15 Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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TOUQUES

Canton de Trouville-sur-Mer

Les habitants de la commune sont des Touquais, Touquaises

Août 1417   -   1er août.   -  Henri V, avec 1 500 bâtiments, débarque à Touques 16 400 gens d'armes et autant d'archers. Il revient à Honfleur et ne s'en empare qu'en février suivant.  (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1791  -  Un mémoire.  -  Il a été fait lecture d’un mémoire de la municipalité de Touques, relatif aux travaux à faire à la rivière de ce lieu, pour en faciliter la navigation.

L’assemblée a renvoyé au bureau des Travaux publics. (Source  : Conseil Général du Calvados)  

 

Février 1830   -   Vol de blé.   -   Depuis quelque temps le sieur Pillon, cultivateur à Touques, soupçonnait plusieurs des gens à son service de lui voler du blé.

Ses soupçons planaient surtout sur le père Lecoq, son batteur en grange, sur Haguelon père, son berger, et sur le fils Haguelon, journalier, dont on avait épié les démarches et entendu les conférences.

Le 31 octobre, averti que dans la soirée les voleurs pourraient agir, le garde champêtre s'embusqua avec quelques personnes, prêt à donner le signal par un coup de fusil, quand il serait temps de courir sus le voleur.

Le coup part en effet, mais à l'instant Haguelon fils laisse tomber le sac de blé qu'il portait, laisse même ses sabots, et avec une vitesse proportionnée à la crainte d'être pris, malgré un coup de feu tiré pour l'arrêter, il a bientôt dépisté ceux qui le poursuivaient, et depuis il n'a point reparu. Lecoq et Haguelon père, le lendemain avouèrent les différents vols qu'ils avaient commis et furent arrêtés.

Le dernier est mort dans la maison d'arrêt, et Lecoq traduit devant les assises a été condamné à 3 ans de réclusion. (Le Pilote du Calvados)

 

Janvier 1831    -    Le maire de Touques réorganise la charité, le curé s'y oppose.   -    Consacrer par de bonnes œuvres le premier jour de l'année a paru à M. le maire de Touques plus utile et plus méritoire que la continuation du menteur et insipide cérémonial de cette époque. En conséquence, ce fonctionnaire a commencé par réorganiser le bureau de bienfaisance, en se |proposant de faire faire dans l'église une quête en faveur des pauvres. L'adjoint et l'épouse du maire ont bien voulu se charger de ce soin. La garde nationale, après avoir été présenter ses hommages au maire, escorta ce fonctionnaire ainsi que son conseil, jusqu'à l'église, où, pour la première fois, ce jour là nous avons entendu chanter le Domine salyum fac Philippum. Nous devons dire, du reste, dans l'intérêt de M. le curé et de son vicaire, que l'un et l'autre en sont innocents, car ce sont nos autorités et tous les citoyens qui assistaient à l'office, qui ont chanté la prière nationale.

Le lendemain dimanche, une personne estimable, accompagnée d'un officier de la garde nationale, a fait une seconde collecte pour les pauvres. Arrivée au banc des marguilliers, la quêteuse a été forcée de passer outre sans pouvoir recueillir les offrandes des habitants notables qui occupaient le banc, M. le curé, qui s'était placé à l'entrée, formant un bastion avance propre à, repousser le quêteur le plus intrépide.

L'affectation que cet ecclésiastique a mis à former ainsi un rempart de sa sainte personne, a été remarquée par tous les assistants qui, comme bien on le pense, en ont été peu édifiés. La quête n'en a pas moins été assez abondante, encore bien que M, le curé ait à se reprocher d'avoir détourné de la caisse des pauvres, l'offrande que les membres de la fabrique se proposaient d'y laisser tomber. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1831    -    Entre croyances populaires et ferveur locale.   -    Les enfants noués ( qui ne grandissent pas ) sont conduits à Touques et placés sous l'invocation de St-Gilles. Si la population de ce pays est forte et vigoureuse, nul doute que le saint n'y soit pour quelque chose, et il nous semble que le ministre de la guerre devrait faire tenir constamment une douzaine au moins de cierges allumés devant la niche de ce grand saint qui ne donnerait que des grenadiers à nos armées.

Si le saint avait sur les esprits noués la même vertu qu'on lui attribue, sur les corps rabougrie, nous ne doutons pas qu'on ne vint de très loin invoquer sa puissance efficace. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1831    -    Le curé sème la discorde en priant pour un roi déchu.   -   Une personne recommandable du bourg de Touques nous adresse au nom de ses concitoyens la lettre suivante :

Enfin le curé de Touques vient de mettre le comble aux sentiments dont il est depuis si longtemps l'objet.

Dimanche dernier, 30 janvier, aux Vêpres et avant la Bénédiction, cet ecclésiastique s'est permis de chanter après le Domine salvum fac Regem, l'Oremus qui suit cette prière, avec les paroles suivantes « Quœsumus, omnipotens Deus, ut famulus tuus, CAROLUS, rex noster, etc…

A l'issue de l'office l'adjoint de la commune ayant représenté au curé combien sa conduite était coupable, non seulement comme prêtre mais comme fonctionnaire public salarié par l'état, en faisant des prières publiques pour un souverain que la France ne reconnaît plus, et en enfreignant les ordres précis de son évêque à cet égard, le curé lui répondit, en présence de son vicaire et de plusieurs autres personnes « qu'il était maître dans son église et qu'il n'avait aucun compte à lui rendre ».

Les habitants de Touques espèrent qu'en signalant par la voie de la presse la conduite de ce desservant, les autorités supérieures l'éloigneront d'une paroisse scandalisée d'un tel oubli de ses devoirs, l'intention des Touquais étant de remplacer ce pasteur par un prêtre appartenant à la nouvelle église catholique-française établie nouvellement à Paris. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1831    -    Le curé accusé d'avoir chanté un « Carolis » au lieu d'un « Philippus ».   -   Nous sommes informés qu'en ce moment une instruction se poursuit devant les magistrats de Pont-l’Évêque, contre le curé de Touques, prévenu d'avoir le 30 Janvier, aux vêpres, entonné un Carolis au lieu d'un Philippus.

Les poursuites eussent été commencées beaucoup plutôt si M. l'adjoint de Touques n'eût par erreur déposé sa plainte aux mains de l'administration, au lieu de la porter directement au procureur du Roi. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1832    -    Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Daigremont-Manvieux, conseiller.

-  Le berger du sieur Foulon, propriétaire à Touques, possédait dans un coffret 280 fr., fruit de ses économies. Ce coffret était déposé dans la bergerie, d'où il disparut le 27 novembre dernier. Ce jour-là, un nommé Desprès, journalier à Banneville, était venu amener un chien au berger en question, quelques circonstances firent planer sur lui des soupçons, par suite desquels il a été renvoyé devant le jury qui l'a déclaré non coupable.  (Le Pilote du Calvados)

 

Décembre 1839   -  Nouvelles locales.   -   Les loups ont reparu cet hiver dans les campagnes voisines de la foret de Touques. Plusieurs troupeaux ont été attaqués, et le fait suivant, arrivé il y a quelques jours, prouve la nécessité d'une prochaine battue générale.

