1er Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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THAON

Canton de Creully

Les habitants de la commune sont des Thaonnais, Thaonnaises

Janvier 1833    -    Acte de vandalisme à Than.   -    La veille du jour de l'an, le drapeau tricolore placé sur le clocher de l'église de Than, qui est éloignée des habitations, a été abattu à coups de fusils. On se doute bien que cet exploit, attribué aux carlistes du canton, n'a eu pour témoin que les ombres d'une nuit d'hiver, à l'exemple de leurs frères de la Vendée, ces messieurs craignent l'éclat du grand jour.

Quoi qu'il en soit, il y a lieu de penser que le voile dont se couvrent les coupables ne les dérobera pas longtemps à l'action de la justice. (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   L'orage désastreux de jeudi de l'autre semaine paraît s'être étendu à la plus grande partie du département. On nous écrit de l'arrondissement de Pont-l’Évêque qu'il a éclaté avec une violence inouïe à Trouville, Villerville , Barneville, Pennedepie et Honfleur.

A quatre heures du soir, il a fallu allumer de la lumière. Le tonnerre grondait continuellement, et il est tombé, au lieu de grêle, des glaçons de près de quatre centimètres. Il y a une quantité de carreaux brisés.

Si, malheureusement, cela fût venu huit jours plus tôt, toutes les récoltes de ce pays-là auraient été perdues. On assure que le point de départ de la trombe paraît être la commune de Subles, près Bayeux.

A Thaon, canton de Creully, on a recueilli des glaçons de six centimètres carrés.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Malgré le retour d'un temps favorable, qui avait permis depuis quelques l'enlèvement des dernières récoltes, nous n'en avons pas fini avec les orages. Dimanche, par une lourde température, un pluie torrentielle a tombé sur notre ville depuis 9 heures du matin jusqu' à 2 heures de l'après-midi. Le tonnerre se faisait entendre au loin et l'orage a dû s'étendre sur une partie de notre littoral.

Heureusement que, dans toute notre contrée, les derniers blés sont rentrés, et que ce temps déplorable n'aura guères contrarié que les parties de mer et de chasse.

(source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1856   -   Calculs d'un genre nouveau.  -   Depuis plusieurs mois, la commune de Thaon et les paroisses circonvoisines étaient mises en grand émoi par deux femmes de la même famille   l’une âgée de 25 ans, l’autre de 16  ans, —  qui éprouvaient à chaque instant, des crises dans lesquelles elles se débattaient et poussaient des cris de douleur assourdissants. Elles retrouvaient seulement un peu de calme après avoir rendu ou après qu’on leur avait fait rendre des calculs… Ces pierres, d’abord d’un petit volume, allaient toujours en grossissant au point que, dans ces derniers quinze jours, les deux femmes prétendaient en avoir rendu du poids de huit cents grammes — de véritables moëlons. — la collection s’élève à plus de 6 kilogrammes. — Des croix, des H, des J et d'antres lettres symboliques étaient gravés sur ces cailloux…. C’était merveilleux…..

Un jeune médecin qui donnait des soins aux deux femmes, ne croyant pas que la perversité humaine pût aller jusqu'à feindre une pareille infirmité, avait, dans le principe, été dupe de cette comédie, mais, voyant que les calculs étaient inépuisables et augmentaient journellement de volume, il eût des doutes, et il invoqua les lumières d’un de ses confrères de la ville de Caen.

M. le docteur Maheut, professeur à notre École de Médecine, conduit, l’un des jours de la semaine dernière, auprès de ces femmes   qui ont conservé toutes les apparences de la plus belle santé   leur déclara que leurs prétendus calculs étaient des cailloux ramassés dans le chemin, et leur reprocha vivement l’indigne jonglerie dont elles s’étaient rendues coupables.

Cette déclaration si nette, ces reproches si bien mérités, qui allaient mettre fin au miracle, soulevèrent une véritable tempête dans le village. Il paraît que, la justice goûtant peu cette... plaisanterie d’un nouveau genre, a ordonné une perquisition qui a amené la saisie, dans la maison d’une des soi-disant malades, d’une grosse pierre qui fournissait les soi-disant calculs.

Ces femmes sont aujourd’hui à l’hôpital et la maladie de la pierre est passée.

L’autorité civile et religieuse, M. le curé et M. le maire de Thaon sont venus en aide, à la science et l’opinion publique, trop longtemps égarée, considère et qualifie enfin, comme elles méritent de l’être, les ignobles manœuvres que nous venons de signaler. L’effervescence est calmée. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1859   -  Un abominable forfait.   -   Vendredi dernier, un double attentat a été commis sur une jeune fille, à l'aide de violences, dans un petit bois dépendant de la commune de Thaon, canton de Creully. Les auteurs de cet abominable forfait sont restés inconnus. Voici leur signalement.

Premier. — Trente à trente-cinq ans, taille moyenne, cheveux et sourcils noirs, menton rond, moustache noire, vêtu d'un pantalon noir, d'une blouse de toile, et coiffé d'une casquette plate en drap noir.

Deuxième. — Âgé de trente-cinq à quarante ans, taille un peu grande, forte corpulence, cheveux et sourcils châtains, vêtu d'un pantalon noir, d'un paletot gris, d'une casquette grise.

Les malfaiteurs ont laissé sur les lieux une petite canne en jonc qui a été saisie. La justice informe. (Moniteur du Calvados.)

 

Octobre 1860   -  Un incendie.   -   Samedi dernier, vers 6 heures 3/4 du matin, un incendie se déclarait dans la grange du sieur Bayeux (Pierre-Emmanuel), cultivateur à Thaon. Aussitôt l'alarme fut donnée, et, grâce à l'activité avec laquelle les secours furent apportés par les habitants et par la compagnie de pompiers de Creully, qui était accourue sur le lieu du sinistre, en moins de deux heures on était, complètement maître du feu qui menaçait déjà d'envahir les habitations voisines.

