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UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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ST - VIGOR - le - GRAND

Canton de Bayeux

Les habitants de la commune sont des Saint-Vigoriens, Saint-Vigoriennes


Mai 1876   -  Armée.  -  Le fusil Gras ou chassepot modifié vient d'être distribué à toutes les troupes du 3e corps. Contrairement à l'ancien fusil, celui-ci a le canon et les capucines bleu foncé. La batterie est en métal poli. Quant au fonctionnement, il est, à peu de chose près, le même que pour le chassepot, mais le fusil Gras est bien moins sujet à s'encrasser, et on sait que c'était là le défaut principal de l'arme dont se servaient depuis quelques années les troupes français.

 

Juin 1876   -  Une vilaine affaire.  -  Dimanche, vers 4 heures de l'après-midi, en la commune de Saint-Vigor-le-Grand, près le pont Trubert, M. Benjamin Valognes, fondé de pouvoirs du receveur particulier des finances de Bayeux, se trouvant dans le jardin de son habitation, entendit le sieur Vechery, qui occupe en face la ferme de la famille Robin, crier après son petit domestique. Il sort aussitôt de chez lui pour se rendre chez Vechery. Il trouve celui-ci dans sa cour, dans un grand état de fureur et tenant à la main  un mors de bride. M. Valognes va à sa rencontre pour le calmer, mais Vechery lui assène sur la tête des coups répétés de ce mors. Le sang jaillit en abondance et aux cris  de M. Valognes, une femme qui se trouvait chez lui et des voisins accoururent aussitôt et parvinrent à le délivrer des mains de son féroce agresseur. M. le docteur Aubraye  prévenu aussitôt, s'empressa d'accourir pour donner ses soins à M. Valognes, tandis que la gendarmerie s'empara de Vechery et le mit à la disposition de M. le Procureur de la République, qui a commencé aussitôt l'instruction de cette affaire. Les blessures de M. Valognes sont peu graves.  

 

Décembre 1876   -  Accident.  -  Dimanche matin, le nommé Prosper, domestique chez M. Bouchard, propriétaire à St-Vigor-le-Grand, près Bayeux, était monté par obligeance dans le clocher de l'église, pour graisser, le mouvement de la cloche. C'était l'heure de sonner la messe, Prosper avait recommandé au sacristain de ne pas mettre la cloche en branle avant de l'avertir. Celui-ci comprit il mal la recommandation de Prosper, c’est ce qu'il y a lieu de supposer, toujours est-il qu'il tira la corde sans prévenir le malheureux domestique. La cloche  vint atteindre celui-ci à l'oreille et la lui sépara presque de la tête. On espère que l'accident n'aura pas de suite fâcheuse pour la victime.

 

Juillet 1878   -  Excellente mesure.  -  Le Ministre vient d'interdire dans les écoles communales les quêtes qui s'y font habituellement sous divers prétextes religieux ou autres. Pendant qu'il y était, le Ministre aurait bien fait d'interdire aussi les souscriptions ouvertes dans certaines écoles pour offrir soit à l'instituteur, soit au curé, un cadeau à l'occasion de leur fête ou anniversaire. 

 

Août 1878   -  Les dangers du bain.  -  Un bien malheureux accident est venu dimanche attrister la population d'Arromanches. Le sieur Defoy, couvreur à St-Vigor, prenait un bain entre Arromanches et Fresney, à peine avait-il fait quelques pas dans la mer, qu'il disparut tout, d'un coup en poussant un cri. Plusieurs personnes étant accourues, se précipitèrent pour le secourir, mais leurs efforts furent inutiles, le cadavre de Defoy ne put être retrouvé qu'après une demi-heure de recherches. On juge de la douleur de sa pauvre femme, restée avec sa petite fille sur le bord du rivage, elle poussait des cris déchirants, dans son désespoir, elle voulait se jeter à la mer pour retrouver son mari. On dut employer la force pour la retenir. Le corps de Defoy a été rapporté à Saint-Vigor et son inhumation a eu lieu mardi dans l'église de cette paroisse.