Dans une commune qui touche à la forêt, un jeune garçon de 13 à 14 ans, était allé avec une petite cognée pour ramasser du bois sec dans un fourré. Il était attentif à son ouvrage, lorsqu'un bruit de pas, faisant craquer les feuilles mortes, l'oblige à se retourner tout-à-coup. C'était un loup qui, pressé par la faim, venait roder jusque sur la lisière du bois.

L'enfant, inspiré par le danger, saisit sa cognée et la lança à la tête de l'animal, qui ne se trouvait plus qu'à quelques pas de lui, puis, comme effrayé de sa hardiesse, il se sauva en courant vers un arbre peu élevé, sur lequel il parvint à grimper. Là, il appelle de toutes ses forces du secours. Un bûcheron, qui n'était pas éloigné, accourt à ses cris, et sa présence fait enfin fuir l'animal, que la démonstration, peut-être imprudente du jeune garçon, n'avait pu éloigner. (Source : Le Haro, National Normand)

 

Janvier 1840 - Explication. - Voici comment un journal explique l'origine du proverbe : «  Je m'en moque comme de l'an quarante  ».

«  Dans le siècle dernier , dit-il , aux plus belles années du règne de Louis XV, les almanachs annoncèrent que l'an 1740 serait fatal, et verrait éclore et s'accomplir de grands et terribles événements.

Le roi, dont l'imagination se frappait aisément, conçut de graves craintes au sujet de ces prophéties. Il s'en montra très affecté, et ce fut alors que, pour dissiper les ennuis du monarque et lui rendre le courage et la sécurité, les courtisans accablèrent l'oracle de leurs plaisanteries et de leurs dédains. Les flatteurs de l'Oeil-de-Bœuf inventèrent, en 1739, le proverbe : «  Je m'en  moque comme de l'an quarante ».

Et l'année quarante passa en effet sans avoir vu s'accomplir aucunes sinistres prophéties qui l'avaient précédée. (Source  : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1840 - Des anciennes salines des cotes centrales de la Normandie. - Quand une industrie s'éteint dans un pays, il est bon, il est nécessaire de rechercher les causes qui l'ont fait  abandonner.

D'abord, parce que, quelles qu'elles soient, elles mettent, en problème l'existence d'une population plus ou moins nombreuse. En effet, même lorsqu'un genre d'exploitation agricole et surtout manufacturier est remplacé par un autre, les ouvriers occupés par le premier ne sont jamais aptes à être employés au second.

Ensuite, parce que si ces causes sont secondaires ou dépendantes de circonstances accidentelles , on pourra plus tard, sans doute, les faire cesser : en effet, combien de cultures ou de fabrications n'ont-elles pas été ruinées par une mauvaise gestion primitive ou par un impôt inopportun, qui ne se relèveront jamais faute d'une juste appréciation de ce qui a amené leur chute.

Au milieu des essais de toute espèce que depuis 1815 nous avons vu échouer à peine tentés dans notre contrée, il est une vieille industrie autrefois importante, autrefois utilisant une grande quantité de bras, qui a disparu tout à coup sans exciter ni un regret ni une plainte. Je veux parler de la fabrication des sels. Les hommes d'aujourd'hui l'ont laissée mourir, comme si en découvrant de nouveaux éléments de richesses, ils devaient renoncer à ceux qui avaient enrichi leurs pères.

Au moyen âge les salines des côtes centrales de la Normandie formaient une branche de commerce considérable, dés le Xe siècle il y en avait à Bavent et à Sallenelles. Sous la domination des successeurs de GuilIaume-le-Conquérant on rencontrait de ces sortes d'établissements sur tous les points de notre littoral, à Pont-l’Evêque, à Trouville, à Touques, à Périers, à Dives, à Varaville. Après la conquête de Philippe-Auguste, l'évêque de Lisieux avait des droits sur les salines de Touques, il nous reste, effectivement, une charte en date du mois de juin 1218, qui nous apprend que l'évêque Jourdain donne aux religieux chartreux du Val Dieu une rente annuelle de quatre-vingt-seize boisseaux de sel à prendre sur ces salines. Ces grandes fabriques furent supprimées pour la plupart sous Philippe de Valois, au moment de l’établissement ou plutôt de l'augmentation de la gabelle, et sans les salines de Touques qui restèrent toujours d'un certain rapport jusqu'à la révolution de 1789, et qui ont subsisté inaperçues jusqu'à nos jours, l'industrie des sels eût été complètement effacée de la statistique du pays d'Auge, dans le cas où l'on eût voulu la dresser.

C'était dans les marais dépendant de la paroisse de St-Thomas de Touques qu'étaient situées les salines. Florissantes au XIVe et XVe siècle, elles étaient arrivées au nombre de quarante-huit au XVIIe, lorsqu'un règlement général fait pour les gabelles, en 1660, les réduisit a vingt-quatre.

Lles mesures équivalaient presque a une prohibition, cependant les ministres de Louis XIV et leurs successeurs en accrurent encore la rigueur par des déclarations réglementaires rendues en 1691, 1707, 1711, 1722 et 1724, et en obtenant divers arrêts du conseil d'état contre les fabricants et les particuliers. A leurs exigences toujours nouvelles, il est facile d'entrevoir que leur intention était de contraindre la partie Est de la Basse-Normandie a renoncer a ses privilèges sur le sel et a rentrer dans le droit commun des gabelles.

Ainsi on augmenta les formalités que les sauniers avaient à remplir au bureau des quêtes avant de commencer leurs travaux de chaque semaine. Ils furent contraints d'employer tous un même nombre de plomb d'une même continence et de vendre leurs produits à un maximum fixé, les quantités qu'ils purent fournir à chaque particulier furent limitées, de même que la quantité de sel que chaque particulier put consommer, ils furent assujettis, enfin, a des tracasseries dont les moindres nécessitaient des chômages et des déplacements continuels.

Les paroisses qui seules avaient le droit d'user des sels de Touques, pour leurs provisions et pour leur grosses et menue salaisons, étaient  : Celle de St-Thomas qui pouvait se faire donner jusqu'à trois cent quatre-vingt-cinq boisseaux de sel par an.

Celle de St-Pierre qui n'en pouvait prendre que cent vingt-quatre.

Celle de Trouville qui en enlevait deux cent quinze ; et celle de Bonneville à laquelle il était permis d'en acheter deux cent quatre-vingt-cinq.

