vétérinaire, conduisit le cheval, en cet état dans un pré. Pendant toute la journée, les nombreux passants, se rendant à la gare, ont pu voir la pauvre bête, errant dans le pré et traînant dans l'herbe ses boyaux, qui sortaient par une plaie béante. 

A la fin, dans les spasmes de l'agonie, l'animal s'est empêtré les pattes dans ses intestins et s'est arraché, en se débattant, jusqu'à l'estomac. Voilà un maître d'hôtel que nous ne recommandons pas à la société protectrice des animaux. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1896  -  Caresses interrompues.  -  L'autre dimanche, le nommé Seigneurie faisait, vers minuit, avec la femme Vaudin, une promenade sentimentale dans les fourrés de St-Pierre-sur-Dives. Tout à coup, de derrière un buisson, surgit le mari une trique à la main avec laquelle il leur caressa les côtes de si touchante façon que le malheureux Seigneurie resta sur place, privé de connaissance. Après cet exploit, Vaudin intima à sa femme l'ordre de le suivre, mais celle-ci se sauva. Quand son mari fut couché, elle revint auprès de Seigneurie, toujours inanimé, le traîna péniblement sous un hangar et lui prodigua ses soins toute la nuit, sans cela, il tournait de l’œil. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1896  -  Cadavre d’enfant dans les ordures.  -  Au mois de septembre, Augustine Lamy, veuve Blaise, 36 ans, accouchait seule dans un taudis, situé dans la venelle des Ruelles, à Saint-Pierre-sur-Dives. Elle déposait le cadavre dans un seau et le descendait dans un réduit où, chaque jour, on vidait les eaux sales.

Pendant qu'elle était à travailler, la veuve Blaise avait chargé une femme Lucas de garder ses enfants. L'idée lui prit de faire un peu de nettoyage dans la cave. Elle prit le seau et en jeta le contenu par-dessus une haie. Elle vit bien le cadavre, mais elle crut que c'était le corps d'un lapin crevé.

Ce fut un jardinier qui découvrit le petit cadavre dont une jambe seule était entière, le pied, aux trois quarts rongé, y attenait encore, le reste n'existait plus qu'à l'état de débris informes, mêlés à toutes sortes d'immondices. La veuve Blaise a été arrêtée, elle a soutenu, avec arrogance, que son enfant était venu mort et que c'était pour s'éviter des ennuis qu'elle l'avait jeté aux ordures. On dit que cette femme est aujourd'hui encore enceinte de trois à quatre mois. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1896  -  Infanticide.   -   Au mois de septembre, Augustine Lamy, veuve Blaise, 36 ans, accouchait seule dans un taudis, à St-Pierre-sur-Dives. Elle déposait le cadavre dans un seau recouvert de chiffons et le descendait dans une cave.

Il y resta jusqu'au mois de mai dernier. Dans le courant de ce mois, une femme Lucas, qui était venue habiter avec elle voulut nettoyer la cave. Elle prit le seau qui exhalait une odeur infecte et le vida au pied d'une haie, sans avoir examiné le contenu.

Le 27 mai, un jardinier découvrit les débris putréfiés du corps de l'enfant. L'enquête établit la culpabilité de la veuve Blaise qui fut arrêtée et finit par tout avouer. Elle avait déjà eu quatre enfants. Malgré une excellente plaidoirie de Me  Boissais, la femme Blaise a été condamnée à 5 ans de travaux forcés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Les suites de l’ivresse.   -   Mardi matin, le bruit se répandait à St-Pierre qu'un soldat de la garnison de Falaise, venu au passage du tsar, s'était noyé a Carel en regagnant son campement. Voici ce qui a donné, lieu à ce bruit :

Le nommé Turpin, un inutile bien connu à St-Pierre, s'était quelque peu piqué le nez dans la nuit de lundi à mardi. Il tomba à terre et se fit à la figure une égratignure par où le sang dut s'épancher assez abondamment. Voulant sans doute se laver le visage, il s'approcha du lavoir établi sur la Dives et tomba à la rivière.

On a retrouvé son cadavre le lendemain, tenant à la main le mouchoir qui lui avait servi à se laver. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Affaires de mœurs.   -   Julien Liard, 28 ans, garçon boulanger à Saint-Pierre-sur-Dives, attentat à la pudeur sans violences sur une petite fille de 8 ans, a été condamné à 6 ans de réclusion. Défenseur, Me  Engerand.