Toute la charpente et la couverture en tuiles de la grange, 100 gerbes de blé, 650 gerbes d'orge et 250 bottes de foin, le tout d'une valeur d'environ 1 050 fr., ont été la proie des flammes. Rien n'était assuré. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1860   -  On lit dans le Journal d'Agriculture Pratique.   -  Le mois de septembre, avec ses pluies continuelles, n'a pas apporté d'amélioration à l'état des récoltes. On est plus en retard que jamais dans les travaux de la saison, les labours préparatoires pour les semailles d'automne sont à peine commencées, et beaucoup de champs portent encore des récoltes qui, dans les années ordinaires, sont rentrées du 1er au 15 septembre.

Les avoines ont été maltraitées par la pluie, elles donneront toutefois un produit passable en grains.

Les vendanges occupent en ce moment tous les bras dans les pays vignobles. On aura pas de vin de bonne qualité, mais le rendement se rapprochera assez de celui d'une année moyenne. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1860   -  Rectification.   -   M. le maire de Thaon nous fait connaître que l'incendie qui a éclaté, le 29 septembre dernier, au domicile du sieur Bayeux, cultivateur de cette commune, et dont nous avons rendu compte dans notre numéro du 2 courant, a été éteint par la compagnie de sapeurs-pompiers de Thaon, et non par celle de Creully. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1862   -   Le tirage au sort.   -   Hier a commencé simultanément, dans tous les chefs-lieux de canton, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1861 nés en 1841, pour la formation du contingent annuel. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1862   -   Une rixe.   -  Une scène des plus fâcheuses se produisait mardi dernier, dans la commune de Thaon, entre le sieur Ozerit, marchand, demeurant à Caen, et le sieur Herment de cette commune.

A la suite d'une réclamation faite par le sieur Ozerit, ce dernier aurait été frappé par son débiteur de plusieurs coups de pied dans l'abdomen, qui mettent aujourd'hui ses jours en péril. La justice informe. ( l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1862   -   Les suites d’une rixe.   -   Le malheureux Ozerit, victime de la brutalité du nommé Herment, dont nous avons parlé dans notre numéro de samedi, est mort hier des suites de ses blessures. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1867   -   Une visite.   -   M. le comte de Quast, inspecteur général des monuments du royaume de Prusse, a passé près d'une semaine dans le Calvados.

Il a visité successivement Falaise, Saint-Pierre-sur-Dives et plusieurs églises rurales de la contrée. À Caen, il a vu avec le plus grand intérêt nos églises de l'Abbaye, de la Trinité et de Saint-Pierre, et dans l'arrondissement celles de Bernières, Langrune, Thaon, etc..., les châteaux de Lasson et de Fontaine-Henry. Enfin, à Bayeux, M. Lambert lui a fait voir la cloche de Fontenailles, la Tapisserie et la cathédrale.  

 

Janvier 1870   -   Fait divers.   -  Le 26 janvier, vers 3 heures du soir, en a trouvé noyé dans un fossé bordant la route de grande communication n° 42, territoire de la commune de Thaon, le cadavre du nommé Jacques Robert, âgé de 67 ans, tisserant. Cette mort, reconnue accidentelle, remontait à environ deux jours.  

 

Juillet 1874   -   Le réchauffement climatique.   -  La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.

 

Juillet 1874   -   La comète.   -  Selon les prévisions des astronomes, la comète découverte par M. Coggia, de Marseille, le 17 avril dernier, n'aura tout son éclat que vers le 15 juillet, mais actuellement, grâce à la pureté momentanée de l'atmosphère, elle brille merveilleusement chaque soir, au-dessous de l'étoile polaire, comme une étoile de troisième grandeur. Sa traînée est très apparente à l’œil nu.

 

Octobre 1874   -   Éclipse.   -  Le 10, il y aura une éclipse partielle de soleil, visible dans le Calvados.

 

Octobre 1874   -   Infanticide.   -  Le 5 octobre, le sieur Édouard Robert, journalier à Thaon, canton de Creully, a trouvé dans le grenier de la maison dont il est locataire, quelques petits ossements. On a reconnu que ces débris étaient les restes d'un enfant nouveau-né, qui avait probablement été tué et caché dans ce grenier. La mort paraît remonter à 5 ans.  

 

Novembre 1877   -  Profanation.  -  Dans la nuit de jeudi à vendredi, un fait odieux s'est produit au cimetière de la commune de Thaon, canton de Creully. La sépulture de la famille Bayeux et Lecourtois a été violée par des inconnus qui ont détruit, à l'aide de pinces, une chapelle de quatre mètres de superficie et de trois mètres cinquante de hauteur. La porte, la couverture, l'autel et sa garniture étaient jetés pèle mêle avec d'autres débris dans le caveau. Les pierres, en tombant, ont détruit un mètre environ de la maçonnerie qui recouvre un cercueil inhumé depuis deux ans. Ce cercueil n'a pas été atteint. Les auteurs de cet acte inqualifiable ont eu, croyons-nous, la vengeance pour mobile.

 

Mars 1879   -  Explosion d’une machine à battre.  -  Samedi matin, vers sept heures et demie, un incendie considérable a éclaté à Thaon, canton de Creully, dans la ferme appartenant à Mme Dursus de Courcy, et exploitée par M. Vivien. Au moment où ce dernier allait commencer à faire battre ses récoltes, la machine à vapeur fixe, installée en dehors de la ferme, fit explosion, projetant le foyer allumé dans les granges pleines et couvertes en chaume. 

L'alarme fut aussitôt donnée et les habitants avec la pompe accoururent sur le lieu du sinistre. Bientôt arrivèrent également cinq pompes des communes voisines. Les secours furent organisés avec beaucoup d'intelligence et de dévouement, mais l'incendie était si violent qu'il fallut se borner à préserver la ferme de M. Bastard et trois ou quatre bâtiments non éloignés de ceux enflammés. 