Il pouvait être délivré des mêmes sels, mais seulement pour pots et salière. (Source  : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -   En 1741, des habitants de la commune de Touques, trouvèrent un jour, dans un panier exposé à la porte de l'église St-Thomas, une jeune enfant née depuis quelques heures seulement, qui avait été abandonnée, à la garde de Dieu.

Cet enfant recueillie par la charité de quelques personnes aisées de la localité, fut élevée par leurs soins, mise en apprentissage et enfin mariée à un habitant de la même commune.

Cette pauvre orpheline, devenue depuis la veuve Lecoq, et la doyenne des paroissiens de Saint-Thomas, vient de mourir à l'age de 101 ans. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Nouvelles locales.   -  La tenue d'habillement et d'équipement, l'armement de toute l'infanterie va subir une grand changement. Déjà tous les régiments de la première  division ont reçu des ordres à ce sujet, c'est le remplacement du fusil à pierre par le fusil à piston. Dans le courant de la semaine prochaine, le 59e régiment de ligne, caserné à Babylone,  commencera à opérer ce changement. Le dépôt de ces nouveaux fusils est à la citadelle de Vincennes.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1844   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La 2e session des assises du Calvados s'est ouverte le 15 de ce mois, sous la présidence de M. Regnault conseiller.

Nous continuons de donner, comme par le passé, une analyse succincte des procès criminels soumis au jury. Voici le résumé des premières affaires :

   La femme Marais, de Touques, vient en troisième ordre répondre a une accusation de coups et blessures envers sa mère. Des motifs d'intérêt avaient souvent amené de la mésintelligence entre la veuve Saulnier et la femme Marais, sa fille.

En réglant leur compte, le 14 mars dernier, une nouvelle et plus forte dispute s'éleva, dans laquelle ces deux femmes se maltraitèrent et tombèrent toutes les deux à terre en se frappant. Huit jours après, la veuve Saulnier mourait subitement près d'une fontaine où elle était occupée à laver du linge.

Les coups de la femme Marais n'ont pas sans doute tué la veuve Saulnier, mais ne pouvaient-ils pas être pour quelque chose dans la mort de cette femme ? Telle était la question adressée par l'accusation. Elle a été répondue négativement, et la femme Marais a été acquittée. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -  Par un arrêté du 18 février 1845, M. le ministre des travaux publics a ouvert sur les fonds de 1845, première section du budget, chap. 15, deuxième catégorie, un crédit de 64 000 fr. qui se répartit ainsi : Port de Trouville, de la pointe de la Cahotte , 7 000 fr. Port de Touques, établissement d'un embarcadère, 6 000.  Port d'Isigny, continuation d'une digue submersible, 50 000. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -  Dans la nuit de dimanche à lundi, un violent orage a couvert toute notre contrée. Déclaré vers minuit il a duré environ cinq heures. Les éclairs ne cessaient sans interruption, le tonnerre roulait sourdement et éclatait fréquemment, la pluie tombait à torrents.

La foudre a tombé plusieurs fois sur le banc devant notre port, sans faire aucun dommage.

Nous n'avons pas entendu dire que nos campagnes aient souffert.

Plusieurs bruits d'accidents fâcheux ont été répandus, aucun heureusement n'est fondé. Si c'est la malveillance  qui les a fait courir, c'est un tort fort grave, de la part de ceux qui les ont inventés, si c'est par légèreté, c'est au moins blâmable, ils ont été répandus dans des journaux extérieurs à la localité, nous ne les démentons que par ce simple paragraphe.

La foudre a tombé sur l'église de Trouville, dont la couverture seule a souffert, ainsi que sur le château de M. Vallée. Mais comme ce bâtiment est muni d'un paratonnerre, le tonnerre a suivi la chaine sans faire aucun dégât.

A Touques et dans ses environs, des arbres ont été complètement dépouillés de leur écorce par la foudre, un bœuf a été tué dans l'herbage de M. Rebut,

A Vauville, des bâtiments couverts en chaume ont été, en un moment incendiés, sur un longueur d'environ 30 mètres. Un millier de foin a été brûlé. Rien n'était assuré, on évalue la perte à 12 000 fr. elle eût été plus considérable sans les secours immédiatement portés par les pompiers de Touques et grand nombre d'habitants des communes voisines, accourus au bruit du  tocsin qui sonnait à plusieurs églises.

Nous craignions que Pont-l'Evêque n'eût souffert par la crue des cours d'eau qui y affluent. On ne cite aucun dommage.

Nous avons les mêmes craintes pour Lisieux, nous espérons cependant qu'il n'y aura pas eu plus de mal. Cet orage a éclaté à Caen dans la même nuit. Les journaux de cette localité ne mentionnent d'autre suite que l'incendie, par la foudre, d'une meule de foin élevée en plein champ dans le hameau de Gruchy non loin d'Ardennes. (Source  : Le Journal de Honfleur)

 

Février 1846   -   Cour d'Assises du Calvados.  -  Pierre Dubois âgé de 24 ans, domestique à Touques reparaissait devant la justice, accusé d'avoir volé 240 fr. dans l'armoire du sieur Emisse, pendant que ce dernier était allé au marché de Beaumont. Immédiatement après le vol, il acheta divers objets, trois montres et un pantalon. On retrouva en sa possession la bourse volée.

Il a été condamné à 6 ans de réclusion, sans exposition. (Source  : Journal de Honfleur)

 

Mars 1846   -   Travaux à exécuter.   -   M. !e ministre des travaux publics a, par décision du 11 de ce mois, ouvert à M. le préfet un crédit de 117 000 fr., pour les travaux à exécuter dans les ports maritimes du département, en 1846

Dans cette allocation, figurent le port d'Isigny pour 62 000 fr., destinés à la continuation de la digue submersible, à l'établissement de l’écluse du Porribet et à la rectification de la rivière  d'Aure, celui de Trouville pour 25 000 fr, qui seront employés à la construction de nouvelles-estacades, et enfin ceux de Dives et de Touques pour 30 000 fr., qui seront employés pour l'achèvement des travaux qui y ont été entrepris par l'administration des ponts et chaussées. (source Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Nationales.   -   La constitution sera proclamée dimanche prochain dans toutes les communes des départements. Nous ne connaissons pas encore le cérémonial qui sera observé ici, ou ce qui sera décidé sur l'élection précédemment fixée au même jour.  (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Conseil général.   -   Séance du 25. - Délibération sur le budget de l'instruction primaire. Le nombre des écoles dans le Calvados doit être de 446, celles terminées, au nombre de 180, celles en cours d'exécution, 40, celles en projet, 12.

le Conseil sollicite l'élargissement de la route de Honfleur à Alençon dans la traverse de Manneville-la-Pipart ; Ainsi que le prompt achèvement des travaux du port de Honfleur, la continuation de ceux de Trouville, et le prompt achèvement de ceux entrepris au port de Dives.

