15 Mars 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 1

TRÉVIÈRES 

Canton de Trevières

Les habitants de la commune sont des Trévièrois, Trévièroises

Février 1830   -   Le froid continu.   -   Depuis 30 ans notre pays n'avait pas éprouvé un froid aussi intense que celui qui s'est fait sentir dans la nuit de mardi à mercredi, le thermomètre, au milieu de la ville, dans un courant d'air ordinaire, est descendu à 15° au-dessous de zéro, exposé a un air libre, il a baissé jusqu'au-dessous de 17° et à 20° dans la campagne.

Aussi tout est gelé, même dans les appartements où le feu est entretenu pendant toute la journée.

- Aujourd'hui le thermomètre était descendu à 5 heures du matin à 15º 5/10 en plein air. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1830   -   Un réveil amer.   -    Le sieur Faudemer, journalier, fit connaissance, le 17 juin, d'un nommé Clément Barbey, dans une auberge de Trévières, où ils logeaient l'un et l'autre, ils burent ensemble, prirent ensemble du café, et le soir Barbey proposa la moitié de son lit à son nouvel ami, à qui l'on ne pouvait donner à coucher dans l'auberge.

Le lendemain matin, en s'éveillant, Faudemer fut étonné de se trouver seul dans le lit, et en prenant son pantalon pour se lever, il vit qu'il avait payé un peu cher le petit service que son compagnon de lit lui avait rendu. Quoiqu'il eût eu la précaution de placer sous sa tête, en se couchant, le pantalon où se trouvait son argent, Barbey avait su l'enlever pendant la nuit, et s'était emparé de 45 francs qui se trouvaient dans une des poches.

Barbey, arrêté peu de jours après, fut trouvé saisi d'une partie de la somme volée, du moins on le pensa ainsi, parce qu'il ne put justifier d'où lui provenait l'argent dont il était porteur. En second lieu, il avait payé, le lendemain du vol, quelques petites dettes qu'il n'avait pu acquitter précédemment.

Barbey avait déjà été condamné à 13 mois d'emprisonnement pour vol, et avec les charges qui s'élevaient contre lui, avec une fort mauvaise réputation, il a vainement persisté à nier le vol, il a été condamné à 6 ans de réclusion. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1830    -    Uniformisation de la Garde Nationale.   -    On nous assure qu'un uniforme modèle pour les gardes nationales des campagnes va être envoyé incessamment du ministère de l'intérieur à la préfecture du Calvados : il se compose d'une blouse grise, d'un pantalon de toile bleue, d'un chapeau ciré et d'une ceinture tricolore portant la giberne sur le côté droit. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1830    -    Un nouveau bataillon de garde nationale voit le jour à Trévières.   -   Nous apprenons encore par notre correspondance que le canton de Trévières vient de composer un bataillon de garde nationale, qui s'est de suite choisi un commandant et des officiers, la plupart anciens militaires qui s'occupent de former aux exercices leurs nouveaux compagnons d'armes. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1831    -    Cour d'Assises du Calvados.   -   Hier les assises du Calvados ( 2e session 1831 ) se sont ouvertes sous la présidence de M. Daigremont-St-Manvieux, fils, conseiller à la cour royale. Ce magistrat, avant de commencer les débats de la première affaire, a adressé à MM. les jurés un discours sur les devoirs que leur impose la magistrature temporaire dont ils sont investis, et leur a rappelé que pour la première fois dans notre département allait être mise en action la nouvelle loi, qui, plus favorable aux accusés, veut que la majorité du jury qui les déclare coupables soit de huit membres, et qui laisse au jury seul, et sans que la cour prenne part au verdict, la délibération sur le sort des accusés.

La première affaire a été appelée ensuite. Elle était relative à une fille Françoise Violette, de Trévières, accusée de plusieurs vols commis au préjudice des époux Etienne, marchands dans le bourg et dans la même maison que cette fille habitait. La moralité de Françoise Violette, qui 5 fois a été mère sans être épouse, et qui d'ailleurs était sous d'autres rapports très suspecte, était déjà pour elle une assez mauvaise recommandation, dont les débats sur les faits de l'accusation ont été loin de l'affranchir.

Déclarée coupable par le jury, avec les circonstances de maison habitée, de nuit et d'usage de fausses clefs, la fille Violette a été condamnée à 5 années de travaux forcés, (Le Pilote du Calvados)

 

Janvier 1840  -  Une ordonnance.  -  Une ordonnance du 3 décembre 1839, prescrit l'appel à l'activité de 25 000 jeunes soldats sur la seconde partie du contingent de la classe de 1838.

Pour cet appel, le Calvados doit fournir 329 hommes. Voici les derniers numéros atteints par la sous-répartition entre les cantons de notre arrondissement : Balleroy, 52. — Bayeux, 39. — Caumont, 21. — Isigny, 60. — Ryes, 45. — Trévières, 44. (Source  : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1840   -   Instruction primaire supérieure.  -   Médaille de bronze : M. Cordier, directeur de l'école primaire supérieure communale de Bayeux.

Instruction primaire élémentaire. — Médaille d'argent : M. Thieulin, directeur de l'enseignement mutuel de Bayeux.

— Mentions honorables : M. Margrie, instituteur communal à Trévières ; Bazire, à Caenchy.

—Rappel des Médailles d'argent : M. le frère Longue-Épée, instituteur communal à Bayeux. (Source  : L'Indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1840   -   Le Conseil Général du Calvados.  -  Sur un rapport de la commission des finances relatif à la demande formée par la commune de Trévières pour l'établissement de quatre nouvelles foires, le conseil général , vu la délibération du conseil de l'arrondissement de Bayeux et celles des conseils municipaux intéressés dans la question, est d'avis que deux nouvelles foires soient accordées à la commune de Trévières, l'une, le troisième jeudi de mars, l'autre, le troisième jeudi d'août. (Source  : L’indicateur  de Bayeux)  

 

Octobre 1840   -   Avis.   -  Déjà plusieurs fois nous avons eu l'occasion de nous plaindre de l'irrégularité du service des facteurs ruraux pour la remise des journaux et autres imprimés. Nous recevons depuis quelques jours de nouvelles plaintes de plusieurs de nos abonnés qui nous adressent des réclamations sur la négligence que ces agents apportent à  remplir leur devoir. Nous nous contenterons pour le moment de signaler seulement  quelques communes des cantons de Trévières et d'Isigny, où le service se fait très mal.

De tels abus ne peuvent être tolérés, et s'il n'y est pas apporté de remède, nous citerons plus tard des noms, quant à présent, nous voulons seulement appeler l'attention de MM. les directeurs des postes sur cet objet. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Janvier 1841   -   Nouvelles locales.  -   Une ordonnance du roi, en date du 1er janvier 1841 , autorise dans la commune de Trévières, l'établissement de deux foires annuelles qui se tiendront le troisième jeudi de chacun des mois de mars et d'août. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   Par suite d'attaques injurieuses et calomnieuses de la part du sieur Vaquerel, de Trévières, contre les sieurs La. Cauve (Pierre) tanneur, demeurant à Bayeux, et Ouenne (Victor),demeurant à Trévières, action avait été intentée par ces deux deniers devant le tribunal de police de Trévières, contre l'auteur de ces injures et de ces calomnies.

Voulant éviter les conséquences du procès intenté contre lui, le sieur Vaquerel a proposé un arrangement qui a été consenti par les parties, à la date du premier mars 1841, et par lequel il s'oblige :

1° livrer dans le délai de quinze jours, un hectolitre de blé au profit des pauvres de Trévières.

2° payer les frais du procès commencé.

3° payer au garde-champêtre qui a rédigé procès-verbal contre lui, une somme de dix fr. pour déplacement et frais de voyage.

Enfin il est stipulé dans ledit arrangement que ces obligations sont prises par le sieur Vaquerel a titre de dommages-intérêts, et comme les sieurs La Cauve et Ouenne ont été injuriés et calomniés publiquement par lui, le sieur Vaquerel s'est engagé en outre à payer les frais que nécessitera une annonce dans les journaux de Bayeux, pour réparer leur honneur. C'est ce qui a motivé la présente insertion.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   On avait vu passer il y a plusieurs jours sur tout le littoral, de nombreuses volées de gibier sauvage qui retournaient vers les contrées septentrionales qu'elles habitent, et d'où les froids rigoureux les éloignent tous les ans : Il était facile d'augurer de ce fait que les mauvais jours de l'hiver étaient passés.

Aussi depuis bientôt quinze jours le plus beau temps est-il venu nous dédommager des rigueurs de la mauvaise saison que nous avons traversée. L'aspect de la campagne a déjà complètement changé : partout les blés s'annoncent bien et les pommiers sont chargés d'autant de boutons que l'année dernière. Les herbages sont magnifiques et les herbes vont bientôt venir en aide à la rareté des fourrages secs. La plupart des colzas, grâce aux neiges qui les couvraient, ont été garantis des derniers froids : partout la plante présente une assez belle apparence.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1841   -   Nouvelles locales.   -    Les communes de Littry et de Trévières ont réclamé chacune une nouvelle foire.

Presque toutes les communes consultées ont repoussé ces prétentions en les soutenant nuisibles aux intérêts du commerce, et de nature à porter atteinte à des droits d'autant plus sacrés qu'ils étaient plus anciennement acquis.

Le conseil s'est alors demandé, si dans l'étal actuel du commerce agricole et industriel de l'arrondissement il y avait un besoin pressant de créer de nouvelles foires. Son avis a été pour la négative. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Septembre 1841   -   Nouvelles locales.   -    Sur la demande du conseil municipal de Ryes, le conseil général donne un avis favorable à l'établissement dans cette commune d'un marché de comestibles, le dimanche matin, et d'une louerie d'ouvriers pendant les mois de juillet, août et septembre, sur la place de la Croix, à Ryes.

Vu la délibération du conseil d'arrondissement de Bayeux, le conseil est d'avis que l'autorisation demandée par les communes de Littry et Trévières d'établir de nouvelles foires, ne soit point accordée. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Direction des postes.   -    L'accélération toujours croissante des courriers de la malle-poste, a nécessité le changement suivant dans les heures du service : la dernière levée de la boîte aux lettres pour Cherbourg et Trévières aura lieu à 9 heures 30 minutes, et la clôture des ports payés pour ces deux routes à  9 heures 15 minutes. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1842    -  Nouvelles locales.   -    Les électeurs des cantons de Trévières et Ryes étaient convoqués jeudi dernier, en la commune de Tour, pour procéder à l'élection d'un membre du conseil général du Calvados.