L'incendie n'a pu être éteint que dimanche soir. Toutes les récoltes, partie du mobilier et plusieurs animaux ont péri. Les dommages, tant pour la propriétaire que pour le fermier, sont de 40 000 francs. Ce dernier est assuré. Cette explosion n'a fort heureusement causé que des blessures légères à quelques personnes.  

 

Avril 1888  -  Trahi par son chien.  -  Dernièrement, dans la nuit, à Thaon, un individu venait de charger sur un petit camion une certaine quantité de poudrette, appartenant à M. Mauger, ancien député, et se disposait; avec l'aide de son chien, à l'emporter, lorsque le camion, peu solide, se rompit. L'homme et le chien prirent la fuite, le chien laissa choir son collier sur lequel était gravé le nom de son maître.  

 

Juin 1892  -  Arrestation d’un voleur de crin.  -  Constant Lelièvre, 51 ans, au Locheur, a été arrêté au moment ou il tentait, de vendre du crin coupé la nuit à la queue de 16 chevaux qui  étaient au piquet, sur le territoire de la commune de Thaon. Lelièvre nie être l'auteur du vol de Fontaine-Etoupefour, mais il avoue qu'au mois de mai 1891, il a coupé la queue de trois ou quatre chevaux qui étaient dans les champs, à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, près Caen.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Tribunal de Caen.  -  Paul Lebreton, 59 ans, cordonnier, et femme Leboucher, 33 ans, journalière, tous les deux à Verson, pêche fluviale, 30 fr. chacun.

— Femme Mulot, 35 ans, journalière, rue d'Auge, à Caen, coups et blessures à la femme Dauphin, 10 jours.

— Femme Hybert, 34 ans, couturière, en instance de divorce parce que son mari la battait, et Paul Lavieille, 30 ans, plâtrier, tous les deux habitants à Caen, adultère et complicité, 15 jours chacun.

— Félix Potier, 37 ans, maçon à Hérouvillette, coups et blessures, 15jours.

— Jean-Baptiste Hébert, 16 ans, jardinier à Luc, violences légères envers la fille Testard, 2 mois. (Loi B.)

— Jules Raymond, 19 ans, journalier à Thaon, vol de bois, 2 mois. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  Les suites de l’ivresse.   -  A Thaon, canton de Creully, devant la grille du château, on a trouvé étendu en travers du chemin, la face contre terre, les bras allongés le long du corps, le cadavre du sieur Jules Vauquelin, 31 ans, plâtrier à Basly. il avait été vu, la veille au soir, par un débitant de Thaon, auquel il dit qu'il se rendait à la gare de Bretteville-Norrey pour prendre le train qui devait le conduite à Bayeux. Cette mort est due au froid et à l'ivresse. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1895  -  Mérite agricole.  -  Sont décorés : MM. Barassin, cultivateur à St-Martin-de-Fontenay ; Fanet, cultivateur à Fontaine-Henry ; Gombault, aviculteur à Merville ; Gouye, maire de Canchy ; Henry, éleveur à Thaon ; Lepailleur, éleveur à Tessel-Bretteville ; Piel, horticulteur à Deauville, et Ricard, éleveur à Villerville.     (Source:Le Bonhomme Normand )

 

Octobre 1895  -  Assassinat.   -  Lundi, on a découvert au bord de la mer, territoire de Bernières-sur-Mer, le cadavre du sieur Noël Violette, berger à Cairon. On croit à un crime, car Violette devait avoir 5 à 600 fr. sur lui et ils n'ont pas été retrouvés. Le crime aurait été commis dans les environs de Thaon, et, pour faire croire sans doute à un accident, les assassins auraient transporté le cadavre sur le bord de la mer. Le médecin a constaté plusieurs blessures sur le corps et des traces de strangulation à la gorge. Il n'y a pas eu lutte à l'endroit où le corps a été  trouvé, mais, quand on l'a déposé là, le malheureux Violette respirait encore, car autour de lui le sol indique qu'il s'est débattu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  Septembre.   -  Ce mois a présenté les plus curieuses anomalies, au point de vue météorologique. Sa température moyenne a été de 20° 3 ; elle a dépassé celles des mois de juillet et d'août. Les chiffres extrêmes constatés depuis 1847 sont 20° 7 ; en 1866 et 13° 9 en 1849. Le jour le plus chaud a été le 3 septembre : 32° 6. Le thermomètre a dépassé 3 fois 30° et 13 fois 25°. La sérénité du ciel a donné 18 jours sans nuages, 8 jours nuageux, 3 variables et un seul couvert. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  Le mystère de Cairon.   -  Il y a plus de quinze jours que le cadavre du sieur Noël-Violette, cultivateur à Cairon, a été trouvé sur la plage de Bernières, et l'enquête n'a pas donné de résultat. Cela n'a rien d'étonnant, car trois brigades de gendarmerie se renvoient la balle, celle de Bretteville, dont dépend Cairon, lieu d'habitation du sieur Violette, celle de Creully, à laquelle appartient la commune de Thaon, où le crime a dû être commis, et celle de Douvres, dont dépend Bernières, où le corps a été trouvé. Quant au parquet, il était en vacances et, lundi, il n'avait pas encore eu le loisir d'interroger la femme Violette et son grand valet, cependant sous les verrous et au secret depuis le 1er octobre.