Il demande l'amélioration de la navigation entre Touques et Trouville, comme le complément indispensable des travaux entrepris à Trouville.

Il demande aussi qu'il soit promptement remédié aux envahissements de la mer à Villerville et aux éboulements qui menacent l'église et quelques maisons de cette commune.

Il prend plusieurs délibérations relatives à des chemins vicinaux. Il ajourne toute demande relative, à la conversion de lignes de grande ou moyenne communication en routes départementales jusqu'au complet achèvement de celles en cours d'exécution. Il sollicite qu'il soit accordé des fonds pour continuer la restauration du Donjon de Falaise et de l'église de St-Pierre de Lisieux, classés comme monuments historiques. (source Journal de Honfleur)

 

Février 1849  -  Cour d’assises du Calvados.   -  Présidence de M. Le Menuet de la Jugannière,  Audience du 5.

  Désiré Romy, âgé de 18 ans, ouvrier maréchal, né et demeurant à Touques, avait volé de l'argent au préjudice des sieurs et dame Boulanger, à Pont-l’Évêque, et Leboucher, maréchal, à Touques, tandis qu'il y était employé comme apprenti. 

Le jury, en le déclarant coupable, a cependant admis en sa faveur des circonstances atténuantes. Romy subira 5 années d'emprisonnement. 

 Dans les mois de juillet, d'août et de septembre, le nommé Jacques-Marie Châtel, demeurant à Bayeux, détourna et dissipa, au préjudice de l'administration des Messageries Lafitte, des sommes d'argent qui ne lui avaient été confiées qu'à titre de dépôt.

Déclaré coupable, mais avec admission de circonstances atténuantes. Châtel n'a été condamné qu'à la peine correctionnelle d'une année d'emprisonnement. (source Journal de Honfleur)  

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.   -  Le 14 août, vers six heures du matin, un incendie a consumé un corps de bâtiment de 25 mètres de longueur sur 7 de largeur et 12 de hauteur, situé dans la commune de Touques.

On évalue la perte à 13 000 fr. ; on attribue cet événement à un accident et non à la malveillance.  (source Journal de Honfleur)  

 

Juin 1852   -   La saison des bains.   -   A peine la saison des bains commence que déjà nous avons à enregistrer quelques uns de ces funestes accidents qui viennent, chaque année, signaler les dangers auxquels s'exposent ceux qui se livrent trop légèrement à cet exercice, rappeler les baigneurs à plus de prudence et les parents à redoubler de vigilance envers leurs[1]enfants. 

Dimanche dernier, vers 6 heures du soir, un enfant de dix ans à peine, étant allé se baigner, avec trois de ses camarades, dans la rivière de Touques, s'est noyé. Ses trois compagnons l'ayant vu disparaître, saisis par la peur n’appelèrent point au secours, se hâtèrent de reprendre leurs habits et de rentrer à Touques, sans parler à personne de ce qui venait d'avoir lieu. 

Les parents inquiets de ne point voir revenir leur enfant se livrèrent, pendant toute la nuit, à des recherches infructueuses. Ce ne fut que le lendemain matin que le malheureux père ayant, trouvé les vêlements de son fils sur le bord de l’eau ne douta plus de son malheur et que le cadavre de L'enfant fut retrouvé au fond de la rivière. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -  Interdiction Momentanée de la circulation, dans la traverse de Touques, route départementale, n° 16, de St-Pierre-sur-Dives à Trouville.   -   Par arrêté de M. le Préfet du Calvados, en date du 2 octobre, la circulation des voitures et des chevaux est interdite, dans la traverse de Touques, (route départementale, n° 16, de St-Pierre-sur-Dives à Trouville) depuis le lundi 11 octobre courant jusqu'au 16  inclusivement. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   Nouvelles locales.   -   La semaine dernière, le sieur Cordier, maréchal à Touques, fut chargé de transformer un vieux fusil en un tuyau à couler la lessive. Le mauvais état de cette arme, qui n'avait pas servi depuis très longtemps, lui ôtant probablement tout soupçon, il négligea de s'assurer si elle n'était pas chargée. Après avoir démonté le fusil, il plonge la culasse du canon dans la fournaise de la forge, et agite le soufflet.

Au bout de quelques minutes, une détonation a lieu et le forgeron se trouve frappé d'une forte balle qui traverse la partie antérieure de la cuisse, et sort à la partie postérieure, vers la réunion du tiers supérieur avec les deux inférieurs de ce même membre.

Ce fusil, chargé depuis plus de 50 ans, contenait une balle d'un fort calibre, et qui était mutilée. Après avoir traversé la cuisse, cette balle est allée s'aplatir contre une muraille en pierres et a ricoché dans l'appartement. Elle a été retrouvée dans la boutique de la forge.

Un médecin a été appelé et a de suite appliqué un traitement rationnel. L'état du blessé est, en ce moment, assez satisfaisant et fait espérer que, quoique longue, la guérison sera certaine. (source Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1854   -   Nouvelles diverses.   -   Un événement, aussi inattendu qu'extraordinaire, a causé à M. le Curé de Touques une bien légitime surprise : mercredi dernier rentrant, le soir, vers six heures, dans son église, il entend des cris plaintifs, fréquemment répétés. Il jette ses regards de tous côtés et ne voit rien, pourtant il lui semble qu’ils partent du bas de l'église, il y dirige ses pas.

En effet, il aperçoit à terre, sous l’un des derniers bancs, un paquet, d’où, sortent ces cris, ils empresse d’aller chercher son bedeau, à une distance peu éloignée, et ils reconnaissent que ce paquet, enveloppé dans un mouchoir, est un enfant nouveau-né, du sexe masculin, d'une couleur déjà toute violacée, mais bien vivant ; il porte au cou une médaille de la Vierge de l'année 1854 ; sa naissance parait dater de peu d’heures.

Il a été baptisé, puis déposé chez une femme de la localité récemment accouchée, aux soins de laquelle il a été confié jusqu’à son envoi à l’hospice des enfants trouvés.   (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -    Présidence de M. Lemenuet de la Jugannière.  Audience du 9 septembre.

— Profitant de l'absence des époux Tremblay, domiciliés à Touques, Bunel (Eugène-Gabriel ), journalier, né à St-Mélaine, demeurant à Pennedepie, pénétra, le 17 juin dernier, dans leur domicile en forçant un contrevent, en brisant et en escaladant un fenêtre, il prit ensuite du pain, de la viande, de l'eau-de-vie, puis, d'une armoire, par lui forcée, il enleva une pièce d'or étrangère et quelques pièces d'argent.

Arrêté le jour même, au moment où il faisait voir la pièce d'or à diverses personnes pour s'assurer si elle était bonne, Bunel a confessé son crime.

