1er Juillet 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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Le TOURNEUR

Canton du Bény-Bocage

Les habitants de la commune de Le Tourneur sont des Tournerais et Tourneraise

Juin 1830   -   Incendie criminel au Tourneur.   -   Dans la nuit de mercredi à jeudi 19, un incendie s'est déclaré vers minuit dans notre commune à l'extrémité d'un bâtiment appartenant au sieur Jacques Catherine.

Hier la justice. s'est transportée sur les lieux pour y prendre des informations (2), et encore bien que ce malheur ne puisse être attribué qu'à une intention coupable, on ignore s'il est le résultat du système qui désole le pays ou l'effet d'une vengeance particulière.

La perte occasionnée par cet événement eût été beaucoup plus grande si l'on ne fût parvenu à couper le feu à moitié du soit. Il est juste de signaler le beau dévouement qu'ont montré dans ce moment fâcheux une fille Vincent, servante dans une ferme voisine, et un sieur François Castel, cultivateur, qui l'un, et l'autre se sont élancés sur le toit embrase et par leurs efforts ont réussi à arrêter les progrès des flammes. Le sieur Castel est même malade en ce moment par l'excès de fatigue qu'il a éprouvée dans ce travail périlleux.

Le lendemain matin, les habitants en faisant leur ronde ont vu fuir à travers les champs un individu dont ils ont découvert le gîte dans une pièce de terre. On n'a pu le saisir ni le reconnaître.

(2)   Nous apprenons que l'on a remarqué dans les champs la trace des pas de l'incendiaire, on a suivi la route qu'il a dû prendre pour s'approcher de la maison qu'il a incendiée, et pour s'en éloigner. Il portait des sabots fins, et parait s'être enfui rapidement, si l'on en juge par la longueur des derniers pas. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1833    -    Ravages causés par les loups au Tourneur.   -    On nous écrit de Vire que, les loups ont exercé de grands ravages dans la commune du Tourneur. Une garde vigilante n'ayant pu parvenir à en préserver les bestiaux, on a pris enfin le parti de leur faire une chasse vigoureuse.

Trois louveteaux ont été tues, il y a quelques jours dans le bois de M. le Vardois, avocat à Caen, quatre autres ont été pris vivants, la mère a été blessée, mais on n'a pu encore s'en rendre maître. On sait que depuis l'adjudication de la chasse de la forêt de St-Sever, ces animaux se sont répandus en grand nombre dans l'arrondissement de Vire.

Il est fâcheux qu'on n'ait pas prévu un pareil résultat avant de louer les chasses, c'eût été un motif de plus pour renoncer à une mesure qui dans nos contrées du moins où le gibier est si rare, n'a été balancée par aucun avantage. (Mémorial du Calvados)

 

Août 1834   -   Un incendie.   -   Lundi dernier 18 août, un incendie a éclaté, sur les six heures du soir, dans la commune de Tourneur, arrondissement de Vire, et y a réduit en cendres un corps de bâtiment de 14 mètres de longueur, non compris le four, servant à usage de boulangerie et de charreterie, le tout appartenant au sieur Jean-Jacques Lainé.

La cause de ce désastre est due à une pièce de bois qui avait été placée dans le mur, à la hauteur du plancher, lors de la construction. On a remarqué qu'après avoir éteint le feu s'était conservé dans cette pièce de bois depuis huit heures du matin.

La perte est évaluée à 658 fr., nous ignorons si le bâtiment était assuré. (Mémorial du Calvados)

 

Janvier 1849  -  Arrestation d'un faux monnayeur.  -  Informé que des pièces fausses circulaient dans le canton de Bény-Bocage, M. le procureur de République près le tribunal de première instance de Vire s'est transporté le 6 du courant, avec M. le juge d'instruction et M. le lieutenant de gendarmerie dans la commune de Le Tourneur au domicile du sieur François Anne, peintre vitrier, qui lui avait été signalé comme ayant émis plusieurs de ces pièces.

A la suite d'une perquisition minutieuse on a découvert un moule en plâtre dans lequel ont pu être coulées les pièces de 5 francs émises en circulation. Deux des pièces fausses qui sont probablement en zinc, et qui portent l'effigie de Louis Philippe, sont aujourd'hui en la possession de la justice, et il parait, dès maintenant, établi qu'elles ont été fabriquées par François Anne.