A défaut de celui de la gendarmerie, voici le résultat de notre enquête : Noël-Violette, selon son habitude, était ivre le samedi 28 septembre. Le soir, vers huit heures, il quitte sa ferme, emportant tout l'argent qui se trouvait à la maison. Il passe une partie de la nuit à boire chez un individu habitant Thaon, puis sous un hangar, de la même commune. Le lendemain dimanche, il mange des tripes chez un cabaretier de l'endroit. On le voit, vers les dix heures du matin, se dirigeant vers le lieu dit Bourbanville, où existe un petit bois. Puis ce n'est que le lundi qu'on trouve le cadavre de Violette sur la grève de Bernières. Son porte-monnaie, contenant 7 à 800 fr., avait disparu, ainsi qu'un calepin sur lequel se trouvait inscrit le nombre de moutons qu'il donnait en garde. On vient prévenir la femme Violette. Elle se rend à Bernières avec son grand valet, c'est là qu'on les arrête à la suite de dépositions des plus contestables et après les avoir sommairement interrogés.

D'après un médecin du pays, Viollette est mort d'une congestion, soit. Mais il n'est pas mort sur la grève de Bernières, son cadavre y a été apporté. Violette est mort dans la matinée de dimanche, car les tripes qu'il avait mangées n'étaient pas encore digérées. Il porte au cou des traces de strangulation. Son porte-monnaie a disparu. Qui a étranglé Violette ? Qui s'est emparé de son porte-monnaie ? Qui a caché son cadavre pendant vingt heures avant de le transporter sur le sable de Bernières ? Autant de questions sur lesquelles on aurait dû, aussitôt le crime commis essayer de faire la lumière.

A-t-on recherché si parmi les gens besogneux du pays, connaissait Violette, il ne s'en trouvait pas ayant intérêt à le faire disparaître et, par suite, à faire peser les soupçons sur des innocents ? Est-il vrai que le chien de Violette, très intelligent, n'approché plus qu'en grognant du lieu où on suppose que Violette a été tué, et qu'il montre les dents chaque fois qu'il rencontre un individu que fréquentait son maître ?  Est-ce exact qu'une personne, à laquelle on disait d'entrer voir le cadavre de Violette, ait répondu : « Je n’veux pas, ces gens-là vous font des questions trop embarrassantes ».

Nous le répétons, il y a des témoins qui pourraient donner de précieux indices, et on ne les a pas encore interrogés. On s'est contenté de la déposition du courrier de la poste qui prétend avoir vu, vers les quatre heures du matin, la voiture de Violette sur la route de Thaon, ce qui est peu probable, car, il parait que cette voiture était en ce moment dans une autre commune. En attendant, le propriétaire de la ferme, M, Jules Le Bâtard, pour sauvegarder ses intérêts, a fait mettre les scellés, et le pauvre bébé, auquel la femme Violette donnait encore quelquefois le sein, serait mort faute de soins si une personne charitable ne l'avait pas recueilli. Au dernier moment, on nous dit que les viscères de Violette ont été envoyés à Paris pour être analysés et s'assurer s'ils ne contiendraient pas des traces de poison.

En résumé, Violette est mort, voilà le fait brutal. Est-ce de congestion ou assassiné ? A la justice de le rechercher. Mais le certain, c'est qu'il a été dévalisé. Par qui ? Dans le pays, on n'accuse ni la femme Violette, ni son grand valet, quelles qu'aient été leurs relations, et on s'étonne que le parquet et ses trois brigades de gendarmes n'aient pas encore suivi la piste que la rumeur publique indique. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  La mort mystérieuse de Cairon.   -  Le juge d'instruction s'est enfin décidé à entendre un certain nombre de témoins au sujet de la mort du berger Noël-Violette, de Cairon. Mais l'enquête n'en est pas pour cela plus avancée. Cela n'a rien d;étonnant, car il y a eu trop de contradictions entre les enquêtes des trois gendarmes, sans compter le peu de précision des déclarations des médecins, qui constataient des traces de strangulation, puis déclaraient qu'il n'y en avait pas eu pour arriver à conclure à une mort par congestion ou par empoisonnement. 

Voilà qui explique l'envoi des intestins à Paris. Nous comprenons que le parquet soit très embarrassé et s'il décidé à mettre en liberté la femme Noël-Violette et son grand valet. Quoi qu'il en soit, l'enquête se poursuit, et, en outre de la première piste, on en suit deux autres. Espérons qu'on trouvera la vraie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1895  -  La foudre sur une église.  -  Samedi après-midi un orage épouvantable, accompagné de grêlons et de neige, s’est déchaîné sur la commune de Thaon, et les environs. La foudre est tombée sur l'église, dont une partie de la couverture et du clocher a été détruite. La foudre a pénétré dans l'église, sans occasionner de dégâts, et est sortie par la sacristie, ou elle a laissé des traces et a enlevé une barre de fer. Des pierres du clocher de 50 à 100 kil. ont été enlevées. La cloche est restée suspendue, le restant du clocher menace ruine. Aucune personne n'a été atteinte. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Morts subites.  -   Le cadavre de Jean Margueritte, 61 ans, maçon à Thaon, a été trouvé, à Rosel, dans le parc de M. du Ferrage. Margueritte s'était couché la veille après la collation. Comme il était légèrement pris de boisson, ses camarades ne le réveillèrent pas à la sortie du chantier, pensant qu'après un peu de repos il pourrait regagner son domicile. 

— La gendarmerie de Cambremer a constaté la mort, sur la voie publique, du sieur César Mioque, 73 ans, rentier à Bonnebosq. 

— La dame Célina Delivet, 56 ans, journalière à Beuzeval, est morte subitement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Le meurtre de Thaon.   -   Le sieur Louis Lefournier, 71 ans, cultivateur à Thaon, s'apercevait qu'on venait, chaque jour, farfouiller dans son fumier, il fit le guet, armé d'un fusil chargé. Et quand le coupable apparut, il le tua net, puis pour faire disparaître le corps de la victime, il l'emporta chez lui. Mais il y a été découvert et le pauvre homme a été condamné à 16 fr. d'amende par le tribunal de Caen.