Grâce à l'admission des circonstances atténuantes, il n’a été condamné qu'à 2 ans d'emprisonnement. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mai 1857   -  Un suicide.  -   Le 24 de ce mois, un pécheur, voulant retirer ses filets de la Touques, remarqua qu’ils étaient beaucoup plus pesants que d’habitude. Ayant appelé à son aide, on retira de l'eau le cadavre d’une jeune fille de dix sept ans, domestique à Pont-l’Évêque, qui avait disparu de la maison de son maître depuis le 19 au matin. Tout porte à croire que cette mort est le résultat d’un suicide que l’on attribue à des chagrins d’amour. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mai 1858   -   Un vol sacrilège.   -   Dans la nuit du 23 au 26 avril, un vol sacrilège a été commis dans l’église de Touques (canton de Pont-l’Évêque), Les voleurs après s’être introduits dans le cimetière ont arraché deux barres de fer à un tombeau et s’en sont servis pour fracturer la porte. Ils n’ont pu y parvenir qu’après avoir démoli le mur sur une hauteur de près d’un mètre. Parvenus à l’intérieur, ils ont pris un cierge à un des autels, et pénétrant dans le chœur ont enlevé le tronc des frères de Charité, qui contenait une somme de 40 à 50 fr. Ils ont ensuite voulu forcer un autre tronc, mais s’apercevant qu’il était vide, ils ont renoncé à cette tentative. Tout fait présumer que ces audacieux malfaiteurs ne tarderont pas de tomber sous le coup de la justice. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1858   -   La comète.   -   La fameuse comète qu'on attend depuis deux ans va enfin arriver. Le professeur Donati, à Florence, l’a vue le 2 juin pour la première fois, à l’aide du télescope ; il l’a observée depuis et annonce qu’elle gagne tellement en lumière et en grandeur qu’on pourra la voir à partir du milieu d’août jusqu’en septembre. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1858   -   Attention à la fraude.   -   Nous croyons devoir signaler à nos lecteurs une fraude qui se pratique actuellement dans nos campagnes. Des marchands colporteurs parcourent les villages, vendant pour de la broderie un tissu de valeur presque nulle, sur lequel est appliquée une espèce de pâte en papier qui représente, de manière à tromper un œil peu exercé, les broderies les plus délicates et de l’exécution la plus difficile. Il est évident qu’au premier contact de ce tissu avec l’eau, la pâte se dissout et ne laisse pas la moindre trace des gracieux dessins qu’elle imitait. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1858   -   Un accident de la route.   -   Lundi dernier, le sieur Auvray (Hyacinthe), âgé de vingt-sept ans, domestique à Vauville (canton de Dozulé), conduisait sur la route de Trouville à Pont-l’Évêque, une charrette attelée de deux chevaux et chargée de briques. Arrivé dans la commune de Touques, ses chevaux effrayés par une voiture qui venait au galop en sens inverse, se jetèrent brusquement de côté. La secousse renversa à terre le malheureux Auvray, et l’une des roues de la charrette lui broya la poitrine. La mort fut presque instantanée. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1858   -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Géraldy. Audiences des 20 août.

Le fauteuil du ministère public est occupé par M. Jardin, substitut du procureur-général.

Morel (César-Louis-Jacques), enfant naturel, âgé de 28 ans, bûcheron, demeurant à Blonville.

Stanislas Gatien, 55 ans, journalier, demeurant à Blonviile. Dans la nuit du 25 au 26 avril dernier, des malfaiteurs s’introduisirent dans l’église de Touques et volèrent dans le tronc des pauvres, une somme de 50 à 40 fr.

Pour pénétrer dans l’église, on avait arraché deux barres de fer à une grille entourant un tombeau, et on s'en était servi pour desceller les pierres dans lesquelles s’enfonçaient les verrous d’une des portes de l’église ; puis une fois entré, on avait forcé le tronc au moyen d’un instrument en fer.

Les soupçons se portèrent de suite sur Morel et Stanislas Gatien, dont la conduite était bien de nature à les attirer.

Ces deux hommes, dont l’un est bûcheron et l’autre son ouvrier, avaient passé toute la journée du 25 avril dans les cabarets de Touques ; ils étaient sortis du dernier vers minuit, ne sachant ou passer la nuit, car dans plusieurs auberges on avait refusé de les coucher.

Le lendemain, vers quatre heures du matin, ils pénétraient dans le jardin d’une dame Lefèvre, cabaretière, pour demander à boire, mais cette dame ne se levant qu'à six heures, ils attendirent deux heures dans le jardin. Cette dame, surprise de leur présence dans son jardin, de si grand matin, demanda à Morel où ils avaient passé la nuit. Il répondit qu’ils étaient allés coucher à Trouville. Gatien questionné de même, en absence de son compagnon, répondit qu’ils s’étaient promenés une partie de la nuit, et, en ce moment, il apprit à la dame Lefèvre le vol commis dans la nuit dans l’église de Touques ajoutant : « On dirait bien que c’est moi, car à quatre heures, je me promenais dans le cimetière ». Plus tard, il tenait le même propos chez un sieur Ruel, débitant de tabac, et, comme il payait avec des pièces de deux centimes le tabac qu’il, achetait, il ajouta, « Je vous donne des centimes mais ce ne sont pas ceux du tronc quoique nous passions, à ce qu’il parait, pour l’avoir volé ».

Le lendemain, Gatien partait pour Caen, quoiqu’il lui fût dû de l’argent par son patron.

D’autres constatations, entre autres celle de la ressemblance des empreintes laissées par les voleurs avec la dimension des chaussures de Morel et de Gatien, se réunissaient encore pour accuser ces individus, qui ont persisté jusqu’à la fin dans d’énergiques dénégations.

Ces deux hommes avaient de mauvais antécédents. Morel a déjà subi trois condamnations judiciaires, dont une pour vol. Déclarés non coupables, Morel et Stanislas Gatien ont été acquittés. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1860   -   Pour l'orphelinat du prince Impérial.   -    L'Empereur a fait transmettre à S. Exc. le ministre de l'intérieur, pour l'orphelinat du prince Impérial, une somme de 35 fr. que lui avait adressé, au nom de ses élèves, M. Lemarchand, instituteur à Touques. (Calvados).
L'école de Touques a déjà souscrit, l'année dernière, en faveur de la même institution, pour une somme de 27 fr. ( Le Pays d'Auge )

 

Juin 1861   -   Un suicide.   -    Mardi dernier, vers quatre à cinq heures du matin, les sieurs Réauté, douanier, et Beaumont, pêcheur à Touques, trouvèrent, sur le bord de la rivière, dans le pré de M. Leblanc, boucher, un paquet de hardes pliées avec soin et renfermant une montre et un écrit de la main du sieur Émile Perrée, garçon boucher à Touques, âgé de vingt-un ans, lequel annonçait la résolution de se jeter dans la Touque.