 

Avril 1879  -  Écoles de filles, répartition de secours.  - Le Conseil, conformément au rapport de M. le Préfet, répartit une somme de 2 500 fr. à prendre sur le crédit de 5 000 fr. inscrit au budget de 1879, pour établissement et entretien d'écoles de filles.  Saint-Vigor-Ie-Grand, 889 habitants, Mme Lenormand, 20 élèves payantes, 50 gratuites ; 400 fr. de traitement en 1878 ; indemnité personnelle accordée 35 fr. Insuffisance de ressources.

 

Novembre 1880  -  Est-ce un suicide ?  -  Mercredi, vers les cinq heures du soir, à Saint-Vigor-le-Grand, des passants ont retiré d'une mare située aux environs du lieu dit la Foire-Toussaint, le cadavre d'un homme âgé d’une soixantaine d'années, que l'on reconnut pour être le sieur Victor Niard, natif de Putot-en-Bessin, domicilié depuis quelques semaines seulement à Bayeux, rue St-Exupère. La mort remontait à une heure ou deux. Etait-elle accidentelle ou ce malheureux avait-il volontairement abrégé sa vie ? 

On l'ignore. Niard depuis longtemps déjà luttait contre la souffrance, et sa fin n'a point surpris ceux qui connaissaient le dérangement de ses facultés intellectuelles. Il était veuf et sans enfants.  

 

Mai 1881  -  Découverte d’un cadavre.  -  Le 15, le cadavre d'un homme a été trouvé dans la rivière d'Aure, derrière le moulin de la Fosse, sur le territoire de St-Vigor-le-Grand. Il a été reconnu que le noyé était un sieur Célestin Enault, domestique chez M. Le Villain, cultivateur à Saint-Vigor. Huit jours auparavant, il avait demandé  l'autorisation de s'absenter pour aller à Bayeux, depuis on ne l'avait plus revu. On ne sait s'il faut attribuer cette mort à un accident ou à un suicide.  

 

Janvier 1882  -  Un berger qui tape dur.  -  Dernièrement, le nommé Catherine, berger à St-Vigor-le-Grand, rencontrant le sieur Alfred James, Berger à Vaux-sur-Seulles, l'aborda et sans autre explication, lui porta un coup de bâton sur la tête, puis s'enfuit aussitôt.  

 

Mai 1882  -  Du danger de frapper les chevaux.  -  Lundi, à Bayeux, un cultivateur du hameau de Pouligny, commune de St-Vigor-le-Grand, le nommé Louis Le Villain, en passant au doué d'Olivet, a Bellefontaine, a eu la mauvaise idée de frapper le cheval, qu'il conduisait. L'animal, s'étant retourné, lui a envoyé en pleine figure un coup de pied, qui l'a renversé. On espère que ses blessures n'auront pas de suites graves.  

 

Septembre 1885  -  L’orage.  -  L'orage de la nuit de mercredi à jeudi a causé plusieurs accidents dans notre région. A Bayeux, route de Port, la foudre est tombée d'abord sur le milieu de la voie, entre deux voitures venant en sens inverse, les deux chevaux se sont arrêtés subitement. La foudre est également tombée à St-Vigor-le-Grand sur un orme, situé près l'église. A Sully, un cheval et une génisse ont été tués dans un herbage. A St-Sulpice, trois arbres ont été brisés.

A l'Hôtellerie, près Lisieux, un bâtiment a été détruit par la foudre avec tout le matériel qu'il contenait, appartenaient aux sieurs Alphonse Lefèvre, de la Chapelle-Gautier, et Hippolyte Petit, boucher à l'Hôtellerie.

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.

 

Juillet 1887  -  La sécheresse.  -  Si le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse prolongée,  les légumes et les fruits ont soif. D'autre part, les vers rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer. On demande un peu d'eau.

 

Octobre 1887  -  Rébellion.  -  Lundi, un vagabond que le sieur Lefauconnier, garde champêtre à St-Vigor-le-Grand, arrêtait, a fait une résistance désespérée. Dans la lutte, un revolver dont le garde champêtre était porteur partit inopinément et le vagabond, fut atteint à la hanche par le projectile. Sa blessure est légère, il a été reconnu pour un nommé Beudel, Breton  d'origine, déjà condamné à quatre mois de prison pour rébellion envers le garde champêtre de Maisons, près Bayeux.  