Cette indulgence est explicable, car la victime de ce meurtre était la poule de la mère Blin, une voisine avec laquelle maître Lefournier n'est pas cousin.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Les Saints de glace.  Le souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable, il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines contrées, les pousses printanières. 

Espérons que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons les 11, 12 et 13 mai. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Vagabond pas commode.   -    Le nommé Edmond Lecarpentier, dit Lafouiche, âgé de 35 ans, sans profession, domicilié à Thaon, a été arrêté pour vagabondage. 

Il a opposé la plus vive résistance au garde champêtre, et ce n'est qu'à l'aide de plusieurs personnes qu'on a pu le hisser sur une voiture pour la conduire à la gendarmerie de Creully. Là, il a frappé les gendarmes en les invectivant grossièrement, ainsi que M. le procureur de la République. Il a brisé les carreaux de la chambre de sûreté et jeté sa cruche à la tête des gendarmes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Condamnation.   -   Auguste Voisin, 34 ans, journalier à Thaon, 35 fr., d’amende pour outrages au garde champêtre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1900   -   Mariage retardé.  -   La fille Alphonsine Suzanne, 21 ans, servante à Thaon, chez le sieur Mauger, vint, un jour, trouver Aimé Lebrun, 24 ans, charpentier, et lui dit : « Si tu veux m'épouser, j'apporterai en dot le prix d'eune vaque que man maître m'a baillie comme cadeau de noces ».

Lebrun accepta et la future s'en fut, la nuit, chercher, dans l'herbage de son maître, une vache qu'ils tentèrent de vendre au marché de Villers-Bocage. Mais, intrigué par les allures  embarrassées des vendeurs et par le prix dérisoire qu'ils demandaient de la bête, l'acheteur prévint les gendarmes qui arrêtèrent, le jeune couple.

Ils ont été condamnés à treize mois de prison chacun. Se garderont-ils leur foi ?  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1900   -   Entre gendre et beau-père.  -   Procès-verbal a été dressé contre le sieur Léon Hatin, cultivateur à Lantheuil, canton de Creully, pour avoir enlevé de l'écurie de son beau-père, le sieur François Mauger, propriétaire à Thaon, un cheval de 1 000 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   Chronique judiciaire.  -  Edmond Lecarpentier, dit Lafouiche, 36 ans, journalier à Thaon, 2 mois et 16 fr vol de bois, outrages, et coups à un garde.

— Noël Levesque, 43 ans, voiturier à Villers-Bocage, 1 mois de prison, outrages et coups aux employés d'octroi, à Caen.

— Gustave Tillard, 24 ans, journalier à Creully, 10 jours de prison et 50 fr. d'amende, vol de bois au sieur Delacour et chasse. ( Le Bonhomme Normand )

 

Avril 1900   -   Les profanateurs.  -   Une modeste famille de la commune de Thaon s'était gênée pour acheter une petite tombe en pierre qui avait été placée sur la fosse d'une des leurs. 

Cette pierre a été enlevée par un personnage assermenté, dit-on. De quel droit ? On punit les profanateurs lorsqu'ils enlèvent des fleurs sur les tombes ; laissera-t-on impuni celui qui enlève la tombe tout entière ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900  -  Pour se marier.  -  La fille Suzanne Marie, 21 ans, avait fait la connaissance d'Aimé Lebrun, domestique, et lui avait demandé sa main, qu'il accorda avec plaisir.

Tous les deux devaient donc se marier, mais il n'y avait pas de galette. La fille Marie en trouva sous les espèces d'une vache qu'elle vola à son maître,le sieur Mauger, cultivateur à Thaon, près Creully.

Les deux, fiancés furent pincés au moment où ils essayaient de vendre la vache à Villers-Bocage. Poursuivis devant la police correctionnelle, ils furent condamnés à 13 mois de prison. Sur appel, ils furent renvoyés devant la cour d'assises. La fille Marie a eu beau soutenir que la vache lui avait été donnée par son maître qui est, dit-elle, au mieux avec sa mère, elle a été condamnée à 3 ans de prison ; son futur a été acquitté. Déf. : Maîtres Meheudin et Roger. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Correspondance. - Le garde de Thaon nous écrit que la tombe dont nous avons parlé a été placée, il y a 37 ans, sur la fosse d'un enfant de 2 ans et, par suite du mauvais entretien, elle est tombée obstruant les allées et que c’est par ordre du maire qu'il la enlevée en nettoyant le cimetière. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Un garde-champêtre qui a le revolver trop prêt d’aller.  -  Un dimanche soir, vers dix heures, quatre journaliers : Auguste Vanlegeard, 26 ans; Alexandre Leboucher, 44 ans ; Georges Basley, 20 ans, et Désiré Gonfroy, 22 ans, rentraient chez eux en causant tranquillement de choses et d'autres, lorsque Adolphe Lecornu, 44 ans, garde champêtre de Thaon, canton de Creully, surgit tout à coup en criant : « Assez Causé ! » et, sans autre explication, aurait frappé, de son bâton, Leboucher et Basley, et tiré deux coups de révolter sur Vaulegeard qui a eu la main gauche traversée.

Le garde prétend qu'il était en état de légitime défense ; mais il reconnaît avoir manqué de « sang-froid ». N'est-ce pas plutôt la raison qui lui faisait défaut ? L'enquête, à laquelle la gendarmerie procède, le dira. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Coups de foudre  -  Pendant un orage, le sieur Huet, 36 ans, employé à la Compagnie de l'Ouest, à Lison, eut l'imprudence de se mettre à l'abri de la pluie sous un peuplier. Quelques minutes après, il était foudroyé. Il laisse une veuve et deux enfants.

— A Caen, la foudre est tombée sur l'église St-Etienne sans y faire de dégâts.

— A Thaon, route de Creully, un veau a été foudroyé.