M. le comte d'Houdetot, pair de France, seul membre sortant pour notre arrondissement a été réélu à la presque unanimité des suffrages exprimés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Classe de 1842.   -   Le tirage au sort des jeunes conscrits du Calvados, pour le contingent militaire de 1842, aura lieu à partir du 20 février prochain, dans les différents cantons de notre arrondissement, dans l'ordre suivant : Ryes, 20 février,  Balleroy, 21 ; Isigny , 22 ; Caumont, 23 ; Trévières, 24 ; Bayeux, 27. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles locales.   -  On avait annoncé un hiver rigoureux pour l'année 1842-43, déjà le solstice d'hiver est passé, l'année 1843 s'ouvre, le soleil commence à remonter sur l'horizon, et la température est restée jusqu'ici fort douce et fort égale, on a compté, en décembre, des journées comparables à celles de mars et d'avril.

Les cultivateurs en sont arrivés au point de désirer quelques gelées pour empêcher que les plantes semées ne s'avancent trop.

En Suisse, on récolte déjà des fraises dans les bonnes expositions, et de toutes parts on signale des phénomènes de précocité surprenants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Nouvelles Locale.   -  La semaine dernière la neige est tombée pendant trois jours sur notre contrée avec une abondance inaccoutumée, surtout à l'époque avancée de la saison où nous nous trouvons. Un tapis blanc, d'une épaisseur très considérable en certains endroits, a couvert les champs, les routes, les rues , les toits des maisons.

L'arrivée des voitures publiques a été retardée, les malles-poste de Paris et de Cherbourg ont subi dans les heures de passage en notre ville, six à huit de retard : vendredi, celle de Granville à Bayeux a été retardée de 24 heures, il paraît que le parcours de la forêt de Neuilly était devenu impraticable.

Au reste, le dégel dure depuis plusieurs jours, la température s'est sensiblement adoucie et les circulations se rétablissent sur tous les points. Nous n'avons pas appris qu'il soit arrivé dans notre, contrée, par suite de ce mauvais temps, d'accidents graves. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1843   -  Nouvelles locales.   -   Classe de 1842.   -   M. le préfet du Calvados vient de faire publier le tableau présentant la sous-répartition, entre les cantons, du contingent de 1 008 hommes assigné au Calvados par ordonnance du 30 mars 1843. Voici le contingent proportionnel de chacun des cantons de l'arrondissement de Bayeux :

Le canton de Balleroy sur 115 inscrits, aura à fournir 30 conscrits ; celui de Bayeux sur 145, 38 ; Caumont sur 89, 23 ; lsigny, sur 118, 31 ; Ryes, sur 79, 21 ;  Trévières, sur 105, 28.

—  Notre arrondissement aura donc à fournir un contingent de 171 hommes sur 171 qui ont pris part au tirage. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1843   -  Nouvelles locales.   -   Les opérations du conseil de révision commenceront dans chaque département a partir du 3 mai prochain. Nous ferons connaître le jour où ces opérations auront lieu pour les cantons de notre arrondissement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1843   -  Conseil de révision.   -   L'itinéraire du conseil de révision, pour la convocation des jeunes gens de la classe de 1842, est ainsi fixé pour les six cantons de notre arrondissement :

à Bayeux, le 22 mai, pour les cantons de Ryes, Trévières et Bayeux ; à Balleroy, le 23 mai, pour les cantons de Balleroy et de Caumont ; à Isigny, le 24 mai, pour le canton d'Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1843   -  Police correctionnelle.   -  Audience du 16 mai.   -   Pierre-Jules Maufras, tailleur, Léonie Maufras et la femme Maufras, tous les trois de Bayeux, comparaissaient sous la prévention d'avoir recelé et s'être approprié diverses sommes d'argent, de linge et autres objets volés par les enfants Gouye et la fille Justine Le Bouteiller, au préjudice de leurs parents.

Le premier a été acquitté, Léonie Maufras a été condamnée en huit jours et la femme Maufras en un mois d'emprisonnement.

— Une condamnation de 15 jours de la même peine a été prononcée contre le sieur Suzanne, marchand boucher à Trévières, pour habitude de faux poids dans la vente de sa viande.

  Marie-Françoise Le Bobier, de la commune Cartigny-Tesson, prévenue de délit forestier au préjudice du sieur Michel Hébert, propriétaire à Vouilly, a été condamnée en 2 fr. d'amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1843   -  Élections.   -   Aux élections des chefs-lieux de canton de notre arrondissement annoncées dans notre dernier numéro nous ajoutons les suivantes :

  lsigny.    Sur 9 conseillers municipaux sortants, 7 ont été réélus dans l'ordre suivant du nombre des suffrages : MM. Le Rebour, négociant ; Etienne, négociant ; Desmarest ; Pophillat ; Bonnefonds ( Michel ) ; Le Chartier et Héroult.

Deux membres nouveaux ont été nommés, ce sont : MM. Lenormand et Morice, notaire.

Trévières.    Ont été nommés conseillers municipaux, MM. Guilbert-Duclos, maire ; Blaize ; Longien ; Menard ; Le Tual de la Heuderie et Le Breton. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Conseil d’arrondissement.   -  Le Conseil demande ensuite que le traitement des instituteurs primaires soit porté à 400 fr. ; tant que ce vœu salutaire ne sera point accueilli, les instituteurs moraux et capables abandonneront la carrière de l'enseignement pour embrasser des professions plus indépendantes et plus lucratives.

—  Un autre vœu non moins important est émis pour provoquer des mesures législatives destinées à réglementer le contrat de louage des domestiques.

—  Dans une autre délibération longuement et judicieusement motivée, le Conseil a signalé les inconvénients résultant du non-curage et havelage de l'Aure-lnférieure, de Trévières jusqu'à Isigny. Cette délibération a pour objet de faire rapporter les dispositions de l'ordonnance de 1835 , en ce qui concerne cette rivière.

Le Conseil d'arrondissement a terminé ses travaux en prenant une délibération longuement motivée sur le chemin de grande communication de Littry à Port-en-Bessin, dont nous avons déjà entretenu le public. Nous rendrons compte de la décision qui sera prise à ce sujet lors de la prochaine session du Conseil général, qui sera mis en demeure de donner une solution définitive à ce projet, lequel est d'un immense intérêt pour la contrée qu'il devra traverser.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 14 août. —  La femme Aimable-Dorothée Buhot, femme Collar , de notre ville, a été condamnée en 250 fr. d'amende, pour prêt sur gage.

— Pour avoir chassé sans port-d'armes et en temps prohibé, le nommé Pierre Jacqueline, domestique à Maisons, a été condamné en 30 fr. d'amende pour le premier chef et 20 fr. pour le second.

— Le tribunal a prononcé l'acquittement des nommés Antoine-Adrien Guesdon, et Auguste Michel, maçon à La Folie, prévenus de vol d'un manteau appartenant à M. Halley, propriétaire à Trévières. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1843   -  Police correctionnelle.   -    Audience du 27 octobre. —Bertrand Abadie, Marie Abadie et Michel Lunier, tous trois marchands colporteurs, étaient prévenus d'avoir, à la complicité les uns des autres, trompé le sieur Mériel, marchand luthier, à Caen, en lui vendant pour fil et coton un service de table tout coton ; et d'avoir, le 25 août dernier, à Bayeux , commis le même délit au préjudice de M. Amiard, avocat, en lui vendant comme étant en fil de laine, une douzaine de mouchoirs en  coton. Convaincus de ses faits, ils ont été condamnés chacun en trois mois d'emprisonnement.

  A l'audience du 7 novembre le sieur Michel Delamare, propriétaire à Trévières, convaincu d'outrages et de menaces envers le Maire de Mestry, a été condamné à 6 jours de prison.

  Félix-Alexandre Martin, fabricant de paniers, à St-Germain-d'Ectot, a été condamné à 3 mois de prison, pour avoir porté des coups et fait des blessures au sieur Dudouet, cultivateur de la même commune. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Une circulaire.   -   Par une circulaire, en date du 13 de ce mois, M. le ministre de l'agriculture et du commerce a rappelé aux préfets les injonctions de la loi du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les manufactures, et les a invités à surveiller activement l'exécution de cette loi, dictée par une pensée d'humanité et de civilisation. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 14 novembre.

  Julien Douillet, comparaissait devant le tribunal pour délit de mendicité quoiqu'on état de travailler. Arrêté pour ce fait et déposé dans la salle municipale de Balleroy, il avait tenté de s'évader en brisant la porte de sa prison provisoire. De plus, Douillet ne voulant pas faire les choses à demi, s'est rendu coupable de rébellion envers le sieur Sanson, garde-champêtre à Castillon. Le tribunal usant d'une juste sévérité à l'égard de cet individu, l'a condamné en 13 mois de détention. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Sur 50 352 instituteurs primaires répandus sur la surface de la France, 23 048 ont un traitement minimum fixe de 200 francs ; 2 003 reçoivent depuis 201 jusqu' à 209 francs ; les autres touchent 300 fr. et au-dessus ; 52 sur 100 sont mariés, et 4 sont veufs avec ou sans enfant.   (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1844   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 26 décembre. 

Les nommés Pierre-Joséphine dit Benoist , Agé de 16 ans, Pierre Girard, âgé de 12 ans, de la commune de Monfréville, et Abel Hébert, âgé de 15 ans, de celle de Lison,  se rendirent aux foires dernières de St-Martin à Isigny, et de St-Aignan à Trévières , où ils exploitèrent plusieurs boutiques de marchands. 

Tout convenait à ces petits voleurs, même jusqu'à l'histoire de Mandrin, dont un exemplaire a été trouvé sur l'un d'eux. 

Acquittés tous les trois comme ayant agi sans discernement, le sieur Girard a été remis à son oncle qui l'a réclamé ; Joséphine et Hébert ont été envoyés dans une maison de correction pour y être détenus pendant trois ans.   (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1844   -  Cours d’Assises du Calvados.   -  L'affaire de Pierre Talvast avait attiré un grand nombre d'auditeurs. Il s'agit d'un infanticide, et cette fois ce n'est pas une femme, une jeune fille qui, à tout prix, a voulu éviter la honte : c'est un homme qui est accusé de ce crime. M. l'avocal-général Massol occupe le siège du ministère public ; chacun veut entendre encore, une fois l'orateur célèbre, le magistrat éminent que nous allons perdre.

L'accusé est un paysan d'environ 40 ans, aux cheveux rouges et à la mine doucereuse ; il paraît en proie à une vive émotion. Sa défense est confiée à Me  Georges Besnard.

Pierre Talvast, qui demeure à Engranville, près Trévières, s'était marié une fois, et avait eu six enfants. Sa femme était d'un caractère peu aimable. A des mœurs déréglées, elle joignait des habitudes de vol qui la firent condamner a un an de prison, et, dans son ménage, ce n'étaient que querelles de chaque jour, qui se terminaient toujours par des coups.