— Georges Lemarinier, 23 ans , journalier à Gouvix, attentat à la pudeur sans violences sur une enfant de moins de 12 ans 1/2, a été acquitté grâce à l'énergie de son défenseur, Me  Chéron, du barreau de Lisieux.

— Eugène Bouillon, 20 ans, né à Brettevilles-s/Odon, demeurant à St-Pierre-sur-Dives, était prévenu de viol sur une fillette de 14 ans. Malgré ses dénégations, il a été condamné à 10 ans de réclusion. Défenseur, Me  Engerand. . (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Tentative de suicide pour rire.  -  Le sieur Tasseau, à St-Pierre-sur-Dives, étant ivre l'autre dimanche, a voulu boire de l'eau et s'est jeté par deux fois dans la Dives d’où on l'a retiré. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1897  -  Noces d’or.  -  Les époux Lebourgeois, maîtres d'hôtel à St-Pierre-sur-Dives, viennent de célébrer, entourés de leurs enfants, le cinquantième anniversaire de leur mariage. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

 Septembre 1897  -  Une brute.  -  Le fils de 10 ans du sieur Jules Quesnot, boucher à Saint-Pierre-sur-Dives, avait été envoyé par son père porter une commission. En route, croisant une voiture, il reçut du conducteur un violent coup de fouet dont la lanière s'enroula autour de son cou, ce qui le fit tomber. Le pauvre enfant fut traîné quelques mètres et relevé la figure ensanglantée, portant au cou un  profond sillon rouge. Le gamin a-t-il fait ou dit quelque malice au conducteur ? On ne sait, mais ce dernier, qui n'a même pas essayé d'arrêter son cheval, est connu et il sera poursuivi. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1897  -  Encore des disparus.  -  Le sieur Arsène Allain, 38 ans, cultivateur à Campagnolles, près Vire, dont l'état mental laisse à désirer, a quitté son domicile,  emmenant avec lui une jument. Jusqu'à ce jour, les recherches pour le retrouver sont demeurées infructueuses. 

— On recherche le jeune Jules Déréac, 10 ans, qui a disparu de chez sa mère, à Epinay-sur-Odon. 

— Un garçon épicier, employé chez la darne Vaudra, épicière à Saint-Pierre-sur-Dives, avait été envoyé porter en voiture, du côté de Sassy, des fournitures chez différents clients de la région. Contrairement à son habitude, il n'est pas rentré le soir, et, depuis, on n'a pu avoir aucune nouvelle de lui, sauf qu'il a été rencontré sur la route en état d'ébriété. 

— Disparu également le jeune enfant de la dame Douchin, demeurant à Sallen. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1897  -  Retrouvés.  -  Charles Baille, garçon épicier, employé chez la dame Vaudru, épicière à Saint-Pierre-sur-Dives, dont nous avons annoncé la disparition dans notre dernier numéro, a été retrouvé à Paris, où il s'était offert un voyage. Il en est de même du jeune Emile Douchin, 8 ans, demeurant chez sa mère, à Sallen, rencontré vagabondant à Saint-Evremond-de-Bonfossé (Manche). (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1898  -  Voleur découvert.  -  Au mois de janvier 1897, un baril d'eau-de-vie d'une valeur de 182 fr. était volé, à Saint-Pierre-sur-Dives, au préjudice de la compagnie de l'Ouest. La gendarmerie, qui n'avait pas perdu l'affaire de vue, vient d'obtenir du nommé Louis Marie, 39 ans, journalier à Saint-Pierre-sur-Dives, l'aveu de ce vol. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1898  -  Un amateur de sicasse.  -  Le 31 janvier de l'année dernière, un fût d'eau-de-vie de 182 fr., sans compter 56 fr. de droits à la régie, était volé à la gare de St-Pierre-sur-Dives. On avait vainement recherché le voleur et on serait encore à le connaître si, tout récemment, le sieur Jouanne, journalier à St-Pierre-sur-Dives, n'était venu déclarer à la gendarmerie, avec preuves à l'appui, que le dégusteur de l'eau-de-vie n'était autre que Jules Marie, 39 ans, né à Mondeville, près Caen, et journalier à St-Pierres-sur-Dives. Marie, qui a mauvaise réputation et a déjà subi cinq condamnations, a été condamné à 1 an et 1 jour par le tribunal correctionnel de Lisieux. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1898  -  Les chevaux américains. -  L'importation des chevaux américains augmente sans cessé. Le syndicat agricole du Calvados fait signer une pétition demandant  que les chevaux étrangers soient frappés d'un droit de 200 fr. à leur entrée en France. Protéger l'élevage français c'est, effet, assurer le recrutement des chevaux de cavalerie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Les chevaux américains. -  Le pétitionnement contre l'importation des chevaux américains prend des proportions formidables dans notre région et dans toute la France. On comprend, en effet, partout, qu'il s'agit de sauver l'élevage français et d'assurer la défense nationale. 