 

Avril 1890  -  Bestiaux foudroyés.  -  L'orage qui a éclaté sur le Calvados, la semaine dernière, a particulièrement atteint l'arrondissement de Bayeux. A Saint-Vigor-le-Grand, quatre vaches, appartenant au sieur Élie, ont été foudroyées et trois hommes ont été renversés, mais n'ont pas eu de mal. Une chaîne en fer a été coupée en deux par le fluide. Il y a  quelques semaines, M. Élie avait perdu deux autres vaches qui lui furent volées et n'ont pu être retrouvées.   (source le Bonhomme Normand) 

 

Août 1890  -  Les voleurs de vaches.  -   Les nommés Louis Jacqueline, âgé de 54 ans, sans domicile, a été condamné à deux ans de prison, et la femme Estement, aussi sans domicile, à 5 ans, pour vol de vaches au sieur Elie, cultivateur à St-Vigor-le-Grand.  (source le Bonhomme Normand)  

   

Septembre 1890  -  Charivari.  -  La semaine dernière, pendant plusieurs jours un charivari en règle a eu lieu à St-Vigor-le-Grand, à propos du mariage d'une divorcée. La gendarmerie a dû intervenir pendant plusieurs soirs pour dissipés les rassemblements et faire cesser le tapage. Des arrestations ont eu lieu. Les nommés Eugène Leconte, Gustave Leconte, Hamel, Mottelay, Benoist, fille Le Collant, Louis François, ont été condamnés à 11 fr. d'amende chacun, Ernest Leconte, Thérin, Eugène Sabine, Louis Guérin, chacun à 1 jour, Paris, à 2 jours de prison.  (source le Bonhomme Normand)    

 

Juillet 1892  -  Les victimes du travail.  -  Le 15 juin,, le sieur Eugène Marie, dit Leligois, couvreur à Saint-Vigor-le-Grand, qui travaillait à la ferme de M. de Gomicourt, à Agy, est tombé du toit. Dans sa chute il a entraîné sa jatte de mortier et sa tête a porté sur le crochet adapté à la jatte pour l'accrocher à l'échelle. Il a eu le crâne fendu. Leligois, qui n'était âgé que de 65 ans, est mort, après huit jours de cruelles souffrances.  (source le Bonhomme Normand)      

 

Juillet 1892  -  Loueries et escroqueries.  -  A celle de Noyers, on a pu compter 8 000 personnes, dont 1 400 domestiques.

Comme toujours, de nombreuses escroqueries sont commises dans les loueries. Les serviteurs après avoir reçu le denier à Dieu ne se présentent pas au jour indiqué. Beaucoup de  maîtres ne se plaignent pas, d'autres se rendent à la gendarmerie et ils font bien. C'est ainsi que M. Pierre Périer, cultivateur à Castillon, a porté plainte contre la nommée Arthémise Heute, à laquelle il a versé 11 fr. de vin ; M. Michel Gilles, cultivateur à Agy, contre Jeanne Marie. qui à dit être de Formigny, et à laquelle il a remis 12 fr. ; M. Jacques Fauvel, cultivateur à Agy, contre Jules James, qui a dit être du Vernay, et qui a reçu 5 fr. ; Eugène Gibert, cultivateur à Saint-Vigor-le-Grand, contre Charles Marie, qui a reçu 3 fr. (source le Bonhomme Normand) 

  

Août 1893  -  Cour d'assises du Calvados.   -  Vol qualifié.  -   Léon Sabine, 18 ans, ouvrier boulanger, et Alphonse Leteillier, 39 ans, journalier à Bayeux, ont commis à St-Vigor-le-Grand, au préjudice des époux Catherine, un vol de 210 fr. Sabine, 3 ans de prison ; Leteillier, dont les antécédents sont déplorables, 5 ans de travaux forcés et la relégation. (source le Bonhomme Normand)  