Après la mort de cette femme, Talvast aurait dû se tenir content d'un premier essai qui lui avait si mal réussi. Mais l'impossibilité de donner lui-même des soins nécessaires à ses enfants en bas age l'engagea à contracter un nouveau mariage avec la fille Prudence Loir, âgée de 22 ans, et servante dans une ferme. Il l'épousa le 20 juillet i843, et un mois après il reconnaissait qu'il avait été odieusement trompé. Au moment de son mariage, sa femme était enceinte d'environ quatre mois. Talvast lui reprocha son indigne conduite, mais sans la maltraiter, et il consentit à la garder avec lui.

Dans la nuit du 12 au 13 novembre, vers dix heures du soir, la femme Talvast fut saisie des douleurs de l'enfantement ; son mari n'appela personne a son secours, seul il lui  donna des soins, seul il recut l'enfant dont elle accoucha vers deux heures du matin. La femme Talvast entendit cet enfant pousser un faible cri ; elle vit son mari le déposer sur une chaise sur laquelle il avait étendu quelques vêtements. Quelques moments avant sa délivrance, elle pria son mari de ne pas faire de mal à l'enfant qu'elle allait mettre au monde. « Sois sans inquiétude, lui dit-il, je ferai pour lui ce que j'ai fait pour les miens ; il n'est pas la cause de l'accident que tu as éprouvé ». La femme Talvast  se recoucha ; son mari lui répéta plusieurs fois que son enfant était froid et ne donnait plus aucun signe de vie ; au bout d'une demi-heure, il l'emporta, fut absent pendant quelques minutes, et quand il revint, l'enfant avait disparu.

Bientôt l'accouchement de la femme Talvast ne fut plus un mystère ; la justice en eut connaissance, et Talvast interrogé, prétendit d'abord que sa femme avait fait une fausse couche ; puis il déclara qu'il avait jeté dans le bief d'un moulin, le cadavre de l'enfant mort qu'elle avait mis au monde. Ces versions étaient toutes fausses ; et quarante jours après l'accouchement, le 20 décembre, on retrouva le corps de l'enfant, enterré dans le jardin de Talvast. Son beau-père, en remuant la terre, avait découvert le foin qui l'enveloppait. Le cadavre offrait la trace de graves lésions. Les deux os pariétaux du crâne étaient fracturés, l'un, par une simple fêlure ; l'autre, en étoile ; la joue était déchirée et la mâchoire brisée en deux endroits.

Aux débats, Talvast a soutenu que l'enfant de sa femme était mort en naissant, et que sa seule faute était de l'avoir enterré furtivement, pour cacher son déshonneur et la honte de sa femme.  Cette prétention a été vivement combattue par M. le docteur Lepaulmier, qui avait fait l'autopsie. Ce médecin a conclu de ses expériences sur les poumons de l’enfant, qu'il avait vécu, et de l'examen des blessures, qu'elles avaient probablement été faites pendant la vie ; les deux fractures du crâne lui paraissaient le résultât d'une pression graduée, opérée sur la tête de l'enfant par deux mains meurtrières. La femme de l'accusé est ensuite entendue. Elle parait d'abord en proie à la honte, puis elle se rassure et déclare que son mari, au moment de son accouchement, l'a empêchée, par de violentes menaces, d'appeler des secours étrangers. Elle a entendu son enfant crier, et suivant elle c'est Talvast qui lui a donné la mort, en l'étouffant au moment de la naissance.

Cette déposition a fait une sensation pénible dans l'auditoire, et chacun, encore dans le doute sur la culpabilité de Talvast, ne pouvait s'empêcher de le plaindre, en le voyant accusé avec amertume par celle qui était la cause première de son crime.

M. le président a cru devoir pose comme résultant du débat, la question subsidiaire d'homicide par imprudence.

Après un quart d’heure de délibération, le jury a prononcé un verdict d'acquittement sur la question d'infanticide, et de culpabilité sur celle d'homicide par imprudence, mais seulement à la simple majorité. En conséquence, Talvast a été condamné à 2 ans d'emprisonnement, maximum de la peine, que lui rendait applicable la déclaration du jury. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.  -   Nous venons de recevoir encore des nouvelles du loup qui rôde depuis un mois dans le canton de Trévières, et qui, dans la nuit du 10 au 11, a dévoré deux veaux, l'un appartenant à M. Ménard, de Trévières et l'autre à un sieur Lequesne. Quelques jours auparavant il avait fait une assez grande consommation d'oies chez un sieur Tostain. 

Des battues ont été immédiatement organisées dans les bois du Mollay et des Crespelières, où l'on a été assez heureux de le rencontrer et de lui envoyer plusieurs coups de fusil qui l'ont blessé. Des traces de sang l'ont fait poursuivre jusqu'à la forêt de Cerisy, où il a été abandonné aux soins de messieurs les chasseurs de la louveterie qu'on avait fait prévenir. 

Ce n'est, à ce qu'il paraît, que le 17 seulement qu'une battue officielle aurait été ordonnée dans le bois Labbé. 

Notre correspondance contient à ce sujet des plaintes dont nous vérifierons l'exactitude avant de les faire parvenir à qui de droit. Le temps nous manque pour nous renseigner à cet égard sur des détails qui n'ont rien de bien précis. Nous y reviendrons. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.  -   Malgré les avertissements réitérés de la presse et les nombreuses condamnations prononcées, les contraventions dans la police des routes se commettent toujours avec une incroyable, continuité. Chaque jour des procès-verbaux constatent de nouveaux délits. Les charretiers ne veulent donc pas comprendre que les ordres les plus précis sont donnés pour punir ces infractions  ? (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1844   -  Classe de 1843.  -   3 871 jeunes gens ont pris part cette année au tirage dans le département du Calvados ; c'est 37 de plus que l'an dernier.

Voici le chiffre de ceux qui se trouvent répartis dans les divers cantons de l'arrondissement de Bayeux : Balleroy, 150 ; Bayeux, 119 ; Caumont, 82 ; Isigny, 136 ; Ryes, 92 ; Trévières, 104. Total : 683.

Notre arrondissement est au nombre de ceux dont la population militaire a augmenté cette année ; cette différence en plus sur la classe de 1842, est de 32. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.   -   M. le maréchal ministre de la guerre a décidé, le 15 du courant, que l'appel semestriel des hommes de la réserve qui, aux termes de l'instruction du 3 juin 1836, devait avoir lieu le premier dimanche du mois de mars prochain, serait ajourné jusqu'à nouvel ordre. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1844   -  Nouvelles locales.  -  Le loup, dont la présence a été signalée depuis plus de deux mois déjà dans les cantons de Trévières et de Balleroy, rôde toujours dans le pays, laissant dans beaucoup de communes des traces sanglantes de son passage.

Un certain nombre de bestiaux, un cheval et des animaux de basse-cour ont été dévorés tout récemment, et la multiplicité des accidents de ce genre a fait croire à la présence de trois ou quatre de ces dangereux visiteurs.

Une espèce de panique s'est répandue dans la contrée et chacun des cultivateurs et fermiers tremble pour ses bestiaux. Dimanche dernier une battue générale avait été organisée, autour des bois du Vernay, du Tronquay, de Gruchy et autres ; les habitants des communes environnantes avaient pris part en grand nombre à cette œuvre de salut commun, qui malheureusement n'a amené aucun résultat.

On nous assure aujourd'hui que plusieurs de MM. les maires des deux cantons vont s'entendre sur les mesures à prendre pour recommencer prochainement et avec plus de succès une chasse générale dans tous les bois de la contrée. On doit espérer que tous les habitants s'empresseront de seconder les efforts des administrations locales. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1844   -  Le Conseil de révisions.   -   L'itinéraire du conseil de révision ayant subi quelques modifications, en voici le tableau officiel et définitivement arrêté pour les cantons de l'arrondissement de Bayeux.

A Caumont, le 31 mai, à une heure après midi, pour le canton de Caumont ;

A Balleroy, le 1er juin, à onze heures du matin, pour le canton de Balleroy

Isigny, le 3 juin, à dix heures, pour le canton d'isigny ;

A Bayeux : le 4 juin, à dix heures, pour le canton de Ryes ; idem à onze heures, pour le canton de Trévières ; idem à midi, pour le canton de Bayeux. (source : L’Indicateur de  Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, vers 7 heures du soir, le nommé Herbeline, blatier à Trévières, se rendant à Caen avec sa voiture chargée de  sacs de farine, est tombé du brancard sur lequel il était assis, et a eu la tête écrasée sous l'une des roues. On croit que cet accident, qui est arrivé entre Bretteville et Rots, est dû à l'état d'ivresse dans lequel se trouvait le malheureux Herbeline qui est mort sur le coup.

C'est encore un nouvel et déplorable exemple de l'imprudence des voituriers. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Voici quel a été le mouvement de la population dans le Calvados en 1843 .

NAISSANCES. Enfants légitimes : garçons, 4 432 ; filles, 4 277 ; total : 8 709 .

Enfants naturels reconnus : garçons, 113 ; filles, 116 ; total : 229.

Enfants naturels non reconnus : garçons, 442 ; filles, 382 ; total : 824. 

Total des naissances : 9 762.

MARIAGES. Entre garçons et filles, 3 034 ; entre garçons et veuves, 217 ; entre veufs et filles, 375 ; entre veufs et veuves, 120. 

Total des mariages : 3 746.

DÉCÈS. Garçons, 2 708 ; hommes mariés, 1 332 ; veufs, 781 ; total : 4 821. Filles, 2 709 ; femmes mariées, 1204 ; veuves, 1 285 ; total : 4 998. 

Total des décès : 9 819.

Il résulte du tableau ci-dessus qu'en 1843, les décès ont excédé les naissances de 57. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1844   -  Avis aux maires.   -   L'administration préfectorale vient d'adresser à MM. les maires du Calvados la circulaire suivante : Caen, le 12 septembre 1844.

Messieurs, je crois utile d'appeler votre attention sur la disposition de l'article 34 du décret du 23 juin 1806, concernant la police du roulage. Cet article est ainsi conçu :

Tout propriétaire de voitures de roulage sera tenu de faire peindre sur une plaque de métal, en caractères apparents, son nom et son domicile : cette plaque sera clouée en avant de la roue et au côté gauche de la voiture, et ce, à peine de vingt-cinq francs d'amende : l'amende sera double si la plaque portait, soit un nom, soit un domicile faux ou supposé.

Quoique cette disposition soit aussi claire que précise, il arrive journellement qu'on s'en écarte. Des propriétaires font clouer la plaque au collier du cheval de limon ; d'autres la remplacent par une bande de papier portant leur nom et leur domicile. En agissant ainsi, non-seulement ils se mettent en contravention avec les prescriptions du  décret, mais encore ils appellent sur ces infractions l'attention des agents chargés de les constater. De là une foule de procès-verbaux nécessairement suivis de condamnations.