Cet individu qui était absent de son domicile lors de la perquisition faite chez lui, a pu être trouvé par la gendarmerie dans la commune de Beaulieu. Il a été déposé dans le maison d'arrêt de Vire.

L'émission de ces fausses pièces a causé dans le canton Bény-Bocage, une émotion assez vive et des craintes exagérées ; il paraît peu probable que François Anne ait fabriqué un grand nombre de pièces fausses et leur imperfection ne pourrait guère tromper que des personnes fort inattentives ou qui les recevraient dans l'obscurité. C'était ordinairement le soir, après la tombée de la nuit, que François Anne faisait usage de pièces fausses, cela explique comment il lui eût été bien difficile, pour ne pas dire impossible de tirer parti de semblables pièces. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1849  -  Établissement de débits de poudre à feu dans le département.   -    Le débit de poudre à feu, restreint au chef lieu d'arrondissement, entraîne pour ses consommateurs, des déplacements onéreux qu'il convient de leur épargner, sauf à revenir à l'exécution rigoureuse des dispositions arrêtées le 17 août 1832, par M. le ministre des finances, si l'administration en reconnaissait la nécessité.

En conséquence, M. préfet du Calvados a décidé que : A partir du 1er août prochain, un débit de poudre pourra être établi dans chacun des chefs-lieux de canton du département et dans les communes de Littry, Courseulles, Langrune, Luc, Argences, Clecy, St-Désir, St-Jaques, Trouville, Cahagnes, St-Martin-des-Besaces, le Tourneur, St-Germain-du-Crioult, Clinchamps (Vire), Landelles et Coupigny, Bernières-le-Patry et Tallevendes-le-Grand, possédant toutes une population supérieure à 1 500 habitants.

Les livraisons de poudre continueront de n'être faites aux consommateurs que sur la représentation d'un bon délivré par le maire de leur commune et dispensé du visa du sous préfet ou du préfet. (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1849  -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. d'Angerville.   -   Audience du 22.

— Dans le courant du mois de décembre le nommé Anne dit Le Terrier, plafonneur, demeurant dans la commune du Tourneur, mit en circulation quelques pièces fausses de 5 fr., à l'effigie de Louis-Philippe. La justice fut bientôt informée, et le 6 janvier, elle se transporta au domicile de Le Terrier qui était absent.

Elle découvrit un moule en plâtre portant l'effigie des pièces fausses, et du plomb, du Zinc et de l'étain, dont l'amalgame servait à la fabrication des pièces. Aucun doute n'était possible sur la culpabilité de Le Terrier. Aussi, quand on lui représenta le moule trouvé dans sa demeure, fut-il obligé de tout avouer.

Déclaré coupable par le jury, qui lui accorde le bénéfice des circonstances atténuantes, Le Terrier n'est condamné qu'à 5 années de réclusion

— Les nommés Anne, accusé de faux et Roger, accusé de vol, étant l'un et l'autre, en ce moment, atteints de la variole dans la prison, ne seront jugés qu'à la session prochaine.  (source Journal de Honfleur)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   Dans la nuit du 30 juin, la foudre a occasionné deux incendies : le premier en la commune de Jurques, dans un bâtiment non assuré, servant d'habitation et à usage de grange, appartenant au sieur Bourse (Auguste). La perte s'élève à 1 169 fr.

Le second, en la commune du Tourneur, dans un corps de bâtiment à usage de grange et écurie, appartenant à M. Eugène de Préville, demeurant à St-Vigor-le-Grand. Ce bâtiment était assuré. La perte est évaluée à 405 fr. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   La récolte du colza est terminée, celle des blés va bientôt commencer. Un grand nombre de propriétaires et de fermiers ont l'habitude d'élever des meules de paille dans l'intérieur des cours de ferme, et même le long des bâtiments d'exploitation et d'habitation. Cette habitude présente des dangers d'incendie, sur lesquels nous appelons toute l'attention des autorités locales. C'est leur droit et leur devoir de veiller à ce que les meules de paille ou les tas de bourrées, élevées à ciel ouvert, soient éloignées des bâtiments, surtout de ceux dont la couverture est en chaume. Aux termes d'un arrêté préfectoral, la distance ne pourra être moindre de 50 mètres. Les arrêtés que les maires pourront prendre à ce sujet devront être soumis à l'approbation de M. le préfet. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1854  -  Foires Le Tourneur.  -  Le Conseil général, vu la délibération prise par le Conseil municipal du Tourneur, le 22 mai 1854, par laquelle il réitère sa demande pour la création de deux foires qui se tiendraient au Tourneur, le 18 février et le 16 septembre de chaque année.