 

Août 1895  -  Triste lendemain de noces.  -   Lundi l'après-midi, le sieur Philippine, cultivateur à Saint-Vigor-le-Grand, se rendait à Arromanches avec sa petite-fille, mariée le matin même, son gendre, et plusieurs autres personnes. Au tournant du chemin qui conduit de l'église St-Vigor à la route de Sommervieu, la voiture versa. Le marié, le sieur Ducoudray, de Lingèvres, a de graves contusions au bras, sa sœur a un bras cassé, le sieur Onfroy, père de la mariée, est blessé à la tête, quant à la mariée, elle vomissait le sang et on craint des lésions internes. (source le Bonhomme Normand)  

 

Août 1895  -  Incendies.  -   Un incendie a éclaté dans une ferme appartenant au sieur Rattier, de St-Vigor-le-Grand, et exploitée par le sieur Lefrançois dit Rivière, un feu de cheminée, incomplètement éteint le matin, à coups de fusil, avait attaqué une poutre, et s'était ainsi communiqué à la toiture. Pertes, 1 500 fr. 

— A St-Jean-de-Livet, un incendie dont la cause est inconnue a détruit un bâtiment non habité, appartenant au sieur Pierre Duchesne. Perte, 3 300 fr. (source le Bonhomme  Normand)  

 

Novembre 1895  -  Accident de voiture.  -  Le sieur Jean Fouquet, 47 ans, cantonnier à Meuvaines, revenait de Bayeux en charrette avec son fils, à la petite côte qui précède le calvaire de Saint-Vigor-le-Grand, le cheval s’emballa. M. Fouquet essaya de sauter et tomba si malheureusement qu'il se cassa la colonne vertébrale. La mort fut instantanée. Fouquet  laisse un fils et une petite fille de 6 ans. (source le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1895  -  Un bolide.  -  Lundi soir, vers neuf heures, les nombreuses personnes qui se trouvaient sur le champ de foire, à Bayeux, ont pu apercevoir une boule de feu, paraissant assez grosse, qui est passée au-dessus de cette ville, dans la direction du Sud au Nord, et s'est éteinte au bout de quelques instants. (source le Bonhomme Normand)  

 

Février 1896  -  Les voleurs de vaches.  -  La semaine dernière, la veuve Doucet, d'Ecots, s'apercevait qu'on lui avait volé une vache. Son frère se rendit à la foire des Cendres, à Lisieux, et reconnut la vache dans une bande amenée par le sieur Diet, de Cormeilles, qui déclara l'avoir achetée en chemin, à Saint-Germain-de-Livet. Il donna le signalement du vendeur et, à la suite de l'enquête, on arrêta le nommé Delaunay, 26 ans, d'Ecots. 

— Un veau de 300 fr., appartenant au sieur Armand Gassion, a été volé mardi dans un herbage à Saint-Vigor-le-Grand. 

— Une vache de 450 francs a été volée au sieur Jules Drouet, cultivateur à Coquainvilliers. (source le Bonhomme Normand)  

 

Février 1896  -  Respect au règlement .  -  Plusieurs personnes ont été bousculées cette semaine dans les rues de Caen, par des bicyclistes qui n'avaient pas la sonnette réglementaire. Espérons qu'on fera désormais observer le règlement qui les oblige à l'avoir. (source le Bonhomme Normand)  

 

Février 1897  -  Imprudence.  -  Le sieur Bunel, abattant des arbres à St-Vigor-le-Grand, voulut, pour aller plus vite, employer la poudre. Mais il ne fut pas assez prudent, car l'explosion le blessa cruellement. (source le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1897  -  Accidents de voiture.  -  La dame Richard, épicière à Sommervieu, s'en retournait de Bayeux chez elle, lorsqu'à Saint-Vigor-le-Grand, au tournant de la route, sa voiture a été heurtée par celle du sieur Chàtel, aubergiste, qui venait à fond de train et en sens inverse. La dame Richard a été jetée violemment sur le sol et s'est blessée, gravement à la tête. 