Depuis lors, les recherches les plus actives n'ont pas encore pu faire découvrir le cadavre de ce malheureux jeune homme. La veille au soir, vers neuf heures et demie, il était entré chez la dame Lefebvre, débitante à Touques, et lui avait demandé du cidre, et en outre une plume, de l'encre et du papier, sur lequel on présume qu'il écrivit le billet trouvé dans ses vêtements, après quoi il sortit, sans doute pour mettre à exécution son sinistre projet, (Pays d'Auge.)

 

Mars 1862   -   Le tirage au sort.   -   Hier a commencé simultanément, dans tous les chefs-lieux de canton, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1861 nés en 1841, pour la formation du contingent annuel. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1862   -   Un accident.   -   Un malheureux événement est arrivé, le 20 février, sur la rivière de Touques : Le sieur Olivier Lagniel, batelier, avait l'habitude d'aller chercher à Trouville du sable de mer, qu'il ramenait à Touques. Il parait que son bateau, trop pesamment chargé, s'est trouvé subitement poussé par le flot de la marée montante sur un épi.

Le choc a eu pour effet de faire couler le bateau et, avec lui, le malheureux Lagniel, qui n'a même pas reparu à la surface. Il était âgé de cinquante et quelques années et célibataire.

Son cadavre a été retiré de l'eau peu de temps après. (Pays-d'Auge.)

 

Juillet 1862   -   Un accident de la route.   -   Le nommé Lebellin (Joseph), âgé de 52 ans, demeurant à Saint-Benoit-d'Hébertot, conduisait, le 10 du courant, une voiture chargée, et, en traversant le bourg de Touques, il fit un faux pas et tomba sous les roues de sa voiture qui lui écrasèrent la poitrine. Relevé aussitôt, il reçut les secours les plus empressés, mais il succomba quelques heures plus tard. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1863   -   Une noyade.   -   Mercredi dernier, un ouvrier terrassier, employé aux travaux du chemin de fer à Touques, le sieur Lebas, se trouvait près du pont, lorsqu'un madrier est tombé dans la rivière. Il voulut en arrêter la marche avec une gaule, et il se pencha en-dehors du parapet, de telle sorte qu'il perdit l'équilibre et tomba aussi.

Les personnes, témoins de l'accident, lui jetèrent quelques pièces de bois dont il pût se servir comme appui, mais le courant, qui est très actif en cet endroit, l'entraîna promptement.

Pendant cinq minutes, on le vit se débattre avec effort, puis il disparut sous l'eau. Un canot fut amené, on fit des recherches, mais le corps ne fut retrouvé que le lendemain matin.

Lebas était âgé de 35 ans, marié et père de deux enfants. (Pays-d'Auge.)

 

Mai 1863   -   La fièvre typhoïde.   -   On nous signale, dit le Moniteur du Calvados, un acte de dévouement bien méritoire de la part de celui qui en est l'auteur.

Dernièrement, le bourg de Touques a été atteint par une endémie d'une activité assez grande. La fièvre typhoïde régnait dans le pays et beaucoup de familles comptaient des malades parmi elles de pauvre ouvrier, employé aux travaux du chemin de fer, fut une des premières victimes du fléau. Seul, manquant de tout, ne pouvant aller ni à l'hospice de Pont-l'Evêque, ni à celui de Honfleur, où pas un lit n'était libre, il eût probablement succombé, sans le nommé Seigneurie, facteur rural.

Seigneurie est marié, Il habite une chambre qui compose tout son logement. Ému de compassion devant les souffrances de l'ouvrier, il l'amena chez lui, l'installa de son mieux, et le veilla pendant la nuit. Sa femme le remplaçait le jour au chevet du malade, tandis qu'il faisait sa tournée de facteur. Grâce aux soins prolongés et minutieux de ces braves gens, l'ouvrier finit par recouvrer la santé.

Nous avons sous les yeux un certificat délivré par le maire de Touques qui déclare que la belle conduite de Seigneurie et de sa femme ont contribué pour une large part à la guérison.

De pareils actes sont dignes de tous les éloges, et nous sommes heureux de le faire connaître au public celui que Seigneurie vient d'accomplir avec autant d'abnégation que de modestie. ( L’Écho Bayeusain )

 

Mars 1864   -   Un accident.   -   Un habitant de Touques quitta, le 9, son domicile pour aller sur la rivière à la chasse aux canards, l'eau était haute et le vent très fort, et on suppose que le canot qu'il montait, poussé par le courant contre une des piles du pont, aura chaviré, car ce malheureux n'a pas reparu. Il était marié et père de famille. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1865   -  Fabrique de produits de terre cuite de Touques.   -   Touques est situé à 2 kilomètres de Trouville, à l'embouchure de la rivière qui porte son nom et qui traverse et fertilise les charmantes vallées d'Orbec et de Pont-Évêque.

Ce bourg avait autrefois plus d'importance qu'il n'en a aujourd'hui. En l'explorant on voit encore les vestiges d'anciennes rues qui attestent sa splendeur passée et qui font connaître l'étendue du périmètre de cette ancienne localité.

Son port, encore fréquenté, l'est beaucoup moins qu'il y a un certain nombre d'années. Avant la confection de la route de Pont-l'Evêque à Trouville, on y apportait des marchandises en grande quantité, du bois et du cidre notamment, que des caboteurs transportaient à Rouen, au Havre et à plusieurs autres endroits.

Touques possède deux églises, dont une en style roman d'une remarquable pureté, qui serait peut être aujourd'hui démolie sans l'intervention de la Société des antiquaires de France, qui a employé tous les moyens en son pouvoir pour assurer à l'histoire et à l'archéologie la conservation de cet intéressant monument.

Dans l'été, de nombreuses caravanes de baigneurs visitent le bourg et vont explorer les environs où se trouvent des sites admirables, et des coteaux charmants. Le château et les hauteurs de Lassay, le château de Bonneville-sur-Tonques, ancienne résidence de Guillaume-le-Conquérant et les restes de la chapelle de Saint-Arnoult, sont les points principaux vers lesquels les étrangers se dirigent en grand nombre avec un légitime empressement.

Touques est appelé probablement à profiter un jour de la vogue toujours croissante de Trouville, dont il deviendra peut être dans l'avenir un des faubourgs. En attendant, ses habitants économes et laborieux, se livrent à leurs travaux, vivent de leur commerce de détail et jouissent d'une prospérité relativement satisfaisante.

Parmi les industries de l'endroit, il en est une qui par son utilité et son importance mérite d'être signalée : c'est celle des produits de terre cuite, à la tête de laquelle se trouve M. Bourgeot.