Je vous engage, Messieurs, à profiler de vos relations avec vos administrés pour leur rappeler qu'il est indispensable, pour prévenir les poursuites, que la plaque soit en métal, qu'elle soit clouée sur la partie de la voiture indiquée par le décret, et que l'inscription qu'elle porte soit lisible et apparente. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1844   -  Police correctionnelles.   -    Audiences des 21 et 23 septembre.

— Louis Lequeux, cultivateur à Trévières, pour s'être porté à des actes outrageants, par gestes et par paroles, contre les sieurs Salles, huissier, et Mahouy, garde-champêtre, a été condamné à une amende de 50 francs.

   Une faute semblable commise envers le garde-champêtre, Le Chevalier, a fait infliger une amende de 20 fr. au nommé Louis Payen, cultivateur à Tournières.

   Marie Lorillu, veuve Tailpied, et Prudent Tailpied comparaissaient sous la prévention d'avoir exercé des mauvais traitements envers le sieur Victor Hamel ; le tribunal a renvoyé absoute la veuve Tailpied, et a condamné le second accusé en 24 heures de prison.

  Une condamnation par défaut en 6 jours de prison contre Pigny, horloger à Aignerville, et 3 jours de la même peine contre Jouet, conducteur de bestiaux, a été motivée par des blessures graves dont ils se sont rendus coupables envers Jeanne Élisabeth, femme Lefebvre. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1844   -  Nouvelles locales.   -  Mercredi dernier, le bourg de Trévières a été attristé par un déplorable événement qui vient encore confirmer le danger qui résulte de l'emploi du charbon de bois. Une jeune personne de 19 ans, Mlle Hallot, a été trouvée asphyxiée dans la chambre où elle couchait, et qui communiquait par un carreau non vitré avec la laiterie dans laquelle avait été mis, le soir, un vase rempli de charbon allumé. Ce fatal accident laisse dans la désolation une famille éplorée et un jeune homme son fiancé. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1845   -  Nouvelles locales.   -  Il y a bien certainement révolution dans l'atmosphère. Il y a quinze jours à peine nous étions en proie à un hiver prématuré, qui en  quelques heures gelait nos rivières, et à l'heure qu'il est nous jouissons d'une véritable température printanière qui fait pousser les feuilles des arbres et ferait assurément naître des fleurs, si elle continuait encore quelque temps. (source :  L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1845   -  Classe de 1844.   -  L'administration préfectorale vient d'adresser à MM. les sous-préfets et maires du département un état au moyen duquel elle fait connaître à ces fonctionnaires le jour et l'heure où l'examen des tableaux du recensement et le tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1844 auront lieu dans chacun des cantons du Calvados.

L'appel prescrit sur cette classe est de 80 000 hommes, mais la répartition entre les départements et les cantons ne sera faite qu'après le tirage.

Voici quel sera l'itinéraire de M. le Sous-Préfet de Bayeux pour les opérations de ce tirage :

Le 22 février 1845, à onze heures du matin, pour le canton de Bayeux ; — le 24 février, à onze heures, pour le canton d'Isigny ; — le 25 février, à onze heures, pour le canton de Trévières ; — le 26 février, à onze heures, pour le canton de Caumont ; — le 27 février, à dix heures, pour le canton de Balleroy ;  — le 28 pour le canton de Ryes. à la même heure. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1845   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   Il y a 4 ans environ, une veuve Ravenel, demeurant à Trévières et se trouvant accablée de dettes, vendit tout son bien à réméré à un sieur Lécolant, propriétaire dans ce bourg. Quand il s'agit de régler les comptes avec la venderesse, le sieur Lécolant demanda à la veuve Ravenel et au fils de celle-ci le remboursement de deux billets, l'un de 500 fr., l'autre de 300 fr., revêtus des signatures veuve Ravenel et A. Ravenel. Ces deux billets avaient été escomptés par lui, l'un en septembre, l'autre en octobre 1840, au sieur Pierre-Théodore Le Barillier, mercier à Trévières, avec lequel la mère et le fils étaient depuis longtemps en relations d'affaires. 

Le sieur Ravenel, d'accord avec sa mère, contesta la sincérité des signatures et les dénégations énergiques et réitérées de ces individus prirent un caractère tel que non seulement le sieur Le Barillier finit par être arrêté, mais qu'il a dû en outre, après une assez longue détention, comparaître avant-hier, devant les assises comme accusé de deux faux en écriture de commerce. 

Le défenseur de Le Barillier s'est attaché à établir que les quatre signatures arguées, émanaient bien réellement des sieurs et dame Ravenel et qu'ils ne les avaient méconnues que pour se soustraire par ce moyen au paiement d'une dette légitime. 

Le jury a donné gain de cause à l'avocat, et l'accusé, homme recommandable par 53 années de probité, a été rendu à la liberté et à sa famille. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1846   -  Un vieux voleur.   -   Nous avons entendu raconter un trait assez piquant d'un voleur qui vient d'être arrêté à Trévières, le nommé Fontaine. 

Un des gendarmes qui l'avaient saisi lui dit : « Comment, malheureux, se fait-il qu'à l'âge où vous êtes parvenu (71 ans), vous vous mettiez dans le cas de passer le reste de vos jours en prison ? » —  « Mais, répartit Fontaine, je suis moins malheureux que vous ne pensez, car c'est la première fois que je suis arrêté depuis plus de 60 ans que je vole ! » (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Tribunal correctionnel.   -  Joachim Fontaine, convaincu d'avoir, dans le cours de l'année 1845 et dans les premiers mois de l'année 1846, volé en la commune de Trévières, au préjudice du sieur Jean Hay, une grande quantité de cidre, de blé et quelques gluis, s'est vu condamner pour ces différents vols en 1 an de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Avril 1846   -  Police correctionnelle.   -  Audience du 10 mars.

   Pierre Vimard, quoique valide, se livre au délit de mendicité habituelle, et notamment a été, le 2 de ce mois, trouvé mendiant en la commune de Lingèvres. Il subira 3 mois de prison.

   Joachim Fontaine, convaincu d'avoir, dans le cours de l'année 1845 et dans les premiers mois de l'année 1846, volé en la commune de Trévières, au préjudice du sieur Jean Hay, une grande quantité de cidre, de blé et quelques gluis, s'est vu condamner pour ces différents vols en 1 an de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -  Police correctionnelles   -  Audience du 28 août.

Prosper Ferey, domestique à Trévières, a été condamné à 16 fr. d'amende et aux dépens, pour délit de chasse.

  Ange-François Adam, horloger, âgé de 30 ans, né et domicilié à Carentan, comparaissait à la barre pour attentat à !a pudeur commis sur une jeune fille d'Osmanville. Il a été condamné à 15 jours de prison et aux dépens.

  Les nommés Jacques Colliette, journalier, demeurant à Mandeville, Auguste Olive, journalier de la même commune , et la femme Michel Bal, de Tessy, étaient inculpés, à la complicité les uns des autres, de vol de canards au préjudice de la veuve Godefroy, propriétaire à Trévières ; Olive a été condamné en 15 jours de prison, Colliette en 8 jours de la même peine ; la femme Bal a été renvoyée de l'action.

  Un délit de chasse a fait condamner en 50 fr. d'amende le nommé Auguste Hue, de la commune de Mosles. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales   -  Un incendie que l'on croit pouvoir attribuer à la malveillance, a éclaté le 30 octobre dans un bâtiment appartenant au sieur Costy ( Tranquille-Grégoire ), de la commune de Trévières. Le dommage est estimé à 440 fr. Rien n'était assuré. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1847   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -  Audience du 23 février 1847.

Pour avoir le 29 janvier dernier, dans la halle de Trévières, porté des coups et fait des blessures au sieur Gustave Guilbert, propriétaire cultivateur, demeurant à Colombières, et Désiré Blondel, cultivateur à Bricqueville; Virginie Costel, femme d'Eugène Le Rille, journalière à Mandeville, et Rose-Modeste Marie, femme d'Aimé Durand, journalière, demeurant à Saint-Martin-de-BIagny, ont été condamnées chacune en un mois de prison ; Virginie-Héloise Havard, femme de Jean Eudine, journalière à Mandeville, à 2 mois ; Hyacinthe Havard, femme de Michel Basle, journalière, demeurant à Tessy, Anne Havard, femme Auguste Olive, demeurant à Mandeville, et Virginie Anne, femme de Jean-Louis Lanièce, journalière, à Englesqueville, en 3 mois de la même peine. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1847   -  Nouvelles locales.   -   La semaine dernière, un douloureux accident a jeté dans la désolation une honorable famille de Trévières. Vendredi matin, le cadavre de M. Halley, propriétaire, fut trouvé dans un puits découvert situé dans la propriété de M. Hallot.

Le rapport des magistrats qui ont constaté l'événement, l'inspection du lieu, le rapprochement de tous les indices enfin, prouvent que la mort de l'infortuné M. Halley est le résultat d'un accident. M. Halley emporte les regrets de sa famille consternée et de ses concitoyens dont il était généralement estimé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1849  -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller LOISEL. Audience du 1er août.

La session du 3e trimestre des assises du Calvados s'est ouverte à 10 heures Voici le compte-rendu d'une des trois affaires qui ont été jugées dans cette première audience.

— Le 27 février, Pauline Rachinel entra au service des époux Soupire, cultivateurs à Trévières, en qualité de domestique.

Quelque temps après, ceux-ci remarquèrent qu'un assez grand nombre d'objets de toilette à eux appartenant avaient disparu. Leurs soupçons se portèrent sur leur nouvelle  domestique, et le 26 mai denier, ils se décidèrent à faire opérer par le garde-champêtre, une perquisition dans les effets de cette fille.

Cette perquisition amena non seulement la découverte des objets volés aux époux Soupire, mais aussi celle d'autres objets soustraits par la fille Rachinel au préjudice de la fille Daniel, domestique chez les mêmes maîtres, et d'autres effets encore dérobés, de septembre à février dernier, au préjudice des époux Marion, cultivateurs à la Folie, chez lesquels la fille Rachinel avait été domestique.

L'accusée avoua sur le champ toutes ces soustractions, et elle a réitéré sa confession devant le jury qui l'a déclarée coupable sur tous les chefs, mais en lui accordant toutefois le bénéfice des circonstance atténuantes. Elle a été punie de 3 années de prison.  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1850   -   Police correctionnelle.   -   Audience du 10 avril 1850.

   Les nommés Charles-Michel Suzanne et Marie-Sophie-Esther Lainé, sa femme, rouliers à Trévières, convaincus d'avoir à la complicité l'un de l'autre, le 9 février dernier, volé une somme de 140 fr. au préjudice de la dame veuve Raould, cafetière en la même commune, ont été condamnés; la femme Suzanne en 3 mois d'emprisonnement et son mari en 6 mois de la même peine. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1850   -   Les écoles.   -   Lundi dernier, après les inspections faites des écoles communales de Trévières, M. Cordier, inspecteur primaire de l'arrondissement, a remis, en présence des autorités locales, une médaille de bronze à M. Toutain, instituteur de cette commune. Cette médaille lui était décernée par le ministre, sur la présentation du conseil académique, pour l'excellente tenue et la bonne direction de son école. M. le Recteur avait délégué M. Cordier pour lui faire la remise de cette distinction.