— Deux accidents de voiture se sont produits à Caen, rue St-Pierre. Dans le premier, la dame Bourdon, bouchère à la Maladrerie, s'est fait de légères contusions à la tête. Dans le second, les époux Gosselin, propriétaires à Bretteville-sur-Odon, et leur bonne ont été projetés sur le sol et en seront quittes pour quelques jours de repos. (source le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1897  -  Méchanceté stupide.  -  Un triste sire, Camille Derocquancourt, trop connu sur le Pont, à Bayeux, a coupé la queue, au ras du tronc, à 9 chevaux, dans la plaine de Saint-Vigor-le-Grand. Six appartiennent au sieur Hélie, à Saint-Vigor-le-Grand, deux au sieur Messang, et un au sieur James, à Esqnay-sur-Seulles. La perte est très grave pour les propriétaires de ces animaux. (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1897  -  Crimes de bestialité.  -   Nous avons annoncé dans notre dernier numéro l'arrestation d'un individu pour crime de bestialité commis sur une chèvre appartenant au sieur Moulin, marchand de moules à Bayeux. C'est un nommé Albert Fleury, 39 ans, couvreur à Saint-Vigor-le-Grand, on le dit coutumier de ces faits. C'est donc une maladie, à Bayeux, car, il y a quelques années, on surprenait avec une chienne de chasse un individu dans une belle position et qui s'expatria pour éviter les poursuites qui l'attendaient. (source le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1898  -  Les femmes témoins dans les Postes.  -  La nouvelle loi sur les femmes témoins, vient de recevoir une utile application dans les postes. Les femmes pourront être témoins dans les opérations de la caisse d'épargne postale, pour les remboursements ne dépassant pas 150 fr., ainsi que pour les mandats postaux. Toutefois, le mari et la femme ne pourront être témoins pour la même quittance. (source le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1898  -  Médecins peu allants.  -  Qu'il est donc difficile pour une pauvre femme en mal d'enfant d'obtenir l'assistance de certains médecins. La semaine dernière,  la dame Biolay, demeurant à Saint-Vigor-le-Grand, près Bayeux, se trouvait sur le point d'accoucher. Son médecin habituel était parti au loin pour raisons de famille. On va  chercher un autre médecin, il fait répondre qu'il ne s'occupe pas d'accouchements. Un troisième, réclamé, ne se dérange pas.

Ce n'était cependant pas la besogne qui les poussait, car, dans l'après-midi, trois de ces messieurs passaient devant la demeure de l'accouchée, en voiture, fusil et chien entre les jambes, pour aller à un rendez-vous de chasse. 

Heureusement qu'une sage-femme, dont le mari était cependant très malade, consentit à se déranger, sans cela l'enfant fût venu au monde comme il aurait pu. Car aucune voisine ne voulait assister l'accouchée par crainte d'être condamnée pour accouchement illégal, comme cela est arrivé à plusieurs reprises. (source le Bonhomme Normand)  

Juillet 1898  -  Fillette blessée par une glace.     Une fillette de St-Vigor-le-Grand, arrêtée devant le magasin du sieur l'homme, à Bayeux, ou le feu s'est déclaré la semaine dernière, a été atteinte à la tête par un morceau d'une glace qui s'est détaché tout à coup. La blessure eût pu être mortelle, car l'enfant a été atteinte près de la tempe. (source le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Mesures sanitaires.     L'entrée du bétail espagnol et portugais est interdite en France à cause de la fièvre aphteuse. 

— M. le préfet du Calvados vient, de prendre un arrêté relatif aux mesures à prendre pour l'introduction et la mise en vente, dans le Calvados, des moutons destinés à la boucherie et provenant de départements affectés de fièvre aphteuse ou de clavelée. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1898  -  Accident de voiture.    Mme Sergent. 86 ans, propriétaire à Monceaux, près Bayeux, se rendait en voiture à Arromanches, avec M. et Mme Coerg, ses petits-enfants, quand, au haut de la petite cote débouchant sur la plaine de St-Vigor, le cheval, pris de peur, s'emballa soudain. Dans la course folle de l'animal, la voiture heurta si violemment un tas de pierres que M. Goerg fut précipité sur le sol, se blessant grièvement aux genoux. Mme Sergent et sa petite-fille, se voyant en danger, sautèrent de la voiture. Mme Sergent s'est fracturé une jambe, Mme Goerg n’a que de légères contusions. (source le Bonhomme Normand)  