Considérant que la commune du Tourneur se trouve dans un rayon très rapproché des bourgs et villes où se tiennent des foires et marchés, tels que Vire, Thorigny, Caumont, Bény, Aulnay, les Besaces, Vassy, etc….., considère que l'utilité de créer des foires au Tourneur est loin d'être démontrée, que, d'ailleurs, le Conseil général, dans diverses sessions, a rejeté cette demande, qu'aucun fait nouveau n'est venu modifier la position de la commune du Tourneur et démontrer l'utilité de cette création.

 

Juillet 1861   -   Par arrêté.   -   Par arrêté de M. le préfet, en date de 20 juillet, M. Vaudrus (Louis-Auguste) a été nommé maire de la commune du Tourneur, en remplacement de M. Vincent, décédé. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juillet 1861   -   Chronique religieuse.   -   Mgr l'évêque de Bayeux et Lisieux vient d'adresser à MM. les curés la lettre suivante prescrivant des prières publiques pour demander à Dieu la cessation des pluies, qui donnent les plus sérieuses inquiétudes pour les récoltes :

 

Monsieur le curé,                   Bayeux, le 18 juillet 1861.

 

La persévérance des pluies inspire aux campagnes de sérieuses inquiétudes, et je sais que les religieuses populations de ce diocèse désirent vivement que des prières publiques soient ordonnées pour écarter le fléau qui nous afflige.

C'est pour obéir à ce vœu trop légitime qu'en terminant la dernière retraite sacerdotale, j'ai autorisé MM. les curés qui en faisaient partie à célébrer dans leur paroisse une neuvaine à cette intention. Depuis dimanche, ces prières ont lieu dans l'église cathédrale et dans la plupart des églises du diocèse.

C'est l'union, Monsieur le curé qui donna la force à la prière publique. Vous inviterez donc vos paroissiens à s'associer à nos supplications pour obtenir du ciel la cessation de ces pluies désastreuses.

Notre intention est que, pendant neuf jours, il soit donné, dans chaque paroisse et dans la chapelle du grand séminaire, où s'accomplissent avec édification les exercices de la seconde retraite, un Salut de pénitence. On y chantera les antiennes au Saint Sacrement, à la Sainte Vierge, le psaume Deus noster, refugium et virtus, et le trait Domine, non secundum, qu'on terminera par les versets et oraisons accoutumés, auxquels on ajoutera l'oraison Ad postulandem aeris serenitatem.

Recevez, Monsieur le curé, l'assurance de mon sincère et affectueux dévouement.    

Charles

« Évêque de Bayeux et Lisieux. »       ( L’Ordre et la Liberté )

 

Décembre 1865   -  Par arrêté.   -   M. le préfet du Calvados, en date du 19 décembre :

-       M. Lepelletier (Jean-Jacques-Armand), adjoint, conseiller municipal, est nommé maire de la commune d'Etouvy, en remplacement de M. Maubanc, décédé.

-       M. Hélie (Antonin-Léon), conseiller municipal, est nommé maire de la commune du Tourneur, en remplacement de M. Levardois, décédé.

-       M. Marie (François), conseiller municipal, est nommé adjoint de la commune d'Etouvy.

-       M. Liot (Claude), conseiller municipal, est nommé adjoint de la commune du Tourneur. (L’Ordre et la Liberté )

 

Mai 1866   -   Une bonne acquisition.   -   Par décret impérial du 5 mai 1866, la commune du Tourneur est autorisée à acquérir du sieur Léon de Baudre, deux parcelles de terrain pour servir à la construction d'une école de garçons et une école de filles, et a emprunter la somme de 22 000 francs, remboursable en douze ans, pour concourir au paiement de l'acquisition ci dessus, des deux écoles et de travaux à l'église.

 

Octobre 1866   -    Un orage.   -   Lundi dernier, le 22 octobre courant, vers six heures du matin, un violent orage a éclaté à Saint-Pierre-Tarentaine.

La foudre est tombée sur le clocher de l'église du Tourneur, et y a occasionné des dégâts assez importants. Un arbre a été séparé en deux par la foudre.

Pendant plus d'un quart d'heure, l'eau est tombée à flots, les chemins étaient devenus de véritables torrents.  