Dans le cours de sa visite à Trévieres, M. l'inspecteur a eu à constater aussi l'état satisfaisant de l'école communale des filles, à laquelle un pensionnat est annexé. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1851   -   Le Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 2 avril 4851.

  Pour avoir colporté et distribué des écrits calomnieux, les nommés Alfred-Honoré Castel, âgé de 30 ans, journalier à Trévières, Charles Guillemette, âgé de 17 ans, colporteur, demeurant à Engranville, Théodore Rose, dit Pouchain, âgé de 19 ans, journalier au même lieu, Louis Désiré-Baptiste Feret, âgé de 19 ans, journalier à Trévières, et Auguste-Simon Lapièrre, âgé de 19 ans, ouvrier cordonnier, demeurant aussi à Trévières, ont été condamnés savoir : Castel, en un mois de prison et en 16 fr. d'amende, Guillemette, Rose, Feret et Lapièrre, chacun en 5 fr. d'amende, et tous les cinq solidairement aux dépens. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Le courage d’un gendarme.   -   Nous sommes heureux d'avoir à signaler un trait de courage et de sang-froid d'un gendarme de la brigade de Trévières.

Le 1er  de ce mois, jour de marché à Trévières, un cheval, qui stationnait dans la cour de l'auberge de M. Ruthières, parvint à briser sa longe et s'élança à fond de train à travers le bourg. La foule fuyait épouvantée, quand le gendarme Suriray, de la brigade de Formigny, au risque d'être tué ou blessé, s'élança aux naseaux de l'animal, et, après avoir été entraîné l'espace de vingt mètres, s'en rendit maître, aux applaudissements de la population.

— Ce brave militaire, déjà décoré d'une médaille d'argent de première classe, pour avoir sauvé, à Honfleur, deux personnes qui se noyaient, a reçu de M. le maire de Trévières, une lettre de félicitations, témoignant de la reconnaissance de tous les habitants de la localité.

Nous apprenons avec plaisir que la conduite du gendarme Suriray a été signalée à ses chefs supérieurs. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Tribunal de police correctionnelle.   -   La nommée Bonne-Justine Levieux, veuve de Jean-Baptiste Desfaudais, âgée de 31 ans, couturière, née à Neuilly, demeurant à Trévières, a été condamnée en 13 mois de prison pour avoir escroqué une somme de 10 francs qui lui avait été remise à titre de pot de vin de l'obligation qu'elle prenait de servir le sieur Dudouet, cultivateur à St-Loup-Hors, en qualité de domestique.

Deux condamnations pour vols, l'une en un an et un jour, l'autre en cinq ans de prison et cinq ans de surveillance, avaient déjà été prononcées contre la veuve Desfaudais. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1851   -   La foire.  -  La foire de St-Aignan, à Trevières, a été très favorable pour la vente des bêtes grasses et des vaches amouillantes. Les prix ont été très avantageux et les nourrisseurs étaient très satisfaits.

La vente des chevaux n'a pas offert les même s avantages, sans pourtant avoir été très mauvaise. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -  Un terrible accident.   -   Un bien triste accident vient d'arriver au village du Perrey-Héroult (canton de Trévières) : Le nommé Lafleur (Pierre-François), dit Violette, âgé de 22 ans, journalier, domicilié à Engranville, avait pris à tâche, du sieur Ravenel, fabricant de chaux, de vider l'un de ses fours, où l'on venait de cesser de faire de la chaux et d'en extraire toute la poudre qui s'y trouvait, ce four à chaux peut avoir au moins sept mètres de profondeur.

Après avoir extrait par l'ouverture du bas du four à chaux une partie de la poudre qu'il contenait, le surplus resta suspendu dans le milieu de forme de voûte, voulant, sans doute abréger son travail, ce malheureux monta sur le haut du four à chaux et descendit au moyen d'une échelle sur cette voûte qui se trouvait à 2 mètres environ du haut, et pourvu d'une barre de fer et d'un mail, il se disposait à la percer, lorsqu'elle a croulé sous ses pieds et l'a englouti de telle manière qu'il a du être asphyxié très promptement, se trouvant enveloppé de poudre de chaux encore brûlante.

Les ouvriers du sieur Ravenel qui travaillaient à un four à chaux à côté, et à la carrière, après en avoir livré une charretée, se réunirent pour leurs repas au nombre de sept, et après avoir appelé Lafleur, qui ne leur répondait pas, ils regardèrent où il était, ne le voyant pas dans le bas du four à chaux, ils montèrent sur le haut et aperçurent la main de Lafleur qui n'était pas entièrement couverte par la chaux, ils s'empressèrent de déblayer une partie des matériaux pour le retirer, ce qu'ils ne purent faire qu'au moyen d'une corde qu'il lui attachèrent au bras, mais il ne donnait plus aucun signe de vie.

M. le maire de Trévières, et M. Devaux, docteur-médecin, se sont transportés sur les lieux, où le cadavre de Lafleur avait été déposé, et ils ont constaté que cette mort était le résultat d'un accident. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Instruction primaire.   -   Par arrêté, en date du 26 avril, dernier, M. le ministre de l'instruction publique a accordé aux institutrices dont les noms suivent, les récompenses ci-après, savoir :

Pour l'année scolaire 1848-1849 : Une mention honorable à Mme Martin, institutrice communale à Littry.

Pour l'année scolaire 1849-1850 : Une mention honorable à Mme Belliard, institutrice communale à Trévières.

Pour l'année scolaire 1850-1851 : Une mention honorable à Madame de Villers, institutrice communale à Bayeux (école Charlemagne Delamare), et à Mlle Choisy, surveillante de la salle d'asile d'Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Un vol.   -   Le jour de la foire St-Aignan, à Trévières, un vol de 140 francs d'argent a été commis au préjudice de la femme Savary, de Mandeville. Cette femme avait renfermé cette somme, qui était, toute en pièces de cinq francs, dans un sac de toile et l'avait mise dans sa poche. Quand elle voulut la reprendre, elle avait disparu.

Le voleur, qui est resté inconnu, avait coupé verticalement la jupe de sa victime sur une longueur de plus de 20 centimètres. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1852   -  La proclamation de l'Empire.   -   La proclamation de l'Empire, qui avait été remise à huitaine, dans un grand nombre de communes de notre arrondissement, a été célébrée dimanche dernier avec la solennité que comportaient l'importance et les ressources des diverses localités. Partout cette cérémonie a produit un excellent effet sur l'esprit de nos populations rurales.

A Trévières, tous les habitants de ce bourg important ont pris part avec empressement à cette fête nationale. Le matin, l'honorable maire de cette commune, entouré de son conseil municipal et accompagné de tous les fonctionnaires et de la musique communale s'est rendu à l'Église, où le Te Deum a, été chanté.

Immédiatement après, ce magistrat a donné lecture du décret constitutif de l'Empire, aux acclamations de « vive l'Empereur » que la foule a répétées avec enthousiasme.

La proclamation a eu lieu au bruit du canon et des fanfares de la musique. L'après-midi, le cortège s'est rendu dans le même ordre aux vêpres, qui ont été suivis, d'un banquet de famille, où la joie la plus cordiale n'a cessé de régner. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Organisation de pompiers.   -   Il y a par exemple, urgence de voter les fonds dans toutes les communes pouvant s'associer, pour avoir au moins deux corps de pompiers par canton. Nous entrons dans la saison des incendies. Il y a déjà eu des sinistres graves, et malheureusement les cantons dont j'ai le regret d'avoir à faire, comme rappel, l'indication ci-après, sont encore en retard de faire leurs propositions :

Ryes, Trévières, Creully, Tilly, Évrecy, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, Coulibœuf, Orbec.

J'invite les corps municipaux de ces cantons à se reporter aux instructions qui leur ont été données aux n° 2 et 9 du Recueil. Les communes des 28 cantons ayant fait leurs propositions peuvent, vu l'urgence, considérer l'organisation comme approuvée et la faire fonctionner. Le Préfet attend la très prochaine nomination des officiers, qui est soumise à l'institution par l'Empereur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  On nous écrit de Trévières.   -   Mercredi dernier, la distribution des prix a été faite, à Trévières, aux enfants des deux écoles, en présence des autorités communales et d'un grand nombre d'ecclésiastiques et autres personnes invitées à cette fête.

Au commencement de cette cérémonie, les dames religieuses ont fait jouer à leurs élèves pensionnaires une pièce ou drame qui a été bien accueillie et a excité de douces émotions parmi les spectateurs, tant par l'habileté avec laquelle les jeunes actrices ont joué que par le choix du sujet. Pendant les entre’actes, après la pièce et à la fin de la distribution, plusieurs morceaux de musique ont été chantés en chœur par les garçons et les filles, sous la direction de l'instituteur.

Ces divers morceaux chaulés, tantôt par les garçons, tantôt par les filles, et enfin par les garçons et les filles réunis, ont présenté aux spectateurs une image parfaite de la bonne harmonie qui règne entre tous.

Avant de distribuer les prix, une touchante allocution a été adressée aux élèves et à leurs parents par M. le curé du lieu. Tous ont accueilli avec un respectueux silence les éloquentes paroles du digne pasteur, et ont reconnu, une fois de plus, dans les bons conseils qui leur ont été donnés, cette voix amie qui ne les trompa jamais.

Les prix ont ensuite été distribués au son des fanfares de la musique communale.

Cette distribution, qui a lieu chaque année, est due aux bons soins des honorables fonctionnaires qui sont à la tête de la commune. Heureuses les communes qui possèdent une administration aussi éclairée ! heureux, les instituteurs et les institutrices qui sont encouragés par de tels hommes, vrais appréciateurs du mérite de chacun, et qui, tout en les ayant pour surveillants, les ont on même temps pour protecteurs et amis. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -  Présidence de M. Lemenuet de Jajugannière.

Audience du 1er Août.   -   Le 5 mai dernier, Virginie Hérout, femme Lye, âgée de 54 ans, journalière, née au Dézert, demeurant à Ecrammeville, se rendit à Trévières, dans l'étude du sieur Lepetit, huissier, pour acquitter un billet. Comme il lui manquait une partie de la somme nécessaire, elle insista pour que l'huissier la lui prêtât. Le sieur Lepetit, pour se débarrasser des importunités de cette femme, eut l'imprudence de sortir et de la laisser seule dans son étude.

Elle profita de cette occasion pour monter à la chambre du sieur Lepetit et s'emparer d'une somme de 600 fr. et de deux boucles d'argent qui se trouvaient dans son armoire.