— A La Broche (Eure) l'ouragan a enlevé une cahute dans laquelle se trouvait un jeune vacher. Pendant près de cinq minutes, la cabane roula comme un manchon et le pauvre vacher fut blessé à un tel point qu'il est mort de ses blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1902  -  Le 17, un repris de justice de 36 ans, surnommé "La Fouiche" se querelle avec un ouvrier carrier de 26 ans, pour savoir qui paiera un litre de cidre : 25 centimes. Le carrier s'enfuit : « La Fouiche » le poursuit et le frappe de quatre coups de couteau mortels. Il est arrêté le 20 à Caen, rue Écuyère.

 

Août 1902  -  La même session des Assises inflige à « La Fouiche » , le meurtrier de Thaon, sa vingtième condamnation, et probablement la dernière : 8 ans de bagne à  Cayenne.

 

Mars 1903   -   Morts subites.  -  Nous ayons rapporté dans un numéro précédent l'acte de brutalité commis par le nommé Roger, marchand de chevaux à Moyaux, qui avait, au cours d'une discussion, crevé un œil au sieur Zéphir Herrier, 37 ans, à Lisieux. Or, celui-ci entrait samedi dernier chez le sieur Caraby, restaurateur, lorsque tout à coup il s'affaissa au milieu de la salle. Un docteur, mandé aussitôt, ne put que constater le décès. Une enquête est ouverte dans le but de découvrir si cette mort peut être le résultat des coups portés par Roger.

— M. Hodierne, maire de Thaon, est mort subitement. II était âgé de 78 ans.

— M. Bidet, gérant de la photographie Karren, à Caen, place de la République, est mort subitement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Chevaux de gendarmes.  Une commission de remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre 58. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Orages et pluies.  -  Le temps est incertain. Nous sommes dans l'été, on ne le dirait pas. Les foins ont été compromis par les pluies, les jardins sont dans un état déplorable. Il se confirme qu'il n'y aura pas de pommes du tout.

—  Vendredi, la foudre a tué un cheval de 450 fr. au sieur Devaux, cultivateur à Thaon, près Caen.

—  A Landelles, près Vire, une pouliche a été tuée sous un chêne par la foudre. 

—  A propos de ces orages, on rappelle celui de l'Ascension, en 1828, pendant lequel le tonnerre tomba sur l'église de Maisoncelles-la-Jourdan. Le maire et sept autres personnes furent tués et 150 blessées.

—  Malgré le soleil, il fait froid. Dans la nuit de samedi, il y a eu 5 degrés au-dessous de zéro à Londres.

—  Dimanche, 25 000 pigeons voyageurs belges avaient été lancés en France, 8 000 ne sont pas rentrés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Fermeture d’écoles.   -  Les écoles tenues par des religieuses à Caen, rue de l'Hôtel-de-Ville, rue Guilbert et rue Leroy, devront être fermées le 1er août, devront  aussi fermer leurs portes celles de Lisieux, Bayeux, Falaise, Vire, Honfleur, St-Pierre-sur-Dives, Dives, St-Aubin-Lébisay, Trouville, Villers-Bocage, Beuvillers, Grandcamp, Hermanville, Neuville, Tilly, St-Pierre-la-Vieille, Thaon, Condé, Avenay, St-Manvieu, Juaye et St-Germain-de-Livet.

Presque tous les conseils municipaux avaient donné des avis favorables pour le maintien de ces religieuses qui ne faisaient de mal à personne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1907  -  Démission.  -  M. Mauger, maire de Thaon, a donné sa démission. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

 Février 1907  -  Élections d’un maire.  - M. Blet, a été nommé dimanche, maire de Thaon, à l'unanimité. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1907  - Élection d’un adjoint.   -   M. Eugène Leperrier a été élu adjoint de Thaon par 7 voix sur 11 votants. M. Leperrier est le fils d'un ancien maire de Thaon. (Source : Le  Moniteur du Calvados)  

 

Février 1907  -  Mutilation d'arbres.  -  Jeudi 28 février dans la nuit, dans un pré, appartenant à M. Lemarchand, propriétaire, des malfaiteurs inconnus ont coupé la tête d'une dizaine de  jeunes pommiers greffés depuis six ou sept ans.  

 

Mars 1913  -  Accident de voiture.  -  Le 5 mars au soir, un fiacre appartenant à M. Thirel, aubergiste à Caen, a heurté violemment à Thaon, M. Amédée Roberge, 52 ans, menuisier dans  cette commune, qui revenait avec sa femme de Creully. Grièvement atteint à la tête, M. Roberge fut jeté à terre et la voiture lui passa sur la bras. L'accident a été causé par le cheval du  fiacre qui a eu peur.

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31  décembre 1913, pour le département du Calvados :

Saint-Sever : Église ; Saint-Vigor-le-Grand : Poterie de l'ancien prieuré ; Secqueville-en-Bessin : Église ; Soulangy : Église ; Soumont-St-Quentin : Église, Église d'Aizy ; Tessel-Bretteville :  Portail méridional de l'église ; Thaon : Église ; Thiéville : Clocher et façade occidentale de l'église ; Tordouet : Clocher de l'église ; Touques : Église  Saint-Pierre ; Tour : Église ; Ussy : Église ; Verson : Église ; Ver-sur-mer : Tour de l'église ; Vieux-pont-en-Auge : Église ; Villiers-le-sec : Clocher et le chœur de l'église ; Vire : Église Notre-Dame, Porte de l'horloge, Ruines du donjon.  

 

Janvier 1920  -  Dramatique suicide.  -  Mme Levallois ne voyant pas rentrer son mari, Pierre Levallois, 51 ans. garde à Thaon canton de Creully, se mit à sa recherche. Elle le trouva couché dans un bois, près de sa maison. Son fusil était entre ses[1]jambes. Il s’était tiré un coup de feu dans la tête. 