Dans le Calvados, on espère avoir 40 000 signatures. La Chambre des députés s'étant prorogée à lundi prochain, les pétitions seront reçues au Syndicat agricole du Calvados, rue Auber, à Caen, jusqu'à dimanche prochain. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Fraudeur pincé. -  Les employés de la régie de Jort ont arrêté, la nuit, sur la route de St-Pierre-sur-Dives à Écouché, un chargement d'eau-de-vie de 600 litres. Fraudeur, cheval, voiture, tout est resté au pouvoir de la régie. Les objets saisis sont évalués à 2 000 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1898  -  Destruction des hannetons.  -  L'essaimage triennal des hannetons devant avoir lieu en 1898, un crédit de 1 500 fr. a été inscrit à cet effet au budget départemental. Le montant des primes sera de 0 fr. 10 par kilogramme de hannetons ramassés et détruits en présence des maires ou de leurs délégués, et le paiement en sera fait sur la production d'un certificat adressé à la préfecture. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Les chevaux américains.  -  Le Sénat a ratifié le vote de la Chambre relatif aux droits de douane dont seront frappés les chevaux étrangers. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Mutilation d’arbres.  -  Dix sapins de 15 à 30 centimètres de circonférence ont été coupés au sieur Gallot, de Saint-Pierre-sur-Dives, par Pourrit, journalier à Thiéville, et la veuve Maulin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Les pommes.    On n'est pas encore fixé sur la récolte des pommes et cependant des marchés importants se concluent déjà dans le pays d'Auge. 

A Saint-Pierre-sur-Dives, un millier d'hectolitres ont été achetés 2 fr. la barattée, à Livarot, elles se sont traitées à 2 fr. 15 et au-dessus. 

Un M. Charpentier, négociant à Maizières, on a retenu, dit-on, six cents vagons et il lui en faudra encore. En prévision d'une récolte qui ne donnera peut-être pas ce qu'on espère, le conseil municipal de Saint-Julien-le-Faucon réclame pour sa gare une voie spéciale avec plaque tournante pour faciliter et accélérer l'expédition des pommes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Vol d’un veau.       Sur le marché de Saint-Pierre-sur-Dives, on a volé un veau de 60 fr. au sieur Alexandre Dauphin, cultivateur à Saint-Gervais-les-Sablons (Orne)  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1898  -  A propos de beurre.     Sur une dénonciation adressée au parquet de Paris par un ancien employé, M. Lepetit, négociant en beurre à St-Pierre-sur-Dives, a été cité devant le tribunal de Lisieux sous l'inculpation de falsification de denrées alimentaires. Un mot bien gros pour la cause, car il ne s'agit que de l'introduction dans les beurres d'un produit inoffensif dit antiseptine destiné a assurer la conservation et l'arôme des beurres frais expédiés en Angleterre. Ce qui a motivé la poursuite c'est une expédition de beurre salé faite à Paris, et dans lequel les experts ont reconnu la présence du borate de soude dans la proportion d'un pour cent. Cette expédition a été ainsi expliquée à l'audience par un employé : « Nous avions reçu de Paris une commande de beurre salé à très bas prix. Une certaine quantité de beurre pour Londres n'ayant pas réussi, nous l'avons salé et expédié à Paris ».

Quant à M. Lepetit, il reconnaît avoir fait usage de conservant pour ses beurres destinés à l'exportation, ce qui d'ailleurs est d'un usage commercial constant et non défendu par la loi  de 1897 que l'on invoqué contre lui. 