Précédemment la femme Lye, qui avait été domestique des époux Roussel à Trévières, avait volé, au préjudice de ces cultivateurs, une grande quantité d'œufs. Déclarée coupable, la femme Lye a été condamnée à huit ans de réclusion. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Décembre 1854   -  Nouvelles locales.   -   A la dernière foire de Trévières, un gendarme de la brigade de Formigny, nommé Ecolivet, a arrêté, au péril de sa vie, une vache furieuse que son conducteur ne pouvait plus contenir, et qui allait infailliblement causer quelque malheur. Ce militaire a été signalé par l'autorité à ses chefs, pour cet acte de courage et de sang-froid. (Source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1855   -  Un incendie.   -   Dimanche dernier, entre onze heures et midi, un violent incendie a éclaté dans une grange appartenant aux époux Dannebey, et située, à Trévières, hameau de Dungy.

Dans l'espace d'une demi-heure, trois corps de bâtiment, dont deux appartenant au sieur Jean Ravenel, propriétaire, sont devenus la proie des flammes, qui, favorisées par un vent nord-est et la sécheresse, se propageaient avec une rapidité effrayante. Malgré de prompts et énergiques secours portés par une foule de personnes accourues de toutes parts, il n'a pas été possible d'arrêter l'incendie, seulement on est parvenu à préserver les maisons voisines.

La malveillance paraît être étrangère à ce sinistre. On présume qu'il a été occasionné par un réchaud rempli de braise que le sieur Dannebey avait déposé dans sa cave pour dégeler la clé de son tonneau de cidre. Or, une partie de cette cave lui sert de grange, et il s'y trouvait une grande quantité de paille et de fourrages.

A l'exception d'un petit corps de logis inhabité, appartenant au sieur Jean Ravenel, rien n'était assuré. Le dommage causé à cet immeuble ne dépasse point 470 francs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1855   -  Nomination des Maires et adjoints.   -  Par décret du 14 juin, ont été nommés maires et adjoints des communes de notre arrondissement ci-après désignées, savoir :

Bayeux. —  Maire, M. Gauquelin-Despallières (Auguste). —  Adjoints. MM. Gardin de Villers (Georges) ; Niobey (Louis[1]Eugène).

Balleroy. —  Maire, M. Senot (Pierre). — Adjoint. M, James-Lalande (Jean).

Caumont. — Maire, M. Goubot (Pierre). — Adjoint. M. Mariette (Pierre-Auguste).

Ryes. — Maire, M. Blanlot (Arsène). — Adjoint, M. Lélédier (Philippe).

Trévières.    Maire, M. Guilbert (Jacques-Philippe). — Adjoint. M. Lebreton (Charles). (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1855   -  Une récompense.   -   Sur l'avis du Conseil académique, M. le Préfet vient de décerner à M. Toutain, jeune, de Trévières, une récompense fort honorable pour le dévouement et la capacité de cet habile instituteur : elle consiste en deux magnifique, volumes, l'un, le Dictionnaire historique et géographique de Benillet, l'autre, l'excellent ouvrage intitulé : Lettres sur la profession d'instituteur, par M. Théry, ancien recteur de l’Académique du Calvados. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855  -  Réunion des communes d’Engranville et de Formigny.  -  Le Conseil général, vu une lettre de M. le Sous-Préfet de Bayeux par laquelle il sollicite la réunion d'une partie de la commune d'Engranville à celle de Trévières et de l'autre partie à celle de Formigny.

Les délibérations des Conseils municipaux d'Engranville, Trévières et Formigny, et le rapport de M. le Préfet, considérant que la commune d'Engranville ne possède que  217  habitants, 587 hectares de territoire, et n'a que 1 013 fr. 44 c. de revenus ordinaires, qu'elle est réunie pour le culte et l'instruction primaire à Formigny, qu'elle ne possède aucun établissement public et que sa suppression doit être considérée comme un acte de bonne administration, que partie de ses habitants, en s'opposant au projet de réunion, demandent  que dans le cas où cette réunion aurait lieu, elle s'opère en entier avec la commune de Formigny.

La seule question sérieuse est donc de savoir si Engranville doit être divisé entre Trévières et Formigny, ou réuni à cette dernière commune seulement. 

Les communes d'Engranville et de Formigny sont déjà réunies depuis plus de 50 ans pour l'instruction primaire et pour le culte, que conséquemment les habitants des deux communes ont eu de fréquents rapports, qu'ils paraissent vivre dans une intelligence parfaite, que les affections et les habitudes de la population d'Engranville doivent être  nécessairement là où se trouvent leur église, leur cimetière et l'école que leurs enfants fréquentent, que le partage des communes engendre presque toujours des rivalités  et des  complications administratives.

Il est d'ailleurs à désirer que Formigny, dont le nom rappelle un souvenir glorieux, acquière toute l'importance qu'il est équitablement possible de lui donner.

Trévières possède déjà 1 070 habitants, que les communes réunies d'Engranville et de Formigny n'en posséderaient que 769. Trévières , qui est dans les meilleures conditions d'existence, n'a pas besoin d'adjonctions pour faire face à des nécessités administratives, puisque ses revenus ordinaires sont de 10 048 fr. 65 c, que Formigny  réuni à Engranville ne sera encore qu'une commune fort ordinaire, qu'elle n'aura que 5 435 fr. 04 c. de revenus ordinaires, et pourra à peine supporter les charges de sa position, notamment celles que lui  impose la création d'un vicariat établi dans le but de conserver la chapelle Saint-Louis, et de perpétuer ainsi le souvenir d'une gloire nationale.

La rivière d'Aure forme une limite naturelle entre Engranville et Trévières, qu'aucun obstacle territorial ne s'oppose donc à la réunion de la première de ces communes à Formigny, et est d'avis que la commune entière d'Engranville, soit réunie à celle de Formigny, et que les deux communes réunies portent le nom de Formigny.

 

Mars 1857   -   Tribunal de Police Correctionnelle.  -   Audience du 4 mars 1857.

— Thomas Suzanne, âgé de 49 ans, maçon, né à Ryes, demeurant à Trévières, en six jours d'emprisonnement et en cinquante francs d'amende, pour avoir, le 10 février dernier, à Vaux-sur-Aure, chassé dans un parc à l'aide d'engins prohibés.

— François-Léon Lamarre,  âgé de 28 ans, charpentier, né et demeurant à Mandeville, et Pierre-Désiré Le Barillier, âgé de 27 ans, propriétaire-cultivateur, également né et demeurant à Mandeville, chacun en seize francs d'amende et à la confiscation de leurs fusils, pour délit de chasse sans permis de chasse. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1857   -   On nous écrit de Trévières.  -   Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, des voleurs se sont introduits dans le cimetière de Trévières, et ont essayé de pénétrer dans l'église en cassant une des fenêtres. Heureusement, il restait encore des barreaux de fer qu'il fallait briser ou enlever pour se frayer un passage, et, soit qu'ils n'aient pu triompher de leur solidité ou qu'ils aient été effrayés par le bruit des passants, ils n'ont pu consommer leur crime. Mais pour donner le change à l'horrible impiété qu'ils n'avaient pu satisfaire, ils ont renversé et brisé plusieurs tombeaux qui se trouvaient peu éloignés de l'église.

Un individu, employé aux travaux du chemin de fer, qui se trouvait à Trévières et qui était sorti la nuit de l'auberge où il était couché, a été arrêté lundi matin dans un état complet d'ivresse. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1857   -   Les secours.  -   Les secours suivants ont été accordés, sur la proposition de M. le préfet, par M. le ministre de l'intérieur aux bureaux de bienfaisance des communes de l'arrondissement de Bayeux ci-après :  Balleroy, 50 fr.    Litlry, 50 fr.    Isigny, 50 fr.     Arromanches, 30 fr.    Trévières, 50 fr.    Ryes, 50 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1857   -  Conseil général du Calvados.   -   Nous continuons d'emprunter aux procès-verbaux le résumé des affaires relatives à notre arrondissement.

Réunion de communes. —  La réunion de la commune d'Engranville est demandée, soit à Formigny, soit à Trévières, par le conseil d'arrondissement de Bayeux. Le conseil général dit qu'il y a lieu de réunir cette commune à celle de Formigny, à l'exception du hameau du Pont-de-la-Barre, qui sera réuni à Trévières, suivant les limites qu'il indique. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1857   -  Encore un vol d’église.   -   Dans la nuit de dimanche à lundi, un vol d'argent et de vases sacrés a été commis à l'aide d'escalade et d'effraction dans l'église de Trévières.

Le linteau d'une fenêtre donnant le jour à la sacristie, a été déplacé à l'aide d'une barre en bois et rejeté dans le cimetière. Cette effraction commise, les voleurs ont arraché les barreaux en fer grillant la fenêtre et se sont introduits dans la sacristie. Ils ont alors fracturé un placard sur lequel on a constaté huit empreintes d'un instrument en fer à la hauteur de la serrure qui a été dépendue, et ont enlevé la coupe d'un petit ciboire en argent estimé à 15 fr., et deux petites burettes plaquées en argent, estimées à 10 fr. Dans le même placard se trouvait un petit coffre-fort fermé à clef et renfermant une somme de 40 fr., produit de la quête du jour de Noël, il a été également fracturé et la somme d'argent enlevée. Plusieurs autres vases et ornements dorés et argentés, ont en outre été changés de place.

Une fois leur mauvaise action accomplie, les voleurs se s'ont retirés en laissant la fenêtre et la porte de la sacristie ouvertes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

1858  -  Une union.  -  Trévières (1 100 habitants) absorbe une petite partie du territoire d'Engranville (commune de 228 habitants, l'autre partie dont le bourg étant absorbée par Formigny) au nord-est de son territoire.

Mai 1858   -   Un accident.   -   Le mardi 11 mai, le sieur Michel Marie, domestique de M. Tranquille Costey de Trévières, conduisait une voiture chargée de galet, lorsque, arrivé au bas de la côte d'Engranville, il reçut d'un de ses chevaux une violente ruade dans le bas-ventre.

Transporté à Trévières, le malheureux Marie a succombé avant-hier aux suites de sa blessure, malgré les soins habiles et empressés que lui a prodigués M. le docteur Lacour. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   Médecine.   -   La Gazette médicale annonce que le hasard a fait trouver un moyen efficace contre les brûlures par le charbon de bois. On n'a qu'à mettre sur l'endroit brûlé un morceau de charbon de bois refroidi, et la douleur s'amoindrit à l'instant. Au bout d'une heure, le mal est complètement guéri.

On a fait plusieurs, expériences qui ont constaté l'efficacité de cette découverte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   Tribunal de Police Correctionnelle.   -  Audience du 20 mai 1858.

— Charles-Alphonse Devaux, âgé de 24 ans, épicier, né et demeurant à Engranville, aussi en quinze jours d'emprisonnement, pour avoir porté des coups et fait des blessures à la femme Sorin, cabaretière à Trévières.