 

Février 1899  -  Écrasé sous sa voiture.   -   On a découvert sur la route, prés l'église Saint-Sulpice, à St-Vigor-le-Grand, pres Bayeux, le cadavre du sieur Léon Victor, dit Pic, 31 ans, meunier à Vaucelles. 

On suppose que Pic, qui conduisait, la nuit, une voiture chargée de sacs de blé, sur lesquels il devait être assis, est tombé et qu'une des roues du véhicule lui aura passé sur  le corps. Pic est marié et père d'un enfant âgé de six mois. (source le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1899  -  Les Saints de glace.  Le souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable, il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines contrées, les pousses printanières.

Espérons que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons les 11, 12 et 13 mai. (source le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1899  -  Jument tuée par un taureau.   -    Samedi, une jument d'une valeur de 200 fr., appartenant à M. d'Arthenay, négociant à Bayeux, se trouvait en liberté dans un herbage à Saint-Vigor-le-Grand.

Elle passa dans un herbage voisin, où se trouvait un taureau qui lui porta un violent coup de corne dans le poitrail. La jument, perdant son sang en abondance, parcourut une soixantaine de mètres et s'abattit sur l'herbe, où elle expira. Cette affaire amènera un procès. (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Outrages publics à la pudeur.   -   Les gendarmes de Bayeux ont surpris en flagrant délit d'outrage public à la pudeur, dans un fossé, à Saint-Vigor-le-Grand, où ils demeurent, les nommés Victor Greffin, 33 ans, journalier, et la veuve Désirée Lamer, 44 ans.

— Procès-verbal a été dresse pour outrage public à la pudeur au sieur Bannier, 67 ans, journalier à Livarot.  (source le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1900   -   Découverte d’un cadavre.  -  Le cadavre à moitié déshabillé du sieur François Grandmougin, 50 ans, domestique chez son frère, à Longues, a été trouvé  lundi matin sur la route de Courseulles, à St-Vigor-le-Grand.

Le visage étant ensanglanté, on crut d'abord à un crime, mais l'enquête ouverte par la gendarmerie de Bayeux a établi que, dans la soirée de dimanche, Grandmougin, qui était sujet à des troubles cérébraux, se trouvait chez le sieur Lemoine, cultivateur à St-Sulpice, où il se livra à des extravagances qui lui valurent d’être mis à la porte.

Il dut errer quelque temps puis gagner la grand'route où il a succombé à une congestion occasionnée par le froid.

Si Grandmougin avait le visage ensanglanté, c'est que par suite d'un faux pas il était tombé la tête la première dans un tas de bourrées. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   Petites et grosses bêtes.  -   L'un de nos lecteurs, nous fait une juste observation. Partout, on interdit les courses de taureaux avec mise à mort de la bête. Dans les départements de l'Ouest, on tolère sous le nom de « tir aux coqs,» le massacre de malheureuses volailles attachées par la patte a un piquet.

Pourquoi plutôt protéger les taureaux que les poules. Est-ce parce que ce sont de plus grosses bêtes ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Un enfant brûlé vif.  -  Les époux Delande, cultivateurs à Saint-Vigor-le-Grand, s'étaient rendus au marché de Bayeux, laissant à la maison leurs trois enfants dont l'aînée, une fillette de 11 ans, devait veiller sur les deux autres.

En rentrant chez eux, ils trouvèrent leur petit garçon, 2 ans ½, tombé dans la cheminée, le côté droit entièrement brûlé et ne donnant plus signe de vie. Malgré tous les soins qui lui ont été prodigués, le pauvre bébé est mort après d'horribles souffrances. (Source : Le Bonhomme Normand)  

Scènes de la Vie Normande

Servantes faisant le beurre

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