Avec une très grande conviction et un vrai talent, Me  Le Comte, du barreau de Falaise, a combattu les prétentions du ministère public. M. Lepetit a été acquitté. Tant mieux. Une condamnation, si minime eût-elle été, aurait porté un coup désastreux à l'industrie beurrière normande. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1898  -  Toujours la question des beurres.   -   En acquittant M. Lepetit, marchand de beurre à Saint-Pierre-sur-Dives, poursuivi pour avoir mis trois millièmes de borate de soude, sans danger pour la santé, dans des beurres frais expédiés en Angleterre, le tribunal de Lisieux a jugé comme le tribunal de Vire, qui avait acquitté les frères Fortin, condamnés à Paris pour le même fait à 20 fr. d'amende. 

C'est la jurisprudence de la vallée d'Auge qui se joint à celle du Bocage pour triompher de la jurisprudence parisienne. Il serait à désirer que le procureur de la République  portât appel de la décision du tribunal de Lisieux, afin de faire sanctionner par la cour de Caen cette jurisprudence contraire à celle déjuges trop loin et trop hauts pour bien apprécier le véritable intérêt de cette question, si grave pour notre production beurrière. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1898  -  Brûlé vif.   -   Le sieur Arsène Royer, 56 ans, bourrelier à St-Pierre-sur-Dives, un peu souffrant, demanda à sa femme de lui monter du café. Celle-ci plaça, pour le faire chauffer, une lampe à esprit-de-vin sur la table de nuit, près d'une bougie allumée. L'alcool prit feu et la lampe éclata. Le sieur Royer, qui venait de se lever, reçut sur sa chemise de l'alcool en combustion. Il descendit dans la rue, appelant du secours. Mais déjà le malheureux était grièvement brûlé et, malgré les soins les plus empressés, il mourait, au bout de quelques heures, dans d'atroces souffrances. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1898  -  Suicides.   -   Le sieur Henri Sabine, 70 ans, sacristain à St-Pierre-sur-Dives, s'est noyé volontairement dans la Dives. Dans une lettre laissée sur sa table, le désespéré explique qu'il se donne la mort à cause d'une maladie qui le faisait cruellement souffrir et du chagrin que lui causait la perte de sa femme, morte il y a environ deux ans. 

  Le sieur Auguste Lahaye, 66 ans, journalier aux Loges, près Aunay-sur-Odon, s'est pendu dans un grenier à foin, près de son habitation. C'est la misère qui a déterminé le malheureux à se suicider. 

— La dame Rose Lair, veuve Ecolasse, 79 ans, de Bernesq, s'est pendue. La pauvre femme ne jouissait pas, dit-on, de toutes ses facultés. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1898  -  Morts subites.   -   En sortant de la gare de Villers-Bocage pour se rendre chez le docteur Chonneaux-Dubisson, le sieur Pierre Marie, 53 ans. cultivateur à Saint-Georges-d'Elle (Manche) s'est trouvé mal subitement et, malgré tous les soins, n'a pas tardé à expirer. Marie souffrait depuis longtemps déjà. 

  A St-Pierre-sur-Dives,le sieur Giot, tailleur, est tombé mort dans la rue. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Mordu par un chasseur.   -   Dimanche, près Saint-Pierre-sur-Dives, M. P.………, cultivateur à Morières, vit un chasseur entrer dans un champ de sarrasin à lui.  Il voulut le faire retirer, mais notre chasseur, furieux, se rua sur M. P….... et d'un seul coup de dent lui coupa le bout du nez, puis il le menaça d'un coup de fusil. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1899  -  Incendies.   -  A Cairon, dans 3 bâtiments aux époux Blouet à la veuve Quesnot et au sieur Varin. Pertes : 3 500 fr. Assurés.

— Dans la boutique du sieur Lepainteur, à St-Pierre-sur-Dives. Pertes : 500 fr.

— De 344 pins estimés 368 fr. au sieur de Courson, à Amblie.

— A Auquainville, d'un bâtiment appartenant au sieur Royer, à Lisieux, et occupé par le sieur Guibout, à Fervâques. Pertes pour le propriétaire, 2 000 fr., et pour le locataire, 700 fr. Assurés.

— Dans une cave renfermant des liquides inflammables au sieur Lengliné, à Saint-Pierre-sur-Dives. Pertes : plusieurs milliers de francs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Mauvaises raisons.   -   « Man mari n'me plaisait pu, v'là por qui que j'lai f...ichu en plan ». C'est ainsi que la femme Léontine Pillet, 31 ans, explique pourquoi elle a quitté son mari, âgé de 36 ans, journalier à Dives, pour suivre Émile Roulland, 29 ans, charron à St-Pierre-sur-Dives. 