Il y a quelques années cette industrie était en quelque sorte ignorée dans nos environs. Quand le commerce et l'agriculture avaient besoin de quelque-uns des produits qu'elle confectionne, il fallait qu'ils allassent au loin les chercher, qu'ils les payassent beaucoup plus cher et qu'ils les reçussent grevés en outre de frais de transport élevés.

A l'extérieur cet établissement n'a que peu d'apparence, sa présence ne se révèle que par quelques pyramides alignées dans la cour et qui ne sont qu'un faible spécimen des nombreux objets qui y sont fabriqués. A l'intérieur, c'est autre chose. Lorsqu'on a franchi la porte d'entrée, et qu'on a pu jeter un coup d'œil sur l'ensemble des constructions qui composent ce même établissement, on peut apprécier immédiatement son importance, son aménagement et les bonnes dispositions qui ont été prises pour la prompte et la bonne exécution des travaux.

Tuyaux pour drainage de toutes dimensions, de toutes ormes, avec des ramifications variées, tubes pour conduites d'eau, tuyaux de cheminées ronds, mi-plats, unis, cannelés, briques creuses, pavés de toutes grandeurs, vases de ménage à différents usages, pots à fleurs, urnes, tubes, cylindres, etc… M. Bourgeot confectionne tout cela à un prix remarquablement bas et en quantités tellement considérables qu'il serait peut-être difficile d'en indiquer le chiffre.

La terre, aussitôt arrivée dans l'établissement, est travaillée et transformée avec une promptitude extraordinaire. Quatre machines d'une perfection toute moderne s'en saisissent et lui donnent la forme qu'elle doit recevoir. Des ouvriers en grand nombre sont de leur côté occupés à la manipuler et à faire des pots à fleurs et des vases de toutes sortes.

Deux fours fonctionnent journellement et suffisent à peine aux commandes.

Des hangars, des séchoirs, des magasins spacieux, parfaitement disposés, existent en nombre suffisant pour recevoir la marchandise avant et après sa cuisson.

Pour mettre son établissement sur le pied où il est aujourd'hui, M. Bourgeot a dû employer un capital élevé. En procédant ainsi il a semé pour l'avenir, sûr de retrouver ce capital et des bénéfices qui lui seront légitimement acquis.

L'industrie, d'ailleurs, qu'il dirige est appelée à rendre, par son utilité, un grand service au pays. La construction manquait d'une foule de choses que M. Bourgrot confectionne et qu'elle pourra aujourd'hui trouver chez lui à aussi bas prix que possible. L'Agriculture a de nombreux travaux de drainage a effectuer, elle reculait devant la mise de fonds qu'il devaient entraîner, maintenant, grâce au bon marché des tuyaux que l'on fabrique à Touques, elle hésitera moins à les entreprendre et pourra en faire faire une grande partie.

On ne saurait trop encourager, ne fut-ce que pour les améliorations agricoles, ces sortes d'industries. C'est pour cela que nous avons voulu consacrer quelques lignes à celle à la tête de laquelle se trouve placé M. Bourgeot, afin d'en faire ressortir les avantages aux yeux de nos lecteurs. Nous serons heureux si nous avons pu leur être utiles par nos indications et notre article peut procurer au directeur de l'établissement dont il s'agit la vogue qu'il mérite, qu'il possède déjà d'ailleurs et qui ne pourra que s'accroître à cause de la qualité et du bon marché de ses nombreux produits.

 

Mai 1866   -   La chasse aux loups.   -   Nous apprenons que M. le Préfet de vient d'autoriser une chasse au loups dans la forêt de Touques. Cette chasse si nous sommes bien informé, serait, par suite de la démission de M. de Varin, lieutenant de la bouverie, commandée et dirigée par M. Lebourg maire de Fourneville.  

 

1866  -  Port Maritime.  -   Les ports de Touques et de Dives sont dans un état convenable, leur commerce n'a pas pris de nouvelle extension.

 

Juin 1866   -   Encore les loups.   -   Encore un nouveau dégât commis par les loups, celui -ci ne manque pas d'une certaine gravité. Dans la nuit de mardi à mercredi de la semaine écoulée, deux moutons ont été égorgés et cinq grièvement blessés dans un herbage nommé la Brasserie, situé en la commune de Blangy et affirmé par M. Hervieu,  herbager à Pont-l'Évêque.

Si un pareil dégât venait à se produire à nouveau, nous engageons MM. les maires des communes à prévenir immédiatement M. Charles Lemercier, lieutenant de la louveterie, demeurant à Touques. Nous avons la certitude que ce dernier emploiera tous les moyens dont il peut disposer pour arriver à la distribution de ses hôtes incommodes et malfaisants qui ont établi leur repaire dans la forêt de Touques et les bois environnants.

 

Novembre 1866   -   Réparations.   -   On s'occupe depuis quelques jours des réparations à faire à l'église Saint-Thomas de Touques, les travaux se poursuivent avec activité.  

 

Février 1867   -   Inondation.   -  La fonte des neiges a accru tellement le volume d'eau de la Touques et augmenté son courant que, vers le moment de la basse mer, le service du bac de passage a dû être interrompu par mesure de prudence. Un seul accident est arrivé au mur de soutènement de la terrasse du presbytère de Trouville, qui s'est écroulé sur une longueur assez considérable.  

 

Juin 1867   -   Réparation des édifices religieux.   -   Voici la liste des communes du Calvados auxquelles M. le ministre des cultes vient d'accorder des secours, pour aider aux réparations  de  leurs édifices religieux :

300 fr.à Tracy-sur-Mer ; 400 fr. à Saint-Sylvain ; 400 fr. à Soliers ; 300 fr. à Reviers ; 400 fr. à Putot-en-Bessin ; 400 fr. à Saint-Pierre-Azif ; 500 fr. à Saint-Ouen-le-Houx ; 300 fr. Orbois ; 500 fr. à Moulines ; 800 fr. à Saint-Martin-de-Fresnay ; 500 fr. à La Lande-sur-Drôme  ; 300 fr. à Les Iles-Bardel ; 200 fr. à Grandcamp ; 1 000 fr. à Croissanville ;400 fr. à Cairon ; 500 fr. à Bures ; 400 fr. à Beuvron ; 300 fr. à Bény-Bocage ; 500 fr. à Saint-André-d'Hébertot ; 300 fr. à Saint-Aignan-de-Cramesnil ; 200 fr. à Saint-Vaast ; 500 fr. à Ver ; 4 000 fr. à Saint-Pair et Saint-Laurent-du-Mont ; 5 000 fr. à Touques.

 

Septembre 1867   -   Un orage.   -    Jeudi matin, vers dix heures, deux coups de tonnerre, que rien ne faisait pressentir, quoique le temps fut sombre, ont éclaté du côté de Trouville. Au deuxième coup, plus fort que le premier, la foudre est tombée sur un bâtiment couvert en chaume, situé sur la commune de Touques, à l'endroit dit le Nouveau-monde, à droite de la route de  Touques à Trouville et à mi-cote.