Il respirait encore, mais succomba peu après son transport chez lui. M. Levallois était neurasthénique. ( Le Bonhomme Normand )

 

Juin 1920   -   Mortel accident de voiture.   -    M. Jules Tanquerel, 57 ans, charretier au service de M. Piche, entrepreneur de transports à Thaon, conduisait une voiture chargée de bois, à laquelle était attelé en remorque un « diable », lui-même chargé d'un arbre. Quittant son attelage, Tanquerel vint s'asseoir sur le diable. La chaine qui retenait l’arbre ayant glissé, la flèche, se trouvant libre, décrivit brusquement un quart de cercle en arrière et vint frapper à la tête le malheureux charretier, qui fut tué sur le coup. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1922  -   Buisson creux !   -   En brisant un carreau de la fenêtre, un individu a pénétré la nuit dans le bureau de poste de Thaon, canton de Creully.

Le matin, à l'arrivée du courrier, la receveuse, Mme Boure. s'aperçut que le meuble dans lequel elle mettait son argent et qui fort heureusement était vide avait été fracturé. Les soupçons se sont portés sur un jeune homme qui est activement recherché. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1928  -  La dangereuse  « Bonne Vierge ».  -  Au lieu-dit « La Bonne Vierge », M. Charles Bayeux, 24 ans, journalier à Thaon, qui revenait de Fontaine-Henri, a été assailli par deux individus, dissimulés dans un bosquet, qui l'ont violemment frappé au visage et blessé au pouce. Néanmoins, M. Bayeux est parvenu à se dégager et à s'enfuir à bicyclette. Il croit avoir été pris pour un garde particulier et l'enquête et dirigée dans ce sens.   

 

Octobre 1930   -   Une dramatique tentative de cambriolage.   -   L'autre soir, les gendarmes de Creully étaient informés téléphoniquement par le maire de Thaon qu'une propriétaire du bourg, une dame Thomasse, 69 ans, avait été victime d'une agression.

Interrogée, Mme Thomasse relatait que vers 20 heures, alors qu'elle traversait l'une des pièces de sa maison ouvrant sur un jardin, elle avait été assaillie par un individu qui y était caché. Saisie à la gorge, terrassée et frappée brutalement, elle avait appelé à l'aide. Des voisins accoururent à ses cris, l'homme s'était enfui abandonnant un chapeau mou portant les initiales  D.  B.

La propriétaire ajoutait que le malfaiteur avec du s'introduire dans l'habitation entre 17 h. 45 et 18 h. alors qu'elle se trouvait chez sa fille.

Entendue à nouveau le lendemain, la sexagénaire attira l'attention des gendarmes sur un certain Dubois Bernard, 23 ans, ancien pupille de l'Assistance publique ayant été  employé comme journalier dans la commune avant que d'entrer dans la police municipale de Caen dont il avait d'ailleurs été révoqué au bout de peu de temps, pour paresse et mauvaise conduite. Mme Thomasse précisait qu'à ce sieur Dubois et alors que celui -ci courtisait sa petite-fille, elle avait commis l'imprudence de montrer ses économies s'élevant à  3000 francs environ, en lui  disant : « Ce sera pour la gamine lorsqu'elle se mariera ».

Or Dubois avait été aperçu, quelques heures avant l'agression, rôdant autour de la maison de la sexagénaire.

Apprenant que l'ex-agent logeait et prenait pension au café du Nord, rue écuyère, à Caen, les gendarmes de Creully avisaient leurs collègues de cette ville.

Les premières recherches effectuées permirent d'apprendre que Dubois, qui s'était absenté de Caen le jour de l'agression, était employé sur un chantier de la Demi-Lune. Appréhendé, l'homme fut habilement " cuisiné" et passa bientôt des aveux complets.

Après être entré, sous caution de 50 francs en possession de sa bicyclette qui avait été saisie par la police de Caen pour défaut de plaque de contrôle, il s'était attardé dans divers débits, puis, dans un état voisin de l'ivresse, s'était dirigé vers Thaon dans l'intention de visiter la maison de Mme Thomasse et de mettre la main sur le petit magot. Ayant escalader le mur de  clôture de l'habitation il avait pénétré dans celle -ci, attendant que la sexagénaire ce soit mise au lit pour opérer le cambriolage. L'entrée de Mme Thomasse dans la pièce où il était caché  avait bouleversé ses plans. Alors, il avait perdu la tête...    Dubois a été déféré au Parquet et écroué.  

 

Janvier 1932   -   Vols sacrilèges.   -    Quatre églises de la région ont reçu la visite de cambrioleurs au cours des fêles de Noël : A Mathieu, pour la troisième fois cette année, un tronc a  été fracturé, un autre a subi des pesées. M. l'abbé Boisne estime son préjudice à 50 fr.   -   A Anisy, M. l'abbé Trillest, de Bény-sur-Mer, qui dessert la paroisse, a été avisé par M. de Morel,  que les troncs de l'église, pouvant contenir 250 fr. environ, avaient été vidés de leur contenu.  -   A la Délivrande, le jeune André Forget, 14 ans, a trouvé dans un champ le tronc, dit des  journaux, dont le R. P. Bottin, missionnaire à la Basilique, avait constaté la disparition. Bien entendu, le tronc était vide.    -  A Luc-sur-Mer, la chapelle des Pèlerins a aussi reçu la visite des malfaiteurs.  -  Enfin, à Hérouville-St-Clair, M. l'abbé Alix a constaté que les troncs de l'église avaient été fracturés et vidés. Le voleur, un gamin de 15 ans, élève de l'École pratique  industrielle de Douvres, en vacances chez Mme Davet, à Hérouville-Saint-Clair, a avoué.