La femme Pillet se présente devant le tribunal de Lisieux avec un marmot dans les bras qui ne ressemble pas du tout à son mari, mais elle en a deux autres qu'elle a eu la précaution, après sa fugue, de faire ramener à son époux par son amant. Les raisons de la femme Pillet et les détails de l'affaire n'étaient pas de nature à porter les juges à indulgence, aussi ont-ils condamné la femme Pillet à un mois de prison et son complice à quinze jours de la même peine. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Ou conduit l'abus d’alcool.  -  Le sieur Léonore Desfrièches, 56 ans, charcutier à Modères, arrondissement de Falaise, avait fait le marché de St-Pierre-sur-Dives, et la plupart de ses affaires s'étaient traitées au cabaret, c'est dire que, le soir venu, Desfrièches était plus qu'ému. 

Rencontrant une femme Joséphine Duval, 34 ans, qui paraissait en cherche d'un ami auquel elle pourrait être agréable, moyennant finances, Desfrièches la suivit sous un arbre et, en présence d'une fillette qui les regarda faire, il se passa des choses qui ont valu à ce fabricant de cochonnerie trois mois de prison, et à sa compagne quatre mois, plus 10 francs chacun. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1899  -  Les orages.   -   Nous avons eu une série d'orages cette semaine. Les dégâts sont nombreux partout. La tempête a été violente du coté de Veudœuvre-Jort  dans le Calvados. Le tonnerre, la grêle et le vent ont fait rage dans toute cette contrée sans discontinuer pendant trois heures.

La foudre a tué, à Falaise, six génisses appartenant au sieur Lemarchand ; à Saint-Pierre-sur-Dives, deux génissons appartenant au sieur Frémont ; à Orbec, une vache appartenant au sieur Catherine.

Il y a eu plusieurs accidents dans la Seine-Inférieure : à Oissel, c'est un jeune garçon de 10 ans, nommé Panier, qui a été foudroyé dans les champs ; à Tourville-la-Rivière, la foudre a tué une jeune fille dans son lit ; à Elbeuf, un aiguilleur du chemin de fer a reçu une forte commotion ; à Bolbec, un moissonneur Pierre Joutel, a été tué dans les champs par la foudre.

A Paris, l'orage a été très violent. La foudre est tombée sur la fabrique d'ouate pour pansements, de M. Jouaust, rue des Entrepreneurs, qui a été en partie détruite. Ce sinistre met de nombreux ouvriers sans ouvrage.

Un terrible ouragan s'est déchaîné sur Tours et les environs. Les dégâts sont importants. De nombreux arbres ont été arrachés.

Le train de Châteauroux à Tours a subi un retard de trois heures et demie, par suite d'un déraillement survenu à Esvres, où un poteau télégraphique, un fil et un arbre avaient été renversés sur la voie par l'orage. Il n'y a pas eu d'accidents de personnes.

Dans la commune d'Aguessac (Hérault), la foudre est tombée au domaine de la Merlerie et a tué 48 brebis.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Disparition.  -  Nos confrères de Lisieux annoncent la disparition de la dame veuve Aimable, marchande de beurres et œufs à Saint-Pierre-sur-Dives. Elle aurait quitté clandestinement son domicile ; on la dit partie à Jersey. Elle laisserait un passif qui n'atteindrait pas moins de 50 000 fr.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900 - Amours coupables. - Depuis le 1er janvier, la femme Alphonsine Céret, 32 ans, et Albert Marie, 28 ans, journalier à Saint-Pierre-sur-Dives, vivaient tranquillement ensemble, lorsque, il y a un mois, la gendarmerie se présenta, à six heures du matin, pour les pincer en flagrant délit d'adultère,

La chose fut d'autant plus facile que les coupables ne se levèrent même pas pour inviter les représentants de l'autorité à s'asseoir. La femme Céret est mère de sept jeunes enfants qu'elle a abandonnés pour aller vivre avec Marie. 

Le tribunal de Lisieux s'est montré sévère et a condamné les coupables à 3 mois chacun.

— Le tribunal de Pont-l'Evêque est plus coulant pour ces sortes de délits, car Célestin Taupin, 59 ans, et la femme Hortense Malcourant, 43 ans, surpris dans les mêmes conditions, à Saint-Lèger-Dubosq, n'ont été condamnés qu'à 100 francs d'amende chacun, et cependant la femme a été déjà condamnée une fois pour adultère. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Accidents.  -   Une tuile, en tombant dans la cour de l'hôtel de la Victoire, à Caen, a blessé assez gravement à la tête la domestique, âgée de 30 ans. 