— Victoire-Louise Langée, femme de Édouard Le Tanneur, âgée de 29 ans, journalière, née à Rubercy, demeurant à Trévières, en dix francs d'amende, pour coups et blessures sur la femme Avice. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1858   -   Fête agricole de Trévières.   -   Les concours agricoles auront lieu, comme on sait, le dimanche 19 septembre, à Trévières. Au nombre des divertissements qui sont préparés à cette occasion par l'Administration municipale de cette importante commune, tels que banquet, feu, d'artifice, etc… on annonce un brillant concert qui sera donné le soir à 7 heures et demie, par la société chorale des Vénitiens de Bayeux ; M. le maire de Trévières s'est empressé de prendre les dispositions nécessaires pour contribuer à l'éclat et au succès de cette soirée musicale, qui sera l'agréable complément de cette belle journée.

De leur côté, les chanteurs de M. Lilman se préparent, avec leur zèle accoutumé, à se mettre en mesure de reconnaître dignement la bienveillante hospitalité qui leur est offerte.

Nous publierons ultérieurement le programme du concert.

A ces concours agricoles une somme de 65O fr. sera affectée au concours des taureaux ayant un an au moins et n'ayant jeté que deux dents au plus, et non pas n'ayant que deux dents, comme il a été dit par erreur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1858   -  Par décret impérial.   -   MM . Guilbert-Duclos et Le Breton sont maintenus dans les fonctions de maire et d'adjoint de la commune de Trévières.

Par arrêtés préfectoraux, M. Malherbe (Adrien), est nommé maire de Huppain, en remplacement de M. Lesueur, démissionnaire.

M. Rousselin (Gilles), est maintenu dans les fonctions de maire de la commune de Formigny.

Et M. Groult (aîné), adjoint d'Engranville, est nommé aux mêmes fonctions à Formigny. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1859   -   Un vol.   -   On nous écrit de Trévières qu'un vol avec effraction a été commis au préjudice du sieur Pierre Saint, jardinier à Trévières, dans la journée de dimanche dernier.

Voici dans quelles circonstances :

Le sieur Pierre Saint, dont le domicile est isolé, à environ dix minutes de marche du bourg de Trévières, sur la route du Mollay, était parti en route le matin, vers six heures.

Profitant de son absence, les voleurs ont brisé un carreau pour ouvrir la croisée, et se sont introduits dans la maison. Une commode s'y trouvait, et dans cette commode il y avait deux tiroirs, l'un fermé à clef, l'autre sans serrure, celui qui était fermé à clef a été entaillé avec un ciseau, et un éclat de bois a été enlevé et retrouvé au pied de la commode, avec le ciseau ils ont fait une pesée et ont forcé la serrure, qui a dû résister longtemps, il se sont emparés d'une trentaine de francs qui étaient dans ce tiroir et se sont retirés laissant la croisée toute grande ouverte.

M. Saint avait acheté un sillon de terre à côté de lui, qu'il a payé dernièrement, probablement que les voleurs pensaient qu'ils en avait encore l'argent dans son tiroir. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1859   -   Contingent de la classe de 1858.   -  La sous-répartition du contingent départemental, entre les cantons proportionnellement au nombre des jeunes gens inscrits, est fixée pour le Calvados au chiffre total : inscrits, 3 659 ; contingent à fournir, 1 674.

Voici la répartition pour les six cantons de l'arrondissement de Bayeux : Balleroy, inscrits 130, contingent 59 ;  Bayeux, inscrits 82, contingent 38 ;  Caumont, inscrits 87, contingent 40 ;  lsigny, inscrits 137, contingent 63 ;  Ryes, inscrits 74, contingent 34 ;  Trévières, inscrits 97, contingent 44. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1859   -   Un accident.   -   Un terrible accident est arrivé, la semaine dernière, à Trévières. M. Gruel, cultivateur, avait un veau atteint de la maladie du charbon. En la saignant, il fit jaillir quelques gouttes de sang sur la main de sa fille, et celle-ci, par inadvertance, la porta, avant de l'avoir nettoyée, à sa figure, où elle avait un petit bouton.

Le sang s'est inoculé, et malgré les soins les plus empressés, Mlle Gruel, à peine âgée de dix-huit ans, a succombé après deux jours des plus horribles souffrances. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1860   -   Les inondations.   -   A Vire, la rivière de ce nom a débordé vendredi vers six heures du soir. Elle a envahi tous les quartiers bas de la ville et s'est élevée à plus de un mètre dans la rue aux Teintures. Toutes les autorités se sont rendues sur les lieux du sinistre, ainsi que la gendarmerie, pour prévenir les accidents. A minuit, les eaux ont commencé à se retirer.
Les pluies torrentielles qui ont accéléré la fonte des neiges, ont produit dans notre arrondissement de nombreuses inondations.
La rivière d'Aure, de Drôme et de Tortonne ont débordé dans les vallées qu'elles arrosent. La Fosse du Souci est devenue insuffisante pour recevoir les deux premiers de ces cours d'eau qui refluent par Etréham et vont gagner la baie d'Isigny en inondant les marais de La Cambe et de Trévières. Du sommet de la butte d'Escures les prairies inondées présentent à la vue l'aspect d'un vaste lac.
La ville de Bayeux n'a eu aucunement à souffrir de l'inondation, dès les premiers symptômes de gonflement manifestés par l'Aure, l'Administration municipale avait prudemment fait lever tous les barrages pour prévenir l'accumulation des eaux.
( L’Echo Bayeusain )

 

Avril 1860   -   Un accident de la circulation.   -   Vendredi dernier, la dame Gambée de Saint-Honorine-des-Pertes, traversant en voiture le marché de Trévières, a renversé la dame veuve Lefrançois, propriétaire à Aignerville, la route de sa voiture lui a passé sur le côté gauche et lui a fait des blessures assez graves. (L'écho Bayeusain )

 

Juin 1861   -   Arrêté de M. le Préfet.   -    Par arrêtés préfectoraux, en date du 1er juin : Mlle Piel-Desruisseaux, directrice des postes à Blangy, est nommée directrice des postes à Bény-Bocage, en remplacement de M. Jeanne, nommé à Trévières.

Mlle Obriot est nommée directrice des postes à Blangy, en remplacement de Mlle Piel-Desruisseaux. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juillet 1861   -   Les prières publiques.   -   Dimanche dernier, au prône de toutes les paroisses de la ville, a été lue une lettre de Mgr l'évêque de Bayeux et Lisieux, prescrivant des prières publiques pour demander à Dieu la cessation des pluies, qui donnent les plus sérieuses inquiétudes pour les récoltes. Ces prières, qui ont commencé dimanche, ont lieu tous les soirs à 8 heures 1/4, et se continueront jusqu'au lundi 22. ( L’Écho Bayeusain )

 

Juillet 1861   -   Police correctionnelle.   -   Audience du 6 juillet 1861.  Ont été condamnés :

-   Modeste-Agathe Delavallée, femme de Louis Le Moigne, âgée de 35 ans, journalière, née à Villers-Fossard, arrondissement de St-Lô, demeurant à Trévières, en cinq Francs d'amende pour injures envers un particulier.

-   Marie-Romaine Lacour, femme de Pierre-Jacques Ygouf, âgée de 31 ans, cultivatrice, née à Balleroy, demeurant à St-Paul-du-Vernay, et Germain-Michel Vauléger, âgé de 40 ans, cultivateur, né et demeurant à St-Paul-du-Vernay ; la première, en trois mois de prison pour adultère, et le deuxième, en trois mois de prison et cent francs d'amende pour complicité d'adultère.

-   Auguste Michelle, dit Marie, âgé de 23 ans, domestique, né et demeurant à Campigny, en 50 francs d'amende pour délit de chasse en temps prohibé.           ( L’Écho Bayeusain )

 

Juillet 1861   -   Nouvelles des récoltes.   -   Les renseignements recueillis par le ministère de l'agriculture constatent que la moisson sera cette année de trois semaines en avance sur la moisson de l'année dernière, ce qui revient à dire qu'elle pourra avoir lieu à peu près en temps ordinaire, puisque la moisson de l'année dernière était d'un mois en retard. ( L’Écho Bayeusain )

 

Mai 1863   -   Le vol d'une vache.   -   Dans la nuit du 28 au 29 avril courant, il a été volé dans un herbage enclos à Trévières, section d'Engranville, au préjudice de M. Le Verrier Charles, cultivateur, demeurant à Littry, une vache dont le signalement suit :

Age: 5 à 6 ans.

Robe bringé brune.

Étoilée de blanc sur la tête, portant une tache également blanche à la joue droite et une tache bringé à la gauche.

Elte est écornée de vieux temps des deux cornes, et elle a la côte plate. Cet animal est une vache de graisse, de race Cotentine.

On remarque quelque taches de poil blanc sur les épaules.

Poids: 250 kilog

MM les Officiers de Police judiciaire, sont priés de se livrer aux

plus vives recherches et de signaler au soussigné, tout individu qui, détenteur de la vache qui vient d'être désigner, ne justifierait pas sa possession légitime.

Au Parquet, Bayeux, le 29 avril 1863.

Le Procureur Impérial GODON.    ( L’Écho Bayeusain )

 

Avril 1864   -   Un suicide.   -   Lundi dernier, le bourg de Trévières a été mis en émoi par un triste événement. M. F…..., receveur d'enregistrement, s'est tiré un coup de pistolet dans la bouche, à la suite d'un accès de fièvre chaude. La mort a été instantanée. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1864   -   Nécrologie.   -   Nous apprenons, avec une douleur qui sera partagée, la mort de M. l'abbé Leduc, curé-doyen de Trévières.

Ce vénérable ecclésiastique était âgé de 70 ans. Il y a quelques jours il avait fait une chute, à la suite de laquelle s'est déclarée une congestion qui l'a enlevé. Il était curé de Trévières depuis 27 ans.

Ses obsèques ont dû avoir lieu aujourd'hui jeudi. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1865   -   Un incendie.   -   Dans la matinée de vendredi dernier, au moment où les opérations du conseil de révision allaient se terminer, un incendie s'est manifesté, au hameau de Dungy, commune de Trévières, dans un corps de bâtiments appartenant au sieur Jean Coispel, propriétaire. Plusieurs appartements ont été la proie des flammes, et le sinistre menaçait de s'étendre aux maisons voisines, quand des secours intelligents et énergiques sont parvenus à en circonscrire les ravages. Grâce aux généreux efforts des pompiers de Trévières et de toutes les personnes présentes, à deux heures après-midi, on était maître du feu et tout danger avait disparu.

Les dégâts sont évalués à la somme de 2 000 francs environ, rien n'était assuré. (Indicateur de Bayeux.)