Enfin, les troncs de l'église de Thaon ont été fracturés et délestés de leur contenu : 250 fr. environ. Le coupable serait ce même gamin de 15 ans, pupille de l'Assistance publique, arrêté à Hérouville-Saint-Clair pour faits identiques. Quatre de ses camarades qui l'accompagnaient ont déclaré avoir visité le clocher et que, pendant ce temps, leur ami s'était absenté, mais ils ignoraient ce qu'il avait fait.  

 

Août 1938   -   Deux blessés dans une collision.   -   Au hameau des « Barbières », sur la route de La Délivrande à Aunay-sur-Odon, une camionnette pilotée par M. Raymond Rotet, 48 ans, livreur, demeurant à Placy, s'est jetée, vraisemblablement à la suite d'un dérapage, contre une automobile venant en direction opposée à celle qu'elle suivait et que conduisait, M. Paul Deleau, 58 ans, comptable, demeurant à Villiers-le-Bel (Seine-et-Oise), en villégiature à Thaon.

Dans cette voiture se trouvait le propriétaire de celle-ci, M. Letellier, 63 ans, facteur de pianos, également domicilié à Villiers-le-Bel, sa femme, âgée de 59 ans, et leur fille, 30 ans.

M. Letellier a été légèrement blessé au front, à l'épaule droite et à la jambe gauche ; Mme Letellier a été plus sérieusement atteinte à la tête, aux bras et à la poitrine. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

 Novembre 1938   -  Le site de la vieille église de Thaon est classé.   -   Répondant à un vœu du Touring-Club de France et aux démarches du Comité départemental des Sites, le ministre vient de classer le vallon dans lequel s'élève la vieille église de Thaon, au voisinage des aunes et de l'if séculaire, que M. Édouard Herriot a décrits dans sa « Forêt Normande ». ( Le Moniteur du Calvados )  

 

Janvier  1939   -   Un menuisier volait des troncs d’arbres.  -   Informés par M. Léon Leboucher, garde particulier à Thaon du vol de trois troncs d'orme, ayant de 0 m. 50 à 2 mètres de longueur et appartenant à M. Delaunay, 55, rue de Geôle, à Caen, Ies gendarmes de Creully se sont mis en quête du malfaiteur et ont découvert qu'il s'agissait, un menuisier, Alexandre Madeleine, 24 ans, qui exerce son métier à Caen et demeure à Thaon. Ce dernier a nié les faits. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Après boire.   -   M. Eugène Paris, 41 ans, jardinier, et son neveu, Eugène Lequest, 16 ans, ouvrier agricole, demeurant à Secqueville-en-Bessin, ont porté plainte contre, trois habitants de Thaon. Pierre Bricon, 24 ans, menuisier ; Léon Thorel, 20 ans, et Albert Bouquerel, journaliers, qui, après avoir, consommé avec eux dans un café de la localité, leur ont cherché querelle et leur ont porté des coups.

M. Paris a été sérieusement contusionné au visage, le jeune Lequest a été blessé à la jambe droite et à eu trois dents brisées. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1939  -  Tribunal correctionnel.  -   Le 18 mai 1939, Bricon Pierre, 21 ans, menuisier, Bouquerel Albert, 20 ans, journalier et Thorel Léon, 20 ans, journalier demeurant à Thaon, ont frappé à la porte d'un débit de cette commune, MM. Paris, Lequest Eugène et Lequest Henri, Bouquerel a été condamné à 4 jours d'emprisonnement avec sursis et 16 francs d'amende. Bricon à 6 jours d'emprisonnement avec sursis et 16 francs et Thorel assisté de Me  Tesnière à 16 fr. d'amende.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1947  -  Les temps sont durs.  -  20 sacs de 50 kilos de pommes de terre et une trentaine de kilos de haricots ont disparu d’un local attenant à la maison de M. Léon Marguerite, 62 ans, cultivateur à Thaon. (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1948   -   Suprême hommage.   -   La commune de Thaon a fait d’émouvantes obsèques à M. Pierre Boitard, le plus jeune des fils de M. Léon Boitard, maire, mort pour la France en 1940 à Vienne-le-Château (Marne).

Parmi la foule ont remarquait : M. Robiquet, chef de division de la Préfecture représentant le Préfet ; les municipalités des communes voisines et d'imposantes délégations d'anciens combattants et de prisonniers du canton.

A l'issue de l'office funèbre célébré par M. L’abbé Pinçon, desservant la paroisse, l’absoute fut donnée par M. l’abbé Dutel, ami de la famille. Au cimetière, des allocutions furent prononcées par M. Guerrier, président des Anciens Combattants et Buon, ou nom du conseil municipal.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Novembre 1948   -   La guerre des Fernande.   -   Mmes Fernande Laurent, née Tailpied, 28 ans, et Fernande Laurent, née Jeannette, ménagères à Thaon, portent les mêmes noms et prénoms mais ne se portent pas sympathie.

Un combat singulier les a opposées l'une et l'autre, ces jours derniers, chacune armée d'un gourdin. Le tournoi se termina à l'avantage de Fernande Laurent-Jeannette qui avait pris, parait-il, l'initiative de celui ci et qui appliqua à son adversaire un solide coup de trique derrière la tête, d'où incapacité de travail de huit jours. Plainte a été portée. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1950   -   Une première messe à Thaon.   -   Dimanche prochain, à 10 heures, le R. P. Blet, de la Société de Jésus, célèbrera sa première messe solennelle dans la chapelle provisoire de Thaon en présence de diverses personnalités : MM. les chanoines Bacon, du Petit Séminaire supérieur de La Maladrerie ; Lecoq, directeur des Œuvres Diocésaines ; Denis, curé-doyen de Blangy-le-Chateau. (Le Bonhomme Libre)

303.     Ancienne Église de Thaon (Calvados) 
THAON (Calvados)   -  Place de la Criée
10040.   THAON   -  L'Épicerie Prunier

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