 

Février 1867   -   Un incendie.   -  Un incendie a éclaté, dans la commune du Tourneur, le 14 de ce mois, dans une étable dépendant de la ferme exploitée par le sieur Marie. Tout un corps de bâtiment a été brûlé. La perte est estimée à 500 fr..

La femme Marie, allant le soir à l'étable pour traire ses vaches, avait à la main une lanterne. Probablement elle l'aura mal assujettie en la posant à terre. Toujours est-il que la lanterne mit le feu à une botte de paille, et de la au bâtiment tout entier.

 

Décembre 1867   -   Un incendie.   -   Un incendie accidentel a éclaté le 2 de ce mois, au Tourneur, et a consumé la charpente et la couverture en chaume de deux bâtiments, deux tonneaux, un pressoir, 2000 bottes de foin, 60 gerbes de froment et une grande quantité de bois de travail. Les bâtiments appartenaient au sieur Doublet Charles, propriétaire au  Tourneur, et au sieur Leprieur, commissaire-priseur à Orbec. Tous les objets brûlés appartenaient aux sieurs Yvon et Ruelle, cultivateur.  

 

Juillet 1868   -   Un accident.   -   Dimanche, à huit heures du matin, le cadavre du nommé Leboucher Jacques François, âgé de 22 ans, soldat au 43e de ligne, en congé de convalescence de trois mois, a été trouvé dans une mare située sur la commune du Tourneur. On pense que cette mort est le résultat d'un accident.  

 

Novembre 1871   -  Fait divers.   -  Le 18 novembre, vers sept heures du soir, un incendie accidentel a détruit, à Le Tourneur, une maison  et le mobilier qui y était renfermé, le tout appartenant à Mme veuve Blanchet. La perte est estimée à 1.600 fr.  

 

Mars 1872   -  Le gel.   -  Les désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.

 

Avril 1872   -  Incendie.   -  Mardi, vers 9 heures du soir, un incendie considérable, attribué à la malveillance, a éclaté au Village de Cervelles, commune du Tourneur, canton de Bény-Bocage, et a consumé entièrement six maisons d'habitation, réparties en neuf ménages, aujourd'hui sans abri. Les pertes sont considérables.

D'après les investigations de la justice l'auteur de ce désastre serait un nommé Jean-Baptiste Richomme, lequel vivait en très mauvaise intelligence avec sa femme, habitant ensemble une des maisons incendiées. De là naquirent des soupçons, et sur la confrontation des traces de pas trouvées dans le jardin, derrière la maison où le feu s'est déclaré, et la chaussure que portait ce soir-là le nommé Richomme, il n'est resté dans l'esprit de personne le moindre doute sur sa culpabilité. Il a été arrêté de suite.

 

Avril 1874   -   Guet-apens.  -  Le 16 avril, vers 11 heures et demie du soir, le sieur Lefèvre, meunier au Tourneur, canton de Bény-Bocage, revenait chez lui, lorsqu'il fut assailli par un nommé Catel, cultivateur, âgé de 24 ans, celui-ci se jeta sur le sieur Lefèvre et le frappa plusieurs fois en pleine figure. Le sieur Lefèvre accuse, en outre, son agresseur de lui avoir volé un porte-monnaie contenant 73 fr. environ, son chapeau et une clef. Catel était accompagné d'un nommé Lavigne, tisserand, qui est demeuré spectateur passif de la lutte.  

 

Décembre 1874   -   Enterrement d’une jambe.  -  On parle beaucoup au Tourneur et aux environs d'un mal singulier qui aurait atteint une pauvre femme de près de 80 ans. Depuis un  an environ, elle souffrait beaucoup d'une jambe, un trou s'y était formé à deux centimètres au-dessous du genou, et livrait passage à une suppuration abondante.

Quelles ne furent pas la douleur et la surprise de cette pauvre femme et de son fils, lorsque l'autre jour, le fils ayant levé sa mère, ils s'aperçurent que la malheureuse n'avait plus qu'une j'ambe et demie !  La partie au-dessous du mal s'était détachée d'elle-même. Cette partie de jambe a été enterrée dans le cimetière de la commune. La pauvre femme survit à son mal.

 

Novembre 1875   -  Suicide.  -  Lundi, le nommé François Dumont, journalier, 61 ans, a été trouvé noyé dans une mare du Tourneur. On pense que la mort est le résultat d'un suicide. 

LE TOURNEUR  -   Monument aux Morts

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