— En jouant avec ses camarades d'atelier, le sieur Amand, ouvrier charron à St-Pierre-sur-Dives, est tombé sur la tête et s'est grièvement blessé. On l'a relevé sans connaissance dans un état très grave. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   Victimes de l’alcool.  -  Le sieur Amand Èvroult, 60 ans, ouvrier cordonnier à Pont-l'Èvêque, s'est pendu dans son logement.

Le désespéré, qui était un alcoolique invétéré, avait fréquemment manifesté son intention de mettre fin à ses jours.

— Après avoir abominablement bu, Jean Le Scaut, 31 ans, domestique à St-Pierre-sur-Dives, monta se coucher, il n'eut même pas la force de grimper dans son lit et tomba comme une masse sur le parquet, où on le trouva mort, victime d'une congestion due à son état d'ivresse.

— Charles David, 22 ans, soldat au 22e d'artillerie, en convalescence chez ses parents à Meulles, près Orbec, avait un penchant pour la boisson.

A la suite d'une remontrance que lui fit son père ces jours derniers, David, s'asseyant sur une chaise, se plaça sous la gorge le canon de son rusil et pressa la détente. Le malheureux tomba foudroyé.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Voleur d’église.  -    La semaine dernière, un malfaiteur s'est laissé enfermer, le soir, dans l'église de St-Pierre-sur-Dives.

Dans la nuit, il a brisé et vidé à son aise les troncs, qui pouvaient contenir une vingtaine de francs. Les armoires et les buffets de la sacristie ont été aussi forcées, mais aucun objet n'en a disparu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   La fièvre aphteuse.  -    Un maire du Calvados, dans le but d'arrêter la propagation de la cocotte, avait interdit la circulation des chats, le préfet de l'Orne veut interdire aux chiens de courser. (Source  : Le Bonhomme Normand)    

 

Août 1900   -   Voiture tombée à l’eau.  -   Le sieur Édouard Poret, boucher à Saint-Pierre-sur-Dives, passait en voiture sur le pont de la Dives, avec un homme de journée connu sous le nom de « Parisien », et d'un autre employé. Tout à coup, par suite d'un mouvement de recul du cheval, tout l'attelage fut précipité dans la rivière, profonde en cet endroit d'environ 70 centimètres. 

Le sieur Poret et l'employé purent se retirer sains et saufs, mais le « Parisien » eut un pied engagé dans l'un des barreaux de la voiture et resta suspendu la tête plongée dans la rivière. Il allait infailliblement périr sans l'intervention du sieur Blaise, ouvrier tanneur, qui se porta courageusement à son secours et fut, assez heureux pour le sauver. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Écrasés sous sa voiture.   -  Le sieur Jules Edet, employé chez un camionneur de Saint-Pierre-sur-Dives, était monté imprudemment sur une charretée de paille qu'il conduisait. Un choc le jeta par terre, sous une des roues qui lui écrasa la poitrine. Edet est mort sur le coup. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Rêves de jeunes filles.  -  Jusqu'à ce jour, les officiers ne pouvaient se marier qu'avec des femmes leur apportant 25 000 francs de dot. Maintenant, il leur est loisible d'épouser des jeunes filles n'ayant que leur vertu pour apanage. 

Depuis, les jeunesses pauvres ne rêvent que pantalons rouges, comme si nous étions encore au temps où les rois épousaient des bergères. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   A propos de beurre.  -  Grâce à son énergie et à sa fortune, M. Lepetit, marchand de beurre à St-Pierre-Sur-Dives, a fait définitivement juger que ce n'est pas un crime de mettre du borate dans le beurre frais pour le conserver. Depuis deux ans, M. Lepetit lutte, assisté de, Me Le Comte, avocat à Falaise. Acquitté par le tribunal de Lisieux, il était condamné par la cour de Caen. Sur pourvoi, la cour de cassation renvoya l'affaire devant la cour de Rennes qui a définitivement jugé comme le tribunal de Lisieux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

SAINT-PIERRE-sur-DIVES   -   La rue de Caen
SAINT-PIERRE-SUR-DIVES   -   La Rue de Lisieux
SAINT-PIERRE-SUR-DIVES  -  Place de l'Hôtel-de-Ville

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