 

Octobre 1866   -    Un incendie.   -   Dimanche dernier, vers quatre heures du matin, la population du bourg de Trévières a été réveillé par le son du tocsin. Le feu venait de se  déclarer dans un petit appentis dépendant de la boulangerie du sieur James.

On en a été quitte pour la peur, et le feu a été éteint par les voisins après un quart d' heure de travail. La perte est évaluée à 100 francs. Rien n'était assuré.  

 

Août 1867   -   Remise des prix.   -   Jeudi dernier, 30 juillet, le bourg de Trévières était le théâtre d'une de ces vraies fêtes de famille, qui, malgré leur retour périodique, produisent toujours dans ceux qui y participent les plus suaves émotions.

Il s'agissait de la distribution des prix faite par MM. les délégués cantonaux aux écoles communales des deux sexes. Malgré les travaux urgents de la campagne, une vaste enceinte suffisait à peine pour contenir la foule immense qui venait applaudir aux succès des jeunes lauréats.

La distribution des prix a été précédée d'une charmante pièce jouée par les demoiselles du pensionnat dirigé par les Dames de la Providence. Le sujet de la pièce était la préférence donnée à la vertu sur les inclinations vicieuses et les goûts frivoles de l'humanité.

L'aisance et la grâce se faisaient remarquer dans tous les rôles,  mais un surtout nous a paru digne d'une attention spéciale c'était celui où, par l'organe de l'enjouement, on faisait arriver à nos oreilles et à nos cœurs de bonnes et solides leçons, qui ont arraché à plus d'un spectateur ce naïf aveu : « C'est malin, mais c'est vrai ».

Puis les prix ont été distribués. M. le doyen de Trévières a bien voulu proclamer, avec la bonté qui le caractérise, les noms des vainqueurs, tandis que M. Guilbert-Duclos, maire de Trévières, leur remettait les récompenses que son habileté et son zèle administratifs avaient su rendre assez nombreuses pour couronner tous les genres de mérite. (Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Le lundi 12 juillet, un déplorable accident est venu jeter la consternation à Trevières. 

Le jeune enfant de M. Ledanois, cultivateur, âgé de trois ans et demi, jouait, pendant l'absence de ses parents, dans la cour de la ferme. S'étant approché d'une mare assez  profonde, son pied glissa sans doute et l'enfant, tomba dans l'eau. 

Quand ses parents rentrèrent à la ferme, ils appelèrent et cherchèrent en vain leur enfant. Ce ne fut qu'en dernier lieu qu'ils songèrent à regarder dans la mare, où ils  trouvèrent flottant sur l’eau le cadavre de la malheureuse petite créature.  

 

Octobre 1869   -   Incendie.   -   Le 20 de ce mois, vers 10 heures 1/2, le son du tambour, les cris répétés de « Au feu ! au feu! » apprenaient aux habitants de Trévières que le feu, qui consumait un tas de 6.000 bourrées appartenant aux boulangers Madeleine, Lefrançois et Derobert, menaçait de gagner les habitations. Heureusement de  prompts et intelligents secours détournèrent ce danger. Au moment même où commençait l'incendie, un inconnu, qui a disparu aussitôt, frappait à la porte d'un des boulangers : « Madeleine, lui disait-il, le  feu est à vos bourrées » et on ne l'a pas revu. Rien n'était assuré.

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -   Le vendredi 12 courant, un hectolitre de blé a été volé dans la halle de Trévières. Le sieur Jules Leprieur, à qui la garde en était confiée, a été obligé de verser au propriétaire 22 francs, prix du blé disparu.  

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des  cantons de Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Beny-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulé, Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.

 

Mai 1871   -  Fait divers.   -   Lundi, vers 2 heures après midi, la nommée Julie Picot, veuve Ferret, âgée de 76 ans, a été trouvée presque brûlée dans sa maison, à Trévières. Tout fait  supposer que la chaufferette dont elle se servait, aura communiqué le feu à ses vêlements.  

 

Octobre 1871   -  Fait divers.   -  Dans la nuit du 18 au 19 octobre, un incendie, dont la cause est inconnue, a consumé une écurie et un cellier appartenant au sieur Alfred Hellouin, aubergiste à Trévières. 

 

Mars 1872   -  Le gel.   -  Les désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons  de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.

 

Mars 1872   -  L’amour.   -  L’un de ces samedis, sur la grande place de Trévières, deux jeunes filles de 17 à 20 ans, se sont prises aux cheveux.

Le démêlé a été long et acharné, car les demoiselles se disputaient les faveurs d'un jeune garçonnet du pays, fort connu sous le nom de Badinguet, à cause de ses airs conquérants.

Nulle n'ayant été victorieuse, les combattantes ont porté l'affaire devant le juge de paix du canton, qui m'a pas voulu s'en mêler et a renvoyé les parties dos à dos.

Quant à Badinguet, cause de tout ce bruit, pour mettre les deux demoiselles d’accord, il vient d'accorder son cœur à une troisième qui, plus fine que les autres, va s'attacher le  volage par les liens indissolubles du mariage.

A cette nouvelle, les deux délaissées se sont naïvement écriées :

   Ah ! si j'aviomes fait comme cha.... J’n’ériomes pas à regretter....

   Quoi ?...

Mystère et chasteté.

 

Janvier 1873   -   Éboulement.   -   La tour de l'église de Trévières, dans la partie sud, menaçait ruine. Un architecte qui fut consulté ne semblait pas croire à un danger imminent,  mais la situation semblait s'aggraver, et l'agent voyer faisait procéder à l'établissement d'un barrage, afin d'empêcher la circulation en voiture, quand au moment où, fort heureusement, les ouvriers venaient de quitter leur ouvrage, la partie qui menaçait ruine s'est écroulée avec fracas. Environ dix minutes avant, M. le curé et l'agent voyer examinaient la tour, et auraient pu être écrasés si leur séjour se fût prolongé. En somme, on n'a aucun accident à déplorer, mais on frémit, quand on songe que sur la place couverte de débris on circule à tout moment, et qu'à chaque instant les enfants s'y trouvent rassemblés, au moment même ils assistaient a un catéchisme.

 

Février 1873   -   Meurtre.   -  Un nommé Marie, dit Leloutre, et un sieur Lefèvre, tous deux journaliers à Mandeville, canton de Trévières, étaient occupés à abattre du bois et à faire un fossé, le 6 de ce mois, à Saonnet. Vers les 9 heures du matin, il s'éleva une discussion entre ces deux hommes. Leloutre s'approcha de son camarade et la querelle s'anima de plus en plus. Tout à coup, dans le cours de la discussion, Lefèvre asséna un coup de sa houe sur l'épaule de Leloutre. Le tranchant, malheureusement,  atteignit à la tempe Leloutre, qui est tombé aussitôt. On l'a immédiatement relevé et transporté chez un sieur Picard, débitant à Rubercy, où des soins lui ont été prodigués. Quelques heures après, on l'a conduit chez lui, à Mandeville, où il a  expiré presque aussitôt. Le juge de paix de Trévières s'est transporté sur les lieux. Le sieur Lefèvre a été aussitôt écroué à la chambre de sûreté, pour être dirigé sur la maison d'arrêt de Bayeux. La victime, âgée de 29 ans, laisse quatre enfants en bas âge. Le coupable est père de deux enfants et est âgé de 45 ans.

 

Mars 1873   -   Tirage au sort.   -  On procède en ce moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une certaine importance, les jeunes gens qui tireront les numéros les plus élevés ne feront qu'une année de service, où même six mois, s'ils passent avec succès, au corps leurs  examens. Les jeunes gens qui tireront les numéros les plus bas, 1, 2, 3, etc……, jusqu'à un chiffre que le ministre à la guerre fixera suivant le nombre de soldats dont il aura besoin  chaque année, feront cinq ans  de service.

 

Mars 1873   -   Prenez garde à vous !   -  Nous rappelons à nos lecteurs qu'il est interdit d'introduire dans les colis expédiés par voiture ou chemin de fer, des lettres ou circulaires  assujetties à des droits de poste. Et si nous faisons cette remarque, c'est qu'en ce moment l'administration des postes fait fouiller tous les colis à leur arrivée dans les gares de chemins de fer et dans les bureaux de voitures publiques. De nombreuses contraventions ont été constatées en ces derniers jours.

 

Avril 1873   -   Une femme tuée par la foudre.   -  Un orage épouvantable a éclaté, le l3 de ce mois, sur le canton de Trévières, l'eau, le vent et la grêle ont fait des dégâts, sur plusieurs points, des arbres ont été déracinés. La foudre est tombée sur un bâtiment loué à M. Barbet, par M. de Cotret, ou se trouvaient à l'abri trois domestiques et trois chevaux,  l’un des chevaux a été tué, un autre a été blessé, quant aux domestiques, ils en ont été quittes pour la peur. 

Dans une masure voisine, une jeune femme de 23 ans a été tuée sur le coup. La foudre paraît l'avoir frappée à la tète et au cou, de ses vêtements, les bas seuls étaient brûlés, de la serpe qu'elle tenait à la main, on n'a retrouvé que le manche. Cette femme laisse un enfant eu bas âge.  

 

Juin 1873   -   Les suites de l’ivresse.   -  Le 2 de ce mois, vers deux heures du soir, le nommé Pierre Lebreton, âgé de 44 ans, cultivateur, domicilié à Trévières, allait à son travail,  monté dans un tombereau et dans un état complet d'ivresse, le cheval marchait au grand trot et sans guides, l'une des roues monta sur le talus de la route et fit verser la voiture. Lebreton fut lancé dans le fossé, relevé sans connaissance quelques instants après, on le transporta à son domicile, où il est mort le lendemain à six heures du matin.

 

Mars 1874   -   Giboulées de mars.  -  Les prédictions de M. Sainte-Claire Deville se sont réalisées. Du 9 au 13, avait dit le directeur des stations météorologiques, nous aurons un grand abaissement de température, avec neige et grésil, et le 9, la neige commençait à tomber. Dans la campagne, elle a atteint une épaisseur de plusieurs centimètres, mais elle a fondu rapidement.

 

Mars 1874   -   Accident.  -  La semaine dernière, au bas de la côte de Trévières, une rencontre de voitures a eu lieu : le brancard de la carriole du sieur Lemagnan, cultivateur à Aignerville, est entré de 30 centimètres dans le poitrail du cheval du sieur Hue, de St-Laurent-sur-Mer.  

 

Mars 1875   -   Mort brûlée.  -  Dimanche, vers 3 heures et demie, la nommée Chérence-Adélaïde-Victoire Lagnès, femme Suzanne, âgée de 54 ans, journalière, demeurant à Trévières, hameau de la Vacquerie, a été trouvée par son fils, âgé de 11 ans, morte carbonisée dans sa maison. Cette mort doit, dit-on, être attribuée à l'imprudence de la victime.  

TRÉVIÈRES  -  Le Marché

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