Ce bâtiment, à usage de pressoir, cave et grenier à foin, appartenait à M. Arnoult-Lugan, ancien libraire. La cave refermait deux tonnes et deux tonneaux que l'on est parvenu à préserver des  atteintes du feu. Mais le foin, qui appartenait au sieur Pierre Colmiche, charpentier, a été complètement perdu, ainsi que le bâtiment, duquel il ne reste plus debout  que quelques pièces de bois de colombage.

La pompe de Touques est arrivée la première sur le lieu du sinistre, suivi de très près par les pompes de Trouville.

Malheureusement l'eau manquait, et les pompes ne pouvaient continuer le jet sur le foyer de l'incendie, qui, sans cet inconvénient, aurait été vivement éteint.  

 

Septembre 1867   -   Un incendie.   -   Lundi, vers minuit, un incendie accidentel à consumé un petit corps de bâtiment à usage de boulangerie et de retraite à porcs, appartenant à M. le  comte d'Hautpoul, propriétaire à Touques. Huit porcs ont été asphyxiés, 1000 bourrées, du chanvre, 200 kilos de farine et divers autres objets aratoires appartenant au nommé Lengin, fermier, ont été la proie des flammes.  

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Le 20 de ce mois, vers 9 heures du matin, un inconnu s'est jeté volontairement tout habillé dans la Touques, où il s'est noyé. L'identité n'a pu être constatée. Cet homme paraît âgé d'une trentaine d'années, il était vêtu comme les ouvriers du pays.

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Jeudi dernier, le nommé Louis Buel, âgé de 69 ans, débitant de tabac à Touques, a été trouvé pendu dans la cave de son domicile.

M. le commissaire de police s'est rendu en toute hâte sur les lieux, accompagné de M. le docteur Morel et de la gendarmerie pour procéder à une enquête. Les causes de ce suicide sont inconnues.  

 

Novembre 1869   -   Le temps.   -   On écrit de Touques, que dans un jardin de cette localité, un lilas et deux poiriers en quenouille sont en pleines fleurs. Sur le territoire de la même commune, dans la cour de M. Hauvel, deux pommiers, greffés il y a 6 ans, sont couverts de fleurs et de bourgeons.  

 

Janvier 1870   -   Le Canton.   -  Voici les noms des communes qui doivent faire partie du nouveau canton de Trouville, si l’enquête n'y apporte aucun changement. Il se composerait des  communes de Trouville, Deauville, Villerville, Touques, Saint-Arnoult, Bénerville, Tourgéville, prises aux dépens du canton de Pont-l’Evêque, et des communes de Blonville et Vauville, détachées du canton de Dozulé. Sa population serait de 10.115 habitants.

Pour compenser la perte que subirait, le canton de Pont-l'Evêque, on lui attribuerait trois communes du canton de Blangy, Saint-Julien-sur-Calonne, Pierrefitte et le Vieux-Bourg, plus la  commune de Glanville qu'on détacherait du canton de Dozulé.

Les cantons de Honfleur et de Cambremer resteraient tels qu'ils sont actuellement.

 

Mars 1870   -   Fait divers.   -   Nous complétons les premiers renseignements que nous avons donnés dans notre dernier numéro sur l'incendie qui a éclaté dans la nuit du 13 au 14, à minuit, à la ferme Dumesnil, propriété du comte d'Hautpoul, sur la commune de Touques. Cette ferme occupée à bail par le sieur Langevin, a eu un bâtiment de brûlé, contenant 800 bottes de paille et 1 000 gerbes de blé, 3 veaux et un âne sont restés sous les flammes (ce dernier, sauvé du feu en 1859, lors d'un incendie à la même ferme, après avoir eu la queue coupée, devait-périr inévitablement). Tandis que la progression de l'incendie se faisait de plus en plus remarquer, on s'aperçut que le pressoir, éloigné à environ 60 mètres, commençait à s'enflammer, et tout moyen de combattre le feu dans le corps principal d'habitation devenant impossible, on fit une tranchée, et ensuite on éteignit le commencement de feu déclaré au pressoir. Les dégâts sont évalués à 18,000 fr.

L'enquête judiciaire, établie immédiatement, a donné lieu à deux arrestations : 1° à celle d'un journalier repris de justice, âgé de 23 ans, employé momentanément comme berger à la ferme en remplacement de son père malade. Cet individu, qui couchait dans la bergerie située à environ 60 mètres du pressoir, malgré les coups réitérés frappés à sa porte, n'a jamais voulu se lever. D'un autre côté, les empreintes de ses pas gravés sur le sol ont plus que fait reconnaître la trace de ses souliers. Il existe par ailleurs à sa charge des faits d'une plus grande gravité ;  2° à celle d'un vagabond, âgé de 60 ans, auquel le soir on avait donné l'hospitalité dans la ferme. Jusqu'à présent, l'enquête n'a établi sur son compte que le vagabondage.

Le 15, le juge d'instruction, le procureur impérial et le commissaire de police se sont rendus sur les lieux pour prendre de nouveaux renseignements, et ont maintenu en état d'arrestation le berger, qui aujourd'hui vient d'être dirigé sur le dépôt. On ignore le mobile qui a fait agir les inculpés.

Depuis 1865, on a mis le feu cinq fois à la ferme, et ce n'est qu'à la suite d'enquêtes faites par la police de Trouville, qu'un individu, condamné l'année dernière, a fait les plus complets aveux, et s'est reconnu coupable des incendies et tentatives d'incendies qui avaient eu lieu précédemment.

 

Avril 1870   -   Fait divers.   -   Par décret impérial du 30 mars 1870, M. Jean-Pierre Campion, propriétaire-éleveur, adjoint au maire de Touques, est nommé président de la  Société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de cette commune.  

 

Juillet 1870   -  L’instruction primaire.   -   Deux élèves du pensionnat de Touques, dirigé par M. Chrétien, le nommé Jules Hareng, âgé de 19 ans, et le nommé Louis Gallot, âgé de 18 ans et  demi, se sont présentés la semaine dernière devant la commission d'instruction primaire du Calvados et ont obtenu, l'un et l'autre, le brevet de capacité pour l'instruction primaire.  

 

Mars 1872   -  Le gel.   -  Les désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.

 

Avril 1872   -  Accident.   -  Un vieux communard des rives de la Touques m'annonce que dans sa commune on vient de nommer maire M. Desseaux.

   Créyous, m'écrit mon correspondant, créyous qu'c'est agréable pour des gens d'esprit comme mé, d'vais l's'actes de sa commune signé : le maire Desseaux !

TOUQUES  -  Ruines de Saint-Arnoult (XIe siècle)

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